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20 avr. 2020, 23:16
Rapide comme le vent  pv Damian T. 
MARS 2045
@Damian Temple


We all start as strangers



Comme à son habitude, après les cours, Arya s'était rendue au parc avec sa branche de bois qui la suivait partout depuis l'année passée pour se faire une séance d'escrime. C'était son moment à elle, l'instant de la journée où elle se sentait libre, elle-même, loin des autres. L'instant où elle pouvait laisser son esprit s'envoler tout là-haut. L'instant où elle laissa son corps de défouler et transpirer pour évader les émotions de la journée.

Elle choisit un coin le plus reculé possible, simplement pour éviter que d'autres élèves ne la surprennent de loin. Expliquer ses entraînements d'escrime pouvait s'avérer compliqué. Encore plus désormais qu'elle parvenait de moins à moins à parler. Allait-elle finir complètement muette, au bout du compte ?

De toute manière, le parc était quasiment désert. Malgré la fin de l'hiver, il faisait encore froid et peu osaient s'aventurer hors du château. Cependant, Arya ôta tout de même son écharpe et sa robe de sorcière. C'est donc en chemise qu'elle commença à s'échauffer en faisant tournoyer sa branche. Elle frissonna au début, mais savait qu'au fil de ses mouvements, elle ne tarderait pas à avoir chaud.

Elle commença donc par des mouvements amples pour se réchauffer, puis commença à tourner sur elle-même, combattant un adversaire imaginaire avec ardeur. Elle se souvint de la première fois qu'elle avait fait ça l'année passée, et qu'Hestia était venue la voir pour se battre avec elle, même si elle n'était pas escrimeuse professionnelle, elle avait beaucoup apprécié cette petite séance. Avec un peu d'amertume, elle se souvint aussi de la réaction d'Alexei lorsqu'il l'avait interrompu pendant un entraînement. Cette rencontre s'était mal terminée, et elle tenta de ne plus y penser, cependant ses mouvements se firent tout de même plus rapides et toniques.

Elle réussit, au bout d'un long moment, à faire le vide dans son esprit pour ne se concentrer que sur ses mouvements. Elle avait déjà chaud, et sentait que ses joues devenaient rouges sous l'effort et le froid ambiant. Son souffle calé sur le rythme de ses pas, elle ne s'arrêtait pas, continuant son entraînement sans faire attention au temps qui passait.

Si cela ne tenait qu'à elle, elle serait restée là toute la soirée, même toute la nuit, profitant de l'air glacé qui brûlait ses poumons et sa gorge et lui donnait l'impression de vivre pour de vrai, enfin. Elle avait besoin de cette adrénaline dans ses veines, elle avait besoin de sentir le sang pulser contre ses tempes et lui donner tant de sensations enivrantes. Ses entraînements étaient comme une drogue qu'elle ne voulait pas cesser. Elle n'était qu'une enfant droguée aux efforts physiques qui calmaient son esprit embrouillé.

Vous dites que c'est si beau la vie. Je veux savoir comment je m'y prendrai pour vivre.
~ Antigone, Anouilh
3èmeannée 2045/2046

23 avr. 2020, 18:05
Rapide comme le vent  pv Damian T. 
Courir… Sentir ses muscles s’activer. Laisser l’acide anéantir mon esprit, s’exprimer… Je ne sais pas vraiment pourquoi j’avais envie de courir… Je déteste le froid. Je le ressens plus que les autres. Mais il faisait beau et… Avant que je n’y réfléchisse j’étais déjà changé en habits de sports et je partais sur les étendues blanches autour de l’école.

Je ne voulais penser à rien… Pas aux évènements récents, pas aux dernières nouvelles de la maison. Pas aux devoirs qui m’attendaient. Il y avait quelque chose de pourri dans l’air, quelque chose que mon instinct me forçait à considérer, constamment, tout le temps, me plongeant le museau dans l’odeur âcre du présent…

Mais je ne le laissais pas faire, cet éclair de lucidité. Je ne voulais pas que le monde revienne m’accabler. Chaque jour qui passait, je découvrais de nouvelles choses, de nouveaux intérêts. Je ne voulais plus m’attarder sur ceux du passé. Ce n’était pas les miens. Ce n’était pas moi…

Mais qui étais-je ? Qu’est-ce que je voulais ? Jamais auparavant n’avais-je eu besoin de me poser la question. Et tout ce que me renvoyait mon âme comme réponse était le néant le plus noir que je n’ai jamais rencontré. Le vide de ma liberté m’effrayait. Pourtant, je m’accrochais, m’accrochais encore à cet espoir, viscéral, qu’elle allait m’apporter quelque chose, m’aider à comprendre ma place dans le monde, dans cette école. Mes jambes s’activaient, pompant l’énergie nécessaire afin que je ne tombe pas dans cet abime… Jusqu’à ce que ça ne suffise plus.

