Luce écouta attentivement son jeune ami, et s'imagina la scène en rigolant légèrement - toujours un peu sous l’emprise de la peur, elle n'était pas capable de plus. Cela dit, quand Gabryel eut fini de raconter son histoire, c'est une Luce soulagée qu'il trouva devant lui. Comment pouvait-on se retenir de rire en imaginant un petit garçon transformer la neige en chocolat, alors que la voisine moldu aurait pu tout voir ?

Après avoir repris une respiration convenable, et détendu ses muscles auparavant contractés, elle prit la main qu'il lui tendait et se releva délicatement pour éviter de tomber et de se faire une nouvelle frayeur.
Une bonne dizaine de minutes avait dues s'écouler depuis le petit accident. Cette pause et le soutient de son ami lui permirent de reprendre des forces, et de mieux se concentrer de nouveau.

Cela faisait beaucoup d'émotions en peu de temps, mais elle était une Poufsouffle : elle devait montrer ce dont elle était capable !!! Alors, elle écouta les indications du jeune homme, et le suivit sur la branche suivante avec détermination, après, bien entendu, lui avoir dit :

- Drôle de situation pour découvrir ses pouvoirs que de transformer la neige en chocolat ! En tout cas merci de m'avoir raconter cela, et de m'avoir… rassurée, dit elle d'une faible voix un peu honteuse. Bon je te suis sur la branche, mais cette fois tu passes devant, que je puisse voir comment tu te dandines pour passer d'une branche à l'autre.

Elle reprenait les taquineries, c'était bon signe !

Gabryel ria de bon coeur.
Le stratagème pour détourner l’attention de sa camarade avait fonctionné. Elle se tenait maintenant debout derrière le Gryffon, certes encore fébrile mais bien décidée à continuer.
Il lui fit un clin d’oeil, lui tira la langue et entreprit d’avancer sur l’épaisse ramification, en tenant de ses deux mains la branche transversale faisant office de parapet.

- Gabryel : Surtout Luce, si tu ssssens que tu as un peu peur, tiens mon épaule et garde l’autre branche sous tes dddoigts. Nous avons 6 mètres à fffaire puis on fffera une pause...

Cette ascension n’était pas réellement risquée mais le garçon jetait régulièrement des regards dans son dos afin de s’assurer que la jeune poufy avançait en toute sécurité. Ce petit dénivelé ascendant leur permettrait de gagner un bonne altitude. Petit à petit et à ce rythme, ils atteindraient la cime assez vite.
Ils arrivèrent enfin au bout de la grosse branche. Sa largeur permettait aisément de s’assoir. Elle croisait en son extrémité un autre bras de l’arbre, ce qui leur ferait un dossier solide.

- Gabryel : « Installons-nous ici, on pppourra souffler, on l’a bien mmmérité ! T’es une championne Luce.

Ils se situaient environ à 15 mètres de hauteur. Cette dernière passerelle leur avait permis de gagner du temps. L’idée du Rouge et Or était ainsi de grimper par paliers, d’un bout à l’autre du chêne.
Sous leurs pieds, le parc s’étendait comme un tapis vert-pomme. On apercevait quelques élèves au loin. Avec la perspective, on pouvait se donner l’illusion de les tenir dans la main. La douce brise un peu fraiche de février caressait le visage de l’apprenti sorcier.
Il sembla un instant perdu dans sa contemplation. Le lac au loin brillait tel une mine de diamants sous les minces rayons du timide soleil.

Luce, fut prudente pendant leur nouvelle ascension. Elle n'avait point envie de tomber, et de paniquer de nouveau !

Après quelques pas, peu rassurée, elle accepta l'offre du jeune homme, et mit une main sur son épaule. Au final si elle tombait cela ne changerait pas grand chose, il ne pourrait pas la rattraper. Cependant, avoir un contact humain alors qu'ils étaient si haut dans l'arbre, était plutôt rassurant.

Après avoir atteint le palier qu'ils visaient, ils décidèrent - enfin, Gabryel décida - de prendre une pause, et c'est pas Luce qui allait s'en plaindre !
Un silence s'installa, calme, paisible. Ils observaient tout les deux l'horizon magnifique, les sorciers qui paraissaient tout petits depuis leur perchoir, et le château qui lui avait toujours l'air aussi grand.

Luce éprouvait un grand respect de pouvoir côtoyer ces lieux, et d'avoir la chance de vivre dans cette merveilleuse école. Les humains sont vraiment à plaindre... Ils n'ont même pas la chance de vivre dans ce monde... pensa-t-elle.

Un regard vers son ami lui fit se rendre compte qu'il était perdu dans ses pensées. Alors elle tenta de briser le silence :

- Merci encore pour tout à l'heure.. Elle se racle la gorge et rajoute : tu m'a l'air perdu dans tes pensées, est-ce indiscret de te demander à quoi tu réfléchis ?

Elle le regarda avec un air un peu gêné et devient toute rouge à l'idée d'avoir été maladroite.


Désolée pour l'énorme retard, l'inspiration est enfin revenu

Luce s’était vraiment bien débrouillée. Elle avait fait preuve d’un grand courage et Gabryel était réellement heureux d’avoir pu la rassurer un peu. Ils avaient fait un peu moins de la moitié du chemin, et la chouette restait immobile tout en haut de ce chêne majestueux, ils pouvaient l’apercevoir, grattant son plumage du bout de son bec.
Tandis que Luce s’était installé sur la grosse branche aux côtés du jeune Gryffon, le regard de ce dernier se perdit dans le paysage qui s’offrait à eux. Par-delà le parc, le lac brillait sous les éclats parsemés des rayons du soleil, tandis que les arbres de la sombre forêt noire étendaient leurs ombres sur l’eau. Dans les cieux, d’énormes nuages blancs s’entremêlaient en formes étranges et fascinantes.

L’Écossais sentait une brise légère caresser son visage. Il ne pensait à rien de particulier. Il profitait simplement de cet instant de grace, un moment suspendu entre ciel et terre, bercé par le bruit des feuilles que le vent faisait trembler.

Après un court moment de contemplation, la question de Luce raisonna à son oreille, le sortant un instant de sa torpeur. Il la regarda et lui sourit :

- « Non ce n’est pas indiscret. Pour tout te dddire, je ne pense à rien de spécial. (silence) Je me dis que le bonheur en vrai, c’est quelque chose qui ppppasse comme ça, et qu’il suffit juste de le vivre, même si ça ne dure pas longtemps. Tu vois, juste d’être là, et d’observer Poudlard, c’est mmmmagique, c’est un petit bout de bonheur. On est bien, et j’apprécie de partager ça avec ttttoi... »

L’enfant soupira un court instant, se gratta le bout du nez et annonça :

- « Il nous reste encore un bout de chemin à faire, mais maintenant ce sssssera plus simple. Les branches sont comme des marches ici, suffit de les grimper. »

Il sourit à nouveau à sa camarade avant d’ajouter : « On va bien finir par le récupérer ton pendentif ! »

RP CLOTURÉ