Ils avaient gagné! Et largement en plus, une avance qui offrait avec une quasi-certitude le titre aux Ailes d'Airain. C'était peut-être prématuré, il restait une chance aux Crochets d'Argent de repasser devant mais Christopher ne voulait pas y croire, pour lui ils étaient déjà champions! Ils décrochaient titre qui leur échappait depuis le passage au Quidditch à 4. Christopher, encore le vif d'or la main était si fier, fier de son match, fier de faire partie de cette équipe. Fier d'entrer dans l'histoire du Quidditch à Poudlard et de Serdaigle. Il pensa à son père, il sera heureux d'apprendre ça, comment il a offert le titre à sa maison. En entrant dans le vestiaire il surprit les regards de Shaylee et Irene, elles semblaient fières de lui et de cette victoire. Malgré leur silence il le ressentait. Herschel et Celia-Awena semblaient heureux également même si ils ne sont pas rentrées leur présence sur le banc avait apporté à l'équipe. Une tape danse le dos le détourna des trois filles et du garçon. "Bravo champion" Lyn venait de rentrer à son tour, sourire aux lèvres "Bravo à tous". Ses mots firent chaud au cœur du blond, elle avait été attrapeuse ça comptait qu'elle le félicite ainsi. Enfin la tornade Tally fit son apparition, surexcitée, heureuse comme jamais elle exultait au point qu'elle souleva Christopher dans l'élan de sa jubilation. Il y avait de quoi être dans un tel état, ce titre c'était surtout grâce à elle!

Tally se passa de grands discours gratifiants. La fête sera pour plus tard, quand le titre sera officiel. Pour le moment il avait juste envie d'aller retrouver Alice, sa source de motivation extérieure. Elle était venue le voir jouer et elle lui avait donné l'envie de se dépasser. Il voulait la rendre fière, se savoir observé avait changé son approche du Quidditch et il jouait maintenant autant pour lui que pour ceux qui le regardaient. Il se changea alors que l'équipe évoquait les plus belles actions du match, sa capture du Vif d'Or revint plusieurs fois, la solidarité qu'avait démontrée l'équipe pour aider Shaylee à tirer malgré les mots adverses... L'ambiance était bien meilleure que lors du dernier match ça allait de soi.



Le blond sortit du vestiaire encore euphorique et elle était là... Son sourire habituel aux lèvres, comme dans les tribunes il vit une Alice aussi heureuse que lui l'était. Sans réfléchir il la prit dans ses bras.

-"Merci!"

Il lui devait une bonne partie de sa performance et elle n'en savait rien, ce merci pouvait sembler étrange sans aucun contexte mais il était sortie du cœur. Il retint son étreinte un peu plus longtemps. Ce n'était pas juste le plaisir de retrouver une amie après un moment de joie. Ca avait une autre signification, c'était la première fois qu'il l'avait dans ses bras, il prenait doucement conscience de son geste, il n'avait pas envie de la relâcher. Il voulait prolonger cet instant, sentir l'odeur de ses cheveux, la sentir tout près de lui.mais ça deviendrait trop bizarre aussi il se décida à la libérer. Les joues encore chauffées par le match et son sourire qui ne quittait pas son visage depuis la fin de match, on ne voyait pas combien il rougissait à l'instant alors qu'il plongeait ses yeux dans les siens.

Dans l’ombre du bâtiment des vestiaires, Alice attendait, le visage éclairé d’un magnifique sourire. La joie qu’elle ressentait à ce moment précis était totalement surréaliste, la petite fille ne se souvenait pas avoir été aussi heureuse ! Ce qu’elle avait vécue dans le stade de Quidditch, ce tout auquel elle avait appartenu, c’était grisant. Elle avait fait partie de cette masse de positivisme, elle avait même crié avec à un moment. Et elle avait aimé cela, elle avait aimé encourager les Ailes d’Airains. Surtout, elle avait aimé encourager leur attrapeur.

C’est pour lui qu’elle était ici et pas enfermée dans le château loin du soleil et de ses rayons qui lui brûlaient la peau. Christopher lui avait proposé de le retrouver ici, à elle, à personne d’autre. Cette exclusivité était si agréable, elle recouvrait Alice d’un voile de bonheur. Encore enfilé dans son uniforme de joueur de Quidditch, encore perché sur son balai, il était venu la voir pour lui demander cette simplicité qu’elle aimait chez lui :

« On se retrouve devant les vestiaires ? »

Rien que cette proposition avait plongé Alice dans un tel état de plaisir ! Il voulait fêter la victoire de son équipe avec la petite Sangblanc, avec elle, juste elle, rien qu’elle. Alice n’aurait pu rêver meilleure journée.
Les yeux d’Alice ne quittaient plus la porte qui fermait les vestiaires. A tout moment, il pouvait en sortir. Son coeur battait à tout rompre, elle avait tellement envie de le revoir ! Alice se moquait de voir le reste de l’équipe, elle voulait seulement le voir lui, pour lui dire à quel point elle était fière de lui, à quel point il avait été formidable !
Et puis, enfin, la porte s’ouvrit sur Christopher. Il avait l’air si heureux, si fière ! Alice s’avançait pour le rejoindre et, avant qu’un mot ne soit prononcé, il enroula ses bras autour d’elle pour l’attirer contre lui. C’était soudain, impulsif, si simple. Il était heureux et le montrait physiquement ! Alice ne cherche aucunement à le repousser, et même si elle l’avait voulu elle n’aurait pas pu : la surprise la tétanisait. La petite fille ne se précipitait jamais dans les bras d’autrui car elle n’aimait pas cela, tout simplement, sans raison particulière.