Je m’arrêtais, essoufflé, un point dans les côtes. J’avais envie de vomir, pourtant cela ne faisait qu’une demi-heure que je courrais. Immédiatement, le froid vint se glisser sous ma capuche, descendant mon dos, me faisant frissonner. Mon esprit tourbillonnait de noirceur et m’emportait dans sa rage. Haletant, je regardais le paysage alentour. J’avais besoin de m’asseoir… Cette petite butte ferait l’affaire…

Alors que je m’approchais, j’entendis un autre halètement. Courts, rythmés, disciplinés. De ceux que je reconnaissais comme provenant des dojos que j’avais pu fréquenter. J’aimais les arts martiaux parmi les sports que j’avais du essayer, et le fait de m’en rappeler me remplis d’une subtile sensation de fraicheur et d’énergie. Tout naturellement, je laissais donc mon corps me guider vers cette familiarité.

Elle me tournait le dos, mais je vis sur le côté des affaires qui avaient tout lieu d’être Griffonnes. Elle était en chemise malgré le froid, piquant et sabrant l’air de sa branche d’arbre, en plein entrainement. Je ne me voyais pas briser sa concentration, si singulière, si familière. Peut-être qu’elle cherchait simplement à oublier… Comme moi, deux humains en manque d’humanité…

Je m’assis, sous l’arbre à côté du quel reposais ses affaires, sur un bord de racine plat qui dépassait. Je croisais du regard une branche relativement droite, presque à la bonne taille. Je ris intérieurement à cette coïncidence, tout en m’en saisissant. Et profitant du spectacle de ma camarade concentrée, je commençais délicatement à peler l’écorce de ma branche pour en apprécier la qualité…

Mon néant intérieur ? Je l'avais complétement oublié.

27 avr. 2020, 23:53
Rapide comme le vent  pv Damian T. 
Always hope but never expect



1, 2, 3.

Comme une danse, comme une douce valse répétée et connue sur le bout des doigts, Arya frappait un ennemi invisible avec concentration. Elle comparait toujours l'escrime à une danse, comme n'importe quel art martial, d'ailleurs. Les combattants semblaient tous suivre une chorégraphie apprise par cœur, tels des marionnettes qui se donnaient en spectacle.

Des mèches de cheveux lui tombaient devant les yeux, elle n'en avait que faire. Elle manœuvrait sa branche avec habilité, familière à son poids, sa taille et sa maniabilité, à force de s’entraîner avec depuis l'année passée. Elle aurait aimé pouvoir tenir un véritable fleuret, sabre ou épée, mais elle n'en possédait pas, alors se contentait de sa branche pour faire semblant. Faire semblant, comme chaque jour. Comme chaque matin où elle devait se fondre à tous ces élèves de son âge, aller à des cours qu'elle n'écoutait pas et faire comme si. Alors qu'elle n'avait rien à faire là. Elle n'avait rien à faire sur cette terre, en vérité. Ses repères, déjà fragiles, avaient été bousculés, et elle savait que jamais elle ne les retrouverait. Elle devait s'en construire de nouveaux, mais ignorait comment s'y prendre. Alors elle faisait comme si elle était forte, comme si rien de tout cela ne la touchait, comme si elle n'en avait rien à faire.

Et alors elle frappait. Elle se battait contre l'air, contre le vide, contre le vent, contre elle-même. Ses mouvements étaient agités par une rage qu'elle ne pouvait exprimer que par l'escrime. Elle ne respectait pas vraiment les règles strictes de la discipline initiale. Mais peu importait.

1, 2, 3.

