Le pas léger et rapide, les foulées s’enchainaient en accélérant alors que les pensées de l’adolescente volaient autour d’elle. Les poings serrés, ses ongles s’enfonçant presque dans es bandes qui ne quittaient plus ses mains et ses poignets, couvrant les traces de ses nombreux entrainements. Il était tôt, très tôt, trop tôt pour a plupart du château. Mais c’était devenu un besoin, un besoin de faire taire cette voix qui répétait sans cesse sa faiblesse en elle. Elle accéléra encore, sa queue de cheval fouettant l’air de plus belle alors qu’elle réalisait son tracé habituel de couse autour du parc. Cette voix qui tournait en boucle dans sa tête, ses doutes, une partie d’elle qui lui disait qu’elle n’y arriverait pas, que ses efforts étaient vains, qu’elle n’était pas faite pour être forte et qu’elle était née faible et impuissante. Une partie d’elle, qui faisait qu’elle n’était pas faite pour le Quidditch qui pourtant était une grande partie de sa vie maintenant, que ce rôle de batteuse n’était pas le sien, qu’elle n’avait pas sa place dans cette équipe. Et que dans tous les cas, n’importe qui serait plus fort qu’elle.

Cette même partie d’elle qui lui disait qu’elle ne maitriserait jamais sa colère, qu’elle répétait sans cesse les mêmes erreurs en ne contrôlant rien du tout. Que tous les ennuis qu’elle c’était apportés a cause de son manque de contrôle était mérités, que de toute façon elle n’était qu’une bombe à retardement qui attendait d’exploser en faisant un maximum de dégâts. Cette voix qui lui disait qu’elle était destinée à faire du mal à ses proches, à abimer ceux qui se confiaient à elle et lui accordaient leur confiance. Cette pensée qui lui disait qu’il valait mieux être seul que d’apporter aux autres le malheur.

Elle sauta par-dessus une racine. Elle connaissait par cœur ce chemin, depuis la fin du match de Quidditch, elle courait de plus en plus souvent et quand ce genre de pensée l’assaillaient, elle n’avait pas d’autre choix que de les exorciser dans le sport. Ses pieds soulevant la terre humide derrière elle alors que le froid de l’air lui brulait les poumons. Mais elle ne s’arrêterait pas, pas maintenant, ou alors cette voix avait raison.

Cette voix qui mettait aussi l’accent sur cette faiblesse, encore une, comme si Aliénor n’était faite que de ça. Sa magie, si son lien avec sa baguette allait mieux, c’était quelque chose qu’on acquérait en première année, elle était en quatrième année. Une attardée des sentiments qui faisait d’elle une attardée de la magie. Nulle, incapable de lancer correctement le sort le plus simple, instable, dangereuse, telle était sa magie. Totalement influencée par son tempérament tempétueux, elle pouvait être aussi déchainée que l’océan et aussi incisif qu’un scalpel, chirurgical, mais dans tous les cas, ce n’était pas bon.

De la fumée s’échappait de sa bouche alors que son cœur battait à tout rompre dans ses tempes. La chaleur qui se rependait dans son corps contrastait tellement avec la température extérieure et le calme du parc à cette heure-ci. La jeune fille serra les dents alors que toutes ses pensées l’assaillaient de plus belle. Elle se livrait un combat en elle-même. Mais qui était-elle pour réussir là où elle échouait depuis plus de 3 ans ? Qui était-elle pour prétendre devenir toujours plus forte, pour ne serait-ce qu’imaginer qu’elle pouvait rivaliser avec les joueurs de Quidditch de l’école. Elle n’était qu’une fille parmi les autres.

Elle arriva bientôt à la fin de son parcours et pourtant ses pensées ne s’étaient pas évaporées loin de là. Elle fonça vers un arbre et en un cri qui pourrait fendre l’âme du plus saint des saints elle asséna un coup au tronc de cet arbre qui n’avait rien demandé. C'était à cause de ça, ses bandages, ses blessures, elle frappait sur un peu près tout. Mais ce torrent de sentiments en elle, elle devait le faire partir par n'importe que moyen.

Son poing heurta le tronc et glissa le long de l’écorce sur le côté ce qui rappa les deux dernières phalanges de la jeune fille. Une petite douleur aigue vont irradier ses mains, aussi éphémère que la fumée qui sortait de sa bouche, elle s’évanouit en un rien de temps. Elle replaça sa garde et écarta ses pieds pour être bien encrée dans le sol, comme elle l’avait appris avec Lumah et lors de son stage de karaté cet été. Elle souffla un grand coup avant de commencer sa bataille contre l’arbre.

