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25 mars 2020, 20:52
 26.01.45   ft.Eileen Jones  Au pied du mur
@Eileen Jones


Un pas, puis deux. Chacun des empruntes restaient marquées dans le sol, fossiles, profondément définie, comme pour qu'elles ne partent jamais, comme pour affirmer qu'elle était bel et bien passée par là.
En réalité, c'était beaucoup moins romantique que ça ne l'était décrit. Lumah s'enfonçait juste dans la neige, et chacun des ses pas nécessitait de sa battre contre cette neige pour ne pas finir enracinée dedans. La petiote se frottait les bras, grelottant. Elle avait pourtant mis pleins d'épaisseurs ce jour-ci. Tant pis. Elle restera son écharpe aux couleurs jaunes et noires, celle de Poufsouffle qu'elle portait fièrement.

Sa petite soeur, Neïa, qui avait un caractère contradictoire - soit elle copiait sa grande soeur, soit elle se démarquait, à son bon vouloir - lui avait annoncé, quand la blondinette avait décrit les quatre maisons, qu'elle voulait aller à Gyffondor. Elle avait également ajouté que les Poufsouffles étaient nuls, mais Isabel avait renchéri et s'était expliquée par « Elle est jalouse ». Lumah comprenait, elle aurait peu être ressenti la même chose alors elle s'efforçait d'être la plus sympathique possible avec sa soeur et lui avait acheté des objets magiques. Neïa avait alors "fait une trêve provisoire", au plus grand bonheur de Lumah. Lumah qui regardait la neige en se disant qu'elle avait pu à nouveau, cette hiver-là, jouer avec sa soeur dans la neige, fait des bonhommes, du patinage et des batailles de boules de neige, mais que ça ne se reproduirait plus. Plus l'année prochaine... Plus pendant sept ans, s'il n'y avait pas d'issue. La blonde baissa les yeux.

Elle traîne des pieds. Elle ne sait plus ce qu'elle fait ici, chaque pas est lourd, chaque pas est lent pour supporter ce qu'elle pense. Chaque pas porte une pensée, chaque pensée de plus s'ajoute au mic-mac de son esprit. Les idées s'entremêlent, encore, et Lumah perd le fil. Lumah plane dans son monde d'idées, elle le survole mais ne suit plus ce qu'elle même pense. Elle ne sait plus, elle est juste oiseau, ses ailes la portent. Mais dans la vraie vie, sur ce sol blanc, elle est lourde.
Lumah regarde la ciel, gris. Elle fait une moue triste et se pince les joues. Elle s'extirpe de la neige où elle commençait à devenir arbre, sourire aux lèvres, se secoue la tête et court. C'est un moyen d'ôter ce fouillis de sa tête.

Mais elle s'arrête. Là, devant elle, il y a quelque chose.

Elle se baisse, étonnée d'elle même de porter autant d'attention à ce bout de papier, puisqu'il aurait pu être vide, mort sous cette neige, et même abandonné pour une bonne raison.
Mais elle s'en saisit. Elle l'ouvrit, timidement peut être, mais curieuse surtout. Lumah n'eut aucun mal à le déchiffrer. C'était clair, trop.


« Eileen.

Tu n'es plus là. Tu n'es pas là. Tu ne reviendra pas.
On le sait. Tu nous l'a dit. Tu ne rentreras pas à la maison.
On ne sait pas si c'est volontaire. On ne sait pas si c'est une obligation.
Mais tu ne nous reviendra pas.
Et on ne veut pas souffrir pendant sept ans à t'attendre.

Arrête de nous envoyer des lettres.
Arrête de penser à nous. On fera de même de notre côté.
On va bien et j'espère que toi aussi, mais c'est fini.
Tu n'es plus ma soeur, en tout cas dans mon coeur.
Tu n'es pas comme moi et tu l'a jamais été.
Maman pense comme moi. Tu es un monstre, une sorcière.
Papa te protège toujours. Il tient à toi, beaucoup.
A cause de toi ils se disputent tout le temps.
Et tu n'es même pas là pour voir ça !
Ils vont peut-être se séparer et on ne sait même pas ou t'es !

Des hiboux affluent à la maison.
J'en a marre de tout ça alors arrête.
Si papa part, je t'enverrai son adresse.
Mais c'est tout.
Tu n'es plus rien pour moi Eileen.
Je te déteste.

Tu es un monstre.
Tous les sorciers sont des monstres.
On la vu à la télévision, Eileen.
N'aie jamais l'audace de rentrer.
Sinon tu vas le payer.

