Le parc s'étendait devant toi et tu marchais doucement. Le soleil descendait doucement à l'horizon, mais il faisait encore jour et une jolie lumière s'étendait au-dessus du lac alors que tu marchais doucement vers lui.

Le repas de fin d'année allée débuter sous peu, mais tu ne te sentais pas vraiment joie à l'idée d'y assister.

Dans tes pas, Aizon gambadait joyeusement, s'amusant à sauter dans les trous que formaient tes traces à chaque fois que tu avançais. Tu aimais bien le sentir si joyeux, car demain, tout serait différent. C'était l'inconnu qui se présentait à toi et tu ne savais pas vraiment comment cela aller se passer, n'y même comment tu allais rentrer chez toi.

Tout se bousculer dans ton esprit et des vacances qui s'annonçaient auparavant comme des retrouvailles avec tes parents et peut être même l'occasion d'aborder des sujets importants (même si fâcheux) se retrouvaient gâchés par tout ce qui s'était produit jusqu'alors.
Le renversement de gouvernement et la prise de position claire et nette de tes parents en faveur d'Aude Luneau, directrice de Sainte Mangouste, les avait placé dans une situation délicate.
Lorsque Maiessa était venue te voir à plusieurs reprises pour te donner des informations, elle t'avait assuré que la situation était entièrement sous contrôle et que la maison était désormais sous serment. C'était angoissant de se dire que pour les deux prochains mois, tu allais vivre dans la clandestinité la plus totale. Tu avais peur malgré tout, peur de tout ce qui pourrait t'arriver.

Le soleil se couchait à mesure que l'heure du repas de fin d'année approchait. Le ventre vide, je n'avais pourtant pas réussi à m'y rendre. Ce moment si important beaucoup ne faisait que me ramener à l'évidence : l'année était terminée, et j'allais retrouver ma mère. Tellement de choses s'étaient passées en si peu de temps, j'étais passée par un tourbillon d'émotions. Joie, tristesse, surprise, colère. Ma vie entière était basée sur un ensemble de mensonges, j'avais un nombre incalculable de questions pour trop peu de réponses. Ma maison ne me manquait pas, mon ancienne vie ne me manquait pas, je voulais rester à Poudlard. Mais étant née-sorcière je n'avais pas le droit de rester ici.

C'est donc légèrement abattue que je me dirigeais vers le lac, Zien marchant derrière moi. La dernière fois que j'étais venue ici, j'étais au plus mal, et j'avais écrit une lettre à ma mère. Une lettre que je n'avais jamais envoyée, mais qui aurait peut-être bousculé le cours des choses. J'espérais pouvoir quitter Poudlard sur une note positive, mais malgré le joli coucher de soleil à venir sur le lac, je me sentais seule. En dépit de Savannah et Lexie, je n'avais pas réellement noué de liens, et j'étais généralement plutôt seule. Mon côté solitaire me remerciait pour cela, mais il me pesait de plus en plus. Traversant le parc à pas rapides, je me retrouvais très vite à ma destination. Une jeune fille aux longs cheveux bruns était assise sur une pierre. Décidant de me montrer sociable, je la rejoignis, espérant ne pas arriver au mauvais moment. Une fois à son niveau, je reconnus Cassandre McWood. Réunissant tous les efforts du monde pour sembler heureuse, je la saluais :

- Salut Cassandre, toi aussi tu veux éviter le repas ? Je meurs de faim mais je me dis que si je n'y vais pas, l'année se terminera moins rapidement.

M'asseyant à ses côtés, je retirais à mon tour chaussettes et chaussures afin de plonger mes pieds dans l'eau noire du lac. Elle était glacée, mais cela avait un côté plutôt agréable, étant donné qu'il faisait assez chaud. Elle et moi étions toutes deux en deuxième année, et partagions de ce fait la totalité de nos cours. Cependant, nous n'avions jamais réellement eu l'occasion de discuter. Mon habitude de me faire discrète, qui ne traduisait pas spécialement de timidité, ne jouait pas en ma faveur dans ce genre de situations. Alors que j'ouvris la bouche pour parler, Zien sauta sur mes genoux en ronronnant, ce qui me fit sourire.

- C'est bizarre quand j'y pense. On est en cours ensemble depuis deux ans et je crois qu'on ne s'est jamais parlé. Enfin bon, mieux vaut tard que jamais, non ?

