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24 janv. 2019, 23:12
La fête à la grenouille  PV : Aelle Bristyle 
[PV : Aelle Bristyle]

Samedi 10 octobre 2043
13h30


- Le Parc

La grenouille ne bougeait pas. Ses yeux globuleux observaient Gabryel, allongé sur le sol gadouilleux à quelques mètres d’elle. Immobiles tous les deux, le duel de regards durait depuis maintenant une bonne vingtaine de minutes.
Le parc était désert, des averses pluvieuses s’étaient succédées sans discontinuer toute la matinée, transformant la pelouse en une sorte de marécage géant.

Ce matin-là, le Gryffon avait pris la décision, une fois son petit déjeuner englouti, de parfaire ses connaissances acquises au cours de métorphoses en profitant de la météo pour s’exercer sur un amphibien. Certes, il n’avait pas obtenu l’optimal espéré à son premier devoir mais un « effort exceptionnel » encourageant. Il fallait persévérer, travailler et s’exercer régulièrement.
Après avoir rejoint son dortoir, il avait enfilé ses bottes et chaussé son ciré en espérant dénicher un beau spécimen de Rana au milieu des flaques.
A Fife, la pluie faisait partie de son quotidien, il passait des heures dans les bois avec Grégoire à observer la nature, échafauder des cabanes ou construire des barrages au milieu des rivières. L’essentiel était de ne pas rester enfermé et se décharger de leur trop-plein d’énergie.

La grenouille fermait parfois ses paupières comme plongée dans une intense méditation. Les gouttes s’écrasaient sur elle, coulant sur sa peau verte lisse et pustuleuse. La commissure de sa bouche formait un sourire, comme si la rainette jouissait de la situation. Gabryel savait qu’au moindre de ses mouvements, la bestiole se redresserait sur ses pattes arrière et sauterait à la vitesse de la lumière pour fuir.
L’idée était donc de l’habituer à sa présence, et au moment le plus opportun saisir discrètement sa baguette pour lui lancer le sortilège souhaité. Il avait choisi la disparition, après plusieurs jours d’entrainement pour acquérir le bon geste. Mais il fallait faire preuve de patience et supporter les frissons provoqués par les bourrasques de vent.

Gabryel Fleurdelys (avec deux « Y »)
6ème année RP Gryffondor
Auteur de « La touille, c'est la vie »

25 janv. 2019, 16:29
La fête à la grenouille  PV : Aelle Bristyle 
10 octobre 2043 - 13h30
Parc de Poudlard
3ème année


De toutes mes forces, j’essayai de ne pas loucher sur ma baguette tendue. Le sang battait douloureusement dans mes tempes. Je crispai les mâchoires, un grondement au bord des lèvres. Je sentis une goutte de sueur glisser le long de mon crâne. Ma respiration s'accéléra, la chaleur grimpa dans mon corps. Derrière ma main, des pierres roulèrent lentement sur le sol pour se rassembler en un tas difforme qui peina à grossir.
La magie pulsait dans mes veines ; elle me réchauffait toute entière.
*J’vais pas t’nir !*, paniquai-je. Un instant plus tard, le tas de pierre se démantela sur le sol dans un bruit étouffé.

« Merde ! »

Le cri m’arracha la gorge. Je tombai à genoux, épuisée, la sueur dégoulinant le long de mon front. Mon souffle erratique eu du mal à se frayer un passage entre mes lèvres, bien que ma bouche soit grande ouverte pour tenter d’apporter un peu d’air à mes poumons. Ces derniers me faisaient un mal de chien ; tout comme mon coeur qui battait à un rythme effrayant dans ma poitrine.
A bout de souffle, j’essuyai les gouttes tièdes sur mon visage. Je me baissai lentement jusqu’à ce que mes genoux touchent le sol. Alors seulement je me redressai et jetai ma tête en arrière.