« - Merci !

Merci ? D’accepter son corps contre le sien ? Alice ne comprenait pas. Avait-il vraiment besoin de cette étreinte, au point de l’en remercier ? Non, vraiment, Alice ne comprenait pas.
Mais elle aimait ce qui se passait. Elle aimait cette étreinte, elle aimait cette nouvelle proximité avec son ami. Le fait de se sentir aussi proche de lui la rendait encore plus heureuse qu’avant. Heureuse et un peu gênée, il fallait bien l’avouer. Mais le bonheur qu’elle ressentait surpassait tout. La petite fille laissait aller sa tête contre l’épaule du garçon. Il était plus grand qu’elle, assez pour que cette position lui soit confortable. Ses bras se mirent à entourer Christopher. La petite fille était heureuse, quelque soit la raison de ce « merci ». Et lui l’était aussi, il acceptait de partager son bonheur avec elle. Cela suffisait à Alice.
Un temps passa, un temps où la fillette avait cessé de réfléchir. Elle écoutait battre la coeur de Christopher, elle laissait ses boucles voler au vent qui s’élevait autour d’eux, elle se laissait aller dans les bras de son ami, de ce garçon qui la rendait heureuse jour après jour. Ce qu’il y avait entre eux était une évidence, c’était naturel. Au diable ceux qui pensaient qu’ils étaient différent et opposés en tout point. Ce lien qui les unissait, eux seuls pouvaient le comprendre et en capter toute l’essence.

Les bras de Christopher finirent par se détacher du corps d’Alice. A regret, elle éloignait sa tête du garçon. Ce moment ne pouvait pas durer des heures, elle le savait... et pourtant, elle l’aurait voulu.
Alice releva ses yeux sur le visage cramoisi du garçon. Il l’a regardait, souriant comme jamais. Elle aussi souriait.
Avec délicatesse, la fillette porta ses doigts opalins au visage du garçon. Elle replaça quelques mèches blondes indisciplinés qui coulaient sur son front. Alice aimait ses cheveux, elle aimait leur couleur semblable aux champs de blé. Il lui donnait un air si doux, si angélique. Il était si agréable à regarder... Alice se sentait bien lorsqu’elle le regardait, lorsque ses yeux étaient dans les siens. Elle se sentait entière, et forte.

- Merci pour quoi ? finit-elle par demander d’une voix douce. »

Ses yeux d’argent ne quittaient pas ses yeux bleus. Pour rien au monde elle n’aurait cessé de le regarder. Ce moment de calme, de douceur, ce moment rien qu’à eux, Alice voulait le savourer.

L'instant était précieux, ils n'étaient qu'à eux. Alice approcha sa main du visage de Christopher pour lui retirer une mèche rebelle qui lui tombait sur le front, un geste si délicat qui fit frémir le blond de l'intérieur, encore plus quand celle-ci le fixa de ses yeux argentés.

"-Merci pour quoi ?"

La question ne l'étonnait pas, au contraire elle était logique. Ce "merci" comme l’étreinte était venu d'un coup sans aucun contrôle.

"-D'être venue... Je suppose. Non ce n'était pas juste pour ça. Il le savait, il devait lui dire que c'était pas juste pour être venue le voir jouer. Au loin on entendait la foule qui quittait encore le stade et qui regagnait le château. Les hourras des Serdaigle et de ceux heureux de voir Gryffondor perdre faisaient plaisir à entendre pour le garçon. Les autres joueurs n'allaient pas tarder à sortir pour aller faire la fête avec eux. Il allait lui dire mais pas ici. Viens on va aller s’asseoir quelque part si tu veux."

D’instinct, sans même en prendre conscience, il saisit la main d'Alice et l’entraîna avec lui vers un endroit du parc plus à l'écart. Ils commençaient à faire chemin main dans la main sans même qu'il n'y prête attention. Son corps avait semble t'il compris l'évidence que son esprit peinait à saisir.

"Le fait que tu sois là... Je sais pas ça j'ai l'impression que ça m'a aidé, que ça m'a apporté quelque chose de... Même à l’entraînement j'ai jamais volé comme ça, jamais j'ai attrapé un vif d'or aussi rapidement. Mais j'avais envie de te rendre fière. Je voulais le faire pour toi... C'était incroyable... Même les cognards ne m'ont pas fait si mal que ça! J’espère que tu as passé un bon moment. Ils arrivèrent au pied d'un gros arbre qui offrait une grande surface d'ombre à sa base. On peut se poser ici si tu veux..."

Avant de s'asseoir il lui relâcha la main, se rendant compte enfin qu'il la lui tenait depuis un moment. Alors assis il regarda un peu gêné la belle Alice qui lui faisait face, il avait parlé sans cesse depuis les vestiaires sans lui laisser l'occasion de répondre. "Tu as pensé quoi du match?" Elle lui répondait mais pour la première fois il n'était pas attentif à ses paroles. Il entendait sa douce voix sans la comprendre.

