Lisa avait attendu cette après midi depuis le petit-déjeuner où elle avait fait passer a Matt, son ami d'enfance un petit papier où elle lui donnait rendez-vous après les cours de l'après-midi dans le parc du château, près du lac afin de profiter des derniers beaux jours d'Automne.

L'odeur des feuilles mortes qui commençaient à tomber sur les grandes étendues d'herbe lui emplissaient les narines. C'était son odeur préférée. L'air était saturé d'humidité même si le soleil brillait encore assez fort afin de réchauffer la jeune élève de Serpentard.

En prévision de l'arrivée de son ami, Lisa avait réuni quelques provisions. Des chocogrenouiles bien sur, mais aussi du jus de citrouille, et quelques gâteaux qui s'étaient quelque peu écrasés dans son sac. Elle se mit a la recherche de sa montre a gousset, cadeau de son père, dans sa poche afin de regarder l'heure. Son ami n'était pas encore en retard, il ne faisait aucun doute qu'il le serait. Elle le connaissait assez bien pour savoir que Matt était souvent dans lune. Non pas qu'elle le pense capable d'oublier le rendez-vous, elle était plutôt persuadée qu'il n'allait pas surveiller l'heure, comme souvent.

En attendant elle ouvrit ses livres de cours. Commencer a les feuilleter ne pourrait pas lui faire de mal, et le chapitre sur la révolte Gobeline de son livre d'histoire de la magie était particulièrement intéressant. Tellement intéressant qu'elle ne vit pas son ami arriver...

Enfin l'heure du goûter ! J'attends ça depuis ce matin. J'ai reçu un papier dans mon courrier qui n'était pas dans une enveloppe. Rien qu'à cette information, je savais qui était l'expéditeur. Une calligraphie soignée, pas de tâches d'encre, aucun doute, c'est Lys.

Rencard, à l'heure du goûter, au parc. Comme on en a pris des centaines en Irlande avant celui là. Les mains dans les poches, dont une tient encore le message qui ne m'a pas quitté de toute la journée, je m'approche du lieu de rendez-vous. Elyon n'avait pas menti : Poudlard, c'est grand. Très grand. Les architectes qui ont fait les plans pour construire le château ont dû s'arracher les cheveux. Même chose pour les gens qui ont construit ce monstre d'architecture...

Je marche dans l'herbe, déambulant comme je le fais d'habitude. Le moins qu'on puisse dire, c'est que le cadre environnemental est juste sublime. Et à part les paysages de mon Irlande natale, peu de lieux ont la prétention de dire qu'ils m'ont tapé dans l'oeil. Bien sûr, ma robe de sorcier est blindée de friandises. Trafiquant de cartes de Chocogrenouilles un jour, trafiquant de cartes de Chocogrenouilles toujours ! Et accessoirement, on adore ça, Lys et moi...

On est arrivés il y a peu de temps à Poudlard. Et même si je la vois tous les jours, ce ne sera jamais pareil que chez nous. Vivement les vacances. D'un autre côté, les cours me rapprochent de mon objectif de surpasser Elyon. J'ai sept ans pour le faire, mais quelque chose me dit que sept ans, ça ne sera pas de trop...

Je la vois plus loin, à quelques mètres, près du lac. Un bien bel endroit pour prendre le goûter avec quelqu'un. Quelqu'un avec qui on a envie de prendre le goûter. Le goûter, c'est sacré. Sans être des fous furieux de la boustifaille, ça reste un moment privilégié qu'on aime avoir ensemble. Mes préférés, ce sont les goûters d'anniversaire. Dans presque tous les cas, le lendemain, on est malades, tellement on a forcés. Ely m'a dit que ça n'allait pas s'arranger en grandissant parce qu'on aura l'âge légal pour boire de l'alcool... Je n'ai jamais saisi la raison qui la poussait à dire ça... Lisa m'attend. Elle a déjà dégainé sa montre. Je regarde la mienne et je souris.

J'arrive derrière elle. Le vert des Serpentard lui va bien au teint, je suis même jaloux de ne pas avoir droit à porter notre couleur de façon visible, comme j'aimerais le faire. Je tapote deux fois son épaule droite doucement et je prononce quelques mots.

- Surprise, Lysette !