Le haut plafond de la salle de classe me donna le tourni et je fermai les yeux. Peu à peu, mon souffle me revint et la douleur dans mes poumons s’apaisa. Je restai ainsi de longues minutes, les yeux fermés et la nuque courbée, les mains abandonnées autour de moi. Le silence me parlait, il essayait de me réconforter. *C’était pas mal*, tentai-je de me rassurer. Je secouai la tête avant de rouvrir les yeux, dégoutée par ma performance. Je me relevai lentement, grinçant des dents en sentant mes jambes trembler.
*Pas bon du tout*, me répétai-je. *Même pas capable d’tenir plus longtemps…*.

Agacée, je m’approchai du centre de la pièce et, sans prévenir, donnai un grand coup de pied dans le petit tas de pierres qui venait de m’épuiser.  Puis je quittai la salle de classe à grands pas, le regard noir et le visage rouge. J’attrapai ma cape, mes bottines et m’enfonçai dans les couloirs.
Ce n’était pas la première fois que je sacrifiais la pause du déjeuner pour m’entraîner à la magie des golems, héritage de Nyakane. Je savais que nulle âme ne se mettrait entre mon chemin et moi à cette heure ; je pouvais aller en paix, l’esprit entièrement tournée vers mes performances minables. Cette séance ne m’avait aidé en rien et  j’en sortais plus épuisée qu’autre chose. Je savais d’ors et déjà que mon cours de Défense de l’après-midi serait un cauchemar.

Je passai devant la Grande Salle sans m’y arrêter. Je n’avais pas le temps de me restaurer et préférais me vider la tête à l’air libre. Eviter les Autres, si possible, et marcher en regardant le ciel.
L’air de l’extérieur me gifla le visage. J’ajustai mon écharpe mi-jaune mi-verte autour de mon cou en maugréant et je m’éloignai des portes du château en pataugeant dans la boue. Le ciel était lourd d’eau et le vent sentait la pluie.

Comme une idiote, je traversai un espace d’herbes, levant exagérément les jambes pour ne pas mouiller le bas de ma cape. *’Fais chier*, pensai-je. Je jetai un oeil autour de moi et birfurquai soudainement pour rejoindre un chemin de pierre qui partait vers le lac. Je tapai mes pieds au sol pour enlever la boue de mes chaussures, une moue irritée sur le visage.

Quand je levai la tête, mes cheveux s’emmêlant dans le vent et les joues encore rougies par mes efforts, je me figeai. *Qu’est-ce qu’il fout, c’ui là ?*. Devant moi, non loin du chemin, allongé de tout son long sur le sol humide et boueux du parc, un garçon.
Poussée par une curiosité malsaine, je m’approchai lentement, mon regard parcourant le corps de l’enfant. J’avisai sa tignasse brune et son dos fin ; un gamin. Je me tordis le cou pour trouver, le long de son corps, une trace de son souffle. Je le trouvai près de ses épaules qui se relevèrent et s’abaissèrent lentement.
*’Va pas crever*, me dis-je.

Je reniflai, plongeai le nez dans mon écharpe et les mains dans les poches amples de ma cape. Puis je haussai les épaules et pris la direction du lac.
Dernière modification par Aelle Bristyle le 14 avr. 2023, 07:40, modifié 2 fois.

26 janv. 2019, 02:33
La fête à la grenouille  PV : Aelle Bristyle 
Une mouche se frotta les pattes, ravie d’avoir trouvé un point de chute au coeur de ce vent violent. S’agrippant de son mieux à une pierre lisse, elle ne perçut pas le danger iminant qui ne tarda pas à s’abattre sur elle. Cette chienne de vie lui offrit donc un peu de répit pour ses dernières secondes d’existence, après un vol difficile.
Les yeux de la grenouille s’élargirent comme des fleurs des champs au lever du jour. Ses pupilles fixèrent l’insecte, toute son attention se porta alors sur cette proie inattendue. Une seconde plus tard, après un claquement de langue aussi violent que le fouet d’un cochet, elle engloutit sa victime avec appétit.

