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16 juil. 2019, 01:15
Le Vertige du printemps
w/ @Ulysse Mage
Mars.


Pour la première fois depuis deux longues et interminables semaines, elle avait eu le plaisir d'accueillir contre sa peau blême et frémissante une brise de vent éphémère. Dieu, que c'était doux. Alaska s'était perdue, le temps de quelques minutes, à sa contemplation du monde extérieur. Les feuilles d'arbre effectuaient des danses sensuelles lorsque le vent se levait et venait les caresser avec une douceur infinie. Un seul spectacle pouvait offrir au monde un tel chef d'oeuvre : le printemps. Mais le plus beau restait la vision de ces fleurs qui s'affaissait, s'écrasait misérablement contre l'herbe lorsqu'un élève avait le malheur de poser son immonde chaussure dessus. Elle était fascinée par tout, et par pas grand-chose à la fois. Sans même sans rendre réellement compte, la gamine avait repris sa marche, et peu à peu, l'ennui s'était de nouveau infiltré par tous les pores de sa peau pour bientôt l'étreindre brutalement. 

Ses journées, en ce moment, étaient comparables à un immense trou noir, au néant. Rien ne les égayait, et rien n'arrivait à retenir l'attention de la jeune fille plus de cinq pauvres minutes. Alors, chaque jour, elle essayait de se rappeler ses multiples rencontres pour tenter vainement de ne pas sombrer dans des pensées bien sombres. Tête baissée, la brune avançait, bousculant par moments d'idiotes personnes qui pestaient à son encontre, sans pour autant qu'elle ne daigne sortir de ses rêveries. Encore une fois, elle avait bousculé une, ou un inconnu. Son corps avait vacillé vers la droite, sans plus. Elle avait toujours eu cette capacité à faire peu attention aux personnes autour d'elle. Ils étaient tous insignifiants, ennuyants. Elle avait, aussi, toujours eu cette capacité à fuir les regards malveillants, ces regards qu'elle détestait tant. Sa posture l'enfermait dans un semblant de bulle qu'elle pensait protectrice, mais qui, en réalité, s'éclatait au moindre obstacle. Alaska l'avait entendu, cette voix qui lui était apparue désagréable. Mais ce fut le regard insistant sur sa personne qui l'avait extirpé de son cocon intérieur. 

- Quoi ?! La gamine avait craché ce mot avec tout le dédain dont elle était capable tandis que ses yeux remontaient lentement vers son fameux interlocuteur. Elle était prête à brandir sa baguette à tout moment, et "Petrificus Totalus" fut le premier sortilège auquel elle pensa : l'écossaise avait déjà son incantation en bouche, ainsi que sa gestuelle. Pourriez-vous aller vous faire.. Brusquement, sa voix s'était évanouie, comme emportée par la petite brise qui passait, à ce moment précis. Lui ? Pourquoi lui ? Que faisait-il ici ?

Un silence de plomb était tombé. Aucun des deux ne parlait,  la surprise lui en empêchait, mais aussi parce qu'elle ne le souhaitait pas pour le moment. Étrange mélange. Sur son visage fin et creusé par la fatigue, dormir était une perte de temps, apparaissait un air perpétuellement ennuyé. Pourtant, au fin fond de son être, Alaska avait senti son cœur se gonfler d'un bien-être inconnu, et passer dans ses veines une vague de soulagement. Depuis combien de temps ne l'avait-elle pas vu ? Était-il aussi content de la voir ? Qu'est-ce qu'il ressentait ? 

En glissant je viens, en rusant je vaincs, le sommet j'atteins !
Septième année RP

27 août 2019, 19:28
Le Vertige du printemps
Depuis ce merveilleux jour de novembre, je vivais dans un cocon. Pas réellement un cocon de chenille que l'on pouvait toucher, mais une sorte de cocon invisible, qui me protégeait de tout ce qui m'entourait. Une sorte de bulle à l'intérieur de laquelle j'étais enfermé, qui me coupait du reste du monde. Une bulle qui m'enfermait dans de l'euphorie, de la joie et de la bonne humeur. Il n'y avait pas un seul jour où je me levais en me disant "Ma vie est nulle", car je voyais tout en rose. On me bousculait ? Tant pis, la personne n'avait pas fait exprès. On m'insultait ? L'élève était le plus gros crétin du monde, il ne comprenait pas que la vie était belle. J'avais une mauvaise note ? Tant pis, une mauvaise note n'a jamais tué personne. Personne, pas même mes amis, ne comprenait ce qui me prenait. Pourtant, moi, je savais.