Thalia.
»


Un regard. Du dégoût. C'est ce dont Lumah avait eu tant peur depuis ce 2 novembre. Mais ça ne lui était pas arrivé. Pas à elle. Mais à Eileen, si.
Lumah regarda, un instant encore, sans lire ne serait-ce qu'un mot de ce qui était déversé sur cette lettre. Ce n'était que haine, acharnement, aversion et antipathie, et si Lumah voulait éviter des mots, c'était bien eux. Elle serra le papier.

Tout à coup, elle se rappela Eileen. Eileen... Elle l'avait rencontré dans les serres, un jour. Non ? Elle n'avait pas eu de chance ce jour-là non plus. Mais là, ce n'était plus une question de chance, c'était odieux, juste odieux. Une soeur ne serait et ne devait en aucun cas être un montre. Eileen n'en était pas un. On ne pouvait pas ! On ne pouvait pas, c'était ridicule, renier sa fille, l'enlever de la famille. Elle devait être dévastée. Donc il a été abandonné. Lumah se releva, épousseta ses jambes pour ôter la neige et déchira le papier. Cela avait été plus fort qu'elle. Elle le déchira jusqu'à ce qu'il n'en reste rien. Elle elle courut, longtemps. Elle s'arrêta et se posa dans la neige, sortit fébrilement un papier qu'elle plia en un joli oiseau qu'elle fit voleter. Vers Eileen.

« Tu vas bien, hein ? »

“ Il lui arrive d'avoir des agissements curieux. Mais bon, c'est Lumah ! ” ED
17 ans (à l'aide) 6eA #674ea7

27 mars 2020, 22:37
 26.01.45   ft.Eileen Jones  Au pied du mur
Eileen se sentait seule, plus que tout. La lettre avait, au final, rempli son coeur d'une marrée de tristesse, et s'en débarrasser avait beau l'avoir soulagée, elle se sentait seule à présent. Seule face à elle-même. Seule face à la vérité, si dure à admettre, si violente soit-elle.
Enfoncer ses pieds dans la neige froide, chaude, glacée aurait pu la soulager. Mais non. Non, cela ne se passait pas comme ça. Pas avec elle en tous cas.
Elle avança, difficilement, laissant une trainée de traces de pas boueuses derrière elle. C'était dur et il faisait froid, mais elle avançait, il le fallait. Elle grelottait, le nez caché par sa grosse écharpe noire, qu'elle avait depuis quelques années déjà. Elle respirait l'odeur de chez elle, qui bizarrement ne partait pas de ce tissu. Elle aimait cette odeur, plus que tout. C'était elle qui avait bercé son enfance, qui l'avait rassurée, qui l'avait aidé, qui l'avait calmé.
Elle ferma les yeux quelques instant. Plus rien ne comptait. Juste elle et ses souvenirs enfouis.
Puis rouvrit les yeux. La lumière vive l'aveugla un instant. Elle ne voyait que du blanc, partout. Puis du noir, du bleu, du vert, du marron. Le paysage du parc matérialisa devant elle.

Elle regarda autours d'elle. De la neige partout. Puis des arbres, encore et encore. Plus loin, tout autour du domaine, de l'île, le lac. Eileen avait toujours du mal à réaliser que son école était une île. Une île sur laquelle elle allait vire durant sept longues années. Peut-être reverrait-elle un jour sa famille, son père surtout ? Peut-être retrouverait-elle un jour ses bras, ce regard aimant, rassurant, protecteur ?
Peut-être que ce jour là, sa haine sera partie, ou du moins se sera calmée. Peut-être lorsque ce jour arrivera, Thalia ne la détestera plus, sa mère non plus ?
Rien de redeviendra comme avant, elle s'y était faite, c'était fini d'espérer le contraire. Mais si seulement cela pouvait arriver un jour, juste un petit jour, parmi sept années, parmi toute une vie...
Elle fixa l'étendue de blanc devant elle, les traces de pas toujours présentes, devant et derrière elle. Quelqu'un était passé par ici. Ca ne l'étonnait pas, elle était dans une école après tout, il était normal que des traces de pas soient visibles.
Elle posa son pied sur une des traces encore bien visible, puis l'autre sur celle juste après. Elle s'élança sur les traces, posant à chaque pas son pied dans le trou créé par l'empreinte d'une chaussure. Elle commença à courir, longeant le mur de l'école par les traces enfoncées dans la neige. 
L'air fouettait son visage, ça lui faisait un bien fou. 
Cela faisait longtemps qu'elle n'avait plus autant couru, qu'elle n'avait pas senti son coeur battre à cent  à l'heure. Cela faisait si longtemps que ses jambes commençaient déjà à être douloureuses. Mais elle s'en fichier, royalement. 
Elle se concentrait sur sa respiration, sur les battements de son coeur qui ne demandait qu'une chose : sortir de cette prison dans laquelle il ne pouvait pas s'épanouir tranquillement. 
Elle trébucha, de temps en temps, mais elle continuait, toujours.
Puis petit à petit, elle ralentit. Elle était en sueur, mais n'avait pas couru longtemps pourtant ? Elle continua à marcher, posant son pied dans la trace suivant à chaque fois. 

