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23 oct. 2020, 10:53
Au creux d'un saule pleureur  PV ++ 
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Fin septembre 2045,
Petit salon de Serdaigle, 17 heures


La jeune fille était dans un état fragile, à fleur de peau. Depuis ce matin, chaque réflexion d'un Autre manquait de la faire pleurer. Elle avait failli faire une crise d'angoisse tout à l'heure, en sortilège, quand la professeur avait demandé aux élèves de s'entraîner. Elle avait réussi à tenir, au prix de gros efforts. Dans ces cas là, elle se donnait l'ordre d'inspirer puis d'expirer. Et elle pensait à Grande Ombre, la pensée de ses yeux lumineux arrivait à faire diminuer la boule qui pesait lourd dans son ventre. Aujourd'hui, ça avait été plus dur que d'habitude et elle avait cru qu'elle allait craquer. Que tout allait recommencer comme cet été. Que ses cris allaient de nouveau s'échapper de sa bouche plus souvent que ses rires. Que de nouveau, un coquelicot de sang apparaît sur ses draps blancs. Qu'elle allait pleurer, beaucoup.

Lydia se trouvait allongée sur son lit, du dortoir de Serdaigle, et repassait le film de sa journée, en boucle. La pellicule était nette, elle n'avait pas souvenir de s'être déjà aussi bien rappelée des événements qu'elle avait traversés en vingt-quatre heures. Les yeux ouverts sur le plafond et sa belle teinte bleue, elle voyait des souvenirs remonter. D'abord tout à l'heure, le cours de sortilèges. Et avant le repas, où elle s'était efforcée de ne pas briser des assiettes en porcelaine sur la tête de deux élèves qui avaient rigolé grassement en la voyant renverser de l'eau sur la table. *Ils ont eu de la chance que je me contrôle.* Elle se rendait compte, au fil des ans, que son sang froid était une des qualités les plus pratiques qu'elle avait. Elle n'aimait pas les Autres, ceux qui riaient pour rien, ceux qui ne comprenaient rien à la beauté des étoiles, ceux qui auraient mieux fait d'être transparents mais pourtant qui étaient là, tout le temps, à Poudlard. Sans arrêt, elle devait mesurer ses réactions, rester stable comme une funambule qui se serait lancé le défi de marcher sur une corde suspendue dans le vide. *Je suis une funambule de la vie.* Un petit sourire se glissa sur ses lèvres ; elle aimait bien cette comparaison. *Je suis une funambule de la vie, je viens du côté de la corde où tout est gris et j'essaye d'aller vers le ciel étoilé.* Une métaphore très réaliste...

Lydia se redressa et s'assit sur le bord de son lit. Une fille était entrée dans le dortoir portant allégeance à la mère d'Andromède et elle ne se sentait plus tranquille. Elle avait envie de rêver encore un peu à sa vie, pourtant. Elle ressentait une inexplicable envie de se plonger dans ses souvenirs et de fouiller dans sa mémoire. La jeune Holmes savait que ce n'était pas forcément une bonne idée d'écrire le récit de son existence mais pour une fois, elle s'en fichait. Elle avait envie de se rendre dans le parc, de monter dans un arbre et de cacher ses souvenirs dans l'écorce.

Alors, elle se leva et sortit, à la rencontre de ses pensées.

Fin septembre 2045,
Parc, 17h 15


Le parc était beau en ce mois d'octobre, vêtu des couleurs d'Automne. Il avait enfilé un costume où une formidable explosion d'ocre, d'orangé, de vert et de rouge avait lieu. Elle préférait l'Hiver avec ses effluves glaçantes qui étaient cordonnées à sa peau blanche comme la neige mais il fallait reconnaître que l'Automne pouvait aussi avoir du charme.
Elle avança, la tête haute, à la recherche de l'arbre idéal. *C'est celui là !* Lydia en avait trouvé un, parfait. Il n'était pas loin du Lac et pas trop grand, avec des branches pratiques à escalader. Elle jeta un coup d'œil, à droite puis à gauche *pas envie de me faire prendre* et lorsqu'elle fut certaine qu'il n'y avait personne, elle grimpa dans l'arbre.

La brunette caressa un peu l'écorce et se rassit, à califourchon sur deux branches. Rêveuse, elle regarda au loin, cherchant dans les nuages les premières lignes de ses mémoires.

- Je m'appelle Lydia, souffla-t-elle.

Lydia.
Elle se répéta ce mot. Son prénom, apparemment.
Lydia.
Pourquoi ses parents l'avaient choisi, lui et pas un autre ? Elle aurait pu s'appeler Céleste *j'aurais été proche du Ciel*, elle aurait pu s'appeler de n'importe quelle autre manière.
Et pourtant c'était Lydia. Lydia c'était elle. Lydia c'était tout ce qui la composait. Cinq lettres, deux consonnes, trois voyelles. Elle était ce mot, ce mot était elle-même.

@Anna Brown Hâte d'écrire avec toi.

