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31 mai 2020, 21:00
Le parfum fleuri des retrouvailles  PV J. Taylor 
Septembre 2044


Assise contre un mur du château, Amaryllis tentait de mettre de l’ordre dans ses pensées. Son été l’avait chamboulé. Petit à petit, elle prenait conscience d’elle-même. Elle comprenait qu’elle était un individu à part entière, avec des pensées propres. Elle comprenait qu’elle devait se détacher de l’emprise qu’entretenaient ses proches sur elle. Elle n’était plus la petite fille dépendante, le bébé ayant besoin d’être bercé, nourri, dorloté. Mais, elle était encore jeune, certes. Elle n’avait que 13 ans. Elle n’était ni dépendante, ni indépendante. Elle entrait dans cette période de transition, de doute, de développement, autant physique que psychique. Peu à peu, elle allait apprendre à se forger une mentalité unique, à cultiver ses opinions, à s’accepter pleinement. Ainsi, Amaryllis réfléchissait. Installée à l’ombre, elle regardait dans le vide, laissant ses pensées aller et venir. Quelques fois, elle tentait d’en attraper une au vol. Puis, elle essayait de l’analyser, de l’éclaircir, de la comprendre et de l’accepter. Ce n’était pas un exercice facile, loin de là. La jeune fille avait bien des difficultés à discerner ses pensées, de celles de sa grand-mère. Depuis toujours, cette dernière transmettait son avis à sa petite-fille. Elle souhaitait forger une fillette à son image, une fillette qui la rendrait fière. Amaryllis avait tant entendu ces idées qu’elle se les était appropriées, inconsciemment. Elles s’étaient insinuées dans son esprit, recouvrant ses propres pensées. Mais, plus les années passaient, plus la gryffone essayait de s’affirmer. En acte, cela s’avérait un échec. Elle était incapable de tenir tête à sa grand-mère, et bien malgré elle, elle souhaitait constamment monter dans son estime. Cependant, ses pensées, elles, n’avaient pas de filtre autre que celui imposé par les opinions de Judith. Ainsi, certaines s’étaient frayées un chemin, semant le doute chez la blondinette.

Sa respiration était calme. Fatiguée par ses quelques rondes ayant bousculé ses habitudes, les yeux d’Amaryllis commençaient à se fermer. Elle devait forcer pour se tenir éveillée. Ainsi, elle se leva dans l’espoir que cette soudaine activité lui donne un regain d’énergie. Des fourmis dans les jambes suite à sa position assise prolongée, elle tourna les chevilles et bougea les orteils dans ses chaussures avant de reprendre la route. Sa démarche étant lente. Amaryllis était pensive. Elle observait la nature et s’émerveillait de sa beauté. Elle connaissait le paysage par cœur, mais elle ne s’en lassait jamais. Elle trouvait le spectacle magique, mais d’une magie différente de celle qu’elle tentait d’apprivoiser. Une magie plus discrète, plus sensible, plus élégante. Elle tentait de mettre des mots sur cette sensation, mais elle n’avait jamais réussi à trouver une certaine justesse dans ses propos. Ainsi, elle l’avait accepté. Elle avait compris que l’on ne pouvait pas mettre des mots sur tout, qu’il fallait seulement profiter du sentiment qui nous parcourait. Émerveillement. Plénitude. Ces mots ne convenaient pas. Pas totalement du moins. Ils n’étaient qu’une partie d’un tout. Soudain, cette réflexion fit mouche. Amaryllis comprit qu’elle ne devait pas se contenter d’analyser une pensée par une pensée. Elles n’étaient qu’une partie d’un tout elles aussi. Elles ne pouvaient pas être comprises indépendamment des autres.
Pendant que ses pensées continuaient de vagabonder, la blonde s’était arrêtée et regardait fixement des fleurs, sans même les voir.

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Amaryllis Lidwine, Deuxième Année
Troisième Année RP

05 juin 2020, 17:44
Le parfum fleuri des retrouvailles  PV J. Taylor 
Elle avait été recrutée à Poudlard. Mieux que tout, elle y enseignait les runes et se trouvaient à la tête de la maison Serpentard. Quelques semaines plutôt, si on lui avait posé la question, elle se serait ouvertement moquée de la personne qui lui aurait dit. Pourtant, elle y était, avec une satisfaction certaine quand bien même elle savait qu’elle ne se devait pas cette réussite : elle était simplement là au bon endroit, au bon moment.