Des bruits de pas te parvinrent distinctement et tu les ignoras un moment, car il s'agissait sans doute d'un simple promeneur. Pourtant, il se faisait plus rapproché et plus insistant, alors, tu te retournas timidement avant de reconnaître Emily, une jeune fille de ta classe et de ton année. Vous ne vous connaissiez pas, ou très peu du moins. Bien qu'étant dans la même classe, vous n'aviez pas le même groupe d'amis et de fait, tu n'avais jamais réellement parlé avec elle. C'était différent à présent, car cela faisait déjà deux mois que tu t'étais complétement isolée du reste de tes camarades. Tu lui souris, comme pour l'encourager alors qu'elle venait de te saluer pour te poser une question :

"Salut Emily …"

Est-ce que tu évitais le repas ? Clairement, oui, tu le fuyais. Tu ne te sentais clairement pas d'attaque à manger alors, tu murmuras :

"Je n'avais pas très faim en fait…"

Pas non plus envie de passer du temps avec le reste de tes camarades, n'y même de supporter l'ambiance pesante de cette fin d'année de la grande salle.

Tu reportas ton attention sur le lac noir dont la surface était parfois troublée par quelques créatures qui remontait à la surface pour profiter des derniers rayons du soleil. Tu te passas la main dans les cheveux, écartant des mèches tombant devant ton visage avant de soupirer en remuant les pieds alors que la jeune fille s'installait à tes côtés.

Emily reprit alors la parole et ce qu'elle dit résonna en échos. Tu tournas une nouvelle fois ton regard vers elle, légèrement perdue avant d'avouer :

"Oui, c'est sûr… C'est étrange de penser qu'on est dans la même classe et qu'il y a des gens à qui on ne pense pas à parler !"

Un sourire sympathique fit son apparition alors que tu avouais :

"C'est bien parfois de regarder un peu au-delà de sa zone de confort, je trouve ! Et puis on risque d'en avoir besoin de cette unité !"

Tu faisais référence à ce qui était en train de se passer à Poudlard, mais également dans le monde des sorciers.

Soudain, un grand Plouf attira ton attention. Tu tournas immédiatement la tête en direction du bruit pour découvrir qu'Aizon venait de plonger dans l'eau et qu'il nageait à présent vers toi, agitant ses petites pattes sous l'eau pour se faufiler doucement vers la rive:

"Oh non !!!"

Tu tendis les mains pour l'accueillir avant de le sortir de l'eau en le tenant à bout de bras :

"Mais qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire de toi petit sacripant ! Je vais mettre des heures à te sécher !"

Le sourire de Cassandre me soulagea, j'avais peur d'avoir été maladroite en soulignant le fait que nous ne nous étions jamais adressé la parole. Après tout, nous étions tous différents, et certaines personnes auraient pu considérer cela commune attaque personnelle. Or, ce n'était pas mon cas, c'est pourquoi le ton amical de la jeune fille me fit sourire. A priori, je ne la dérangeais pas. C'est alors que, sortant une fois de plus de ma zone de confort, je tentais l'humour pour contrer l'atmosphère plutôt pesante dégagée par le lac noir, et tout ce qu'il représentait.

- En plus tu ratais quelque chose. Heureusement, je suis là maintenant !, dis-je en riant.

La jeune sorcière évoqua les récents évènements, ce qui me fit grimace. J'étais un peu perdue, bien qu'il me soit difficile de l'avouer, mais tout cela me faisait peur. Je n'étais pas née-moldue, donc je savais que je n'aurais pas de soucis à ce niveau-là. Mais j'étais inquiète pour mes camarades, et tout le reste. Qui savait si le ministère n'allait pas choisir d'écarter totalement toutes les personnes n'étant pas de sang pur, avec le temps ? Après tout, mon père était allé à Poudlard, mais il n'en était pas moins un né-moldu.

- C'est vrai...il va falloir se serrer les coudes ! Ça me fait froid dans le dos, tout ça. Enfin ce que j'en comprends.