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29 oct. 2020, 23:31
Au creux d'un saule pleureur  PV ++ 
FIN SEPTEMBRE 2045
DANS LE PARC, PRÈS DU LAC


Un frisson parcourut le corps de la jeune fille. Elle ouvrit les yeux en douceur, réveillée par l'eau glaciale qui venait lui chatouiller les pieds.
Elle ne se souvenait pas comment elle s'était retrouvée ici, allongée dans l'herbe verdoyante du parc, sans chaussures. La Rouge releva son torse à l'aide de ses bras pour regarder autour d'elle. L'eau du lac avait atteint la naissance de ses pieds nus, sûrement dans son sommeil, ce qui lui procurait une sensation de fraîcheur agréable.

Tout en se relevant, elle attrapa ses chaussures, sans les mettre pour autant, et s'éloigna de cette eau sombre pleine de mauvais souvenirs.
*Se noyer pour aller mieux.*
La jeune fille essaya tant bien que mal de se souvenir de la raison pour laquelle elle était revenue devant le lac. Elle savait pourtant pertinemment qu'elle évitait cette endroit depuis la fin de sa première année. Elle avait pu observer la mort en face, et même si le manque d'air ne lui avait pas fait défaut, elle avait failli se faire emporter dans les profondeurs obscures de cette eau trouble. Si l'Autre n'avait pas été là, elle n'aurait jamais revu la lumière qui lui faisait garder espoir.
Alors pourquoi ?
Le parc était son refuge, le lac était sa hantise.
Peut-être qu'elle y était retournée pour affronter ses peurs, faire face à ses actes pour se rendre compte de leur gravité. Ou bien, pour se rappeler seulement des bons souvenirs de cet endroit, et non de ce cauchemar qui ne voulait sortir de sa tête. Cette noirceur, cette Ombre au fond du lac qui l'avait attirée sans qu'elle s'en rende compte, et qui avait failli l'engloutir entièrement. Elle avait beau avoir refait surface, vu de nouveau la lumière, ce qui c'était passé ne cessait de la hanter.
Arrête d'y penser.

Alors elle essaya d'oublier, de ne plus chercher la raison pour laquelle ses pas l'avait menée aux alentours du lac. Elle se concentra sur la beauté du paysage, sur le soleil qui illuminait chaque parcelle verdoyante de ce jardin. Tout en se dirigeant vers l'intérieur du parc, la Rouge observa les feuilles des arbres qui commençaient à jaunir. L'automne arrivait doucement, en essayant de trouver peu à peu sa place dans la verdure de l'été. Mais les couleurs de cet automne étaient si belles, qu'Anna acceptait volontiers ce changement de saison.
Du vert pour du jaune, puis du orange. Quelles belles nuances.
*Trop beau pour toi.*

A peine s'était-elle légèrement éloignée du lac, qu'un arbre attira son attention. Il avait de nombreuses branches, assez épaisses pour être escaladées ou bien pour pouvoir s'y asseoir. Les feuilles au bout de ces branches avaient une belle couleur automnale, un mélange orangé et ocre assez léger car la saison était encore à son commencement. Et puis, la densité des feuilles permettaient de s'y cacher sans que personne ne puisse la voir, ce qui promettait une solitude silencieuse sans Autres pour venir la déranger.
La Rouge avait cette envie de solitude, même si sa journée en avait été principalement composée. Cet arbre était si beau, les couleurs si attirantes, que la tentation était trop irrésistible.
Elle posa ses chaussures au pied du tronc, et commença son ascension. La sensation de l'écorce fine sous ses pieds nus était si agréable, qu'elle ne regrettait pas d'avoir délaisser ses chaussures.
Quand la jeune fille se décida enfin à regarder en haut, elle aperçut une Autre rêveuse, assise sur une des branches. Elle l'entendit murmurer, mais le son produit par sa voix était trop inaudible pour qu'elle puisse le percevoir.
Adieu la solitude.
*Tu devrais partir.*
Ne voulant pas abandonner son arbre malgré tout, elle ignora les conseils de La Voix et continua de grimper, jusqu'à atteindre une large branche, légèrement au-dessus de l'Autre.
Elle ne comptait pas engager une discussion, de toutes manières elle n'avait pas envie de parler. Elle restait seulement car l'arbre était accueillant et que la vue de la branche où elle se trouvait était magnifique.
Cette Autre était sûrement là pour la même raison qu'elle, sinon elle ne serait pas toute seule.
J'espère.
Alors, pour se perdre de nouveau dans ses pensées loin de ce monde, la Rouge plongea son regard dans le paysage doré qui lui était offert par l'endroit magique où elle se trouvait.

Je suis heureuse de partager cette Danse avec toi, Plume.
Hâte de voir où nos Pas vont nous mener...

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08 nov. 2020, 16:23
Au creux d'un saule pleureur  PV ++ 
Ses yeux bleus plongés dans le vide, elle essayait de reconstituer toute son enfance. Elle avait prononcé son prénom à l'arbre ; c'était un déjà un bon début. Holmes, c'était aussi incongru que Lydia. Le nom d'un célèbre détective imaginé par un écrivain anglais, Conan Doyle. Elle avait lu Le chien des Baskerville, petite. Enfin elle avait lu, la fillette ne lisait pas vraiment. C'était Colombe avec sa belle voix un peu grave mais surtout très harmonieuse, qui lui avait raconté plein d'histoires. Elle aimait bien ces soirées où à l'époque elle n'était qu'une petite enfant qui se pelotonnait dans sa couette en écoutant sa mère réciter l'histoire du détective Sherlock Holmes.

