Le mois de Septembre commençait par un temps assez froid le matin, se réchauffant après le repas du midi. Ce jeudi matin, Geneva avait pris sa veste, se couvrant ainsi, et s'était rendu à ses cours. Entre les murs en pierres du château, il faisait froid, et la jeune Serdaigle était plutôt frileuse. 

Une fois son cours de potions terminé, la jeune fille prit toutes ses affaires, et alla manger dans la Grande Salle, assise à l'écart des autres élèves, un livre entre les mains. Son repas fini, elle ramena son manteau et ses affaires du matin dans sa Salle Commune. Ensuite, elle se rendit dans le Parc pour avancer ses devoirs, pour profiter des derniers beaux jours de l'année. 

Une fois dehors, elle prit une grande inspiration, profitant de l'air frais qui entrait dans ses poumons, lui donnant un coup revigorant. Elle se dirigea ensuite vers le lac, mais vit sur sa route un élève, qui devait faire à peu près sa taille (s'il n'était plus grand), s'entrainer à lancer un sortilège, qui s'avéra être Gonflus. La fillette était à une vingtaine de mètres de lui, et elle le voyait essayer, en vain, de faire enfler les membres du batracien en face de lui. 

Pendant quelques secondes, Geneva était resté, sans bouger, à le regarder faire. Elle ne savait pas trop comment réagir dans ce genre de situation, mais, au bout d'un moment, elle s'approcha de lui et lui mis une main sur l'épaule, se voulant gentille, douce, et rassurante. 

« Heu... Je t'ai vu essayer de lancer le sortilège... Gonflus, c'est ça ? J'ai eu du mal à le lancer aussi, au début. Si tu veux que je t'aide, ou que je te donne des conseils pour y arriver... C'est avec plaisir ! », dit-elle. 

Ce n'était pas le genre de Geneva de parler ainsi, d'aller vers les autres... Ses vacances en grande solitude avait dû lui révéler qu'être avec les autres a tout de même son lot d'avantages... Elle eut un sourire compatissant et plein de gentillesse à sa camarade. Cela faisait tellement longtemps que la jeune fille n'avait pas sourit aussi franchement... L'avait-elle seulement déjà fait ?

@Edwin Wellhister

Il en avait marre. Il n'avait jamais autant galérer pour faire quelque chose à part la magie. Il n'arrivait à faire quelque chose qu'en métamorphose, sinon il avait l'impression d'être stupide à ne jamais réussir ses sorts. On lui disait de sentir sa baguette, que c'était une extension de son bras mais lui il ne sentait rien, ce n'était qu'un bâton. Sauf en métamorphose, quand il voyait avec merveille les choses se changer en d'autres. Là il avait l'impression d'avoir un lien avec sa baguette, mais ça ne durait jamais vraiment et à côté, il ne savait rien faire. Ses sorts étaient trop forts, trop faibles, mais jamais parfaits ou exécutés à peu près bien. C'était juste nul et voilà tout. Il serra des dents en réessayant pour la vingtième fois d'affilée. Pourquoi cette grenouille n'enflait-elle pas ? Il faisait pourtant les choses comme expliquées ! Il avait l'impression que sa magie ne le suivait pas, qu'elle était ce qui l'empêchait de faire les choses correctement, comme si au lieu d'être une aide, une chose qui lui apporterait de belles choses, elle ne faisait que lui mettre des bâtons dans les roues. Que faisait-on à ceux qui ne parvenait pas à faire de la magie ? Il y arrivait, mais c'était rare et, de surcroît, dans un seul cours parce que sa baguette était faite pour ces sorts. Il ne les réussissait que très peu en plus, il arrivait à peu près mais ce n'était jamais parfait ou quoi que ce soit d'autre. Il se sentait incapable et il n'aimait pas ça du tout.

Peut-être encore moins que les gens qui lui proposaient leur aide comme s'ils savaient tout faire mieux que lui. Il n'avait pas besoin d'aide, il pourrait s'en sortir tout seul ! Si seulement il savait ce qui bloquait !


Il n'aime pas comme elle lui sourit. Elle a l'air trop gentille, elle cache forcément quelque chose. Elle va se foutre de lui, c'est sûr. Bouhou, un sorcier qui sait pas utiliser sa baguette !

Geneva pensait aider un élève en difficulté, un pauvre enfant en attente d’une aide, qu’elle n’avait pas reçu, elle, au même âge, alors qu’elle en aurait eu besoin, mais elle se retrouvait face à une sorte de bombe à retardement, qui n’attendait qu’une remarque légèrement déplacée pour exploser. Déglutissant légèrement, la jeune fille écouta les quelques mots que lança Edwin. Ses paroles n’étaient pas particulièrement méchantes, mais le ton employé montrait à Geneva qu’elle n’avait rien à faire ici. 

