Troisième année
13Avril 2045
@Ella Davis


Elfie venait de faire une grosse semaine assez douloureuse en émotions. Elle venait d’apprendre qu’elle ne pourra pas rejoindre sa mère pour la soutenir. Elle avait ensuite discuté avec Noah, qui l’avait renforcé un petit peu mentalement. Mais le fait de ne pas dormir, le fait de rester éveillé, à garder la tête remplie de mauvais souvenir, la jeune fille n’en pouvais plus. Elle avait envie de s’échapper, de trouver une envolée autre que Poudlard. Elle voulait oublier tous ça, en pensant à des choses joyeuses, mais impossibles. Elle ne pouvait pas. Elle avait la mort de son petit frère sur la mémoire ainsi que la souffrance de sa mère, dont elle ne peut rien faire. Elle avait l’esprit brouillé, comme s'il y avait un fil tout emmêlé à l’intérieur et que pour aller mieux, il fallait le démêler sauf qu’il n’y avait pas de bout, un fil sans fin.

La jeune fille était comme ça depuis trois semaines, elle enchaînait quasiment les nuits blanches. Elle dormait, mais peu, avec un sommeil agité. La troisième année avait des cernes bleu énorme sous les yeux et sa bonne humeur s’était évaporée. Elle était partie et la jeune fille se ferait d'autres petit à petit. Elle avait envie de parler à personne. Elle voulait être seule même si en vérité, ce n’était pas de cela qu’elle avait besoin, mais la jeune fille n’en savait rien et s’en fichait. Elle voulait tout oublier, tout. Elle en avait vraiment marre. Il était trois heures du matin et elle n’arrivait comme à son habitude pas à dormir. Elle était dans son lit et regardait dans le vide. Toutes ses camarades dormaient profondément depuis un moment. Le regard perdu de la jeune fille, croisa la fenêtre. La fenêtre donnait vue sur les étoiles. Elfie eu un déclic et savait donc où elle avait besoin d’aller. Elle sortit de son lit, enfila son pull noir et son jean. Elle prit son sac avec sa baguette, une trousse et sa carte.

Elle descendit donc de son dortoir le plus silencieusement possible. Elle traversa la salle commune et sortit très discrètement. Normalement, personne ne l’avait suivi. Elle était seule et courue dans les couloirs. Elle descendit les cinq étages rapidement. Elle ne croisa personne ce qui était mieux. Il fallait maintenant traverser le parc pour trouver un bon spot près du lac, là où on était le mieux à Poudlard. Le chemin se passait sans encombre, la jeune fille courue pour ne penser à rien. Arrivée derrière des buissons, elle s’arrêta. Elle trouva un petit endroit entourer de buisson où elle pouvait se poser sans être vue. Elle s’allongea donc et leva les yeux vers les étoiles, la seule chose qui pouvait lui faire du bien. Elle ne voulait croiser personne, mais là elle était seule et elle ne devait penser à rien…

La nuit était ta meilleure amie. « Il y a tellement de choses que l’on peut faire quand on ne dort pas », te rappelas-tu avoir avoué à Rose dans un soir, au coin du feu. Ç’avait beau remonter à loin, ça n’en était pas moins vrai. Et cette nuit-là, tu avais beau te retourner encore et encore dans ton lit, impossible de trouver le sommeil. Tu n’avais pas fait de cauchemars. Tu n’avais pas passé de mauvaise journée. Tu mourrais juste d’envie de sauter de ton lit pour aller faire quelque chose d’utile. Car à quoi dormir pouvait-il bien te servir ? A rien. Nada. Néant. Plonger dans une mort éphémère, très peu pour toi.

Tu voulais te sentir vivante, et cette nuit-là plus que jamais. Alors, sans plus hésiter, tu te saisis de tes chaussons, enfilas un sweat et avanças droit devant toi, sans rencontrer de lit : le tien formait une ligne directe avec la porte. Tu traversas le château sans rencontrer personne. Ce lieu endormi t’appartenait. Combien de fois étais-tu sortie, en pleine nuit, pour aller t’entraîner ? Combien de crises d’angoisse avais-tu enduré ? La nuit, tout était peut-être paisible, mais c’était aussi l’heure des fantômes, des doutes et des peurs. Et de ça, tu en avais des centaines.

