Inscription
Connexion

03 mai 2020, 19:46
Mise au clair!  PV 
Mars 2045
@Joanne Taylor

Une brise fraîche souffla et rappela à Rafael que le soleil n’allait pas tarder à se coucher derrière les montagnes entourant Poudlard et que la quiétude du printemps allait bientôt laisser place à la fraîcheur nocturne. Il regarda sa montre pour confirmer son impression et laissa un soupir s’échapper en découvrant l’heure. Il avait vu juste et le parc perdrait cinq ou six degrés d’ici une heure au plus. C’était l’un des premiers week-end ou le temps lui permettait de flâner dans le parc. Il n’avait pas de patient à l’infirmerie et avait laissé un mot à la porte pour prévenir qu’il se trouvait dans le parc. N’ayant vu personne venir vers lui, le jeune homme décida de repartir vers le château en passant par la volière pour voir si Artemis se portait bien. Cela faisait quelques jours qu’il ne l’avait pas vu et il espérait la voir avec les hiboux de l’école.

Il prit donc la direction de la grande tour, elle était visible de tout le parc et même s’il ne l’avait pas vue, il connaissait le chemin par cœur pour la trouver sans la voir. C’est donc la tête ailleurs qu’il avançait à travers le parc, saluant poliment les quelques élèves qui comme lui avait profité des premiers rayons de soleil de la saison. Très vite, il arriva près de la tour et aperçut les premières marches menant à la volière. Il devait y avoir quelques dizaines de marches à gravir pour retrouver les chouettes de Poudlard perchées bien au calme. Il aperçut une tache brune au loin descendre les marches et en se concentrant, il la reconnut, c’était elle, Joanne!

Il avait déjà eut à faire à cette enseignante par deux fois depuis qu’il avait pris le poste d’infirmier au château. La première fois il l’avait soignée après qu’elle se soit plantée un stylo à runes dans la main et la seconde fois ils s’étaient croisés dans les couloirs en pleine nuit. L’un et l’autre avaient fait des cauchemars en lien avec leur passé et chacun s’était livré à l’autre. Rafael avait senti que grâce à cela un lien s’était tissé entre les deux adultes mais il semblait qu’il en soit autrement pour Joanne. Le lendemain pendant le repas dans le Grande Salle, Rafael l’avait saluée avec un grand sourire mais Joanne ne lui avait pas répondu et l’infirmier avait pensé qu’elle ne l’avait pas vu. Quelques jours plus tard, il était passé devant son bureau et avait voulu lui parler mais cette dernière avait reporté son attention sur un élève. Le brun ne savait pas si ces situations étaient des coïncidences ou si elle l’évitait. Cependant, plus le temps passait, plus il pensait que la deuxième supposition était la plus probable.

Cette rencontre tombait donc à pic, il n’y avait personne avec elle et le parc se vidait petit à petit ce qui laissait peu de possibilités de repli. Comprenant qu’il serait fixé après cette rencontre, il se mit à courir en direction des escaliers de sorte de s’y trouver avant qu’elle ne puisse prendre une autre direction. Par chance, il était grand et l’espace qui le séparait des escaliers fut très vite parcouru et dès que Joanne fut à portée de voix, il commença la conversation:

« Hey Joanne, comment ça va? On peut parler deux minutes? »

Il préférait commencer la conversation de manière neutre dans le cas où il aurait mal interpreté les signes.

Infirmier à Poudlard en 2045 — Professeur de Vol à Poudlard de 2046 à 2049Professeur de Courses de balais à l'ISMI depuis 2049
Color: #005D76 — Demande de RP : — Demande de PR:

03 mai 2020, 21:46
Mise au clair!  PV 
Les courriers envoyés à sa grand-mère demeuraient sans réponse. Joanne ne le savait que trop bien, c’était l’unique méthode qu’avait trouvé son géniteur pour la faire souffrir. Alors elle souffrait en silence, continuant à envoyer des missives sans réel intérêt : si elle en disait trop, elle se doutait bien que les Taylor se serviraient de ça contre elle. Alors elle laissait des mots sans saveur, le cœur lourd, les yeux plein d’amertume. Plus le temps passait et plus elle se doutait que la prochaine fois qu’elle la reverrait, ce ne serait pas le visage tuméfié mais juste endormi. Les yeux clos sur sa vie de souffrance. Laissant un énième hibou partir avec sa missive, la trentenaire détourna ses yeux de l’horizon et entama sa redescente vers le parc.

Ses pensées étaient beaucoup trop confuses ces derniers temps. Elle essayait, du mieux qu’elle pouvait, de se concentrer sur les runes, sur son travail à Poudlard et plus spécifiquement à Serpentard mais parfois, elle n’y arrivait tout simplement pas et ses pensées se dirigeaient irrémédiablement vers l’infirmier. La nuit où ils avaient échangés sur leurs passés respectifs était restée gravé dans l’esprit, le cœur et l’âme de la jeune femme. Cette main tendue dans l’encre noire de sa vie semblait inespérée. Et pourtant, elle le fuyait comme elle le pouvait, ne répondant à aucune de ses sollicitations, à aucun de ses sourires à la dérobée, à aucune de ses demandes. Elle restait toujours froide et lointaine.