Alors que je craignais que ma possible dernière discussion de l'année ne prenne une tournure triste et négative, un "plouf" me tira me ma réflexion. Tournant soudainement les yeux à la recherche de l'origine du bruit, c'est amusée que je découvrir le boursouflet de Cassandre avait sauté dans l'eau et nageait désormais dans sa direction, ce qui me fit sourire. J'espérais que Zien ne l'avait pas effrayé, mais je ne dis rien, me contentant de continuer à caresser celui-ci, sagement installé sur mes genoux. Tendant la main pour caresser la petite boule de poils trempée, je lançais, amusée.

- Il est vraiment mignon ! J'aurais bien aimé en avoir un, mais je crois qu'on ne peut avoir qu'un animal à Poudlard. Enfin en même temps, ce n'est pas un zoo. Il s'appelle comment ?

Un détail, si l'on pouvait appeler cela ainsi, attira soudain mon attention. Tous les boursouflets que j'avais vus à la Ménagerie Magique, et également lors de mon examen de défense contre les forces du mal de première année, étaient dans les tons roses ou violets, le plus extravagant que j'avais vu était d'un bleu violacé. Le sien était vert fluo. Piquée par ma curiosité, je demandais.

- Tu l'as eu où ? J'en ai jamais vu de vert, c'est très original !

La situation et la discussion avaient fait un tour par les évènements récents survenus à l'école. Mais heureusement, grâce à l'intervention propice et inespérée de ton animal de compagnie, cette dernière s'était désormais orientée sur quelques choses de beaucoup plus futile.

Tu posas le boursouflet trempé sur tes genoux, te trempant ainsi à ton tour avant de passer délicatement ta main dans sa fourrure pour tenter de "l'essorer" comme tu pouvais. Emily sembla d'ailleurs fortement intéressé par Aizon et tu eus un petit rire lorsqu'elle évoqua son côté mignon :

"Tu devrais demander aux garçons s'ils le trouvent si mignon que ça ! Tu risquerais de changer d'avis !"

Depuis ton altercation avec Jeffrey et Chems, tu avais enfin appris ce qui s'était passé dans le dortoir des garçons. Tout du moins, ce que l'on avait bien consentie à te raconter. Cela t'avait d'ailleurs permis de prendre une décision importante vis-à-vis du petit animal : Lui faire consulter un vétérinaire magique pour voir si le comportement du petit boursouflet était normal. Tu pouffas encore un peu avant de répondre :

"Il s'appelle Aizon ! Et ne te fis pas à son côté mignon, c'est un vrai bout en train ! Je le soupçonne d'ailleurs d'avoir fondé un club secret dans le but d'asseoir la toute-puissance des boursouflets sur notre monde !"

Tu avais dis ça en rigolant mais tout aussi bien, c'était la réalité. Aizon sortait beaucoup en ce moment durant la nuit et tu te demandais bien ce qu'il se tramait derrière toutes ses sorties nocturnes. Emily profita d'ailleurs de ce moment là pour caresser doucement la toison humide de l'animal :

"Je vais vraiment mettre des heures à le sécher ! Il a un joli poil, mais ça retient vraiment beaucoup l'eau c'est une horreur !"

Évoquer des choses aussi futiles que le fait de passer des heures à sécher ton compagnon était d'une certaine façon rafraîchissant. Ça permettait de ne pas penser aux sujets fâcheux, ou encore au lendemain !

Ta camarade de classe semblait pourtant toujours autant intriguée par le petit mâle reposant sur tes jambes et qui tremblait désormais comme une feuille sous l'effet de tes stimulations.

"Je l'ai acheté à la boutique d'animaux magiques il y a un an ! Mais il est rose normalement … Sauf que …"

Tu repensas à tes camarades masculins :

"Il a vraiment fait beaucoup de bêtises dans le dortoir des garçons et pour se venger, il l'ont coloré en vert …"

Tu continuais de caresser le boursouflet :

"Sauf que monsieur, et bien il aime bien cette couleur apparemment ! J'ai mis du temps à comprendre pourquoi il me mordillait, ou me griffait les mains quand il a recommencé à être rose ! J'ai demandé à mes parents une teinture spéciale pour animaux afin qu'il reste vert !"

Un peu snob, mais pourtant, c'était la réalité en attendant qu'il soit plus grand pour subir un traitement magique pour garder cette couleur définitive.

"Il est très narcissique, tu sais !"

