- Novembre 2043 -
- RPG simple -
Privé avec @Taylor Bagholmes et @Athéna Taylor -

Je descendais les marches de pierres grises du petit escalier qui menait au Parc. Mes pas résonnaient dans le silence hivernale. Mais on n'entait pas que les miens, car je n'étais pas seul. A mes côtés, Taylor marchait en silence. Comme beaucoup de jours, on se promenait tous les deux. Parfois on parlait, parfois on se taisait. Mais même si nous étions silencieux, cela ne voulait pas dire que l'on s'ennuyait. J'étais heureux d'être avec elle. Je l'aimais beaucoup et j'adorais passer du temps avec ma meilleure amie. J'avais vu un progrès de sa timidité depuis notre rencontre, en septembre. Elle avait l'air de plus en plus à l'aise avec les gens, et j'en était content pour elle. Ce jour-là, je m'étais emmitouflé dans ma cape d'hiver et une grosse écharpe aux couleurs de Gryffondor car le froid était mordant. La brise glaciale parvenait quand même à m'atteindre et à me faire frissonner. Le pire, c'était que j'avais un énorme rhume et j'éternuais toutes les deux minutes. A cause de ça, ma tête était en coton.

C'est pour cela que je n'étais pas très bavard, et que je marchais la tête baissée vers le sol. Je fixais mes pieds qui avançaient lentement. Sous eux, l'herbe avait gelée et craquait à chacun de mes pas. C'était décidé, je détestais l'hiver. Cette saison était inutile, il y faisait tout le temps froid, la nature était morte et on attrapait tout un tas de maladie désagréable. Poussant un grognement de mécontentement, je levais la tête et regardais Taylor. Dégageant mon écharpe de devant ma bouche, je lui dis :

"J'déteste l'hiver. En plus j'ai un rhube ! A... a... ATCHOUM !"

J'éternuais bruyamment, ce qui eu l'effet de me rendre encore plus grognon. Sortant un mouchoir de ma poche, je regardais autour de moi. Comme il y avait un peu neigé cette nuit, tous les élèves étaient dehors et criaient en se lançant des boules de neige. Je ne comprenais pas leur enthousiasme à être en hiver ni leur joie de voir de la neige. Soudain, au milieu de cette foule, j'aperçus un visage connu. Des cheveux châtains clairs + des yeux oscillant entre le vert et le bleu = Athéna, ma cousine. Jetant un coup d'oeil à Taylor, je lui déclarais :

"Tu vois la fille, là bas, entre le grand garçon roux et la fille blonde ? Eh bien c'est Athéna, ba cousine."

Le regard quelque peu dans le vide, je marchais à ses côtés. Je ne parlais pas, observant simplement cette neige de Novembre, exceptionnelle et pourtant si hors-saison, tout restait bien étrange avec ces divers changements climatiques, mais rien de bien alarmant. Enfin, du point de vue scientifique des Moldus.
Je fermais les yeux, risquant dans un même temps une chute, mais rien n'arrivait, car il était là. Lui, mon meilleur ami, celui qui m'eut permis de ne pas rester cloîtrée dans cette timidité. Je m'extériorisais bien souvent, plus qu'il ne l'aurait pensé, ce qui parfois pouvait l'agacer, ça, je le savais, mais je n'en ne disais pas moins, après tout, c'était ainsi que fonctionnait l'amitié : si tout était Okay, tout le restait. Toutefois, quelque chose faisait de l'ombre à ce tableau blanc, paisible et silencieux : Ulysse. Oui, ce temps frais et invivable pour certain le rendait malade, impliquant donc le fait qu'il s’emmitouflait sous des couches de vêtements et de cape. Autant dire, que cette situation le rendait incontestablement adorable, mais supporter ses éternuements à répétition me donnait l'envie de lui lancer quelques sortilèges pour le faire taire, une mauvaise idée en perspective, car son silence signifierait sans aucun doute le début de ma descente en enfer. Un déclin vers une timidité que je ne voulusse pas retrouver, car trop encombrante, lourde, voir même trop complexe à gérer pour l'enfant que j'étais.
Mon regard se tourna vers lui au même moment où il retirait avec précaution son écharpe, comme s'il venait d'apercevoir quelqu'un qu'il connût sans doute très bien.

— J'déteste l'hiver. En plus j'ai un rhube ! A... a... ATCHOUM !
— Mouche-toi et remets cette écharpe, car j'ai pas réellement l'intention de te soutenir pendant l'ascension jusqu'à l'infirmerie, tu veux bien ?

