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16 déc. 2019, 17:42
J'ai rendez-vous avec vous  PV Aelle et Zik   RPG+ 
Blaze agite sa tarte au bord de l'eau, toutefois bien conscient de l'inefficacité de la chose. Il faut opérer sous l'eau ; d'ici, le Calmar ne peut ni le voir, ni l'entendre, ni même sentir la tarte à la citrouille pourtant délicieusement odorante. Forcément, Aelle éclate de rire. Blaze soupire et lui jette un regard noir. C'est bien plus facile de se moquer que de proposer des solutions ! Il bougonne dans son coin, mais au moins lui, il a tenté quelque chose. Immobile face au lac, il écoute Aelle et Zikomo. Leurs idées ne sont pas mauvaises, alors il note soigneusement chaque information dans un coin de sa tête.

Aelle vient à ses côtés, sa baguette magique à la main. Le garçon lui lance un regard intrigué, se demandant bien ce qu'elle compte faire. Peut-être lancer quelques Lashlabask pour réchauffer l'eau, comme Fiss l'avait fait une fois. Mais non, ce sont des étincelles rouges qui jaillissent de sa baguette. Elles plongent dans l'eau et font scintiller la surface du lac. Le garçon écarquille les yeux, impressionné. Ça brille ! Aussitôt, son regard s'illumine et un grand sourire naît sur ses lèvres. C'est un enfant : il aime tout ce qui brille. Et il n'est pas au bout de ses surprises ; la Poufsouffle lance un nouveau sort, encore mieux que le précédent. Alors que le sort le frappe de plein fouet, il sent une sensation étrange sur son corps. Même la morve qui coulait de son nez et pendouillait sur son menton semble repoussée de son visage. 

Il écarquille les yeux, surpris. Crache sur sa main pour vérifier ; le liquide glisse sur sa peau sans le mouiller, et tombe par terre. Alors, il pousse un grand cri de joie et sautille comme l'enfant simple et heureux qu'il est.

« Tu m'as imperméabilisé ! Je suis imperméable ! Je... je suis WATERPROOF-BOY » s'exclame le garçon en sautillant sur place, un immense sourire aux lèvres. Pris d'une soudaine impulsion, il s'avance vers Aelle et plante un baiser sur sa joue pour la remercier. Il l'observe un moment, des étoiles dans les yeux. « T'es quand même un peu cool, parfois, même si t'as mauvais caractère ! » lui dit-il avec toute sa spontanéité d'enfant.

Mais le Calmar Géant n'attend pas, et Blaze ne s'attarde pas davantage. Il avance aussitôt dans l'eau, d'abord prudemment parce qu'il est toujours très enrhumé et ne veut pas empirer son mal. Il constate que l'eau ne mouille pas, en dépit de toutes les règles élémentaires qu'on lui a appris -ah, la magie ! et s'avance plus profondément. La pente est abrupte et il se retrouve rapidement immergé jusqu'à la taille. Ses yeux s'écarquillent : il réalise qu'il a oublié de déposer son sac, qui est toujours sur son dos. Aussitôt, il le ferme et le lance sur la rive sans ménagement. Sa baguette est quelque part dans un pan de sa cape ; il l'a aussi oubliée, il espère ne pas la perdre.

Lui, c'est un garçon qui réfléchit comme un moldu. Il ne pense pas toujours à utiliser la magie ; il envisage d'abord les moyens les plus simples et les plus concrets sans l'utilisation de celle-ci avant de se souvenir de son existence. Pourtant, il a grandi entouré de sorciers, mais la magie étant interdite en dehors de l'école pour les enfants, il a toujours su se débrouiller sans.

Dans l'eau, il immerge sa part de tarte à la citrouille et c'est parti pour jouer à la petite toupie : en la tenant fermement dans sa main, il tourne très rapidement sur lui-même dans une vaine tentative de répandre l'odeur dans le lac. 

Bientôt, il grelotte : l'humidité ne traverse pas ses vêtements et sa peau, mais il ressent bien le froid. Il espère que le Calmar Géant ne tardera pas trop à se montrer.

« C'est quand qu'il vient, d'après vous ? » demande-t-il, au cas où.

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23 déc. 2019, 10:43
J'ai rendez-vous avec vous  PV Aelle et Zik   RPG+ 
L’effet de mon sortilège est instantané ; même s’il ne se voit pas, je sais qu’il a marché. Je le ressens au plus profond de moi, dans l’endroit de mon corps où se cache ma magie. Celle-ci frétille avec impatience, voulant s’échapper encore et encore, voulant s’exprimer dans le monde, apparaître et agir. Mais je me contiens et je maîtrise mon impatience — et mon envie ardente et soudaine de faire sortir du bout de mes doigts un peu de cette magie élémentaire qu’appellent les galets sous nos pieds —, faisant rouler entre mes doigts ma baguette magique.
L’enfant est surpris. Il le montre — comme tout ce qu’il ressent. Son regard s’écarquille. On dirait un moldu qui découvre la magie. C’est très sûrement un né-moldu qui ne vit dans la magie que depuis un an ou deux et qui s’étonne encore de toute cette magie qui brille. C’est toujours très étonnant à voir, cette surprise. Elle rend les gens, quels qu’ils soient, naïfs au point d’oublier tout le reste. Et Rosenberg, lui, s’oublie lui-même. Il hurle des mots, se prend pour… Je ne sais pas pour quoi. Mais le regarder ne me donne pas envie de secouer la tête ou de râler. Sa naïveté à lui n’est pas dérangeante, puisqu’elle est habituelle.