C'était cette fille, là, la Serpentard de la tour, qui m'avait rendu comme ça. Je ne savais d'elle que son nom, sa maison, et la couleur de ses yeux. Et pourtant, j'avais l'impression de la connaître, à force de penser à elle. Elle habitait mes pensées, mes rêves et ma vie sans que je ne l'ai recroisée depuis notre rencontre, cette nuit magnifique. Au début, je me demandais ce qu'il m'arrivait. Etais-je devenu fou ? Pourquoi est-ce qu'une fille me faisait cet effet-là, alors que je ne la connaissais à peine ? La réponse à mes questions avait fini par éclater : j'étais amoureux d'elle. Avant, je n'avais jamais vraiment aimé une fille comme ça, je leur faisais du charme, et ça s'arrêtait là. Alaska, la jolie Serpentard, avait été une nouvelle expérience dans ma vie. Et la bulle dans laquelle mon amour m'avait enfermé était un cocon, un cocon de chenille invisible. Avant notre rencontre, j'étais une chenille. A présent, j'étais enfermé dans ce cocon. A notre prochaine rencontre, je me transformerais en papillon.

Cette pensée était certes très stupide, elle me réconfortait et me donnait envie de sourire à mon pire ennemi - je n'en avais pas, d'ailleurs. Elle m'accompagnait partout, et, je pensais encore à Alaska sur le chemin du Parc. Je marchais, seul, enfermé dans ma bulle. J'aurais dût être dans la tour de Gryffondor, en train de faire mes devoirs, mais je m'en fichais réellement. En fait, je me fichais de tout ce qui m'entourait. Les yeux vers le ciel, un sourire béat collé aux lèvres, je ne faisais pas attention aux élèves qui marchaient en contresens. J'en bousculais plusieurs, mais ne fis pas attention à leurs remarques.

J'aurais put continuer à fixer le ciel éternellement, sans poser les yeux sur les autres, mais je ne le fis pas. Alors que je heurtais quelqu'un pour une énième fois, je baissais le regard vers la fille qui commençait déjà à s'énerver. Et je me figeais, la bouche ouverte pour répliquer quelque chose.

C'était une fille aux cheveux longs et sombres. Une Serpentard, qui semblait plus âgée que moi. Elle aurait put ressembler à toutes les autres filles qui défilaient dans le Parc, mais je la reconnus. Ses yeux étaient d'un vert magnifique, et ils ne pouvaient appartenir qu'à une seule personne. Alaska. Je sentis mon coeur battre si fort dans ma poitrine que je crus que ma cage thoracique lâcherait, cassée à force de se prendre des coups. Je sentis mes joues rougir sous le coup de l'émotion, mais j'essayais promptement de cacher ma gêne.

Je vis qu'elle aussi semblait aussi gênée que moi, et un lourd silence s'installa. Je ne savais pas comment le rompre. Que dire ? Je passais mécaniquement la main dans ma tignasse détachée - pour une fois qu'elle n'était pas attachée en queue de cheval - et ouvris la bouche. Il fallait que je trouve quelque chose à dire, sinon, Alaska partirait sans me parler. La seule chose que je trouvais à dire fut :

"Salut, Alaska."

Ce que je pouvais être stupide, à la regarder comme ça et à lui parler d'une voix hésitante qui n'était pas ma voix habituelle. J'ajoutais timidement :

"Quoi d'neuf depuis l'autre jour ?"

Un génie sommeille en moi. Malheureusement, il dort tout le temps !
"He was an angel craving chaos. He was a demon seeking peace."

01 sept. 2019, 16:44
Le Vertige du printemps
Yeux plissés, tête de nouveau penchée, elle songeait. Quoi de neuf... Qu'était-elle devenue, mis à part pathétiquement seule ? 

- Pas grand chose. Je suis restée avec ma demie-soeur Elfia pendant un temps. Après elle est partie, et je ne lui adresse plus la parole. Son corps s'était raidi à ses propres paroles. La brune avait indéniablement souffert du départ de son ancienne amie, si l'on pouvait l'appeler ainsi. C'était toujours un membre officiel de sa famille, mais ce n'était plus son amie, pas après ce qu'il c'était passé. Et maintenant je suis toute seule, en éternelle quête de distraction. Disait-elle, comme pour justifier la raison de sa sortie dans le parc aujourd'hui. Il était vrai que la plupart de ces rares sorties étaient consacrées à la recherche de partenaire de jeux, d'élèves plus ou moins étranges, voire même déséquilibrés, qui pourraient lui servir de distraction le temps d'une après-midi tout au plus. Tu tombes à pic Ulysse ! Ses doigts, toujours enroulés autour de cette fine mèche de cheveux, tirèrent plus fort sur celle-ci. Et toi alors ? Tu sais, ça fait longtemps qu'on s'est pas vu. Dans son constat résonnait une colère vainement dissimulée. Le goût amer de la déception s'était fait ressentir lorsque qu'Alaska recula de quelques pas. 