Elle fit volte-face, s'apprêtait à abattre sa branche. Elle suspendit son geste en voyant quelqu'un devant elle. Elle écarquilla les yeux en découvrant ce garçon aux pieds de l'arbre sous lequel elle avait posé sa cape. Emportée dans sa danse, elle ne l'avait pas entendu arriver. Depuis combien de temps était-il là ? Depuis combien de temps l'épiait-il ? La Gryffondor voulait lui demander. Elle voulait lui cracher cette phrase, y ajouter un ton froid, un ton qui lui reprocherait de l'avoir observé sans manifester sa présence. Une seule phrase qui en dirait mille. Simplement quelques mots. De simples mots. Même à voix basse, si elle n'arrivait pas à parler à haute voix.

Mais non. Ses lèvres ne s'ouvraient pas. Ses cordes vocales restaient immobiles. Elle essaya de se forcer durant quelques secondes, puis abandonna. Elle savait qu'elle aurait beau tenter, elle n'y parviendrait pas. Il fallait que la parole soit spontanée, pas forcée.

Elle abaissa sa branche, d'un geste lent, contrastant avec l’entièreté de son entraînement. Ses yeux se posèrent sur la branche que tenait le garçon. Hestia l'avait aussi invitée ainsi, l'année passée, pour improviser un petit combat, même si elle n'y connaissait pas grand-chose.

Elle lève les yeux vers le visage du garçon, et fait la seule chose dont elle est capable ; elle parle avec les yeux. Et avec les yeux, elle lui demande s'il veut se battre. D'un haussement de sourcil très léger et rapide, elle l'invite à se placer devant elle. Comprendra-t-il ?

Vous dites que c'est si beau la vie. Je veux savoir comment je m'y prendrai pour vivre.
~ Antigone, Anouilh
3èmeannée 2045/2046

01 mai 2020, 22:56
Rapide comme le vent  pv Damian T. 
I wanted to punch her and understand her at the same time.


Elle était si belle. Mes yeux ne quittaient pas la figure dynamique qu’elle me présentait, toute en accélération et détours soudains, dansant telle le vent, glissant sur l’herbe sans presque toucher le sol. Son spectacle m’apportait réconfort et énergie, dans l’étrange mélancolie des souvenirs qui me revenaient à travers sa danse. Le souvenir d’un monde simple, discipliné. Avec un seul but, un seul devoir :

Contrôler sa violence.

Ma main se serra contre le manche de bois, que je découvrais souple après en avoir enlevé l’écorce. J’étais heureux, car l’arme n’était pas encore tout à fait sèche, pliant légèrement sous ma force, dans une courbure tout ce qu’il y avait d’honorable. L’énergie du bois entrait dans ma paume, par petits à-coups électriques, se fondant aux battements de mon cœur. C’était comme si mon corps ressentait l’énergie de ma camarade, la faisait résonner dans mes actions. J’étais une antenne anonyme, recevant toute la charge dégagée par sa tension.

J’adorais cette sensation.

Elle avait du rythme, et sa danse était nimbée de colère. Chaque coup devant elle, frappait le vide, battait l’air. L’expérience de cette déferlante cathartique m’aurait totalement suffi. J’étais simplement heureux d’en être invisible spectateur. Mais lorsqu’elle se retourna, l’épée en l’air, prête à achever son ennemi, la mesure s’anéanti.

Nos yeux se rencontrèrent.

Le silence se fit. Nous échangeâmes un regard long et infini. Je la sentais surprise, défensive, de ma présence, envahit. Mais de sa bouche aucun son ne sortit. Dans une lenteur aussi chargée de tension que son entrainement, je vis son arme s’abaisser doucement, me pointant sans réellement le dire, désignant ma propre arme, comme si j’étais un combattant. La pointe s’abaissait encore, et je vis alors son visage me considérer un instant. Puis son sourcil se lever, interrogatif, questionnant.

Etais-je un adversaire ?

Je ne pus retenir un sourire éclatant. En avais-je envie ? Oui, bien sûr, dès que je l’avais rencontré. Mes pieds frappèrent le sol, alors que je me relevais, mon sabre a mes côtés. Je le posais sur ma hanche alors que je me débarrassais de mon sweater, le faisant tomber aux côtés de sa cape, avant de m’avancer. Je roulais des épaules, les délassant avec une certaine anxiété, mon sourire carnassier, mon regard déterminé.