J’allais lui dire une chose toute simple. Les mots frétillaient sur le bout de mes lèvres, prêt à s’échapper : arrête un peu d’dire n’import’ quoi et va dans l’eau ; il ne m’en laisse pas le temps. Je le vois s’approcher. Bien sur que je le vois. Le gamin est juste devant moi, deux pas l’amènent tout prêt, et je n’ai pas le temps. Pas le temps de réagir, de faire un pas en arrière, de lever les bras pour le repousser, pour faire tout ce que me hurle tout à coup mon coeur à l’envers. Alors je ne fais rien et mon souffle s’étouffe quand je sens les petites lèvres humides du gosse se poser sur mes joues. Ma réaction est immédiate : mon corps s’immobilise, les frissons dévalent ma peau, ma respiration se bloque, mes yeux s’ouvrent exagérément.
Dans ma tête, il ne se passe plus rien.
Plus une pensée ; rien.
Quand je reviens à moi, le Monstre de gamin s’est éloigné et ne me calcule plus. Instantanément, je baisse la tête, un peu perdue, un peu surprise, pour croiser le regard moqueur de Zikomo qui, heureusement pour lui, ne me dit rien.

*Le con !*, hurle enfin mon esprit. Ma tête se remet en marche, mon coeur m’arrache de ses battements et mon inspiration soudaine me défracte les poumons de douleur. Je plaque une main sur ma joue. Je me fais la sensation d’être une gamine quand je frotte mes doigts pour en effacer toute trace du garçon. Une gamine qui rougit d’avoir été embrassée par un putain de gosse baveux. Et je rougis ! Je me sens tellement rouge que ma tête va exploser. Mes doigts crispés autour de ma baguette me font mal. *’l’a osé !*. Je frotte et je frotte, le corps tourné vers le château, montrant mon dos à l’Autre. *J’vais l’tuer*. Ouais, lui faire sa peau, le désimpermabiliser pour qu’il crève de froid dans l’eau, mouillé jusqu’aux os, et je pourrais le regarder et lui rire au nez. La scène se déroule dans ma tête et elle me fait du bien. Je m’imagine lui faire regretter son geste.

Lorsque je me retourne, les poings serrés et les yeux froncés, je suis encore persuadée que je vais agir et envoyer mon contre sortilège. Il ne me faut que peu de temps avant de comprendre que je ne vais rien faire du tout. Je ne sais pas si c’est de voir Rosenberg s’agiter ainsi dans l’eau ou si c’est le regard de Zikomo que je capte sur moi avant qu’il ne se retourne pour s’approcher du garçon. Je ne pas si c’est la scène dans son ensemble, ou seulement le fait que je me rende compte que je suis là, un dimanche après-midi, à rechercher une chose que j’aime, avec un être que j’aime, avec un Autre que je ne déteste pas entièrement. C’est peut-être l’ensemble qui, tout à coup, me fait comprendre que je ne suis pas en colère et que je n’ai sûrement pas l’intention de désimpermabiliser le gosse. Ma main se desserre naturellement et ma baguette retrouve son souffle. Mes épaules se décrispent, mes yeux se défroissent.
Et voilà.
Voilà.
Peut-être ne suis-je pas grand chose, pensé-je en observant le garçon agiter son morceau de tarte dans l’eau. Peut-être ne suis-je plus grand chose, désormais. Destinée à ressentir ce que les Autres m’obligent à ressentir. Avant, je n’aurais pas pardonné cela. Je lui aurais dit, d’ailleurs, je lui aurais fait comprendre qu’il n’avait pas intérêt à recommencer. Mais là, je n’ai pas envie. Je veux juste… Oublier cet événement étrange. Alors peut-être, effectivement, ne suis-je plus grand chose d’autre que quelque chose de faible qui se laisse faire par les Autres.

La voix du garçon me surprend. Je cligne des yeux pour Revenir et reste là à le regarder sans ne savoir quoi répondre. Je ne sais pas quand Calmar arrivera ; en fait, pendant un instant j’ai oublié son existence. Mais je n’ai pas besoin d’agir : Zikomo qui s’est assis tout près de la rive pour regarder Rosenberg le fait pour moi.

« Attendons simplement, dit-il. C’est une créature libre, peut-être ne voudra-t-il pas venir. Mais soyons patient et profitons d’être là où nous sommes. »

Je ne lève même pas les yeux au ciel pour me moquer de ses paroles ennuyeuses. Je me contente de m’avancer vaguement et de m’accroupir à côté de lui. Je jette mon regard dans l’eau, à la recherche de Calmar.
J’aimerais beaucoup le voir arriver, il me ferait oublier le reste. 
Mais Zikomo a raison. Nous ne pouvons pas le lui imposer.

« Tu d’vrais rev’nir là, soufflé-je au garçon. J’crois qu’ça sert pas à grand chose. » Je désigne du bout du menton tout ce qu’il fait, englobant son comportement dans son entièreté. Je me redresse sur mes jambes et croise les bras sur ma poitrine. « I’ va v’nir, dis-je, confiante sans l’être. C’est obligé. »

« Aelle, intervient Zikomo. Et si tu racontais à Blaze la fois où le calmar a attrapé la plume que vous lui aviez donné en offrande, toi et ton a… »

Je grogne pour l’interrompre. Je ne sais pas ce qui m’agace le plus : qu’il dise que Diafora était mon ami — je ne l’ai plus revu, d’ailleurs, cette Diafora — ou qu’il choisisse pour moi ce que je dois dire au garçon. Je hausse les épaules.

« Y’a rien à dire. » Je jette mon regard au loin sur l’horizon avant qu’un souvenir ne me revienne. « Par contre… » J’hésite, machouillant ma lèvre. Finalement, je hausse les épaules, encore : « J’suis d’jà allé au milieu du lac en barque pour chercher Calmar. »

Je me souviens de cet Halloween-là. En première année. Aussitôt le souvenir revenu que je grimace. Mon coeur sursaute. La première année… Je ne veux pas y penser. Non, je ne peux pas. Je me redresse tout à coup, comme si j’avais vu quelque chose. Je pointe la surface du lac de mon doigt :  « Là-bas ! » m’exclamé-je.
Agir pour ne pas penser. 
Mentir pour fuir mes pensées. 