Observer Cassandre essorer son boursouflet était plutôt amusant, la pauvre boule de poils était trempée, et semblait bien décidée à ne jamais sécher. Apparemment, il n’était pas très apprécié par la gent masculine mais je n’osais pas en demander davantage, de peur d’être indiscrète. Alors je me contentais de sourire et me tus, observant la surface calme du lac, qui ne l’était probablement pas tant que cela, quelques mètres plus bas. Penser au nombre de créatures étranges qui devaient y vivre me fit frissonner. Je ne m’y étais jamais baignée, il fallait dire que je n’en avais pas réellement eu l’occasion. Je ne venais que très rarement au bord du lac et la plupart du temps j’y étais seule, davantage pour me perdre dans mes pensées que pour faire des longueurs avec les strangulots. Me tirant de mes pensées, Cassandre me présenta son boursouflet, Aizon, et j’éclatais de rire lorsqu’elle me confia être persuadée qu’il avait fondé un club dans le but de voir les boursouflets régner sur le monde.

- Ahahah, j’aimerais bien voir ça ! Pourquoi pas, d’ailleurs ? Ils ne sont peut-être pas aussi intelligents que nous, mais notre intelligence ne nous suffit pas à prendre les bonnes décisions donc…ça se tente !

Tendant doucement la main pour caresser l’animal, je souris. J’espérais ne pas lui faire peur, je pense que ma camarade ne serait pas totalement ravie de le voir de nouveau faire trempette. Jaloux, Zien bondit de mes genoux en sifflant et s’éloigna. Je ris doucement, c’était bien la première fois qu’il se comportait ainsi.

- Ah, je crois que monsieur est jaloux. Puis, à son attention, je criais, toi aussi tu auras droit à une coloration un de ces jours, si tu es sage.

Imaginer mon chat roux devenir rose ou bleu me semblait totalement absurde, mais le résultat pourrait être amusant. Peut-être se prendrait-il pour un boursouflet ? On ne sait jamais ce qu’il peut se passer dans la tête d’un chat aussi joueur que Zien. Tandis que le chat s’éloignait, la brunette me raconta comment Aizon avait obtenu sa couleur verte…Me donnant au passage quelques informations sur l’histoire concernant les garçons. Les Poufsouffle pouvaient se montrer très joueurs, et ils avaient bien dû s’amuser en teignant la petite boule de poils rose en vert.

- Je vois, il est capricieux, narcissique et en plus d’embêter les garçons. Parfait. Avoue, c’est toi qui l’avais envoyé là-bas pour les espionner ?

Je m’étais toujours demandé ce que les garçons pouvaient bien faire dans leurs dortoirs. Nous n’y avions pas accès, et d’ailleurs, je n’avais même jamais essayé de m’y rendre. Je n’étais particulièrement proche d’aucun d’entre eux, je n’avais donc aucune raison d’être là-bas. Pensant à voix haute, je demandais, rougissant.

- Tu crois que des fois ils parlent de nous ? Je veux dire, quand ils sont entre garçons dans les dortoirs ?

Je n’avais jamais eu beaucoup d’amis garçons, et le seul avec qui j’avais réellement pris le temps de discuter était Ethan, qui m’avait sauvé d’une très mauvaise journée, d’ailleurs. Concernant les autres Poufsouffle, j’avais passé bien plus de temps avec les filles. C’était décidé, l’année prochaine, j’irais un peu plus vers les garçons. Pour être amis, je veux dire. Des petites griffes dans mon dos me ramenèrent à la réalité. A priori, Zien avait cessé de bouder car un instant plus tard, il était allongé sur le dos en ronronnant, réclamant des caresses. Tapotant l’eau de mes pieds, arrosant légèrement la jeune sorcière au passage, je m’interrogeais.

- Hé, dis. T’as déjà dit le calamar géant ? On m’a dit qu’il vivait dans le lac.

Désolée du retard...

Ta remarque sur l'association de boursoufflets que ton petit Aizon semblait avoir fondé fit sourire ta camarade qui eut la répartie de te proposer une petite réplique à cette remarque. Réplique qui t'arracha à ton tour un sourire alors que tu imaginais la chose :

"Un monde dirigé par les boursoufflets ! Je sais pas si c'est envisageable ou non !"

