Tant de questions qui resteraient sans réponse. J'avais passé beaucoup de nuit, depuis mon arrivée à Poudlard, à cogiter sur mon sort et sur ce que je faisais ici. Et pour cause, j'avais d'abord essayé de me souvenir d'un passé douloureux et maintenant, maintenant que je commence à peine à me remettre de ce carnage émotionnel voilà que j'apprends avoir une sœur.

Si seulement il s'agissait de la seule nouvelle, j'aurais pu m'en réjouir mais non, il a fallu que mes parents ajoutent à la liste de mes problèmes le fait qu'ils ne veulent surtout pas d'une deuxième fille sorcière. Devrais je les comprendre ? Non. Impossible.

Je suis une sorcière et je suis fière de ça. Je ne comprends pas pourquoi ils ne veulent plus donner de mes nouvelles à la famille. Comme si ils avaient perdu une fille le jour ou je suis partie pour Poudlard. Pourtant, au début, ils avaient l'air heureux. Ils avaient l'air de m'accepter. Alors, pourquoi est ce si différent aujourd'hui ? Je n'avais pourtant rien fait pour les décevoir si ce n'est quitté la maison pour partir à l'école de sorcellerie. Mais est ce un crime de vouloir apprendre ?


J'avais quitté mon lit ainsi que mon dortoir dans le but de mieux voir la lune, dans les dortoirs des serpents il m’était impossible de la voir. J'avais laissé mes chaussons sur place et j'avais longuement déambulé dans les couloirs avant de finalement me retrouver dans le parc. Sans vraiment savoir pourquoi j'étais attirée par le parc. Peut être parce que je m'y sentais bien et en sécurité ? Aucune idée, mais j'aurais pu passer des heures ici à regarder à lune.

La douceur du ciel, la lumière des étoiles et de la lune. Autant d'éléments qui me rendaient heureuse et, qui m'attiraient dans ce coin du château. La solitude du parc peut être aussi... Les arbres fruités ? Ils y sont surement pour quelque chose.

Ici, j'avais le temps de souffler, de me poser toutes les questions du monde sans me préoccuper du regard des autres. J'étais seule, libre et heureuse. Bien sur, parfois j’aurais aimé faire de nouvelle rencontres et pouvoir discuter de mes sentiments.



Dans la poche j'avais la photo de ma petite sœur... J'avais toujours du mal à l'appeler comme ça. Je ne me faisais toujours pas à l'idée que ce bébé soit de ma famille. Je n'en revenais toujours pas de la facilité avec la quelle mes parents m'avaient évincé de leur vie pour en construire une nouvelle. Ce bébé était né depuis le mois de mai et moi, je n'ai appris cette nouvelle que le 1er Juillet...

Toutes ces pensées ce bousculaient dans ma tête. Je sortis la photo du bébé et la contemplais attendant qu'elle m'apporte des réponses à mes questions. Mais finalement, elle m'apportait plus de questions encore que de réponses...

Pourquoi elle ne m'apporte rien, aucune réponse. Elle ne veut pas m'aider, nous avons pourtant le même sang alors pourquoi elle ne m'aide pas. Pourquoi est ce que je ne ressens pas de l'amour, pourquoi je ne l'aime pas. Elle est pourtant de mon sang, de ma famille. Et si, et si c'était moi le problème. Et si je réfléchissais mal depuis le début. Est ce qu'en la voyant de mes propres yeux je changerais d'avis ? Non. Impossible. Je ne veux pas la voir. Comment elle s'appelle déjà ?



Oui... Je n'ai pas oublié, je connais très bien son prénom. Comment oublier le prénom du bébé qui a gâché ma vie. Tout ce que je veux c'est qu'elle soit comme moi, une sorcière. Mes parents seront complètement fou de rage si elle est comme moi. Seraient ils capable de me reprocher ? Probablement. Mais après tout, d'ici là ils auront peut être changé d'avis. Ils auront peut être compris que mes pouvoirs ne font pas de moi une mauvaise personne.

Pourquoi ils pensent ça ? Est ce qu'ils pensent réellement ça ? Et si, je me faisais des films depuis le début. Et si mes parents ne me voyait pas comme un monstre ? Il s'agirait simplement d'une mauvaise interprétation de ma part ? Non... Ma mère sait exactement quel mot elle utilise, il n'y aucune erreur possible. Et puis, ils m'ont caché l'existence de ce bébé.

