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06 mars 2019, 23:48
« Je connais, moi, une fleur unique au monde »
14 février 2044
PV Solwen Estendle
Suite du RPG dans les dortoirs


Après un réveil en douceur et une rapide préparation, Solwen avait pris la main de Lyn, les entraînant hors du dortoir. Les deux comparses étaient ainsi sorties de leur salle commune, avaient descendu tous les escaliers de la tour ouest, pour finalement débarquer dans la grande salle. Elles allaient, certes, passer une bonne partie de la journée dans le parc. Mais elles ne pouvaient décemment pas louper le petit-déjeuner. C'était sacré. Elles s'étaient donc emparées de quelques viennoiseries, Lyn la première, qui avait fondu sur les pains au chocolat sans leur laisser le temps de déguerpir. En même temps, ils n'auraient rien pu faire, la fillette avait des années d'expérience de capture de tout ce qui contenait le mot – et l’ingrédient – chocolat.
La fillette fit un immense effort pour ne pas commencer à le grignoter tant qu'elle et son amie ne seraient pas confortablement installées, assises sur un banc. Tandis que les deux aiglonnes se dirigeaient vers la sortie menant au parc, Lyn ne pouvait s'empêcher de repenser quelques instants à l'escapade presque nocturne qu'elle avait vécue deux ans plus tôt, jour pour jour, avec une certaine Ashley. Mais là, ç'avait été au lac. C'était en partie pour ça que la petite italienne avait préféré le parc pour cette journée – elle ne voulait pas de deux jolis souvenirs au même endroit.
Lyn secoua la tête, se reconcentrant sur le moment présent, et fit un grand sourire en respirant l'air frais de l'extérieur.

– Il fait beau ! L'aiglonne ne trouva rien à dire de plus sur le moment, mais inclina la tête vers Solwen et étira son sourire, les yeux pétillants. Et puis, tout de suite après, elle jeta un regard à l'un des bancs les plus proches et le désigna, de la main qui tenait le pain au chocolat (l'autre étant de nouveau agrippée à celle de son amie). On se met là... ?
Un instant plus tard, elles étaient installées. Dès la première bouchée de pain au chocolat, des morceaux de la viennoiserie chutèrent pour venir s'écraser sur les cuisses de Lyn ; cet incident l'obligea à dégager sa deuxième main pour recueillir le reste des victimes.
La dégustation se fit en silence, Lyn savourait à la fois sa délicieuse proie et ce doux moment ; de ses pieds, elle battait la pulsation d'une musique imaginaire.
Finalement, lorsque le festin fut terminé, Lyn battit des mains pour retirer les miettes et acheva le tout à l'aide d'un mouchoir. Il ne restait aucune trace du crime. Elle laissa poindre un sourire de satisfaction qui s'ajouta à son air espiègle.

Lyn avait bien repéré, par un coup d’œil malencontreux auquel s'était ajoutée une curiosité irrépressible, le petit paquet que tenait Solwen. Mais bon, comme elle n'était pas très bien placée pour réellement l'observer, elle avait dû se contenter de ce minuscule aperçu. Qui avait inévitablement fait grimper sa curiosité aussi vite qu'un paresseux dégringole d'un arbre.
D'ailleurs, à propos de paresseux, c'est celui présent sur son pull rose qui attira son regard. Ou plutôt, la forme légèrement suspecte que formait ledit pull. On ne pouvait pas dire qu'elle avait été très discrète en y mettant son propre cadeau, mais au moins ça avait été pratique à transporter. Bataillant pour décoincer le pull du pantalon et pour en extirper son cadeau, elle croisait en même temps les doigts dans sa tête – ses vrais doigts étant déjà suffisamment occupés – pour ne pas abîmer le papier cadeau.
Comme elle connaissait bien Solwen, la fillette avait tout choisi avec calcul. Le paquet était relativement informe, ne contenant aucun livre ou aucune boîte ou aucun autre parallélépipède rectangle. Il était bleu pâle avec des carrés plus foncés disposés un peu dans tous les sens, certains se chevauchant même. Bon, d'accord, pour le côté géométrique, c'était Lyn qui avait flashé dessus. Il y avait aussi écrit, de l'écriture de Lyn (ce qui en disait beaucoup sur la qualité de la calligraphie), "Pour Solwen", avec les divers feutres bleus et violets qu'elle avait pu trouver.

– Tiens, c'est pour toi je crois. C'est bien toi... – elle fit mine de déchiffrer le nom écrit là – Solwen ? Et puis elle lui tendit le cadeau, tout sourire.

Lyn avait été à Pré-au-Lard – à vrai dire, elle aurait probablement pu se procurer ceci dans bon nombre de villes moldues, mais avec les sorties dans le petit village, aller y faire ses emplettes était une évidence –, et était passée par deux boutiques. La première, Honeydukes, où elle n'avait eu aucun mal à se procurer une rose en chocolat, au lait pour la tige et noir pour la fleur.
Pour la deuxième partie du cadeau, ça avait été plus compliqué. Elle s'était rendue à l'artisanat moldu, mais avait dû attendre un bon moment avant de faire comprendre ce qu'elle voulait – ils n'en avaient pas en stock – ils pouvaient essayer de faire avec ce qu'ils avaient déjà – et c'est ainsi qu'après une petite attente (mais pas trop grande, grâce à la magie qui avait pas mal aidé), Lyn était sortie avec en main une deuxième rose. En fait, c'était une baguette à cheveux, comme on en voit tant, dont les couleurs allaient du blanc neige au bleu turquoise, formant des marbrures sur la tige. Au bout, une fleur de rose blanche, certes synthétique, mais pas moins belle. Le fabriquant avait même vanté son œuvre, prétendant qu'au contact des cheveux, la fleur s'ouvrait plus largement pour épouser la coiffure. Quant à savoir si c'était vrai ou non, Lyn n'avait pas testé, et peu lui importait. La rose était belle, et elle se fichait pas mal du reste.

Voilà donc les deux roses qui se trouvaient tête-bêche dans le paquet, n'attendant que l'éclosion. Lyn bouillonnait d'impatience de voir la réaction de Solwen ; son regard faisait des allers-retours entre le paquet (et les doigts) et le visage de son amie, guettant lequel des deux s'ouvrirait en premier.

“C'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante.” - Le Petit Prince, St Exupéry

07 mai 2019, 19:54
« Je connais, moi, une fleur unique au monde »
14 Février 2044



La main de Lyn toujours au creux de la mienne, nous étions descendues de la salle commune jusqu'à la Grande Salle, dévalant les innombrables marches que nous commencions à connaître par cœur -normal me direz-vous, après plus de deux ans et demi passés à les parcourir tous les jours.

A peine arrivées, Lyn lâcha ma main pour se précipiter sur des pains au chocolat. *Comme c'est étonnant* Je lui dissimulai le sourire qui avait pointé sur mes lèvres en me penchant pour attraper un croissant, que j'emballai soigneusement dans une serviette. Depuis que je la connaissais, je ne l'avais jamais vu passer un petit déjeuner sans manger au moins une chose contenant du chocolat. Le chocolat et Lyn, c'était plus qu'une histoire d'amour.