Je voulais l’affronter.

Je me présentais devant elle, mes épaules sèches dépassant de mon t-shirt de basket. J’étais déjà en habit de sport, long et agile, prêt à m’élancer. Mais tout en douceur, je pris une position de garde asiatique, usant de ma main libre comme d’un fourreau improvisé. Car dans les arts que je connaissais, avant tout combat, il était important de saluer.

Je ne la quittais pas des yeux alors que mon corps se penchait.

Puis en un éclair, je fis un pas en arrière. Mon sabre jaillit, défensif, entre elle et moi. L’arme était pointée vers son nez. Ce furent mes sourcils qui se levèrent à leur tour, enjôleurs, impatients. Je lui laissais le premier mouvement. Pas seulement à cause de la courtoisie du kendo...

Car il lui fallait vérifier que j’étais un adversaire à son niveau.

04 mai 2020, 19:35
Rapide comme le vent  pv Damian T. 
Proud but never satisfied



Elle devrait se sentir trahie par l'intrusion du garçon au sein de son entraînement habituel. Elle devrait. Il s'était incrusté dans sa chorégraphie, avait interrompu sa danse. Pourtant elle était calme. Le garçon ne semblait pas avoir de mauvaises intentions. La branche qu'il tenait ressemblait à un éloquente invitation. Après tout, il ne manquait qu'une seule chose à Arya ; un adversaire à affronter. Un adversaire à surpasser. Car c'était bien beau de combattre l'air, mais rien ne valait une personne en chair et en os pour s'exercer à l'escrime. Lancer des attaques dans le vide ne l'aiderait pas indéfiniment à s'améliorer.

Le garçon lui sourit, un sourire franc, éclatant, comme il était rare d'en croiser. Si c'était l'idée de se battre qui le rendait aussi heureux, tant mieux. Le combat qui en résulterait n'en serait que plus intéressant. Elle n'avait jamais pu combattre un grand panel d'escrimeurs. À part son maître d'arme et Hestia, elle n'avait jamais croisé le fer avec quelqu'un d'autre. Ses cours particuliers lui avaient permis de ne pas avoir à affronter des Inconnus. Elle évitait les Inconnus habituellement. On ne savait jamais de quoi ils étaient capables, et Arya préférait s'informer avant d'approcher. Elle songea un instant à la proposition de compétition que lui avait fait son maître d'arme, aux vacances de Noël. Proposition à laquelle elle n'avait pas répondu, ne sachant pas si elle en serait capable. Elle ne doutait pas de ses capacités avec une arme, loin de là, elle doutait plutôt de sa sociabilité. Même si, avec un masque devant son visage, elle ne serait pas obligée de parler à son adversaire, elle avait tout de même peur de se retrouver en face d'une personne qu'elle ne connaissait ni d'Eve ni d'Adam.

Cet Inconnu-là se leva et retira son sweat. Ils étaient égaux à présent, tous deux bravant le froid de l'hiver, armés de leurs branches. Cette vision pourrait paraître ridicule, pourtant, Arya se sentait comme dans ses livres de chevalerie.

Le garçon la salua de son arme. Arya fit de même, reproduisant ce geste réalisé maintes et maintes fois, machinalement. L'épée en l'air, puis devant son visage, puis sur le côté. Elle aimait cette tradition, ce respect installé avant même de commencer un combat, introduisant d'emblée le sérieux qui resterait présent tout du long.

Il leva à son tour les sourcils. Arya appréciait cette manière de communiquer. Plus espiègle, plus naturelle que les simples mots. Plus directe. Un sourire glissa sur ses lèvres. Elle se délectait de l'instant qu'ils s'apprêtaient à passer.

Il lui accorda le premier mouvement. Arya n'hésita pas une seule seconde. D'un geste devenu instinctif, elle réduit la distance qui les séparait d'un pas et abattit son arme. Elle avait fait ce geste maintes fois, commençant toujours ses combats offensivement. C'était sa nature, jamais elle n'attendrait qu'il lui arrive quelque chose en silence. Non, elle, préférait provoquer les choses. Provoquer son destin. Qu'il soit funeste ou non, elle s'en moquait. Elle n'était pas une personne patiente.