23 déc. 2019, 11:46
J'ai rendez-vous avec vous  PV Aelle et Zik   RPG+ 
Toupie-Blaze ! Comment chasser le froid ? Faites la toupie ! Et il tourne, et tourne encore dans l'eau avec ses bras écartés et la tarte qui commence à tomber en miettes dans ses mains. Avec Fiss, ça avait été un peu plus rapide. Là, c'est long. Heureusement que Blaze continue à s'agiter dans l'eau, ça le réchauffe. Aelle l'invite à revenir sur la rive. Il hésite, mais il est têtu : de toute façon il est imperméable, donc même s'il a froid, ce n'est pas très grave, il se réchauffera en sortant de l'eau. Toute la semaine, il a attendu avec impatience ce jour : celui où il renverrait enfin le Calmar Géant. Certaines nuits ont été agitées, secouées par des rêves où il voyait la créature blessée, ou partie au loin vers un endroit offrant de meilleures conditions de vie, jusqu'à ce que son rhume ait raison de lui et le fasse dormir comme une souche.

Alors, il veut mettre toutes les chances de son côté pour le voir aujourd'hui. Ce serait trop triste, sinon. Il serait trop triste. Il n'aime pas l'incertitude. Et il n'est pas non plus le petit garçon le plus patient du monde.

Le garçon se concentre sur les voix de ses deux compagnons, qui lui font oublier momentanément le froid. En réalité, les températures ne sont pas si basses, mais le rhume change probablement sa perception des choses.

Peut-être que le Calmar ne vient pas parce qu'il a senti sa maladie. C'est peut-être une créature assez fragile sujette à la contamination par les différents microbes et virus du coin. Alors, si elle a détecté la maladie de Blaze, peut-être souhaite-t-elle éviter de s'approcher. Cette pensée rend le garçon tout malheureux. Il s'apprête à renoncer et à rejoindre ses compagnons quand Aelle se redresse soudainement et pointe du doigt la surface du lac. Aussitôt, le garçon ressent un profond soulagement. Cela fait du bien. Le Calmar Géant est là ; il n'a pas fui à cause de ses microbes, il est probablement en très bonne santé.

Il se retourne aussitôt vers l'endroit désigné par Aelle, et cherche de son regard plein d'espoir un tentacule ou un mouvement à la surface de l'eau qui pourrait trahir la présence du Calmar. Il regarde, il attend. Le temps paraît soudain très long. Il s'impatiente, mais n'ose pas bouger : si Godric Gryffondor est là, alors il ne veut pas le faire fuir avec des gestes brusques. Il se contente juste de tenir sa tarte à bout de bras, au cas où un tentacule aventureux voudrait s'en emparer. 

Il attend, encore. C'est long. Aelle a vu quelque chose, mais lui, il ne voit rien. L'immobilité lui rappelle combien il a froid, et voilà qu'il grelotte à nouveau. Ses doigts sont un peu engourdis. Il se souvient que l'infirmier lui a recommandé de ne pas traîner dehors aujourd'hui, et de privilégier des activités calmes au chaud. Mais si la Poufsouffle a vu quelque chose, alors il fait confiance, donc il attend dans l'eau, tout grelottant et plein d'espoir.

C'est long, c'est tellement long !

Il ne quitte pas la surface de l'eau du regard, car il ne veut pas rater le moindre potentiel mouvement de la créature. Néanmoins, il demande d'une voix un peu impatiente :

« Aelle, tu penses qu'il est encore là ou qu'il t'a juste fait coucou et qu'il est parti ? C'est long quand même, moi je ne vois rien, ou alors on voit mieux de là où tu es, mais je n'ose pas bouger parce que je ne veux pas lui faire peur, alors je reste là, mais j'ai un peu froid, tu crois qu'il est déjà plus là du coup ? »

Sa voix tremble un petit peu, il claque des dents. Mais ça lui fait du bien de parler ; ça fait longtemps, ça lui a manqué. Et s'il doit encore attendre un moment dans l'eau, ça aide aussi à passer le temps, à le distraire. Alors il parle, encore.

« On aurait peut-être du y aller avec une barque, du coup. J'savais pas si on avait le droit ou pas -enfin c'est pas que je fais très attention aux règles d'habitude parce que moi je fais souvent plein de bêtises, je suis tout le temps puni, mais bon on a probablement moins froid dans une barque. Enfin ça va moi j'ai pas si froid hein, j'suis un homme un vrai, un dur de chez dur, tu vois ! Mais euh quand même... Hein... Là je le vois pas du tout, Calmar... J'espère qu'il va bien, tu penses qu'il est blessé ? Oh non, il est peut-être blessé !  »

Le voilà qui s'agite, il a soudain très peur. Il devient un peu plus nerveux -sa voix part un peu dans les aigus -oh, non, Calmar !

« C'était peut-être un signal de détresse quand tu l'as juste aperçu et qu'on l'a pas revu après ! En mode coucou ça va pas fort par ici, et du coup, il nous demandait de l'aide mais il était trop faible pour se montrer, Aelle, on doit faire quelque chose, vite !  »

Il réfléchit. Il ne sait pas quoi faire. 

Une idée, vite !

Le garçon prend son courage à deux mains et plonge la tête sous l'eau. Il espère que cela lui permettra d'apercevoir la créature mais hélas, son champ de vision est assez réduit -il voit peut-être à un mètre devant lui, mais guère plus. Il attend quand même, entièrement immergé dans l'eau, aussi longtemps que son corps lui permet -ses poumons commencent à réclamer de l'air. Encore une ou deux secondes, il apercevra peut-être quelque chose...