Aussi vite arrivées, aussi vite reparties, la brunette s'empara de nouveau de ma main et m'entraîna dans le parc, à la recherche d'un banc. Malgré le grand soleil qui brillait dans le ciel, l'air restait quand même froid. Tout sourire, Lyn me fit remarquer le beau temps, et je ne pus m'empêcher de sourire à mon tour devant son enthousiasme. Ne sachant quoi faire d'autre, j'acquiesçai rapidement, juste au moment où elle me pointa un des bancs proches de nous, de sa main occupée par son précieux pain au chocolat. Elle me proposa de nous installer là, et sans même réfléchir, je la traînai vers le banc qu'elle pointait.

Sans attendre plus longtemps, Lyn entama à cœur joie son pain au chocolat, et je fis maladroitement de même avec ma viennoiserie de ma main gauche, mon coude bloqué contre moi pour maintenir la petite boîte que j'avais dissimulée sous mon manteau juste avant de sortir. Sans trop de succès d'ailleurs, j'étais quasiment sûr qu'elle l'avait déjà repérée, tout comme j'avais vu l'inhabituelle bosse qui déformait son pull rose orné d'un amusant paresseux. Heureusement, mon amie finit par me rendre ma main droite quand elle eut besoin de sauver les miettes tombées sur ses genoux, ce qui m'évita un massacre de croissant et/ou de boîte. Profitant de ce petit déjeuner au calme, contraste saisissant avec ceux habituels dans la Grande Salle, je ne brisai pas le silence qui s'était installé entre nous. J'observais tranquillement Lyn agiter ses jambes au rythme d'une musique qu'elle seule pouvait entendre. Elle était de bonne humeur et ça me faisait plaisir de la voir aussi contente. Je la vis enlever les dernières miettes de pain au chocolat de ses mains, puis sortir de son pull ce qui le déformait. Je me doutais très fort que c'était pour moi, et je ne pus lutter contre l'excitation qui commença à apparaître dans le creux de mon ventre. Curieuse, j'observai attentivement la forme du paquet, emballé dans un très joli papier bleu. J'étais quasiment sûre qu'il ne s'agissait pas d'un livre, auquel cas ç'aurait été un bien curieux bouquin.

- Tiens, c'est pour toi je crois. C'est bien toi... Solwen ?

Je ne pus m'empêcher de pouffer en entendant ses pitreries, elle était vraiment impossible. Un grand sourire aux lèvres, j'attrapai le paquet qu'elle me tendait.

- Oui c'est bien moi en effet !

J'attendis quelques secondes, le cadeau posé sur mes genoux. Je détaillai les quelques lettres tracées dans différentes teintes de bleu par l'écriture enfantine de Lyn. "Pour Solwen" *C'est mignon* Une douce chaleur dans le ventre, je relevai la tête vers mon amie, la remerciant d'un sourire. Je caressai doucement le papier du bout des doigts, hésitant à ouvrir le paquet. D'un côté, j'avais hâte de découvrir ce qui se cachait en dessous, me doutant que Lyn avait trouvé quelque chose de super, mais d'un autre je ne voulais pas être la seule à ouvrir un paquet. Ce dernier argument l'emporta quand j'attrapai la boîte dissimulée par un papier couleur coucher de soleil que je tenais serrée contre moi. Doucement, je la lui tendis, un grand sourire aux lèvres.

- Joyeuse Saint Valentin !

Je me demandais ce qu'elle allait penser de mon cadeau. Si lui offrir des chocogrenouilles était tout de suite tombé sous le sens -si vous voulez mon avis le corps de Lyn devait être composé à 65% de chocolat, et non pas d'eau-, je ne voulais pas que ce soit le principal du présent. J'avais envie de lui offrir quelque chose qui soit vraiment elle, qui lui ressemble. Et j'avais trouvé mon bonheur deux mois auparavant dans sur un marché de Noël moldu. J'avais tout de suite pensé à mon amie en le voyant. J'avais donc fait un petit peu de place au centre de la boîte de chocogrenouilles pour y glisser un joli rubik's cube d'un rose métallique, dont les "cubes" n'étaient justement pas tous cubiques. Ça lui donnait une forme étrange une fois mélangé, mais à mon avis ça faisait tout son charme. J'étais sûre qu'elle allait l'aimer, bien que selon le vendeur la méthode pour le résoudre ne change pas d'un iota par rapport à un rubik's cube normal. Au moins il était original, tout rose, avec un côté enfantin et joyeux. Exactement Lyn.

"If your absence doesn't bother them, then your presence never mattered to them in the first place"
"C'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante.” Le Petit Prince

17 mai 2019, 23:49
« Je connais, moi, une fleur unique au monde »
Lyn se tordait les doigts, toute tendue. Pas qu'elle avait peur de Solwen, ni même de sa réaction (ça allait lui plaire, hein, pas vrai... ?), mais elle avait hâte que son amie ouvre le paquet. Et elle avait beaucoup d'espoirs, elle voulait la voir surprise, de joie, d'une immense joie, avec un grand sourire, de ceux qui font tellement mal aux zygomatiques qu'on a envie de sourire encore plus fort. Lyn voulait voir dans les yeux de Solwen une étincelle plus grande qu'un feu d'artifice, et la voir rougir plus rouge qu'une rose.
Mais la petite italienne allait devoir attendre encore un peu, parce que l'ouverture du cadeau n'était pas pour tout de suite. Eh oui, il fallait s'en douter, jamais Solwen ne se serait permise de faire quelque chose d'abord. Tout comme on ne commençait pas à manger avant que tout le monde ne soit servi, tout comme on ne commençait pas à écrire avant que tout le monde ait son sujet d'examen sous les yeux, on n'ouvrait pas ses cadeaux tant que chacun n'avait pas le sien entre les mains.

En voyant son amie se saisir d'un petit paquet, Lyn passa d'un état d'excitation extrême à un état d'extrême excitation encore plus grande. Elle n'avait plus une hâte mais deux, ne sachant pas de quel cadeau elle attendait le plus l'ouverture.
Tout en lui tendant le petit paquet – absolument trop joli avec ses couleurs chaudes, Lyn en eut des étoiles dans les yeux –, Solwen lui adressa un grand sourire. Ce fut Lyn qui rougit la première, finalement.

– Merci ! À-à toi aussi ! Elle prit le cadeau dans ses mains et effleura au passage la main de sa camarade. Elle sourit, d'un sourire emprunt de nervosité, mais surtout, un grand sourire ravi. C'était une belle journée, et un bon moment, dont les fillettes allaient profiter assurément. De gêne, d'impatience, ou de distraction, qui le saura ?, Lyn baissa le regard vers le petit objet mystère encore enveloppé dans son cocon. Et puis, comme elle l'observait ainsi – décidément, ce papier était tout à fait très joli beaucoup, oui –, elle se demanda ce qu'elle attendait comme ça. Elle releva les yeux, plongea son regard vert dans celui, bleu et joyeux, de son amie. À nouveau, elle lui sourit. Désigna d'un mouvement de la tête et d'un haussement de sourcils les deux paquets.
– C'est parti ? À trois, un, deux... trois !