Depuis Elfia, le monde lui était apparu fade et inintéressant. Elle avait été la meilleure chose qui lui soit arrivée. Du moins, elle s'en était fermement persuadée. Elle avait créait un vide en elle. De profondes cernes creusaient le contour de ses yeux et gâchaient son doux visage, et sa maigreur était évidente. Elle n'allait pas mieux, elle n'était plus jolie désormais. Plus aucun sourire n'égayait son visage, et plus aucune lueur d'amusement n'était visible. Seulement une colère sourde et un dégoût grandissant.

- Pourquoi est-ce que t'es pas revenue me voir Ulysse ? Qu'elle avait alors dit, lèvres pincées. J'y suis retournée, je t'ai attendu. La gamine avait subitement relevé la tête afin de planter son regard dans le sien. Puis, elle lui attrapa  délicatement la main, faisant glisser alors ses doigts sur sa paume pour trouver une prise. Sans plus de mot, elle avait tourné les talons pour s'enfoncer dans le parc. Son but était simple cette fois : trouver un lieu empli de végétation pour rester dans le calme et la tranquillité. Ses bras entourant sa propre poitrine, un sourire mystérieux illuminait désormais son visage. Elle s'était mise à trottiner, marmonnant quelques paroles d'une chanson qu'elle avait probablement dû entendre il y a quelques temps. Alaska saluait quiconque se retournant vers elle pour mieux observer leur réaction. En présence du garçon, elle était comme changée. Son appréhension du regard des autres s'était envolé, emportant avec lui sa timidité. Elle était elle-même, sans avoir à prouver quoi que ce soit, sans avoir à rendre des comptes à qui que ce soit. 

En glissant je viens, en rusant je vaincs, le sommet j'atteins !
Septième année RP

08 sept. 2019, 19:13
Le Vertige du printemps
Mon regard dévia du visage d'Alaska pour empêcher ses yeux de m'hypnotiser encore une fois. Malgré mon estomac qui ne cessait de faire des cabrioles dans mon ventre, je me sentais agréablement bien. C'était fou de voir à quel point la seule compagnie de la jolie Serpentard repoussait mes tracas et ma solitude. Je buvais plus que j'écoutais ses paroles, un grand sourire aux lèvres. Je ne faisais presque pas attention à ce qu'elle me disait, au final. Sa demi soeur Elfia l'avait laissée tomber, puis elle s'était retrouvée seule, en quête de distraction ? Je tombais à pic ? Cette remarque agrandit mon sourire - si c'était encore possible.

Mais, soudain, le charme se rompit. Alaska me demanda ce qu'il y avait de neuf dans ma vie, mais dans sa voix pointait une colère sourde qui me fit culpabiliser. Ce qu'il y avait de nouveau dans ma vie ? Pleins de choses, pleins de rencontres et d'amitiés. Pourtant, aucunes de mes aventures ne me semblait digne d'être relater à la fille la plus intéressante de la terre. Ma vie était inintéressante et morne par rapport aux moments passés avec elle. Pourtant, malgré la colère d'Alaska, il fallait que je lui réponde. Que j'arrive à retrouver l'usage de la parole, que je parvienne à aligner quelques mots à la suite.

"Je... j'ai rencontré Isaac Avery, et c'est devenu mon meilleur ami. On a été attaqué par le Saule Cogneur, mais j'ai réussi à nous en sortir !"

J'eus un sourire fier. Même si le fait que je mentais à propos de ma mésaventure avec le saule, je ne ressentais aucune gêne : je voulais qu'Alaska me croit fort, intelligent, courageux. Je voulais qu'elle me complimente.

"Et puis... je me suis disputé avec Taylor, tu sais, ma meilleure amie. Mais on s'est réconcilié. C'était pas très grave, j'ai compris pourquoi elle avait pleuré."

A ces paroles, une vague de culpabilité m'avait envahi. Ce jour-là, j'avais été odieux avec Taylor, et celle-ci avait eu raison sur toute la ligne. Mais heureusement, cette histoire était du passé, et la Gryffondor et moi étions de plus en plus proches. Je repensais quand même aux paroles qu'elle avait hurlé, notamment celles sur Alaska, qu'elle avait appelée "ta petite Serpentard". Cela, je ne lui avais toujours pas pardonné. Je relevais les yeux vers la jeune fille qui me faisait face, et celle-ci posa la seule question à laquelle je ne voulais pas répondre.