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10 janv. 2020, 14:43
J'ai rendez-vous avec vous  PV Aelle et Zik   RPG+ 
Perchée sur la pointe de mes pieds, je fais mine de regarder l’horizon. Mais je n’y parviens qu’au bout d’un moment tant mon esprit est déchiré par ce dont il se souvient de ma première année. Je dois me concentrer pour envoyer un coup de pied mental à mes pensées pour parvenir à m’en dépêtrer et accorder mon attention — sérieuse cette fois — à l’horizon que je sais nu de tout Calmar. Mais une part de moi, bien petite je l’avoue, cherche avec la même ardeur que l’enfant ; c’est mon espoir qui m’y pousse, l’espoir d’apercevoir la magnifique créature qu’est Calmar. Mais il ne semble rien y avoir, là-bas, sous la surface de l’eau.
Rien du tout.
Ici, par contre, il y a des choses. Il y a le gamin dont la voix berce ma recherche. Ses mots entrent dans l’une de mes oreilles pour ressortir par l’autre. Ce qu’il raconte ne m’intéresse guère. Par contre, même si je souhaite l’ignorer, la ton de sa voix attire bien trop mon attention. Je ne peux m’empêcher de me détourner du lac pour lancer un regard au garçon qui, planté dans l’eau comme un roseau, claque des dents et tremble comme un malheureux. Pourtant, sa posture ne faiblit pas. Il reste là, brandissant sa part de tarte. Il affronte le froid pour Calmar. Pour Calmar, il est prêt à aggraver sa maladie, peut-être même à mourir de froid. Et cela me touche au plus profond de moi. Je me dis qu’il est courageux, ce garçon, qu’il est fort. C’est peut-être un gosse, mais c’est un gosse qui est prêt à sacrifier par passion. Et mon coeur bat un peu plus fort lorsque je le constate.

« Aelle ? »

Il force le respect, ce gosse. C’est dur de me l’avouer, mais comment pourrais-je faire le contraire ? Il est là, grand et fort dans son petit corps d’enfant, il est si

« Aelle ! »

Je baisse la tête sur Zikomo. Le Mngwi s’est relevé et appuie ses pattes contre mon mollet. Je pose ma main sur le sol humide pour me stabiliser et offre un regard interrogateur à la petite créature bleue qui me regarde de son air insistant.

« Il va mourir de froid ! » me chuchote celui-ci sur un ton inquiet en tournant le museau vers le garçon.

Je lève les yeux au ciel ; Zikomo s’inquiète toujours trop pour tout le monde. Même si effectivement, Rosenberg semble transi de froid — même s’il affirme le contraire, mais après tout ses affirmations de vrai homme, de vrai dur ne me convainquent absolument pas. Je jette un dernier regard à Zikomo (« T’en fais pas », signifie-t-il) avant de forcer sur mes cuisses pour me relever. Je me demande comment agir à présent : me saisir du garçon sans lui demander son avis, et dans ce cas le faire avec ou sans magie ?, ou tenter de le convaincre de revenir sur la terre ferme. Mais je sais déjà que je ne suis absolument pas d’humeur d’essuyer un refus et il est bien plus aisé d’agir sans demander la permission.

Plongée comme je le suis dans mes réflexions, cela n’arrête pas pour autant le garçon de continuer à déblatérer. Il n’a fait attention ni à moi ni à Zikomo. Il parle, il parle… Et dans sa voix je sens sa peur qui monte. Cela aurait pu me laisser indifférente si mon coeur n’avait pas agit en parfait reflet, se serrant en même temps que partait la voix de Rosenberg dans les aigus. Et pour se serrer, il se serre, mon coeur ! Incapable de me retenir, je jette mon regard dans l’horizon à la recherche du calmar, mon inquiétude revenant au galop et toute idée concernant le garçon envolée.
Où est-il ?
Et si le petit a raison, et s’il faut agir maintenant, tout de suite pour le sauver ?
Et si je suis incapable de le faire ? Et s’il meurt devant nous ?
*Ô Merlin…*

« Aelle, on doit faire quelque chose, vite ! » s’écrit Rosenberg, complètement paniqué.

Agir. Agir.
Je serre ma baguette entre mes doigts, prête à foncer dans l’eau pour faire quelque chose. Mais quoi ? Après tout, on ne sait pas où il est. Après tout, on ne sait même pas s’il est en danger. *C’est vrai*. C’est vrai, nous n’en savons rien. Je retrouve mon souffle.

« Calme-toi, jetté-je au gamin. On sait pas du tout s’il… »

Un bruit d’eau.
Mes yeux écarquillés se tournent vers le gamin… Disparu. Plus aucune trace de lui. Seulement la surface troublé de l’eau et là, juste ici, une silhouette déformée.

« Il fout quoi, putain ? » m’exclamé-je, surprise. Il ne croit tout de même pas aller le chercher à la nage ? *L’est complètement…*. « [color=oliveQuel con ! [/color]» juré-je en m’avançant d’un pas vers le lac.

« Aelle, il va vraiment mourir de froid, » gémit Zikomo à mes pieds.

Mon coeur sursaute dans ma poitrine. Je sais qu’il ne mourra pas de froid, pas tant que je suis dans les parages, mais je sais également qu’il est tout à fait possible qu’il ne sache pas nager, et pire encore, qu’il aggrave sa maladie. Si Maman voyait ça, elle me tuerait. Elle me dirait : qu’est-ce qu’il t’a pris de la laisser faire ? C’est ton devoir de le protéger ! Mais moi je ne suis pas médicomage, moi je ne sauve pas les gens. Mais je ne les laisse pas crever de froid non plus.

« ‘tain d’merde, » grogné-je entre mes dents avant de plonger un pied dans le lac.