Gabryel observa l’amphibien se goinfrer. Il amorça un mouvement de la main lent en délicat en direction de sa poche, le moment étant venu de se saisir de sa baguette. Alors qu’il fit glisser l’objet le long de sa cuisse dans l’objectif de viser la rainette et jeter enfin son sort de disparition, des sons de pas pataugeant dans la gadoue rompirent ce moment propice.
La grenouille tourna soudainement la tête en direction du bruit. Se hissant sur ses pattes arrière, elle bondit l’air effrayé, atterrit sur la capuche du Gryffon, puis reprit son élan avant de disparaitre dans l’herbe. Le première année n’eut pas le temps de réagir, la fuite avait été trop rapide pour qu’il tente de l’attraper.

- Gabryel : « Nooooooonnnnn...! »

Il regarda autour de lui mais ne vit plus la grenouille. Il fallut se rendre à l’évidence, elle s’était enfuit, tout était fichu.
Furieux, le rouge et or se releva. Cherchant des yeux le ou la coupable responsable de cet échec, il apperçut à quelques pas devant lui le profil d’une fille emmitouflé dans une cape colorée, avançant tranquillement, totalement indifférente à la déconvenue du Gryffon, dont elle était pourtant la cause. Il ne parvenait pas à voir son visage. Cette nonchalance agaça encore davantage le garçon. Il venait de perdre une heure à grelotter sous la pluie pour rien :

- Gabryel : « Hé toi !! Je fffais quoi moi mmmaintenant ??? »
Dernière modification par Gabryel Fleurdelys le 16 avr. 2020, 03:03, modifié 4 fois.

Gabryel Fleurdelys (avec deux « Y »)
6ème année RP Gryffondor
Auteur de « La touille, c'est la vie »

30 janv. 2019, 17:36
La fête à la grenouille  PV : Aelle Bristyle 
« Hé toi ! »

Le vent m’apporta une voix d’enfant. Je me retournai, surprise, et mes yeux ne purent que s’écarquiller lorsque je vis face à moi le garçon d’auparavant. Il se tenait au beau milieu du chemin et tirait une gueule de sombral. Je m’arrêtai, hésitante. Ses yeux bleus étaient plissés par la colère ; ou peut-être était-ce sa voix qui me donnait cette impression.

« Je fffais quoi moi mmmaintenant ? »

Je crus que jamais il ne finirait sa phrase. Perplexe, j’observai sa bouche de gamin bafouiller, ne prenant guère le temps de comprendre ses paroles. Il semblait avoir des difficultés inouïes à prononcer le moindre petit mot simple. Voir ses lèvres se battre contre elles-mêmes étaient désagréable au possible.
Sans réellement y penser, je m’approchai de quelques pas. Assez pour être surpris par son regard d’azur — qui réellement brillait de son mécontentement —, mais insuffisamment pour qu’il croit que j’allais lui tenir compagnie.

« Euh… »

Ce son éloquent dégueula de mes lèvres sans réussir à se transformer en quoi que ce soit d’audible. Si ma bouche était prête à parler, mon esprit, lui, était encore un peu surpris. Alors je me secouai et repris, la voix étouffée par mon écharpe :

« Je m’en fous, dis-je sur le ton lent de Celle-qui-ne-comprend-pas. T’as qu’à rester dans l’herbe. »

*Pourquoi il m’demande ça, lui ?*. Je jetai un regard au sol boueux près de lui puis à son torse recouvert des déchets de la terre. Sa robe était maculée de boue. « ‘Fin… Dans la boue, » rajoutai-je un petit sourire aux lèvres. J’aimais la boue.  Avec Ao’ et les autres, nous passions notre temps à nous rouler dedans, avant. Dans la forêt, le sol était notre terrain de jeu ; les glissades, les chutes ; nous dévalions les champs de boue, une chose en tête : se recouvrir entièrement de la substance de la terre. Même Narym ne résistait jamais à la boue. 