Elle vit un oiseau voler vers elle. Enfin vers elle, il partait sûrement vers la forêt en longeant le château, choix bizarre mais il faisait ce qu'il voulait, il était dans son élément après tout, chez lui.
Sauf que l'oiseau ne la dépassa pas, il ralentissait en s'approchant de la petite. Étonnée, Eileen s'arrêta, fixant l'oiseau. Il était jaune, c'était un petit oiseau jaune.
L'oiseau ne bougeait, ou du moins si, il battait des ailes pour faire de petits allers-retours, ne pouvant rester à la même place tout le temps.
La rouquine sourit, puis détacha ses yeux de l'oiseau, regardant de nouveau autours d'elle.
Son regard s'arrêta sur une chevelure blonde, presque blanche. *Lumah ?*
Elle regarda l'oiseau, puis se remit à courir vers la fille. Oui c'était Lumah, la Deuxième Année qu'elle avait rencontrée dans les serres. 
Elle sourit de plus belle en s'approchant.

- Salut Lumah !

IRL TRÈS CHARGÉ / Gneuh. #234932 Trop de quote tue le quote. Capitaine des Aigles de Bronze
#poudlardredécoréenbisounours / membre de la RASA
Maison Victorieuse au Triomphe Majestueux, Jamais Serdaigle Unie Ne Perdra

21 avr. 2020, 18:01
 26.01.45   ft.Eileen Jones  Au pied du mur
Le blanc de la neige lui rappelait étrangement celui qu'elle avait tant convoité, celui qui s'était teinté de noir et qui peinait à revenir, encore, comme hanté.
Blanc comme le vide, blanc comme le papier, celui sur lequel on n'a encore rien écrit, sur lequel on n'a encore rien inventé. Celui qui n'est pas encore sali, sur lequel on n'a rien raté, encore aussi vide que le début d'une histoire. La petite voyait ce ciel blanc dans son esprit lorsqu'elle ôtait toutes ses idées, bonnes comme mauvaises, de son esprit ; alors, elle pouvait inventer de nouvelles idées et laisser voler son imagination, libre comme l'air ; devenir papillon, lion ou oiseau de papier. Ce sentiment, c'était celui que la petiote préférait. Celui de la liberté, et de la perspective d'une nouvelle aventure. Ces aventures qu'elle chérissait tant, qu'elle écoutait avec autant de passion depuis son enfance.

Mais quand elle regardait ce blanc neige, elle se rappelait du sien, qui oscillait encore entre le noir et le blanc, gris cendré. Encore souillé par ces idées sombre, et le visage de l'autre, son sourire. Elle ne faisait bien sûr plus autant de cauchemars qu'avant, et heureusement. Depuis son tour à l'infirmerie, elle avait repris du poil de la bête, et elle avait réussi à se confesser, ses larmes à s'échapper. Cage ouverte, plus ce vase de poids, le vase de ses larmes.

Lourd à porter.

Lumah, consciente de sa soudaine petite baisse de moral, se tapota sur les joues. Elle avança encore dans cette neige épaisse, avec l'étrange impression de disparaître, s'enfoncer dans une océan. Celui de ses pensées, peut être.

Elle repensa à Eileen, à cette lettre. Eileen qu'elle avait déjà vue si mal en point, devant son carnet de croquis trempés, tous ses dessins disparus. Eileen à qui elle avait finalement redonné, même s'il était faible, le sourire. Elle s'en voulait tellement, encore à ce jour, de ne pas l'avoir vue plus lumineuse. Ce dont elle se voulait surtout, même si elle ne pouvait réellement se le reprocher, c'était de ne rien comprendre parfois, à ce que certains appelaient une évidence. Elle n'aimait pas rester là, perdue, à ne rien savoir, ne pas réussir à interpréter un geste, laisser ensuite les personnes mal à l'aise.

Je comprends jamais rien.
Je comprends pas pourquoi, d'ailleurs.

Vide.

Maintenant, maintenant qu'elle savait Eileen mal en point, elle espérait de tout coeur lui rendre un sourire. En fait, elle espérait juste que celle-ci aille bien, juste. Elle le voulait.