L’eau, glaciale malgré la saison, m’arrache un gémissement. Je déteste l’eau. Je n’aime pas nager. Je n’aime pas la profondeur. J’aime seulement Calmar. J’aime seulement regarder le ciel se refléter sur la surface, l’air faire frémir l’eau. Depuis toute petite, quand je dois rentrer dans l’eau, j’ai une bouffée d’angoisse : et si j’oubliais tout à coup de nager ? Et si je perdais le contrôle ? L’eau n’accepte aucune erreur. D’habitude, je ne l’aime pas. Aujourd’hui, je la hais.

Je barbote jusqu’au garçon, baguette en main. Je l’attrape par l’arrière de la robe et le redresse tant bien que mal. Je pointe ma Moitié sur lui, prends une rapide inspiration. « Mobilicorpus. » Le garçon s’élève au-dessus de l’eau à la force de ma magie, mais je sens bien que l’action n’est pas aisée ; le garçon étant conscient — et mon angoisse bien réelle —, je sens ma magie lutter. D’un mouvement ample du poignet, je dirige le corps du gamin vers la terre ferme. Il retombe assez maladroitement, mais cela est le cadet de mes soucis. Je sors de l’eau, furieuse.

« T’es complèt’ment con ? braillé-je. Tu croyais faire quoi, t’es d’jà à moitié malade et tu plonges sous l’eau ? T’es consciens qu’mon sortilège te protège pas du froid, j’espère ? » Cela ne sert à rien de parler, ce garçon se fout des conséquences, il se fout de me traîner avec lui dans son pétrin. Je n’ai pas que ça à faire, moi.

« Impervius, » grogné en pointant ma baguette vers moi.

Aussitôt, ma cape cesse de dégouliner et s’allège. Mais le froid, lui, ne me quitte pas. Je jette un regard noir au garçon (Zikomo l’a rejoint et s’est posté tout prêt de lui ; il lui marmonne des choses que je suis incapable de comprendre). Je suis en colère, mais mon soulagement est étouffant. Je suis contente que le garçon n’ai pas été emporté par le courant, ou que le froid ne l’ai pas totalement bousillé. Mais tout de même, quel idiot ! Je me penche sur le sol, me poste dos à Rosenberg pour cacher mon affaire. Devant moi, de la terre. J’avance ma main, ferme brièvement les yeux, me concentre. Je sens ma magie bouger au fond de moi ; grâce à tous mes entraînements à la magie élémentaire, bouger un tas de cailloux aussi dérisoire m’est aisé ; rapidement, un cercle se forme, créant ainsi un foyer de taille moyenne. Je me laisse tomber sur les fesses et me tord le cou pour regarder le garçon.

« Ramène-toi, marmonné-je avant de pointer ma baguette devant moi. Incendio. »

Aussitôt, une gerbe de feu apparaît et inonde mon foyer de flammes brûlantes. Je souris, fière de moi. Il y avait sûrement une manière plus simple d’agir, mais celle-ci me convient. Je regarde autour de moi en me réchauffant les mains. Il n'y a personne dans les environs, mais on ne sait jamais. Il est très sûrement interdit de faire un feu au beau milieu du parc. Il manquerait plus que je sois collée à cause de cet idiot de gamin.

« Le Calmar va pas v’nir comme ça, marmonné-je alors. Zikomo l’a dit : faut attendre qu’il vienne à nous. Alors on attend. Puis s’il vient pas… Non, rien. » Je me mords la lèvre en détournant le regard. On pourra toujours prendre une barque et aller sur le lac, allais-je dire. Mais vu la maladresse de Rosenberg, je préfère encore y aller seule.

Zikomo, en s’approchant de Blaze, lui demande comment il va. Il le sermonne un peu, mais surtout le rassure. Si tu as besoin de savoir exactement ce qu’il dit à ton Protégé, n’hésite pas à me le demander.

17 janv. 2020, 16:29
J'ai rendez-vous avec vous  PV Aelle et Zik   RPG+ 
Sous l'eau, Blaze cherche le Calmar géant du regard. L'enfant a du mal à garder les yeux ouverts. L'air commence à lui manquer, mais il attend encore un petit peu. De toute façon, il a pied, donc quand il devra vraiment respirer, il se contentera juste de se relever. Mais qu'est-ce qu'il fait froid, tout de même. Normalement, la fièvre est partie grâce à la mixture étrange que lui a fait boire l'infirmier, mais il se demande comment on peut avoir si froid au mois de septembre. C'est peut-être sa condition de Serdaigle qui l'affaiblit : parce que les aiglons, eux, c'est bien connu : ils sont faits pour vivre dans des bibliothèques. Et comme le Choixpeau ne l'a pas envoyé à Gryffondor, alors Blaze est plus faible.

Non, c'est ridicule. Encore une petite seconde, un mouvement dans l'eau a attiré son attention... Ou il s'agit tout simplement d'un poisson. Et soudain... du mouvement ! Juste derrière lui, il y a quelque chose de très gros ! Le garçon n'a pas le temps de se retourner : on l'attrape par ses vêtements et le tire hors de l'eau. Une fois revenu à la surface, il prend une immense respiration. Ses joues sont rosies par le froid et les extrémités de son corps sont toutes engourdies. C'est Aelle ; Aelle qui visiblement avait fort envie d'une petite baignade. Elle ne semble pas très contente -peut-être que l'eau est trop froide pour elle aussi ?

Le voilà soulevé dans les airs. Il quitte l'eau et s'élève tout doucement juste au-dessus du lac. Lentement, une force extérieure le dirige vers la rive. La sensation est très étrange -et Blaze a très froid, encore plus froid que dans le lac. Mais les sensations procurées par le sort sont absolument merveilleuses.