Seulement, pour une fois, tu n’avais pas quitté le dortoir pour les fuir. Non, au contraire, tu te sentais libre comme l’air. Sans même y réfléchir, tes pieds te guidèrent jusqu’au dehors. Un petit vent te fouetta le visage, et tu souris inconsciemment. Tu ne t’étais pas sentie aussi bien depuis longtemps. Ton âme était en paix, et tu avais enfin l’impression de ne plus avoir la tête plongée sous l’eau.

Tu aperçus au loin des buissons qui te parurent propices à aller t’asseoir quelques minutes. Quelques heures. Jusqu’au lever de soleil. Peu importe. De toute façon, tu étais la seule à préférer ce moment à celui où le soleil s’endormait. Comme si… Comme si la journée de la veille avait été effacée. Un nouveau jour écrit, un renouveau plein de fraîcheur qui te poussait à aller de l’avant, sans plus penser au passé. Tu marchas jusqu’aux buissons sans but particulier. Enfin, jusqu’à ce que tu remarques une ombre. Un être humain, allongée sur l’herbe. Qui t’avait piqué ta place. Tu aurais pu faire demi-tour, mais ta curiosité ayant été piquée, tu ne pus t’empêcher de t’en approcher. L’ombre eut bientôt un visage, et tes yeux s’agrandirent.

- Elfie ?

Une troisième année -que tu ne connaissais que de nom, même si vous étiez dans la même maison- te faisait face. Enfin, elle faisait face au ciel, mais c’était un détail. Autres détails que tu remarquas à la lumière de la lune ; des cernes béantes soulignaient ses yeux verts, et elle avait l’air détruite. Vide. Brisée. Comme tu l’avais tant été. Dans un élan de compréhension, tu t’assis à côté d’elle et posas cette fameuse question dénuée de sens :

- Ça va ?

Bien sûr que ça n’allait pas. Mais que pouvais-tu dire d’autre ?

@Elfie Chassin

La jeune fille regardait toujours ce ciel magnifique. Ce soir la, il n’y avait pas de nuages, ce qui laissait les étoiles blanches, ressortirent du fond au nuances bleu foncé tourné vers le noir. Il était magnifique. La troisième année commençait à se calmer petit à petit. À regarder ses étoiles, elle laissait tout ses problèmes de côtés. À rester immobile, elle imaginait son corps s’envoler pour rejoindre ses milliers de point blanc, en oubliant ses problèmes et sa vie au sol. Elle avait envie de s’envoler, de partir loin, de se quitter elle même.

Elle était donc allongée la, dans le parc, à une heure incertaine, en regardant un espace à moitié vide mais à moitié rempli quand même. En y repensant, ça lui ressemblait beaucoup. En ce moment même, la jeune fille avait une contenance, elle était la physique mais son esprit était rendu très loin. Il se promenait d’étoile en étoile, en rencontrant quelques planètes inconnues au passage. La était la seul solution pour elle de s’échapper. C’était la seul façon que la jeune fille avait trouvé pour fuguer, loin de ce qui la traumatisait tant.

Elle avait enfin réussit à se calmer. Elle était bien et sereine. Depuis combien de temps n’avait-elle pas était calme? Sans stresse? Sans tristesse ? Elle ne savait pas mais elle en avait vraiment besoin. Cela faisait maintenant cinq minutes qu’elle s’était évaporée, mais malheureusement pour elle, quelques choses lui fit revenir à la dure réalité, la réalité qu’elle avait temps cherché à éviter, à abandonner, cette réalité, qu’elle venait de lâcher. Mais apparemment, la vie en avait décidé autrement, il y avait toujours quelque chose qui n’allait pas, toujours un petit détails qui faisait tout gâcher. La c’était la pauvre Ella. Elle reconnu sa voix, elle avait un dortoir voisin. La voix douce de cette première année. Mais malheureusement pour Ella, elle ne tombait pas au bon endroit, et surtout pas au bon moment.

La troisième année, avec du recul, savait que ce n’était pas la faute de sa voisine, mais au moment présent, elle ne pouvait que remettre la faute sur quelqu’un et la, c’était cette malheureuse.