*Et papa... Papa il m'a dit qu'en j'étais encore une enfant.* Mais si elle était une enfant, elle n'aurait pas tous ces problèmes, toutes ces émotions pénibles et ces tâches de sang une fois par mois. Si elle était une enfant, ce soir elle partirait au Royaumes de Peter Pan, bercée par la voix de sa maman. *Mais j'ai perdu toutes ses choses, elles n'reviendront jamais. J'ai plus la vie d'une enfant.*

Ses pensées vagabondant au loin, derrière l'horizon, elle sursauta en entendant du bruit. Quelqu'un, un Autre garçon ou fille, venait de monter dans l'arbre *dans mon arbre*. Cela revenait à pénétrer de manière très peu élégante dans les songes de Lydia. Elle soupira. Même en haut d'un arbre, on ne pouvait pas être seule. Qu'avait entendu l'Autre de son dialogue entre ses pensées et elle-même ? Il avait dû la prendre pour quelqu'un de totalement dérangée, au mieux. Oh et puis... Elle avait envie de laisser ses réflexions s'évacuer par ses lèvres. Tanpis si on l'entendait, après tout elle était là la première. L'Autre finirait bien par partir et elle pourrait enfin se retrouver seule dans l'arbre. Aujourd'hui, Lydia voulait parler d'elle. Afin que la nature, que l'arbre aux feuilles d'automne, que le lac aux beaux reflets la connaissent et la conseillent.

Elle replongea dans ses souvenirs. On lui avait parlé d'un objet magique, une pensine. C'était un vide-tête et en mettant la tête dedans, on pouvait revivre un souvenir ou un événement de sa vie. C'était un moyen utile de se vider de toutes pensées. *Je pourrais revivre certains beaux moments...* Elle savait déjà quels moment elle voulait revivre.

Sa main sur un arbre, la naissance du surnom Petite Ombre. La salle de répétition, leurs larmes, leurs doigts entremêlés. Et puis ses lèvres *sur les miennes*.

Elle s'extirpa à contrecœur de ce souvenir qui, même après plusieurs mois, restait la plus belle chose qui soit arrivée dans sa vie. Lydia avait un discours à faire et le temps risquait de passer trop vite. Elle prit une inspiration et commença son récit.

- Donc j'm'appelle Lydia. Un prénom en l'honneur de ceux qui habitaient en Lydie, je ne sais pas.

Elle avait fait quelques recherches avec une Serpentard durant l'année dernière et avait été légèrement déçue de ses trouvailles. Elle aurait préféré avoir un prénom plus poétique, plus intéressant. Elles sonnaient bien ces cinq lettres qui la définissaient mais s'appeler Andromède ou Vénus aurait été mille fois mieux. Enfin bon, il fallait faire avec.

- Ma mère s'appelle Colombe, Colombe Wheele.

La jeune femme avait souffert de son nom de famille, tout le monde l'appelait 'la roue' durant ses années d'études. Que les Autres étaient bêtes...
Sa voix se serra. Elle allait devoir parler de son père.

- Et mon père se nomme Tobias Holmes. C'est compliqué avec lui...

Lydia n'avait pas emmené Diphda avec elle cette après-midi. Elle adorait sa petite grenouille mais elle savait très bien dans quel but son père la lui avait offerte et déposé dans un petit panier devant sa chambre.

Elle soupira, ça allait être compliqué de tout raconter. Elle ne savait même pas si elle en était capable, tout mettre à plat et expliquer le plus calmement possible ses problèmes était difficile. La jeune fille jeta un regard en coin à sa voisine-d'arbre. Elle parvint uniquement à voir un bout de robe de sorcière.

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17 nov. 2020, 22:55
Au creux d'un saule pleureur  PV ++ 
L'Autre ne lui adressa pas la parole. C'était à peine si elle avait remarqué la venue de la Rouge dans l'arbre. Tant mieux après tout, elle souhaitait rester dans le calme, avec pour seule compagnie la beauté du paysage qui s'étendait sous ses yeux.
Mais se perdre dans ce paysage coloré la faisait réfléchir. Trop réfléchir.
La jeune fille avait du mal à se comprendre elle-même. Elle n'était pas sous le contrôle de La Voix à ce moment-là, et elle ne cessait de répéter qu'elle voulait rester seule, pour éviter le bruit. Alors pourquoi avait-elle choisi cet arbre précisément, en sachant pertinemment qu'il était déjà occupé ? Elle avait beau essayé de se convaincre que c'était parce qu'il avait l'air plus beau ou plus confortable que les autres, ce n'était pas la vérité. Au fond d'elle-même, elle savait qu'à force de rester seule dans sa souffrance, avec pour seule compagnie ses pensées, elle avait développé une peur de cette solitude.
Lorsqu'on est seul, on peut se permettre de pleurer, contrairement à lorsque l'on est en compagnie des Autres.
Alors elle restait dans cette arbre, en compagnie de l'Autre qu'elle dérangeait peut-être, pour éviter de pleurer encore une fois.
*C'est faible.*