Et sur ces mots, elle tira sur un pan du papier. Doucement, par crainte de le déchirer d'un coup sec – c'est qu'il était joli ce papier –, trop doucement, si doucement que ce départ si minutieusement chronométré venait de tomber à l'eau. Oups. Enfin bon, Solwen n'allait peut-être pas non plus s'en sortir si bien que ça avec le paquet informe qu'elle avait en sa possession. Tout n'était pas joué.
Lyn rigola intérieurement de cette absurdité à comparer cela à une course ; absurde mais ça avait un côté stimulant. Après tout, chacune avait hâte de savoir ce qui lui avait été offert. La petite italienne recommença sa besogne. Être délicat mais franc, être prudent mais pas trop lent. De temps à autre, elle jetait des petits coups d'œil à son amie – où en était-elle ? savait-elle déjà ce qu'elle avait reçu ?

Finalement, eh bien, Lyn finit. Le papier fut posé à côté, et la boîte resta sur ses genoux. Son regard brilla, son sourire s'étira. Il n'y avait aucun doute ; cette boîte contenait quelque chose de merveilleux. Quelque chose de magique, plus magique que Poudlard. Lyn avait entre ses mains une boîte de chocolat. Elle en aurait eu les larmes aux yeux si elle n'avait pas su que cette folie chocolesque était peut-être exagérée.
Tout en ouvrant le trésor pour vérifier qu'elle n'était pas complètement â côté de la plaque de chocolat, Lyn tourna les yeux vers Solwen, prenant soin d'afficher un air interloqué en plus de son sourire.
– Comment tu as su que j'aimais le chocolat ? Merci beaucoup !
Malgré tout, elle n'était pas au bout de ses surprises. Il y avait boîte et boîte. Il y avait les boîtes de chocogrenouilles, reconnaissables, et il y avait le cadeau, qui était en fait des cadeaux. Au milieu de ces saveurs sucrées, trônait, comme un roi, un cube.
Un cube. Ce truc géométrique qui a tant de propriétés. Qui dit cube dit casse-têtes en tous genres – car celui-ci en était un, au vu des découpages apparents sur ses faces. Rose. Cette si belle couleur remplit de joie la petite aiglonne. Parce que le rose était une couleur qui rendait joyeux, et que Solwen avait pensé à prendre cette couleur pour son amie. Tant de raisons d'être emplie de gaieté !

Avant de prendre l'objet en main pour tester toutes ses capacités et pour s'en émerveiller encore plus, Lyn posa le tout, la boîte avec les chocogrenouilles et au centre le cube, sur le papier précédemment ôté.
– Woaaaw merci ! C'est... waw. Et sans plus attendre, la petite italienne enserra Solwen de ses deux bras, et lui déposa un gros bisou sur la joue. Lyn était toute rose, les yeux illuminés, son grand sourire partant d'une oreille pour rejoindre l'autre. Heureuse Saint-Valentin.

“C'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante.” - Le Petit Prince, St Exupéry

02 août 2019, 14:04
« Je connais, moi, une fleur unique au monde »
Toute mignonne, Lyn rougit quand je lui tendis mon paquet. Elle me remercia en bégayant, un grand sourire aux lèvres cependant, et l'attrapa. Son regard me fit comprendre que je ne m'étais pas trompée sur le papier cadeau, il lui plaisait vraiment. J'étais très impatiente de voir si j'avais également tout juste sur l'intérieur. J'étais quasiment sûre que ça allait lui plaire, mais je voulais en avoir la certitude. Puis je mourrais d'envie de voir son expression au moment où elle ouvrirait la boîte.

Tout comme moi, elle ne voulait pas être la seule à ouvrir son paquet, c'est pourquoi elle me fit un petit signe pour me faire comprendre qu'elle voulait qu'on déballe nos cadeaux en même temps. D'un mouvement de la tête, je lui indiquai que ça m'allait parfaitement. Je récupérerai son paquet que j'avais posé sur mes genoux le temps de lui donner le sien. Il avait une forme un peu étrange, tout en longueur, avec des bouts un peu plus larges. j'avais beau essayer d'imaginer ce qu'il pouvait bien se cacher à l'intérieur, je ne trouvais aucune hypothèse plausible, et j'étais certaine que j'étais bien loin du compte.

- C'est parti ? A trois, un, deux... trois !

Je tournai précautionneusement le paquet dans mes mains pour trouver son ouverture fermée par des morceaux de ruban adhésif, en faisant bien attention à ne pas l'abîmer. Tout doucement, je glissai mon index entre les couches de papier pour couper le scotch avec le tranchant de mon doigt. Du coin de l'œil, je vis que Lyn en était au même point que moi, elle se battait également avec le ruban adhésif. 
Avec précaution, je déchirai lentement chaque bout de scotch, attentive à ne pas abîmer le papier. Papa taquinait beaucoup Maman qui faisait la même chose que moi, en lui disant que de toute manière il allait finir à la poubelle. A mon avis ce n'était pas pour autant qu'il fallait le déchirer comme un gros cochon, c'était important de respecter la personne qui avait gentiment passé du temps à emballer son cadeau. Je faisais donc bien attention à laisser le papier entier sans l'entailler.

Les morceaux de papier adhésif finirent par être tous coupés, et j'ouvris respectueusement le papier cadeau. A mes côtés, Lyn était également venue à bout du scotch, et avait dévoilé la boîte. J'étais certaine qu'elle avait déjà sa petite idée sur l'un des deux éléments qu'elle renfermait. Cependant, ce qui se trouvait devant moi ôta complètement mon amie de mes pensées. Le papier renfermait deux magnifiques roses. J'en avais le souffle coupé. *C'est sublime...* 
La première rose était entièrement faite de différents chocolats, ce qui ne m'étonnait pas franchement de la part de Lyn. Mais elle était tellement jolie, tellement finement réalisée que je doutais d'être capable de la briser pour la manger. Il fallait au moins que je fasse une photo pour conserver un souvenir de cette beauté, ça s'imposait. La seconde rose était, si c'était possible, encore plus jolie que la première. *Une baguette à cheveux* Je la pris tout doucement dans mes mains, émerveillée. Quand je voyais ça, il n'y avait aucun doute possible sur le fait que la petite brunette me connaissait dans les moindres détails. La baguette était parfaite, dans un subtil mélange de blanc pur et de bleu turquoise. C'était juste... Wahou. J'avais l'impression de ne rien posséder d'aussi joli que ça. 

Je revins à la réalité juste à temps pour voir Lyn ouvrir sa boîte, un énormissime sourire aux lèvres. *Ça lui plaît* 

- Comment tu as su que j'aimais le chocolat ? *On se demande bien tiens* Merci beaucoup !