Il ne semblait pas vouloir m'écouter puisqu'il se moucha d'une manière si élégante dans un mouchoir en tissu, il ne changerait donc pas et ne changera jamais. Ce garçon allait me rendre folle avant même de n'avoir rajouté quoique ce soit.

— Tu vois la fille, là bas, entre le grand garçon roux et la fille blonde ? Eh bien c'est Athéna, ba cousine.

La jeune fille qu'il me désigna ne me semblait pas si inconnue que cela, puisque nous partagions les mêmes cours, normal n'est-ce pas ? Nous étions tous trois en première année, cependant, je ne lui eus jamais parlé jusqu'à ce jour, mais j'avais de nombreuses fois vu Ulysse lui parler, sans lui avoir demander de plus amples explications, question d'intimité, ce qui était en quelque sorte un détail bien important pour le bon fonctionnement de notre amitié, et je ne pourrais pas lui en être plus reconnaissante. Pourtant, je hochai la tête, comprenant ce qu'il venait de faire, ou ce qu'il voulait faire : nous présenter.

— Je vois, Ulysse, et bien soyons fous et allons lui dire bonjour.

Quand Taylor me répondit, je perçus une pointe d'agacement dans sa voix. Un peu refroidi par sa phrase (et aussi par le vent glacial qui balayait le Parc), je remis mon écharpe en grommelant quelque chose que moi même je ne compris pas. Je rattachais maladroitement ma queue de cheval afin de me redonner un peu de sérieux, car je devais me faire prendre pour un clown par les autres élèves : avec mon nez tout rouge, mon mouchoir en tissu brodé de petits canards (la honte !), mes quinze couches de vêtements superposées et mon écharpe rouge et or mal mise, je n'avais pas l'air de quelqu'un de très intelligent. Pourquoi est-ce que l'hiver j'étais toujours aussi horrible et grognon ? Pourquoi je n'étais pas aussi séduisant et sympathique qu'en été ? Ce devait être le froid qui me faisait cet effet...

Me sortant de mes pensées, Taylor me déclara alors qu'elle voyait ma cousine que je venais de lui désigner et qu'elle était prête à aller lui dire bonjour. Je m'arrêtais quelque secondes, la fixant de mes yeux translucides. Je répétais d'une voix ébahie, qui ressemblait surtout à celle d'un canard enrhumé :

"Attends Taylouche... Je crois que c'est la première fois de ma vie que je t'entends dire que tu veux aller vers quelqu'un ! Athéna doit avoir une tête très avenante pour te faire cet effet-là... Personnellement j'ai plutôt envie de lui mettre des claques quand je la vois !"

Je prononçais la fin de ma phrase sur le ton de la rigolade, bien sur. Je n'avais rien (ou presque) contre ma cousine. Je regardais mon amie avec mon regard coquin que j'avais habituellement. J'aimais la taquiner en l'appelant "Taylouche", car ça l'énervait. Puis reprenant un peu de sérieux, je remarquais que pile à cet instant, Athéna me faisait signe. J'allais lui rendre son salut, mais son attention fut attirée par un garçon qui lui lança une boule de neige dans le dos. Je me rendis compte alors qu'elle n'était entourée que de garçons. J'émis un ricanement en pensant que moi c'était tout le contraire : j'étais très souvent entouré que de filles.

D'un coup, j'avançais plus vite et, suivi de Taylor, je parcourus les quelques mètres me séparant de l'endroit où se passait la bataille de boules de neige à laquelle participait ma cousine. J'avais une petite idée sur la façon dont j'allais rentrer dans la bataille. Me saisissant d'une boule de neige, je m'approchais sans bruits d'Athéna. Une fois assez près d'elle, je la lui mis dans le cou en éclatant de rire. Puis me tournant vers les garçons avec qui elle était :

"Les gars, je vous empreintes quelques minutes cette charmante jeune fille pour lui parler ? Je vous promets, je vous la rendrais dans l'état où elle était avant."

Et dans ma tête, une petite voix me souffla : "Ou pas.". J'avais l'intention de lui faire manger encore de la neige, histoire de l'embêter.

— Attends Taylouche... Je crois que c'est la première fois de ma vie que je t'entends dire que tu veux aller vers quelqu'un ! Athéna doit avoir une tête très avenante pour te faire cet effet-là... Personnellement j'ai plutôt envie de lui mettre des claques quand je la vois !