Lydia recommença à parler. Anna connaissait son prénom seulement parce que la Bleue se l'était prononcée deux fois à elle-même. Elle avait entendu ces bribes de paroles lors de sa montée dans l'arbre, quelques syllabes, mais n'étant sûre de rien, elle n'avait pas cherché plus loin, et c'était même demandé si ça ne venait pas encore de sa tête. Mais apparemment non, car cette Lydia recommença à parler, pour dire son prénom à nouveau.
Elle ne semblait pas vouloir parler à quelqu'un en particulier, après tout, elle parlait déjà avant même l'arrivée de la Rouge.
Tant mieux.
Anna n'aimait pas parler, de peur de toujours trop en dévoiler, ou bien de divulguer ses faiblesses par mégarde. Mais elle aimait écouter. Elle avait développer cette écoute à force de rester dans le bruit permanant sans pouvoir s'en échapper. C'était une occupation comme une autre, qui l'aidait à faire passer le temps ou bien à se détendre. Et étrangement, ce n'était pas du tout le cas avant l'apparition de La Voix, c'était toujours elle qui parlait sans jamais écouter les autres.
Comme quoi.
*Arrête de parler d'avant. C'est plus toi.*

Pour éviter de partir à nouveau dans ses pensées, elle se reconcentra sur la voix de la jeune fille.
On va l'appeler la fille de l'arbre, c'est beau non ?
Elle donna le prénom de sa mère. Colombe, quel joli prénom. Une colombe, un symbole de liberté si beau, mais tellement difficile à atteindre.
J'aurais aimé m'appeler comme ça.
*Mais tu t'appelles Anna.*
Elle n'aimait pas son prénom, elle le trouvait trop simple, trop ressemblant à ceux des Autres. Et puis, elle trouvait qu'il ne lui correspondait plus. Malheureusement, elle n'avait pas pu choisir, on lui avait donné ce prénom, et elle devait le garder pour toujours.

Lorsque Lydia parla de son père, elle sembla se fermer légèrement. Enfin, elle ne se fermait sûrement pas à cause de ce que pourrait entendre la Rouge, car ses paroles n'étaient dédiées qu'à elle-même. Du moins, c'était l'impression donnée.
Apparemment, la situation était compliqué avec son père. Pour Anna, c'était tout l'inverse. Elle n'avait jamais été proche de sa mère, sans vraiment savoir pourquoi. Alors que son père, ils se comprenaient tous les deux.
Lui, il me comprend.

Anna n'était pas dérangée par la voix de la jeune fille ; elle était plutôt douce, apaisante. Elle ne comptait pas parler pour le moment, elle était bien, à seulement écouter les paroles de l'Autre. Après tout, elle-même semblait juste avoir envie de se parler, alors elles ne se dérangeaient pas mutuellement.
Tout allait pour le mieux finalement. Le paysage était magnifique, La Voix n'avait pas le contrôle, elle ne se sentait pas seule, et un sentiment d'apaisement dominer son esprit.
J'voudrais que ça soit tous les jours comme ça.
Un jour sans colère, sans pleurs.
Un jour sans solitude.

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05 déc. 2020, 13:14
Au creux d'un saule pleureur  PV ++ 
Elle se pencha encore un peu plus pour tenter d'apercevoir un signe de l'Autre. Un bout de peau, la couleur de ses cheveux, les nuances de ses yeux. Cela l'intriguait que quelqu'un l'écoute comme ça, sans parler, juste en ouvrant ses oreilles. C'était intriguant mais cela emplissait Lydia d'un sentiment profond et indéfinissable. Elle pouvait se livrer sans retenue, raconter les raisons de ses pleurs, parler de ses rires, de son enfance, d'Elle, de son coeur... Oh Merlin, elle pouvait parler de tant de choses ! La sensation d'un trop plein de mots à dire qu'elle avait eue dans le dortoir revint plus forte encore.

Elle voulait parler, parler encore et encore. Elle voulait que l'Autre qui l'écoutait silencieusement ait assez d'éléments pour en écrire un roman. Un long roman qu'on lirait au coin du feu, qui ferait peur, rire et pleurer. Avec des pages reflétant toutes les émotions complexes que peut traverser un être humain, que traverse Lydia au quotidien.

Elle préféra tout de même demander l'accord de la personne qui partageait l'arbre. Peut-être n'avait-elle pas du tout envie de l'entendre parler ? Elle n'avait qu'à partir, la jeune Holmes savait très bien qu'elle ne flancherait pas et resterait là le temps qu'il faudrait.

- Tu veux bien que je te raconte mon histoire ? Que je te parle de moi ?

*Si tu veux pas, tu n'as qu'à partir.*

Elle ne prêta pas grande attention à la réponse. C'est à peine si elle l'avait entendue. La valse des feuilles d'automne emportaient les paroles et les rendaient silencieuses à ses oreilles.
Elle avait toujours trouvé de toute manière que les mots se traduisaient aussi par le regard. Et il était assez troublant d'entendre quelqu'un parler sans pouvoir décrypter ses émotions à travers ses iris. C'était sûrement pour cette raison aussi que la brunette fixait toujours son interlocuteur ou son interlocutrice dans les yeux. La seule fois ou elle n'avait pas réussi à soutenir un regard, ou elle avait détourné les yeux vers le sol, c'était cet été. Avec son père.