"Pourquoi est-ce que t'es pas revenue me voir Ulysse ? J'y suis retournée, je t'ai attendu."
"Parce que..." murmurais-je.

La vérité, c'était que je n'en savais rien. Cette fille m'avait envoûté comme personne ne l'avait fait avant, et j'avais eu peur de la revoir, malgré mon désir puissant de croiser à nouveau son regard. Mes joues prirent une teinte cerise lorsque le même regard que j'avais espéré recroiser se planta dans le mien. Je sentis une petite main m'attraper doucement la mienne, et je compris que c'était Alaska. Une sorte de vague me traversa, me réchauffant tout le corps. La suite échappa complètement à mon contrôle, et je me laissais guidé par la jolie Serpy.

Elle m'entraîna plus loin, à un endroit où les élèves ne se risquaient plus. Les arbres étaient les maîtres des lieux. D'habitude, j'aurais eu peur de me trouver ici, mais les rayons du soleil filtrés par les branches des arbres et la présence même d'Alaska m'empêchaient de ressentir la moindre petite frayeur. Une fois que nous nous fûmes arrêté, je ne sus quoi faire. Mes doigts dans la main de la jeune fille étaient moites et glissants, et pourtant je ne voulais pas que ce contact s'arrête un jour.

En fait, j'aurais voulu que ce moment soit éternel.

"Je..." marmonnais-je faiblement, avant de comprendre que je n'avais rien à dire.

Mon coeur battait de plus en plus vite dans ma poitrine, si fort que j'avais l'impression que mes côtes allaient exploser.

Un génie sommeille en moi. Malheureusement, il dort tout le temps !
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09 sept. 2019, 19:52
Le Vertige du printemps
Les explications d'Ulysse avaient eu le même impact que des dizaines de litres de larmes coulant sur sa peau fragile. Elle tentait d'écouter son monologue, pourtant, Alaska semblait distraite. Le regard rivé au sol, qui, soudainement était devenu très intéressant, les poings serrés, un rire lui avait échappé. Un rire qui n'était en rien associable à de la joie ou de l'amusement. Il résonnait comme du mépris. 

- Ferme-là tu veux. Avait lâché la gamine dans un soupir exagéré et lourd de sens. La brune s'était renfermée. Sur ses traits, de la colère. Dans son regard, un dégoût évident. À cet instant, son interlocuteur était semblable à toutes ces personnes insignifiantes qui lui avaient donné, un jour au l'autre, des excuses ou des explications minables, qui n'avaient aucun sens à ses yeux. T'es devenue... Sa phrase était restée en suspens pendant quelques longues et interminables secondes. Alaska cherchait le mot juste, sans réellement y parvenir ...comme eux. Et moi j'veux pas que tu deviennes comme eux Ulysse. Marmonnait la gamine, le visage baissé, les joues rougies d'un mélange de colère et de honte.

- J'avais besoin de toi ! Un cri désespéré. Profondément désespéré. Voilà ce qui avait quitté ses lèvres, dont les extrémités finirent par se courber en un sourire ironique. Diverses émotions se bousculaient dans son être, et bientôt, un feu d'artifice se créerait. Mais pendant que j'avais besoin de toi, tu faisais "mumuse" avec ton petit Isaac et ta petite Taylor. Avait-elle craché froidement, une fois le silence retombé. La gamine sortait son arme la plus efficace, mais aussi la plus infâme : la méchanceté. Pour se défendre et se protéger des blessures extérieures, elle crachait son venin. Au centre de ce système de défense, la vérité trônait tout de même. Mauvaise, fêlée, voilà ce qu'elle était. Rien de plus, ni de moins. 

Les questions sans réponses, elle commençait a en avoir sa dose, et c'était sûrement celle de trop. Son regard ressemblait à celui d'une gamine effrayé et perdue. Elle l'était, après tout. Effrayée devant tant de sentiment encore inconnu et perdu face à ce garçon qu'elle connaissait à peine, pour son plus grand malheur. Elle avait jeter un bref coup d’œil vers lui, pour dévisager ce brun qui autrefois l'avait intéressé plus que de raison. Mais, à l'heure actuelle, elle ne voyait plus qu'un étranger, qui, à ses yeux, était devenue aussi inintéressante que les autres. Elle en avait même oublié le moment qu'ils avaient partagé dans la Tour d'Astronomie, lorsqu'ils avaient contemplé les étoiles, et parlé toute la nuit. 

Comment avait-il osé l'abandonner ? Pourquoi il n'était pas revenu ? Qui était-il, à la fin ? 