Elfie voulait quand même ne pas s’énerver vite mais comme elle était sur le bord de la crise et un tout petit détails pourrait faire éclater tous cela, vaut mieux pour Ella que cela n’arrive pas en sa présence ou sa pourrait mal finir. Elfie se tourna vers la jeune fille, la regarda et en même temps de se retourner pour lui faire dos, elle lâcha ses paroles, dures et sèches :

-J’ai rien! Maintenant j’aimerais que tu dégages!

Elle regarda dans le vide, en espérant que la première année aurait compris et qu’elle partirait.

@Ella Davis

Le regard qu’elle te lança était dur et froid comme la pierre, et tu frissonnas -en essayant de te convaincre que c’était à cause de la température, et non des yeux meurtriers que la troisième année avait posés sur toi-.

Sa réponse ne se fit pas attendre, mais ses paroles ne t’étonnèrent pas le moins du monde. Car tu connaissais mieux que quiconque ce sentiment de solitude, d’injustice, qui te donnait l'envie d'incendier le monde entier. Alors tu ne pouvais pas la laisser là, faire des bêtises qu’elle regretterait plus tard ; elle était perdue, triste et en colère, et bien que tu ne puisses pas prétendre la comprendre, tu savais qu’Elfie ne devait pas rester seule. Tu ne devais pas la laisser seule, même si elle se mettait à te crier toutes les injures qui lui passaient par la tête.

De quelle injustice cette Gryffonne avait-elle été victime ? Quelles regrets la rongeaient-elle de l’intérieur ? Quelle était la cause de sa souffrance ? Tant de questions auxquelles tu ne pouvais pas répondre, ni même imaginer la réponse un seul instant.

Alors, sans un mot, tu t’assis à ses côtés. Tu avais conscience qu’aucune de tes paroles n’auraient pu lui remonter le moral. Dans ces moments-là, on se retrouvait seul au monde, confronté à soi-même. Les yeux dans le vague, tu réfléchissais. Mais tu avais beau chercher les mots justes, remodeler chaque pans de phrase, les mots résonnaient dans ta tête, tels des échos se cognant violemment aux parois, et ils n’avaient aucun sens.

Tu voulais l’aider. Tu détestais voir les gens souffrir, tu haïssais ce sentiment, celui d’être impuissante face à tous les malheurs du monde. Il y a deux jours, tu t’étais sentie impuissante face à une Maxine en larmes que tu avais recueilli dans tes bras, alors qu’elle t’avait humiliée méchamment des mois auparavant. Il y a quatre jours, tu t’étais sentie impuissante face à une Hannah qui s’était enfuie dans le couloir, tel un fantôme perdu. Tu te sentais tout le temps impuissante face aux malheurs des autres.

Si tu ne pouvais être réparée, si tu avais trop mal, si tu étais brisée malgré tous les pansements que tes amis avaient pu poser sur tes blessures, tu pouvais essayer d'aider les autres à aller mieux. Là était la raison pour laquelle tu écoutais avec tant de patience, et pour laquelle tu cherchais toujours à savoir ce qui n’allait pas. Tu avais tellement souffert que tu connaissais la douleur mieux que tout le monde. Et tu ne la souhaitais, justement, à personne.

- Pourquoi ça ne va pas ?

Chercher à comprendre. Elfie allait sûrement te détester, mais la seule idée de la laisser tomber te donnait mal au ventre. Néanmoins, celle-ci devait comprendre qu’elle n’était pas seule. Peut-être, comme toi, pensait-elle toujours pouvoir régler ses problèmes toute seule. Tu n’étais pas du genre à te plaindre, et encore moins à faire part de ceux-ci aux autres. Tu gardais ta souffrance bien cachée au fond de ton être; mais tu étais bien placée pour savoir qu’un jour, elle exploserait.

Boum.