Une boule douloureuse, celle qui se réveillait à chaque fois qu'elle pensait à Tobias, avait repris à nouveau place dans son ventre. Elle ne se sentait pas encore capable de parler de cet été. Elle espérait l'être plus tard, une fois que les arbres la connaîtraient un peu plus.

Lydia prit une inspiration. Il fallait y aller, l'Autre attendait le récit.

- Je suis née un 9 février, un soir ou il neigeait beaucoup. Ma grand-mère dit toujours que je suis comme une petite Blanche-Neige et que la couleur de ma peau vient des flocons de ce soir-là.

Ses lèvres formèrent un arc de cercle. Son sourire dégageait quelque chose d'un peu niais mais elle ne pouvait s'empêcher de le laisser se dessiner sur son visage. Marguerite avait le don de trouver des comparaisons étranges. Elle devait avouer cependant qu'elle avait toujours trouvé ce parallèle à Blanche-Neige, adorable, mignon même.

- Je suis née pendant la nuit, peut-être que ça aussi c'était un signe pour la suite !

La divination était une discipline qu'elle ne connaissait pas mais de ce qu'elle en avait compris, c'était une science assez inexacte, bien loin de la rigueur des potions. Elle avait du mal à croire que les circonstances du jour de sa naissance aient pu influencer sur son caractère et son avenir. Pourtant, c'était vrai que certaines choses concordaient...
Lydia décida de poser la question à voix haute. Elle ne savait pas exactement si elle interrogeait l'Autre l'écoutant à travers les feuilles ou les arbres. Peut-être également que cette question était posée à elle-même, qu'elle cherchait la réponse parmi ses pensées.

- Tu penses que des évènements passés le jour de notre naissance peuvent influencer sur nous ? Ça m'paraît étrange, presque effrayant.

*Effrayant que personne ne puisse échapper aux lois des astres, à ce qui est écrit sur lui.*
Elle voulait rester maîtresse de son destin. Décider de ce qu'elle ferait, comment elle serait.

Elle voulait rester libre. Toujours.

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14 déc. 2020, 22:24
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Quand Lydia se pencha pour essayer de l'apercevoir, la Rouge essaya au mieux de se cacher derrière quelques branches. Elle ne voulait pas être vue, juste rester assise ici tel un fantôme.
De plus, elle ne s'aimait plus. Son visage était marqué par la fatigue et ses cheveux étaient sans arrêt en bataille. Après tout, c'était son choix de ne plus s'occuper d'elle, mais l'envie n'était plus vraiment présente alors elle préférait garder cette apparence en continuant à se faire discrète, même si cela engendrait une non-confiance en elle.

La Fille lui demanda son avis, elle voulait savoir si elle était d'accord d'écouter son histoire.
Ai-je vraiment le choix si je veux rester dans l'arbre ?
*Non.*
De toutes manières, l'Autre avait déjà commencer son récit sans son accord, en commençant par lui parler de ses parents lors de son arrivée. Cela devait sûrement être plus par politesse ou respect qu'autre chose. Ou c'était plutôt un avertissement, comme quoi elle s'apprêtait à parler et que si cela déplaisait à Anna, elle n'avait qu'à partir.
D'une voix douce, seulement par politesse, la jeune fille répondit :

- Ça ne me dérange pas, ce n'est pas désagréable...

Ecouter parler sans rien dire. C'était en train de devenir une habitude pour elle, Anna avait l'impression que c'était ce qu'elle faisait au quotidien.
Dans tous les cas, ma vie n'est pas assez intéressante pour être racontée.
Alors pour continuer dans ses bonnes habitudes, elle tut ses pensées désespérantes et se mit à écouter avec attention le récit de la jeune Bleue.

La manière de parler de l'Autre était très agréable, très douce. Ses paroles ressemblaient à un poème, ce qui était tellement plaisant à écouter.
Elle raconta sa naissance, un soir d'hiver où il neigeait apparemment. Anna n'était même pas sûre de connaître tous ces détails sur sa naissance, elle connaissait la date et c'était déjà amplement suffisant.
Lorsque Lydia expliqua que la couleur très pâle de sa peau venait des flocons de cette nuit-là, la curiosité de la jeune fille la fît se pencher en avant pour essayer d'apercevoir avec plus de précision le visage de sa camarade. Il était vrai que sa peau était assez pâle, mais les tâches de rousseurs qui la parsemaient étaient magnifiques, bien semblables à de la neige tombée sur le sol verdoyant en hiver.
En se repositionnant, la Rouge fit tomber quelques feuilles orangées tout autour de l'arbre, ainsi que sur l'Autre. Cette petite pluie de feuilles étaient si belles, qu'elle aurait pu se croire dans un rêve.
Elle se sentait bien.

D'après ses dires, Lydia était née la nuit.
Mon moment préféré de la journée.
Moment préféré seulement car il y'avait ces belles étoiles et la Lune à observer. Sinon, les insomnies gouvernant son sommeil ne faisait vraiment pas de ce moment quelque chose d'agréable.
Heureusement qu'il y'a la Lune.