Non, mais quelle mouche l'eut piquée en ce jour ? Il était censé être malade et voilà que tout d'un coup, Monsieur décide d'aller mieux en m'appelant par cet horrible surnom qu'était Taylouche, avant d'énoncer qu'il voulait donner quelques claques à cette jeune fille qui n'avait vraisemblablement encore rien commis de grave.  Je pouvais comprendre qu'entre cousins la taquinerie était une chose, mais de là à s'adresser à moi avec ce truc machin de surnom ? Encore, je pouvais supporter avec le temps, mais qu'est-ce que ce n'en était pas moins agaçant, préférant même de loin, recevoir le surnom Valak de la part de mes oncles.
Toutefois, je ne pus me contraindre à le suivre, après tout, j'avais émis cette idée d'aller la rencontrer, ce qui le surprenait d'un certain côté, tout en me surprenant moi-même tout compte fait. Ulysse, quant à lui, s'approchait à grands pas de loup, boule de neige à la main, près de cette Athéna, lui écrasant sans difficulté ce morceau de manteau blanc dans le cou. Sa réaction n'en fut pas surprenante, elle fut amusante.
À peine venait-il d'éclater sa boule sur la jeune fille, que cette dernière se tourna vers lui avec un léger regard "agacé" de s'être faite avoir aussi facilement, et ça, je pus le comprendre, alors que je m'approchais du duo suite au Kidnapping de mon meilleur ami.

— Euh... Ulysse, je pense que tu peux arrêter, puisque tu l'as embarquée ? Sinon, je peux vous laisser entre cousins, et les présentations pourraient se faire après... Surtout si ma présence dérange. Et tu sais à quel point, je déteste déranger les gens autour de moi...

Oui, tu as raison, Taylor, tu détestes déranger les gens, mais c'est quand même de ta faute si Ulysse a dû la Kidnapper, il faut savoir ce que tu veux, nom d'un chien.

Je soupirai en secouant la tête, mes pensées me reprenaient de manière fulgurante, je venais juste de déranger quelqu'un juste pour la connaître, juste pour connaître un peu plus mon meilleur ami, juste pour ça... C'était tout bonnement stupide, mais tellement spontané, adorable, et je n'en avais plus les mots.
Mon regard se tourna ensuite vers la cousine de mon meilleur ami, à qui j'adressai un léger mouvement de tête, un peu désolée pour la situation.

— Sinon, je suis Taylor. Taylor Bagholmes... une amie d'Ulysse...

Je souris lentement, malgré que je ne me qualifiais pas de Meilleure amie d'Ulysse, peut-être que je n'étais qu'une connaissance, alors qu'il était pour moi, le meilleur ami que j'eus tant espéré depuis si longtemps... Toute fois, j'assistais à une scène quelque peu mémorable.

Je tirais Athéna loin de ses idiots d'amis qui me regardaient avec jalousie, suivi de Taylor. Je m'arrêtais une fois que j'eus jugé que la distance était assez grande entre nous et les crétins. Puis je m'appuyais contre un arbre proche, dénudé de feuilles, qui ressemblaient à une épave abandonnée depuis des siècles. Alors que je m'apprêtais à faire les présentations, Taylor dit quelque chose qui me surprit au plus haut point. Elle me demanda de m'arrêter d'embêter Athéna, ou alors elle reviendrait après. Je poussais un soupir. Même si en apparence ma meilleure amie avait changer de comportement et était de moins en moins timide, il y avait toujours cette personnalité qui ne souhaitait que s'effacer. Cela m'énervait beaucoup car, à ces instants-là, j'avais l'impression qu'elle régressait.

Athéna répondit alors qu'elle avait l'habitude avec "cet idiot". Piqué au vif, je répliquais d'un ton mécontent :

"L'habitude de quoi, je peux savoir ? Je t'ai juste empruntée à tes amoureux ! - je marquais un temps de pause pour ensuite reprendre avec un sourire coquin - D'ailleurs, on t'a déjà dit que ce n'était pas bien d'être Polygame ?"

Je pointais la bande de garçons d'où je l'avais arrachée. Ils s'étaient arrêtés de jouer à leur jeu débile de se lancer des boules de neige pour se regrouper et nous regarder avec leurs airs soupçonneux, moi et Taylor. Mais les filles, trop occupées par leur début de conversation, n'écoutèrent pas ce que je venais de dire. Taylor se présenta, et Athéna répondit :

"La fameuse meilleure amie. Enchantée. Athéna Taylor"

Soudain, je me rendis compte que dans leur discussion, elles m'avaient oublié. Comme si j'étais un être invisible. Elles semblaient tellement bien s'entendre... J'aurais pus être content pour Taylor, qui était en train de se faire une nouvelle amie. Mais... cette nouvelle amie, c'était ma cousine. C'était hors de question qu'Athéna et Taylor s'entendent bien ! C'était MA Taylor. Afin de me faire remarquer, j'attrapais de la neige qui s'était déposée sur une des branches mortes de l'arbre et la balançais sur ma très chère cousine en riant :

"Alors les filles, une petite bataille de boules de neige ?"