Sourire aux lèvres, tu observas la jeune fille, puis, le manège de son chat qui semblait visiblement jaloux du manque d'attention dont-il était l'objet. Le manège était intéressant, mais bien entendu, beaucoup moins que la discussion sous-jacente qui était en train de se préparer. Bien évidemment, après avoir écouté la petite histoire concernant les aventures et mésaventures d'Aizon, ta camarade ne put s'empêcher d'émettre la possibilité que c'était toi qui avais envoyé ton boursouflet dans le but d'avoir des informations sur ce qui se passait dans l'antre des garçons. Cette supposition te fit lever les yeux au ciel et pousser un long et profond soupir :

"Si seulement ! Je croyais qu'il était d'ordre public que j'étais secrètement fan des chaussettes sales de Franz ! Ou encore des caleçons puants de Jules !"

Tu roulas des yeux en émettant ses hypothèses avant de poursuivre :

"Et puis, il faut bien que je me renseigne pour savoir si Jeffrey est bien un jeune homme convenable pouvant convenir à notre camarade de classe ! Imagine qu'en fait ça soit un véritable pervers avec des problèmes psychiatriques ! Je ne voudrais surtout pas qu'il arrive quelque chose à Maddie !"

Tu rigolas de tes propres bêtises avant de laisser Aizon aller se rouler dans l'herbe pour se sécher tout seul. Un peu, plus de vert ne lui ferait pas de mal après tout ! La conversation de ce côté avait continué sur le sujet plus qu'intéressant qu'était les garçons. Ahhhh ! Les garçons ! Une véritable obsession pour la plupart des jeunes filles en fleurs que vous étiez ! L'adolescence n'était pas loin et forcément, on commençait à réfléchir à la question. Qu'est-ce que ça faisait d'embrasser un garçon ? Quel goût avaient leurs lèvres ? Est-ce qu'on se sentait en sécurité dans leurs bras ? Tout plein de choses qui forcément, te travaillait aussi un peu au fond :

"Je … Je pense !"

Ou pas en fait :

"Enfin … Je suis pas sûre ! Ils parlent beaucoup de quidditch à mon avis, mais bon … Des filles ? Je sais pas si t'as remarqué, mais ils ont pas l'air trop intéressés par les filles pour le moment !"

Pour le moment, mais au fond, tu étais certains que d'ici quelques temps, le dortoir des garçons regorgeraient de magazines en tout genre avec des sorcières dénudées dessus. Cette conversation te fit rougir et tu enfouis le bas de ton visage dans tes bras avant d'observer un peu mieux la surface du lac ou Emily avait évoqué l'idée du calamar géant. Tu secouas la tête négativement avant d'observer un peu mieux l'eau qui revenait doucement lisse :

"Hummm… N'empêche, je me demande si c'est agréable de se faire embrasser … Il faudrait peut-être qu'on demande à Maddie, tu ne crois pas ?"

Je ne pus m’empêcher d’éclater de rire lorsque ma camarade évoqué sa passion pour les chaussettes et caleçons des garçons. Lorsqu’elle poursuivit sur Jeffrey et sa possible personnalité de pervers, je fronçais les sourcils, dubitative. D’une part, j’avais totalement oublié que Maddie et lui étaient en couple, je ne m’occupais pas trop des histoires au sein de la maison, et d’autre part, cette enquête pouvait être intéressante. Après réflexion, je me souvenais d’avoir vu les deux amoureux dans la salle commune. Quelle chance ils avaient ! Embrasser quelqu’un me semblait pour l’instant tellement improbable. Je me demandais si cela m’arrivait un jour. Et soudain, je me mis à paniquer. Et si personne ne voulait jamais sortir avec moi ? Et si j’embrassais mal ? Bon, je devais me ressaisir si je ne voulais pas passer pour un bébé devant Cassandre. Sa voix me sortit de mes pensées angoissantes, et me rassura. En effet, j’aimais l’idée selon laquelle les garçons ne pensaient pas aux filles pour l’instant. C’était déjà un point positif : j’avais du temps devant moi. Mais j’allais devoir m’entraîner. Je sentis mes joues rougir, ceci ne me faisant que davantage rougir.