Cet arbre, il représentait toutes ses faiblesses, chacune d’entre elles, et elle devait les battre, ses faiblesses, ses peurs, elle ne reculerait devant rien pour faire taire cette voix. Cette voix qui lui rappelait toutes les personnes fortes qu’elle avait rencontré et qui finalement ne l’étaient pas tant que ça. Certaines filles du Quidditch notamment comme Tally, ou Ambre, qui n’étaient même plus, sa mère qu’elle avait vu sombrer dans les ténèbres, les doutes de son père qui était si fort… Tout le monde semblait s’effondrer, même Poudlard perdait de sa superbe et de sa force aux yeux de la jeune fille. Elle était une fille instable dans un monde tout aussi instable alors comment pouvait-elle y arriver ? Elle qui avait une peur incontrôlée des espaces restreints, qui avait si peu de contrôle sur tout, qui n’arrivait pas à se concentrer sur la même donnée plus de 10 minutes, qui remettait tout en cause en ce moment, en devenant presque insolente avec ceux qui l’entouraient. Mais une chose allait bien, elle arrive à conserver sa bonne humeur et elle avait réglé ses problèmes avec les autres, maintenant elle réglait ses problèmes avec elle-même.

Elle envoya son poing dans l’arbre, elle ne frappait pas vraiment fort, juste histoire de toucher l’arbre même si, quand elle était vraiment énervée comme aujourd’hui ça lui arrivait de réellement frapper l’arbre. C’était pour ça qu’elle portait des bandes après tout. Un coup, puis le deuxième de sa main gauche avant d’envoyer son pied vers l’arbre, au niveau de son buste. Elle enchainait les mouvements de mieux en mieux, même si sa position était toujours un peu instable, elle devait travailler dessus, elle le savait. Mais alors que les coups s’enchainaient, la voix ne s’arrêtait pas dans son esprit. Toujours plus faible, arrogante de penser qu’elle pouvait devenir plus forte et tout surmonter. Elle n’était pas un surhomme, elle ne pourrait pas se battre sur tous les fronts.

Aliénor serra les dents envoyant un coup de poing un peu trop puissant dans le tronc de l’arbre. Le coup partit vite, fort et étrangement précis. Son poing s’écrasa en plein milieu de l’arbre et un craquement significatif accompagna son geste qu’elle regrettait déjà. Sa main resta fermée contre le tronc, la batteuse ne bougeait plus alors qu’une larme coulait sur sa joue. Larme de douleur et de déception. Elle venait de prouver en un geste que cette voix qui n’était qu’elle-même avait raison. Elle répétait sans cesse les mêmes erreurs, toujours cette colère qu’elle laissait monter en elle jusqu’à l’explosion, caractérisée ici par ce poing toujours encré dans l’arbre.

Elle laissa sa tête tomber en avant, quelques mèches échappées de sa queue de cheval tombèrent sur les côtés de son visage alors que la larme finissait son chemin dans le cou de la jeune fille. Elle souffla un grand coup les yeux clos, essayant de laisser couler cette douleur et qu’elle s’apaise un peu.

-Fait chier…

Elle commençait à être habituée de cette douleur, elle venait de se casser un doigt où deux vu la douleur, elle dirait l’index et le majeur. Doucement, elle retira son poing de l’écorce de l’arbre. Quand l’air passa entre sa main et le bois son corps tressaillit d’une douleur vive qui se rependait dans toute sa main. Elle desserra la main ce qui afficha immédiatement une grimace sur son visage. Les bandes habituellement noies étaient gorgées de sang.

-Putain…

Elle se retourna pour appuyer son dos contre le tronc qu’elle venait de malmener et commença à dérouler la bander de sa main. Elle serra les dents en passant au niveau de ses premières phalanges, fermant les yeux qui laissaient échapper quelques larmes. Une fois la bande déroulée, elle la laissa tomber au sol et détacha sa baguette attachée par un ingénieux dispositif à sa cuise. Deux bandes en cuir disposant d’un étui à baguette, super pratique et surtout facile à dissimuler. Elle pouvait également le mettre au niveau du bras. Elle attrapa sa baguette et se concentra sur sa respiration pour se concentrer et faire abstraction de la douleur pour se soigner. Elle commençait à avoir l’habitude, mais on n’était jamais à l’abris de rien. Elle commença par son majeur, lançant un Episkey sur celui-ci. Le sort remit son doigt en place en faisant sursauter la jeune fille lors de son action. Elle ne s’y ferait jamais à cette sensation, mais la chaleur du sort permettait d’atténuer la douleur. Ses plaies ne se refermaient plus entièrement, elle les rouvrait bien trop souvent. C’était l’une des raisons de son port de bandes. Une nouvelle inspiration et elle fit le second doigt. Elle était guérie, mais elle avait tout de même échoué, elle était faible, une nouvelle fois, une énième fois.