— La fameuse meilleure amie. Enchantée. Athéna Taylor.

Meilleure amie ? Alors était-ce réellement ainsi qu'il me voyait ? Sa meilleure amie. Je ne pus donc retenir un rougissement, de soulagement et de joie. J'avais tellement peur de n'être comme les autres filles qu'il connaissait, une simple amie, et pourtant, ce n'était sans me douter suite à tous ces moments que nous passions ensembles. C'en était rassurant, réjouissant.
Cependant, alors qu'Athéna me disait ses mots rassurant, je pus percevoir un regard empli de jalousie chez lui, comme s'il ne supportait pas ce rapprochement entre nous, et pourtant, il en était la cause, c'était un peu lui qui avait décidé de me la montrer et en quelque sorte me la présenter, alors pourquoi changer d'avis si subitement. Son regard toujours rempli de frustration, je pus voir l'attaque perpétré sur sa cousine : une déclaration de guerre, de bataille de boules-de-neige. Mais pourquoi ? Qu'avions-nous fait ?

— Alors les filles, une petite bataille de boules de neige ?
— Tu es sûr, je risque de devenir l'ombre de ton ombre pour t'attaquer, osais-je lui dire.

Une bataille, était-ce vraiment son choix ? Voulait-il vraiment jouer à ce jeu-là ? Car pour un Wrap malade, il n'allait pas tenir longtemps, ça, je pouvais en être certaine, mais ne jamais sous-estimé un descendant grec, jamais.
Créant une boule-de-neige dans mes mains, je parai difficilement les boules lancées par les deux cousins. Je ne devais pas les rater. Alors, par réflexe de un vs un vs un, j'envoyai simultanément deux boules-de-neige qui entrèrent en contact avec les crânes des deux cousins.

Ulysse touché, Ulysse toujours OKEY. Athéna touchée, Athéna toujours OKEY.

Ma proposition de bataille de boules de neige fit son petit effet. Aussitôt dit, les deux filles s'armèrent en me menaçant. Elles croyaient réellement qu'elles allaient me battre ? Elles me prenaient vraiment pour une pauvre chose malade et faible ? Elles ne savaient pas qui était le célèbre Ulysse, et comment il réagissait face à une attaque de neige... A peine j'eus le temps d'attraper un peu de la couche blanche déposée par terre que Taylor m'attaqua. Je pris la boule de neige en plein dans la tête. La glace rentra dans ma bouche et glissa dans ma doudoune, et je racontais de l'eau. C'était horriblement désagréable de sentir ce liquide froid couler dans mon dos. Je gigotais dans tous les sens, mais rien n'a faire. 

J'allais riposter, quand une seconde boule de neige fusa vers moi. C'était Athéna qui venait de la lancer. Mes yeux me profitaient encore à cause du froid, mais j'eus de temps d'esquiver. La boule de neige continua sa route avant de s'écraser sur l'arbre sans feuilles juste derrière moi, tandis que je m'écrasais par terre. Le manteau de neige me servir de coussin et amortir ma chute. J'avais très froid, mais j'attrapais de la neige dans mes mains.

Les deux filles continuaient de s'envoyer des boules de neige, et semblaient m'avoir oublié une fois de plus. Je serrais les dents et me repris : Ulysse Mage avait beau avoir froid et être malade, il n'allait pas reculer, nom de nom ! Alors, je me relevai d'un bond et criai aux filles:

"Je suis peut être malade, mais je vous battrai !"

Sur ce, j'évoquais ma boule de neige façonnée à l'avance sur Athéna il me tournait le dos. C'était une erreur de sa part, il ne faut JAMAIS tourner le dos au célèbre Ulysse ! La neige atterrit sur elle, et on entendit un petit "pof". J'avais dut la lancer un peu trop fort... Mais je me dépêchais de fabriquer une seconde boule de neige et de la lancer sur Taylor. Cette fois ci, je ne lançais pas le projectile trop fort, car je ne voulais pas lui faire de mal... Après tour, c'était ma petite Taylouche !

Une fois mes deux boules de neige lancées, j'allais me blottir derrière mon arbre qui me servirait de muraille.