Elle n’avait pas à chercher trop loin les raisons de cette fuite en avant. La peur et l’angoisse d’être et de demeurer seule restait toujours là. Enfouie dans sa chaire comme une marque au fer rouge. Alors elle le fuyait, simplement. Laissant un soupir s’extirper, elle descendait doucement de la volière alors qu’une voix monta jusqu’à elle, la laissant figée un instant. Alors qu’elle avait cherché à l’éviter à tout prix jusqu’à présent, la voilà qui se retrouvait coincée avec lui. Heureusement pour elle, il posait, pour l’instant en tout cas, une question assez innocente même si elle pensait bien qu’il y avait autre chose derrière les mots qu’il ne disait pas.

« Oh salut Rafael » répondit-elle tout en continuant sa descente et constatant – peut-être un peu amèrement – qu’elle ne pourrait pas fuir cette fois-ci. « De quoi veux-tu me parler ? », elle arrivait à son niveau et elle se doutait bien que c’était le moment d’affronter ce qu’elle avait refusé de faire jusqu’à présent. Le souvenir de cette nuit était encore gravé, bien sûr. Mais quel risque était-elle prête à prendre ? Quelle créature avait bien pu la piquer de se confier ainsi à un parfait étranger dont elle ne savait rien ? Tentant un énième coup de bluff, elle engagea la conversation de manière à détourner l’attention « Un élève de Serpentard t’embête peut-être ? ».

Ses yeux pourtant, criaient une toute autre vérité. Elle scrutait les traits de son collègue, espérant y trouver une réponse aux questions qu’elle se posait depuis cette fameuse nuit mais qu’elle refusait d’affronter. Peut-être ne voulait-elle pas voir la peine peindre son visage, mais qu’est-ce qu’elle y pouvait après tout ? Il avait déjà tant affronté, il n’était pas utile qu’elle rajoute du malheur au sien.

03 mai 2020, 23:33
Mise au clair!  PV 
Rafael ne savait pas si la confrontation qu’il souhaitait allait permettre aux deux collègues de mettre les choses au clair et de briser ce silence qui avait duré suffisamment. Un mois sans un mot ni même un regard, il n’en demandait pas beaucoup, il voulait juste comprendre ce qui se passait. Il ne pouvait pas avoir mal interprété leur échange durant cette nuit d’insomnie. Il était inconcevable qu’après les révélations qu’ils s’étaient mutuellement faites, il la considère comme une simple connaissance, voire même une inconnue. Il n’arrivait pas à comprendre qu’elle le considère ainsi et c’est pour cela que tout cela ne devait être qu’un malentendu.

Rafael constata qu’elle ne prit pas la peine de lever la tête quand il l’apostropha. Cela ne l’empêchait pas de l’avoir reconnu car elle le salua en retour et lui demanda aussitôt ce dont il voulait lui parler. Elle l’avait peut être vu arriver au loin et n’avait pas fait demi tour, ou peut être n’avait elle pas besoin de le voir pour reconnaître sa voix. Un espoir naquit dans la tête du trentenaire et il commença à croire qu’il s’était fait de mauvaises idées. Elle ne semblait pas savoir ce dont il voulait lui parler. Était-ce vraiment le cas ? Rafael n’eut pas à attendre très longtemps pour connaître la réponse. La dernière question posée par sa collègue semblait totalement fausse et il avait l’impression qu’elle cherchait à lui faire changer de sujet. Malgré tout, le doute subsistait et il ne voulait pas paraître impoli. Il répondit à sa question sans s’étendre plus encore.

« Non cela n’a rien à voir avec les élèves, je n’ai pas de soucis les concernant.»

L’infirmier marqua une pause, il ne savait pas vraiment pas où commencer et maintenant qu’il se trouvait enfin en face d’elle et qu’elle semblait prête à l’écouter, il était moins confiant quant à ses suspicions. Il la regarda alors dans les yeux et cela renforça ses doutes qu’il avait ressenti en entendant la réponse de la jeune femme. Ses yeux qu’il avait fixé pendant plus d’une heure un mois plus tôt étaient beaucoup plus faciles à déchiffrer désormais et à l’heure actuel son regard était en désaccord avec ses propos. Il était encore une fois perdu et désemparé en face de sa collègue mais il ne voulait pas partir sans avoir de réponses à ses questions, il devait savoir.

Il resta à quelques mètres du bas des escaliers, à quelques mètres de sa collègue. La distance l’aiderait à garder les idées claires et à essayer de déchiffrer le comportement de l’enseignante. Après quelques secondes d’hésitation quant à la formulation de sa question, Rafael décida de rompre le silence qui commençait à s’imposer et d’être direct.