- Ah euh…tu crois ? Dis, tu crois que c’est normal qu’on n’ait jamais eu d’amoureux ? Enfin, peut-être que toi oui, mais moi non…Et Maddie est avec Jeffrey, alors… Mais c’est pas plus mal, s’ils s’intéressent au Quidditch…

Cassandre sembla lire dans mes pensées, ce qui me dérouta légèrement. J’étais si facile à cerner que cela ? J’étais un peu vexée. A moins que je n’interprète tout mal, et qu’elle ait simplement pensé à la même chose que moi, au même moment. Finalement, c’était également possible : une simple coïncidence. En tout cas, je devais m’en convaincre. Soudain, je me mis à m’imaginer embrasser les garçons de Poufsouffle. La jeune fille avait raison, je m’interrogeais également sur la sensation que cela devait procurer.

- Bonne idée ! Faudrait qu’on lui demande parce que je sais pas trop…Peut-être qu’ils bavent ? T’aimerais embrasser qui, dis-moi tout ?

Je fis un clin d’œil à Cassandre, dans l’espoir d’être dans la confidence. Pendant ce temps-là, je réfléchis moi aussi. Est-ce que c’est doux, des lèvres de garçons ? Soudain, une nouvelle inquiétude me vint à l’esprit. Mais cette fois, je ne pouvais pas la garder pour moi, et j’espérais que la brunette pourrait m’éclairer.

- J’ai déjà regardé des films moldus, et à chaque fois qu’ils s’embrassent, ils arrêtent pas de tourner leurs têtes dans tous les sens. Tu sais comment on sait dans quel sens on doit mettre la nôtre ?

Mes joues étaient à présent écarlates, je n'avais jamais encore évoqué ce sujet avec personne. J'étais contente de pouvoir en parler avec quelqu'un, et Cassandre semblait être sur la même longueur d'ondes que moi à ce niveau. Au moins, je n'étais pas seule avec mes inquiétudes. J'espérais simplement qu'elle ne répéterait rien de cette conversation aux autres filles. Ni même pire, aux garçons. J'étais parvenue à me confier un peu, mais une fuite risquerait de me faire me refermer comme une huître.

Le sujet semblait te tracasser autant qu'il semblait avoir de l'importance cachée pour ta camarade. L'idée de parler un peu de tes rapports personnels avec les garçons sembla cependant te déranger, aussi, lorsque la jeune fille demanda sans vraiment de détour si tu avais déjà eut un amoureux, tu rougis fortement avant de secouer négativement la tête en balbutiant :

"Euh … Non pas vraiment …"

Puis, te reprenant, tu secouas une nouvelle fois négativement la tête avant de reprendre la parole pour rassurer ta camarade de classe :

"Je … Je crois que ça n'a pas vraiment d'importance ! Enfin, je veux dire, il n'y a rien d'anormal à ne pas avoir d'amoureux à notre âge ! Regarde autour de nous ! Dans la maison au final, il n'y a pas beaucoup de couples dans les gens de notre année … Bon bien sûr il y a des exceptions…"

Tu faisais référence à Elwing qui était connus pour changer d'amoureux comme de chaussettes, mais bon, ça s'était une autre histoire. Tu te grattas la gorge avant de reprendre la parole :

"Je pense que le plus important, c'est de prendre son temps !"

Vous n'aviez que treize ans et encore toute la vie devant vous. Cela ne servait à rien de se presser pour faire des bêtises en soit.
Au fond de toi, cependant, une petite voix ne pouvait s'empêcher de te répéter qu'il y avait quand même un garçon avec lequel tu aurais bien aimé passer un peu plus de temps. Rougissant une nouvelle fois à cette simple pensée, tu secouas une nouvelle fois la tête avant d'écouter ta camarade et de faire immédiatement la grimace en imaginant de la bave d'un garçon dans ta bouche :

"Beuuhhhh ! C'est dégoûtant !"

Non ! Partager ta bave avec un autre n'était définitivement pas quelque chose qui était au programme pour l'instant. Tu étais sans doute trop jeune pour te faire à cette idée. En tout cas Emily ce montrer assez curieuse quant à tes préférences en terme de garçon et tu baissas un peu le regard en avouant timidement :

"Il n'est pas dans notre maison de toute façon, donc tu ne le connais sans doute pas !"

Et puis c'était mieux ainsi. Le garçon auquel tu pensais été plus âgé que toi et dans une maison qui était l'opposé de poufsouffle ! Inutile de faire parler les gens inutilement ! Surtout que vous ne vous parliez plus trop dernièrement.

"Tu le gardes pour toi d'accord ! Je ne veux pas que les autres le sachent !"