Incompréhension. Haine. Colère. Voici ce que la troisième année ressentait en ce moment envers l’autre. Ella, jeune gryffone toujours attentionné envers les autres, toujours douce de ce qu’elle faisait savoir aux autres. Elle voulait toujours bien faire. Pour quoi aujourd’hui était-il différent? Pourquoi aujourd’hui elle ne faisait pas comme d’habitude ? Elfie ne le savait pas et ça l’énervait. Elle aimait savoir ce que les autres allaient faire quand elle les connaissaient un peu. Elle était énervée pour ça mais pas que, elle lui avait dit de partir, de la laisser seule, elle ne l’avais pas écouter. Elle allait partir à un moment. Elle était comme une tour en Kapla énorme, attendant seulement le tout petit coup d évent pour partir. Ella allait être là si elle ne partait pas, elle allait tout prendre en pleine tête ce qu’elle voulait cracher sur les autres depuis deux semaines? Ou plus, peu importe, elle allait sûrement mal le vivre.

Elfie tourna encore plus la tête, pour ne pas que la première année puisse l’atteindre. Elle ne voulait pas la voir, pas maintenant en tout cas. La troisième année ne voulait pas la blesser intérieurement mais elle savait que ce n’était qu’une question de temps. Plus Ella restait, plus elle risquait de vivre une explosion. Elfie ne voulait pas lui faire de mal mais c’était à Ella d’en décider. Soit elle écoutait les conseils d’Elfie qui elle pourrait se calmer ou soit elle en faisait qu’à sa tête, c’est à dire rester et elle en subirait les conséquences à contre cœur de la troisième année.

Elfie dans un petit soupir répéta encore la phrase de prévention à Ella, mais elle ne parlait presque pas et au moment de faire sortir le son, rien ne sortit. Elle parlait à son intérieur. *Dégage Ella , dégage avant que je te fasse mal*
Elfie aurait tellement envie que Ella l’entende, qu’elle sache à quoi s’attendre, qu’elle ne fasse pas d’erreur, car quand Elfie explosait en quelques sortes, elle ne se contrôlait plus, il lui était impossible de se gérer, elle ne pouvait rien faire jusqu’à ce qu’elle puisse plus crier, jusqu’à ce qu’elle puisse plus cracher sa haine.

Elfie attendait le moment où Ella allait bouger, où elle allait entendre son pas sur l’herbe s’éloigner, où elle n’entendrait plus sa respiration. Malheureusement pour elle, la première année fit tout le contraire. Elle ne comprenait donc rien. Elle ne comprend pas que dégage signifiait part ou je te fait du mal, elle ne comprenait pas que se faire tourner le dos signifie qu’on ne voulait plus parler. Mais elle, qu’est-ce qu’elle fit? Elle se rapprocha de la boule de lave prête à se répandre. Elfie voulait lui dire à quel point il fallait qu’elle parte pour ne pas finir brulé par le volcan, ce qu’elle essaya d’ailleurs mais elle ne pouvait pas parler. *Ella je t’en supplie, part, je ne te veux rien, part avant que je t’atteigne* une larme coula sur sa joue. Il fallait qu’elle l’entende.

Ella continua dans sa lancée en voulant lui parler. Malheureusement en faisant cela, elle ne savait pas qu’elle venait d’appuyer sur le bouton ON de l’éruption. Elfie ne voulait pas parler. Pour elle, elle avait assez prévenu la première année. Elle venait de verser la goutte qui faisait renverser le vase. Il était maintenant trop tard, la troisième année ne pu entendre encore ses paroles qu’elle ne voulait pas. Elle se tourna vers Ella et commença à crier:

- Mais putain! Tu sais ce que ça veut dire Dégage? Tu sais ou c’est trop dur pour ton petit crâne ? Alors maintenant écoutes moi bien jeune fille, on t’a déjà dit que tu gênait le monde? On t’a déjà dit de laisser les gens tranquilles quand ils veulent pas de toi? Tu sais ça, c’est la politesse bordel! Tu comprends pas que je ne veux pas de toi ni de ton aide ni de tes airs de psychologue hein! Et bien je vais te dire ce que je veux, c’est regarder les étoiles, en espérant revoir mon père vois tu. J’espère que tu comprends car sinon ça va pas aller!