Plutôt que de l'écouter il l'observait, l'admirait. Il réfléchissait à cet instant d'il y a quelques minutes quand il l'avait dans les bras. Il voulait la ravoir collé à lui, sa tête dans ses cheveux pendant qu'elle poserait la sienne sur son épaule. Il voyait ses yeux, ses lèvres qui papillonnaient au rythme des mots qu'elles disaient. Ça y est, il prenait conscience de ce qu'Alice représentait pour lui depuis quelque temps. Des sentiments naissants depuis 3 mois qui n'ont fait qu’accroître. Non ce n'était pas qu'une simple amie pour lui. Il s'attardait à nouveau sur ses lèvres... Une mèche blanche venait de tomber sur le visage d'Alice, comme elle juste avant il entreprit de la lui enlever. Délicatement il la glissa derrière son oreille et garda sa main sur la joue de la jeune fille. Ses yeux plongés dans les siens la tentation était trop grande, il ne contrôlait plus rien son cœur qui tambourinait dans sa poitrine devait s'entendre à l'autre bout du parc. Il avança son visage vers celui de la Serpentard, la main toujours sur sa joue. Il déposa ses lèvres sur l'autre joue de la jeune fille. Il recula un peu sa tête et passa sa main derrière le coup d'Alice, il s’avança à nouveau et sans trop savoir si elle était venue vers lui il sentit les lèvres de sa belle à travers les siennes...

Alice n’attendait pas une réponse en particulier, mais il fallait admettre que celle que venait de lui donner le garçon était un peu légère. Ou alors, Christopher était un garçon très démonstratif ! Alice ne pouvait pas lui en vouloir, ce match avait dû être particulièrement éprouvant mentalement. Il avait peut être seulement besoin de se laisser aller à la douceur, le temps d’un instant. De ce qu’Alice savait, la capitaine des Ailes d’Airains, Tally, était une véritable bouchère avec ses joueurs. Il était vrai que lorsqu’elle l’apercevait, la petite Serpentard avait sans cesse l’impression que la fille aux cheveux de feu était énervée.

Christopher proposa à Alice d’aller s’asseoir ailleurs, et c’est avec plaisir qu’elle accepta, toujours ce merveilleux sourire accroché au visage. Cependant, ses yeux se levèrent sur le ciel d'azur, il scintillait de milles feux, le soleil était haut. Qu’il choisisse n’importe quelle place tant qu’elle soit vierge de toute rayon solaire. Déjà que la lumière lui brûlait les yeux, il ne fallait pas non plus que sa peau se mette à flamber.
Mais lorsque les doigts de Christopher s’enroulèrent autour des siens, Alice oublia immédiatement ses tracas. La chaleur qui s’échappaient de leurs mains rassembler grimpait jusqu’au cœur d’Alice. C’était si agréable, si doux, comme si sur son âme glissait un voile délicat. Elle était aux anges.

Alice marchait aux côtés de Christopher et l’écoutait sans prononcer le moindre mot, ses grands yeux bas pour ne pas affronter la lumière. Elle aimait ce qu’elle l'entendait dire, et comprenait la vraie raison de son remerciement précédent : il lui attribuait sa victoire. Il avait voulu la rendre fière, et c’était réussi. Jamais il n’aurait pu lui faire un aussi beau cadeau. Alice sentait ses pommettes chauffer, et ce n’était pas à cause du soleil.
Elle aurait aimé répondre, lui dire qu’elle était très fière, qu’elle croyait en lui, qu’elle avait été heureuse lorsqu’il l’était, qu’elle avait manqué de pleurer lorsque le cognard l’avait frappé. Elle voulait lui dire toutes ces choses, qu’il sache ô combien elle était joie. Mais Alice ne dit rien, Christopher parlait, parlait, parlait. Pour rien au monde elle ne l’aurait interrompu. Il avait besoin de parler, de libérer tout ce qu’il avait sur le cœur. Après un tel effort, cela devait faire du bien de s’ouvrir à elle, peut-être oubliait-il la tension ressentie tout au long du match.

Leurs pas les conduisirent aux pieds d’un grand arbre au large tronc sur lequel s'accrochait les prémisses d'un lierre. De ses immenses branches aux larges feuilles, il offrait aux deux enfants un joli petit nid frais et sans soleil.

« - On peut se poser ici si tu veux...
- C’est parfait, répondit Alice en souriant, ses yeux toujours porté sur le parterre d’herbe et de trèfle.

Les doigts de Christopher finirent par quitter les siens, avant que ce dernier ne s’installe dans l’herbe. Il regardait Alice, l’air gêné. Pourquoi l’était-il? Alice voulait le voir sourire, le voir rire ! Il était si beau quand il exposait son bonheur, quand son rire s’échappait de ses lèvres. A chaque fois qu'il laissait ses émotions s'envoler, c'était comme un million de petits grelots qui dansaient aux oreilles d'Alice.
La petite Sangblanc arrangea légèrement sa jupe avant de s’asseoir avec délicatesse. Sentir l’herbe sur ses cuisses la chatouilla un instant avant qu’elle ne se replace correctement à côté de Christopher. Elle tira un instant sur ses chaussettes hautes, arrangea soigneusement leurs bords, puis reporta son attention sur Christopher. De ses épaules, Alice retira la pèlerine bleu roi qu’elle avait enfilée pour l’occasion. Elle avait un peu chaud à présent.