« Je ne vais pas y aller par quatre chemins, j’ai besoin d’en avoir le cœur net. » Rafael fixa sa collègue droit dans les yeux d’un regard qu’il ne pouvait contrôler. Ses yeux d’un bleu grisâtre cherchaient à faire en sorte que Joanne ne puisse de nouveau prendre la fuite. Puis il se lança. « J’ai l’impression que depuis le mois dernier, depuis cette nuit-là, tu cherches à m’éviter. Est-ce seulement une impression ou c’est vraiment le cas? »

Rafael n’avait pas besoin de préciser de quelle nuit il parlait, il était évident qu’elle saurait ce qu’il voulait dire. Ses yeux continuèrent de fixer la jeune femme et il essayait tant bien que mal de ne rien laisser paraître sur son visage.

Infirmier à Poudlard en 2045 — Professeur de Vol à Poudlard de 2046 à 2049Professeur de Courses de balais à l'ISMI depuis 2049
Color: #005D76 — Demande de RP : — Demande de PR:

04 mai 2020, 00:27
Mise au clair!  PV 
Cela n’avait absolument rien à voir avec les élèves. Qui en doutait encore ? Même Joanne le savait. Il voulait parler de ces semaines qu’elle avait passé à l’éviter avec un soin infini, empruntant parfois des chemins beaucoup plus longs pour ne pas à être à proximité immédiate de l’infirmerie. Pour ne pas avoir à croiser ses yeux qu’elle imaginait culpabilisateurs. Pourtant, là qu’ils lui faisaient face, elle ne voyait pas l’ombre d’un reproche mais plutôt l’incertitude et les doutes.

A distance raisonnable, l’un et l’autre semblait décidé à ne pas bouger – c’était mieux ainsi estimait Joanne même si elle ne comprenait pas vraiment pourquoi. Contrairement à cette nuit où il avait laissé le silence s’installait, il n’en fit rien cette fois-ci. Après quelques secondes, il balaya d’un revers de main les éventuels espoirs de la jeune femme et doucha ses espoirs de voir une conversation banale se faire. Non, il fallait forcément que ce soit compliqué.

Rafael la fixait avec des yeux qu’elle avait du mal à décrire, qui respiraient un certain … contrôle ? Ou peut-être était-ce la détermination qu’il avait à vouloir à tout prix savoir pourquoi elle l’évitait. Joanne ne savait pas vraiment. Quoiqu’il en soit elle se retrouvait acculée par ce regard, à tel point qu’elle appuya négligemment son dos sur le mur derrière elle en laissant un profond soupir s’échapper. Il ajouta, comme s’il était possible qu’il y ait méprise, qu’il avait l’impression qu’elle cherchait à l’éviter, consciemment. Et derrière cette question, Joanne le savait, il y avait l’interrogation de savoir pourquoi. Pourquoi elle persistait à vouloir s’échapper, à vouloir fuir ce lien si fragile qu’ils avaient créés cette nuit-là, où leurs cauchemars respectifs avaient fait se croiser leurs routes.

Elle aurait voulu échapper à son regard, se soustraire à sa volonté en disparaissant – même le transplanage lui effleura l’esprit un instant avant qu’elle se rappelle de l’endroit où elle se trouvait. Elle souffla doucement. « Non, tu ne te trompes pas ». A quoi bon nier l’évidence ? A quoi bon lui mentir ? Peut-être que si elle lui expliquait, il comprendrait ? Il saurait qu’ils ne devaient pas se croiser, que son fardeau n’avait pas à être partagé tant sa propre peine était supposée lui suffire ? « Je pense que c’est mieux ainsi ». Et tout en disant cela, son regard se porta ailleurs sur l’escalier. Elle ne savait pas vraiment si c’était mieux ainsi, c’était juste sa manière de s’en sortir depuis des années, alors elle continuait. Comme une course effrénée qu’elle perpétuait encore et encore.

« Tu as tes problèmes et j’ai les miens, je ne pense pas qu’il faille s’en ajouter davantage en prenant ceux des autres. Tu as mieux à faire, c’est tout ». Le protéger, à tout prix. Et se protéger aussi, de ce qu’elle pourrait ressentir en s’approchant de lui, en bénéficiant de son aide. Elle s’y refusait, c’était, à son sens, comme si elle s’approchait d’une flamme incandescente. Dévastateur, ravageur et profondément douloureux. Et cette douleur à laquelle ils pouvaient s’exposer, elle s’y refusait.

Accrochant ses yeux à ceux de l’infirmier, tentant de repousser les tumultes de son esprit, elle continua dans des propos durs, destinés à le faire reculer, à lui faire prendre la fuite à son tour. Qu’il comprenne qu’ils ne devaient pas être proches et que la nuit où elle s’était confiée n’était qu’une erreur. « C’était une erreur, je n’aurais jamais du … » pourtant, sa gorge se noua avant qu’elle n’eut le temps de finir sa phrase. Parfois, il y avait des choses trop difficiles pour être dites ou pour être entendues.

