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24 juin 2020, 00:34
Les âmes croisées  RPG++ 
18 FÉVRIER 2045
ATTACHEMENT


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Cette Danse fait suite à celle-ci
Premier post réservé





Tu sentais encore les picotements affreux de la claque sur ta joue. Tu savais que la marque était encore là, qu’elle ne bougerait pas. Tu avais presque peur qu’elle ne puisse jamais disparaître, laissant sur ton visage la trace immonde d’une main, jusqu’à ce que le Néant t’emporte. Elle t’avait sali, marquée désormais au fer rouge, et tu résistais contre l’envie atroce de frotter cette joue avec fureur. Faire disparaître l’empreinte de l’autre sous des traits rouge, t’arracher cette peau impure pour laisser la place à une nouvelle, toute propre et aussi belle que celle d’un bébé. Muer, comme un serpent, enlever cette couche de Toi pour renaître Nouvelle. Sans doute comme une Autre. Autre. Cette folle. Qui t’avait signé le visage de ses doigts ingrats. Tu allais la détruire, lui rendre sa claque un jour, une heure, un instant où elle ne sera plus sur ses gardes. Croisée au détour d’un couloir, au milieu des Autres. Ne même pas prendre la peine de s’arrêter, juste la voir arriver. Et avant même qu’elle ne t’aperçoive, tu lui balancerais ta main en plein dans sa gueule de pétasse. Ou alors en plein cours de Potion, après les quelques minutes d’explications. Attendre qu’elle soit à la moitié de sa préparation, s’approcher furtivement et lui enfoncer la tête dans son chaudron. Et pourquoi pas quand elle se brossera les dents bien gentiment, alors que des volutes de fatigue rempliraient déjà ses yeux. Elle serait encore plus vulnérable, alors que tu lui sauterais dessus, lui ferait un croche-pied et la regarderais s’étaler lamentablement sur le sol. Devant toutes les autres filles du dortoir.
T’imaginer lui faire du mal ne faisait qu’amplifier ta colère, alors que sans t’en rendre compte, tu resserrais le poignet de la blonde. Tu l’entraînais derrière toi, marchant à grands pas et t’éloignant de plus en plus des Tribunes. Il faisait bien froid, alors que de légers flocons vous accompagnaient dans votre fuite. À peine se posaient-ils sur tes cheveux que déjà, ils disparaissaient, comme aspirés par l’obscurité de cette cascade emmêlée. Tu ne prêtais aucune attention au froid qui s’insinuait sous tes chauds vêtements. Même les fines mailles de la laine n’arrivaient plus à l’arrêter.


Mais plus rien n’importait à présent, et tu fis très vite fuir de ton esprit le désagrément qu’il s’était produit à peine quelques minutes plus tôt. Plus rien n’était plus important que ce qu’il allait se passer à présent. *La vengeance attendra.* Et elle sera bien plus froide que ce vent amer qui vous accompagnait. *T’as vu, on pourrait rajouter un i à amer. Ça nous donnerait un joli verbe.* Tais-toi donc, Gamine, marche droit.
Le parc était complètement vidé de ses habituels occupants, déserté par l’appel du coup d’envoi. Les cris et les encouragements retentissaient toujours au loin, même s’il fallait se concentrer pour pouvoir les discerner. Ce même vent glacial te sifflait dans les oreilles, endurci par ta marche rapide.


Il était venu le temps de Parler. Le besoin s’était fait sentir depuis qu’elle t’avait laissé presque sonnée dans les toilettes. Sans explications après ses paroles qu’on aurait dites suppliantes, cette proposition inattendue et cette fuite *de honte ?* qui te rappelait ta propre réaction. Tout cela avait été incompréhensible, et cette conversation hantait maintenant tes nuits. Tu ne pouvais empêcher tes pensées de te relater ses moindres paroles, ses moindres gestes et expressions. S’en était presque maladif. Tu souhaitais juste comprendre, mettre les choses au clair, comme auraient dit des plus Grands.
Tu t’arrêtes près d’une sorte de buisson, non loin de l’entrée du château. Il n’a pas non plus échappé au froid, mais quelques feuilles persistent tout de même à rester sur leurs branches, et semblent s’y agripper comme si la vie en dépendait.
Te rendant enfin compte de ta main serrant sa peau, tu la lâches sans doute trop hâtivement, mais essayes de rattraper le coup en prétextant une démangeaison. Tu regardes le sol, les joues rouge. *Et maint’nant ? J’dois faire quoi ?* La situation commence à t’être des plus désagréables, et tu finis par t’asseoir, les bras entourant tes genoux.


