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01 août 2020, 16:26
Regarde là-haut  PV 
@Kyana Lewis
janvier 2045


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Celui qui regarde vers le haut ne peut jamais avoir le vertige.
Celui qui regarde vers le haut ne peut jamais avoir le vertige.
Je marche dans le parc, balai à la main en me répétant cette phrase.

Celui qui regarde vers le haut ne peut jamais avoir le vertige.
Je cherche un endroit calme. Un endroit sans personne.
J’ai demandé à M. Saunders d’emprunter un balai. Pour m’entraîner.
Pour avoir moins l’air d’une théière en verre sur un bout de bois. Parce que, c'est de ça que j'ai l'air. Ma sensation d'équilibre est semblable à celui d'une théière.
Quel scandale.

Alors il faut que je m'entraîne. Je dois dépasser cette peur que je viens de découvrir.
La peur du Vide, du Néant. La peur de la Chute. Que tout dégringole. Et que tout demeure sans vie, la poitrine soulevée, collée à la cage thoracique.
Je déteste ça.

Je trouve enfin un endroit sans trop de personnes. J'ai pensé à mettre mes protections, les gants en premier lieu. La première fois j'avais serré tellement fort mes mains sur le manche du balai que j'ai eu de fortes douleurs aux articulations encore plusieurs heures après.
Soupirant plusieurs fois, je commence à l'enfourcher. Je ne suis pas à l'aise. Déjà là.
Parce que je sais pertinemment ce qui va arriver. *peur, effarement, terreur*
Tout-à-fait.

Inspiration
Expiration
Inspiration
Expiration
Concentration
Concentre-toi.
Mes talons tapent l'herbe humide et je décolle.
Mon coeur aussi.

Les gens commencent à bien me connaître : Eldarya est une fille qui ne laisse paraître aucun sentiment. Mentalement ou physiquement.
Me voir ainsi les rendraient sans doute très surpris.
Je suis à deux doigts de crier, mes yeux sont exhorbités et je sens mes cuisses trembler comme celles de ma grand-mère.

« Aller ! »

Je crie pour moi-même, y mettant toute ma rage et ma détermination.
Je veux y arriver.
Je dois y arriver.

Je n'suis qu'une Ombre. Mais les étoiles peuvent pas briller sans ténèbres.

08 août 2020, 01:11
Regarde là-haut  PV 
La fille de par le vent
C'est une tornade dans un soupir
C'est une bise dans un sourire
Qui dévaste mes fondements.
La fille de par le vent — SYRANO
______

12 janvier 2045,
Terrain d'entraînement, Poudlard,
2ème année.


*A fallen angel, in the dark*
Un doux sourire vient courir sur le rose clair de tes lèvres, éclairant tes traits. Un doux sourire vient tracer une longue trainée colorée d'une joue à l'autre ; tâche au milieu de la pâleur maladive de ton visage.
Longtemps que tu n'avais pas laissé tes dents se découvrir ainsi, que tu ne t'étais pas permis une telle faiblesse. Là, alors que le froid de janvier vient jouer avec l'étoffe de ton vêtement, alors que tes cheveux voltigent autour de ta tête comme une nuée couleur de feu, tu te sens bien. Tu te sens bien.
Mieux que depuis très – trop – longtemps ; ton cœur bat régulièrement, ta gorge n’est pas serrée par les sanglots, tes yeux ne sont pas habités de la noirceur abyssale de la colère. Le visage de Petite Ombre valse sur ta conscience, la douceur de sa main sur la tienne et le timbre si doux de sa voix te reviennent en mémoire chaque instant.
La fierté de sentir le bois poli dans le creux de ta main, d’avoir le poids rassurant de ton balai pesant sur ton épaule te rendent d’autant plus euphorique.