Alaska lui en voulait, lui reprochant alors ce qu'elle reprochait à d'autres, parce qu'elle avait besoin de savoir, besoin de comprendre. Avant qu'elle n'explose pour de bon. 

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Septième année RP

09 sept. 2019, 20:59
Le Vertige du printemps
Alors que mon coeur battait la chamade et que mon rêve le plus fou venait de se réaliser - rêve qui n'était pas tellement fou puisque revoir une personne n'était pas très compliqué - quelque chose vint gâcher ma joie et ma bonne humeur vis à vis de ce merveilleux moment. Alors que je voulais lui parler gentiment, la complimenter, elle avait soupiré que je devais la fermer. Ses quelques mots prononcés d'une voix lasse et furieuse me heurtèrent comme on heurte un mur particulièrement dur, et mon souffle se coupa d'un coup. Je fixais la Serpentard avec des yeux ronds, croyant qu'elle rigolait, mais toute trace de gentillesse avait disparu de son visage. Elle semblait être en colère, et mon coeur s'arrêta immédiatement de palpiter ; j'étais horriblement déçu et vexé par sa réaction que j'en eus les larmes aux yeux.

Elle ne voulait pas que je devienne comme eux. Mais comment ? Je ne savais pas qui étaient ces "eux". Mais, au final, je n'avais pas envie de le savoir. J'étais en colère. Pas en colère contre elle, elle avait raison d'être furieuse contre moi. Je l'avais abandonnée lâchement sans revenir une seule fois, sans lui adresser une seule fois la parole. La déception et les regrets m'envahirent, et je ressentis comme une sorte de creux dans mon ventre, à la place de ma joie de tout à l'heure. Mes minables explications à propos de mon absence l'avaient vexée et, à présent, toute la magie de nos retrouvaille s'était envolée, remplacée par un silence lourd et gênant.

"J'avais besoin de toi ! Mais pendant que j'avais besoin de toi, tu faisais "mumuse" avec ton petit Isaac et ta petite Taylor."

Que dire ? La douleur sourde que je ressentais faisait pression sur mes cordes vocales, et il me semblait impossible de parler. Je restais sans voix, à fixer Alaska en réfléchissant à toute vitesse. Je savais qu'il fallait que je m'excuse, mais un "désolé" ne suffirait pas à rendre son sourire à Alaska. Il lui fallait de véritables excuses, avec les explications de mon silence prolongé. Mais pour cela, il aurait fallu dire un tas de choses, que je n'avais aucune envie de dire. Par exemple, que j'étais complètement dingue d'elle et de ses yeux. Ou encore que j'avais eu peur de la voir. Peur d'elle. Mais j'avais été stupide, sans aucunes doutes, et il me fallait réparer mon erreur avant que je ne perde définitivement Alaska. Mais lui avouer la vérité me semblait impossible.

"Je suis désolé, Alaska ! Vraiment. Mais... je ne pouvais pas, je... en fait..."

Je lançais à la jeune fille un regard suppliant. Voilà, je m'embrouillais. Voilà, je bégayais. Alaska allait me dire que j'étais comme "eux" et qu'elle me détestait. Puis elle partirait, me laissant seul avec mon amour désespéré et déçu. Je serrais les dents.

"Tu m'en veux vraiment ?" demandais-je pour gagner du temps.

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16 sept. 2019, 17:17
Le Vertige du printemps
- Tu m'écœures. Avait-elle craché, une fois le silence retombé. Tu me donnes envie de vomir. A chaque nouveau mot, Alaska intensifiait sa voix pour qu'elle en devienne des plus glaciales. Aussi glaciale que le lac gelé en plein moins de décembre. Elle se faisait un plaisir de jouer avec les nerfs d'Ulysse, afin d'observer chacune de ses réactions, pour voir quand ce dernier allait enfin craquer. Pour une raison inconnue, la jeune fille s'était toujours intéressé à cet part de colère chez le garçon, qui aujourd'hui lui faisait face. Ou du moins, elle s'était toujours intéressé à sa part de folie. Car oui, chez les personnes qui l'entouraient, certains de leurs secrets et de leurs mauvais côtés l'intéressaient réellement. Lorsque le démon sortirait, elle voulait être au première loge. 

Si la jeune fille était aussi cassante dans ses propos, c'est aussi parce qu'elle voulait qu'il ait autant de peine que lorsqu'elle avait gravit la tour d'Astronomie chaque soir, dans l'espoir de le revoir. Elle voulait qu'il se mette à genoux pour implorer son pardon, qu'il lui obéisse au doigt et à l’œil. Elle voulait être la marionnettiste, et lui le pantin. 