Le souvenir avait l’éclat des jours heureux, mais il fut balayé par un haussement d’épaules destiné au garçon ;  qu’il comprenne que son avenir ne m’importait guère. Qu’il se blottisse contre la terre ou qu’il reprenne le cours de sa vie, la mienne ne changerait pas ; je resterais cette gamine épuisée incapable de créer autre chose qu’un vulgaire tas de pierres ridicule. C’était ainsi depuis la rentrée. J’avais beau essayer, la magie de Nyakane ne coulait pas aussi facilement dans mes veines qu’à la Maison.

Je ramenai difficilement mon regard dilué sur le corps du petit garçon — il était vraiment petit. J’eu le temps d’apercevoir les couleurs rouges de sa robe. *Encore un Gryffondor*. Je soupirai indistinctement et, du plus profond de mon souffle, j’articulai :

« J’m’en vais. »

*Pourquoi j’dis ça moi ?*. Un grognement m’échappa et j’enfonçai mon nez dans mon écharpe aux couleurs immondes. J’offris une dernière oeillade éberluée au gamin avant de me retourner.

30 janv. 2019, 22:42
La fête à la grenouille  PV : Aelle Bristyle 
Elle s’en fichait!

Gabryel fut d’abord interloqué par la réaction de la demoiselle, car il s’agissait d’une jeune fille, le visage fermé, les traits fins. Il ne l’avait jamais vue, mais pensa un court instant qu’elle passait inaperçue. A vrai dire, elle lui donna le sentiment fulgurant d’être effacée, hors du temps, hors d’ici, hors de tout.
Sa réaction spontanée et son air détaché désarmèrent le Gryffon, provoquant chez lui un soudain éclat de rire, alors qu’elle se retournait déjà pour partir.

- Gabryel : « T’as un sacré caractère toi ! »

Sa joie de vivre et son sens de la dérision avaient toujours été une force chez le garçon. Il s’était parfois trouvé dans des situations tendues, lorsqu’il devait rendre des comptes face à ses multiples bêtises de gosses. Mais sa bonne humeur et son second degré décontenaçaient ses interlocuteurs.
Ce n’est pas qu’il prenait tout à la légère, mais il avait la faculté de relativiser naturellement les évènements, malgré son côté soupe au lait

Un sourire aux lèvres, il aperçut tout à coup sa rainette bondir, sortant on sait d’où, se faufiler entre les jambes de la brunette pour disaraître derrière un fossé.

- Gabryel : « Ma grenouille !! »

Le Rouge et Or se mit à genoux l’air attendri, oubliant un instant la fille, pour observer les yeux écarquillés l’amphibien prendre la poudre d’escampette.

- Gabryel : « Allez file va, c’est ta ffffête aujourd’hui, t’es trop mignonne toi pour que je ttte fasse disparaitre... »

Gabryel Fleurdelys (avec deux « Y »)
6ème année RP Gryffondor
Auteur de « La touille, c'est la vie »

01 févr. 2019, 18:13
La fête à la grenouille  PV : Aelle Bristyle 
L’éclat de rire m’appela à me retourner. Le son joyeux était la dernière chose à laquelle je m’attendais ; car j’avais deviné que le garçon n’en avait pas fini avec moi. Et là, à le voir sourire comme un enfant, mes certitudes m’échappèrent.

« T’as un sacré caractère, toi ! » me lança-t-il.

*Il s’fout d’moi ?*, me demandai-je en observant son sourire. J’eu beau puiser dans toute ma méfiance, je ne pus m’en convaincre. Ce sourire-là était bien trop beau pour être joué.
J’étais encore à observer l’étrange créature qu’était cet enfant lorsqu’un mouvement attira mon attention sur le sol. Perplexe, je levai un pied puis une second, piétinant sur moi-même pour laisser la place à la bestiole qui s’enfuit loin de moi. J’écarquillai les yeux en avisant la petite grenouille qui, d’un bon, disparut entre les herbes pleines de l’eau du ciel.