*Et maint’nant ?*
Parler. C’est venu le moment, alors ? Mais bien sûr, tu ne sais plus quoi dire ni quoi faire. Pourtant, à peine quelques jours auparavant, des milliards de scénarios te traversaient l’esprit. Dans ta tête, tu savais exactement chaque phrase que tu devrais prononcer, tu avais visualisé chaque geste que tu allais faire. Pourtant, là, à côté d’elle, tu étais complètement vide, comme si tout s’était évaporé. Tu te sentais affreusement bête. Alors tu restais là, à te triturer les mains, les yeux dans le vague. *J’vais attendre qu’elle parle. Ouais, ce sera plus simple.*

Go away chicken ! Alison M.
Éloge à la Charogne.

01 juil. 2020, 11:37
Les âmes croisées  RPG++ 
RUBY, 11 ans
18 février 2045 Pendant le match
Parc, Poudlard


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dans l'Univers y'a des milliards de vies
sur Terre sept milliards d'êtres humains
peut-être trois milliards de Filles

mais c'est Toi qu'j'veux.


dans l'univers, Nekfeu

•••

Est-ce que l'on peut sentir les battements d'un cœur au simple contact de deux peaux ? Est-ce que l'on peut les compter, peut-être ? Je n'en sais trop rien.
Si c'est possible, alors Ashley sent sûrement que mon cœur cogne à une folle allure dans ma poitrine. Qu'en dit-elle ? Mes joues rosissent à cette pensée, *j'dirai que le vent me gifle lui aussi*.
Sa joue. Merlin, sa joue. Je sens encore la colère me brûler de l'intérieur, le visage de l'Autre bien ancré dans mes Pensées. Je souhaite ne plus jamais la revoir — qui sait comment je réagirais face à cette peste ? Elle ne mérite même pas d'occuper mes Pensées, d'ailleurs. Mieux vaut m'en tenir éloignée.
Et son cœur, à Ashley ? Comment se porte-il ? S'emballe-il aussi alors que nous marchons en silence, loin des Tribunes ?
Elle serre mon poignet, plus fort. *J'veux pas te lâcher. J'le sais, maintenant*. Je réponds à sa pression en étreignant ses doigts à mon tour. Lui signifiant pour de bon *j'te lâche plus*. Des non-dits, des pas-encore-dits qui prennent tout leur sens dans les gestes.

Et puis je ressens le profond besoin de la protéger. Un besoin qui ne se gêne pas pour empoigner mon ventre avec véhémence ; mes entrailles se tordent d'affection. Pour Elle, avec un grand E, forcément. Pour que plus jamais elle ne subisse ces coups, *les coups qu'elle m'a rendus un jour... mais je savais pas*. Non, les souvenirs d'un jour très précis ne viendront pas s'immiscer en moi : je suis sérieusement déterminée à ne penser qu'au présent. Le passé est loin derrière nous. Il s'est enterré le Jour-de-la-Lettre, et c'est bien mieux ainsi.

Les instants présents sont difficiles à décrire. Le Temps serait forcé de rallonger si je devais sonder mon propre esprit. Littéralement, mes émotions implosent. Leur bruit fracassant éclipse tout — tout sauf Ashley. Dans ma tête, il y a des milliers de murmures qui ondulent de leurs échos, m'apportent quelques mots avant de repartir emportés par les vagues de mes pensées. Ils chuchotent tous en même temps et je ne peux pas écouter leurs voix distinctement. Ils susurrent tous quelque chose d'unique et je ne peux pas comprendre ce qu'ils cherchent à me dire. Je peine à les détailler mentalement, un peu, beaucoup, passionnément.
Alors je lâche prise.
Pour me concentrer sur autre chose que mon esprit, trop confus pour être examiné, je jette des coups d’œil discrets à Ashley. Des regards à la dérobée. Ses cheveux noirs de Jais contrastent avec les miens ; le parallèle me frappe à chaque fois, et je m'y laisse toujours surprendre. Ils ondoient au gré du vent, des cristaux de glace qui tombent autour de nous. *Ils tombent, et nous on s'élève*. Mon âme a le vertige.
Mes pensées à cet instant sont sûrement idiotes, mais je ne ne peux les empêcher de m'inonder. *J'ai...* l'impression de contempler Ashley pour la première fois. Comme si je la voyais... enfin vivante. J'hésite. *Est-ce que ce sont les bons mots ?*. Pourtant, il y a bien une lueur différente dans ses yeux bleuâtres. Je trouve ça si joli. Attachant.

Ashley ralentit, et je manque de percuter son épaule, distraite par le nuages des pensées qui me tournent autour sans relâche. Je m'écarte, peut-être un peu vite ; je le regrette. Je crois sentir des centaines de regards scrutateurs braqués sur moi. *Fichez l'camp !*. Ils me jugent et se mirent dans mes efforts de paraître. *J'veux être seule avec Ashley*. Ils dirigent leurs iris perçants vers mes faux pas. *Allez-vous en !*.