- Si je t'en veux ? avait-elle reformulé en affichant un sourire narquois. Je sais pas trop... ça reste à voir. marmonna-t-elle, non sans afficher un air malicieux. Alors la brune, d'un geste vif et dénué de douceur, avait prit entre ses doigts, à premières vus délicats, une mèche de cheveux appartenant au garçon. Ses cheveux longs étaient facilement maniables, et Alaska joua avec. Les joues en feu, son attention s'était maintenant reporté sur son visage, qu'elle semblait détailler minutieusement. Tout lui semblait intéressant en apparence, ou du moins, tout attirait son attention. Ses lèvres, son nez, ses sourcils, ses yeux, ses joues... Soudain sa main droite s'était élevée jusqu'au visage de son interlocuteur et de ses doigts s'était mise à caresser sa peau, retraçant les contours de sa mâchoire avec une infime délicatesse. Sa peau était agréable. Douce et délicate, presque intrigante. Elle aurait pu la toucher, l'observer pendant des heures. Seulement, elle avait bien vite détaché ses doigts lorsque le silence était à nouveau retombé. He ? Tu penses à quoi ? 

- Tu sais.. Sa phrase était restée en suspend, le temps que la gamine enroule ses bras autour du cou de son curieux ami. Les lèvres à quelques centimètres à peine de son oreille, elle avait murmuré. ... je crois que j'suis folle de toi. La seconde d'après, Alaska avait laissé échapper un rire. Son rire, bien que drôlement mélodieux, l'avait secrètement terrifié. Elle ne put s'empêcher de lever les yeux au ciel face à autant de ridicule. La brune n'avait pas daigné bouger, toujours suspendu au cou de son camarade du jour. Le menton sur son épaule, elle susurrait, encore. C'est pour ça que je suis en colère contre toi, parce que si tu étais venue me voir plus souvent, j'aurai pas mit tout ce temps à te l'avouer. Une fois son aveu déballée, elle s'était enfin reculée non sans se départir de son éternelle sourire plus ou moins adorable.  

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Septième année RP

24 sept. 2019, 23:24
Le Vertige du printemps
Les mots prononcés par Alaska me firent l'effet de coups de poignard en plein coeur. Chaque fois qu'elle me critiquait, chaque fois qu'elle m'insultait, j'avais l'impression que la bulle que sa rencontre avait créer en moi et qui me protégeait de tout se cassait, s'effilochait. J'avais mal de voir à quel point cette fille obsédante et magnifique pouvait être aussi cruelle et perfide. Je me dégoûtais presque de l'aimer de cette façon, à présent. J'avais l'impression d'avoir été trahie par quelqu'un de très proche, que je connaissais depuis longtemps. Mes joues me brûlaient comme si j'avais prit un violent coup de soleil, et mes yeux me piquaient désagréablement. Des larmes perlaient au bout de mes cils, mais je les retenais à grand peine en me convaincant qu'elle blaguait. Elle voulait juste rire, jouer avec mes sentiments. Elle n'était pas sincère, elle ne pouvait pas être sincère, en disant que je la dégoûtais.

"Si je t'en veux ? Je sais pas trop... ça reste à voir."

Ça reste à voir. Comme si le fait qu'elle m'en veuille ne dépendait que de son bon vouloir. Elle jouait avec mes sentiments, avec mon coeur qui battait à tout rompre depuis toute à l'heure. Elle s'amusait en me voyant souffrir. Tout à coup, j'eus peur qu'elle ait découvert ce que je tentais de me cacher à moi-même. J'eus peur qu'elle ne découvre mes joues pourpres, mes doigts tremblants, mon coeur battant. Et si elle avait compris depuis longtemps qu'elle m'obsédait ? Et si elle utilisait cela pour me blesser, me blesser encore plus profondément que quiconque d'autre ne pouvait le faire ? A cet instant-là, je compris les gens qui prétendaient que l'amour était une faiblesse. On pouvait s'en servir pour faire encore plus mal que la haine. Je levais mes yeux tristes vers Alaska, et vit son petit air malicieux et son sourire suffisant.

"Tu es vraiment méchante, je ne t'imaginais pas comme ça." murmurais-je d'une voix légèrement tremblante.

J'aurais voulu lui faire aussi mal qu'elle me l'avait fait, mais je ne me sentais pas capable d'être méchant en cet instant. Je sentis soudain des doigts fins et délicats se refermer sur l'une de mes mèches qui pendait tristement le long de ma joue, et j'écarquillais les yeux. Alaska joua avec en me fixant de son regard mystérieux et impénétrable, les joues rouges. J'étais tellement abasourdi par ce geste imprévu que je me laissais faire. Tout à coup, sa main droite rejoignit la gauche et commença à me caresser le visage. J'entrouvris la bouche et rougis plus violemment que jamais. Le contact de sa main était doux, agréable, et j'eus envie que jamais ce moment ne s'arrête, que jamais la réalité ne revienne. Toute ma colère et ma tristesse était oubliées, chassées par un sentiment de bonheur intense. Alaska Cross me caressait le visage, qu'est-ce qui aurait été plus important ?