Tu sais que la colère n’est jamais bien loin, que les larmes pourraient ressurgir à tout instant ; et c’est pourquoi tu profites du moment. Tu te jettes à cœur perdu dans le temps, saisis ton bonheur à bras-le-corps et embrases l’horizon de ta volonté revenue. Ton infini besoin d’être, d’exister, de te sentir vivante, pour une fois, bat dans ta poitrine comme un second cœur, et t’incite à t’élever vers les nuages pour graver dans leur éphémère fumée tes promesses d’avenir.
Absolue nécessité pour te sentir, ne serait-ce qu’un court instant, enfin réelle, injonction à laquelle tu ne peux nullement résister, tu ouvres ton âme au vent qui t’appelle.
*J’arrive.*

Le froid s’immisce sous ta robe trop fine comme un millier d’aiguilles ; tes doigts sont tétanisés autour du manche de bois, mais tu n’en as que faire. Jetant un regard au Château qui se dresse, obscur rempart entre ta Famille et toi, tu songes à quel point tu t’y sens enfermée, à l’étroit. A quel point le vent, la sensation de tes cheveux tournoyant tout autour de ton visage, tes pas un peu maladroits sur l’herbe glaciale, sont d’une importance cruciale pour toi. A quel point ton besoin de respirer autre chose que cet air aux odeurs de fantômes est immense.

L’aurore est belle, ne peux-tu t’empêcher de songer. L’aurore et son manteau orangé, l’aurore et sa chaleur si bienvenue. L’aurore et le Soleil, splendide œil d’or lentement ouvert sur la campagne environnante, qui ne laisse plus de place à son homologue d’argent.
Tes lèvres s’étirent encore un peu plus, à tel point que dans tes joues pulse une étrange douleur, une crampe, mais tu n’y prêtes pas attention. Ton regard d’hiver est fixé sur le ciel, sur les quelques nuages qui semblent t’attendre, sur la beauté du monde. Tes paupières sont trop longtemps restées closes sur la magnificence du Parc, du Château et de la Forêt, et il te semble désormais découvrir un univers nouveau, paré des couleurs du lever de Soleil.

Humant le ciel, ses odeurs d’infini, sans même prendre garde à la neige restée accrochée à la semelle de tes bottes, tu enfourches le balai. Ton pied tape violemment contre la blancheur immaculée, et tes mains se cramponnent un court instant au bois ciré. T’abandonnant aux cieux, tu lâches soudainement le manche de bois, écartant les bras le plus possible.
*J’me sens comme un Oiseau. Ivre de liberté.*
L’euphorie gagne ton cœur, et les claquements du tissu de ta robe t’arrachent un léger rire, étouffé par le sifflement du vent dans tes oreilles.
Tu fermes les yeux quelques secondes, ton balai immobilisé, sens une goutte couler sur ta joue.
*J’veux pas pleurer ! J’suis pas faible*
Malgré tout ce qu’ils t’ont arraché, malgré l’héritage qu’ils t’ont légué, les sorciers ne sont pas tous si terribles, murmure ton esprit doucement. Les sorciers vivent dans un monde incroyable et magnifique ; regarde un peu cet endroit. C’est peut-être ici que tu te sens le moins bien, et pourtant tu es forcée d’admettre que c’est sublime, ajoute-t-il, et tu le fais taire d’un grognement.

Tu laisses ta tête tomber en arrière, tes cheveux balayer le milieu de ton dos, clignes des yeux pour chasser les quelques larmes de bonheur que tu sens poindre, et un cri vient s’échapper de ta bouche, venant du plus profond de tes entrailles. Il déchire l’atmosphère rosée de l’aurore, détruit le silence.


« C’est beau, putain ! »

• ‘til it seemed
that Sense was breaking through — •

ent‘r‘êvée

26 août 2020, 11:56
Regarde là-haut  PV 
J’ai peur. J’ai si peur. Je ne me suis jamais sentie aussi mal.
Le vide, sous mes pieds me dévisage et je le dévisage en retour.
Le vide, sous mes pieds me parle. Il me crie de le rejoindre. La chute m’appelle, je la sens, je l’entends. Elle m’attire, m’envoûte, comme une spirale sans fin. *défends-toi*
Mes yeux sont révulsés, ma voix a disparu. Elle est tombée.
Ma détermination est partie. Elle aussi, est tombée.
Cette spirale infinie vers le sol, pourtant pas si loin de moi, m’aspire en son centre. Et plus je m’en rends compte, plus la terre s’éloigne.
J’ai peur.

*n’ait pas peur*
Facile à dire.
*reprend-toi*
Comment ?
*redescend*
Je ne peux pas, je suis… coincée dans mon effroi.
Un vent glacé me pousse sur le côté, rendant mon équilibre déséquilibré, totalement inexistant.
Je vais tomber.
Si je tombe, je ne remonterais plus jamais sur un balai. Plus jamais. Ce sera fini.
*penche-toi en avant*
J’veux pas.
*penche-toi en avant*
J’peux pas.
*dépêche-toi*
Inspirant et fermant les yeux, je pousse mon poids vers l’avant. Le sol se rapproche. Je ne sais pas si je préférais quand il était loin. Le voir se rapprocher autant m'effraie tout autant.
Et puis soudain… Mes pieds se posent. Par terre.