- Tu as pensé quoi du match?
- C’était très agréable à regarder. Tu étais brillant ! Et tes camarades aussi. Je ne savais pas qu’il n’y avait que des filles dans l’équipe ... oh, et il y a eu... je ne sais plus son nom, qui a marqué un but c’était superbe ! Et puis ...

La voix d’Alice s’égara, alors que Christopher approchait ses doigts de son visage. Avec délicatesse, il replaça une boucle blanche qui s’était échappé de la toison domptée d’Alice. Comme elle avant lui. La main de Christopher épousait la joue blanche de la fillette qui se laissait aller à cette caresse. Elle se sentait si bien contre lui, elle ne voulait plus jamais qu'il ne lui soit retiré. Éternellement, elle voulait ressentir ce bien être dans lequel elle était précipitée.
Le regard de Christopher était profond, Alice aurait pu se noyer dedans. Pour lui, elle résistait au soleil qui lui ordonnait d’abaisser les yeux. Il était hypnotisant, pour rien au monde elle se serait soustraite à cet échange visuel. A cet instant, elle ne pensait plus, se laissait totalement aller. Ce moment, elle le savourait comme si il était le dernier.
Christopher s’avança légèrement et vint poser ses lèvres sur la joue d’Alice qui se mit à rougir. Ce baiser, cette délicatesse... son cœur battait plus fort encore. Ses yeux ne lâchaient plus le garçon. Les doigts posés sur sa joues se mirent à couler dans la nuque de la petite fille, ils lui arrachèrent un frisson. Christopher avançait encore un peu, et Alice fermait les yeux, s’abandonnant au bonheur, à l’extase qui venait l’enserrer.
Et puis, ses lèvres rencontrèrent celles de Christopher. C'était étrange, si étrange. Ce n'était pas comme lorsqu'il embrassait sa joue. C'était...oui, étrange était le mot le plus approprié pour définir "ça".
Alice écarta son visage, et ses yeux se rouvrirent sur le garçon. Cette fois, la petite fille ne soutint pas le regard. Elle le baissa, ses pommettes enflammées par un trop plein d'émotion. Elle se sentait bien, cela ne faisait pas le moindre doute. Mais il y avait aussi de la gêne, de la honte également : elle s'était laissée aller. C'est elle qui l'avait voulu, mais... Par Circée, que dirait son père ? Elle l'imaginait déjà devenir un orage monstrueux, une tempête dévastatrice qui frapperait aussitôt Christopher. Il ne fallait pas qu'il apprenne ce qui venait de se passer, surtout pas ! Son père était un homme doux, infiniment gentil, mais elle savait qu'un lion se cachait en lui.

Les joues rouges pivoine, Alice releva enfin les yeux sur Christopher. Ils étaient infiniment proches l'un de l'autre, trop pour deux amis. Mais après ce qui venait de se passer, après ce...baiser, étaient-ils encore des amis ?
L'avaient-ils seulement été un jour ?
Depuis le début, Alice éprouvait un besoin incessant d'être auprès de lui. Ce n'était pas de l'amitié, ça. Pourquoi n'avait-elle rien vu ? C'était pourtant évident.

- Je ... Christopher, qu'est-ce que je représente pour toi ?

C'était de la lâcheté que lui poser la question avant de se la poser véritablement à elle même. Mais... elle voulait savoir. Il fallait qu'il lui dise avec ses lèvres et avec ses yeux. Elle ne voulait pas livrer quoi que ce soit avant d'être sûr que leurs cœurs jouaient le même accord.
Mais c'était d'une telle faiblesse... cela ne ressemblait pas à Alice. Non, ce n'était pas elle.

- Tu comptes beaucoup pour moi, ajouta t-elle en s'approchant un peu plus, ses yeux toujours dans ceux du garçon. Tu sais ... j'ai toujours envie d'être avec toi, toujours. Quand tu n'es pas là, j'ai mal au cœur. Quand tu es là, il bat tellement fort que parfois, ça me fait mal. Mais... j'aime le sentir battre très fort. Ça me rappelle à quel point je suis vivante quand tu es avec moi. »

Avant que son visage entier ne s'embrase, Alice vint déposer son front contre la poitrine du garçon. Honteuse, elle l'était. Il ne fallait pas se livrer ! Il fallait être fière, grande, digne ! Elle ne l'avait pas été du tout, pas du tout, du tout. Ses ancêtre devaient la regarder avec honte.

Il s'était laissé aller une nouvelle fois, son match de Quidditch lui avait donné une confiance qu'il n'avait jamais ressenti c'est pour ça qu'il avait osé, il aimait ça, se sentait libre sans le poids de sa timidité, il était à l'aise aux côtés d'Alice et ses sentiments avaient enfin trouvé un écho dans son esprit. Alors là, les yeux fermés sous l'ombre de cet arbre, il était le plus heureux du monde. Une chaleur interne s'était diffusée dans tout son corps au moment où ses lèvres cueillirent celles d'Alice. Si embrasser quelqu'un n'était pas une de ses préoccupations il ressentait à l'instant un plaisir indéfinissable. Il pouvait attraper les 50 prochains vifs d'or qu'il n'en ressentirait pas plus.