Comme dans un rêve, elle m'avoua alors qu'elle était folle de moi et que c'était pour cela qu'elle était en colère. Mon coeur battit plus fort et plus vite que jamais, comme s'il avait voulu sorti d'entre mes côtes et rejoindre Alaska. Je n'en croyais pas les oreilles. Alors, après tout ce temps à espérer et à rêver secrètement, je découvrais que la fille qui habitait mes pensées m'aimait ? Tout cela ressemblait tellement à un conte de fée que je crus que je rêvais éveillé. Mais non, tout ceci était bien réel. La main d'Alaska glissait toujours sur mon visage, et elle me disait qu'elle m'aimait.

"C'est vrai ?" murmurais-je inutilement, sachant que même la fille la plus vile de la Terre ne mentirait pas sur ce sujet.

Tout mon être frémissait de bonheur. C'était le meilleur jour de ma vie.

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04 oct. 2019, 15:33
Le Vertige du printemps
Elle avait toujours eu ce fâcheux sourire angoissant, bien trop exagéré sur son visage marqué par la fatigue. Son cœur battait la chamade, son dos s'humidifiait, anxieuse elle était. La présence d'Ulysse la perturbait. Elle était à la fois heureuse, et à la fois inquiète. Évidemment contrainte par ces émotions et cette charge de stress, Alaska devenait étrange. D'anciens tocs refaisaient alors surface : elle se mit à triturer son pendentif, puis se mordu nerveusement la lèvre inférieure. Après que le garçon est reprit la parole pour prononcer : "C'est vrai ?", la brune voulue mettre en sourdine ses mots. Aux éclats de sa voix, elle aurait aimé lui en coller une, à l'aide de sa main frémissante. Mais par elle-ne-savait-pas-quel-miracle, elle se retenue. Vrai, faux. Quelle importance. Qu'est-ce qu'il attendait pour lui avouer ses sentiments à son tour ? Quand allait-il décider de l'embrasser ? L'air niais du brun commençait à l'agacer, et bientôt, elle perdrait patience. 

L'écossaise roula des yeux, l'ennui revint au galop. D'un geste habile, elle s'empara de la chaîne qui ornait son cou. Distraitement, elle la fit tourner entre ses doigts et s'éloigna de quelque pas, sans jamais le lâcher du regard. Si bien qu'elle n'attendait plus qu'une chose : qu'Ulysse vienne la récupérer. 

- Elle est jolie ta chaîne. Elle a de la valeur ? demanda-t-elle d'une voix mielleuse, avec ce visage habillée de son éternel sourire malsain. Durant ses mots, Alaska s'était approchée un peu plus de la lisière de la forêt, le bijoux toujours dans sa paume de main. La tête légèrement penchée et les yeux mi-clos, elle était prête à franchir la frontière. Au pied de la limite, elle tendit son bras du côté de la végétation dense, celui qui avait la chaîne en main. La brune arqua son sourcil gauche, comme pour demander la permission au garçon, avant d'attendre sa prochaine réaction. Parfois, son désespoir confinait la démence. Il s'agitait et s'égarait au sein de l'inconnu, prêt à se jeter dans son angoisse, car l'incontrôle de son subconscient devenait l'obscurité du vide, et sans doute qu'elle rendait son ombre moins funèbre. Il fallait deviner que son cœur couvrait une sombre flamme aux humides brouillards, qui nageaient dans ses yeux. Vain et frêle enfant d'une vapeur légère, qui sait charmer le plus profond ennui. 

- Ulysse ? Tu viens ? Miaulait la gamine dans un monologue, bien qu'elle continuait à déblatérer dans ses pensées. Son rythme cardiaque devenait de moins en moins stable. Incapable de masquer son excitation naissante, Alaska inspirait péniblement, tentant vainement de retrouver un semblant de calme. Ulysse ! Qu'elle avait éclaté, sourcils froncés et poings fermés. Sinon je jette ton précieux bijou dans la forêt ! Elle bafouillait nerveusement, la colère l'empêchant d'obtenir une bonne élocution. 