« Ma grenouille ! » s’exclama l’enfant et je me tournai vers lui pour le voir poser ses genoux au sol, son attention complètement détournée de moi. Sa gueule pleine des rondeurs de l’enfance était aussi molle que la boue qui parsemait le sol ; elle dégoulina d’une tendresse qui me laissa perplexe.

Bien malgré moi, je me hissai sur mes pieds pour tenter d’apercevoir la grenouille, mais il n’y avait plus aucune trace de celle-ci. Une moue moqueuse s’afficha sur mes traits ; *'l’aura pas l’air con s’il court après elle*.

« Allez, file va, continua le garçon. C’est ta fff… »

*C’quoi son problème à bafouiller ?* Gênée, je détournai le regard.

« … ffête aujourd’hui, t’es trop mignonne toi pour que je ttte fasse disparaître… »

*Disparaître ?*. Ma gêne disparut aussitôt.
Soudainement, ce n’est plus un gamin qui se dessina à l’orée de mon regard, mais un jeune mage. Capable de magie, capable des mêmes choses que moi — quoique j’étais moins certaine de cela. Je me demandai néanmoins ce dont était capable cet enfant ; il semblait si différent de moi. A un tel point que je ne pouvais guère lui donner l’âge qu’il devait sans doute avoir : onze ans. Il me paraissait aussi gamin que Krissel ; ce genre de gosse qui braille et qui parle pour ne jamais être intéressant. Mais disparaître était intéressant. Ou du moins, cela pouvait-il l’être.

Je fis parcourir mes yeux sur le corps du garçon, de sa cape humide à sa chevelure cuivrée. Cette dernière me ramena des mois en arrière. *Tyr*, se rappela mon esprit, me faisant ressentir des émotions contraires. L’enfant ne ressemblait pourtant en rien à ce Tyr. Je tournai autour du garçon, camouflant la grimace qui s’était dessiné sur mes lèvres en levant un unique sourcil. Je me postai face à lui :

« Disparaître ? fis-je en levant le menton. Et comment ? »

Il n’avait certainement pas l’air d’être le genre de garçon capable d’une telle prouesse. Je lui laissais cependant la chance de me faire changer d’avis ; Papa m’avait toujours dit de vérifier mes hypothèses.
Dernière modification par Aelle Bristyle le 14 févr. 2019, 09:07, modifié 1 fois.

12 févr. 2019, 08:03
La fête à la grenouille  PV : Aelle Bristyle 
La grenouille avait définitivement disparu. Tant pis, il trouverait certainement un autre sujet pour travailler son sort. Ce n’étaient certes pas les bestioles qui manquaient à Poudlard.

« Elle » tournait autour de lui avec les yeux d’un chat méfiant à qui l’on aurait proposé un bol de lait suspect.
Manifestement, le projet de Gabryel avait titillé sa curiosité. Son regard semblait exprimer une certaine impatience, comme si la demoiselle avait la bonté de lui octroyer quelques secondes. Il eut le sentiment que sa réponse scellerait à tout jamais son destin quant à l’intérêt qu’elle lui porterait ensuite, ou pas.
Avant d’ouvrir les lèvres, il l’observa.
Il ne parvint pas à la trouver jolie ou non.
A vrai dire, elle faisait partie de ces personnes dont le physique passait en second. Il s’en dégageait, malgré ses épaules basses et son air désabusé, une sorte de charisme qui prenait le dessus sur toute autre considération. « Intringante », c’est le mot qui résonna dans la tête du garçon alors que ses cheveux au vent cachaient à demi ses traits fins et féminins. Elle était plus âgée que lui, il n’avait aucun doute la-dessus, mais il ne parvenait pas à deviner de combien d’années.

- Gabryel : « J’avais prévu de m’entrainer au ssssortilège de dddisparition. Ça fait une heure que j’essaie d’amadouer cette grenouille. Et c’est presque le pppplus dur en fait ! »

Nouvel éclat de rire du jeune Gryffon, semblant repeindre de mille couleurs la grisaille ambiante.