Vous dites que c'est si beau la vie. Je veux savoir comment je m'y prendrai pour vivre.
~ Antigone, Anouilh
3èmeannée 2045/2046

17 mai 2020, 13:04
Rapide comme le vent  pv Damian T. 
Good things come to those who wait.


Son pas s'avança, sa lame s’abattit. Nos branches claquèrent l'une contre l'autre alors que j’accueillais son offensive de la mienne. Nos deux pieds frappèrent le sol à l'unisson, nos visages si proches à travers la barrière de nos lames, sa respiration sur mes doigts, la chaleur de nos mains serrées par l'effort, à peine à quelques cm l'une de l'autre. L'instant fut éphémère.

Nos regards se croisèrent, intenses. Nous reculâmes de concert, avant qu'elle n'attaque de nouveau, à la vitesse de l'éclair. Je feintais cette fois ci, brisant notre symétrie, dirigeant ma lame horizontalement. D'un pas de danseuse sur le côté, elle tourna autour de mon attaque, avant de revenir au contact, dans l'intention de me percer. La branche vint frôler ma cravate alors que mon torse se tournait de moitié. L'extension de son mouvement était admirable alors que je voyais sa lame me passer à côté.

Le sabre tourna au dessus de ma tête. Je fendis l'air mais ne rencontrais que le vide. Trop lent pour elle, elle avait eu le temps de reprendre garde, et tournait autour de moi sans me quitter des yeux. Je reculais, l'observant d'un sourire éclatant. Je sentais mes doigts, mes dents, se serrer de tension électrique, d'adrénaline injectée. Je sentais la tension monter en elle aussi, dans cette pause infime qui durait une éternité.

Je m'élançais, elle vint à mon contact. Parade, contre attaque. Nos deux armes s'entrechoquèrent bruyamment. Force et souplesse dans nos mouvements. Nous devions prendre soin de nos équipements, si fragiles, si susceptibles de se briser. Cela rendait nos coups tendres, telles des caresses violemment exprimées. Je ressentais comme elle les vibrations de nos contacts, remontant dans mes membres, mes muscles, mes os. Nos corps chantaient et dansaient de concert, dans un tango assurément guerrier.

Ses attaques continuaient de tomber, elle tentait de m'imposer son rythme. Je reculais, usant de l'environnement à mon avantage. J'admirais ses épaules, et la courbe particulière de son cou, tournant les miennes dans un instinct symétrique, me fiant à leur direction pour prédire ses attaques. De nouveau, j'évitais directement ses coups, mon sabre, et ma taille me permettant de porter des tailles plus lentes mais plus lourde, l'obligeant à sauter hors de ma portée.

C'était ce que je voulais. Une seconde, juste une seconde pour me repositionner. Nos regards se croisèrent de nouveau, je mimais la faiblesse. Telle une tigresse, elle me bondit dessus, impatiente, prête à recevoir son dû. Mon sourire découvrit mes canines. Je parais, tournais autour de sa lame, dansant sur son coté. Mon pied vint heurter l'arrière de son genou directeur, une touche légère, juste suffisante pour le forcer à se plier.

Puis je sautais hors de portée, regardant le succès de mon attaque, mon sabre prêt à la moindre éventualité.

Avais je réussis à lui faire perdre pied ?

26 mai 2020, 15:00
Rapide comme le vent  pv Damian T. 
Train your mind to be calm in every situation



Dès que le combat commença, Arya comprit qu'Hestia n'avait rien à envier à son adversaire. Hestia était beaucoup moins expérimentée et devait certainement se baser sur ce qu'elle s'imaginait de l'escrime en général. Ce garçon, lui, savait se battre, même si les règles strictes de l'escrime n'étaient pas respectées. Mais Arya appréciait de se battre sans règle, en toute liberté, sans aucune entrave pour le retenir.

Lorsqu'il para sa première attaque, un sourire espiègle étira les lèvres de la fillette. Le combat s'annonçait des plus intéressants. Elle recula, pour attaquer une nouvelle fois juste derrière. Comme le garçon para encore une fois, elle augmenta la vitesse de ses mouvements, et fit de plus en plus de gestes imprévisibles pour le tromper.

