Inscription
Connexion

03 août 2020, 13:56
Mer Furieuse

Samedi 24 juin 2045, 20h12
Première Année
@Maggy Thompson
Parc

Image
...

Elle rompt le lien. Il ne lui plaisait pas. Aucun doute, elle l'a fait de manière si abrupte. Cela ne peut s'empêcher de me faire mal. Je bloque rapidement la douleur qui menace de m'intoxiquer. Je devais m'y attendre. Elle a du lire qui j'étais lorsque j'ai planté mes yeux dans les siens. Personne ne pourra jamais m'aimer sans condition. Qu'est-ce qui m'a pris de lui montrer mon âme ? Quand il est sans remède, un chagrin est fini. Et qui n'a plus d'espoir n'aura plus de regret.

Pourtant, il semble qu'il m'en reste encore un peu. Parce que je me tourne pour la regarder, au lieu de partir sans attendre. Mes yeux doivent probablement trahir l'amertume lorsqu'ils se logent dans les siens, mais cette dernière disparaît rapidement. Elle sourit, bien sûr. Mais sa main est portée à son cœur. Et pire, ses yeux témoignent une certaine peur. Elle, qui paraît indestructible tant elle est solaire. Ça ne manque pas de m'apeurer à mon tour. Mais je me retiens de le lui montrer, parce que ce n'est pas le moment d'en rajouter. Et que je sais que c'est l'exact opposé de ce qu'elle souhaite.

Aucun doute, je connais ce regard. Elle tente de me rassurer. Mais elle ne peut s'en empêcher de m'abandonner là, elle a trop mal. Moi qui tient tant à ma personne, je voudrais prendre cette douleur pour moi. Pour qu'elle reste. Qu'on continue cette Danse. Jusqu'à la nuit tombée. Mais pas seulement, je crois. Sauf que c'est trop tard, qu'elle s'est extirpée hors de la foule. Et je ne la vois plus. Je m'en extorque à mon tour, il me semble qu'elle court vers le château ou bien simplement plus loin. Tissus virevoltant derrière elle. Je voudrais la suivre, mais si elle ne m'a pas emmenée avec elle, c'est qu'il y a une raison. Et je ne veux pas être un boulet. Pourtant, je sais qu'elle ne me perçoit pas comme ça. Elle me l'a définitivement prouvé. Ultime regard avant de se sauver. Dans tous les sens du terme. Preuve qu'elle n'avait pas le choix. J'accélère le pas.

Le soleil m'aveugle même s'il n'est plus aussi éclatant qu'en journée. je tente de m'en protéger avec un revers de main. Ma paume. La paume de ma main. Elle l'a prise avec elle. Mais je l'ai retrouvée.
Assise au beau milieu du Parc. Me tournant dos. Elle a une aura magnifique avec la vue des Terres d'Ecosse et le soleil couchant dans la pente herbeuse. Je souris. Même si je devrais plutôt m'en inquiéter. Et je m'approche, doucement. Par souci de ne pas l'effrayer.

Qui n'a plus d'espoir n'aura plus de regret.
Quand il est sans remède un chagrin est fini.

11 août 2020, 14:25
Mer Furieuse
24 juin 2045, 20h passé
Parc, Poudlard,
4e année


La musique suivante arrive. Mais pas mon souffle. Il est bloqué. Un poids dans ma poitrine. Il faut que je me calme. Je ne comprends pas ce qui se passe. Ça ne m'est jamais arrivé. Eclair de terreur dans mes yeux.
Je lâche brusquement la main de l'Autre. Trop brusquement. Je le sais. Et porte les miennes à ma poitrine. Je la regarde dans les yeux, pour dire que tout va bien, que je reviens. Sourire.
Et je tourne les talons, pour m'extraire de la foule. Je ne la sens pas qui me suit. Je suis à la fois soulagée et attristée. Je ne veux pas me montrer comme cela à qui que ce soit. Rester plus ou moins fortes aux yeux des autres. Surtout pas faible. Mais je sais, qu'au fin fond de ma conscience, j'aurais eu peut-être moins peur avec quelqu'un à mes côtés. Pas forcément pour me rassurer. Mais pour être tandis que je faiblis.