Voyant qu'elle n'avait pas encore prêté attention au cube, j'attendis quelques instants avant de lui répondre. Je vis ses yeux se poser dessus, et une lueur émerveillée y apparaître. Contrairement à ce que je pensais, elle ne s'empressa pas de l'essayer. Elle reposa la boîte sur son papier cadeau à ses côtés.

Woaaaw merci ! C'est... waw.

Elle me fit ensuite un gros câlin pour me remercier, accompagné d'un bisou sur la joue dans lequel je sentais son énorme sourire, miroir de celui qui habitait mes lèvres. J'étais super contente de savoir que c'était grâce à moi qu'elle rayonnait autant de bonheur.

- Je suis contente de savoir que ça te plaît !

Impulsivement, je la serrai fort contre moi pour la remercier de ses cadeaux.

- Merci infiniment pour les deux roses, elles sont vraiment magnifiques toutes les deux.

Sur un coup de tête, je défis rapidement mes tresses, et montai un cafouilleux chignon sur le haut de mon crane. D'une main, je tins mon pseudo chignon sur le haut de ma tête, et de l'autre j'attrapai ma toute nouvelle baguette. Je la glissai doucement dans mes cheveux pour les maintenir en place. De mon point de vue, ça allait, ça ne bringuebalait pas dans tous les sens, et je n'avais pas l'impression que ça dépasse n'importe comment.

Qu'est-ce que tu en dis ? Ça te plaît ?

Alors que je tâtai mes cheveux pour me faire une idée de ce à quoi ma coiffure devait ressembler, je me rendis compte que la fleur était bien plus ouverte que tout à l'heure. Peut-être était-ce une hallucination, mais je n'en avais vraiment pas l'impression, ses pétales les plus extérieurs étaient maintenant tout près de mes cheveux, alors que la rose était au début très peu ouverte. C'était juste magique...

Wahou ! La rose change quand on la met dans ses cheveux, non ?

C'était vraiment un sublime cadeau... *Merci infiniment*

"If your absence doesn't bother them, then your presence never mattered to them in the first place"
"C'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante.” Le Petit Prince

03 août 2019, 01:41
« Je connais, moi, une fleur unique au monde »
– Moi aussi je suis contente.

Contente de son cadeau, contente de savoir que Solwen avait aimé le sien, contente de ce moment de félicité.
Le regard à la fois éberlué et si joyeux – en un mot, on pourrait dire émerveillé, bien que dans l'instant actuel, déjà merveilleux en lui-même, ça avait tout l'air d'un pléonasme –, Solwen avait découvert son cadeau, en même temps que Lyn se léchait les babines devant le sien.
Une seconde étreinte, cette fois à l'initiative de Solwen, suivit la première. Dans la fraîcheur de cette journée d'hiver, c'était vraiment chaleureux. Lyn avait le cœur en liesse, et tout son visage le manifestait. Elle aurait voulu rester là, collée à son amie, encore un bon moment, mais il fallut bien retourner aux cadeaux. Ils n'avaient pas encore eu toute l'attention qu'ils méritaient.

Son amie ne tarda pas à essayer la baguette, se décoiffant sur-le-champ pour se faire un chignon. Lyn admirait son habileté, parce que mine de rien c'était pas si facile à faire sur soi-même, vite et bien. Une fois calée sur le chignon, la fleur commença à bouger, les pétales s'ouvraient. Lyn ouvrit grand les yeux.
– Ça marche vraiment ! Euh ah oui, oui oui, tu es très jolie comme ça ! Je trouve que ça te va bien ! Elle rosit légèrement, une nouvelle fois. Ou alors elle était restée ainsi depuis tout à l'heure. Elle avait l'habitude de voir Solwen tous les jours, et son visage lui était plus que familier. De même, son amie se faisait des chignons de temps en temps, il n'y avait rien de nouveau à ça. Mais il y avait cette rose, cette fleur blanche qui s'épanouissait doucement sur les cheveux bruns. Ça changeait quelque chose.
Lyn sourit, ses yeux plantés dans le regard bleu de sa camarade. Elle était heureuse de la voir arborer son cadeau, accepter cet accessoire étranger dans le sanctuaire qu'étaient ses cheveux. Après tout, Solwen en prenait soin, de ses si longs cheveux. Lyn prévoyait de couper les siens un de ces quatre – une nouvelle fois, mais un peu plus court peut-être – et ça ne lui procurait aucun déchirement particulier. Ça n'aurait pas été le cas de son amie, telle qu'elle la connaissait.

La petite italienne sortit de ses pensées lorsque Solwen l'interrogea sur cette même fleur – après un émerveillement manifeste qui faisait chaud au cœur.
Lyn sourit de plus belle, retrouvant son regard espiègle.
– Eh oui ! Ça... encadre la coiffure, enfin les cheveux. C'est joli. Ce n'était pas ce verbe qu'elle cherchait. Le sens ressemblait, mais sur le coup, les mots lui avaient fait défaut, et ce n'est qu'en italien que "épouser" lui était venu – elle avait dû se rabattre sur autre chose, en anglais. Ça ne lui arrivait que très rarement, mais elle se sentait troublée, en cet instant. Sans raison, à vrai dire.
Son regard resta scotché quelques secondes sur la fleur dans les cheveux de son amie, et cela l'apaisa. Ces pétales avaient l'air doux... Elle avait envie de toucher.

Lyn finit par détourner totalement le regard pour le poser sur la boîte qu'elle tenait. Elle s'empara du cube, le tourna dans ses mains, et tenta de modifier sa structure. De le faire bouger. Elle fut surprise de constater que les mouvements – rotatifs – qui étaient possibles étaient les mêmes que sur un Rubik's Cube. Quoi de plus normal, finalement, puisqu'il s'agissait bel et bien de ce genre de casse-tête... ?
– Il est trop bizarre, c'est vraiment génial ! Elle laissa échapper un rire d'une petite seconde. Voilà, c'était comme ça qu'elle s'exprimait, par le rire. C'était comme ça qu'était Lyn Felix, elle n'était pas du genre à rougir. Lyn était une fille au regard rieur, pas hésitant. Lyn était une fille au sourire débordant, pas timide. Décidément, elle était bien bizarre, en ce moment, avec ses mimiques troublées.
Heureusement que le cube et le chocolat étaient là pour lui remettre les idées en place. Eux, et Solwen plus encore, étaient une source de réconfort certaine.

En parlant de chocolat...
– Je l'essaierai plus tard. Après un ou deux chocolats... Tu en prends un ? Elle tendit la boîte en direction de sa camarade. Il était normal qu'elle partage !
Un ours en peluche contenant des chocolats fit irruption dans son esprit, avant qu'elle ne reporte son attention sur le chocolat qui était ici, maintenant, sous ses yeux. Ce n'était pas le moment de divaguer encore. En face d'elle, c'était Solwen. Pas Ashley. C'était Solwen qui lui avait offert tout ça, présentement. Lyn adressa un sourire engageant à son amie.
Au milieu de la boîte, le cube trônait toujours fièrement, l'aiglonne l'ayant replacé juste après son examination. N'empêche, elle avait hâte de le tester. Les quelques mouvements qu'elle avait pu faire avaient laissé voir que ça serait une belle partie de plaisir.