Après une rapide étreinte, je me place à côté d'elle. On est là, côte à côte, à regarder le lac. Enfin... J'avoue que je la regarde aussi elle. C'est mieux pour parler à quelqu'un de le regarder... Je prends la parole.


- Alors, c'est comment, dans ta salle commune ? Tes colocataires sont pas toutes des gearrtha aghaidh ou des easpa aire cait ? T'en as pas gros ?

Les quelques termes irlandais que j'ai malgré moi lancés ne sont pas tombés dans l'oreille d'une sourde. Mais au moins, seule elle pourrait comprendre ici. Ah, la joie du dialecte local ailleurs que dans le pays où il est parlé... Je sors de ma poche intérieure un paquet de Chocogrenouille avant de lui tendre. Je prends un second paquet de mon autre main et poursuis.

- Il était question d'un goûter, si je me souviens bien..?

"Surprise, Lysette !"

La jeune Serpentard sentit la main froide de son ami se poser a deux reprises sur mon épaule. La jeune fille sursauta, faisant tomber son livre d'histoire. D'un bond elle se redressa sur ses pieds, et se retourna vers son ami qu'elle prit dans ses bras en silence, comme il était bon de le revoir ! Il incarnait à lui seul une grande partie de son enfance. L'odeur de son ami lui rappelait son Irlande natale. Elle repensait a ses après midi à jouer dans les landes verdoyantes de son pays en compagnie de Matt. Oui, son pays lui manquait. Et elle était incroyablement reconnaissante que son ami soit à ses côtés à Poudlard.

"Alors, c'est comment, dans ta salle commune ? Tes colocataires sont pas toutes des gearrtha aghaidh ou des easpa aire cait ? T'en as pas gros ?"

Elle rit à l'évocation de ces insultes en Gaélique. Bien que ces expressions renforcent son mal du pays, elle était heureuse d'entendre un peu de chez elle en cette terre étrangère.

"Il était question d'un goûter, si je me souviens bien..?"

La jeune fille sourit de plus belle. D'un geste théâtral elle montra toutes les victuailles qu'elle avait apporté.

"Si monsieur veut bien prendre place, le goûter et servi ! Tu as devant toi des délice bondissants au cacao, des chausson briochés fourrés aux fruits des bois, et du nectar de citrouille ! Cela vous sied mon brave ? "

Sans attendre de réponse, la jeune fille s'inclina dans une courbette ironique avant de se laisser tomber assise aux côtés de son camarade.

"Et pour répondre à ta question, il est trop tôt pour me faire une opinion sur mes camarades. Elles ne ronflent pas c'est déjà ça !" Les deux enfants prirent des biscuits et des chocolats. "Faut que je te raconte ! Notre salle commune elle est tellement belle ! On a la vue sous le lac et ce matin on a même aperçu le calamar géant ! "

La jeune fille s'arrêta pour prendre une gorgée de jus de citrouille.

"Et toi alors ? Raconte moi tout ! De ta salle commune a tes camarades je veux tout savoir ! "

Arrivé près de Lisa, je lui souris continuellement. Elle rit quand je sors des jurons que les anglais ne comprennent pas. Ça me fait plaisir de la voir comme ça. Je ne me serais jamais senti bien à l'idée de la voir déprimer sans rien pouvoir faire... Heureusement qu'on est là l'un pour l'autre. Un irlandais seul en Angleterre se sent rapidement menacé... Poudlard a beau se trouver en Ecosse, je me méfie quand même d'eux...

Dans une grande révérence et un ton théâtralement exagéré, Lisa énumère chaque aliment dans une langue de bois tellement absurde que c'en devient hilarant. J'applaudis deux ou trois fois nonchalamment, à deux doigts de sombrer dans un éclat de rire interminable. Je prends la parole

- Tu m'avais caché que tu savais imiter ta gouvernante ! C'est elle tout craché !

Je m'installe en tailleur, à côté de Lisa, face au lac. On commence à discuter sur nos colocataires. Ouf! Les siennes ne ronflent pas. Les miens non plus, d'ailleurs. Je suppose qu'on est chanceux tous les deux.

- Heureusement qu'elles te cherchent pas encore des poux sur la tête, tu serais capable de leur faire un retour de flamme littéral... Moi qui te connais depuis toujours, je sais que si je tiens à mes masa, il vaut mieux que j'évite de te contrarier... Enfin, si ça se trouve, tu vas te faire des amies...