Lydia l'interrogea, la coupant de ses pensées. La jeune fille fut surprise de cette interaction soudaine, pensant qu'elle n'allait être là seulement pour écouter.
C'était une question intéressante, qu'Anna se posa intérieurement avant de lui donner une réponse. Est-ce qu'elle croyait à cette influence ? Non.
Mais pouvait-il y avoir un autre type d'influence lors de la naissance ? Oui.
Elle ne croyait pas à cet influence d'évènements, mais elle croyait aux astres, aux planètes, aux étoiles, ou aux autres éléments de la voie lactée. Elle savait qu'ils avaient une influence sur eux tous, sur leurs comportements, leurs caractères, et il ne s'agissait pas seulement d'une influence seulement lors de la naissance.
Après une petite minute de réflexion, la Rouge répondit calmement, toujours en pleine réflexion sur ce sujet qui la passionnait tant.

- Si les éléments viennent du ciel, j'y crois. Je ne pense pas qu'il puisse y avoir une influence terrestre, mais la Lune nous influence en permanence sans que nous nous en rendions compte, alors pourquoi pas à la naissance ? C'est intriguant, mais c'est ce qui fait tout son charme.

Etonnée d'avoir autant parlé, Anna se tut immédiatement après avoir fini sa phrase.
Elle était juste là pour écouter, ce n'était pas à elle de parler. Jamais.
Mais le sujet lui était si intéressant, qu'elle aurait aimé déblatérer sur son point de vue pendant des heures.
Elle avait pris soin de ne pas dire ce qu'elle en pensait émotionnellement. Bien sûr qu'elle trouvait cela effrayant, cette influence signifiait un non-contrôle de soi-même.
C'est la Lune qui dirige tout le monde, tout le temps.
Et c'était terrifiant.

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10 janv. 2021, 15:57
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Ce n'était pas désagréable pour l'Autre - c'était une fille d'après sa voix, une jeune fille - de l'écouter. Lydia se demandait ce qu'elle aurait fait à sa place. Serait-elle restée, se serait-elle en allé ? Elle ne savait pas tellement. Après tout, elle était bien la confidente d'une fille, de celle qu'elle aimait. Elle appréciait apprendre son histoire, c'était une manière pour la connaître encore un peu plus. Mais quel intérêt y avait-il à apprendre à connaître une inconnue ? Finalement, elle ne pensait pas qu'elle aurait fait la même chose que celle qui l'écoutait actuellement. Il y avait tant à faire dans une vie ! Elle allait parler pendant longtemps en plus, la fille aurait certainement le temps de s'avancer dans ses devoirs ou de faire mille activités plus intéressantes les unes que les autres.

Pourtant, elle restait. Sans vouloir se l'avouer, la brunette lui en était reconnaissante. C'était bien d'avoir un public, un auditoire qui écouterait sans broncher le récit de sa vie.

- D'accord. Tant mieux.

*Tant mieux pour toi ou pour moi ?* Cette question resta sans réponse. Elle n'eut pas le temps d'y réfléchir plus longtemps car son public - enfin la seule personne qui constituait son public - exprima son avis sur l'influence de la lune.

- Le charme de la lune ?

La beauté de cet astre nocturne venait plutôt de son singulier éclat blanc dans le ciel noir ou bleu marine. Elle venait aussi de toutes les personnifications qu'on pouvait lui prêter, de toutes les légendes qui s'étaient inspirées de ce rond brillant. Le charme de la lune ne venait pas de l'étrange manie qu'elle avait à contrôler les humains, toujours tout le temps. Contrôle qui restait à prouver d'ailleurs. Sa prétendue influence n'existait peut-être pas.

- La lune nous influencerait donc au quotidien ? Je ne suis pas sûre, je préfère penser qu'on choisit ce qu'on est. Qu'on choisit notre destin.

Se rendant compte qu'elle méditait à voix haute, elle reporta son attention sur l'horizon au loin. C'était bizarre cette ligne qui arrêtait d'un coup le paysage. Elle enfermait le monde dans un carcan et interdisait aux yeux de voir plus loin. Il y avait la limite formée par l'horizon, il n'était pas autorisé d'apercevoir ce qu'il se tramait plus loin. Voler devait permettre de ne plus avoir d'horizon. *J'aimerais bien voler.*

- Ou j'en étais ? Ah oui, ma naissance.

Elle rassembla ses souvenirs pendant quelques secondes puis une fois qu'ils furent modelés, elle les raconta à l'Autre.

- J'ai passé une enfance heureuse, sans souci. J'étais une mignonne petite fille, je ne posais pas de problèmes et la plupart des personnes que je rencontrais m'aimaient beaucoup. J'étais tout le temps dans la lune - enfin si on peut le dire - et perdue dans mes rêves. J'avais un monde intérieur très intéressant !

Elle se rappelait ses tas d'amis imaginaires, d'histoires qu'elle inventait ou intervenaient tour à tour des guerrières, princesses, chevaliers, reines puissantes et rois courageux. Histoires moldues et magiques se mêlaient dans son imaginaire et elle avait toujours eu du mal à les dissocier.