« JE VOLE ! Je suis un OISEAU ! YOUPI ! » glousse-t-il. L'enfant tente d'agiter ses bras comme des ailes, mais le sort oppose une telle résistance sur ses mouvements qu'une petite douleur vient le chatouiller. Il abandonne et attend sagement d'être posé -sans aucune délicatesse par ailleurs ! pour se frictionner vigoureusement les bras. 

Aelle est vraiment furieuse. Blaze se relève légèrement pour l'observer. Elle fait une tête toute bizarre et en plus elle l'a insulté. Ce n'est vraiment pas très gentil d'insulter les autres. Il ne comprend pas du tout pourquoi elle agit ainsi, surtout que c'est elle qui lui a lancé un sortilège d’imperméabilisation pour qu'il puisse aller dans l'eau. Le regard du garçon glisse vers la petite créature bleue à la recherche de soutien, mais ce dernier le sermonne à son tour. Toutefois, ses mots le rassurent un petit peu et il vient même lui offrir une caresse sur le sommet de la tête sans lui demander permission.

« Moi ça va nickel chrome, Jérôme ! » rigole-t-il en resserrant les pans de sa cape autour de lui. Il grelotte ; ce froid lui glace les os ! Il tente d'agiter les doigts pour aider le sang à circuler puis il s'étire. « J'sais que vous vous appelez pas Jérôme hein m'sieur Zikomo, c'était pour la rime. »

Pas très loin, Aelle s'occupe avec une bien étrange activité -pourquoi rassemble-t-elle des cailloux ? Oh non, peut-être veut-elle le punir pour son imprudence en lui jetant plein de cailloux dans la figure ? Blaze adresse un regard inquiet à Zikomo. 

C'est presque s'il ne sursaute pas quand la Poufsouffle lui dit d'approcher. Rassuré à la vue du feu -elle ne va certainement pas chercher à le brûler vif, il s'approche et s'assoit à côté d'elle. Aussitôt, le Serdaigle place ses mains au dessus du feu et soupire d'aise. Ce dernier lui apporte un grand réconfort. Son soulagement d'être ainsi réchauffé est tel qu'il ne s'inquiète pas d'apprendre qu'ils ne verront peut-être pas le Calmar géant.

Le garçon est absolument fasciné par la chaleur qui irradie du feu et réchauffe ses mains ; il sent d'étranges fourmillements qui remontent de ses doigts jusqu'aux avant-bras.

« Okay bon, on attend m'sieur Gryffondor alors. J'espère qu'il va pas tarder parce que là c'est grave long. » se plaint-il. Trop beau, ce feu. Une envie soudaine le prend : son bras prend un élan et sa main vient plonger très rapidement -et bien brièvement, dans le feu. Amusé de ne ressentir aucune douleur, il réitère le geste et se marre. La troisième fois lui arrache un « Aïeuhh ! » : sa main est allée un petit peu trop loin dans le feu. « C'est trop marrant tu sais, ça fait bzbzbzbzbzbddddd dans mes bras comme si y avait une armée de fourmis qui couraient dedans ! » et il reprend, plus sérieux : « Une fois on a été dîner chez des moldus et mon frère Solal, il a voulu essayer le micro-ondes parce qu'il est curieux. Mais le truc c'est qu'il y a mis un machin qui devait pas aller dedans et le micro-ondes a pris feu ! Les moldus étaient complètement paniqués, et on a plus jamais été invités à manger chez eux. C'était pas plus mal parce que moi, j'les aimais pas. » Ah, sacré Solal !

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24 janv. 2020, 18:20
J'ai rendez-vous avec vous  PV Aelle et Zik   RPG+ 
Maman me répétait toujours quand j’étais petite qu’il existait des personnes qui n’étaient pas au courant de ce qui leur faisait du mal. Et elle rajoutait que moi, j’étais sa fille, fille de médicomage, alors je devrais savoir ce qui est bon pour moi, comme pour les autres. Par exemple, laisser une personne malade plonger dans une eau froide n’est pas recommandé ; Maman me l’a déjà dit. Mais je ne comprenais pas tellement ce qu'elle me disait, à vrai dire : comment ne pas savoir ce qui nous fait du mal ? Mais à voir Rosenberg, je comprends désormais ce qu’elle voulait me dire. Lui, il s’en fout de souffrir en plongeant dans l’eau, il se fout des conséquences. Il se contente de faire ce qu’il veut. Et, songé-je en le regardant se déplacer vers le feu, il me ressemble peut-être plus que ce que je pensais. Je me souviens du jour où j’ai rencontré Fleurdelys. Je voulais qu’il me lance un sortilège de disparition pour me permettre de découvrir où j’allais atterrir ; je suis certaine que Maman n’aurait pas recommandée cette expérience. Et pourtant… Pourtant moi je l’aurais fait, peu importe les conséquences.
Mais je n’aime pas tellement l’idée que le gamin me ressemble.
Il est Trop, toujours trop. Il parle, il dit des choses sans queue ni tête, il dit tout ce qu’il pense, se confie sans sourciller. Ce n’est pas moi, ça.

Zikomo vient nous rejoindre près du feu. Il s’assoit non loin, entre le garçon et moi. Du coin de l’oeil, je regarde Rosenberg agir. Je manque de l’interrompre quand il approche sa main du feu, mais finalement je le laisse faire. Je le regarde avec avidité, essayant de comprendre pourquoi, nom de Merlin, pourquoi est-ce qu’il fout sa main dans le feu alors qu’il sait que ça lui fera mal ? J’observe, mais ne comprends pas. Mais ce que je vois, c’est que le gosse aime expérimenter. Et je me dis qu’il a beau avoir l’air un peu niais, il n’est peut-être pas un Serdaigle pour rien ; après tout, ils sont réputés pour être créatifs. Je me demande quel potentiel aura ce gamin quand il aura compris que s’il a une baguette, ce n’est pas pour se contenter de la regarder.