Pied nu j'observai la pleine lune. Me demandant si quelqu'un d'autre regardait la lune au même moment. Et si c'est le cas à quoi peut il bien penser à cette heure ci. La lune, elle est si loin et pourtant si proche. Tous les soirs, toutes les nuits elle est là, fidèle à son poste. J'aimerais me rendre sur la lune. Connaitre la lune. Est ce que de l'autre côté de la planète on voit la lune de la même manière ?

Le fait de regarder cette lune pleine apaisait mon cœur meurtri. J'étais un peu moins triste, un peu plus heureuse d'être ici. Profitant du calme de la soirée et me rappelant de mes cours d'astronomie. Je me surpris à contempler les étoiles. Finalement, j'avais besoin de m'allonger quelques instants. J'avais besoin de prendre du temps pour moi.

Allongée dans l'herbe je pouvais observer les étoiles de la meilleure façon possible. Petit à petit les cours d'astronomie me revenait en mémoire. J'avais apprécié les cours mais le professeur Briggs me faisait peur. Il avait souvent un regard froid. Heureusement que je n'avais pas eu beaucoup de cours avec lui cette année mais, je redoutais déjà l'année prochaine. A moins qu'il devienne plus gentil avec les élèves plus âgés. Je n'y crois pas du tout mais, avant de juger je me devais d'attendre la rentrée prochaine. Et, seulement à ce moment là je pourrais donner mon avis.

Bientôt j’allais devoir quitter le parc avant que le couvre-feu ne débute. J’aurais voulu rester là durant des heures et m’endormir face à ce spectacle des plus grandioses. Finalement, j’étais émerveillée par peu de chose... J’avais toujours la photo sur moi, je l’avais posé sur ma poitrine et me demandant si finalement la haine que je lui vouais en valait vraiment la peine.

Après tout, elle n’était qu’un bébé, qu’un tout petit bébé même pas conscient de la cruauté de ses parents. Je ne pouvais pas lui en vouloir... Je devais au contraire, apprendre à l’aimer et lui montrer que les sorciers aussi sont capables de sentiments. Je suis capable d’aimer, la preuve étant, malgré la lettre de mes parents je les aimes... Je suis capable de comprendre leur crainte et inquiétude alors même que ce n’est pas mon rôle.

Je me relève un peu perturbée par toutes ces questions, je marche pied nus sur l’herbe fraîche du début de la nuit. J’adresse un dernier regard à la lune. Je dois partir, il est temps mais, je suis sûr que tu comprends. Je m’adressais à la lune comme à une amie sur qui je pouvais compter. Elle était là pour moi, tous les soirs elle était là et attendait. Je ne savais pas ce qu’elle attendait, une amie peut-être ? Pourquoi se sent elle obligée de venir tous les soirs, pourquoi ne va t’elle pas voir d’autre planète ? Elle est si fidèle à la terre.

Je me posais toutes ces questions tout en marchant en direction du château qui paraissait bien vide en été. Il était calme et me faisait presque peur. Mon esprit n’arrêta pas les questions pour autant et j’avais hâte de commencer ma deuxième année pour poser des questions au professeur d’astronomie. Peut-être qu’une réponse purement scientifique m’aiderait à comprendre la situation de la lune et par la même occasion ma propre situation. Et puis, si sa réponse ne me convenait pas je pourrais toujours demander à un autre professeur son point de vue.

J’aimais avoir des avis différents pour créer un débat. Dans mon ancienne école moldu mon professeur nous donnait un thème par semaine et nous devions en débattre le vendredi. J’aimais cette idée, ça nous permettait d’avoir les avis des un et des autres et surtout, nous apprenions à nous connaître les uns et les autres sans même y faire attention. Bien sûr, le professeur avait instauré des règles : ne pas couper la parole, laisser s’exprimer chaque personne, ne pas s’énerver, ne pas crier, et s’amuser.
Je ne sais pas pourquoi il rajoutait souvent le fait de s’amuser à la fin de ses consignes.

J’avais traversé le couloir sans m’en rendre compte et je me trouvais maintenant face à la porte de la salle commune des Serpentard. Doucement je l’ouvrais, en essayant de ne pas le faire grincer puis, je me dirigeai directement vers mon lit. Il m’attendait, bien moelleux et confortable. Bientôt mes rêves prendraient le dessus et je pourrais partager une danse avec la lune.