À la nouvelle question de ta camarade, tu secouas négativement la tête. Tu n'avais pas encore eu la chance de pouvoir voir un film moldu, mais la question que souleva l'autre poufsouffle te laissas pensive. Tu n'en avais tout simplement aucune idée et tu affichas bien évidemment une moue en conséquence de cela.

"Franchement, j'en sais rien !!! Je pense que le moment venu, ça vient naturellement… En tout cas j'espère sinon c'est galère !"

Oui ! C'était vraiment la galère ! Mais la encore, vous aviez le temps. Ton regard se perdit vers l'horizon une nouvelle fois. Il devait être tard à présent et tu te tournas vers ta camarade :

"On devrait rentrer, je crois ! Il est tard et le repas ne va pas tarder à être servi ! Ça serait vraiment dommage de rater la victoire de serpentard …"

Tu fis la grimace en évoquant cela.

Un soupir de soulagement s'échappa de mes lèvres tandis que Cassandre me rassura sur le fait de ne jamais avoir eu d'amoureux. Je n'avais donc rien de bizarre ni d'anormal, ce qui était un bon point. Mon visage retrouva son sourire, tandis que je songeais aux paroles de ma camarade. A bien y réfléchir, elle avait plutôt raison. Haussant les épaules, je suggérais :

- Peut-être que je n'en aurai jamais. Certains garçons sont mignons, mais...je ne leur parle pas trop. Mais c'est vrai qu'c'est un peu rare ici, les filles de notre âge en couple..

Prendre son temps...moui, enfin je ne savais pas trop. Je n'étais pas sûre que juste avoir un amoureux nécessite du temps. D'un autre côté, aimer quelqu'un, c'était prendre le risque d'avoir mal au cœur. Parce qu'il n'y avait pas besoin d'avoir une expérience de plusieurs années pour savoir que les garçons n'étaient pas toujours très tendres avec les filles. En tout cas, c'était ce que j'avais entendu dire. Tandis que je m'imaginais aux côtés d'un garçon, je remarquais que les joues de la Poufsouffle s'étaient empourprées. Intéressant, peut-être s'imaginait-elle elle aussi ce que cela pourrait faire, d'avoir un amoureux. Et elle cracha le morceau. Enfin, une partie du morceau. Alors il y avait bien quelqu'un dans ses pensées, mais qui ? Je ne le connaissais sûrement pas...quelqu'un de plus vieux ? J'avais l'impression de connaître tous les élèves de deuxième année, au moins de nom et de vue.

- P't'être que je le connais. Tu peux me le dire, promis juré je ne dirai rien.

Avant même que je n'ai pu rajouter quoi que ce soit, Cassandre me demanda de ne pas en parler. Je fis mine de fermer ma bouche, et de jeter la clé. Je serai muette comme une tombe. J'aimais connaître des choses sur les gens, mais j'aimais beaucoup moins les raconter. Là-dessus, je n'étais pas très amusante en soirée pyjama. Ma camarade confirma indirectement ne pas vouloir s'étendre sur le sujet. En effet, l'heure tournait, ce qui signifiait que le repas approchait. Cette pensée fit gargouiller mon estomac, qui ne s'était jusque-là pas manifesté.

- Oh je n'avais pas vu l'heure ! Tu as raison, allons-y...je meurs de faim !

Je me levais et renfilais mes chaussures, sans prendre la peine de me sécher. Zien était de retour à mes pieds, ronronnant en comprenant que le moment de manger était arrivé. Tandis que nous marchions vers le château, Cassandre ironisa sur la victoire des Serpentard. Je fis mine de répondre avant de répondre, une moue ayant pris place sur mes lèvres.

- Génial, je ne raterais ça pour rien au monde. C'est pas juste, c'est nous qui méritions de gagner !

L'année était terminée. L'an prochain, nous gagnerions la coupe, elle serait à nous. Enfin, si je parvenais à m'en sortir avec mes nouveaux cours. Plusieurs matières me semblaient être peu intéressantes, mais j'étais pressée de reprendre certains cours. Nous y arriverions. Dans un an, jour pour jour, la grande salle serait décorée aux couleurs de notre maison, Poufsouffle.

Et après 3 mois de retard ainsi que mes excuses, c'est ainsi que se termine le rp.