Sauf que c'est elle qui lâche ma main. *Non, pas toi, reste !*. Gamine, elle ne va pas partir ; sois tranquille. *Oh*. Je souris, faiblement. Pas d'une manière gênée ; d'une manière qui se veut rassurante alors que je ne suis pas rassurée.
*Parler*, c'est bien ça qu'il faut faire maintenant, non ? Je suis pitoyable à me questionner ainsi sur la moindre action, la moindre syllabe qu'il me faut prononcer. *Est-c'qu'on est v'nues là pour s'échanger des méchantes paroles, ou des jolis mots ?*. Une question bien insistante dans mon esprit, essentielle certainement. *Par Morgane, les jolis mots, hein ?*. Oui, évidemment. Je suis bien bête d'avoir pensé aux Mots-qui-Blessent. Je suis bien bête de douter encore.

Elle attend. Je lui offre des secondes de silence ; c'est à moi de dire les Premiers Mots.
*Pardon ?*.
Je me souviens de la façon dont j'avais réagi lorsque Ashley avait dit *Pardon*, ce-Jour-là. Les miroirs auraient pu voler en éclats de douleur. Alors non, je préfère ne pas m'excuser. D'ailleurs, ce serait idiot de s'excuser alors que notre vécu n'est en rien regrettable, tant qu'il nous conduit à l'instant présent.
*Vas te faire ! Espèce d'*.
Je lâche un sourire. Ça non plus, je n'ai pas oublié. Et pas question de lui chuchoter ces mots, ils détoneraient tant que c'en deviendrait incongru.
*Mais quoi alors ?*.

Sa joue. Merlin, sa joue.
J'approche ma main de son doux visage et, de mon index fin, je lui relève le menton. Voilà deux saphirs qui m'observent, deux tempêtes où je me noie. Ma voix devient frisson.

« Tu vas bien ? »

Ma main cherche la sienne. Elle a dû s'attacher, elle aussi.

Mes Pensées se battent.

*dis-moi qu'il y a encore la place dans ton cœur pour que je vienne te guérir dis-moi que tu vas mal mais dis-moi que tu vas bien dis-moi tout ira bien dis-moi qu'on va mal dis-moi que t'as besoin dis-moi de quoi t'as besoin dis-moi que t'as besoin de moi dis-moi qu'on sombrera pas dis-moi qu'on s'en sortira dis-moi qu'on fera tout ça dis-moi qu'on ira bien. ensemble*.

these violent delights have violent ends

03 juil. 2020, 17:14
Les âmes croisées  RPG++ 
Tu lui jettes un coup d’œil discret, et remarque son minois tourné vers le tien. Elle te regarde de ses grands yeux bleus, dans lesquels tu souhaiterais t’y perdre. Sans doute le seul océan qui ne te fait pas peur. Non, celui-là, tu espérerais même t’y noyer. Lâcher ton dernier souffle dans ses bras, braquant ton regard vers celui de la Flamme. *Ma Flamme.* Pas encore, mais tu espères que ça ne saurait tarder. Car avant, il faut parler.
Elle te regarde. Du moins, Elle semble te regarder, car ses prunelles partent légèrement dans le vague, comme voilées par le flot de ses pensées. *Tiens, la voilà qui sourit.* Elle doit avoir de jolies pensées, sans doute pétillantes de vie, pour sourire ainsi. Elles doivent danser devant ses yeux, chuchoter aux creux de ses oreilles une douce mélodie. Comme de ses pensés pissenlits qui parfois aiment à te traverser l’esprit. C’est quand les Voix sont gentilles, que leurs rires résonnent dans ta tête alors qu’elles te murmurent de délicieuses paroles. Et alors le ciel est bleu. Bleu comme ses yeux. Flamme.
Mais ces instants ne durent gère, et bien vite les jolies voix se transforment en monstre. Tu n’aimes pas les monstres, et les Voix ressemblent bien trop à celles des Autres. Méchantes, infâmes paroles. Cruelles, elles blasphèment. Elles te font parfois pleurer, et aiment te scarifier le cœur. Elles décrivent les Autres, les font plus grands et dangereux qu’ils ne le sont vraiment. Les paroles méchantes restent plus longtemps, et les Voix les répètent en boucle dans ton crâne, pendant des heures, pendant des jours. Et alors le ciel est orageux. Orageux comme tes yeux. Ombre.