Alice s'écarte et baissa la tête un instant. Christopher chamboulé par l'instant ne trouvait aucun mot à dire, le silence n'était pas désagréable, il intensifiait ce qu'il venait de se passer. Alice relevait la tête, ses yeux fixant ceux du garçon à nouveau.

"- Je ... Christopher, qu'est-ce que je représente pour toi ? "

La question était logique malgré ce qu'il venait de se passer. Il fallait clarifier les choses entre eux. Il venait de comprendre les sentiments qu'il avait pour elle, il avait agi sous une impulsion qu'il n'avait jamais ressentie mais qu'est-ce que tout ça voulait dire. Alice était dans sa tête depuis leur rencontre, dans son coeur aussi mais il ne s'en était pas rendu compte. Elle avait pris une certaine place, il tenait à elle, il voulait être important pour elle car elle l'était pour lui. Mais avant de pouvoir répondre ce fut Alice qui prit à nouveau la parole.

"- Tu comptes beaucoup pour moi. Tu sais ... j'ai toujours envie d'être avec toi, toujours. Quand tu n'es pas là, j'ai mal au cœur. Quand tu es là, il bat tellement fort que parfois, ça me fait mal. Mais... j'aime le sentir battre très fort. Ça me rappelle à quel point je suis vivante quand tu es avec moi."

Elle posa alors son front sur la poitrine de Christopher, il posa alors la main sur la tête d'Alice et lui caressa tendrement les cheveux.

"-Je ressens aussi tout ça, depuis qu'on s'est rencontrés je pense tout le temps à toi. Je me sens bien quand tu es là. Je crois que je veux plus que de l'amitié avec toi. C'est la première fois que je ressens ça pour quelqu'un. Je trouve que tu es géniale, malgré tout ce que peut dire Fiss..."

*Oh Fiss* D'un coup il repensait à ce que lui avait dit Fiss, à la teneur de ses mots. Il ne voulait pas mais toutes ses paroles lui revenaient dans la tête. Et si une part de ce qu'il disait était vrai? Il devait lui en parler, lui poser la question qui frappait dans sa tête à l'instant.

"-Je.. heu... Fiss m'a dit un truc d'ailleurs... J'ai pas envie de le croire mais.... J'ai confiance en toi tu sais, mais faut que je l'entende de ta voix. Il était gêné de poser la question, avait enlevé sa main des cheveux d'Alice et après une grande respiration se lança. Il m'a dit que tu étais une anti-moldu. Je... J'ai pas envie de le croire hein, mais est-ce que tu l'es?"

Une boule dans le ventre et au fond de la gorge, il redoutait un peu la réaction d'Alice, il s'en voulait de gâcher un tel moment...

C’était une journée merveilleuse, jamais Alice n’aurait pu en imaginer une plus belle. D’abord, il y avait eu ce match de Quidditch. Il avait fait naître quelque chose de puissant en Alice. De la joie, de la force, du bonheur, tout cela. Pour une fois, elle avait fait comme les autres, elle avait unie sa voix à la leur le temps d’un encouragement. Pour Christopher. Pour lui, elle s’était sentie plus joyeuse, plus forte, plus heureuse. Non, ce n’était pas pour lui mais grâce à lui. Il l’a poussait à donner le meilleur d’elle même, il l’a poussait à s’ouvrir à ce qui l’entourait.
A présent qu’elle était dans ses bras, à présent qu’ils s’étaient embrassés, Alice flottait sur un nuage. Elle s’était livrée à Christopher, lui avait dit ce qu’elle ressentait à ses côtés, et cela avait été compliqué. Mais après quelques secondes, tout allait mieux dans le coeur d’Alice. Elle n’avait plus honte, elle n’avait plus peur. Elle se sentait bien. Nichée contre Christopher, sa main dans ses cheveux, Alice était heureuse.

Son bonheur s’intensifia lorsque Christopher se mit à lui répondre. Il pensait à elle, et pas comme un ami le ferait. C’était beau, c’était pur, c’était merveilleux. Alice souriait. Mais, bien vite, les belles émotions qui assiégeaient Alice la quittèrent. Une bourrasque venait de les arracher à son coeur tendre. Une bourrasque nommée Fiss.

Alice éloigna sa tête de Christopher, ses yeux arrondis. Que venait-il de dire exactement ? « Je trouve que tu es géniale, malgré tout ce que peut dire Fiss », c’était cela ? Mais pourquoi diable parlait-il de lui ? Et qu’est ce que ça voulait dire, malgré tout ce que peut dire Fiss ? Le visage d’Alice se fermait, tout sentiment de joie l’abandonnait.
Elle observait Christopher, la gorge nouée. Cette situation était surréaliste. Un instant avant, tout allait bien, Alice voguait sur un nuage accompagnée d’un millier d’arc en ciel ! Et à présent... elle était face à Christopher, et avait peur de ce que Fiss avait pu raconter sur elle. Il était le premier à avoir parlé du différent qu’il y avait entre eux, et en cela il avait été plus malin qu’elle. Il avait l’avantage, et avait pu noircir les idées de Christopher au sujet d’Alice. Quel méchant garçon, il n’avait pas été loyal, pas loyal du tout !