- Gabryel : « Je m’disais qu’elle finirait par ne plus faire attention à mmmmoi, et au bon moment (mimant le bon geste qu’il avait répété mille fois) BAM ! Je la rends invisible ! »

Après s’être gratté le nez en y laissant quelques traces de terre avec ses doigts boueux, il tendit la main vers la demoiselle, réflexe de sa bonne éducation :

- Gabryel : « Moi c’est Gabryel... Gabryel Fleurdelys. Je ssssuis en première année, mmmmais ça tu t’en doutes ! »
Dernière modification par Gabryel Fleurdelys le 14 févr. 2019, 18:21, modifié 1 fois.

Gabryel Fleurdelys (avec deux « Y »)
6ème année RP Gryffondor
Auteur de « La touille, c'est la vie »

14 févr. 2019, 10:40
La fête à la grenouille  PV : Aelle Bristyle 
La boue ne semblait pas déranger l’Autre. C’était un détail inutile à relever, mais qui attirait mon attention. Pour moi, il signifiait que ce garçon ne perdait pas son temps à s’inquiéter pour les choses naturelles ; donc il monopolisait son cerveau pour d’autres choses. En l'occurrence, chasser une grenouille pour la faire disparaître. L’affaire me laissait perplexe, mais je fis un effort pour ne serait-ce qu’attendre la réponse du gamin. Même si, tout au fond de moi, j’étais parfaitement certaine qu’il n’était pas capable de faire disparaître quoique ce soit.
De son trône de boue, il me regarda. L’Autre. D’un regard tout à fait indécent, et la force qui fit briller ses yeux effrita un instant ma concentration. Il ne se contentait pas de me regarder ; il me fixait. Comme s’il avait quelque chose à trouver sur mon visage. Et au vu du ballet de ses yeux, il l’avait trouvé.

Profondément gênée par cette confrontation, j’emprisonnai ma lèvre entre mes dents. J’aurai pu me détourner et m’en aller, mais j’étais intriguée. Et que Merlin en ait la preuve : jamais je ne me détournerais de ce qui m'intrigue.
Quand il prit la parole, j’en profitai pour tourner mes yeux vers le château et ainsi échapper à son attaque muette.

« J’avais prévu de m’entrainer au ssssortilège de dddisparition, dit-il, bafouillant comme un bambin. Ça fait une heure que j’essaie d’amadouer cette grenouille. Et c’est presque le pppplus dur en fait ! »

L'éclat de rire qui sortit de sa bouche me fit tourner les yeux vers lui. Son visage s’éparpilla de joie et sans que je n’en comprenne la raison, mon coeur se souleva dans ma poitrine à le voir ainsi. Puis le sentiment disparu en même temps que le rire du garçon.
*Il rit pour rien*, pensé-je dans le secret de ma tête, une soudaine fatigue s’abattant sur moi. Et il espère pour rien. Faire disparaître une grenouille quand on était lui, ça revenait à créer un Golem
quand on était moi. Impossible. A ma plus grande rage. Je crispai ma mâchoire au souvenir de mon entraînement infructueux et à la fatigue déraisonnable dans laquelle il m’avait plongé. J’étais une incapable depuis que j’étais revenue au château.

Le garçon m’arracha à ces pensées avec ses paroles d’enfant. Je le regardai s’agiter et brasser l’air en mimant son sortilège et son prétendu effet. Quand il se gratta le nez, barbouillant son visage de crasse, je ne pu m’empêcher de ricaner ; voir sa peau bariolée était divertissant. Je m’empressai cependant d’enfoncer mon bouche dans mon écharpe pour étouffer mon rire.

Lorsque je relevai la tête, c’est une main boueuse qui se présenta à moi. Je regardai l’Autre, perplexe, le coeur s’agitant sur son socle. J’espérai qu’il ne ferait pas ce que je pensais qu’il ferait.