Elfie fit une pause. Comme la vague d’un tsunami qui n’a pas encore attaqué. Elle regarda droit Ella dans les yeux et continua:

- Vois tu, toi et tes petites jambes vont finir dans le lacs si tu ne fais pas ce que je te dis c’est clair? Vois tu, pour moi, plus rien n’a d’importance, plus rien! Alors çe n’est pas un problème de te faire du mal!

La jeune fille s’arrêta, cracha sur l’autre et attendit en espérant qu’elle s’en aille...

@Ella Davis

Ouch.
Tu essuyas avec dégoût le crachat de la troisième année, blessée. On t’avait craché dessus des centaines de fois, mais là, c’était différent. Les mots, les mots étaient pire que tout. Tu ressentis soudain le besoin de t’enfuir à toutes jambes, pour aller t’enterrer dans une grotte et ne plus jamais en ressortir. Tu avais également envie de crier, de lui hurler: Elfie, t’es pas la seule à souffrir ! Ouvre les yeux ! J'ai eu mal, moi aussi, mais je n'ai pas craché sur les gens! mais tu ne pouvais pas. Tu n’en avais pas le droit.

Car
Elfie regarde les étoiles
Car
Son père brille là-haut.

Tu ne pouvais t’en vouloir qu’à toi-même. Tu étais restée, alors qu’elle ne voulait pas de toi ici. Elle voulait être seule.

Elfie
Petit bateau
Fragile
Qui brave la tempête.

Tu allais essayer, une dernière fois. Si tout se retournait contre toi à nouveau, cette fois, tu partirais. Tu partirais pour Elfie, pour qu’elle ne soit pas en colère contre toi. Tu partirais aussi pour toi, pour ne pas te heurter une nouvelle fois à une muraille de pierre.

Ça n’est pas
Un problème
De me faire du mal.

Tu regardas les étoiles, toi aussi. Tu levas les yeux vers le ciel, et demandas silencieusement à la lune de veiller sur ton petit frère, dont la santé avait toujours été fragile. Mais lui, il n’est pas mort. Je vais essayer, Elfie. Une dernière fois. Si elle n’arrivait pas à saisir que tu voulais l’aider, si elle était trop en colère et perdue, et que tu ne pouvais plus rien pour elle, alors. Tu. Partirais.

S’envoler
Au vent.

- Il y a tellement de choses qui ont de l’importance. Ta famille en a. Même si elle est loin. Tes amis, aussi. Les vrais amis sont toujours là pour toi dans les moments difficiles. Le soleil nous maintient en vie, la pluie arrose les plantes. Tu vois, tout a de l’importance. Même si quand on a mal, c’est impossible de s’en rendre compte. Mais elles sont toujours là. Comme les étoiles. Elles brillent le jour, même lorsqu’il n’y a plus personne pour les admirer.

Tu inspiras calmement. Toi aussi, tu avais eu du mal à comprendre qu’il y avait réellement des choses importantes sur Terre. Tu ne les voyais pas, elles t’étaient invisibles, car tu étais déchirée en deux. Et quand tu te sentais seule, le soir, dans ta petite chambre poussiéreuse, tout devenait sombre. La nuit, tu n’arrivais plus à faire semblant que la vie t’importait. Au fond, tu ne pensais pas vraiment avoir de l’importance toi-même. Alors, comment pouvais-tu en convaincre Elfie ? Qui est cette étoile que tu admires ?

La troisième année était emportée. Elle ne pouvais plus se contrôler, en tout cas pas maintenant. Une vague de chaleur l’envahis, assez désagréable. Elle avait envie que tout cela cesse pour de bon. Elle était désorientée, complètement perdu. Son cœur battait à cent à l’heure. Elle sentait les pulsations dans sa poitrine ainsi que dans son poignet. Elle commençait à voir flou. Repenser à sa situation familiale alors qu’elle était tranquille, était plus que dérangeant. La jeune fille, lui avait tout gâché . Dans sa tête, une seule question tournait en boucle, comment une petite fille aussi douce comme Ella pouvait avoir cet effet la. La phrase tournait vite, ce qui bloqua son cerveau. Elle en oublia même le fait qu’elle soit en compagnie de quelqu’un, elle se pensait seul.
Perdue, Complètement perdue.

