La date des examens approchait à grand pas, Élicia le sentait. Elle avait donc commenceé à réviser les cours de l’année précédente, au cas où elle en auait besoin, et surtout les cours de l’année écoulée. Elle savait qu’elle avait du mal avec certains sortilège vu en deuxième année, et elle préfèrait s’y prendre à l’avance pour s’entrainer.

C’est donc ce mercredi matin, n’ayant pas cours, qu’elle s’était rendu au Parc, comme la plupart des autres élèves. Il faut dire qu’il faisait beau et chaud, l’été commençait à se faire ressentir.
Sauf que contrairement aux autres, elle n’était pas là pour profiter des rayons du soleil. Elle s’était dit que, si elle travaillait, autant le faire à l’extérieur, dans un coin tranquille.
De plus, le sortilège qu’elle voulait pratiquer avait un rapport avec le feu, et que faire ça en intérieur n’était pas la meilleure chose à faire.

La rouquine avait donc laisser ses amies en salle commune, et s’était rendu dans le Parc, son sac sur ses épaules avec quelques livres de cours, et bien sûr, sa baguette magique dans une pochette du sac spécialement pour elle.

Elle avait fini par s’arrêter à l’ombre d’un arbre, et avait posé ses affaires. Puis, elle avait sortit sa baguette et son livre de sortilège, avait uvert celui-ci à la page du sortilège de la Marque de Feu : Flambios.

La jeune fille s’assit en tailleur, et commença à lire les instructions.
Un instant plus tard, elle releva la tête, déterminée à réussir. Elle ne voulait pas rater les examens de fin d’année.

Toujours en tailleur, elle pointa l’air devant elle de sa baguette. Elle essaya de faire les étapes qu’elle venait de lire. Une première fois. Puis une deuxième. Et un troisième. Mais ça ne marchait pas, aucune flamme, même minime, n’apparaissait.
Où était l’erreur ?

Élicia se leva et retenta trois autres fois. Toujours rien.

Il était rare qu'Alice s'aventure dans le parc si le soleil était haut. Sa peau, d'un blanc laiteux, rougissait à la moindre petite morsure solaire. Et sans parler de ses yeux qui ne supportaient pas la moindre once de lumière, un fléau que cela. Fort heureusement, Alice portait à présent une paire de lunettes de soleil, une invention moldue qui la réjouissait.

C'est donc cachée sous son ombrelle blanche, ses lunettes sur le bout du nez, qu'Alice avait franchi la porte de la grande salle. Sans son cousin, sans ses meilleurs amis, sans son amoureux. Alice avait besoin parfois, souvent en réalité, d'être seule. C'était pour réfléchir la plupart du temps, en errant, ou bien à l'ombre d'un arbre.

Aujourd'hui, c'était vers son favori qu'elle se dirigeait. Enfin, son favori du parc. Le meilleur de tous se trouvait aux abords du lac, ses lourdes branches léchant la soface des eaux noires.
La petite fille pouvait enfin détailler la danse des feuilles de l'arbre. Hélas, elle constatait également que quelqu'un avait décidé de s'y installer. Quelle plaie, marmonna la fillette. Elle n'avait pas envie de partager sa place. Tant pis, elle irait au bord du lac, ce ne serait pas un calvaire de toutes façons.

Mais alors qu'elle allait rebrousser chemin, Alice reconnu la chevelure rousse de l'une des nouvelles recrues du Merlin : Élicia. Occupée à s'entrainer semblait-elle. Difficilement, à moins que l'entrainement se cantonne à la gestuelle.

« Tu t'essayes à Flambios ? » demanda Alice qui avait reconnu la gestuelle.

Elle n'avait pas pour habitude d'interrompre les révisions de ses camarades, mais il falait reconnaitre que dans le cas d'Elicia... il n'y avait rien à interrompre. Peut-être pourrait-elle l'aider ? Alice aimait beaucoup les sortilèges liés au feu. Elle se souvenait encore de cet Incendio qu’elle avait jeté sur un septième année, l’an passé.

Toujours concentrée et déterminée à réussir son sort, Élicia failli ne pas remarquer Alice, sa camarade de Serpentard, et cheffe du MERLIN qu’elle avait intégré deux mois plus tôt qui plus est. Elle semblait avoir reconnu le sortilège auquel la rouquine s’exerçait sans grand succès.

Oui, c’est Flambios !