Je sens encore la chaleur de la main de l'Autre et le rythme de notre danse – plus ou moins endiablée. Je sens encore l'air chaud de cette fin de soirée qui caresse mon visage. Je sens encore le bruit de la musique dans mes oreilles.
J'ai envie de retourner en arrière. De ne pas la lâcher aussi brusquement. De lui expliquer pourquoi je dois m'extraire de ce centre de la foule. Mais c'est absurde. Je n'aurais même pas pu parler. J'aurais juste balbutié des mots incompréhensibles. Murmuré. Soufflé les dernières gouttes d'airs que contenaient mes poumons.

Parce que, oui, ce poids vide mon corps de son air mais l'empêche de se réoxygéner. C'est l'impression que j'ai. Et je sais très bien, d'habitude, que les impressions sont trompeuses. Mais là, je n'arrive pas à penser de manière raisonnable. Mon cerveau est dictée par l'Inconnue et la peur. La main sur ma poitrine, j'accélère le pas. La panique est présente. Écrasante. Horrifiante. Elle amplifie la douleur piquante de ma poitrine. Et ce poids, aussi qui m’oppresse à chaque inspiration. Je ne sais pas ce qui se trame dans mon moi et ça me fait peur. Parce que j'aime bien tout savoir. Et, encore une fois, je me rends compte que la Vie en a décidé autrement.

Je dévale la pente aussi vite que mes jambes le permettent. Je trébuche, souvent. Lorsque je n'entends plus que la musique dans le lointain, lorsque mes pieds en ont assez de se cogner dans toutes les bosses et creux du Parc, lorsque mes poumons, en feu, veulent exploser, je m'assois sur l'herbe. Je n'aurais pas pu aller beaucoup plus loin. J'ai l'impression d'avoir parcouru des kilomètres, alors que quelques pas seulement me séparent du lieu de Danse. Du lieu de Joie. La musique me paraît lointaine, mais ce n'est que parce que mon cerveau est focalisé sur d'autres problèmes.

Assise face au Soleil, je me force à prendre de grande inspirations. Puis je souffle, bruyamment. Mais je n'en ai rien à faire, il n'y a personne autours. Et quand bien même, ils n'ont qu'à partir si je les dérange.

L'astre me réconforte. Lui aussi me pique la peau. Mais c'est autrement plus agréable. Alors, je tente de me concentrer là-dessus. Yeux dans le vague.

Je me laisse tomber en arrière. J'arrive à me calmer, peu à peu. Je ne sais pas d'où elle est venue, mais la douleur s'apaise au même rythme que moi. Alors, ce n'est sans doute pas trop grave. Je me demande, dans un coin de ma tête, si ça ne peut pas être à cause d'Octobre. Mais ça m'étonnerait. C'était il y a longtemps.

Tandis que je m'enfonce peu à peu dans le tapis de mousse, je vois quelqu'un rentrer dans mon champs de vision. Enfin, je la vois arriver. Une lumière encore plus aveuglante que le Soleil. Son visage fini de faire passer la douleur. Je lui souris, ainsi allongée. Et puis, m'aidant de mes mains, je me rassois en tailleur. D'un signe de tête, je lui montrer l'herbe à côté de moi.

« La fête est déjà fini ? » Voix saccadée, encore essoufflée. Mais voix. Étincelles.

Je me doute bien que non. La musique est peu à peu revenue dans mes oreilles. Les Autres doivent encore se trémousser sur la piste de Danse. Et nous, nous sommes là, dans la verdure du Monde.
C'est drôle parce que c'est face à son visage – nullement à cause de son visage – que la douleur est arrivée. Et c'est en la retrouvant que le poids s'est envolée. Mystère.

Plume de @Carmen Blackfall, voilà enfin mon Pas, pour que nous aussi nous puissions Danser

Pourquoi passes-tu autant de temps dans ma tête ? Parce qu'il y fait toujours beau.