“C'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante.” - Le Petit Prince, St Exupéry

22 août 2019, 13:27
« Je connais, moi, une fleur unique au monde »
En voyant ses yeux s'écarquiller je compris que oui, ce qu'elle voyait du résultat lui plaisait. J'avais hâte d'avoir un miroir pour pouvoir en juger par moi-même. Elle me complimenta, me disant que j'étais "très jolie comme ça". *Ow* Sa gentillesse rosit mes joues, et je l'en remerciai d'un grand sourire un peu gêné. Un sourire semblable habitait ses lèvres. Elle était toute jolie comme ça, les joues toutes colorées -d'émotions ou de froid, je n'aurais su dire-, appréciant le moment de douce complicité que nous étions en train de partager.

Répondant à ma question, elle m'expliqua que la fleur était faite pour épouser les cheveux. Je trouvais ça merveilleusement ingénieux, une véritable prouesse magique, elle pouvait donc être portée facilement avec presque n'importe quelle coiffure, ce qui à mes yeux était juste génial. Je sentais qu'elle allait régulièrement décorer mes cheveux dans le futur, j'étais déjà complètement sous son charme.

Son regard resta fixé quelques instants supplémentaires sur la fleur, accompagné d'un air songeur. Elle détourna finalement son attention sur le cube au centre de la boîte. Je l'observai s'en emparer et commencer à le faire bouger de ses doigts habiles, habitués à la mécanique de l'objet. Il pivotait bien et la forme qu'il prenait était pour le moins originale, Lyn semblait s'en amuser et apprécier cette nouveauté, ce qui me réjouit. Elle laissa même échapper un rire après avoir lâché qu'elle trouvait l'objet étrange mais génial.

Cependant elle ne laissa pas ses doigts danser longtemps sur l'objet et j'en fus presque déçue. La valse de ses mains était belle, hypnotisante même par sa souplesse et le mélange de couleur entre le rose métallisé du cube et le rose rougit par le froid de ses mains. J'étais à la fois envieuse de son habileté, et à la fois heureuse de ne pas la posséder. J'aimais admirer ses mouvements, l'observer faire et défaire avec une rapidité qui m'impressionnait son Rubik's cube, même le plus basique, et je me disais que si j'en étais capable moi aussi, ça me semblerait soudain moins exceptionnel, moins beau. Et j'aimais apprécier cette beauté, entendre les légers claquements des cubes qui s'alignaient, et surtout voir son sourire quand elle terminait le casse-tête dans un temps qui la satisfaisait. 

Elle attrapa la boîte pleine de chocolats et la tendit dans ma direction.

- Je l'essaierai plus tard. Après un ou deux chocolats... Tu en prends un ?

Elle reposa le cube au cœur de la boîte pendant que j'observai les friandises, un grand sourire aux lèvres amené par sa générosité. Je tendis la main, et pris la première chocogrenouille qui me tomba sous la main.

- Merci, c'est gentil de ta part !

Sans plus attendre, j'ouvris l'emballage, et attrapai la petite carte qui s'y trouvait -la chocogrenouille attendrait quelques instants supplémentaires, la carte avant tout. J'étais plutôt chanceuse, j'étais tombée sur la carte de Orfford Ollerton, une argent. Je l'avais déjà eu auparavant, mais c'était toujours mieux qu'une bronze. J'en avais certaines en tellement grand nombre d'exemplaires que je ne savais plus quoi en faire... Rien que Beaumont Marjoribanks que j'avais en treize fois. C'était peut-être un signe que j'achetais un peu trop de chocogrenouilles quand j'allais à Pré-au-Lard...

Après avoir croqué dans le chocolat, et savouré quelques instants sa saveur sucrée qui fondait sur ma langue, je tournai ma carte vers Lyn.

- Je suis tombée sur celle-là. Et toi, qu'est-ce que tu as eu ?

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22 oct. 2019, 01:29
« Je connais, moi, une fleur unique au monde »
Évidemment, patate, qui serais-je si je gardais la totalité de mes chocolats juste pour moi ? Gourmande, assurément, mais quand on s'appelait Lyn Felix, la simplicité de l'esprit et le ventre sur pattes allaient de pair avec un grand sens du partage. Pour elle, c'était une évidence que ce cadeau, cette boîte si pleine de chocolat, n'était pas destiné au plaisir d'une unique personne.
Et puis c'était aussi un régal pour les yeux, de découvrir parfois de nouvelles cartes, même quand elle n'entrait pas en notre possession. Observer, tremblant, la couleur de la carte et son numéro, découvrir parfois un sorcier que l'on a déjà en huit exemplaires, et de temps à autre, miracle, une lueur dorée accompagnée de la frimousse d'un très célèbre sorcier.
Lyn avait déjà une belle collection, mais à moins de faire des échanges (ou, qui sait, de récupérer quelques dons de la part de l'époux de Miss Field), il lui faudrait probablement plusieurs dizaines de kilogrammes de chocolat supplémentaires, et beaucoup de temps et de gallions à perdre.
En l'occurrence, Solwen avait obtenu une carte argent, celle d'Orfford Ollerton ; la jeune italienne était persuadée que ce nom lui était familier, mais impossible de dire si c'était parce qu'elle avait eu la carte ou parce qu'elle avait vu quelqu'un d'autre l'obtenir. Un pourfendeur de dragon, voilà qui ne la passionnait pas plus que ça, donc aucune raison de prêter attention à cette carte si elle faisait effectivement partie de sa collection. Pour elle, certaines cartes bronze valaient plus que d'autres argent, simplement parce qu'il s'agissait de Quidditch, ou de quelque domaine qu'elle affectionnait particulièrement. Pour elle, recevoir la carte de Roderick Plumpton – ou d'un autre personnage éminent du Quidditch – était le signe d'une saison fastueuse, surtout si c'était juste avant un match. Lyn n'était pas superstitieuse, mais elle ne pouvait s'empêcher de voir des raisons d'être optimiste, partout, tout le temps. Et baser ses pronostics sur une friandise de Honeydukes, c'était très optimiste, oui.

– Une argent, bravo ! Attends j'ai même pas encore ouvert la mienne, je me déçois. Suspense... En même temps que ses derniers mots, l'aiglonne ouvrit doucement la chocogrenouille, faisant encore plus monter la tension (pour elle du moins, son amie n'étant probablement pas aussi concentrée qu'elle sur ce rituel). Et le numéro gagnant est...
54. Roland Kegg. Une histoire de bavboules. Bronze, une maigre bronze. Soupir. Il fallait s'y attendre, c'était bien plus probable, et pour une fillette qui aimait les maths, c'était loin d'être un signe de malchance, juste un truc statistique. Ni malchanceuse, ni chanceuse, c'était d'un triste !