Elle rajouta ensuite, plus pour elle-même que pour Alice :

Mais je comprends pas pourquoi que j’y arrive pas…

La rouquine baissa les yeux sur sa baguette, et la regarda attentivement. Elle savait qu’elle n’y arriverait pas du premier coup, mais il devait y avoir autre chose. Avait-elle mal lu ? Mal écouté ce que sa professeur avait dit ? Où était l’erreur ?
Un pli s’était formé entre ses sourcils, signe qu’elle était en pleine rélfexion.

Enfin, la jeune Poufsouffle releva la tête, brandit sa baguette devant elle, et effectua de nouveau la gestuelle ainsi que la formule. Elle fronça les sourcils, en fermant les yeux, essayant de visualiser la marque de feu qu’elle voulait faire apparaître.

Pourtant, quand elle rouvrit les yeux, rien n’avait changé. Même pas un peu d’herbe brûlée. Rien. Qu’avait-elle oublié ? Elle avait fait toute les étapes…Pourtant, elle savait qu’il manquait quelque chose.

Élicia regarda dans la direction de la jeune Serpentard, espérant qu’elle soit toujours là.

Dis...tu pourrais m’aider à y arriver, s’il te plaît ? Enfin, si ça te dérange pas bien sûr.

Un peu gênée, Boucle d’Or espérait qu’Alice accepte de l’aider. Après tout, si elle avait reconnu la gestuelle, elle devait sûrement réussir ce sort, non ?

Alice resta muette, observant Élicia tenter à nouveau de jeter son sortilège. Allait-elle réussir, cette fois ? La Serpentard n’était pas une grande connaisseuse, mais la gestuelle semblait pourtant être la bonne. Peut-être un manque de concentration ? Lorsqu’il s’agissait de s’entraîner, Alice n’était à l’aise qu’entourée de murs pour la protéger des regards curieux. Elle craignait, depuis toujours, les moqueries, et toujours un peu les tapes sur les doigts que sa mère lui avait longtemps administrés en guise de correction lors de ses échecs. Cette pensée picota les doigts de la Sangblanc. Un jour, ce serait-elle qui blesserait sa mère à coup de baguette sur ses ongles cruels.

La demande d’Élicia arracha Alice a ses pensées se muant en quelques rêves de vengeances. « Ça ne me dérange pas » répondît-elle en relevant ses yeux sur la rousse. « Mais je ne suis pas une référence en sortilège. »

Alice sorti tout de même sa baguette de sa robe. Elle se devait d’aider Elicia. Non pas par amitié, mais par devoir. Même âge, même année, mais Alice se sentait responsable de la Poufsouffle, comme elle se sentait responsable de chaque recrue du Merlin.

« Alors... » La Serpentard prit une grande inspiration, le temps de visualiser ce qu’elle désirait faire apparaître entre elles : la lettre S et ses courbures arrondies. Elle voyait distinctement les flammes donner vie à celle seule lettre. Ce serait suffisant, et de toutes façons Alice ne savait pas quoi écrire. Son poignet s’agita lentement pour dessiner sa lettre entre elles, et ses lèvres articulèrent lentement « Flam-bi-os ».

Du bout de sa baguette jailli un éclat d’un rouge vif qui vint embraser un S entre les deuxième année, lentement, avec une précision peut-être un peu maladroite. La courbure n’était pas aussi jolie qu’Alice l’aurait souhaité, cela manquait de concentration, de volonté.

« Il faut que tu penses à bien visualiser ce que tu souhaites » dit Alice en baissant sa baguette. « Et bien annoncer le sortilège en dessinant tes lettres. C’est peut-être cela qui te fait défaut ? »

Alice avait accepté de l'aider. Reconnaissante, Elicia la regarda sortir sa baguette.
La jeune Serpentard disait ne pas être une bonne référence en sortilège. Pourtant, la rouquine savait qu'elle lui serait d'une grande aide.

Boucle d'Or regarda donc la cheffe du MERLIN sortir sa baguette. Elle la regarda, en pleine réflexion, certainement sur la forme qu'elle allait faire apparaître grâce au sortilège. Puis Alice articula la formule distinctement, tout en faisant la gestuelle du sort. Ses gestes étaient précis, mesurés.

Un éclair rouge avait jaillit de la baguette de la Serpentard, et maintenant, au sol, était tracé une belle marque en forme de S.
Maintenant, elle expliquait à Elicia comment réussir correctement.
Effectivement, c'était sûrement la visualisation qui la bloquait. Elle n'avait eu aucune idée de ce qu'elle allait pouvoir faire apparaître. Mais maintenant qu'elle avait vu ce qu'avait fait Alice, elle se sentait capable de réussir à son tour.