Les mains tendues devant moi, en parfait reflet de Rosenberg, je me réchauffe le bout des doigts. La chaleur est réelle, elle est réconfortante. Je la sens grimper le long de mes doigts, de mes mains, de mes bras. Et quand le gosse se met à parler, racontant la sensation qu’il ressent grâce à mon feu, je ne peux empêcher un sourire de grimper sur mes lèvres. Parce qu’il a raison, nom de Merlin ; c’est comme si une armée de fourmis grimpait le long de mes bras et envahissait mes membres. Bientôt, la sensation disparaît pour ne laisser que la chaleur et j’en profite pour ravaler mon sourire, espérant sans raison que le garçon ne l’ait pas aperçu.

Le voilà à parler de son frère. Je ne sais pas ce qu’est un micro-ondes. Je sais que c’est moldu et je sais que c’est censé réchauffer, un peu comme mon feu maintenant, mais je suis incapable de me rappeler à quoi cela ressemble ni comment cela fonctionne. Les choses moldues ne m’intéressent pas tellement, même si j’aime apprendre leur fonctionnement. Je suis certaine qu’il y a un micro-ondes chez Narym.

Il est étonnant, ce garçon. Je le regarde par dessus mes cils. Il raconte quelque chose et se tait. Il ne pose pas de question. Il parle pour lui, comme si se remémorer un souvenir ne suffisait pas : il fallait également le raconter à voix haute. Pourtant, cela ne sert à rien. Je n’ai rien appris avec sa petite histoire, je n’ai rien compris de plus. Et je ne vois pas quel intérêt, moi, j’aurais à faire cela. Pourtant, ce n’est pas le premier que j’entends raconter des choses qui n’apprennent rien. Est-ce cela qui différencie ceux qui parlent de ceux qui se taisent ? L’incohérence de ce qu’ils racontent ? Ou plutôt, me chuchote une voix, le fait qu’ils soient capables de parler sans difficulté, seulement pour parler ?
Une pique me traverse le coeur ; jalousie. Je ne la comprends pas. Je ne veux pas parler pour ne rien dire, moi. Je ne veux pas raconter des choses sans intérêt.

Mal à l’aise, je gigote sur mes jambes. Je préfère baisser la tête et garder mon regard dans le feu, mes sourcils légèrement froncés, l’esprit ailleurs. Je sens les yeux de Zikomo sur moi. Je ne sais pas pourquoi j’en suis persuadée, mais je sais qu’il sait à quoi je pense. Je sais qu’il sait que le silence qui m’envahit me fait mal et qu’il est douloureux ; il est rare que le silence des Autres me fasse du bien. Et moi je sais que bientôt, si je ne dis rien, il parlera.

Quelques secondes passent. Je pousse un soupir et me redresse légèrement, regardant vers le lac pour surveiller l’éventuelle venue du Calmar. Mon inquiétude s’est apaisée — après tout s’inquiéter ne sert pas à grand chose —, mais les mots du garçon ne quittent pas mon esprit. Et s’il était réellement en danger, quelque part, attendant qu’on l’aide ?

25 janv. 2020, 17:27
J'ai rendez-vous avec vous  PV Aelle et Zik   RPG+ 
« Calmar, viendra, Calmar, ne viendra pas. » chantonne Blaze après un long bâillement. La chaleur du feu est très agréable et le voilà désormais un peu réchauffé. Toutefois, il n'est pas encore réellement au mieux de sa forme. Un vilain mal de tête commence à le narguer et même s'il a désormais retrouvé l'usage de ses membres -les petites fourmis ont disparu et il a chaud aux mains, il se met toutefois à trembler comme une feuille. *Mais non, pourquoi !* se dit-il en resserrant autour de lui les pans de sa cape. Peut-être peut-il utiliser Zikomo comme bouillotte ? Cette idée le fait marrer, mais il est certain que la créature bleue serait parfaite en écharpe. 

Mais il a froid -étrangement, cette sensation ne part pas. Pourtant, il a tellement joué avec le feu qu'il s'en est presque brûlé les doigts. Finalement, ce n'était peut-être pas une très bonne idée de plonger dans le lac pour attirer le Calmar géant. Sur le coup, ça lui a paru tout à fait pertinent et Aelle n'a rien fait pour s'y opposer : au contraire, elle lui a offert son aide. Si l'idée avait été mauvaise, elle l'en aurait empêché, non ? Enfin ce n'est pas bien grave, même si ses efforts ont été vain. Il est juste... fatigué... et il a un peu froid. Un peu trop froid. 

Blaze se rapproche encore un petit peu du feu -autant qu'il lui est possible sans se brûler. A côté de lui, le silence de la Poufsouffle se prolonge. Elle n'a jamais été très bavarde, donc cela ne lui semble pas parfaitement inhabituel, mais un peu de discussion l'aurait toutefois aidé à se changer les idées. Et à patienter aussi, en attendant l'arrivée du Calmar Géant. Celui-là même qui malgré leur grande patience et la petite escapade du Serdaigle dans l'eau ne montre pas le moindre signe de vie. Peut-être qu'il n'a pas envie de les voir. 

C'est peut-être parce que Blaze n'a pas été très sage : il a fait beaucoup de bêtises et même que parfois, il a dit des mensonges. Alors il est puni. Oui c'est certain : c'est bien une punition qui lui est personnellement adressée. En plus, il a été malade alors qu'en temps normal, il est toujours en parfaite santé. La solution, c'est peut-être de retourner dans sa Salle commune. Il pourrait alors se réchauffer auprès du feu de la cheminée... Oh certes, celui d'Aelle est aussi réconfortant mais... il manque un élément essentiel, ou même deux : le fauteuil confortable et les pantoufles.

Mhh oui, les pantoufles. 