05 mai 2020, 08:46
Mise au clair!  PV 
Joanne ne fit rien pour réduire l’espace qui l’espaçait et cette absence de geste ajouta un argument en faveur des doutes de Rafael. Elle l’évitait et même lorsqu’il était près d’elle, elle s’appliquait à maintenir une distance. Il remarqua aussi qu’elle n’était pas surprise que cette conversation n’ait aucun lien avec les Serpentard. Elle se doutait de la raison de toute cette mise en scène.

Après l’avoir écouté parler, Joanne s’appuya contre le mur de la volière et laissa s’échapper un soupir. En temps normal, si cela avait été avec une autre personne ou quelques années plus tôt, Rafael ne serait pas resté aussi calme. Il n’aurait pas réfléchi à la réponse à donner face à cette réaction, il aurait laissé les mots sortir au risque de blesser la personne en face de lui. Cependant, le jeune homme avait mûri et avait découvert un aspect de sa personnalité qu’il ne connaissait pas. Il savait se montrer raisonnable et c’est ce qu’il fit, il laissa à l’enseignante le temps de s’expliquer.

La fameuse question posée, Rafael attendit la réponse de Joanne. Il lui semblait qu’elle cherchait une réponse adaptée, à moins qu’elle soit à la recherche d’une excuse pour fuir une fois de plus cette confrontation. Sans le remarquer, il coupa sa respiration jusqu’à ce que la voix de sa collègue mette fin à cette tension en lui confirmant ses dires. Ainsi, il ne s’était pas imaginé des choses, elle cherchait vraiment à l’éviter car c’était selon elle «mieux ainsi». Surpris par cette dérobade, son sourcil droit se leva, il ne comprenait pas. Il remarqua qu’elle fuyait son regard en regardant l’escalier et se le jeune homme baissa les épaules, déconfit.

Leur conversation du mois précédent avait donc été inutile aux yeux de la jeune femme. Rien n’avait changé pour elle, les efforts qu’elle avait faits pendant cette soirée lui semblait insignifiants. Rafael avait énormément de mal à suivre les décisions que prenait l’enseignante et se demanda s’il avait bien fait de se confier à Joanne car de son côté, elle ne semblait pas apporter d’importance à ce que lui aussi lui avait confié. Malgré lui, il sentit son visage se durcirent, déçu de la manière d’agir de la jeune femme.

Alors que le jeune homme pensait avoir atteint le point ultime de la déception avec Joanne, elle ouvrit de nouveau la bouche et lui expliqua son point de vue. Elle se montre clair et plutôt incisive, elle ne voulait pas partager cette partie d’elle même avec lui et ne voulait pas en retour devoir prendre en compte les siens. Cette réaction l’ébranla quelque peu et il hésita quelques secondes. La laisser seule dans le parc paraissait une bonne option. C’est à ce moment qu’elle braqua ses yeux sur lui et Rafael ne put se résoudre à faire ce qu’il venait d’imaginer. Elle rajouta alors une phrase cassante qui aurait eut un impact si elle l’avait terminée.

Rafael commencer à douter de la véracité des propos de sa collègue. Elle n’avait pas fini sa phrase, elle n’avait pas réussi à se montrer aussi cassante qu’elle le souhaitait. S’il n’avait pas passé une soirée à tenter d’analyser sa manière de fonctionner, il n’aurais pas remarqué. Mais cette fois-ci il savait à qui il avait à faire. C’était là son mode de fonctionnement, elle repoussait les autres pour ne rien avoir à perdre. Elle ne voulait pas s’attacher aux autres. Il ne se laisserait pas avoir, il ne la laisserait pas s’éloigner et continuer à penser que la solitude était la clé de ses problèmes. Il ne voulait pas la laisser tomber. Ayant déjà du faire face à cette facette de Joanne, il se permit d’être plus direct. Il fit quelques pas mais s’arrêta à distance raisonnable et lui répondit:

« Joanne ! Tu sais que ce n’est pas une erreur, je ne te crois pas. Tu m’as déjà montré que tu avais du mal à te confier et à faire confiance aux autres.» Rafael marqua une pause pour trouver ses mots de reprit:« Ce n’est pas se rajouter des problèmes, c’est partager les siens et les rendre moins puissants. Je ne dis pas que c’est un exercice facile mais tu ne peux pas décider comme ça de me considérer comme un parfait inconnu.» Il voulu terminer de parler à ce moment mais il ne pouvait retenir les mots qui suivirent: «Notre conversation de l’autre nuit te parait donc si insignifiante à tes yeux ? »

Infirmier à Poudlard en 2045 — Professeur de Vol à Poudlard de 2046 à 2049Professeur de Courses de balais à l'ISMI depuis 2049
Color: #005D76 — Demande de RP : — Demande de PR:

05 mai 2020, 12:47
Mise au clair!  PV 
Il devait faire demi-tour, c’était obligé. Joanne n’imaginait pas une autre issue possible. Elle devait l’éloigner d’elle et s’éloigner de lui. La souffrance qu’ils enduraient chacun de leur côté n’était pas transmissible, elles ne pourraient jamais se résoudre en discussion, quel que soit l’oreille attentive qui écoute. Il ne pourrait pas panser ses plaies, pas plus qu’elle ne pourrait l’aider à surmonter le deuil de sa sœur. L’impuissance à l’état pur. Alors pourquoi devraient-ils s’obstiner ? Pourquoi devrait-elle passer outre sa peur ? De l’abandon, de ce qu’elle pourrait ressentir ? Si elle restait seule, elle ne pourrait jamais être déçue. Et quand bien même : elle n’aurait qu’elle à qui s’en prendre. Qu’elle comme unique coupable.

Pourtant, lorsqu’il avança vers elle, le cœur de la brune se serra dans sa poitrine, comme si une lame invisible venait de la transpercer. Elle n’aimait pas la dureté de ses traits, ce que criait son visage. Comme s’il lui jetait son désespoir à la figure. Elle n’en était pas responsable, elle refusait simplement de souffrir davantage. Et ses yeux argentés, légèrement teintés de bleu, semblaient crier tous les tumultes qui régnaient dans l’esprit de l’infirmier. Pouvait-elle faire la sourde oreille aux propos qu’il lui tenait ? Pouvait-elle balayer d’un revers de main la vérité criante qu’il plantait là, face à elle ?

Et au fond de son propos, elle semblait comprendre. Entrapercevoir la conviction intime de Rafael, l’énième doute qu’il laissait sur sa peau. Sur son âme. Intérieurement, elle était blessée, comme un animal prit dans un terrible piège dont il ne pouvait se défaire. Elle était ainsi. Mais la dernière phrase de l’infirmier trouva un écho particulier. Il doutait lui aussi. Ne savait pas si elle souhaitait réellement l’éloigner ou si ce n’était juste qu’une énième posture de défense. Elle devait s’engouffrer dans la brèche, le persuader que ce qu’ils avaient échangés cette nuit-là ne représentait rien pour elle. Quand bien même c’était le phare sur lequel elle s’était accrochée pendant de longues semaines.

Déglutissant péniblement, elle répondit rapidement « C’est exactement ça Rafael. C’était insignifiant, ça ne veut rien dire et je m’étonne que tu ne l’aies pas compris. Tu me paraissais perspicace pourtant ». Elle crachait les mots comme s’il s’agissait d’un venin particulièrement puissant. Sa voix étant blanche et son ton se faisait presque menaçant – comme lorsqu’elle sévissait et donnait des retenues à l’encontre des élèves qui faisaient fi de tous les règlements de l’école. Elle voulait garder la face. Elle devait le faire. C’était mieux pour eux deux, elle en était persuadée. S’attacher aux personnes rendait simplement les choses plus difficiles car, un jour ou l’autre, il finissait toujours par y avoir des déceptions, des trahisons. Et elle ne voulait s’y résoudre. Elle ne voulait plus souffrir.

Ses yeux qui, quelques secondes auparavant scruter la moindre réaction de Rafael, s’abaissèrent sur ses pieds à mesure qu’elle descendait quelques marches, se mettant ainsi à la hauteur de l’infirmier pour – espérait-elle – enfoncer le clou. « Je ne vois pas ce que tu as cru, mais c’était faux ». Et à mesure que les mots sortaient de sa bouche, elle sentait son pouls qui ralentissait, comme si elle s’apprêtait à défaillir sous le propre poids de son mensonge. Serait-elle assez convaincante pour éloigner l’infirmier ?

06 mai 2020, 19:27
Mise au clair!  PV 
Rafael avait trop parlé, une fois de plus, il n’avait pu se retenir. Il s’était trop dévoilé et en une phrase il avait peut être agravé la situation. Il lui en avait fallut peu pour remarquer la difficulté qu’éprouvait sa collègue à tisser des liens. Il craignait que sa phrase effraie plus encore la jeune femme. Cette dernière semblait réfléchir à sa manière de répondre et Rafael n’eut pas très longtemps à attendre pour l’obtenir.

Il lui était impossible de savoir si la manière dont elle lui avait répondu était pire que sa réponse en elle même. Une claque ou un coup de poing aurait été moins douloureux et l’infirmier sentit ses yeux s’ouvrir de surprise. Il connaissait sa collègue comme une personne dure à s’ouvrir mais il ne s’était pas imaginé qu’elle puisse être méchante et acide. Ses mots résonnaient encore dans sa tête et il n’arrivait pas à les accepter. Comment avait il pu se méprendre autant sur cette jeune femme. Elle avait semblé d’une sincérité irréprochable et il ne comprenait pas qu’il ait pu se tromper à ce point.