Lorsqu'il attaqua à son tour, elle évita son coup en sautant sur le côté. Ils se tournèrent autour un petit moment, et Arya se délecta de la situation. Elle s'entraînait toujours seule, avoir enfin un réel adversaire à attaquer avait quelque chose de libérateur. Enfin, quand elle donnait des coups, sa branche ne rencontrait plus le vide, mais bien une force similaire.

Il se battait bien, elle ne pouvait contredire cela. Il semblait déterminé à lui montrer de quoi il était capable. Arya, elle, se défoulait. Ses problèmes quotidiens étaient loin derrière elle, à présent, rien ne comptait sauf le combat qu'elle était en train de mener. Bien vite, son sourire disparut pour laisser place à une concentration intense, et les seuls sons qu'ils pouvaient entendre étaient leurs respirations saccadées, accompagnées des impacts de leurs branches.

Le garçon sembla alors en position de faiblesse, ce dont Arya comptait bien profiter. Elle abaissa son arme, mais ce n'est qu'en apercevant le sourire de son adversaire qu'elle comprit, trop tard, que ce n'était que feinte. Il lui donna un coup derrière le genou, et, malheureusement, c'était sa jambe d'appui, et elle perdit l'équilibre. Mais elle n'avait pas dit son dernier mot. D'une pirouette, elle put retrouver un équilibre, accroupie, sa branche toujours à la main. Elle avait les cheveux et les vêtements pleins de terre, mais elle s'en fichait. Un léger sourire réapparut sur son visage, signe qu'elle ne se laisserai pas déstabiliser ainsi. Il en faudrait plus pour la maintenir à terre.

Comme son adversaire s'était éloigné, elle se remit debout en deux trois mouvements et s'approcha rapidement de lui pour attaquer de nouveau. Elle brandit sa branche, avant de lever le pied pour lui donner un coup dans le ventre. Pour réussir cette attaque, elle lâcha son arme une fraction de seconde, avant de la récupérer juste avant qu'elle n'atteigne le sol d'un geste adroit. Elle n'avait pas encore montré toutes ses cartes, et comptait bien ne pas toutes les dévoiler.

Vous dites que c'est si beau la vie. Je veux savoir comment je m'y prendrai pour vivre.
~ Antigone, Anouilh
3èmeannée 2045/2046

19 déc. 2020, 13:23
Rapide comme le vent  pv Damian T. 
Seek respect, not attention.


Le sourire qui apparut sur son visage me remplis de joie. Il ne m'était pas adressé, nous ne nous connaissions pas encore. Mais il indiquait sans détour que désormais elle me prenait au sérieux. Mes mains se resserrèrent avec vigueur sur mon arme, alors qu'elle se préparait. Mon cœur battait à toute allure dans l'anticipation de ce qui m'attendait.

Elle fut sur moi en une seconde, l'arme dressée au dessus de sa silhouette. La danse pris immédiatement une teinte plus dangereuse. Elle visait ma tête sans même le dissimuler. Je durcis mon sourire. Cette attaque était une invitation, simple, évidente, ouverte à ma riposte. J'avançais d'un pas ferme, prêt à lancer une contre attaque dure mais juste, au niveau de sa main. Si l'occasion existait de désarmer mon adversaire, je me devais de la saisir. Nous étions à égalité désormais, et je me devais de la considérer aussi sérieusement que je le demandais.

Mon coup parti, ma lame fendit l'air, mais ne rencontra aucune résistance. Je regardais, interloqué, son sabre comme suspendu en apesanteur, me narguant de sa hauteur, indépendant de sa propriétaire. Quelque chose me frappa au niveau du bas ventre avec force et d'instinct je fis un bon en arrière pour atténuer le choc, mais la douleur m'obligea à poser un genou à terre. Ce fut à cet instant que je compris.

Elle tournait sur elle même, telle une ballerine, sa main courant dans l'air avant d'attraper naturellement son arme, à quelques centimètres du sol. Mes yeux s'agrandirent d'une surprise réelle quand je me rendis compte qu'elle m'avait frappé de son pied, alors que mes yeux restaient rivés sur son sabre. Je dû m'empêcher d'exprimer mon admiration soudaine pour cet acte aussi original que téméraire. Alors qu'elle se repositionnait, en avance sur moi d'une petite seconde, je lui rendis son sourire précédent. Telle une promesse, mon intention traversa le silence : Il n'y aurait pas de seconde chance.

