Lumah étouffait un peu dans Poudlard, et c'est pour cela qu'elle se trouvait dans le parc, à cet instant précis. Et puis surtout, la fillette avait un gros problème avec la neige, donc le temps, et toute cette plaine blanche qui recouvrait le parc, tout ça l'incitait à profiter. En effet, il ne neigeait pas souvent chez elle, alors voir ce temps à Poudlard, c'était du pur rêve.
La fillette marcha un instant et laissa ses empreintes dans le sol, puis s'assied et sommeilla un peu, la neige lui chatouillant le nez. Puis elle se leva, décidant soudain qu'il était temps de s'amuser - alors qu'elle ne s'était assoupie que l'instant de deux secondes, c'est à remarquer -.

C'est ainsi, après s'être roulée dans la neige, avoir fait l'étoile, essayé de manger des flocons et imprimé son visage dans la neige - un acte quelque peut suicidaire -, que la petiote s'attela au meilleur de l'hiver, quand on a de la neige à disposition et surtout à foison : l'atelier bonhomme de neige.

"Go Lulu ! Fais-nous rêver !", se dit-elle à elle même, pour s'encourager.

Elle tenta la technique de former une boule grossissante au fur et à mesure qu'on la roule, et on pouvait désormais voir à côté de la fillette trois boules : une grosse, une intermédiaire et une petite.
La technique marchait plutôt bien, et Lumah n'en était pas peu fière.
Restait à assembler tout cela : mais la petiote, comme son surnom le disait si bien , était trop petite pour assembler ces trois boules les unes sur les autres.
Elle resta plantée ainsi, devant son travail inachevé, à essayer de trouver une solution.

Lumah sifflotait en tapotant sur la neige. C'est bon, après avoir tout tenté, la tête était dessus.

Mais boum, tout se cassa la figure.

"Crottedebik, alors."

Lumah fit une moue dépitée et jeta alors un oeil à côté d'elle, d'où provenaient des pas. Une jeune fille, d'un an de moins peut être, venait d'arriver - Lumah ne savait pas les différencier quoi, ils faisaient tous sa taille voire plus grand -, et dit d'ailleurs :

"Et c'est parti ! Je vais leur montrer que pour faire le plus beau bonhomme de tout les temps, il n'y a pas besoin de magie."

Lumah n'avait pas le sens de la compétition en général. Mais là, voir qu'une autre fille venait de lui piquer son idée - même si c'était l'idée de tout le monde - et venait là narguer à quelques mètres, ça la titillait.

"Ah non hein !" se jura Lumah, en saisissant de le neige pour recommencer une boule. Non, elle ne laisserai pas cette fille faire un meilleur bonhomme.

Lumah poussa sa boule de neige, la faisant grossir encore et encore.

Pour faire un beau bonhomme de neige... Comment il fallait faire, déjà ? Une carotte ? Comment pouvait-elle en avoir ? Des branches... Où y en avait-il ?

Après coup, Lumah pensa qu'elle était bête de ne pas proposer de batailles de oules de neige à la fillette aux yeux bleus et aux cheveux noirs,mais quand elle recroisa son regard, elle se dit que c'était normal. Elle semblait avoir un esprit plus compétitif que coopératif.

Tant pis, Lumah était motivée ! Ce serait elle qui ferait le meilleur des bonhommes de neige !

Lumah était fort perdue, déjà. Amie, rivale ? Elle n'en savait trop rien, et il fallait avouer que cela la perturbait quelque peu. Aussi elle ne fut que plus perdue en entendant la réponse balbutiée, incertaine, de Lydia. Doute, lui aussi s'était encré sur le visage de la petite. Elle regardait la fille, espérant une lumière sur son hésitation, un mot sur ses lèvres qui ôterai son doute. Mais rien. Alors Lumah, reculant sans lâcher du regard la bleue, continua son bonhomme de neige. Ses mains devenaient bleues, bleues à en faire peur, et elle pouvait aisément imaginer ses lèvres de cette même couleur, ses pommettes roses.

Chaque mouvement devenait insupportable, elle s'en rendait compte en se motivant à travailler le haut de son bonhomme. Il attendrait.

Les lèvres de la Serdaigle se décidèrent à former des mots alors que Lumah s'attelait à stabiliser le bas de son bonhomme. Comme appelée par son amour de toujours, Lumah se retourna vers la fille, avant de se rappeler qu'elle n'avait pas de chocogrenouilles.

« E-euh, oui. », répondit Lumah, trahissant sa panique.

Lumah avait le nez qui coulait, et elle se précipita se sortir un mouchoir, de ses mains figées, pour s'y moucher furtivement, avant de le ranger dans sa seule poche vide et de s'échauffer afin que ses membres répondent un peu plus à son appel qu'ils ne le faisaient actuellement.

Enfin, lorsqu'elle se sentit fin prête, elle se murmura un « C'parti », comme pour se motiver plus encore. Puis elle reprit son travail.