Au fur et à mesure que les mots prenaient leur sens dans la tête du jeune homme, il sentait la colère monter en lui. Comment pouvait-elle se montrer aussi irrespectueuse alors qu’il avait fait en sorte de se montrer aidant et compréhensif? Il s’était lui même ouvert à elle alors qu’elle s’en moquait. La première personne à qui il arrivait à parler de sa sœur était en fait égoïste. C’était le seul mot qu’il arrivait à trouver pour définir sa collègue. Ses yeux toujours fixés sur elle, il la vit baisser le regard et descendre les quelques marches qui lui restaient avant de se trouver à la même hauteur que lui. Plus elle s’approchait, plus son cœur s’accélérait. Mais cela n’avait rien à avoir avec les sensations qu’il avait pu ressentir jusque là, plus elle s’approchait plus sa colère montait.

Il n’était pas seulement en colère contre Joanne, il était énervé contre lui, d’avoir fait confiance à la mauvaise personne. Il n’était même pas sûr d’être en colère contre Joanne, en réalité il en voulait à sa famille, son père entre autre, qui l’avait transformée en cette personne qui repoussait tout le monde. Ses poings se serrèrent contrôlés par la colère, il baissa ses yeux au sol ne désirant pas voir les traits de l’enseignante. Il n’avait plus rien à faire ici et cette dernière le confirma en ajoutant du venin à ses propos une seconde fois. Il s’était trompé! Du début à la fin. Il ne savait pas quoi répondre sans être méchant et il pensa à partir sans lui répondre, elle ne méritait ni son temps, ni sa colère. Il hésita quelques secondes et préféra se détacher de tout ça, il dressera les poings et releva ses yeux pour fixer sa collègue. Toute bonne humeur avait quitté ses yeux, ils étaient seulement froids et vides. Il la regarda quelques secondes avant de lui répondre:

« J’ai sans doute été trop naïf de penser que tu étais sincère. Tu es une très bonne actrice, j’aurais juré que tout cela signifiait quelque chose pour toi. » Rafael recula de quelque pas dans l’optique de partir et ajouta:« J’aurais aimé que tu arrêtes de jouer avant de prendre pitié de moi!»

Il le savait maintenant, c’était bien de la pitié qu’elle avait ressenti pour lui. Sa crainte ressentie cette nuit là qu’elle avait éloignée par ses actes était en réalité réelle. Il aurait préféré ne jamais la croiser cette nuit là.

Infirmier à Poudlard en 2045 — Professeur de Vol à Poudlard de 2046 à 2049Professeur de Courses de balais à l'ISMI depuis 2049
Color: #005D76 — Demande de RP : — Demande de PR:

06 mai 2020, 21:34
Mise au clair!  PV 
Elle avait réussi. Elle le voyait dans chacun de ses gestes, de ses yeux vides à ses poings serrés, jusqu’aux traits de son visage, tirés, déformés par la colère qu’il devait ressentir. Il semblait hésiter sur la suite à donner à la conversation : ne pouvait-il pas partir, simplement ? Joanne le savait, elle le sentait, il devait partir, il n’y avait rien d’autres à dire ou à faire. Et s’il partait maintenant, elle pourrait relâcher la pression qu’elle sentait peser sur ses épaules, son rythme cardiaque pourrait reprendre sa course normale et son sang pourrait à nouveau battre à ses tempes. Car là, subitement, elle avait l’impression que tout son organisme s’était mis en état de veille prolongé, n’irriguant que le strict minimum pour lui permettre de survivre à cette rencontre.

Mais avec Rafael, elle finirait par le comprendre, les choses n’étaient jamais simples. Pire encore, il venait à déverser son venin lui aussi. Multipliant les piques acérées à destination de la sorcière. La jeune femme serra les dents. C’était normal. C’était même nécessaire. Un mal obligatoire pour qu’ils s’éloignent l’un l’autre et qu’aucun feu ardent ne brûle entre leurs deux âmes torturées. Ressentir de l’affection faisait souffrir et Joanne en était de plus en plus consciente : elle avait réussi à l’éloigner, à le dégoûter même vu l’air qu’il arborait. Mais à quel prix ? Pour quelle souffrance plus difficile encore ?

Les propos de Rafael se déversaient encore et encore, chacun de ses mots rebondissait dans son esprit, lui lacérant les pensées de la plus terrible des manières. Mais pire encore, ce fut sa dernière phrase, lancée comme une dernière pique à un adversaire déjà à terre. « J’aurais aimé que tu arrêtes de jouer avant de prendre pitié de moi ! » elle en suffoquait presque. Elle tentait pourtant de garder la face, ce visage serein et désinvolte qu’elle affichait quelques instants plutôt mais elle n’y arrivait pas. « Bien », fut le seul mot qui voulut bien franchir ses lèvres, tant ses mâchoires s’étaient serrées sous l’effet des attaques de Rafael. Elle se mordait l’intérieur des joues pour ne pas lui hurler qu’il était dans le faux, qu’elle ne faisait ça que pour s’éviter une souffrance qu’elle savait indéniable. Elle avait choisi, il n’était désormais plus temps de lui hurler qu’elle l’avait entendu, qu’elle l’avait compris. Qu’elle avait ressenti sa détresse à mesure que ses bras s’étaient resserrés sur lui. Elle ne pouvait pas, elle ne devait pas.