Mais était-ce simplement possible après avoir reçu cette lettre ? Cela encore, Lumah l'aurait cru impossible. Elle en avait eu peur, certes, mais elle ne pensait qu'aucun parent ne l'oserai. Et elle en était plus que révoltée, révoltée de sa soeur qui n'accomplissait pas son rôle ; celui de personne amante, proche, celle qui te réchauffait le coeur. Elle, au contraire, avait piétiné celui de sa pauvre soeur, l'avait mis en miette. Comment pouvait-on un jour penser ces choses ? Oser les dire ?

Comment ?

Lumah avait arrêté de marcher pour contempler le paysage. Etrangement, plus elle le regardait, moins elle se sentait libre. Elle ne l'avait pas remarqué auparavant, trop concentrée sur l'herbe verdoyante, le beau ciel bleu ou bien ses pensées, elles noires, mais le lac délimitant le château faisait perdre à Poudlard toute sa liberté, aux élèves donnait l'impression de prison, à son tour. Pourtant le ciel n'était pas délimité, lui. Ce contraste faisait penser aux injustices. L'un ne serait jamais emprisonné, tandis que l'autre ne pouvait que l'observer, et remarquer son impuissance, remarquer combien il était minable par rapport à lui.

La petite pensait fort, ce ciel l'inspirait. C'était le cas jusqu'à ce que des bruits, des bruits de pas, la tirèrent de ses rêveries.
Lorsque son regard quitta le ciel pour observer la terre, elle fut captivée par un roux éclatant qui contrastait tant avec la terne neige.

Elle semblait avoir remarqué son oiseau, qui voletait de plus belle vers elle, suivi par une Eileen au large sourire. Un sourire que Lumah lui rendit.

« Eileen ! »

Elle sourit.
A-t-elle un masque, elle aussi ?

Dis, Eileen, est-ce que tu caches la réalité ?

« Tout va bien... Pas vrai ? »

“ Il lui arrive d'avoir des agissements curieux. Mais bon, c'est Lumah ! ” ED
17 ans (à l'aide) 6eA #674ea7

21 mai 2020, 19:28
 26.01.45   ft.Eileen Jones  Au pied du mur
Désolée pour cet affreux retard :wry:

Essoufflée. Voilà ce qu'elle était, essoufflée. Elle n'avait pas couru longtemps, juste le temps de rejoindre Lumah, mais ses poumons peinaient déjà à se remplir d'air, et son cœur battait beaucoup trop vite pour qu'elle puisse le supporter. Son regard se voila quelques instants, perdue dans le noir, l'ombre qu'elle s'imposait. Elle ne voyait plus la fille et son sourire s'effaça, ne laissant apparaître qu'un visage pâle, et neutre à en faire peur.
Puis tout redevint normal. Le visage de la Poufsouffle lui refit face nettement, et les couleurs aveuglantes du parc s'imposaient à ses pupilles. Elle baissa le regard vers le sol, où la neige l'éblouissait autant que la lumière du soleil.


« Tout va bien... Pas vrai ? »


Non...
Non, ça ne va pas.
Je ne vais pas bien depuis ça.
Je n'ai jamais été bien de toutes façons, depuis que je suis une soi-disant sorcière je les enchaîne. Entre les lettres sans réponse, les larmes qui coulent sans cesse, les sorts qui ne marchent pas... Je ne devrais pas être ici, je le sais, alors pourquoi irais-je bien, hein ?

Pourtant je fais semblant.
Je fais semblant d'aller bien.
Alors que tout mon être souffre de cette haine, et cette tristesse qui ne s'en va pas, et qui ne partira probablement jamais. Tout en moi prie pour que ça s'arrête, pour que tout redevienne comme avant.
Parce que oui je le veux, que tout redevienne comme avant.
C'est impossible maintenant.
C'est trop dur.
La réalité est trop dure. Trop sèche. Trop cassante pour être acceptée.

Mais je souris.
Pour me donner de la contenance sans doutes.
Mais mes lèvres s'étirent automatiquement, pour graver sur mon visage un sourire qui se veut sincère, mais qui ne l'est peut-être pas.


« Ou... oui. Oui, oui ça va. »


Je lève les yeux vers la blonde, encre mon regard dans le sien. Puis le baisse aussitôt. Et si elle le vois que je mens, encore ? Et si Lumah vois dans mes yeux que tous ces "oui" enchainés sont des mensonges, juste pour me donner une contenance que je n'ai pas ?
*Désolée* pour tout. Tout ce je promets et que je ne tiens jamais. Tous ces gens à qui je fais du mal. Toutes ces personnes qui supportent mes larmes sans rien dire, alors qu'elle n'ont rien demandé.

Mon regard divague vers son torse. Et elle ? Est-ce qu'elle va bien ? Ou a-t-elle un masque aussi ? Ment-elle lorsqu'on lui demande ? Dit-elle le mensonge qui revient, encore et encore dans les bouche des gens ?
Toi aussi tu mens, Lumah ?