Les lèvres de Christopher s’agitaient et prononçaient des mots terribles. Alors comme ça Fiss avait dit qu’Alice était une anti moldue. Pourquoi ? Qu’est-ce que cela avait pu apporter à cet idiot ? Et pourquoi avoir dit ça à Christopher ? Alice se souvint alors que les garçons étaient de toutes évidences amis. Cette idée révulsait à Alice. Qu’avait-il pu encore dire de terrible sur Alice ?
Christopher ne croyait pas à ce mensonge, et la petite fille en était rassurée. C’était un garçon intelligent ... et pourtant, il posait la question à Alice. Il lui demandait si elle était vraiment une anti-moldue.
Alice souffla furieusement du nez.

« - Non, je ne suis pas anti-moldue, répondit Alice en fronçant un peu les sourcils. Je n’en ai vu qu’une fois, c’est peu pour détester tout tous les Moldus, tu ne crois pas ?

Sa colère n’était pas dirigé vers Christopher, et pourtant son ton était devenu agressif. Non, il n’avait rien à voir dans les mensonges de Fiss. Il ne faisait que poser une question ! Tout se bousculait dans la tête d’Alice, son esprit réclamait la douceur qui lui avait été donné précédemment.
De sa main, Alice vint chercher celle de Christopher. Elle l’apporta tout contre sa joue, ses grands yeux d’argent dans les bleus du garçon.

- C’est un menteur, reprit Alice avec une voix plus douce. Mais je comprends sa méprise ... Je l’ai insulté de cochon moldu... Mais il ne faut pas sortir ça de son contexte ! J’étais en colère, Fiss ne me laissait pas suivre le cours de Potion, il n’arrêtait pas de perturber la classe en parlant tout seul et en embêtant d’autres élèves avec des idioties. Je lui ai dit de se taire, il a été très insultant, a dit que j’étais idiote... Oui, je me suis emportée... Mais il avait été tellement méchant. J’imagine que ça il ne te l’a pas dit ? Il a certainement oublié de te dire aussi qu’à la fin des cours il m’a humiliée devant tout le monde en me tapissant d’encre, pour ensuite partir en courant ? J’ai été méchante avec lui mais en aucun cas je n’ai été faible et lâche comme lui. »

La rancune était toujours là, et elle n’était pas prête de disparaître. Fiss allait payer pour ce qu’il avait fait en potion, et aussi pour ce qu’il avait dit à Christopher.
Mais pas aujourd’hui. Aujourd’hui était une belle journée, et c’était celle de Christopher et Alice. C’était celle des amoureux.

Sa question avait quitté sa bouche sans qu'il en ait vraiment le contrôle. Il avait confiance en Alice, il ressentait quelque chose de si fort pour elle qu'il était impossible de vraiment douter d'elle mais il voulait être rassuré de vive voix depuis que Fiss a dressé cet horrible portrait d'Alice. Il se doutait bien que les propos de son camarade étaient faussés et qu'il ne connaissait pas Alice comme lui la connaissait mais il avait eu ce pouvoir malsain de lui troubler ses pensées.

"-Non, je ne suis pas anti-moldue."

Rien qu'avec ces 7 mots, et malgré le ton agressif d'Alice, Christopher était rassuré et se remettait à sourire.

"-Je n’en ai vu qu’une fois, c’est peu pour détester tout tous les Moldus, tu ne crois pas ?
-S.."

Mais il n'eut pas le temps de répondre, Alice lui avait saisi la main pour la mettre sur son doux visage et dévoiler sa version de ce qui s'est passé entre elle et Fiss. Toute cette histoire, Christopher s'en fichait, il avait eu la réponse qu'il souhaitait entendre de la part d'Alice le reste n'avait pas d'importance. Alice était tendre et gentille avec lui, comment elle pouvait être avec d'autres ne comptait pas. Mais au moins il comprenait mieux pourquoi Fiss avait eu de tels propos. Ce garçon était juste méchant et mesquin, il avait effectivement omis de tout raconté et surtout de dire ce que lui avait fait à Alice! Le blond regardait Alice dans les yeux avec son sourire tout en caressant sa joue de son pouce. Il attendait qu'elle termine pour la rassurer à son tour.

"-Alice... T'en fais pas! Peu importe ce qu'il a pu me dire je l'ai pas cru! J'ai confiance en toi et j'irais lui parler pour lui dire qu'il se trompe sur toi!"

Il s'en voulait, cela faisait un peu plus de 2 mois qu'il avait rencontré Alice. Depuis ces deux mois ses sentiments pour elle n'avaient fait que s’accroître et enfin ils avaient obtenu ce que l'un et l'autre semblait désirer sans même le savoir. Et lui plutôt que de profiter du moment, plutôt que de la serrer fort dans ses bras et passer une fin de journée pleine de bonheur avec son amoureuse à ses côtés et l'euphorie de la victoire à ressasser, il exprimait le micro doute qu'il avait en lui... *Quel abruti je suis!*. Mais Alice était toujours là, elle avait mis la main de Christopher sur sa propre joue, elle le retenait par ce geste. De toute façon l'aiglon ne voulait pas partir, il voulait juste revenir quelques secondes avant sa question et profiter. Alors il passa sa main qui était sur la joue d’albâtre de la jeune fille et la passa derrière sa nuque pour l'attirer vers lui pour qu'elle revienne appuyer sa tête sur son torse. Il déposa un baiser sur le front de la jeune fille avant de laisser son corps s'appuyer sur le tronc de l'arbre devant lequel ils étaient assis.