Le jeune garçon lançait un regard que la Serdaigle interpréta comme méprisant, ou plein de haine ; elle n’arrivait pas à se décider là-dessus. Ses yeux regardèrent le jeune garçon, puis, baissa les yeux : étant plus grand qu’elle, elle regarda simplement au niveau de sa poitrine. Son regard passa ensuite sur le sol, puis, relevant les yeux, elle affronta son regard, puis dit : 

« Je suis Geneva King, enchantée. Et toi ? Eh puis, c'est pas la peine de me parler si méchamment, je n'ai fait que proposer mon aide... »

En gardant son calme, sans baisser le regard ni changer de ton, la jeune Serdaigle avait dit ses mots. Un nouveau sourire emplit son visage, qu'elle voulait gentil et encourageant. Elle ne voulait pas se faire un nouvel ennemi, Hestia lui suffisait amplement. De plus, il était peut-être plus fort physiquement, mais elle pouvait le mettre à terre en quelques secondes en utilisant la magie, et elle ne souhaitait pas en arriver là. Alors, elle se faisait gentille et aidante. 

L'ancienne Geneva, celle de l'année dernière et des autres années précédentes, aurait laisser ce petit élève dans la difficulté. Elle n'aimait pas les gens. À présent, elle était, et voulait être, plus ouverte aux autres. Si elle ne l'avait pas approché, peut-être qu'il ne se serait pas passer ça ? Mais, il était trop tard pour revenir en arrière, elle allait donc assumer son erreur, qui pouvait, peut-être, être corrigée ? 

Mais elle ne pouvait pas juste arrêter de le regarder comme ça ? Il n'était pas un agneau ou un gros gamin, et il n'était pas un abruti non plus ! Il ne supportait pas les regards comme ça qu'il interprétait comme un mélange de pitié et d'autre chose qui signifiait que les gens le pensaient débile. Il voyait les gens comme ça comme des personnes qui se sentaient au dessus, c'était juste impossible à gérer pour un gamin qui ne supportait pas que les gens le voient comme un faible. Il grogna, blessé dans son orgueil. Il n'avait pas besoin d'elle, elle n'était qu'une inutile petite personne dans l'immensité qu'était la foule d'élèves à Poudlard, et il ne lui avait jamais demandé de venir l'emmerder. Elle aurait très bien pu rester dans son coin, pas venir vers lui et repartir dans sa petite vie tranquille de sorcière qui réussissait ses sorts.


Il se releva et plissa les yeux. Il n'avait besoin de personne, jamais et il aurait jamais besoin d'aide, il savait se débrouiller tout seul, ça avait toujours été le cas chez lui à partir du moment où maman avait arrêté de vouloir bouger autant qu'avant, et ce serait toujours le cas. Il savait très bien se débrouiller tout seul, d'abord. 

Geneva voulait bien aider ce garçon, et avaler sans broncher les dires de celui-ci, mais là, Edwin avait déposé les bornes. Il était en colère, ça se voyait. Il avait mal, il avait quelque peu honte, mais elle n'avait pas à recevoir toute la colère qu'il retenait depuis son arrivée à Poudlard. Ses joues virèrent au rouge, elle serra les points, et dit, elle aussi énervée : 

« Écoute-moi bien, gamin, tu commences à me courir sur le haricot. J'essaie juste d'être gentille avec toi et tu m'insultes presque, t'es humiliant avec moi. Ça arrive à tout le monde de rater un sortilège, descends d'un ton. Personne veut ton mal, surtout pas moi. Je voulais pas être méchante avec toi, mais là, tu m'y oblige un peu. Alors soit tu t'excuse et tu accepte mon aide, soit tu t'excuse et tu me dis poliment que tu ne veux pas mon aide, soit tu vas t'en prendre une. »

La jeune Serdaigle regretta presque immédiatement ses paroles. Elle avait été méchante et vraiment agressive avec le garçon. Certes, il l'avait lui aussi été avec elle, mais elle aurait pu être plus mature, et répondre à la connerie par la gentillesse et la compréhension. Ça ne lui ressemblait absolument pas d'agir sur un coup de tête, elle ne le faisait jamais, avant, quand elle était introvertie... Là, elle regretta cette période où elle l'était. 