Ce n’est que quand la première année pris la parole qu’Elfie s’arrêta net. Sa vison trouble tomba en limpide, ce qui lui permis de voir qu’elle n’était pas seule et en plus de cela, une autre version de la jeune fille. Elle était en colère aussi , mais pourquoi? Après tout, c’était elle le problème, elle n’avait reçu seulement ce qu’elle avait semé. Elfie lui avait dit de partir, elle avait essayé de la prévenir. Elle n’en avais fait qu’à sa tête, c’était elle le problème. Ella avait fait quelque chose de mal, Elfie en était persuadé . Dans les paroles de la première année, il y avait un mélange de réconfort et de haine. C’était bizarre. Elle ne faisait qu’aggraver son cas auprès de la troisième année.

Ella insinua que la famille avait encore de l’importance. Mais comment pouvait elle le savoir? Elle ne pouvait pas. Sa famille l’avait détruit involontairement. Elle se sentait être rien, juste de passage. Pour elle s’était pourtant bien clair. Elle s’en fichait de mourir, elle s’en fichait de se faire punir, elle s’en fichait de se faire virer. Tous ce qu’elle voulait était de retrouver une famille stable, ce qui était à son opinion infaisable pour l’instant. C’est pourquoi Ella avait dit la phrase encore une fois en trop. Elfie s’approcha d’elle à grand pas, la pris par le col de sa robe et lui fit un croche pattes, ce qui l’a fit tomber. Maintenant, elle allait pouvoir écouter Elfie.

-Nan mais tu te prends pour qui? Pour un psychologue? Vois tu, je t’ai dit de me laisser tranquille, de me laisser seule. C’est quoi que tu comprends pas dans seule, c’est seu ou le? Car moi je trouve ça assez clair.

Elle s’arrêta, balançant un peu de boue sur la première année avant de continuer :

-Écoutes moi bien, je t’ai dit que plus rien n’avait d’importance, ce qui est vrai, tu crois mieux savoir que moi? Tu crois que ma famille a encore de l’importance ? Eh bien je vais t’expliquer alors. Vois tu, cela fera presque un an que mon père a été envoyé à Azkaban, et tu sais pourquoi? Parce qu’il a été bon. On n’a eu aucune nouvelle de lui, on a même dû se déplacer pour savoir où il était. Mon tout petit frère est partit de notre monde il y a un peu plus d’un mois, sans qu’on est le temps de lui dire quel était son prénom. Ma mère est tombée en dépression.

La jeune fille, fit une pause, en gardant un regard noir vers Ella. Il fallait qu’elle comprenne. Il le fallait, où elle pourrait finir amochée ou dans le lac...

@Ella Davis

Soulevée
Du sol.

Elfie te tenait par le col, et tu ne pouvais pas te débattre, tu ne pouvais rien faire face à une fille était de deux ans ton aînée, qui mesurait vingt centimètres de plus que toi. Et tu la sentais à nouveau. La peur. Ça n’était plus Elfie, c’était Fanny, c’était Megan, c’était Melvin. C’était tant de gens qui t’avaient fait mal. Qui t’avaient, sans hésiter, planté un couteau dans le ventre.

Sur le corps
Dans le cœur.

C’était à cause des gens comme ça que tu faisais des cauchemars, mais tu croyais tout ça terminé, tu croyais que les gens étaient différents à Poudlard. Plus de mal. Plus de douches improvisées, plus de croche-pieds, plus de mots humiliants dans ton cartable.

Revenue
Des années
En arrière.

BAM. Tu retombas brutalement sur le sol. Tu ne voulais pas la regarder. C’était injuste, si injuste, et tout ce que tu pouvais faire à ce moment-là, c’était te recroqueviller sur toi-même. Ne plus bouger. Disparaître. Pourtant, la fille était toujours là, à te hurler dessus, mais tes mains protégeaient tes oreilles, pour

Ne plus
Entendre
La violence.

Mais… Non. Impossible. En restant au sol, comme ceci, tu… Tu redevenais une victime. L’histoire se répétait. Non, non, non. Et si ça continuait ? Et si ça n’était pas qu’une fois ? Et si Elfie recommençait ? Dans un élan de rage, tu te relevas brusquement, hors de toi.