« Et toi, ça va hein ? »

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#poudlardredécoréenbisounours / membre de la RASA
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21 juin 2020, 23:06
 26.01.45   ft.Eileen Jones  Au pied du mur
La rousse courait devant elle, mais Lumah n'avait pas cette impression-ci, puisqu'elle aussi marchait aussi rapidement qu'elle le pouvait vers celle-ci. Elle aussi enfonçait ses pieds dans la neige sans y prendre garde, trop focalisée sur son action, sur le visage de la Serdaigle, dans l'ultime but d'y déceler tristesse, malheur. Mais nulle tristesse n'était peinte sur ce visage avenant, où luisait un sourire éclatant - presque éclatant -. Lorsqu'elles furent à la même hauteur, Lumah ne dit rien de plus que ce qu'elle avait déjà prononcé, bien trop impatiente d'entendre la justification d'Eileen quand à ce sourire, alors que Lumah était sûre et certaine que la lettre lui appartenait. Cette lettre était blessante, elle avait même tué de ses mots de hargne et de gratuite colère, injuste colère, une partie de Lumah, lui avait fait comprendre quelque chose d'horrible : toutes les soeurs ne s'aimaient pas forcément, et des raisons idiotes suffisaient à cette rupture. Alors comment diable Eileen pouvait-t-elle porter ce sourire ?

Lumah savait porter un masque, elle savait combien c'était pesant, elle savait combien mettre ce sourires aux lèvres était douloureux. Pourquoi Eileen s'y risquait-elle ? Lumah arrivait à douter sur ce qu'elle avait vu. Cette lettre lui était bien adressée, n'est-ce pas ? En réalité, si cette lettre n'existait pas, c'était tant mieux. Elle aurait juste à s'inquiéter sur la qualité de son esprit, qui lui donnait de bien drôles d'imaginations.

Elle avait tenu cette lettre de ses mains.

Cette lettre était tangible. Elle existait forcément, par conséquent.

Cette lettre existait, et pourtant, face à elle, Eileen mentait, elle l'abordait d'un sourire chaleureux, qui mettait Lumah mal à l'aise bien plus que quiconque n'aurait pu le penser. C'était comme voir son passé, voir les erreurs qu'elle avait commises ; des erreurs qu'elle aimerait réparer. Ce qu'il lui en avait coûté de ne pas parler, de se cacher de honte, de disparaître derrière le mensonge, c'était une douleur incessante. En perdre la vérité lorsqu'on en avait besoin, en perdre la sincérité quand elle était nécessaire, se haïr. Ne plus s'amuser, trop polluée pour se remémorer simplement de ce terme.

Lumah la regarda, ses oreilles ne souhaitant que devenir sourdes d'entendre la fillette bégayer. Son regard tentait de lui transmettre ce qu'elle aurait souhaité lui dire, mais que jamais ses lèvres n'oseraient prononcer. Sois vraie.

Dis-moi la vérité.

Je sais que tu ne vas pas bien, pourquoi me mentir ?

Je veux t'aider.

Je veux ton sourire, le vrai.

Son regard s'était plongé dans celui d'Eileen. Comme un défi, peut-être tentait-elle de percer cette barrière nommée 'masque', pour l'aider au mieux, savoir son mal, réellement, à quel point cette foutue lettre et ses mots de verre, ceux qui coupent, l'avaient touchée. Elle voulait être capable d'ôter ce verre de sa peau, son coeur. Capable de ne pas faire vivre à quelqu'un d'autre ce qu'elle avait vécu, lui permettre d'éviter ce gouffre si alléchant.

Cette soeur, si elle lui avait écrit ça, n'était pas une vraie soeur. Nulle soeur n'écrivait un texte comme celui-ci. Une soeur devait être aimante, aimable, une lumière, un trésor. On devait la chérir comme elle nous chérissait. Mais plus que cela, une soeur ne pouvait pas renier sa semblable, tout cela était absurde.

Lumah rit intérieurement. Aussi absurde que ce monde, en soi. Rien n'était impossible, si la magie en l'était pas, après tout.

Elle regarda en même temps qu'Eileen sa taille puis releva la tête, dégoutée d'elle-même. Elle n'aimait pas se regarder, toujours et encore. Depuis ce jour où elle s'était promise de ne plus regarder un miroir, elle haïssait son corps. Trop maigre, déchiré, griffé, maltraité, inconnu à ses yeux, eux habitués à la petite fille aux joues roses, au sourire éclatant et à l'allure excitée.

« Moi ça va bien mieux, je te le promets », dit la petite en lui souriant chaleureusement, chassant son dégoût.