– Pas aujourd'hui que je vais finir ma collection... Enfin bon, il est rigolo sur l'image donc ça va ! J'lui pardonne. Fallait bien trouver une consolation.

Après ça, Lyn n'avait plus guère envie de reprendre une chocogrenouille. Déjà parce qu'elle sentait qu'elle était capable de les enchaîner inconsciemment et de finir par se demander en toute innocence où étaient passées les nombreuses friandises. Ensuite, parce qu'elle préférait éviter de dévoiler une potentielle malchance à son amie. C'était une considération assez futile, voire très stupide, mais c'était suffisant pour la convaincre d'attendre un peu avant de recommencer à engloutir du chocolat.

Alors, elle tendit la main vers le Rubik's Cube délaissé un peu plus tôt, et l'empoigna. Elle fit un grand sourire à Solwen, un sourire qui voulait à la fois dire "merci" et "c'est parti". Et puis elle commença à mélanger. C'était pas simple parce que forcément, la différence de taille des différents parallélépipèdes rectangles qui composaient le cube faisait que... eh bien justement, dès qu'on les bougeait, ça n'était plus un cube, mais un bloubi-boulga de formes. Et c'était vachement moins aisé de le manier.
L'aiglonne faillit même le faire tomber mais la chute n'eut finalement pas lieu, grâce à un réflexe qui tenait surtout du hasard.

– Bon... je me lance, ça va être un grand n'importe quoi je sens. Elle réussirait très probablement, vu que ce n'était rien d'autre qu'un 3×3×3, dont elle avait l'habitude. Mais ici, pas de couleurs, seulement des différences de longueurs de côté. Ça promettait d'être amusant.
Lyn le zyeuta sous tous les angles quelques secondes, puis l'immobilisa au-dessus de ses cuisses, bien droit, et pivota un peu vers Solwen pour lui permettre de voir.
Challenge accepted.

Si certaines tailles n'avaient pas été si proches, peut-être aurait-elle mis moins de temps à la résolution du casse-tête. Si elle ne l'avait pas laissé tomber à plusieurs reprises aussi, maladroite qu'elle était avec ce bidule tout biscornu. Si elle ne s'était pas émerveillée toutes les deux secondes des formes bizarres qu'elle obtenait, ou juste du principe même du "Cube". Bref, il n'y avait pas de "si" qui tenait, et elle avait mis plus de quatre minutes, pas de circonstances atténuantes.

– J'adore, merci merci merci ! Tu veux essayer ? Arborant un sourire narquois, la petite italienne tendit l'objet rose à son amie, bien consciente que celle-ci était beaucoup moins passionnée de casse-têtes. Cela dit, même sans battre le record mondial, on pouvait toujours être amusé, ou juste tenté, de manipuler un tel machin, œuvre d'un esprit tordu mais génial – comme bien des inventeurs.

“C'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante.” - Le Petit Prince, St Exupéry

15 janv. 2020, 17:46
« Je connais, moi, une fleur unique au monde »
Lyn me félicita pour ma carte argent, même si je ne savais pas trop si je méritais ces félicitations, étant donné que le hasard avait plus travaillé que moi sur ce coup là. Dans la foulée, elle en profita pour ouvrir sa propre carte, en prenant tout son temps (sûrement une histoire de faire monter le suspense, la connaissant). Elle adorait amuser les gens et faire le pitre, et c'était réellement quelque chose que j'appréciais chez elle. Notamment parce que la bonne humeur, ça fait toujours du bien, puis parce que c'était quelque chose dont j'étais incapable. 

J'avais beau essayer de me convaincre que je me fichais du regard des gens, quelque part au fond de moi je ne m'en fichais pas tant que ça. Tout simplement parce que ça ne marche pas de cette manière, ce n'est pas si simple de s'en ficher. Je ne savais pas m'affranchir du "Qu'est-ce que les gens vont penser de moi si je fais ça ?".  Pourtant ce n'est pas comme si les gens en avaient quelque chose à faire de moi, je n'étais sûrement pour eux qu'une simple élève parmi tant d'autres, et à peine m'auraient-ils vue faire quelque chose d'étrange que ça se serait déjà effacé de leur esprit, bien vite remplacé par une autre futilité qui ne tiendrait pas plus longtemps à cette place. Mais cette angoisse était profondément ancrée, et je ne savais pas comment m'en débarrasser pour le moment. *Peut-être en grandissant* Phrase typique à laquelle on (en tout cas moi) se raccroche en croisant les doigts pour que notre moi du futur ai bien fait son job et se soit gentiment amélioré. *'Fin bref *

En entendant Lyn soupirer, je me penchai doucement vers elle pour observer la carte qu'elle avait obtenu. C'était une bronze, et visiblement pas un joueur de Quidditch, d'où son apparente déception. Mais dans son éternelle bonne humeur, elle le prit quand même à la rigolade.

- Pas aujourd'hui que je vais finir ma collection... Enfin bon, il est rigolo sur l'image donc ça va ! J'lui pardonne.

Je lui frottai amicalement l'épaule, dans un geste de réconfort.

- C'est pas grave, tu tireras mieux la prochaine fois

A ma grande surprise, connaissant la folle amoureuse du chocolat qui se tenait à mes côtés, lorsqu'elle tendit une nouvelle fois la main vers la boite, ce ne fut pas pour prendre une nouvelle chocogrenouille, mais pour s'emparer du cube posé en son centre. Un grand sourire lui fendait le visage -sourire qui m'était clairement adressé- lorsqu'elle se mis à mélanger le cube, cube qui n'en fut rapidement plus un, et qui se transforma en un... truc bizarre (désolée je ne peux pas faire mieux niveau description je suis actuellement au top). 

Bon... je me lance, ça va être un grand n'importe quoi je sens.

- Mais non, je suis sûre que tu vas t'en tirer comme une championne

Après tout, aucun Rubik's Cube ne pouvait résister à ses doigts habiles entraînés par je ne sais combien d'heures à manier ces fameux cubes, si ? 
Et j'avais bien raison d'avoir confiance en ses capacités. Elle observa le casse-tête quelques instants, puis pivota dans ma direction pour que je puisse l'observer faire, attention dont je lui fus reconnaissante. Bien qu'elle le laissa échapper quelques fois à cause de sa forme assez peu maniable, elle le réussit avec une rapidité et une agilité qui m'impressionnèrent. Je savais qu'avec un cube normal elle serait allée beaucoup plus vite -je l'avais déjà vu résoudre de nombreuses fois son 3x3x3 habituel et elle était vraiment rapide- cependant, pour quelqu'un qui venait tout juste de découvrir le cube, je trouvais son résultat impressionnant. 

J'adore, merci merci merci ! Tu veux essayer ?

Son enthousiasme me fit extrêmement plaisir, et je sentis mes joues se teinter de rose en voyant qu'elle appréciait autant le cadeau que je lui avais choisi. D'un grand sourire, je lui fis signe qu'il n'y avait pas de quoi, que j'étais vraiment contente que ça la rende aussi heureuse.