- J’en n’ai rien à faire ! J’en n’ai rien à faire si tu penses que rien n’a d’importance ! Mais ce que je sais, c’est que toutes les gens en ont, même moi ! Donc je ne te permets pas de me traiter comme ça, je ne suis peut-être pas psychologue, mais je ne suis pas une victime !

Tes yeux exprimaient ta rage, tu avais envie de lui donner une gifle, de la pousser jusqu’à ce qu’elle tombe dans le lac. Parce qu’elle était égoïste, parce qu’elle se croyait seule au monde, parce qu’elle se permettait de faire tomber à terre une fille qui voulait juste l’aider, une fille bien plus petite qu’elle-même, une fille qui n’avait rien demandé.

Tu ne voulais pas te battre. Mais s’il y avait une chose que tu avais apprise, c’était que s’il l’on n’attaquait pas en premier, on se faisait détruire. Cric, crac. Tu n’étais pas objective, tu en avais conscience, mais tu t’étais promis de ne plus te laisser faire comme dans le passé. Tu ne laisserais plus les humains te faire mourir à petit feu. Mais tu t’étais aussi promis que tu ne deviendrais pas comme eux. Et surtout pas comme Elfie.

Tu es la glace
Je suis le feu.

Si Elfie voulait se battre, tu savais qu’elle n’hésiterait pas. Mais toi, tu ne te rabaisserais pas à lui faire du mal.

Le lion
Sortira
De sa cage.

Et tu serais prête à riposter.

Il était tard dans la nuit. Il faisait sombre et on pouvait voir deux jeunes filles, l’une blessé par l’autre et l’autre blessé par l’une. Une d’elle, la plus grande, était supérieure niveau force à l’autre et le faisait savoir. L’autre, ne se laissait pas faire mais avait du mal. Elles étaient toutes deux en effraction, mais à ce moment là, elles avaient la tête complètement ailleurs.
Les feuillages rendaient le paysage plus mystérieux et derrière, trônait le grand et majestueux lac.

Vous l’aurez compris, il s’agit là d’Elfie et d’Ella.
Ella ne pouvait pas savoir, à l’instant même ce que ressentait la troisième année. Elle âne pouvait plus s’arrêter et descendre la pente le plus rapidement possible. Malheureusement pour Ella, la première année était aussi prise de beaucoup de caractère ainsi qu’une blessure profonde qui venait la retravailler, ce qui l’a menait à agir à l’encontre d’Elfie. Au lieu de partir comme Elfie le voulait, elle lui tenait tête, chose qu’elle ne laissera pas passer. C’est comme si elle s’éteignait petit à petit et chaque morceau qu’elle crachait sur la première année. Qu’un bout d’elle partait ce qui lui faisait encore plus mal.

A chaque fois qu’elle s’énervait, cela l’énervait encore plus. Comme une roue sans fin. C’est pourquoi, les dernières paroles d’Ella était de trop. Elle était par terre dans la boue et elle osait dire qu’elle n’était pas une victime, qu’elle ne se laissait pas faire, Elfie n’était pas d’accord et ses gestes agissaient seul. Elle se tourna vers la première année pour lui susurrer :

-Tu es sur que t’es pas une victime? Tu en es sur? Moi je crois pas tu vois, et je vais te le prouver! Je vais te prouver que tu sers qu’à gêner tout le monde.

Elle s’arrêta pour l’instant. Son cerveau était un gros fil emmêlé qu’elle ne pouvait défaire et qui ne réfléchissait plus. Elle agissait sans vraiment comprendre. C’est pourquoi, elle pris les pieds d’Ella, avec toute sa force m. Elle l’agrippa a maximum pour ne pas qu’elle puisse s’échapper. Où allait-elle? Eh bien, la troisième année se dirigeait droit sur le lac avec Ella, traînée au sol. Elle n’entendait pas ce qu’Ella disait ou non, elle agissait, c’est tout. Il lui restait plus que dix mettre à faire avant d’atteindre l’étendu noir. Elle se rapprochait et à un mètre de lui, elle pris Ella d’en ses bras et la jeta, comme un sac à arc toute la colère qu’elle voulait lui faire passer. Elle l’a regarda ensuite et revenu sur sa dernière phrase:

-Comment tu peux dire que tout le monde a quelque chose d’important ? Comment peux tu dire ça?