Blaze se redresse doucement et observe un moment Aelle et Zikomo. C'est l'heure des au-revoir pour aujourd'hui, semble-t-il.

« Wsh j'me les caille alors j'vais retourner au chaud dans ma salle commune, je pense. » Difficile de ne pas le prendre au sérieux quand il dit cela : il est encore tout grelottant et probablement aussi pâle qu'un linge. « Si vous restez encore un peu et que vous voyez le Calmar Géant, vous lui direz bien que j'pense à lui, et que je me fais un peu de souci. Vérifiez qu'il va parfaitement bien et passez lui mon bonjour. Et merci pour aujourd'hui hein, c'était cool de m'accompagner au lac, même si on n'a pas pu le voir. » Petite note de déception dans sa voix. Il adresse un signe de la main à ses deux camarades et reprend la direction du château pour se mettre au chaud.

Fin du RP pour moi, merci ! <3 

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10 févr. 2020, 09:51
J'ai rendez-vous avec vous  PV Aelle et Zik   RPG+ 
Les secondes se déroulent autour de nous. Rosenberg chantonne, Rosenberg gigote. Penchée sur le feu, je l’observe du coin de l’oeil lorsque je suis certaine qu’il laisse traîner son regard loin de moi. J’essaie de comprendre la logique de ses mouvements, de saisir ce qui fait qu’il est lui. J’aimerais bien savoir pourquoi je suis là et pas ailleurs, et surtout pourquoi je souhaite être là et pas ailleurs. Le moment n’est pourtant pas parfait. Ce silence n’est pas le même que ceux que nous partageons avec Thalia. Là, il me fait mal. Il gonfle autour de moi et me plante des aiguilles dans la nuque, comme pour me forcer à dire quelque chose, à bouger, remplir le vide qu’il laisse derrière lui. Mais moi, je ne veux pas parler. Je n’ai rien à dire, je suis bien ainsi à simplement attendre en compagnie. Un coup d’oeil vers Zikomo me prouve que je ne suis pas la seule à apprécier le moment. Le Mngwi est plongé dans ses pensées, le regard tourné vers le feu. De temps à autre, il lève le museau vers le garçon, puis vers moi comme pour nous rappeler sa présence — comme si je pouvais l’oublier.

Avec un soupir, je me force à rester tranquille. Attendre le calmar sera long et mieux vaut prendre son mal en patience. Mais je n’ai pas le temps d’attendre, ni le temps de faire quoi que ce soit, parce que Rosenberg se lève et au regard qu’il pose sur nous, je comprends qu’il va s’en aller. Son regard est la seule chose sereine chez lui. En regardant ces yeux-là, quand il ne parle pas, l’on pourrait presque croire qu’il est plus dégourdi qu’il ne l’est en réalité. J’aime bien quand il me regarde. 
Moins quand il parle. 
Cette fois, il ne se lance pas dans un discours dont il a le secret. Il nous annonce une simple chose qui me serre le coeur. Il s'en va. Un sentiment désagréable monte le long de mon corps et s’installe dans mon coeur. Il est âpre, ce sentiment. C’est la déception. Je me redresse en repoussant mes émotions dérangeantes. Son visage est pâle et ses lèvres tremblantes. Je fronce les sourcils mais garde mes commentaires pour moi. S’il était sorti plus couvert, il ne serait pas en train de choper une maladie. J’espère seulement qu’il ne me l’a pas refilé. 

« Si je le vois, je te dis, dis-je d’une voix lasse. J’attends la même chose de toi, tu m’préviens si t’as des nouvelles. »

Le dimanche m'apparaît tout à coup éternellement long. Que fais-je faire désormais ? Que pourrais-je faire maintenant ? Zikomo salut le garçon à son tour. Je le regarde s’éloigner. Je le regarde jusqu’à ce qu’il disparaisse dans le château, puis je me rassoie sans pouvoir retenir le soupir qui s’échappe de mes lèvres. J’attrape un morceau de bois et m’amuse avec les braises. Pendant un instant, je me sens tout à fait démunie, tout à fait perdue. Puis peu à peu me reviennent mes pensées habituelles et je repousse Rosenberg dans un coin de ma tête. Je songe à Thalia, à la bibliothèque, à la chaleur. Et une fois pensé tout cela, j’ai trouvé ce que j’allais faire du reste de mon dimanche.

« On va r’joindre Thalia, » annoncé-je à mon compagnon bleu en me relevant et en époussetant la poussière sur ma robe.

Je pointe ma baguette vers le feu et ferme brièvement les yeux. Je calme les battements de mon coeur, plonge mon regard à l’intérieur de moi-même. J’essaie de ressentir cette Force qui coule dans mon corps, cette Magie qui a sa propre existence, sa propre volonté. Je la sens tout au fond de moi et me concentre dessus ; c’est du moins l’impression que j’ai. Je ralentis mon souffle en prenant une profonde inspiration, puis : « Extingo. » D’une voix claire et calme, le sortilège est annoncé. Il souffle mon feu et ne laisse que le foyer que je détruis d’un mouvement du pied. Je jette un dernier regard vers le lac, balayant la surface de l’eau pour être certaine de ne pas y trouver Calmar. Enfin, je m’en retourne vers le château, Zikomo trottant à mes côté.

« C’est un drôle de phénomène. »

Un léger sourire passe sur mon visage. Oui, Rosenberg est un drôle de phénomène. Je crois que je l’aime autant qu’il m’agace. Je ne réponds pas à Zikomo, mais je penche la tête pour lui offrir un sourire auquel il répond. C’est ce que j’aime avec lui, je n’ai pas besoin de parler, d’user de mots inutiles. Il suffit d’un regard, d’un sourire pour qu’il comprenne ce qu’il se passe au fond de mon coeur.

- Fin -


Merci à toi pour ces jolis instants.