- J'pense que j'aurais pu écrire un livre avec toutes mes histoires. Mais ça n'aurait pas été très intéressant.

Qui sait ? Colombe écrivait bien des histoires pour enfants qui rassemblaient ces thématiques.

- Je suis rentrée à l'école primaire à l'âge de 6 ans, comme la plupart des enfants.

Elle n'osa pas demander à celle qui l'écoutait si elle aussi était allée à l'école ou si Poudlard était le premier établissement qu'elle fréquentait.

- Les premiers jours, ça m'a fait bizarre. Je n'étais pas à l'aise, il y avait trop de bruits, les adultes étaient pas toujours gentils et les enfants assez idiots. Cruels entre eux parfois.

Elle marqua une pause. Des souvenirs enfouis de petits enfants chefs de bande et agressifs avec elle remontèrent dans son esprit. C'était souvent comme ça jusqu'à ce que...

- Deux semaines après la rentrée, j'ai rencontré des amis. Une fille en particulier qui s'appelait Ethel. Mais elle est moldue et quand je l'ai entrevue pendant les vacances d'été, elle avait changé. Je n'aime pas la personne qu'elle est devenue maintenant.

Lydia avait rencontré Will, Éléonore et Kyana à Poudlard, d'autres personnes qui remplaçaient Ethel. Elle ne pouvait s'empêcher pourtant d'être triste d'avoir rompu le lien qui était si fort auparavant.

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16 févr. 2021, 23:52
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Apparemment, l'Autre ne croyait pas autant qu'elle aux différents effets que la Lune pouvait avoir sur les humains, voire pas du tout. C'était peut-être pour se rassurer elle-même qu'elle préférait croire qu'elle contrôlait toutes les actions qu'elle réalisait, mais Anna était certaines que les astres avaient une influence puissante sur leur comportement sans qu'ils s'en rendent compte.
Chacun ses croyances, ou ses moyens de se rassurer.
Elle hocha les épaules, puis réalisant que Lydia ne pouvait pas l'apercevoir de sa place, elle reprit rapidement la parole.

- J'aime bien y croire, je trouve ça passionnant, mais chacun est libre de penser ce qu'il souhaite. Ou peut-être que notre destin est un mélange de nos choix, et de l'influence de la lune...

Se perdant dans ses pensées et sa réflexion, la jeune fille s'arrêta en laissant sa phrase en suspens. Et puis, ce n'était pas à elle de parler, pas ce jour-là. La parole était réservée par Lydia et son histoire.
La jeune fille baissa les yeux sur l'Autre, qui n'avait pas bougé d'un pouce, puis les reposa sur le magnifique paysage qui les entourait, en attendant la suite de l'histoire. Finalement, elle s'y intéressait, cela ressemblait aux histoires que pouvaient lui lire sa mère quand elle était petite, mais avec plus de détails sur le personnage principal.

Lydia reprit son récit en parlant de sa naissance et de son enfance. Un moment intéressant dans la vie de tout enfant, car ces moments définissent la personne que l'on devient. Elle avait l'air d'avoir eu une enfance plutôt heureuse, pleine de joie et de bonheur. Comme la sienne, mais cela ne se voyait plus vraiment au premier abord.
La Bleue devait être une enfant discrète, ou comme elle aimait le dire, une enfant de la lune. La jeune fille aimait bien appeler les enfants discrets, souvent dans les nuages, les enfants de la lune lorsqu'elle était petite. Elle ne savait pas vraiment pourquoi, mais c'était resté, car elle trouvait ce surnom plus poétique. Elle pensait même en être devenue une au fil du temps, mais avec une histoire un peu moins belle. Une enfant de la lune qui l'était devenu par défaut, à cause d'une voix dans sa tête qui l'obligeait à être loin de tout. A croire qu'écouter l'histoire de l'Autre la faisait elle-même réfléchir sur sa propre histoire. Ce n'était pas si mal, cela permettait une introspection de soi-même, et elle pouvait se rendre compte de ce qu'elle était vraiment, de ce qu'elle était devenue au fil de temps.
C'est pas forcément négatif si ?
*Tu le sais très bien.*

A force de trop réfléchir aux paroles de l'Autre, elle avait perdu le fil. Elle s'était perdue dans ses pensées, en réalisant l'effet de l'histoire de Lydia sur elle. Elles ne se ressemblaient pas vraiment, enfin peut-être seulement sur le point de l'enfance agréable.
Anna avait réussi à reprendre le court des paroles de la Bleue lorsqu'elle commençait à parler de sa rentrée en primaire. Encore une différence malheureusement. La Rouge avait toujours rêvé de pouvoir aller dans une de ces écoles Moldus où allait sa meilleure amie, mais ses parents lui répétaient qu'elle ne pouvait pas, qu'elle n'était pas comme eux.
Malheureusement.
Au moins, elles avaient toutes les deux connu la sensation d'avoir une meilleure amie différente de soi. Mais contrairement à celle de Lydia, Taylor était restée la même, du moins c'était l'impression que la jeune fille avait. Bien sûr qu'elle avait été triste en apprenant son départ, et qu'elle avait d'autres amis, mais elles ne s'étaient pas vraiment éloignées lors de la première année d'Anna. Elles s'envoyaient des lettres toutes les semaines, mais au fil du temps, au fil des évènements, et se parlaient de moins en moins, voire plus du tout.
Ça veut pas dire qu'on s'est éloignés, si ?