Je prends un paquet de Chocogrenouille encore fermé et l'ouvre alors que je continue à parler à Lysette. Le batracien chocolaté fait un très grand bond avant de se raidir et de prendre une forme plus conventionnelle pour être dégusté. Heureusement que ce ne sont pas des vraies grenouilles... Il n'y a que les français pour manger des trucs pareils... Lisa mentionne sa salle commune qui semble être...

- Attends, quoi ? T'es en train de me dire que depuis votre salle commune vous avez la vue SOUS le lac ?! C'est comme vivre dans un sous-marin alors..? Et... Quoi ? Un calamar géant dans le lac ?! Au moins... Si un Serpentard veut jouer au plus balèze avec toi... Bah tu pourras nourrir le calamar avec ! Qui sait ? Ça le changera peut-être en Cthulhu !

On échange quelques banalités et on se passe des friandises quand elle me pose alors la question concernant mes propres camarades de chambrée et ma salle commune... Je souris, me remémorant ma première vision de cette salle...

- C'est tellement beau ! On est tout en haut d'une tour, on est le plus près du ciel ! Tout est bleu un peu comme dans ma chambre, et y a des livres partout ! On se croirait dans une bibliothèque en fait... Et y a la statue d'une dame aussi, c'est la créatrice de Serdaigle ! On raconte que le fantôme de sa fille est toujours dans le coin mais elle est super discrète ! On l'entend pas, elle parle pas, on la voit pas... Mais je suis sûr que je vais la trouver ! Et quand ce sera fait, ben... Eh... Oh Fak' ! Ní chreidim é ! J'ai eu la carte Cliodna !

En regardant ma carte de sorcier célèbre de Chocogrenouille, je manque de faire tomber ma mâchoire. Cliodna, une des déesses celtiques irlandaises, également la fille la plus âgée du dernier druide d'Irlande. Elyon l'a cherchée longtemps, cette carte ! Derechef, je la montre à Lys.

- Faut croire que des farfadets sont venus dans nos valises. À moins qu'il y ait du Felix Felicis dans ton jus de citrouille ?
!

J'éclate presque de rire, la regardant, avec un air faussement accusateur...

Être avec son meilleur ami en se goinfrant de chocolat tout en l'écoutant parler de sa salle communes et de ses camarades de classes, Lisa ne pouvait rêver de meilleures façons de passer son après-midi. Les bras autours de ses genoux, eux-même pliés contre sa poitrine, elle pouvait sentir le vent chargé de l'humidité du lac qui ébouriffait ses cheveux. Elle se fit brièvement la réflexion que sa salle commune était l'exact opposé de celle de son ami.

L'une était aérienne l'autre sous-marine. L'une laissait apercevoir le balai de hiboux livreurs de courriers, l'autre les bancs de poissons et autres créatures aquatiques. Elle espérait que leurs deux maisons n'étaient pas particulièrement rivales, elle s'en voudrait d'avoir à jeter des maléfices sur ses camarades de maison si par malheur l'un d'eux s'en prenait a son ami.
Oh elle ne doutait pas le moins du monde que ce dernier serait très capable de se défendre lui même, mais elle savait parfaitement qu'elle ne lui en laisserait pas l'occasion. Elle connaissait Matt depuis toujours, son père était son parrain, pour elle, le jeune Serdaigle faisait parti de sa famille. Et personne ne touche à sa famille.

"Oh Fak' ! Ní chreidim é ! J'ai eu la carte Cliodna ! Faut croire que des farfadets sont venus dans nos valises. À moins qu'il y ait du Felix Felicis dans ton jus de citrouille ? "

Lisa sursauta.

"Par Lugus ! Si tu te moque de moi, je jure sur mon petit frère que je te fais cracher des limaces ! Montre moi ça... Par tout les dieux t'as pas menti... Combien d'indigestion on aurait pu se faire en essayant de l'avoir ? Quelle chance tu as eu... "

La demoiselle regarda sa propre carte.

"Dumbledore pour changer... Non je pense que le Felix Felicis était directement dans ton assiette petit veinard !" La jeune fille appuya son propos d'un coup d'épaule amical, avant de croquer dans sa friandise chocolatée. Elle envisagea d'utiliser un sort de chatouille pour se venger de la chance de son ami mais se ravisa.