Écroulement.
Finalement, la chute est bien présente. Les fesses par terre, j’observe mes jambes trembler. Ma respiration est hachée, formant des petits nuages de buée. Je lâche le manche du balai, toujours soudé à ma paume.
Quelle histoire.
Échec cuisant.

C’est à ce moment précis qu’un cri retentit à mes tympans. Un cri de pure joie. Où ça ? En haut.
Elle voltige, virevolte, vole comme un oiseau, comme un rapace, comme le plus majestueux des volatiles. Moi ? Je n’suis bonne qu’à voler au sol. Je n’suis bonne qu’à virevolter avec la grâce d’une autruche. Oui, ça ne vole pas. C’est bien l’idée.

Je l’observe, les sourcils froncés, les bras croisés.
Elle vit, elle. Sa joie me dégoûte. Comment fais-tu ? C’est tellement injuste. Son succès me fâche. *jalouse* Évidemment. Qui ne le serait pas ?
Je ne la quitte pas du regard. Mon regard qui doit la transpercer. Je renferme ma haine. J’ai envie de lui cracher dessus.
Et mon balai, tapi à mes côtés, se cache davantage au creux de la neige.

Si ça continue, ma rage perlera au creux de mes yeux. *gamine*
Je voulais y arriver. Je suis si faible. *faible gamine*
Je n’ai pas réussi parce que j’ai peur du vide. Peur du vide. C’est tellement pathétique.
Le Monde a sans doute vu le jour par peur du vide. Il est pathétique.

Je n'suis qu'une Ombre. Mais les étoiles peuvent pas briller sans ténèbres.

21 oct. 2020, 23:26
Regarde là-haut  PV 
Ton cœur bat à mille à l’heure, le vent joue dans ta chevelure, tes joues te font mal tant ton sourire est immense.
Tu réalises à peine la chance que tu as d’être là et d’enfin ouvrir les yeux sur l’univers et ses couleurs. Tu prends tout juste conscience du bonheur qui inonde l’intégralité de ton être, qui te submerge et te fait chanceler.
Depuis combien d’années attendais-tu cet instant ? Depuis combien de mois ton esprit balance-t-il sur ce fil si fin, hésitant à tomber dans l’Abîme ? Depuis combien d’infinités seul les maigres espoirs apportés par les étoiles
*et Petite Ombre* te permettent de tenir en équilibre précaire, prête à sombrer ?

Inspiration. Expiration. Un bras, puis l’autre. Le corps vaguement tremblant, pas tout à fait confiante, tu lâches le Balai qui tient ta vie entre ses mains.

Tes yeux se ferment un court instant, le temps de te retrouver. Tu cherches la faible Gamine qui errait dans ton esprit depuis si longtemps ; tu t’acharnes à la retrouver pour la détruire. Cette plaine aride, sèche, où elle marchait chaque jour de sa pitoyable vie, c’était ton cœur – et sous ses pieds, sous tout ce sable brûlant, sous tous ces éclats de verre brisé, se trouvaient des tonnes de sentiments, des milliers d’idées et d’espoirs ; des milliards de choses à vivre que tu n’avais pas eu le courage de regarder en face. Tu tentes de l’attraper, cette Enfant qui survivait sans réellement y parvenir, de la réduire en pièces pour qu’il ne reste d’elle plus qu’un souvenir flou. Tu fais voler en éclats la couche qui te paraissait infranchissable qui te séparait de l’ultime bonheur ; te laisses submerger de la Vie qui était restée éloignée de toi trop longtemps.

Inspiration. Expiration. Tu ouvres ces Ailes que tu gardais repliées au plus profond de toi, écartes les bras plus largement que jamais. Comme pour ouvrir ton corps à la douceur de l’infini, ou à celle du ciel.