- Je veux bien essayer oui, merci, mais je ne serai clairement pas aussi bonne que toi.

En effet, je n'étais capable de réaliser que la première couronne, voire entamer la deuxième quand j'avais un peu de chance, mais je ne connaissais pas les techniques qui permettaient de refaire le cube correctement. 

J'attrapai doucement le casse-tête qu'elle me tendait, puis l'observai attentivement, dans l'espoir totalement vain de me souvenir de la manière dont il était fait pour le refaire. Déjà qu'avec un cube normal, j'aurais été bien incapable de le faire, alors avec celui là c'était peine perdue d'avance. Mais bon, ça pouvait toujours être amusant.

A peine avais-je commencé à le mélanger que je fus déstabilisée par la forme peu commune qu'il prenait et la sensation étrange que ça faisait dans mes mains. Doucement, bien plus lentement que Lyn en tout cas, je réussis à reformer la première couronne du cube, ainsi qu'à placer les milieux de la deuxième correctement (opération des plus simples, certes, mais bon, on fait ce qu'on peut avec ce qu'on a, c'est à dire pas grand chose). Espérant je ne sais quoi, je me mis à tenter des mouvements étranges pour reformer la deuxième couronne, ce qui fut une catastrophe. Très vite, je me retrouvai à avoir complètement détruit ce que j'avais réussi à faire précédemment, et je n'avais même pas réussi à refaire cette fameuse couronne. En désespoir de cause, je tentais de refaire la première, en bougeant le minimum de la deuxième, mais ce fut une seconde catastrophe. On était mal barrées. J'essayai encore quelques minutes, avant de déclarer forfait. 

Après ma foireuse résolution qui finalement ressemblait plutôt à un mélange du cube qu'autre chose, je me frottai la nuque, un peu gênée. J'avais mis bien plus de temps qu'elle, pour un résultat proche du gloubi-boulga.

- Félicitations Madame, c'est un raté !

Sur ces mots, je lui tendis son Rubik's cube, avec la même sorte de fierté qu'a une sage femme quand elle remet un bébé à sa maman. En tout cas c'était fait pour que ça y ressemble, mais connaissant mon jeu d'actrice, pas sûre que ce soit vraiment le cas.
Je m'étais quand même amusée, c'était original comme casse-tête. Mais trop difficile pour moi, qui ne maîtrisait pas cet art comme Sensei Lyn le faisait.

"If your absence doesn't bother them, then your presence never mattered to them in the first place"
"C'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante.” Le Petit Prince

14 févr. 2020, 22:51
« Je connais, moi, une fleur unique au monde »
– Allons dis pas ça, fais de ton mieux !

Lyn était contente de voir Solwen se prêter au jeu. Elle avait eu peur, un instant, que le manque de confiance de son amie la conduise à juste refuser. Heureusement, cela n'arriva donc pas, et la petite italienne observa avec un regard bienveillant son amie manipuler le cube tant bien que mal. Elle ressentait une petite tension, dans sa tête elle effectuait les rotations dans un certain sens, tandis que sous ses yeux, c'étaient des mouvements assez différents qui s'opéraient. Pas qu'ils soient faux ! Le début, du moins, fut assez réussi. L'aiglonne mettait également un point d'honneur à ne donner aucune indication. Elle en avait envie, par réflexe, mais elle-même aurait détesté d'être aiguillée alors qu'elle avançait à tâtons par ses propres moyens. Comme assistant à un championnat – où la seule participante serait Solwen, mais il fallait bien qu'elle mérite sa place sur le podium –, Lyn formulait mentalement des encouragements, espérant, à chaque geste, que celui-ci ne serait pas le dernier. Surtout, ne pas abandonner.
Bon, le moment vint où effectivement, Solwen abandonna. Ce n'était pas bien grave, et près de la moitié (la plus facile certes, mais chut faut pas le dire !) était complétée. Lyn lui tapota l'épaule et ramena son amie contre elle affectueusement.

– Bah c'est déjà pas mal, eh ! Faut juste t'entraîner, plutôt que de passer ton temps à la bibli ! Ce à quoi elle ajouta un sourire narquois. La brunette ne tirait pas la langue, mais vous avez l'idée.
Elle n'était pas sûre d'avoir tout à fait saisi la blague dans le trait d'humour de son amie concernant le raté – peut-être un sombre mystère de la langue anglaise – mais cette autodérision la fit tout de même sourire.
Le Rubik's Cube de retour entre ses mains, l'aiglonne mit un peu moins de temps que précédemment pour finir ce que son amie avait commencé, et elle put reposer, satisfaite, l'objet dans la boîte où elle l'avait pioché.

♪♫♪

Le temps passa ainsi, les deux fillettes passèrent un bon moment à discuter – ou même simplement à profiter de l'instant, silencieusement, dans l'ambiance relaxante qu'offrait le parc – tout en grappillant une ou deux chocogrenouilles. Leurs sujets de discussion furent assez variés mais jamais bien profonds ; quelques anecdotes sur leurs cours (eh oui, à présent elles n'avaient plus beaucoup d'heures en commun, et c'était bien malheureux), ce qui leur permettait de rebondir sur d'autres expériences personnelles et histoires de famille, mais même en se dévoilant ainsi l'une à l'autre, elles gardèrent pour elles tous les secrets logés au coin de leurs cœurs. Inhabituel en ce jour de Saint-Valentin, certes, mais cette journée était pour elles, et non pas pour parler des autres, qui qu'ils soient.

Cela dit, maintenant qu'elle y pensait, la curiosité commençait à titiller Lyn. Non seulement au sujet de son amie et de ses potentielles histoires amoureuses, mais aussi à propos d'elle-même. Quels sentiments animaient la petite italienne, qu'elle ne pouvait pas exprimer ? Elle se posait rarement ce genre de questions, ayant l'habitude de tout prendre comme ça venait sans se prendre la tête. Mais ce devait être l'esprit de la Saint-Valentin qui lui montait à la tête.
Elle avait déjà entendu dire que quand on est amoureux, on le sait. Mais comment en être sûr ? Pour une fille pragmatique comme Lyn, c'était dur de devoir se contenter de cette explication. Ne pouvait-on pas lui décrire précisément les symptômes, plutôt que de lui conseiller d'attendre un savoir qui peut-être ne viendrait jamais ? Plus cette réflexion tournait dans sa tête, et moins elle avait de sens. Probablement était-elle trop jeune, pas encore prête. Ce n'était pas la peine de se mettre dans de pareils états. Quant à penser à de potentiels prétendants, ce n'était pas la bonne idée à part pour se mettre de fausses idées en tête. Mieux valait juste faire comme d'habitude, à savoir ne pas penser à ce lieu si mystérieux qu'est l'amour. Plutôt que de tourner en rond autour, avec ou sans boussole, autant changer de direction. Tiens, le terrain de Quidditch par exemple.
Et ainsi vagabonda l'esprit de la jeune Troisième année.