Nul besoin de magie pour ça. Avec un sourire sournois elle bondit sur son ami pour lui chatouiller les côtes.

Lisa est aussi surprise que moi quand elle voit la carte. Elle croyait même que je me moquais d'elle, que je bluffais ! Je ne l'ai fait qu'une fois, en plus... Et c'était la moitié d'un coup de bluff parce que j'ai eu la carte juste après avoir annoncé que je l'avais eue... Est-ce que des farfadets me surveillent ou est-ce que je suis naturellement chanceux..? Elle me retourne l'accusation de l'utilisation de Felix Felicis et me donne même un coup d'épaule. Amicalement. Quand elle donne un coup d'épaule en colère, elle fait beaucoup plus mal..

- Ah non ! Déar liom na déithe, j'ai pas triché ! T'es bien meilleure que moi à ce petit jeu ! La ruse, c'est plutôt ton truc, nan ? Nan..? Nan... Nan, nan, nan, nan, nan !

Je la vois me sourire avec son visage d'ange. Elle me fixe. Elle ne me quitte pas des yeux et son sourire devient de plus en plus malicieux. Je sais ce qu'elle prévoit. Je sais ce qu'elle va faire... Elle me saute dessus. Et me chatouille... Même avec mon épaisse robe de sorcier, je n'arrive pas à résister à l'appel du fou rire qui me gagne quand elle me touche avec ses doigts vicieux et précis... j'éclate de rire. Elle connaît bien mes points faibles ! Mais je me concentre. Moi aussi, je sais chatouiller...

- Attends un peu, toi ! Je vais te faire regretter ton geste !

Je lui attrape les poignets et tourne sur le côté, l'emportant avec moi dans ma roulade. Je n'ai pas beaucoup de temps pour prendre le dessus sur elle. On roule sur l'herbe et les feuilles quand on se chatouille l'un et l'autre dans des éclats de rire et de bonheur. J'attaque les aisselles de la Serpentard sans aucune retenue. On se connaît par coeur, je sais où frapper et je ne me gêne pas pour le faire ! Comme si rien n'avait changé. On se regarde, la tête sur le sol, tous les deux décoiffés, avec de l'herbe et des feuilles mortes plein les cheveux... Je reste comme ça quelques instants, à la regarder. Je lui souris.

- Rien n'a changé, hein, Lysette ? À Dublin ou à Poudlard, on trouve toujours un prétexte pour jouer... Et ça, c'est cool...

Je me redresse lentement et me réinstalle près des restes du goûter quand elle m'a suivi. Il reste quelques Chocogrenouilles... On se regarde, Lisa et moi. On a la même idée...

- Il faudrait pas gâcher le reste, y en a encore pas mal... Et je sais pas toi, mais les repas avec de la sauce à la menthe, ça me donne envie de retourner direct en Irlande... Au moins, le vert de chez nous est plaisant à voir ! Alors... On prend du rab de goûter ?!

Je prends un paquet de Chocogrenouille et l'ouvre. Puis un autre. Puis encore un autre. Heureusement que j'ai promis à Ely de ne pas abuser des friandises... Et c'est alors au milieu de ce génocide de batraciens en chocolat que je regarde mes nouvelles cartes. Je marmone alors les noms de sorciers célèbres enrichissant ma collection à chaque Chocogrenouille que j'engloutis.

- Merlin, un classique, Dumbledore, sûrement la vingtième de lui... Rowena Serdaigle, cool, je peux refaire un carré des créateurs de Poudlard avec... Bon pour le marché noir... Bertie Crochue, Norbert Dragonneau et... Ón bó, c'est pas vrai... Lysette..? T'es vraiment sûre que t'as pas mis de Felix Felicis dans le jus de citrouille..? Regarde un peu qui je viens d'avoir...

Les yeux écarquillés, je regarde finalement ma meilleure amie, lui tendant la dernière carte de mon paquet. Une nouvelle Cliodna...

- Tu la veux ? J'en ai pas besoin de deux...

Lisa regarda son ami, encore essoufflée de leur roulade dans l'herbe, partagée entre l'envie de rire à la vue des feuilles mortes dans les cheveux de son ami, et l’incrédulité à la vue de la carte dans les mains du Serdaigle.