Mais pourquoi s'inquiéter des autres alors que tu ne vas pas bien ? Eileen, dis-moi, tu n'essayerais pas de changer de sujet ?

« Eileen... Ne me mens pas, s'il te plaît », l'implora-t-elle seulement, son regard toujours fiché dans celui de la jolie rousse.

“ Il lui arrive d'avoir des agissements curieux. Mais bon, c'est Lumah ! ” ED
17 ans (à l'aide) 6eA #674ea7

13 juil. 2020, 21:21
 26.01.45   ft.Eileen Jones  Au pied du mur
- ... je te le promets

Une boule se forme dans sa gorge. Une boule de honte, de dégout... Elle me promet qu'elle va bien, mieux. Elle me le promet, alors qu'on ne se connait à peine ! Et moi, que fais-je ? Je mens, sans même m'en rendre compte. Je mens, je nie la vérité pourtant claire, beaucoup trop claire. Je dis que je vais bien, le répète même pour y croire, alors que c'est faux. Terriblement faux. Je le sais pertinemment. Mais je le fais quand même. Et le pire dans tous ça, c'est que j'ai beau me dire que j'arrêterais, que je ne mentirais plus, je le fais encore. Toujours.
Je me sens mal de mentir ainsi à Lumah, terriblement mal. Je vois dans son regard qu'elle le sait, qu'elle le sent. Parce que ça se voit, beaucoup trop clairement que je mens. Même les personnes qui ne me connaissent pas doivent le voir ans doute.
Il n'y a que moi pour essayer en vain de cacher quelque chose d'impossible à éviter. Il n'y a que moi pour nier tout ce que les autres remarquent. Et ce tout ce que les autres remarquent, c'est ce que moi je ne veux pas voir. Je ferme les yeux devant l'évidence. Automatiquement.

- Je...

*mens pas*.

- Oui

Je baisse les yeux, honteuse. Pourquoi faut-il que ça se voit autant ? Pourquoi lorsque je mens, tout mon corps le rapporte ? Pourquoi faudrait-il que je mente, au final ? Je pourrais me contenter de dire la vérité, qu'effectivement je ne vais pas bien, que tout n'est pas rose. Mais non. Il faut que ce soit des mensonges qui sortent à la place de la vérité. Ce qui est le plus facile à dire sort tout seul. Dire que tout va bien alors que c'est faux. On ne le contrôle pas, ça, c'est impossible. Tout ce qu'on veut c'est que les autres ne le voient pas, qu'ils ne s'inquiètent pas. Ou mieux, qu'ils n'aient pas pitié de nous.
Parce que c'est le pire la pitié. Le pire sentiment qui ait jamais existé.

J'inspire, expire, fixant les cristaux de neige qui scintillent sous mes pieds. Le soleil reflète dessus, m'aveuglant au passage. Mais je m'en fiche. C'est plus simple de fixer ce blanc brillant que Lumah. Pourquoi ? Je ne sais pas. Mais c'est plus simple. Plus simple que de fixer ses yeux violets, peut-être parce qu'elle sait que je mens, et que je ne veux pas l'accepter...

- Bref...

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27 août 2020, 22:56
 26.01.45   ft.Eileen Jones  Au pied du mur
Un instant, Lumah savait capter le regard d'Eileen. Elle savait qu'elle aussi la regarde un temps durant, qu'elles s'excusaient toutes deux au fond d'elles, c'était gravé dans leurs pupilles. S'excuser de toutes deux mentir ; mais ça n'était pas que dans leurs regards, c'étaient aussi dans leurs paroles. Pourtant, toutes deux s'obstinaient à mentir, même en sachant que l'autre avait su depuis bien longtemps déceler la vérité. Etait-ce pour elles-même ? La petite fut même presque certaine d'y voir une profonde tristesse, un gouffre ; mais peut-être était-ce là son imagination, qui elle avait pu voir cette lettre, et s'inventer un amas de scénarios tous aussi impossibles. Ne reste de réel que ce regard qu'elles se sont lancées toutes les deux, qui lui fait croire qu'elles ont toujours été proches. Alors qu'en réalité, l'une n'est rien pour l'autre. Ou juste un chien battu à leurs yeux, parce que la rousse et la blonde sont dans un état déplorable, mentalement. Un état qui n'aurait jamais dû s'assimiler à aucune d'elles, jamais dû être portés comme ils le sont, comme un poids.