Tu regardes le sol devant toi. Malheureusement, la neige ne tient pas, et dès qu’un flocon frôle l’herbe, il disparaît sans laisser la moindre trace. Tu tends la main, paume tournée vers les cieux, et lèves le nez. Tes yeux farfouillent l’air à la recherche des diamants de glace. Tu les regardes tomber les uns après les autres, avec cette grâce et cette légèreté si enivrante. Tu te surprends même à t’imaginer être l’un d’eux. Loin de tous les problèmes de la terre. Ne serait-ce pas merveilleux d’être un flocon ? Un cristal éphémère que l’on aperçoit un instant avant qu’il ne se consume ? Tu serais née des nuages, et à peine aurais-tu ouvert les yeux que déjà, tu serais bien près des étoiles. Un être de Froid, un être de glace. Qui aime fort le mauvais temps, car c’est bien à ce seul instant que tu existes. Et avec tous tes frères brillants, vous dévalerez des cieux vers la Terre, comme les messagers d’une entité surnaturelle. Vous embaumerez les cœurs des vivants, alors que les rires des plus jeunes se feraient en écho d’insouciance. Ce serait beau, n’est-ce pas ? Et tu iras retrouver ta Flamme. Tu glisserais ta main glacé dans la sienne, et tu lui sourirais. Tu lui dirais tout ce que tu n’as jamais su dire, avant que ses braises ne te fassent fondre, et disparaître comme ces milliards d’étoiles givrées.


Tu redescends les yeux vers ta paume, dans laquelle s’est déposé un flocon. Ça fait comme un picotement de glace, alors que ta main tressaille. Mais cela est infime comparé au tremblement qui te prend, quand tu sens une main sur ton visage. Tu te fais violence pour ravaler ton dégoût quand tu réalises que ce n’est que Elle. *Il n’y a aucun putain d’danger. Tout va bien. Tout ira bien.* Tu luttes contre l’envie de t’éloigner sèchement, ne bouges plus d’un cil alors que tes yeux s’enfoncent dans les siens. Tu pourrais devenir violente, sans t’en rendre compte, et t’imaginer lui faire du mal te donne la nausée. *Plus jamais.*
Tu te laisses faire, une pointe de surprise et de doute dans le regard. Tu ne sais pas exactement ce que tu ressens, à ce moment précis. Il te faudrait l’analyser plus tard, quand tu seras seule. Tu te rendrais alors compte de ton cœur qui avait raté un *même plusieurs* battements, quand sa peau avait rencontré la tienne. De tes doigts qui se seraient crispés, alors que ton corps se solidifierait pour ne devenir qu’un bloc de glace. Tu aurais pu paraître maître à l’extérieur, alors que tout s’emballait à l’intérieur. Dans ta tête fourmillaient un million de pensées en vrac. C’était terrible, mais putain c’que c’était beau. Ça faisait mal, mais pour rien au monde tu ne t’en serait passé.


Sa main vient se réfugier dans la tienne, toujours ouverte et prête à accueillir les flocons. *En voilà un magnifique, de cristal. Vite, referme la main, protège-le, il ne faudrait pas qu’il s’échappe !* Tes doigts se rabattent sur les siens, alors que ton bras vient se reposer sur ton genou. Un Autre n’aurait pas pu faire ça. Un Autre se serait déjà fait insulter et sans doute frapper. Mais pas Elle. Pas Ruby. Pourquoi ?
Sa voix, au lieu d’apaiser tes tourments, ne fait qu’amplifier le flot de pensée. Tu crois bien que tu ressens trop. Trop de choses.


- Oui.


Bordel. Une colère immense te prend, contre toi-même et ses paroles médiocres. Tu aurais pu lui répondre tellement d’autres choses, ou ne pas répondre du tout. Que cela se fasse d’un simple regard. Mais tu avais répondu trop vite, et déjà le mot s’en allait vers Elle. Oui.




Oui.

Tout ira mieux, maintenant que tu es là. Je me sens bien, quand je te vois.
J’crois que je l’ai trouvé, ce que le Monde appel Bonheur. Il est tout simple, ça doit te paraître nul et enfantin. Mais s’il te plaît, ne te moque pas, ne me rejette pas.
J’crois bien que c’est ton sourire.
C’est fou, je n’en ai jamais vu d’aussi beau. Tu en as bien des millier, mais le seul que j’aime, c’est celui que tu fais quand tu me regardes. Personne ne m’a jamais souri comme ça.
Dis, tu m’apprendras ? Flamme dis, tu m’apprendras à sourire ?




- Tes yeux sont poétiques. On dirait deux océans qui miroitent sous un soleil ardent.

Go away chicken ! Alison M.
Éloge à la Charogne.

27 août 2020, 14:55
Les âmes croisées  RPG++ 
t'es obsédé[e] par le vide et j'déteste ton mode de vie
et puis t'as ta part de vices

mais c'est Toi qu'j'veux.