"Félicitation tu viens de devenir mon ouvreur de chocogrenouilles attitré ! Ta mission si tu l'accepte sera d'ouvrir avec tes mains magiques toutes mes chocogrenouilles. Mission acceptée ptite tête brune ?"

A ses mots elle prit la carte que son ami lui offrait avant de le serrer fort dans ses bras et d’ébouriffer ses cheveux corbeau. La jeune fille regarda son ami, presque son frère, un membre de sa famille qu'elle aimait plus que tout. Elle espérait qu'il ait dit vrai, que rien ne changerait jamais entre eux. A Poudlard ou à la maison, trouveraient-t-il encore le temps dans les 7 prochaines années a venir de faire beaucoup de goûter ensemble ? Si la bibliothèque immense des Serdaigles ne lui retirait pas son ami elle pouvait être sure que nul n'en serait capable.

Pas douée pour les mots, elle avait parfois du mal a dire a son ami combien il était important pour elle, alors, suivant le célèbre dicton "Qui aime bien châtie bien" , elle se saisit d'une poignée d'herbe pour la mettre immédiatement dans sa chemise avant de lui tirer la langue.

"Ça t'apprendra a ne pas finir dans la même maison que moi ! Fifrelin va."

Et ce fût sur ces douces paroles qu'elle se saisit d'un biscuit, par pure gourmandise les quantités gargantuesques de chocolat l'ayant calée pour le restant de la journée.

Après avoir reçu sa carte, Lisa me serre dans ses bras. Pour une fille qui n'a pas énormément de force dans les biceps, elle arrive à presque m'étouffer. Je la serre contre moi à mon tour, comme si rien d'autre ne comptait à ce moment précis. Ce contact si intime n'est pas pour prendre mes fonctions hypothétiques d'ouvreur de boîtes de Chocogrenouilles. Non. C'est beaucoup plus profond et personnel que ça... Je sens son coeur battre contre le mien, à travers nos robes. Rien n'a changé et rien ne changera. Lisa fait partie de moi et elle passera toujours avant le reste. Sans se parler, rien qu'avec des gestes, on arrive à se comprendre. Peu arrivent à être aussi complices que nous...

C'est au bout d'un long moment qu'on se lâche, de sorte à pouvoir respirer à un moment. Mais le moment de calme est de courte durée car elle glisse de herbe humide sous ma chemise. La guerre est déclarée. J'attrape une poignée d'herbe à mon tour et la mets dans la bouche de Lisa au moment où elle l'ouvre le plus grand.

- Tu me traites pas de fifrelin, et moi je te traite pas de tondeuse à gazon !

Je range les paquets de Chocogrenouilles vides et les cartes dans mes poches alors que je poursuis. Elle a soulevé un point intéressant par rapport à nos maisons et je crois ne lui en avoir jamais parlé...

- Pour être honnête, Lysette, je t'avoue que j'aurais aimé qu'on soit dans la même maison. On aurait pu passer presque tout notre temps ensemble... En cours, aux repas, aux heures d'études, dans la salle commune aussi... J'ai jamais autant voulu quelque chose quand le Choixpeau était sur ma tête et maintenant qu'il a choisi, même si j'aime ma maison, j'aurais bien aimé qu'il se trompe dans don verdict...

Je me lève finalement quand vient l'heure d'aller faire quelques devoirs à la bibliothèque ou dans la salle commune. J'ai passé un moment génial qui m'a rappelé l'Irlande. Quoiqu'il arrive, on doit continuer de faire ça. Que ce soit notre rituel !

- Promis, Lys... Tu passeras toujours avant tout le reste. Hors de question de passer une journée sans prendre le goûter ensemble ! Ou au moins sans se voir...

On tourne les talons pour rentrer au château. Plus notre marche avance, plus ma peine grandit à l'idée qu'on doive s'affronter pour la coupe des quatre maisons... Arrivés devant l'escalier, on se regarde longuement, le sourire aux lèvres.

- Vivement demain qu'on remette ça.. Avec de la chance, je vais réussir à avoir des nouvelles cartes dans les Chocogrenouilles !

Je sais qu'avec ces promesses, notre amitié est indestructible... Elle est ma meilleure alliée pour mes études à Poudlard et je compte bien être également le sien...