"-Je sais que tu es une fille bien, c'est pour ça que je t'apprécie autant. Je me doute bien que si demain le ministère tombait et qu'un anti-moldu prenait le pouvoir tu serais pas de son côté... Désolé de t'avoir posé cette question et d'avoir gâché ce moment."

Christopher n’avait pas cru Fiss, et Alice aurait dû se contenter de cela… mais elle n’y parvenait pas. Fiss avait essayé de briser cette jolie chose qui s’était crée entre eux. C’était abject de sa part d’avoir seulement pensé à faire une telle chose. Son visage reposé sur le torse plat du garçon, Alice fulminait silencieusement. Il ne fallait pas se laisser aller, et penser à Fiss, à tout ce qu’elle avait envie de lui faire subir. Ce n’était pas chose aisée, cela dit…

Alice referma les yeux et inspira longuement, écoutant calmement Christopher s’excuser. Le fait qu’il songe un instant à ce qu’Alice soit une anti-moldu n’était pas étonnant, il fallait bien le reconnaître. Il y a de cela quelques mois à peine, Alice aurait réfléchit de longues secondes avant de donner sa réponse. Bien sûr, elle aurait pu mentir en voyant la gêne de Christopher. Mais Alice ne voulait pas mentir, de toutes façons, elle en était incapable. La sincérité, c’était une valeur que son père lui avait inculquée. Elle ne pouvait décemment pas l’envoyer valser pour une question aussi stupide.
Si elle avait changé son opinion, c’était avant tout grâce à Monsieur Penwyn. En lui ouvrant les yeux sur les similitudes que les vrais sorciers avaient avec les Nés-Moldus, il l’avait également poussé à se poser des questions sur les Moldus.

Les yeux de la fillette se refermaient lentement, à présent calmée.

« - Ce n’est pas grave, répondit Alice dans un souffle. Si tu poses la question, c’est qu’il y a des raisons. Je suis une Née-Sorcière. Mon père est un Sang-Pur très ouverts, mais ma mère une Née-Sorcière aux avis très… tranchés en ce qui concernent les Moldus et les Nés-Moldus. Pour elle, ils n’ont pas leur place dans notre école, et ne devrait pas pouvoir nous cotoyer.

Alice releva finalement la tête pour s’écarter, et s’asseoir aux côtés du garçon. Elle se sentait obligée de lui expliquer, même si elle aurait préféré continuer à serrer Christopher dans ses bras, comme le font les grands.
Mais si ils se posaient des questions, ce n’était pas pour rien. Il n’y a pas de fumée sans feu.

- Ma mère a essayé de nous inculquer ses idées, dit Alice, ses doigts caressant les brins d’herbe. Elle a réussi avec mon frère Thomas, qui a passé sa scolarité à frapper des Nés-Moldus, et peut-être même des Moldus. Certains pensent à Poudlard que je suis comme lui. Des grands ont essayé de me faire du mal en début d’année, parce qu’ils pensaient comme Fiss.

Alice déglutit un peu. Elle n’aimait pas parler de cette histoire, et n’en parlait d’ailleurs à personne. A ce jour, seul Meven était au courant étant celui qui l’avait sauvé. Et à présent, il y avait aussi Christopher.

- Je ne suis pas anti-moldu,répéta Alice avec conviction.»

Non vraiment le moment avait été si mal choisi. Alice semblait apaisée de sa réponse et l'aiglon était tout heureux de la voir ainsi. Il avait eu la réponse à quelque chose qu'il redoutait au fond de lui. Mais quand Alice se détacha de lui il ressenti comme un coup au cœur. Il voulait la gardait auprès de lui. Elle expliquait les raisons qui pouvait faire qu'on pense ça d'elle. Mais Christopher s'en fichait, elle lui avait dit qu'elle n'était pas anti moldu et cela lui suffisait. Elle le redit une nouvelle fois après avoir évoqué ce qui lui était arrivé en début d'année. Christopher était sous le choc d'apprendre que des personnes avaient voulu faire du mal à son amoureuse juste à cause de ce que pensent sa mère et son frère. Il saisit la main de la jeune fille.

"-Je te crois t'en fais pas, vraiment. Et si quelqu'un te cause des soucis pour ça... Viens m'en parler. Il ne savait pas trop ce qu'il pourrait y faire, surtout si c'était des 6ème ou 7ème année. Mais il voulait rassurer Alice, lui montrer qu'il serait là pour elle, pour la défendre et la protéger comme il le fait toujours avec ceux qu'il aime. En fait si je t'ai posé la question c'est parce que ma mère est très proche des moldus... Elle est docteur.... Pas médicomage... Juste docteur... Pour les moldus, dans un hôpital moldu. Elle les soigne, prend soin d'eux, parfois elle utilise ses pouvoirs quand ils dorment pour qu'ils aillent mieux. Et avec ce qu'avait pu dire Fiss j'avais peur que tu la juges, mais je suis rassuré."