- Moi aussi j'avais une meilleure amie Moldue, mais je ne sais pas trop où nous en sommes. Je crois que ce serait plus elle qui n'aimerait pas la personne que je suis devenue que moi.

C'était sorti tout seul, mais peut importait la jeune fille. A force de trop penser, elle allait finir par exploser. Et même si ses interventions n'étaient pas très pertinentes, elle-aussi avait besoin de parler, de vider son sac, de raconter son histoire.

Navrée du retard Plume...

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05 avr. 2021, 17:53
Au creux d'un saule pleureur  PV ++ 
Chacun était libre de penser ce qu’il voulait. Qu’il soit sorcier, moldu, cracmol ou elfe de maison. Créature, petite fille, petit garçon ou autre. Et pourtant, Lydia ne savait pas si à l’heure actuelle on pouvait penser ce qu’on voulait – du moins en pratique. Elle avait exprimé ses opinions cet été, les pensées qui traversaient réellement son esprit, et le résultat était plus que mauvais. La situation était diablement instable en ce moment, les élèves de Poudlard vu ce qu’ils en subissaient, étaient sûrement les mieux placés pour le dire. Et dans les pays où la politique avait tendance à vaciller, où les puissants de ce monde se faisaient détrôner dès qu’ils avaient enfilé la couronne, il n’était plus si certain que l’on puisse penser ce que l’on voulait.

« Chacun est libre de penser ce qu’il souhaite. » c’était ce qu’avait dit l’Autre des arbres. La brunette aimait bien le surnom qu’elle lui avait adressé. Il faisait animal sauvage et mystérieux, créature fascinante qu’on rêvait d’apercevoir parmi les lianes et les feuilles épaisses des arbres de la jungle. Elle ne savait pas s’il correspondait totalement à la personne par contre. Il y avait ce côté grisant – et aussi légèrement inquiétant – de n’avoir aucune idée de qui était son interlocutrice, seule sa voix devait suffire à la représenter. Malgré le secret qui entourait son identité, elle se livra elle-aussi un peu. Elle avait du mal également avec son amie moldue. Mais cela semblait plus douloureux qu’Ethel et Lydia. La brunette avait en effet accepté facilement leur éloignement et elles avaient mis une croix sur leur amitié sans trop discuter. C’était mieux ainsi et, à vrai dire, la rupture de leur lien était une belle preuve d’amitié – la dernière qui serai échangée entre elles-deux.

L’inconnue semblait beaucoup plus perdue. Sa douleur était pratiquement palpable quand elle annonça que la moldue n’aimait pas ce qu’elle était devenue. L’amie était-elle jalouse ? Savait-elle pour Poudlard ? Pour les pouvoirs ? Ressentait-t-elle une différence dans la personne qu’était auparavant l’Autre de l’arbre et la personne qu’elle était à présent ?
Beaucoup de questions se bousculaient dans le cerveau de la jeune Holmes. Elle se retint de les poser, ce n’était pas discret. Elle n’avait pas à se mêler des affaires des autres, cela lui apporterait beaucoup plus de malheur que de joie.

« Oh… Courage en tout cas. Parle aux arbres si tu te sens mal. »

Lydia sourit, tendrement.

« On se vide de son histoire, il n’y a que la sève et les feuilles pour entendre ce que nous disons. Et parfois même, il y a une personne qui nous écoute. »

Elle s’étira. Elle n’avait pas du tout fini son récit, il fallait qu’elle s’y remette !

« Je finis mon histoire. Phrase qui contenait deux sens différents, chacun exact. J’ai passé mon école primaire en étant un peu différente des autres enfants. J’avais des amis, je riais, je jouais aux jeux de cour de récréation mais je n’étais pas pareille qu’eux. Mes centres d’intérêts n’étaient pas les mêmes et j’avais une vision du monde très différente. Enfin, c’est ce que mes parents m’ont dit. »

Elle n’avait pas particulièrement eu cette impression. Mais Lydia accordait de l’importance à l’avis de ses parents, elle savait que les regards que l’extérieur portait sur vous était souvent bien plus révélateur que vos propres pensées.

Elle attaquait maintenant une partie difficile de son récit. Le genre de pages qu’on aimerait sauter, qu’on ne lit pas parce que l’on sait que ce sera désagréable.

« A 10 ans, il s’est passé quelque chose dans ma petite vie. »

Un flash.
La journée d’hiver. La cuisine. L’annonce. Sa mère. Son père. Et les flocons qui tourbillonnaient dehors, témoins de la triste saynète qui se jouait à l’intérieur.

Un deuxième flash.
Le noir. La tristesse. Les questions intérieures. La petite fille perdue, mal, désespérée. Elle sentait une boule se loger dans le creux de sa gorge. C’était si difficile d’en parler, même après toutes ces années. Il est des blessures qui ne se referment pas.

Désolée pour ce retard affreux...

#5d9686
entre en 5ème année RP -
post-pause