Peut-être que mentir leur fait croire à toutes deux qu'elles vont bien. Et en effet, Lumah va bien. Du moins, maintenant. De fait, on pourait dire qu'elle va mieux. Parce que mieux, c'est un terme qui démontre qu'avant, elle allait mal, et que c'est loin de s'effacer - que ça ne s'effacera même pas aussi vite que son sourire est revenu, son vrai sourire -. Celui d'Eileen, Lumah ne l'a jamais vu. La dernière fois non plus, la rouquine ne souriait pas, mais c'était il y a bien longtemps ; entre temps, il s'était passé bien des choses. Autrement dit, auparavant, ça n'était pas cette lettre qui l'avait affectée. Mais quoi donc...? Sa mémoire lui sembla vide, avant qu'elle ne se remémore, trop bien peut-être, du bal. Qu'elle avait haï ce bal pour l'avoir fait cauchemarder, tiens ! Et pourtant, voilà qu'elle l'avait presque oublié. Elle eut un pincement de coeur, un brin de haine envers elle-même, ou Eileen, pour lui avoir rappelé ce vécu. Mais Eileen ne lui avait rien fait, la pauvre - et elle était en bien trop mauvaise posture pour être haïe pour une futilité, va.

Eileen a quitté Lumah des yeux, résignée. Elle ne les lèvera pas vers elle d'ici peu, Lumah le sait. Alors à son tour, elle contemple la neige, cette parfaite terre blanche, une terre dans laquelle on ne voit aucune trae de mésaventure. Son esprit aurait pu rester blanc, lui aussi. Il aurait aimé le rester, mais cette année en a décidément, tout comme les élèves qui sont venus vers elle avec des idées de haine.

Bref, dit Eileen.

Amusée, Lumah se tourne vers elle. Quelque part, son bref lui fait penser à une page que l'on tourne - ou veut tourner -alors, Lumah se demande que serait le monde si les pages étaient aussi faciles à tourner, si tout pouvait être oublié aussi aisément. Peut-être serait-ce un monde à regret, ce monde d'oubliettes.

« Bref, comme tu dis. », l'imite-t-elle parfaitement.

Puis elle cherche son regard.

« Dis, Eileen, est-ce que tu considères Poudlard comme ta maison ? Ou Serdaigle ? »

“ Il lui arrive d'avoir des agissements curieux. Mais bon, c'est Lumah ! ” ED
17 ans (à l'aide) 6eA #674ea7

06 sept. 2020, 19:46
 26.01.45   ft.Eileen Jones  Au pied du mur
*Poudlard ? Serdaigle ? Ma... maison ?*
Pour tout dire elle ne savait pas. Elle n'en savait rien. Strictement rien. Tout ce dont elle était sûr, sûre et certaine, c'était qu'en aucun cas elle ne voulait retourner là-bas. Jamais. La peur de voir, ou plutôt revoir Thalia. La peur qui lui nouait le ventre, l'empêcher de respirer. Elle suffoquait, à l'intérieur d'elle-même. A cause de cette peur qui grandissait chaque jour en elle, cette peur qu'elle tentait par n'importe quel moyen de repousser, qu'elle s'efforçait, en vain, de chasser. Parce que la Peur n'était pas seule. Jamais elle n'était seule, et jamais elle ne le sera. Elle était toujours accompagnée d'un part d'autre chose, d'un autre sentiment tellement ambigu que souvent Eileen ne le comprenait pas. Et là c'était la colère. Sa colère. Celle qui l'animait, qui lui faisait voir les choses en noir, toutes ces choses qu'elle voyait tous les soirs car c'était les siens, et qu'ils s'étaient trouvés près de Thalia autrefois. Trop près d'elle.
Alors peut-être que oui... ? Peut-être qu'indirectement, elle considérait ce château, ou cette maison à laquelle elle faisait parti depuis quelques mois comme sa maison ? Sa vraie maison. Celle où ni Thalia, ni personne d'autre que des sorciers ne pouvait l'atteindre...

- Ouais... Ouais j'pense, pourquoi ?

Elle chercha son regard, aussi. Lumah le faisait déjà, depuis quelques secondes. Mais Eileen ne trouvait pas le courage de plonger son regard dans le sien. Elle était déjà assez paumée comme ça...
Un frisson parcourut son corps. Le froid s'incrustait dans ses entrailles, malgré le soleil qui tapait, fort au dessus d'elle. Elle tourna la tête vers le mur, les pierres empilées les unes sur les autres, formant cette façade grise, peut accueillante qui pourtant l'empêchait de mourir frigorifiée lorsqu'il neigeait. Elle croisa les bras, tentant de se réchauffer un peu.

- Dis, t'as pas froid toi ?