C’est à ce genre de pensée qu’elle déambulait doucement dans le parc de Poudlard, regardant çà et là les élèves qui couraient. Peu d’entre eux la connaissait pour l’instant, mais elle était certaine que d’ici quelques temps, elle serait devenue un meuble dans l’univers de ces enfants. Une silhouette à éviter au maximum. Un sourire vint fleurir ses lèvres alors qu’au loin, il lui semblait reconnaître une petite sorcière qu’elle avait eu l’occasion de croiser avec sa grand-mère.

Se rapprochant doucement, Joanne demanda, d’un ton dégagé « Serait-ce Miss Lidwine ou mes yeux me trompent ? ». Elle avait perçu dans l’enfant, les vagues qu’elle avait pu connaitre à son âge. Cette pression sur ses épaules alors que ce n’était qu’une enfant. Peut-être pouvait-elle lui tendre la main ? Lui dire que ça irait mieux quand elle-même n’en était pas convaincue ? Quoiqu’il en soit, elle devait essayer. Elle se le devait. Pour l’enfant qu’elle avait été mais surtout pour l’adulte qu’elle était devenue.

21 juil. 2020, 21:12
Le parfum fleuri des retrouvailles  PV J. Taylor 
Amaryllis sursauta. Une voix avait percé ses pensées. Les yeux encore ébahis de surprise, elle se tourna pour découvrir son interlocutrice. Elle la reconnut de suite. Miss Taylor. Elle était surprise, mais sans plus. Elle l’avait remarqué au banquet. Elle se souvint de son immense soulagement à sa vue, mais également de sa peur de passer inaperçue. Alors, son étonnement et son contentement furent intenses lorsqu’elle comprit que la femme s’adressait à elle. Et qui plus est, qu’elle se souvenait de son nom. Bien que cela ne l’étonnait guère. Elle connaissait sa grand-mère. Mais, elle avait reconnu son visage et avait su mettre un nom dessus, et cela suffisait à la combler de joie. Ainsi, les joues de la jeune fille s’empourprèrent. Elle l’avait tant impressionné lors de leur rencontre qu’elle ne savait comment réagir. Devait-elle se comporter comme avec le reste de son entourage ? Non... Elle ne semblait pas apprécier tant de manières... Une chose était sure, elle devait lui témoigner son respect. Sans bégayer si possible.

Amaryllis représentait une incroyable contradiction. Si confiante face à certaines personnes, mais si gênée face à d’autres. Malheureusement, elle n’était pas en mesure de décider qui ferait face à sa réserve. Généralement, les personnes possédaient un petit quelque chose de différent. Un caractère que la blondinette n’avait jamais rencontré avant. Alors, elle perdait ses moyens. L’action se répétait aujourd’hui.

Ne pouvant décemment la fixer ainsi plus longtemps, Amaryllis prit la parole en tentant de rassembler son courage qui avait jugé bon de s’enfuir. Alors, un léger sourire prit place sur ses lèvres, tandis qu’elle s’adressa à son enseignante de sa voix douce et calme.


« Oui, c’est bien moi. Bonjour Miss Taylor ! Je suis très heureuse de vous voir au château. »


Bien qu’elle tentait de ne pas se montrer trop maniérées, ses habitudes langagières ne semblaient pas décider à la quitter.

Toutes mes excuses pour ce terrible retard. :/

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Amaryllis Lidwine, Deuxième Année
Troisième Année RP

10 août 2020, 18:47
Le parfum fleuri des retrouvailles  PV J. Taylor 
Joanne eut l’impression qu’un certain nombre de minute s’écoulèrent avant que la jeune fille ne lui réponde : peut-être ne l’avait-elle pas reconnu ? Peut-être qu’elle lui faisait peur ? Joanne ne savait pas et préféra repousser ses pensées, fixant ses yeux azur dans ceux de la jeune fille, qui n’avait de cesse de la regarder. Finalement, après un court temps, la jeune fille finit par lui répondre que c’était bien elle et qu’elle était ravie de voir Joanne au château.