Je me redressais devant elle, mais n'attaquais pas. Mes yeux vinrent tomber dans les siens. Ma lame fit un arc parfait vers ma ceinture, alors que mes genoux s'infléchissaient doucement. La position de mes poignets changea, plus haute, plus tonique. Mortellement dangereuse. Je l'observais désormais, dans toute sa personne. J'admirais l'ensemble de ses mouvements, de son approche, tentant par mes souvenirs de retracer ses actions futures. Mes épaules se détendirent, le vent s'engouffra dans mon afro, le faisant se mouvoir comme un buisson d'aubépine.

J'étais comme l'eau, ouvert, invitant, en pleine conscience de mon environnement. Mes yeux, immobiles et perçants, traversant l'espace qui nous séparaient, appelaient son âme avec autant de défi que mon corps était passif. Je haussais à nouveau les sourcils, narguant son agressive nature. Cette fois, je ne me cachais pas derrière une quelconque indolence, le piège était évident. Entre mes contre attaques et ses feintes offensives, j'avais hâte de découvrir qui allait remporter cette manche.

01 janv. 2021, 20:41
Rapide comme le vent  pv Damian T. 
She is a weapon, and weapons don't weep



Arya fit décrire quelques moulinets à son arme, ne détournant pas une seule fois le regard de son adversaire. Il s'était remis en position, et attendait patiemment qu'elle se jette sur lui. Tout dans son regard l'appelaient à attaquer, et elle ne se dépêtra pas de son sourire. L'offensive, c'était son truc, et peu lui importait qu'il l'attende de pied ferme.

Elle réaffirma sa prise sur sa branche, et colla sa main droite dans son dos. Elle ne prévoyait pas de l’utiliser. Durant ces quelques secondes de pause, elle analysa la situation, examina la posture de son adversaire. Comment pouvait-elle s'y prendre pour parvenir à le toucher ? Mieux encore, à le désarmer ? Maintenant qu'elle avait montré dans quelle cour elle se battait, il savait à quoi s'attendre de sa part. Elle s'était emportée dans sa soif de liberté, et avait dévoilé son jeu dès le départ. À présent il savait qu'elle n'était pas du genre à tenter des attaques traditionnelles, et qu'elle négligeait sa défense. Pouvait-elle se permettre de l'affronter de front, ou devait-elle privilégier la ruse ? Son corps entier lui hurlait de foncer sans réfléchir, mais les nombreux conseils que lui avait donné son maître d'armes résonnaient à ses oreilles. Elle était trop casse-cou, et le plaisir de se battre l'emportait parfois sur la volonté de gagner. Elle ne devait pas négliger la stratégie, elle devait se montrer plus maligne que son adversaire.

Adversaire qui ne lui offrait pas trente-six mille possibilités. Il l'attendait sagement, sa garde impénétrable. Tentant au possible. Tant pis, elle n'allait pas attendre calmement qu'une stratégie s’échafaude dans sa tête, elle écouterait son instinct et se laisserait guider par ses mouvements.

Sans prévenir, elle bondit, ne faisant qu'un avec le vent. Au lieu de foncer en face de lui, elle décida au dernier instant de bifurquer pour l'attaquer de côté, le côté qui ne tenait pas sa branche. Elle espérait ainsi la désavantager, même si ses espoirs étaient maigres. Elle visa sa hanche cette fois, son arme à l'horizontal. Les jambes fléchies, elle se préparait à un possible impact, au cas où il arriverait à riposter avant, pour ne pas tomber comme un boulet. Tout son corps suivait le mouvement, l'accompagnait dans une harmonie absolue. Ses yeux ne quittaient pas son ennemi d'une seule seconde, examinant le moindre de ses gestes pour tenter d'anticiper ses déplacements. Elle jouait sur sa vitesse et sa force, sachant que, malgré les apparences, elle était aussi forte que n'importe quel garçon. Ce n'était pas parce qu'elle ne pouvait plus pratiquer l'escrime quotidiennement avec son maître d'arme que son corps s'était relâché. D'autant plus que les entraînements de Quidditch avaient renforcé ses muscles, bien que le rôle d'attrapeur repose plus sur l'agilité que sur la force.