Patapé parce que je suis retournée à la troisième personne :wise:

IRL TRÈS CHARGÉ / Gneuh. #234932 Trop de quote tue le quote. Capitaine des Aigles de Bronze
#poudlardredécoréenbisounours / membre de la RASA
Maison Victorieuse au Triomphe Majestueux, Jamais Serdaigle Unie Ne Perdra

30 sept. 2020, 23:38
 26.01.45   ft.Eileen Jones  Au pied du mur
Immédiatement, Lumah savait avoir posé une colle à Eileen ; voir son expression suffisait amplement. Et cela embarrassait tout particulièrement Lumah qui s'en voulait d'avoir parlé si vite, d'avoir posé une question aussi étrange, maladroite. Cependant la rouquine ne paraissait pas lui en vouloir ne serait-ce qu'un peu et s'y était même intéressée, puisqu'elle réfléchissait d'ores et déjà à lui donner une réponse ; et cela apaisa la petite quelque peu.

Un certain instant s'écoula tandis que, sûrement, Eileen cherchait les bons mots, un instant durant lequel Lumah, grelotante, observa les flocons chuter et lair les faire valser. Elle avait l'étrange impression d'observer un miroir en ce faisant ; l'impression d'être, avec la Serdaigle, un flocon, un joli flocon tout pâle, tout blanc - et encore plus en cette période, puisque son visage devait avoir dépassé le seuil d'une couleur raisonnable et que ses lèvres devaient s'être teintes de bleu - , insignifiant et identique à tout autre flocon, mais qui, pourtant, se faisait emporter par une bourrasque, le vent du destin.

« Ouais... Ouais j'pense, pourquoi ? », lui répondit enfin la bleue, la faisant quitter ce monde de pensées biscornues dans lequel elle s'était enfermée.

Immédiatement, Lumah rit légèrement ; une forte envie de cacher son visage dans se mains la tiraillait tant elle était honteuse.

« C'était étrange comme question, pardon - je veux dire, moi, je ne m'y sentais pas bien, au début... Mais maintenant je sais que je suis pas la seule à avoir enduré ça, pas la seule à être né-moldue, j'arrive à me sentir comme chez moi ici, ou presque » (elle reprit son souffle, et ses yeux sintillèrent un instant) « Et, puisque Poudlard c'est comme notre maison, je pourrai être comme un membre de ta famille... Si ça peut t'aider à te sentir mieux. », se corrigea-elle.

« Dis, t'as pas froid toi ? », lui demanda soudain la Serdaigle.

Lumah ne prit même pas l'instant de vérifier, sa réponse était déjà encrée dans son esprit depuis bien assez longtemps.

« Si, j'ai la chair de poule », lui avoua la petite, avant de lui proposer : « Tu veux qu'on aille boire un chocolat chaud à l'intérieur ? »

J'espère que ça te convient :cute:

“ Il lui arrive d'avoir des agissements curieux. Mais bon, c'est Lumah ! ” ED
17 ans (à l'aide) 6eA #674ea7

18 oct. 2020, 20:25
 26.01.45   ft.Eileen Jones  Au pied du mur
Elle n'était donc pas seule. Et elle ne l'avait jamais été, n'est-ce pas ? Elle n'était pas seule à ne pas s'être sentie à sa place, alors que les plus grands -pour la plupart- faisaient tout pour.
Elle se sentait comme une étrangère parmi ces murs. Un étrangère qui avait out, sauf sa place dans ce château, dans cette école qu'elle avait du mal à aimer. A accepter. Poudlard, ce n'était que ce qui lui offrait un toit plus ou moins sûr. Et basta. Ce n'était presque plus une école pour elle. Tout ce qu'elle apprenait, elle était persuadée que cela ne lui servirait à rien. Elle n'arrivait pas à faire quoi que ce soit avec sa soit-disant Magie qui circulait dans son sang.

- Et, puisque Poudlard c'est comme notre maison, je pourrai être comme un membre de ta famille... Si ça peut t'aider à te sentir mieux.

Un sourire s'étira sur ses lèvres. Elle ne savait pas quoi en penser, elle ne savait pas si c'était une blague et n'avait même pas envie de savoir. Alors elle ne répondit pas, ou du moins pas tout de suite. A la place, elle demanda à Lumah si elle n'avait pas froid. C'était totalement hors-sujet, mais tant pis, elle se débrouillerait après pour dire sa réponse à la Poufsouffle plus tard.

- Pourquoi pas ? On sera mieux dedans qu'ici à se geler de toutes façons !

Elle sourit, vraiment, puis ajouta avant de tendre sa petite main à Lumah :

- Sinon, j'veux bien que tu sois comme une membre de ma famille

IRL TRÈS CHARGÉ / Gneuh. #234932 Trop de quote tue le quote. Capitaine des Aigles de Bronze
#poudlardredécoréenbisounours / membre de la RASA
Maison Victorieuse au Triomphe Majestueux, Jamais Serdaigle Unie Ne Perdra