Je vais essayer.

C'était si simple. Alice avait fait un S comme l'initiale de son nom de famille. La rouquine pouvait faire une lettre aussi.
Elle visualisa donc un E, comme elle l'habitude de les faires à la pointe de sa plume. Un E avec des formes arrondies.
Elle imagina les flammes formant la lettre, presque parfaite.
Puis elle fit la gestuelle, et prononça distinctement, comme l'avait fait la Serpentard :

Flamb-ios !

Une petite étincelle sortit de sa baguette. Mais pas l'initiale de son prénom qu'elle vouait faire apparaître.

De toutes évidences, quelques choses n’allait pas avec la façon dont Elicia jetait son sortilège. Malheureusement, Alice n’était pas une experte et peinait à trouver ce qui n’allait pas.
Elle avait bien observé la façon dont Élicia s’était positionnée, avec quelle aisance elle avait agité sa baguette ... mais rien ne lui avait paru en faute. Cette fois, une fine étincelle s’était extirpé de la baguette de la Pousfouffle. C’était plutôt bon signe pour la suite. Cela ne tenait peut-être à rien.

À nouveau, Alice agita sa propre baguette, imitant alors la façon d’Elicia. Non, rien ne clochait à ce niveau là. Le visage de l’enfant se renfrogna quelque peu.

« C’est la visualisation qui te fait défaut » décréta Alice en relevant ses yeux sur Élicia. « Peut-être la prononciation. Qu’est-ce que tu as voulu faire apparaître ? Commence par quelque chose de simple, sans trop de fioriture. Comme un trait, un point, ... »

Combien de fois Alice avait échoué à lancer un sort car elle avait visé trop haut ? Bien trop souvent, et il n’y avait pas de quoi en rougir. A force d’essayer, d’essayer et d’essayer, Alice y était parvenu presque à chaque fois. Avec douceur, Alice repensait à la première fois qu’elle avait lancé le sortilège Avifors. Elle avait ardemment voulu métamorphoser une tasse en un grand corbeau aux ailes soyeuses et au bec acéré. Elle avait échoué une première fois, une seconde fois, une troisième fois... et avait finalement réussi sans jamais changer sa visualisation, mais sa technique. Élicia devait peut-être persévérer.

Quelque chose clochait, Elicia le sentait bien. Sa position semblait être bien, sa gestuelle aussi...peut être la prononciation ?
Alice semblait songeuse. Elle devait surement, comme la rouquine, chercher l’origine du problème.

D’après la Serpentard, s’était la visualisation qui n’allait pas. Et la prononciation.

J’ai essayé de faire un E, mais c’était peut être pas si facile au final..., dit-elle, un peu déçue.

Elle se plaça de nouveau, et ce concentra. Quelque chose de simple...un trait. Et puis quand elle réussira à faire un simple trait, la Poufsouffle s’entrainera pour faire mieux.
Il fallait qu’elle réussisse au moins à faire un trait...parce que les examens arrivaient à grands pas et qu’elle ne voulait pas les rater.
Le trait se forma dans son esprit. Il était long de quelques centimètres, et horizontal. Elle attendit d’avoir assez de détails, puis ajita sa baguette, tout en prononcant : Flam-bi-os !

Son regard fut immédiatement attiré par la toute petite flamme, qui dansait sur l’herbe. Un point. C’était loin d’être un trait comme elle le voulait, mais au moins elle avait fait apparaitre une flamme. Une flamme qui, après quelques petites secondes, disparut.

Ses yeux étaient toujours fixés là ou se trouvait la flamme quelques instants plus tôt.

C’était censé être un trait...mais bon, c’est un début, n’est-ce pas ?

Un petit sourire timide était apparu sur son visage. Elle finirait bien par y arriver, elle le savait...ou plutôt l’espérait.

La déception d’Élicia avait quelque chose d’assez touchant, si bien qu’Alice chercha à la rassurer d’un léger sourire. « Tu vas y arriver » l’encouragea Alice dans un murmure. Elle savait qu’elle finirait par y arriver, car elle ne lâchait pas, et continuait d’essayer. Pour sûr qu’elle parviendrait à lancer son sortilège.

À nouveau, Élicia se positionna et, à nouveau, Alice l’observa. Elle décortiquait ses gestes, écouta distinctement la prononciation du sortilège... et sourit en voyant qu’une petite flamme avait jailli là où Élicia l’avait désiré. Ce n’était pas un "E" comme elle l’avait souhaité, mais c’était un début encourageant.