Elle avait décidé, pendant les vacances d'été, d'être plus ouverte, gentille avec les autres, aider les élèves dans le besoin, proposer ses services aux élèves de première année, perdus dans la grandeur du château. Elle l'avait fait, et, avec Edwin, ça avait raté. Complétement. 

Intérieurement, Geneva pesta. Elle se détestait. Elle avait envie de se frapper, elle se détester. Elle voulait s'enfoncer dans le sol, et disparaître pour toujours. Ne plus avoir à faire avec le pauvre garçon à qui elle avait si mal parlé. Il devait être encore plus en colère qu'avant, et allait lui foutre une baffe... Il n'y avait pas d'autre chose qu'il aurait pu faire. En deux ans, elle se serait fait trois ennemis. Elle en avait presque plus que des amis. Ce n'était pas comme si elle avait fait beaucoup de rencontres, encore moins des amicales, dans Poudlard... Être introvertie à des bons et des mauvais côtés. 

Il s'avança vers elle en haussant un sourcil. Elle allait le frapper ? Bien, qu'elle fasse et il aurait aucun scrupule à lui exploser le nez par terre. Il lui lança un regard noir en la regardant avec dégoût. A quel point était-elle misérable ? Il se foutait qu'elle essaie d'être gentille, elle allait juste se faire écraser comme une pauvre faible et il n'allait pas le faire lui même. Quelle pauvre fille, sérieux. Et elle disait qu'elle allait le frapper ? Mais vu sa tête elle devait être plus du côté des victimes que des autres. Il attrapa sa cravate et la tira fort vers lui avant de claquer son front contre celui de l'autre en espérant qu'elle aurait bien mal. 


Il renifla et s'éloigna vers le château, toute envie de travailler et de se faire une place dans ce monde de dégénérés envolée. Il n'avait pas envie de réussir ses sorts si c'était pour rester à côté de personnes comme ça, qui ne savaient pas s'arrêter quand elles voyaient qu'elles énervaient des gens. Elle se prenait pour une fille plus haute qu'elle n'était, les gens avaient pas besoin d'aide et elle voulait tellement être utile que ça faisait tout l'inverse. Il ne la connaissait pas vraiment mais la détestait déjà. Il n'aimait pas les gens comme elle qui ne savaient pas laisser tranquille les gens qui ne voulaient pas leur parler et encore moins les écouter déblatérer n'importe quoi.


Fin du RP pour moi  

Les mots d'Edwin étaient tels des couteaux sur la peau de Geneva. Ils glissaient des traces avec facilité, entaillaient et laissaient des traces qui ne partiraient pas avant quelques jours. C'est le genre de mots qui laissent des cicatrices, même si on désinfecte et qu'on protège bien les plaies. La jeune fille voulait partir, s'éloigner d'Edwin. Il lui faisait peur. Elle regrettait chacune des actions qu'elle avait faite le concernant. Mais, il était comme un serpent, et ceux-ci sont sont hypnotisants (selon les légendes, et seulement certains d'entre eux). Elle le regardait dans les yeux tandis qu'il lançait ses mots coupants, et elle n'arrivait pas à se défaire de ce regard. 

Soudain, il arrêta de parler, et s'avança vers elle. Elle avait peur. Il était si grand pour son âge, il contenait tant de haine. Comment était-ce possible ? Elle avait l'impression de l'avoir trouvé dénudé et de s'en être moquée. Ce n'était pas grave de rater un sort, encore moins lorsqu'on débutait dans la magie, comme lui. 

Alors qu'elle pensait à cela, le garçon attrapa sa cravate et la tira, ce qui l'étouffa et rendait sa respiration plus compliquée. Il colla ensuite son front contre celui de Geneva, en espérant sûrement lui faire mal ; mais, respirer était sa priorité, et le fait qu'elle puisse avoir une quelconque bosse lui était bien égal à cette seconde. 

Ces mots étaient violents, brutaux, et respiraient un énervement certain. Tandis qu'il parlait, il ne lâchait pas la fillette, qui commençait à manquer d'air. Elle essayait de tirer sur la cravate au niveau du coup pour mieux respirer, mais il la lâcha avant qu'un résultat survint. Il tourna les talons, et partit vers le château, l'air nonchalant. Il lança encore un flot de paroles méchantes, mais, bien trop contente d'avoir de l'air pour emplir ses poumons, elle n'y fit plus attention. Elle imprima simplement le visage d'Edwin dans son esprit, et se nota, dans un coin de sa tête, de ne pas l'approcher avant un petit moment. 

Fin du RP pour moi aussi !