« Moi c’est Gabryel… Gabryel Fleurdelys. » *Merde*, songé-je. Il l’avait fait. Fleurdelys. C’était un nom étrange, j’avais envie de grimacer à la seule idée de le prononcer.
Impossible de me détourner de cette main. Les Autres et leur manie de saluer et de se présenter. J’peux discuter avec toi sans connaître ton nom, j’te signale. J’aurai aimé dire ces mots à l’Autre, mais la fatigue faisait hurler mes membres et mon crâne était si lourd que je n’en avais même pas l’envie.

« Je ssssuis en première année, mmmais ça tu t’en doutes ! » rajouta-t-il.

Il bafouillait, encore. Il n’avait pas l’air de le faire exprès, mais c’était foutrement désagréable à entendre.

« Ouais, répondis-je à sa dernière phrase. Sûr’ment. » Il avait sans conteste la gueule d’un première année.

Avec flegme je levais la main et glissai mes doigts contre les siens que je serrai très brièvement avant de me retirer et de me détourner, marchant quelques pas en feignant observer le paysage. C’est la nuque pliée vers le ciel que je me décidai à acheter ma tranquillité :

« Arya, jeté-je négligemment et bien trop rapidement à mon goût. Mon prénom ou mon nom, com’tu veux. »

Fière, je le regardai de nouveau ce Fleurdelys. Celui-là, avec son statut de gamin et de première année, ne pourrait jamais relier ma tronche avec le nom d’Aelle Bristyle qui hantait encore les bouches des derniers abrutis dans les couloirs. Dire le nom de Maman à voix haute m’avait serré le coeur, mais s’approprier son identité était une petite fierté. Comme si je me rapprochais un peu d’elle.

« Le sortilège de disparition, me décidé-je finalement à dire, rend pas les trucs invisible. Il les fait disparaître. » Je regardai l’Autre d’un air entendu, m’assurant qu’il comprenne la distinction. En fait, je me foutais royalement qu’il ne la comprenne pas. Mais si on appelait pas les choses par leur nom, autant ne pas les nommer du tout. « Avec une grenouille c’est plus dur qu’avec…. La boue qu’t’as partout sur toi. »

Je haussai les épaules pour appuyer mes paroles. Puis soudainement, mon visage se fendit en un petit sourire curieux. De ceux qui m’habillaient les lèvres lorsqu’une idée particulièrement appétissante me venait.

« Par contre, j’me d’mande où on disparaît… » Je baissai les yeux sur mes chaussures, perplexe, l’esprit s’agitant dans tous les sens pour trouver la réponse, en vain. Puis, brutalement, je me tournai vers le garçon et me plantai devant lui.

« Essaie avec moi ! »
Dernière modification par Aelle Bristyle le 14 avr. 2023, 07:49, modifié 1 fois.

20 févr. 2019, 23:18
La fête à la grenouille  PV : Aelle Bristyle 
Arya... Il n’avait jamais entendu ce prénom.
Le château comptait des centaines d’élèves, venus des quatre coins du pays voir d’ailleurs, répartis sur plusieurs maisons et organisés sur sept années d’études. Il n’était donc pas très étonnant qu’il ne l’ait jamais croisée jusqu’ici.

Elle semblait clairement douter de ses capacités de sorcier. Elle n’avait pas vraiment tort, son apprentissage en matière de magie était très récent. Elle souleva toutefois un point qui laissa le Gryffon dubitatif. Le sort provoquait la « disparition » des sujets visés, et non leur « invisibilité ». Effectivement, ce n’était guère la même chose. Il n’avait pas envisagé cela sous cet angle à vrai dire.

- Arya : « Par contre, j’me d’mande où on disparaît… »

C’était une excellente question. Se retrouvait-on projeté sur une autre planète, ou dans une dimension parallèle ? Devenions-nous provisoirement un élément naturel comme l’air, la mer ou le feu ? Ou un spectre sans âme ni coeur ? Avions-nous conscience de ce qui nous arrivait, ressentions-nous douleur ou peur ?
Il se devait d’approfondir cette question avant de poursuivre ses essais de sortilège.

