Adossée à un arbre, la respiration sifflante, je prend une pause. Depuis qu'il faisait beau dehors, je m'étais décidée à faire de l'exercice.
Ce n’était pas le genre d'effort que j'aimais vraiment faire mais il fallait que je reste en forme si j'espérais avoir le niveau quand je rentrerais à la maison. Je voulais reprendre l'escalade pendant les vacances et il me fallait garder un niveau convenable.

Les entraînements des Hel's Angels étaient sympa mais pas assez réguliers. C'était pour ses raisons que je me trouvais dans le parc, faisant un peu d'exercices quand j'en avais le courage.

Reprenant enfin une respiration régulière, je m'allonge à même le sol, commençant une séance de gainage. Je n'avais que peu d'espoir d'améliorer mes performances, déjà moyennes. Mon but avec ses entraînements occasionnels était seulement de garder la forme.

Après m'être affalée au sol, je me relève péniblement avant de me diriger vers l'arbre. Cherchant des yeux une branche convenable, je repose mes muscles le plus possible. Je me dirige enfin vers un support pour tenter une traction ou deux. La branche est trop basse à mon goût mais ça devra suffire.

Je m'accroche péniblement et commence à forcer sur mes bras. Alors que j'ai l'habitude d'en réussir une ou deux, mes bras refusent de me porter très haut. Déçue mais pas très étonnée, je décide de m’asseoir au pied de l'arbre pour faire une pause avant de reprendre.

Je marchais en direction du parc, une main le long de mon corps et une autre tenait mon livre, je marchais normalement et j'étais plutôt heureuse par ce temps ensoleillé.

Il faisait beau depuis pratiquement une semaine alors j'en profitait pour essayer de prendre quelques couleurs. Il faut dire que je suis plutôt blanche...

Le meilleur endroit selon moi pour se poser au calme et au soleil, c'est le parc.

Généralement il y a pas mal de monde et j'aime pas ça, mais là j'avais vraiment envie d'y aller pour me détendre sachant que je stressais pas mal depuis mon arrivée à Poudlard.

Je lisais depuis quelques jours le célèbre livre sur l'histoire de Poudlard de Garius Tomkink. Le livre n'est pas très passionnant mais il est intéressant !

Je m'étais donc trouvé un coin sur l'herbe, pas trop près de la foule et des autres. Je m'étais assisse mais je bougeais sans cesse pour trouver une place confortable pour lire mon livre et pour essayer de bronzer un peu. Je devais sûrement apparaître comme une idiote à bouger de tout les sens.

Après avoir trouvé une place confortable je continuais de lire mon livre.

De temps à autre je regardais les autres élèves, voir ce qu'ils font...

Leur vie semble tellement plus intéressante que la mienne.

Tout le monde a des ami(e)s sauf moi...

Il me faudra sans doute un peu de temps avant de me faire de nouveaux amis.

Souflant encore pour récupérer, j’attrape la bouteille d’eau que j’ai placé ici quelques temps avant.

L’eau disparait au rythme de mes gorgées. Le liquide se vide, comme un corps le ferai de son sang.

Les images de cette funeste nuit tournent encore et encore dans ma tête. Le tigre, majestueux dans sa douleur. La femme, rouge, si rouge. Rouge carmin, rouge sang.

Après le bal d’Halloween, les adultes montraient encore une fois qu’ils ne pouvaient pas nous protéger. Et ils avaient laissés tout ces élèves seuls.

Alex avait raison. Les adultes se pensent tellement mieux que nous. Enfants. Jeunes. Bébés. Incapables. Voilà ce que nous sommes.

Mais je dois les protéger. Quand personne d’autres ne peut le faire, c’est à moi que la tâche incombe. Une enfant. Ah. Un enfant n’a pas vu la mort, n’a pas vu l’horreur du monde.

Un enfant n’est pas tué pour ce qu’il est. Un enfant n’est pas entrainé à se cacher. Un enfant n’est pas comme nous. Nous ne sommes plus des enfants, c’est fini. L’enfance est finie pour la plupart d’entre nous.

Et ça a cause d’eux. Eux qui veulent tant nous protéger. Les adultes, qui nous mettent en danger.

Danger constant. Danger possible. Danger probable. Être à Poudlard est dangereux. Être un sorcier est dangereux. Être soi-même est condamné de mort.

Sombre pensées qui me noient. Et dont je m’extirpe avec peine, focalisant mon regard sur l’herbe non loin.

Ma bouteille est vide. Ma gorge est sèche. J’ai soif. Soif de pouvoir. Soif de sécurité. Je m’appuie sur l’arbre pour me relever, lâchant la bouteille par terre.

Non loin, une jeune fille bouge. L’idée me vient et je me dirige vers elle. Au pire elle dit non. Au mieux elle dit oui. Peu importe.

- Salut. Désolé de te déranger, mais je me demandais si tu avais de l’eau ? J’ai vidé ma bouteille et je suis encore assoiffée.

Je met en place un sourire chaleureux. Il ne monte pas jusqu’au yeux. Cela se voit, peut-être. Tant pis.