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Septième année RP

09 oct. 2019, 15:10
Le Vertige du printemps
Je ne savais pas quoi faire. On aurait dit que ma voix s'était coupée à la fin de ma dernière phrase, que je ne pourrais plus jamais parler. J'étais tellement abasourdi que je ne bougeais plus, laissant le silence qui s'installait s'éterniser. Si elle disait vrai, si elle ne mentait pas pour jouer une nouvelle fois avec mes sentiments, alors elle m'aimait. Vraiment. Comme dans mes rêves, où on se rejoignait et où on se parlait entre amoureux. Cela me paraissait presque impossible. Je devais une nouvelle fois faire un rêve, plus beau et plus réaliste que tous les autres que j'avais put faire depuis notre première rencontre.

Mais à présent qu'elle avait été courageuse, qu'elle l'avait dit, elle reprenait ses mauvaises habitudes - "mauvaises" dans tous les sens du terme - car elle se remit à sourire avec un air angoissant et calculateur, ainsi que d'afficher un certain ennui, comme si elle attendait quelque chose qui ne semblait  pas venir. Il fallait que moi aussi, je fasse quelque chose, que je dise quelque chose. Malgré le fait que je savais qu'à présent, nous ressentions les mêmes sentiments, je ne trouvais pas la force de lui dire qu'elle habitait mon esprit depuis la première fois que nos regards s'étaient croisés, depuis ce fameux jour sur la tour qui m'avait paru être le meilleur, jusqu'à maintenant. J'entrouvris la bouche, comme pour dire quelque chose, avant de la refermer aussitôt.

Qu'est-ce qu'Alaska attendait de moi ? Je cherchais frénétiquement une idée, quelque chose à faire. Que faisaient les garçons dans les films Moldus, quand ils avouaient enfin leur amour à la fille ? Le plus souvent, ils leur racontaient des choses romantiques - ce genre de choses que je pensaient, mais qui ne franchiraient jamais mes lèvres - avant de les embrasser. Cette idée m'alarma, et mon coeur se mit à battre plus vite dans ma poitrine, comme s'il s'était mis en tête de me casser la cage thoracique. Je ne pouvais pas, c'était impossible. Pris dans mes discussions mentales sur le pour et le contre, je remarquais à peine Alaska qui me retirait habilement la chaîne que je portais éternellement autour du cou - une chaîne en or que ma mère m'avait offerte quand j'étais tout petit, et à laquelle je tenais beaucoup - et la regarder. Ce fut seulement quand elle me demanda si elle avait de la valeur que j'émergeais de mes pensées.

"J'crois qu'elle est en or, ouais. Par contre, j'y tiens beaucoup donc... heu... tu pourrais me la rendre s'il te plaît ?" demandais-je dans un froncement de sourcils.

La brune ne semblait pas vouloir lâcher mon bijou, ce qui m'inquiéta. J'avais beau l'aimer plus que n'importe quelle autre fille, j'avais beau ne l'avoir côtoyée que quelques minutes, je savais ce dont elle était capable. Elle pouvait être méchante. Alaska s'approcha un peu plus de la lisière de la forêt, pénétrant dans l'ombre des grands et inquiétants arbres qui peuplaient la forêt interdite. Elle me demanda alors d'une voix bien trop mielleuse et envoûtante pour être vraie :

"Ulysse ? Tu viens ? Ulysse ! Sinon je jette ton précieux bijou dans la forêt !"

Du chantage. Voilà ce dont elle se servait pour me faire venir. Je serrais les poings tandis que mon coeur battait plus vite. Même si elle avait une façon énervante de me faire venir auprès d'elle, j'aimais quand elle prononçait mon nom. Alors qu'elle brandissait ma chaîne pour la jeter au loin, je murmurais d'une voix assez forte et audible :

"Alaska ! Pourquoi tu fais ça ? Si tu veux savoir, je... hum... en fait..."

A nouveau, je bafouillais. Je perdais mes moyens face à elle. Et pourtant, elle me tournait ostensiblement le dos. Je pris une inspiration, avant de dire d'une voix plus forte la phrase que je m'étais répétée en boucles depuis des mois :

"Moi aussi je t'aime. C'est pour ça que je ne suis pas venu aux rendez-vous, parce que... c'est stupide, mais j'avais un peu peur."

Je déglutis difficilement, avant de m'avancer vers Alaska. Arrivé à sa hauteur, je tendis la main vers la chaîne qu'elle tenait toujours fermement, et tentais de l'attraper. Au lieu de quoi, mes doigts rencontrèrent les siens. Ce contact, rapide mais brûlant, me fit l'effet d'une décharge électrique. Je sentis mes joues se transformer en tomates.

Un génie sommeille en moi. Malheureusement, il dort tout le temps !
"He was an angel craving chaos. He was a demon seeking peace."