Les larmes commençaient à couler, mais Elfie avait touché le fond.

-Eh bien, puisque tu l’as voulu, je vais te prouver que plus rien n’a d’importance !

Elle sortit le ciseau qu’elle avait rangé dans son sac avant de partir.

-Regardes bien!

Elle pris un pan de sa robe et le découpa. Elle mis son regard sur Ella. Toujours en la fixant, elle pris ses cheveux avec sa main libre et les coupa de l’autre.Les mèches tombèrent, sans que cela lui fasse quelque chose. Elle ne ressentait rien...

Tu avais beau te débattre, hurler, tu pouvais lui donner des coups de pieds, elle n’arrêterait pas. Elfie allait te jeter dans le lac. Et il n’y avait pas de mots pour décrire ce que tu ressentais en cet instant. C’était une psy-cho-pathe. Des cris aigus raisonnèrent à tes oreilles, des cris qui t’étaient familiers. Les tiens.
PLOUF.

L’eau
Est
Froide.

Tu avais pied, oui, tu touchais le sol. Mais ton esprit se noyait. Tu coulais. Tu t’enfonçais dans l’eau, de plus en plus profondément. Tu ne savais pas nager, mais elle n’en avait rien à faire.
Elle n’avait pas de cœur. Elle ne comprenait rien. Personne ne comprenait. Ils n’avaient pas eu de cœur non plus quand ils t’avaient jetée dans la rivière, toute habillée. L’histoire se répétait. Ton esprit commençait à réclamer de l’air, mais tu étais toujours sous l’eau, les cheveux collants à ton visage et les mains essayant de te maintenir à la surface comme elles le pouvaient.

Laisse
Moi
Vivre.

Respiration. Enfin, de l’air. Était-ce de l’air ? Non, c’était de l’eau qui s'infiltrait dans ton corps. Mais voilà que tu remontais à la surface, les poumons en feu, toussant et crachant l’eau du lac mais aussi tes propres larmes. Tu avais envie de disparaître ; pourquoi pas de te noyer ? Elle t’avait souillée, humiliée, de la pire façon qu’il soit. Tu étais fatiguée de ne pas savoir te défendre. Fatiguée de vouloir être forte en étant faible et brisée, en mille morceaux.

Elle parlait. Ses lèvres remuaient, mais ses paroles tu ne voulais pas les entendre. Elles étaient juste méchantes, blessantes et avilissantes, elles ne valaient pas la peine d’être entendues. Tu avais froid, tes dents claquaient et s’entrechoquaient, tes lèvres avaient bleui et tes habits étaient collants, visqueux, vaseux. Elfie ne remarqua pas tes pupilles dilatées par la colère et la honte. Elle était bien trop occupée à s’intéresser à son petit nombril, avec ses ciseaux ridicules. Alors tu te relevas. Encore une fois. Tu t’étais toujours relevée, et tu savais que tu n’arrêterais pas de le faire. C’est ainsi que tu lui asséna la plus grande gifle que tu avais jamais donnée à quelqu’un ; pour le pas dire la seule gifle que tu avais jamais donnée à quelqu’un.

- Je te hais, Elfie, tu murmuras.

Le lion
Avait
Rugi.

Tu la haïssais de ton être, le fait qu’elle ait perdu son père ne t’importait plus, elle ne t’inspirait plus de la pitié et de la compassion. Juste de la haine, profonde et pure.

Sur ces mots, tu t’enfuis dans la nuit noire, avant qu’elle ne puisse riposter. Tu étais redevenue une petite fille perdue, errant dans le parc telle un fantôme sans but. Des fois, tu pleurais et tu ne pouvais plus t’arrêter. D’autres, tu te sentais coupable de l’avoir giflée. Tu t'étais promis de ne jamais devenir comme eux. Et voilà que tu l'avais fait. Et tu avais mal au cœur, elle te l’avait arraché, ils te l’avaient tous déchiré. Et les cicatrices restaient, taillées dans le feu.

Complètement
Déboussolée.

Fin du rp pour moi