dans l'univers, Nekfeu

•••

Essoufflées d'avoir débité tout cela, mes Pensées ne respirent plus. Elles retiennent leur souffle, oui, lentes et engourdies par le froid qui les gèle. En attente de ce que répondra Ashley, ce qu'elle daignera m'accorder comme Mots, ceux qu'elle m'offrira presque et que je conserverai ensuite dans du papier bulle pour ne pas qu'ils s'abîment. Peut-être que je dormirai avec ce petit paquet précieux de lettres et de sons, sous l'oreiller ; ainsi je pourrai en rêver nuit et jour.
Parce que des rêves, j'en avais eu. Au début, lors du fameux mois d'automne, ils ressemblaient plus à des cauchemars et le doux songe se camouflait sous des visions de griffures et de coups. Bien des jours plus tard, nouveau choc : je voyais désormais s'enfuir chaque protagoniste de mes songes, se sauvant dans quelque coulisse imaginaire. Mon idiotie me revenait en pleine tronche comme une vengeance de la part de ma conscience. C’que t'as fait, c'était lâche hein ? On n'abandonne pas une Ombre sans Flamme. Et si ça s’immisçait dans tes rêves maintenant, ma petite ? Terrifiant. Des nuits et des nuits, ainsi.
Et puis le sombre avait laissé sa place au clair, au blanc, qui grattait doucement la croûte de terreur et appliquait sa pommade. Dans l'Entre-Deux-Mondes, je voyais une fille dont les contours restaient imprécis ; mais la compagnie de cette fille m'était agréable. On riait, on narguait la Solitude, c'était foutrement harmonieux. On avait dû parler, longtemps, pour pouvoir s'apprivoiser ainsi. Et lorsque je me réveillais, j'avais les larmes aux yeux devant tant de réalisme irréel. Les bribes du rêve sont éphémères, et de son visage, je n'ai qu'un souvenir flou et brumeux. Mais je sais désormais que celui qui se présente sous mes yeux lui ressemble terriblement.

Le temps était enfin venu de mettre des mots sur nos ressentis. *Pourvu qu'le mien s'accorde avec le...*. Le temps était enfin venu de ne plus se cacher derrière le faux. *... le sien*. Reliée à elle par la main, je me surprends à penser que c'est un contact longtemps désiré — mais savamment refoulé. Ce désir de la savoir près de moi, il avait refait surface dans les gradins, alors qu'Ashley était à la merci de la méchanceté des Autres. *Mais maintenant, tout va bien. C'est normal. Évidemment*.

« Oui. »

C'est rien, un oui. C'est pas beaucoup de lettres, pas tellement de sens. Mais en fait, un oui, c'est tellement de choses à la fois ; un oui, c'est ce qui m'importe le plus et le moins, en même temps et à l'instant présent.
Pourtant, je ne suis pas déçue, non. Ce oui s'accorde avec le bouillonnement de mes Pensées léthargiques. Je crois qu'il les rend plus heureuses que jamais, parce que je suis déjà excessivement heureuse.

*Encore la place dans ton cœ—* Oui.

*Tout ira b—* Oui.

*T'as besoin de m—* Oui.

*On s'en sorti—* Oui.

*Ensemble ?* Oui.

J'imaginais que ce oui ferait office d'unique réponse mais Ashley poursuit et me largue une bombe dans le cœur. Un truc qui fait exploser en mille éclats d'émotions mes artères, qui fait vibrer mes pupilles et résonne sous ma chair.

« Tes yeux sont poétiques. On dirait deux océans qui miroitent sous un soleil ardent. »

Je n'ai aucune idée du *pourquoi elle rajoute ça*. Peut-être que c'est ainsi qu'on tient une conversation, parce que j'ai tout oublié. Tout, sauf Elle, et moi, ici, et là.

« Oh... merci... » je bégaie, un rire nerveux au bord des lèvres. J'ai perdu tout mon Verbe, tout ce qui pouvait m'aider à me raccrocher à sa phrase, toutes les beaux mots d'esprit que je pouvais dire pour inventer la mienne. Je respire doucement, mais lentement, avant de me jeter dans le vide du discours.

« Je crois que j’te l'ai jamais dit mais... Non, j’te l'ai jamais dit, c'est impossible vu que j’te fuyais... Oh, ouais, c'était débile ça aussi. Bref. Je... J'ai regretté d'être partie, ce matin-là. Tu t’souviens, p’t-être ? Voilà, j’me suis dite que j'aurais dû rester, après. J’venais de perdre Pearl, mais c'était lâche de ma part quand même. Mais tu sais quoi ? Maintenant, je regrette pas. Puisqu'on est là. »

Si je ne me concentrais pas autant sur les yeux, et les cheveux, et le visage, et l'Être tout entier d'Ashley, j'aurais senti que les pulsations de mon cœur se dédoublaient. Peut-être bien qu'il battait pour deux à présent. Peut-être qu'il offrait la moitié de ses battements à Ashley, à défaut de se sacrifier tout entier. Peut-être, oui. Allez savoir.