Plus de place pour ta fierté ici ; plus de place pour ton regard dur et ton menton relevé. Plus de place pour ta haine et ton besoin de sans cesse Paraître ; ou même pour tes poings serrés. Non, ce matin, ton sourire illumine le ciel rosé, ton cœur s’emplit de ces mille émotions que tu redécouvres, ton esprit se gorge de la vie qui palpite dans chaque souffle d’air.
Tes yeux sont ouverts mais tu ne vois rien. Devant ton visage, les nuages dansent ; sous tes paupières, l’hiver devient tempête. Tu t’émerveilles du vent qui gifle ton visage, souris en ressentant le froid qui court partout sur ton corps frêle ; deux larmes, reflets l’une de l’autre, dévalent à l’unisson tes joues rougies.

Inspiration. Expiration. Ton regard se risque en bas, là où le Monde pose ses entraves. Tes yeux papillonnent, hésitent à rester fixés sur les cieux pour l’éternité, puis dévalent le ciel pour contempler le sol qui t’appelle.

Là-bas, se tient une enfant. Là-bas, loin, si loin, elle te fixe sans ciller, faible brindille balayée par le vent. Là-bas, tenue par la Vie qui, terrifiée, s’accroche à elle, elle ne parvient pas à s’envoler.
Tu lui jettes un regard désolé, relèves la tête vers les nuages qui continuent de valser. T’imprégnant encore quelques seconde de leur douceur, respirant une dernière fois la vie qui s’en dégage, tu inclines le buste pour regagner le sol.

Inspiration. Expiration.
*J’me sens tellement entière, maintenant.* Tu laisses tes pieds s’enfoncer dans la neige, laisses tomber le balai sur le sol.

Tu t’accroupis pour saisir une pleine poignée d’Immaculé glacial ; te relèves. Et, soudainement, sans même prêter attention à la gamine qui se tient non lien, toujours assise sur le sol, tu balances les bras en l’air, jetant l’eau en l’air.
Elle décrit une douce arabesque, s’envole vers les nuages puis retombe. Ses éclats s’éparpillent dans le ciel, et tu laisses échapper un rire.
Un rire d’enfant, un rire inespéré qui sonne terriblement clair dans l’air de Janvier.

• ‘til it seemed
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ent‘r‘êvée

07 janv. 2021, 11:31
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La jalousie qui s'empare de moi se transforme en pure tristesse. Je crois que je pourrais en pleurer, là, tout de suite. Je me sens si nulle. Si insignifiante... Si terrassée par l'échec.
Pourtant, je ne me sens pas capable de pleurer maintenant. Pas devant cette fille à qui tout semble réussir à ce moment précis. Non, j'ai de la fierté, trop peut-être. Alors je retiens mes larmes.
J'ai envie de m'enfuir, loin d'Elle et de sa liberté. Mais je ne le fais pas, car peut-être, qui sait, peut-être pourra-t-elle m'apporter quelque chose.

Mes yeux ne parviennent pas à la quitter. Elle, qui semble si heureuse, si libre. Une grimace se forme sur le bas de mon visage et mes sourcils se froncent. Je sais désormais que je la déteste.
Je l'observe descendre les cieux, délicatement et sereinement. Je l'imagine tenue par des cordelettes dorées, reflettant sa lumière sur le nacre de la neige, en haut desquelles des chevaux ailés réduisent l'altitude. Elle est là, lumineuse, solaire, immense, face à moi. Une Ombre noircie par le temps et les échecs, une Âme perdue obscurcissant sa lumière.
Un splendide tableau.
Dans mon coeur, un rire amer résonne.

Posant son corps léger sur le tapis blanc, elle fait ce qui va me servir de déclancheur. Elle rit. Elle rit d'un rire réel, vrai, heureux. Elle me crache son bonheur à la figure, sans même avoir une quelconque attention envers moi.
*alors, veux-tu qu'elle t'ignore ou te parle?*
Je ne veux rien. Je veux qu'elle parte. Je veux qu'elle disparaisse, elle et sa joie. J'en veux pas, pas maintenant. *jamais*

Pourtant, la force qui m'accablait il y a quelques minutes s'évacue entièrement. J'ai l'impression de n'être plus qu'une coque vide. Je voudrais me lever et partir, sans même un regard, un mot. Mais je n'y arrive pas. Je n'arrive plus à rien. Je suis nulle. *nulle*
*nulle*
*zéro*
*rien à tirer de toi*
*tu finiras dans les oubliettes*
*rien*


Des larmes montent à mes yeux et je bascule en arrière, laissant choir mon corps au sein de la neige dure et glaciale. Mes cheveux s'en imprègnent, des frissons s'emparent de moi. Je ne bouge plus, je regarde le ciel, cette entité innaccessible.