Forte de cette certitude, elle tentait de garder le contrôle d’un corps qui, obstinément, refusait de lui obéir. Plutôt que de partir, ce qu’elle voulait faire, fuir à toute vitesse cette volière dont l’air lui était devenu irrespirable, elle restait là, figée, laissant son regard céruléen se perdre dans l’observation de l’infirmier qui finissait par n’être qu’une tâche sombre dans son champ de vision. La faute aux yeux de la trentenaire qui inondaient d’un trop plein, trop longtemps retenu. Elle ne voulait pas, elle n’avait pas le droit, pas maintenant alors qu’elle touchait presque au but. D’un geste rageur, elle essuya ses yeux avec l’une de ses mains et finit par dire « Si t’as fini, je vais retourner à mes cours », qui ne commençaient pas avant le lendemain mais qu’importe.

07 mai 2020, 14:14
Mise au clair!  PV 
Au fur et à mesure que les mots sortaient de sa bouche, Rafael s’en voulait de se montrer aussi cassant. Il savait que répondre ainsi à sa collègue n’était pas la solution mais il n’y pouvait rien. Il mettait certainement en place un mécanisme de défense pour ne pas trop souffrir de toute cette situation. Si les deux partis s’en voulaient mutuellement, les choses seraient plus simples, ils n’auraient pas besoin de faire des efforts pour l’autre. Le château était suffisamment grand pour que les deux adultes ne se parlent pas, personne ne se rendrait compte, ils n’auraient même pas besoin de faire semblant.

Au fond de lui, il aurait aimé que Joanne se reprenne, il aurait peut-être même préféré qu’elle soit dans une autre phase d’hallucinations que l’autre nuit et qu’elle se réveille en s’excusant. Il ne pouvait se résoudre à penser qu’elle était ainsi mais il n’avait pas le choix. S’il le fallait, il se montrerait aussi distant que la jeune femme. Cette-dernière ouvrit la bouche pour ne laisser qu’une syllabe en sortir, mettant fin au débat qui se jouait dans sa tête. Il n’avait rien à faire avec elle. Il recula encore de quelques mètres prêt à se retourner et rentrer dans ses appartements.

Il ne put s’empêcher de détailler une dernière fois le visage de la brune avec une colère non masquée et une pointe de tristesse, il ne pouvait s’empêcher de penser au gâchis émotionnel qui en découlerait. Il détailla une nouvelle fois ses yeux d’un bleu profond, ces yeux qui étonnement semblait retenir des larmes. Elle faisait partie de ces personnes qui pleuraient quand elles étaient tristes, énervées et peut-être heureuse. Sa vision s’élargit pour entourer tout le visage de l’enseignante et il fut étonnée par la pâleur de Joanne, elle semblait à deux doigts de faire un malaise. En se concentrant légèrement, il pouvait même remarquer une fine pellicule de transpiration sur son front. Trop fine pour n’importe qu’elle personne mais Rafael l’avait identifié comme les prémices d’un malaise à venir. Mais très vite, trop vite pour l’infirmier, la jeune femme balaya son visage d’un revers de main pour effacer l’humidité de ses yeux et lui lança un coup.

«  Si t’as fini, je vais retourner à mes cours»

Rafael n’avait décidément plus rien à répondre à ce type de propos. Son regard redevint une fois de plus froid comme la glace. Il croisa le regard de Joanne moins d’une seconde et sans crier gare, il se retourna en direction du château. Qu’elle aille à ses cours! La nuit allait tomber, encore un mensonge de plus pour l’éloigner. Le mensonge était donc son seul moteur? Rafael ne pouvait le croire, elle n’avait pas menti sur son passé ni sur ses cicatrices. Il secoua la tête et fit un pas vers le château.

Cependant, quelque chose le retint, une fois de plus et il s’arrêta, regard figé vers l’horizon. Qu’était-il en train de faire? Il le savait et s’en voulait pour ça. Sa conscience professionnelle lui interdisait de partir en laissant Joanne dans cet état, il était persuadé qu’elle allait faire un malaise et que ce passerait-il dans ce cas là? Par chance elle pourrait s’en rendre compte et le contrer à temps. Mais elle pouvait aussi ne pas le voir venir, perdre connaissance et se faire un traumatisme crânien contre les escaliers. Il s’en voulait de penser à cela, elle était grande, c’était une adulte, elle pouvait se débrouiller seule. Il se mentait à lui même sans le vouloir ni le savoir. Sa soeur aurait mis ça sur son coté loyal, totalement Poufsouffle comme elle disait! Quoiqu’il en soit, il ne pouvait pas partir sans s’assurer qu’elle irait bien. Rafael se retourna et s’en s’assurer au préalable que sa collègue n’avait pas deserté entre temps, il murmura:

« Tu devrais t’asseoir sur une marche et souffler cinq minutes avant de retourner à tes cours. Tu n’es pas bien, je pense que tu vas faire un malaise.»