« C’est très bien » répondit Alice aux questionnements d’Élicia. « Ce n’est peut-être pas ce que tu souhaitais obtenir, mais cela veut dire que tu as réglé un premier problème... qui devait-être la prononciation, je crois ? Qu’est-ce que tu en penses, toi ? »

Alice avait l’intime conviction qu’il s’agissait bel et bien de la prononciation, il y avait une nette différence avec les premiers essais premiers. Mais ce qu’elle pensait elle n’avait finalement que peu d’importance, puisque c’était à Élicia de trouver d’où venait le problème. Elle seule pouvait le régler.

Alice s’écarta d’un pas, et intima à Élicia de recommencer d’un léger signe de tête vers la petite touffe d’herbe brûlée. Elle voulait y voir réussite, une vraie, quelque chose lui donnerait envie de féliciter Élicia. Assez d’encouragement, à présent.

Alice l’encourgeait. Rassurée après avoir vu cette petite flamme, Elicia rélféchit à la remarque de sa camarade.

Oui, c’était sûrement la prononciation. Et peut être la visualisation aussi, sûrement.

Elle allait y arriver. Elle ne lacherait pas. Et quand les examens seront là, elle saura lancer le sortilège comme il faut.

Elle se repositionna pour la huitième fois, et ferma les yeux. Un trait horizontal des petites flammes dansantes qui brûlent l’herbe sous elles...elle le voyait plutôt bien.
La Poufsouffle fit de nouveau la gestuelle adaptée, en faisant en sorte que l’image dans sa tête ne disparaisse pas, puis elle prononça la formule, encore une fois.

Elle rouvrit les yeux, mais cette fois, aucune flamme était apparue. Elle s’y attendait un peu, car elle savait qu’il fallait de l’entrainement. Néanmoins, elle était quand même un peu déçue.

La rouquine se tourna vers la Serpentard.

Je vais réessayer encore une fois...ça sera la bonne.

Elle rajouta pour elle-même: *Du moins je l’espère*

La jeune fille reprit sa place, sa posture, leva sa baguette, et ferma de nouveau les yeux.
Elle marmonnait tout bas – mais pas assez bas pour qu’Alice ne l’entende pas :

Je vais y arriver, je vais y arriver, je vais y arriver…

Son image revint, et elle se concentra sur quelques petits détails, pensant que c’était ce qui lui manquait pour réussir. Gestuelle, formule, elle fit ce qu’il fallait. Elle attendit quelques secondes de peur qu’encore une fois, il n’y ai rien, mais quand elle regarda enfin...elle la vit, la petite ligne horizontal, faite de flammes, telle qu’elle l’avait imaginé – quoi que plus petite que ce à quoi elle s’attendait.

Désolée pour ce très long retard !

Élicia était patiente, Alice prenait plaisir à découvrir ce trait de caractère chez sa recrue. Patiente, et persévérante. Ce n’était pas donné à tout le monde, elle même était impatiente et refusait toute forme d’échec quel qu’il soit.
Les bras croisés sous sa poitrine, Alice observait la Poufsouffle. Elle avait échoué, encore une fois, mais l’abandonnait pas. Alice sourit un peu, acquiesça Élicia d’un signe de tête. Elle allait réussir, cela prendrait le temps qu’il faudrait. Mais déjà, Alice s’impatientait. Elle n’en montrait rien, bien sûr, mais se transformer en observatrice alors qu’elle n’aspirait qu’à se détendre au bord du Lac Noir, caressée par l’herbe et le vent, n’était pas pour la ravir. Mais elle ne pouvait décemment pas envoyé paître Élicia en la sommant de s’entraîner loin de l’arbre qu’Alice avait choisi, il y a de cela des mois, comme sa place attitré. Ce serait indigne d’elle.

Et cette fois, Élicia réussi à jeter son sortilège ! Entre elles, une ligne de flamme avait jailli. Pas très grande, mais suffisante pour prouver à Élicia qu’elle était capable de jeter le sortilège Flambios.
Alice la félicita brièvement, applaudissant doucement de sa main contre son poing refermé sur son ombrelle.

«  Eh bien, tu as réussi Élicia » dit-elle dans un sourire. « Continue à t’entraîner, et complique à chaque fois de que tu veux faire pour maîtriser ton sortilège. »

Alice réajusta son ombrelle sur son épaule pour signifier à Élicia qu’elle était sur le départ. Elle n’avait plus besoin que quelqu’un soit penché sur son épaule pour la féliciter, c’était à elle de faire le reste du travail. Seule.