  • Jamais... Jamais j'pourrais y'aller.

Un sanglot traverse mes lèvres.
J'voulais pas pleurer. Pas devant elle.
*rien à tirer de toi*


@Kyana Lewis non, c'est pas vrai, je suis pas en retard. Plus sérieusement, mille excuses, me revoilà. J'espère que ce Pas te conviendra.

Je n'suis qu'une Ombre. Mais les étoiles peuvent pas briller sans ténèbres.

10 févr. 2021, 16:39
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Le son est cristallin, et se répercute longtemps dans ta cage thoracique. Les Autres qui pourraient te voir irradier de vie, à cet instant, n’ont aucune sorte d’importance ; seul compte ce sourire que tu ne t’imaginais même pas capable d’afficher, ce rire qui te traverse de part en part et qui te réchauffe malgré l’air glacial.
Tu serres contre ton ventre tes mains tremblantes et trempées de neige fondue, offres ton visage au froid de Janvier, écartes tes lèvres gercées pour expirer un nuage de buée qui se délite jusqu’aux nuages. Tu suis des yeux les volutes, les yeux brillants, le cœur enflammé de passion.
Enfin te voilà, fière et vivante, à affronter de face le monde sans substance dans lequel on t’a balancée sans te demander ton avis, voilà treize ans. Enfin te voilà, affirmée, la tête haute, fière d’être et d’avoir été, fière de devenir.

Soulagée de ne plus avoir à simuler, de ne plus avoir à te mentir à toi-même, tu laisses ton visage d’ordinaire bien pâle, presque terni par la haine, rosir légèrement. Le changement est presque invisible pour un œil qui ne serait averti, mais la nouveauté est bien là, indéniable. Tes cheveux flamboyants, auxquels l’ont n’aurait pas prêté attention en temps normal, paraissent entourer un visage métamorphosé du tout au tout. Une nouvelle sorte de beauté, de douceur, l’envahit un instant, sans même que tu t’en rendes compte ; la liberté auréole ton être tout entier, l’acceptation de la solitude affirme tes traits, tes mains se serrent en poings déterminés à affronter l’existence.


L’Aube *est belle*
Le ciel et ses lueurs mordorées *sont beaux*
Ton être entier *est beau*
Les quelques notes douces de ton rire, qui résonnent encore dans ton cœur, *sont belles*
La vie *est belle*.

*« Hey M'man,
Le monde est une danse
Qui ne tient pas debout »*


Mais à ce moment-là, Danser dans un monde tanguant, hésitant, ne te pose aucun problème. L’envie de vivre est plus forte que tout, le besoin de connaître submerge toute angoisse de l’inconnu. Avancer à pas de velours en t’agrippant aux autres, à tes proches, pour rester debout, te paraît le meilleur destin possible.

Tu entrouvres les paupières que tu avais fermées malgré toi, vois la gamine se laisser choir sur le sol. Elle aussi, elle paraît heureuse. Sans doute un autre Ange ? Un Ange du Froid, froide mais terriblement attirante. La première, Ange des Etoiles ; la seconde, de Glace. L’idée te plaît.
Ses bras dans la neige te semblent des ailes prêtes à la faire s’envoler. Comme si elle contemplait son univers de loin, comme si elle s’apprêtait à le rejoindre.
Les lèvres légèrement tremblantes, tu t’approches de son corps étendu dans l’immaculé. Restant à distance respectueuse d’elle, pour ne pas perturber la plénitude qui semble l’habiter, tu t’allonges à ton tour, écartes les bras. En une pâle imitation de ses ailes à elle, tu soupires.
Son murmure est tout juste assez fort pour te parvenir. Tu fronces les sourcils, souris à nouveau, incapable de croire à la tristesse qu’elle laisse échapper.


« Le ciel est ton univers, petit ange. Faut pas l’craindre ou l'pleurer, il t’ouvre les bras. »


Tu tends le bras vers le ciel et les nuages toujours auréolés de rose, pointes ton doigts vers les cieux.

« Tu l’vois pas te sourire ? »


Le froid s’infiltre partout dans tes vêtements, gèle ton être et te fait trembler, mais peu importe. L’hiver est beau.

______
Ce post est plus court que d’habitude… j’espère que tu pardonneras ce retard.
Et toute ma reconnaissance à une Plume qui se reconnaîtra, pour la douceur de ses mots.

• ‘til it seemed
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