Depuis cette conversation avec Fiss il appréhendait cet instant où il révélerait le métier de sa mère à Alice. A cause de cet imbécile il avait failli gâcher la plus belle journée de sa vie. Alice n'était pas du tout comme il l'avait décrite. Christopher avait vu en elle une tout autre fille. Une fille qui a chamboulé sa vie en lui faisant naître et découvrir des sentiments jusqu'alors inconnus. Il y a quelques mois Irene se demandait devant lui ce qu'était l'amour. Il avait peut-être bien découvert ce que ça pouvait être. C'était soudain et peut-être précoce mais ça y ressemblait. Depuis 2 mois il avait une obsession intérieure pour Alice et là ce baiser... Ce qu'il avait ressenti ne pouvait être que de l'amour.

Il reporta ses yeux sur sa douce Alice, sur ses yeux puis ses lèvres, il avait envie de l'embrasser à nouveau. Ressentir à nouveau cette vague de chaleur dans tout le corps.

"-Je suis heureux de pas l'avoir écouté, sans ça on ne serait pas là tous les deux. On ne se serait sûrement pas embrassé. Je vis la plus belle journée de ma vie grâce à toi!"

Ses yeux commençaient à picoter, comme quand ils se gorgeait de larmes, mais c'était pas la tristesse qui les faisait venir. C'était un excès d'émotions positives. Entre la victoire au Quidditch avec la capture du vif d'or, le titre quasi assuré et ce baiser magique avec Alice... C'était une larme de joie, témoin de tout le bonheur accumulé aujourd'hui qui s'écoulait de son œil gauche le long de sa joue.

Alice ne savait pas si cette conversation la soulageait ou si, au contraire, elle la meurtrissait un peu plus. Et puis, pourquoi en parlait-elle ? Christopher semblait se moquer de tout cela. Il avait seulement posé une question et n’attendait certainement tout un monologue.
Elle souffla de soulagement lorsque la main de Christopher se saisit de la sienne *Par Circée, fais moi taire * pensa t-elle.
Et c’est ce qu’il fit, couvrant les sombres mots d’Alice des siens, aussi doux que sincères. Sa mère travaillait auprès des Moldus, quelle drôle de chose ! Alice n’imaginait pas cela possible mais, au fond, pourquoi pas ? La mère de Christopher utilisait la magie pour aider les autres. Aider les Moldus. C’était merveilleux de venir en aide à ces êtres. Il était évident que Miss Martin était importante, formidable. L’enfant souriait, ravie de savoir que Christopher était le fils d’une sorcière proche de ceux qui sont moins heureux, ceux dont l’existence est misérablement triste : ceux qui n’ont pas de magie dans leur vie.

« - Ta mère a la l’air d’être une très gentille femme, dit Alice en souriant un peu. Et puis, c’est un joli métier. Tu dois être fier d’elle.

Alice, elle, l’aurait été si sa mère œuvrait au bonheur d’autrui. Mais son esprit était loin flette assez fertile pour imaginer une telle chose. Jamais Renesmée Sangblanc ne donnerait une seconde de sa vie pour améliorer celle d’un autre.

Ses yeux rencontrèrent ceux de Christopher. Ce qu’elle pouvait aimer ce regard, cette douceur, cette gentillesse. Elle aimait bien plus lorsqu’il s’adressait à elle comme un amoureux. Comme son amoureux. C’était ce qu’il était à présent, n’est-ce-pas ? Et depuis combien de temps l’était-il ? Ce baiser scellait quelque chose entre eux, mais il n’était pas le début de leur relation, seulement une étape.
Et quelle merveilleuse étape.
Comment devait-elle se nommer ? Combien y en avait-il eu ? Et combien y en aurait-il encore ? * Nous verrons * se dit-elle en regardant le garçon. * Il faut profiter dés à présent, qui sait comment de temps cela durera *.

Soudain, Alice sembla voir quelque chose qu’elle n’aurait pas imaginé. C’était une larme qui coulait le long de la joue blanche de Christopher, seulement une. La même qui avait échappé à Aliosus lorsqu’elle lui avait annoncé leur lien de parenté. Alice n’eut alors aucun mal à identifier les émotions que ressentait Christopher.
Du bout de ses doigts, elle vint essuyer cette larme doucement, presque religieusement. Christopher se laissait aller devant elle, cela voulait dire qu’il lui faisait confiance. Il n’avait pas peur de lui montrer qu’il était sensible. Sensible au bonheur qui l’étreignait. Alice savait que c’était pas seulement de son fait. Christopher avait fait un match superbe - elle n’avait pas besoin de connaître les règles de ce sport pour le savoir, il lui avait suffit d’entendre les acclamations dans le stade - et devait être si fier en imaginant déjà les félicitations de son père.

Alice vint déposer un baiser sur le bout du nez de Christopher, avant de venir l’enlacer. Elle voulait le garder dans ses bras pendant des heures et des heures, car cela lui faisait un bien fou. Elle était heureuse à ses côtés, et aurait aimer que leur étreinte dure une éternité. Que jamais ils ne soient séparé. Alice avait besoin de cela, de ce qu’elle ressentait lorsque Christopher était avec elle.

- Nous vivrons encore des journées meilleures, je te le promets. »

Cela était-ce seulement possible ?