« Parce que tout c’que j’veux, c'est être avec toi. »

Les contes disent que la Lune et le Soleil, *son Soleil*, cherchent désespérément à se lier pour toujours. Ce sont des âmes croisées ; on pourrait penser qu'elles ne se rejoindront jamais sur leurs orbites séparées.
Je n'aurais jamais cru que la Lune et son Soleil pouvaient resplendir en même temps. Pourtant, face-à-face, c'est bel et bien ce qui est en train de se passer.

these violent delights have violent ends

03 sept. 2020, 11:20
Les âmes croisées  RPG++ 
Elle reçoit tes mots comme on pourrait recevoir un bouquet de fleurs. Ça fait chaud au cœur, on bafouille et puis on remercie. "Tient, on a pensé à moi", qu'on se dit tout bas. Et puis on en prend grand soin, avant de les mettre en évidence sur une table ou un meuble, ces jolies fleurs. Pour qu'à chaque moment de doute, on puisse les regarder et se dire "on me les a offertes à moi, et pas à un autre. Ça doit être un signe." Mais contrairement aux fleurs, tes mots ne faneront pas. Ils grandiront toujours plus, comme du lierre qui viendrait alors recouvrir son cœur et créer une barricade contre les sombres épines des cactus.
Alors les fleurs, tu les lui offres, appuyant si doucement sur sa main blottie dans la tienne que sans doute ne s'en est-elle pas rendu compte. Et elle bredouille, elle a l'air heureuse de ce présent et te remercie, presque gênée. *De rien.* Que t'aimerais lui dire, mais c'est encore ta main qui parle, alors que le froid tente désespérément de la dévorer. C'est bizarre, tout de même. Cela fait longtemps depuis ton dernier contact avec une autre peau que la tienne. C'est curieux, n'est-ce pas ? Ses doigts sont excessivement froids, et pourtant la chair dégage une chaleur tiède, réconfortante. Elle est douce, n'a rien de moite, et encore tes doigts se resserrent sur cette chose si fragile. Tu souhaiterais presque la prendre délicatement entre tes deux mains, et venir la blottir tout contre toi, pour que plus jamais le froid ne l'emporte. Mais tu n'oses pas, elle te prendrait pour une folle. Elle pourrait croire certaines choses, ou même te juger sévèrement. Ce serait atroce, ça ferait terriblement mal.
Tu aimerais aussi la prendre dans tes bras, te réfugier dans sa chevelure et avaler à grandes bouffées son parfum. Pour te sentir enfin en sécurité, te dire que maintenant, tout est terminé. Et Elle, elle passe son doigt sous ton menton en une seule caresse, doucement, comme pour t'expliquer qu'elle te pardonne on ne sait quels crimes. Et ces crimes que tu ne te connais pas, tu les regrettes, t'en éprouve du remords.


La voilà qui s'excuse, s'explique, tente de ne pas cafouiller pour ne pas détruire la déclaration dans laquelle elle s'est lancée. Elle finit, mais ce n'est pas la véritable fin, te regardant toujours droit dans les yeux, comme si elle s'accrochait à tes prunelles pour ne pas sombrer. Peut-être s'imaginait-elle que si son regard lâchait, tu ne la croirais pas, que tu ne la considérerais plus. Ou sans doute voulait-elle te montrer sa force, car elle est forte, mentalement. Ça se voit.
Cette fille-là, on ne croit pas, la première fois où on la regarde. On la suppose fragile et démunie. Mais on se trompe, il ne faut pas s'y fier : elle sait choisir et décider, elle est simple, clair, précise. Elle énonce bien.



- J'me souviens. Je n'oublierais pas et je m'excuse parce que c'était de ma faute. J'ai pris ta lettre, j'suis désolée. Et... Tu te souviens, à la bibliothèque ? Mais là, j'aurais préféré oublier. Désolé, de t'avoir fait mal...Je sais pas pourquoi j'ai fait ça, c'était complètement débile. On s'est énervé pour rien, et tu peux pas savoir comme j'ai honte... Et tout le monde a vu en plus. Moi aussi, je t'évitais, je voulais pas venir te parler. J'crois que j'avais peur...de comment t'allait réagir.



Enfin ça sort, inutile de se presser, vous avez tout le temps du monde. Les mots sautillent hors de ta bouche. Parfois aigu avant de redescendre vers des intonations plus graves. Parfois, ils s'éteignaient, avant d'exploser en bout de phrase. Tu te mettais à chuchoter, comme un secret, te tendais, te redonnais confiance, faisait claquer les syllabes ou faisais mourir les mots au fond de ta gorge.



- Moi aussi, j'veux rester avec toi. C'était idiot cette guerre, on a qu'à être comme des amis ?



*Hein, qu'en dis-tu Ruby ? Ami, ce serait tentant, non ?*

Go away chicken ! Alison M.
Éloge à la Charogne.

03 oct. 2020, 16:35
Les âmes croisées  RPG++ 
nous sommes de ceux que la Rancune

sépare.


dans l'univers, Nekfeu

•••


Je me souviens. Je me souviens, Ashley, je me souviens de ce que tu décris et listes comme des choses que l'on ne doit pas oublier — sauf qu'elles sont déjà bien ancrées en Nous-Deux. La Lettre, c'est vrai !