Il se gratta à nouveau le bout du nez, l’air perplexe, oubliant la demoiselle. Arya se rappela à son bon souvenir de la manière la plus inattendue qui soit.
Elle se planta devant le Rouge et Or l’air convaincu, et lui fit une proposition étonnante, pour ne pas dire effrayante :

- Arya : « Essaie avec moi ! »

Une mèche de cheveux recouvrait à demi son visage, mais l’Écossais apercevait très clairement ses yeux briller de curiosité face à la situation, une lueur de provocation en plus.
Il fallait vraiment aimer le goût du risque pour demander à un première année encore néophyte de tester ses maigres acquis sur elle. Ou n’avoir plus rien à perdre.

Gabryel éclata de rire face à cette proposition cocasse. Il ne la prenait pas réellement au sérieux en vérité. Cette jeune fille étrange se moquait très certainement de lui :

- Gabryel : « Tu t’es prise pour une grenouille ? »

Gabryel Fleurdelys (avec deux « Y »)
6ème année RP Gryffondor
Auteur de « La touille, c'est la vie »

26 févr. 2019, 16:53
La fête à la grenouille  PV : Aelle Bristyle 
Je n’avais pas plus confiance en ce Fleurdelys qu’auparavant. Mais l’idée qu’il me fasse disparaître — ou plutôt, réapparaître ailleurs — me laissait pantelante. J’aurai pu trembler si je n’étais pas secrètement persuadée qu’il était incapable de réussir. Une part de moi, pourtant, espérait sincèrement me tromper. Je sentai mes yeux brûler de la même passion que lorsque je décryptai les mots de Frewd ; je me savais désormais incapable de quitter du regard ce garçon tant qu’il n’aurait pas agit.

Je me sentais si sûre de moi, si prête à Découvrir que son rire me renversa. Figée dans mon corps, mon coeur se serra quand l’éclat illumina, encore, son visage d’enfant. Sans que je ne puisse réellement m’en empêcher, mes traits s’effilochèrent jusqu’à ce que mon visage se transforme en une moue vexée. *Y s’fout d’moi !*. J’eu à peine le temps d’esquisser un geste pour m’éloigner de lui que la bouche moqueuse de Fleurdelys s’ouvrit :

« Tu t’es prise pour une grenouille ? »

Sa voix résonna dans ma tête avant de mourir dans le souffle du vent. Ses mots figèrent le  sang dans mes veines et je dû faire un effort surhumain pour forcer mes jambes à reculer.
Un pas.
Puis un second.
Tout mon intérêt venait d’être soufflé par sa moquerie. Ne restait que mon corps vide, immobile sous le ciel voilé d’octobre. Ma face se ferma et je sentis ma bouche se courber vers le bas. Je crispai mes mâchoires et levai le menton ; *l’en est incapable, c’est tout !*.

« Pourquoi ? dis-je, pleine de rancoeur. Au moins tu pourras difficil’ment m’louper, moi. »

Je soutins son regard quelques secondes avant de me détourner, incapable de faire face à la moquerie faisant briller son regard. Le souffle coupé par ma propre fierté, j’enfonçai les mains dans mes poches en m’efforçant de paraître plus en colère que blessée.

« Si t’en es pas capable, dis le direct’ la prochaine fois. »

Peut-être avais-je réellement réussi à rendre ma voix aussi froide que je le souhaitais. Ou peut-être que la griffure de mon humiliation avait pu se frayer un passage malgré tous mes efforts pour la cacher. *M’en fous*, décidai-je en jetant un regard sombre à l’Autre.

« Salut, » lancai-je en lui tournant le dos, bien décidée à me barrer.

C’est lorsque mon regard eu quitté le garçon que mon coeur se serra sincèrement. Et malgré toute la colère que je ressentais face à sa moquerie, malgré la morsure qui avait fichu à terre ma fierté, je sentis une vague de déception m’envahir : encore un Autre qui ne m’avait pas compris.