Elle se moquait bien de savoir si son coup fonctionnerait ou non. Elle se savait capable de s'adapter à la situation qui suivrait, à réagir en conséquence. Si elle se trouvait souvent bien lente d'esprit lorsqu'elle était en cours, à voir les autres répondre sans difficultés aux questions des professeurs, quand elle combattait, elle utilisait son cerveau d'une manière différente. Elle ne cherchait pas de réponses. Elles lui venaient automatiquement, avant même que la question ne se soit posée. Elle avait quasiment la sensation qu'elle pouvait laisser son corps se mouvoir sans réfléchir, et se détacher d'elle-même pour observer sa valse infinie.

Vous dites que c'est si beau la vie. Je veux savoir comment je m'y prendrai pour vivre.
~ Antigone, Anouilh
3èmeannée 2045/2046

12 janv. 2021, 01:47
Rapide comme le vent  pv Damian T. 
Nothing so visible than what you want to hide.


C'était si beau de la voir s'élancer, filer tel le vent dans ma direction, son regard braqué sur moi. Ma posture détendue me permettait d'apprécier avec force cet instant, quasi figé dans l'air par l'adrénaline qui enflammait mon corps échauffé. Je l'observais.

J'observais son pas sur le sol, la direction de ses pieds. J'observais le mouvement de son bras, l'angle de son épée. J'observais l'inclinaison de ses épaules, de sa hanche, de sa jambe d'attaque. Si légère, si dynamique, à peine trop à droite pour que ça ne soit une innocente manœuvre. Ma main se resserra sur le pommeau de mon sabre. Elle arrivait. A toute vitesse, elle arrivait.

J'en avais des frissons dans le dos, alors que mon corps se préparant au choc fléchissait légèrement vers l'avant. Mes yeux dans ses yeux, je plissais légèrement les miens. J'avais vu son intention, impossible d'être dupe. Et je l'entendais. Et je l’accueillais. Lorsque son pas la fit bondir sur le côté, je l'accompagnais d'une rotation dans sa direction. Mon sabre jaillit de son fourreau, venant percuter le sien avec finesse plus qu'avec force. Car là où elle avait ses deux mains, je n'en avais qu'une. L'écorce de nos deux bâtons jaillit dans l'air, dans un craquement dangereusement proche de la rupture, alors que j'orientais son sabre au dessus de ma tête, me baissant légèrement pour faciliter la rotation.

Et la situation s'inversa. J'étais désormais derrière elle, le sabre levé. Elle venait de faire son dernier pas, son sabre au sol. Alors que ma main libre venait de se rattacher à mon arme, je n'hésitais pas.

Mais elle n'était pas en reste, et elle venait préparée. Mon sabre fut paré faiblement par le sien, alors qu'elle tentait de se retourner. L'avantage restait toutefois le mien, et je le poussais. Frappes rapides, verticales, scolaires, haut, bas, haut, bas, sans s'arrêter. Je profitais de son déséquilibre pour la harceler, la repousser, l'obliger à fuir l'échange. Mais elle résistait, esquivant telle une chatte sauvage, s'épuisant à maintenir le contact. Refusant à chaque instant de me laisser gagner cet échange.

Je ne pouvais qu'être admiratif devant tant d'endurance, tant de combativité. En ce sens, nous étions différents. Je calculais, je pondérais, j'observais, j'esquivais et je feintais. Elle était rage, elle était fureur, elle était honneur et courage. C'était seulement grâce au piège que je lui avais tendu que j'avais ici l'avantage, mais même ceci commençais à diminuer comme peau de chagrin, alors que mes propres attaques, que je ne pouvais plus arrêter de peur de sa riposte, continuaient à rogner petit à petit ma propre endurance.

Mon regard croisa le sien, interrogatif, alors que je continuais à la poursuivre de mes attaques rapides. Dans ce jeu d'endurance qui était désormais le notre, qu'allait elle faire ? Résister jusqu'au bout était un pari dangereux, au vu de la quantité d'énergie formidable que je lui imposait de mettre dans sa propre défense. Mais allait-elle abandonner cette bataille ? Fuir l'affrontement pour se recentrer ?

Je n'en était pas sur non plus...