« Eh, c'était pas ma lettre, c'était celle de Pearl, je veux la rassurer. Tu vois ? C'est pas grave. »

Un deuxième souvenir me pince le cœur, mais celui-ci, je ne le connais que trop bien. *La Bibliothèque, hein*.
Lorsque s'était terni l'automne, quatre semaines après l'évènement marquant, probablement, j'avais tenté de retourner dans ce lieu aux mille histoires. La mienne, la nôtre, me terrifiait encore presque chaque soir mais ce jour-là, j'avais décidé de me confronter aux rayonnages. À la table, aux deux chaises, au sol. Mais, le seuil de la pièce franchi, mon corps s'était figé. Paralysé. La Bibliothèque n'avait pas changé, non, c'était bien cela qui me terrifiait.
Je ne me souviens plus du nombre exact de flashbacks qui ont afflué successivement dans mon esprit, à ce moment là. Je n'en avais jamais eu autant. Ma robe qui tournoie. Noir. Des mots méchants dont je ne me rappelle plus. Noir. Un rire qui bientôt ne rira plus. Noir. Des griffures qui me poignardent l'âme. Noir. Le vide, le vide, le vide. Noir. Deux écroulées. Noir. Un Nuage. Noir. Et son Nom. Noir.
Le seuil de la pièce franchi, je m'étais évanouie. C'est ce que l'on m'a rapporté lorsque j'avais rouvert les yeux à l'Infirmerie, le cœur horriblement battant. Oui, j'avais échoué, et je m'étais haïe pour cela ensuite.

Alors les Mots qu'elle m'offre sont en train de panser mes plaies. D'ôter mes derniers doutes. *Elle est désolée...*. Moi aussi, je suis désolée. Au fond, la flamme rougeoyante ne s'éteint-elle pas en cendres, un jour ?

Je me souviens. Je me souviens de tant d'autres petits détails, maintenant. Comme si le contact avec la main d'Ashley avait le pouvoir de faire resurgir les souvenirs savamment enfouis en moi, ceux que j'avais refoulés les nuits d'orage dans mon cœur.
Il y avait ce jour peu après octobre, dans la Salle Commune, où elle s'était terrée dans un coin, à regarder la pluie pleurer sur les carreaux. La pièce était bourrée de jeunes Rouges qui circulaient bruyamment, crachant d'inintelligibles paroles pour couvrir celles des autres d'à côté. Moi, j'étais plantée au milieu de ce monde, debout, les yeux rivés sur la petite tache noire de mélancolie. Elle avait quelque chose de touchant, presque émouvant, ainsi recroquevillée. En parallèle, tous s'agglutinaient contre ma peau et repartaient, entraînant leur tapage avec eux. Tous me frôlaient, visages floutés, corps fracturés. Seule Ashley m'apparaissait nette, dans ce moment suspendu. Je n'arrivais pas, ou plus, à l'éviter, et je me le cachais si bien. Parfois, dans les Couloirs, je la croisais par fausse inadvertance pour détourner ostensiblement le regard à sa hauteur. Surtout, qu'il ne lui vienne pas à l'idée que je voulais bien la revoir ! Parce que... je ne sais pas ce que j'aurais répondu à un Face-à-face. Probablement qu'elle était idiote de penser cela, avant de m'enfermer dans ma fierté.
Et puis, le fatidique instant à cette fenêtre-de-pluie : Ashley avait tourné la tête d'un coup brusque et posé les yeux sur mon visage. Que je m'étais empressée de détourner en un battement de cils. J'avais repris mes occupations inexistantes et fini par oublier le désagréable incident.

« Mais c'est pas grave, c'est passé, tout va mieux. On était faites pour pas s'éviter, mais on l'a pas vu. »

*Comme des amis*.

Ashley Swan, la fille qui m'a un jour agressée à la Bibliothèque me propose d'être son amie. *Me propose*, hein. Elle me le demande comme on poserait une vulgaire question, Quel temps fait-il ? ou même Tu veux de l'eau ?.
Croyez-vous que les autres proposent, eux-aussi ? Ils apostrophent une personne dans les Couloirs, à la mine sympathique mais fort pressée, l'arrêtent et lui demandent Tu veux être mon ami ?. Non, n'est-ce pas ? Pourtant, c'est notre cas.
Parce que nous sommes à part. Des exceptions. Et j'aime ça, énormément.

« Alors... on n'a qu'à être comme des amis, oui. je lui affirme, pleine de douceur et de reconnaissance. Et l'affection que je lui porte n'en finit plus de grandir. *Des amis !*. C'est mieux, tellement mieux que le Mal qu'on s'est infligées. Et j’suis heureuse d'être ton amie. » je lui confie à mi-voix, doux sourire aux lèvres.