Joanne hocha la tête et lui laissa un sourire. « Vous vous plaisez à Poudlard ? » qu’elle demanda innocemment. Derrière cette question se dévoilait l’intérêt, tout juste caché, de savoir si elle était bien ici, si elle se sentait bien sans le poids écrasant d’une famille sur ses épaules. Peut-être que Joanne avait mal perçu les signes, peut-être que la jeune fille, contrairement à elle, aimait avoir ce poids et ses regards sur elle. Mais cela, Joanne ne pourrait le savoir qu’en discutant avec elle, ce qu’elle faisait maintenant.

Elle avait l’impression d’être une équilibriste : discuter pour savoir mais sans trop en dire non plus, pour le cas où la jeune fille ne se situerait pas où elle l’imaginait. Quelque chose – son instinct peut-être ? – lui disait pourtant qu’Amaryllis Lidwine n’était pas comme le reste de sa famille. Qu’il y avait quelque chose, en elle, qui vibrait différemment. Alors si Joanne pouvait l’aider, ne serait-ce qu’un peu, elle ne s’en priverait certainement pas.

31 août 2020, 20:56
Le parfum fleuri des retrouvailles  PV J. Taylor 
Le sourire de la jeune fille s’étira lorsque son enseignante l’interrogea sur sa vie au château. La réponse lui paraissait évidente. Oui, elle s’y plaisait. Bien plus qu’elle ne l’aurait imaginé. Mais ce qu’elle espérait être un nouveau départ n’avait fait que semer de nombreux doutes en elle. Elle remettait en doute sa légitimité, mais également sa manière d’être et de penser. Chaque jour, une nouvelle question s’insinuait dans son esprit jusqu’à développer de profondes angoisses. Chaque geste, chaque mot était remis en question. Et tous les soirs, lorsqu’elle se préparait à dormir, des scènes de sa journée remontaient à la surface. Avait-elle bien fait de dire cela ? Peut-être qu’elle aurait dû dire ça à la place... Alors, son stress continuait de s’étendre jusqu’à créer un poids étouffant qu’elle n’avait de cesse de porter.

Oui, elle s’y plaisait. Mais avec réserve. Elle aimait ses moments de paix et de tranquillité, ses moments d’apprentissage et de curiosité. Elle aimait sa solitude et la sensation d’être moins épiée. Alors, Amaryllis prit la parole avec un enthousiasme dissimulé.


« Oui, je m’y plais beaucoup. »


La blondinette marqua une pause. Elle fit une petite moue avec ses lèvres, peu sure de pouvoir retourner cette question sans paraître impolie. Ressentant l’idiotie de ses interrogations bien trop récurrentes, elle décida de reprendre la parole afin de prononcer ces deux petits mots.

« Et vous ? »


Elle regrettait déjà ce signe d’intérêt qui s’apparentait davantage à une curiosité mal placée. Après tout, cette femme était son enseignante, pas son amie.

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Amaryllis Lidwine, Deuxième Année
Troisième Année RP

27 sept. 2020, 21:55
Le parfum fleuri des retrouvailles  PV J. Taylor 
La jeune Lidwine restait sur la défensive, répondant à la question de l’enseignante mais sans trop en dire. Avait-elle peur que Joanne raconte quelque chose à sa matriarche ? C’était bien mal la connaître, Joanne ne se serait pas permis de faire ce genre de « confidence » à la vieille femme qui lui sortait par les yeux. La professeure hocha la tête doucement, avant qu’Amaryllis lui retourne la question. De manière plus gaie, Joanne répondit sans détour « C’est un endroit parfait où je peux être moi-même et cela me plait particulièrement oui ».

Le sourire de l’enseignante ne laisse que peu de place au doute. Poudlard est l’endroit qui lui convient et malgré la différence d’âge entre elle et la jeune fille, malgré la différence hiérarchique qui existe aussi entre elles, Joanne se sent comme proche d’elle. Comme si le poids de leurs familles respectives avaient permis un rapprochement discret, avec un peu d’amertume sans doute. Mais peut-être que ce que ressentait Joanne n’était pas partagée par l’adolescente ? Quoiqu’il en soit elle ne se permettrait pas d’aller plus en avant sur la conversation si la jeune fille voulait rester discrète. Après tout, elle ne pouvait pas lui reprocher d’être méfiante, elle en aurait fait autant à son âge, l’appréhension de l’ombre familiale planant au-dessus d’elle. Et les sanctions qu’elle encourait aussi.