Lyn en oublia aussi les questions qu'elle se posait sur Solwen – de toute façon, elle trouvait ça indiscret et partait du principe que si son amie voulait lui parler de quelque chose, elle le ferait sans que la petite italienne ait besoin de venir la chercher. Même quand on entend son amie se lever en pleine nuit, comment se douter que ce n'est pas pour aller aux toilettes mais pour rejoindre une mystérieuse inconnue ? Lyn risquait fortement de ne jamais avoir un quelconque soupçon à ce sujet. Quand bien même elle suivrait son amie dans les couloirs, sa naïveté ne lui permettrait pas de tirer la moindre conclusion. Le secret était bien gardé, et la jeune gardienne n'avait aucune raison d'être curieuse là-dessus.

♪♫♪

La matinée touchait à sa fin, sans que ce soit tout à fait l'heure du repas, mais un long silence venait de s'installer et, immobile, Lyn se sentait greloter.
– J'commence à avoir un peu froid, on rentre ? Cela sonnait certainement la fin de cette première partie de Saint-Valentin, mais la journée n'était pas finie pour autant, les fillettes avaient tout le temps de trouver d'autres activités à faire ou juste de dévorer encore du chocolat.
Et c'est ainsi qu'elles se levèrent, les jambes quelque peu engourdies après tout ce temps à rester assises. Avec des gestes maladroits, Lyn prit d'une main la jolie boîte contenant le trésor bien-aimé, et de l'autre elle empoigna la main de son amie avant de l'entraîner vers le château.
Et puis la journée poursuivrait son cours.

Ce fut fastidieux mais voilà qui achève, de mon côté, ce long périple. Merci à toi, c'est toujours un plaisir <3

“C'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante.” - Le Petit Prince, St Exupéry

07 avr. 2020, 16:51
« Je connais, moi, une fleur unique au monde »
Si j'étais un peu gênée de ma piteuse prestation, Lyn ne sembla pas s'offusquer du fait que je sois bien moins bonne qu'elle. Et si mentalement elle avait été frustrée de ne pas me voir faire ce qu'il fallait, elle n'en laissa rien paraître. Au contraire, elle me remonta le moral en me serrant gentiment contre elle. Mais, évidemment, elle ne laissa pas passer l'occasion de me taquiner. 

- Faut juste t'entraîner, plutôt que de passer ton temps à la bibli !

Je lui tirai la langue, puis laissai échapper un petit rire. La tête posée sur son épaule, je l'observai terminer le cube qui avait déjà retrouvé sa place dans ses mains d'experte et qu'elle résolut en moins de temps qu'il ne m'avait fallu à moi pour faire mon... truc. Je ne savais pas depuis combien d'années elle était capable de cette "prouesse", mais vu sa vitesse elle avait beaucoup d'heures d'entrainement dans les doigts. Une fois que le jouet eut repris sa forme de cube, elle le reposa à sa place dans la petite boite toujours emplie de chocogrenouilles. 

Nous passâmes encore un bon moment, assises là, à discuter de tout et de rien dans le froid, profitant de notre moment où personne ne venait nous déranger, juste entourées du silence. Moi qui pourtant n'aimais pas trop parler en général, avec Lyn c'était facile, et surtout ça me fit du bien de passer du temps avec elle sans penser à rien d'autre. Cette année avec nos choix de filière différents on avait moins de temps qu'avant pour papoter. Si les deux années précédentes on était côte à côte en cours, on pouvait faire nos devoirs ensemble, parler des cours et réviser à deux, aujourd'hui c'était plus compliqué. On se voyait encore aux repas, le soir, le week-end etc. mais forcément ce n'était plus vraiment comme avant.

Le silence ambiant s'installa peu à peu entre nous, et elle comme moi ne fîmes rien pour le briser. Il n'avait rien de gênant, nous étions simplement assises là à profiter de la présence de l'autre. Des paroles n'auraient fait que casser cette douce atmosphère qui nous entourait. 

Mon regard dériva vers le château où les autres élèves étaient, bien au chaud. Je me demandais ce qu'ils avaient décidé de faire de leur Saint Valentin. Certains avaient-ils rendez-vous avec la personne dont ils étaient amoureux ? Je me demandais quelle sensation ça pouvait bien faire de passer la Saint Valentin avec la personne qu'on aime. Est-ce que c'était excitant ou bien stressant ? Voire peut être les deux tout compte fait. Je me doutais bien que je ne pouvais pas vraiment imaginer ce que ça pouvait faire, ne sachant même pas ce que ça faisait d'être amoureux de quelqu'un. Dans mes livres, il était souvent dit que ça donnait des papillons dans le ventre, mais ça me semblait un peu bizarre qu'une personne puisse nous provoquer ce genre de choses. Et je ne voyais pas trop le rapport entre le ventre et les sentiments. Les seules fois où j'avais eu quelque chose de semblable à des papillons, c'était pour mes exposés devant la classe en primaire. *J'espère que ça ne fait pas ça de tomber amoureux, ça doit être affreux sinon*.

Tournant les yeux vers Lyn, je me demandais alors si nous étions les seules à fêter la Saint Valentin juste entre amis. Après tout, c'était quand même pour les couples à la base il me semblait, même si dans ma tête c'était plus une fête de l'amour. Et dans ce cas ça collait parfaitement pour nous deux, parce que mine de rien, je l'aimais Lyn. Evidemment pas comme on pouvait aimer son amoureux ou amoureuse, mais je l'aimais comme une amie. Quelque part ça me semblait être de l'amour quand même. Et qui méritait d'être fêté tout autant que celui des amoureux. 

Pendant un moment, je ne pus m'empêcher de me demander si Lyn aurait voulu fêter la Saint Valentin avec quelqu'un d'autre que moi. Peut-être était-elle amoureuse d'une personne et ne me l'avait pas dit ? J'espérais que ce n'était pas le cas, je me sentirais un peu mal de profiter de ma journée avec elle alors qu'elle loupait une possibilité d'être avec quelqu'un qui lui plaisait. Je n'eus cependant pas le temps d'y réfléchir plus que ça, Lyn reprit la parole, brisant le silence qui s'était fait une place entre nous. 

-   J'commence à avoir un peu froid, on rentre ?

En effet, j'avais l'impression qu'elle avait un peu commencé à grelotter, ce serait bête qu'elle choppe un rhume par une si chouette journée. 

- Okay, on retourne au chaud alors !

Nous nous levâmes en même temps, et elle récupéra rapidement la boîte qui enfermait son cadeau. Je fis de même avec la rose en chocolat qu'elle m'avait offerte, l'autre rose toujours coincée dans mes cheveux pour maintenir mon chignon. Lorsque je me tournai vers elle, elle attrapa ma main vide et la serra dans la sienne, avant de me tirer vers le château. Un sourire aux lèvres, je la suivis. 

Fin de mon côté également, merci pour ces moments ma Rose, ce fut un plaisir <3

"If your absence doesn't bother them, then your presence never mattered to them in the first place"
"C'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante.” Le Petit Prince