Mes yeux plongés dans les siens, je sais désormais que le Noir n'existe plus que dans ses pupilles et ses cheveux. Elle irradie, Ashley. Spontanément, je lui replace une mèche derrière l'oreille. Je brûle de la prendre dans mes bras, ou de me rapprocher encore un peu, mais c'est bien une des seules fois où je n'ose pas agir. Elle a frémi, légèrement, lorsque je l'ai effleurée peu avant. Alors j'attends, mais je garde mon espoir. J'imagine que le moment viendra, *et on s’ra tellement belles*.

Des mots sortent avant que je ne puisse réfléchir à les rattraper. Mais c'est probablement mieux ainsi.

« T'es si jolie quand tu souris. »

C'est beau, d'être amies. Ça réchauffe.

these violent delights have violent ends

11 nov. 2020, 13:54
Les âmes croisées  RPG++ 
*Et si Elle disait non ?* Tes lèvres se figent en un sourire crispé. Cette pensée te traverse l'esprit à la seconde où tes lèvres lâchent le dernier mot. Et si tout ça, c'était faux ? Ses regards et ses sourires, si elle faisait semblant ? Semblant de t'apprécier même après tout ce que tu lui avais fait. Et si elle cherchait juste à t'approcher pour te faire un sale coup, te planter un couteau dans le dos ou gagner ta confiance afin de mieux te détruire par la suite. Et si elle s'alliait à tous ceux à qui tu avais fait du mal, même sans t'en rendre compte ? *Et s'ils venaient tous m'étrangler dans mon sommeil ? Je ne peux pas leur faire confiance, ce sont tous les mêmes.* Et si Elle était fausse ?
Ces pensées te font terriblement douter, et pendant un cours instant, tu luttes contre l'envie de la repousser violemment et de partir en courant. Rien que pour lui rendre tout le mal que t'infligent ces idées sombres qui te traversent constamment l'esprit. Alors quand elle prononce ces mots, tu croises de nouveau son regard, pour voir si les voix dans ta tête ont raison, ou si la lueur est bien réelle.

Nouveau contact.

Sa main repart après son détour vers ton visage, et son regard n'a pas vrillé une seule seconde. Comme si elle était sûre de ce qu'elle ressentait. Une douce chaleur t'enveloppe la poitrine et le ventre, alors que tes prunelles se remettent à briller. Le sourire sur tes lèvres se fait plus léger, et c'est comme si tous les traits de ton visage se détendaient en un instant. Et à ce moment-là, toi aussi, tu sais ce que tu ressens vraiment. C'est comme si tout prenait son sens, que le monde se dévoilait enfin à toi.
Tu n'écoutes désormais plus que ton instinct, et celui-ci meurt d'envie d'un autre contact. Sans lui laisser une seconde, tu te jettes presque dans ses bras, la serre très fort contre toi et cachant ton visage dans son cou pour que personne ne remarque le rougissement de tes joues. Sa peau contre la tienne, la sienne qui te parait bien froide. Mais le froid n'existe pas. *C'est scientifique.* Sa peau te parait froide car la tienne est un peu plus chaude. Tout a été conditionné par rapport à l'être humain et son corps. Au final, tout n'est qu'une histoire de température.

Il y a quelque chose de sucrée dans son odeur, alors que tu respires avidement sa chevelure blonde, tes bras autour de ses épaules. Elle te semble si douce, comme une fleur délicate, mais brûlante d'une flamme nouvelle. Tu voudrais ne jamais la quitter, rester comme ça jusqu'à ce que vos corps se décomposent et tombent en lambeaux. Tu chuchotes près de son oreille, ces mots ne sont que pour elle.


- On s'quitte plus, hein ?


*On ne s'abandonne pas, on reste ensemble.* C'est fini, la guerre. C'est fini la douleur et les regards noirs, les mots déchirants et la violence. Vous êtes deux, maintenant. Deux contre les Autres et leur monde sauvage, un monde pas fait pour des êtres comme vous. *On a qu'à le créer, notre monde. Ce sera rigolo*
Tu te décroches enfin d'elle, le regret te pique le cœur, mais tes lèvres continues à sourire. Tu as encore son odeur au bout du nez. Tu tournes le regard vers le ciel, et quelques flocons se déposent délicatement sur ta peau, laissant des petites gouttes glacés sur tes cils. Les nuages cachent le bleu azuré, mais tu sais à présent qu'il te suffit de la regarder dans les yeux pour faire revenir le soleil.


- Tu savais qu'à l'Antiquité, ils ne connaissaient pas le bleu ? En fait, c'était une couleur tellement évidente qu'ils n'y prêtaient pas attention. Ils en ont raté, des choses, en rendant le ciel invisible.


Tu baisses de nouveau la tête vers elle, un petit sourire en coin. Tu l'observes, la dévisage, régale ta vue de la moindre parcelle de sa peau.


- Mon beau-père possède toutes sortes de livre, alors parfois, je me permets de lui en emprunter. L'histoire des couleurs est hyper intéressante.

Go away chicken ! Alison M.
Éloge à la Charogne.