Infirmier à Poudlard en 2045 — Professeur de Vol à Poudlard de 2046 à 2049Professeur de Courses de balais à l'ISMI depuis 2049
Color: #005D76 — Demande de RP : — Demande de PR:

07 mai 2020, 15:33
Mise au clair!  PV 
Il tournait les talons, enfin. Joanne semblait percevoir sa libération au bout du tunnel, tétanisée par son corps qui refusait toujours d’esquisser le moindre mouvement. Elle avait réussi, au prix de lourds sacrifices et d’étranges douleurs, à repousser l’infirmier, à le dégouter. A lui faire admettre qu’ils n’avaient rien en commun, rien qu’un passé douloureux dont ni l’un ni l’autre n’était capable de se défaire. Pourtant, le mouvement de l’infirmier s’arrêta et Joanne serra si fort ses doigts contre ses paumes que ces dernières se retrouvèrent marquées par ses ongles. Pourquoi fallait-il que ce soit si compliqué ?

Elle le regardait alors faire demi-tour sans réellement comprendre ce qu’il voulait. Après tout, ils avaient dit ce qu’ils avaient à dire – quand bien même il n’y avait aucune vérité dans les propos échangés – pour elle en tout cas. Ses yeux voulaient hurler le désespoir qu’elle n’avait pas su dire, qu’elle n’avait pas voulu laisser sortir. Et dans cette brouille visuelle, teintée d’amertume, elle percevait encore l’infirmier, ses yeux éteints et son murmure tout juste audible. Il s’inquiétait pour elle. Encore. Elle ricana, d’un rire triste, rempli de mélancolie. Comment était-il possible qu’il se fasse encore du souci pour elle après tout ce qu’elle venait de lui dire ?

D’ailleurs, alors qu’elle s’asseyait docilement sur l’une des marches de l’escalier, appuyant sa tête sur le mur qui soudait le tout, elle lui demanda « Pourquoi faut-il que tu sois aussi gentil ? » avec un soupir exaspéré. Loin du ton qu’elle avait employé plutôt, sa voix était plus posée, plus douce, mais surtout sans quelconque venin destiné à l’éloigner. Quoiqu’elle fasse, il s’obstinait, alors pourquoi devrait-elle continuer à jouer à ce jeu qu’elle ne maîtrisait pas ?

Assise sur une marche de l’escalier, la tête appuyée le long du mur, la jeune femme ramena ses genoux à sa poitrine avant de resserrer ses bras autour. Elle laissa échapper un long soupir avant de remettre ses armes aux pieds de Rafael, littéralement, jusqu’à lui dire « Tu ne pouvais pas juste partir et c’était réglé ? Non … ». Elle ferma les yeux, inspirant profondément. Il avait raison, elle ne passait pas loin du malaise, elle le sentait dans chacun des pores de sa peau, dans ses veines où son sang semblait avoir déserté depuis de longues minutes. « Il a fallu que tu sois gentil et que tu t’inquiètes, encore ». Il n'y avait aucun reproche, juste une constatation dont elle ignorait encore les principaux contours. Les larmes coulaient et elle ne faisait désormais plus aucun effort pour les retenir. A quoi cela servirait-il de toute manière ? Les faux-semblants la faisaient souffrir, pire encore que l’éventuelle peur d’une désillusion. Elle avait pensé, pourtant, que ce serait plus facile ainsi et elle s’était lourdement trompée.

Voir Rafael anéanti l’anéantissait à son tour, sans qu’elle ne comprenne vraiment le sens de tout cela. Sans qu’elle ne sache vraiment pourquoi. Était-ce parce qu’il l’avait écouté lorsqu’ils s’étaient croisés dans les couloirs en pleine nuit ? Ou bien parce qu’il s’était confié à elle ? Faisant éventuellement fi de toutes les rumeurs qui pouvaient bien couler sur son dos ? Elle ne savait pas, ce qu’elle savait, cependant, c’est que cela la faisait souffrir, que cela rogner, jour après jour, nuit après nuit, le peu de tranquillité qu’il lui restait. Etait-il possible qu’elle s’accorde juste une pause dans ces eaux perturbées dans lesquelles baignait sa vie ? Rien n’était moins sûr, mais son regard lui, semblait vouloir trouver quelque chose dans le visage de Rafael, comme si elle espérait désormais voir s’éloigner la colère et le désarroi qu’elle avait fait naître plus tôt.