Elle bougea doucement les doigts un à un, faisant craquer au passage ses phalanges. Ses mains étaient rougies par les coups simultanés qu’elle avait assénés à l’arbre et elle se sentait plus nulle que jamais. Ses bras retombèrent le long de son corps et elle observa le ciel et le lac qui se présentaient à ses yeux. C’est calme et beau elle soupira son souffle formant un nuage blanchâtre devant elle aussi éphémère que les humeurs d’un adolescent. Elle leva la tête pour le suivre des yeux dans son regard fut attiré par autre chose. Une toute petite bille blanche qui tombait doucement en direction du sol. Aliénor plaça sa main devant elle, paume vers le ciel pour accueillir cette bille. Une fois en contact avec sa main, elle vit tous le détail du flocon avant que celui-ci ne s’efface à cause de la chaleur de son corps. La première neige. Elle leva les yeux au ciel et un sourire étira ses lèvres. Elle avait la chance d’être là, dehors alors que les autres devaient se réveiller à l’intérieur alors que les premiers flocons de l’hiver tombaient sur le château. Elle baissa la tête en fermant les yeux quelques instants. Elle était faible oui, mais elle avait fait beaucoup. Elle avait vécu des choses, elle avait appris, seule ou avec les autres, elle était meilleur en sorts, toujours aussi douée sur un balai et au combien elle échouait en ce moment au Quidditch, elle se devait de persévérer. Parce qu’Aliénor ne se laissait pas abattre.
Tu es faible….

-Non.

Elle retira son dos de l’arbre et s’avança de quelques pas s’éloignant de celui-ci. Elle prit une grande inspiration, les pieds joints, les yeux clos avant de se mettre en position. Elle ne pouvait pas se laisser faire, elle ne pouvait pas abandonner, comme elle l’avait promos à Harriet, comme elle l’avait promis à Eileen. Elle se battrait toute sa vie s’il le faut, mais jamais elle ne s’avouerait vaincu, elle se relèverait quoi qu’il advienne, elle n’était pas faible.
Elle répétait ses katas, concentrée sur son objectif, elle était plus vive, plus percutante, plus précise. Elle ne voulait plus penser comme elle l’avait fait quelques secondes auparavant et si elle devait se battre contre elle-même elle le ferait. Ses périodes où elle a l’impression de ne rien valoir, de n’être rien, ses moments de doutes face à ses performances pitoyables, face aux catastrophes qu’elle peut produire avec sa magie, sa peur face à la force qu’elle peut avoir. Quoi ? Les mots du sensei lors de son stage lui revirent à l’esprit. Elle était forte, très forte et elle ne le maitrisait pas. Sa magie était puissante mais elle ne la maitrisait pas. Personne ne pouvait dire le contraire. Elle avait fait exploser la porte de la salle de sortilèges, elle avait fait éclater une vitre de la salle des trophées, elle avait gelé la main d’un autre élève en seconde année. Elle était forte.

Elle enchainait les coups dans le vide, plus déchainée que jamais. Toute son énergie, toute sa force partait dans ses gestes. Elle n’est pas faible. Ses mots avaient balayés es précédents en quelques secondes, elle ne pouvait plus douter, elle devait avancer et se battre pour réussir. Il n’y avait pas de place pour ceux qui doutent dans ce monde, elle n’était plus une enfant, elle ne pouvait plus se cacher. Elle voulait avancer, devenir ce qu’elle devait devenir.

Son coup de pied partit tellement fort qu’elle manqua de tomber. Elle se rattrapa in-extremis et resta quelques instants les bras en croix afin d’être certaine de ne pas enclencher une nouvelle chute. Une fine pellicule de neige recouvrait maintenant le parc mais elle ne sentait absolument pas le froid. Elle transpirait à grosses gouttes fournissant plus d’efforts qu’elle ne le pensait. Elle passa le dos de sa main sur son front oubliant qu’elle n’avait pas remis les bandes sur sa main droite et les quelques blessures qui jonchaient encore ses doigts. Elle grimaça de douleur sans que celle-ci ne soit réellement violente. Elle attrapa ses bandes elles aussi légèrement blanchies par la neige et elle l’enroula autour de sa main et de son poignet. La bande, refroidit par la neige fit beaucoup de bien à la jeune fille. Une fois sa main protégée, elle observa autour d’elle. C’était si beau, elle voulait rester là pour toujours. Mais elle avait cours… Il lui restait encore un peu de temps, elle profiterait de ce paysage jusqu’à la dernière seconde.

Son cœur frappait dans ses tempes, son souffle était court, sa poitrine se soulevait et s’abaissait rapidement et ses yeux eux, étaient fixes sur l’horizon. Voir cette première neige tomber sur Poudlard, ça valait tous les réveils matinaux du monde. Il n’y avait plus rien, plus de voix qui résonnait dans sa tête, plus de doutes, plus de douleur. Juste elle et ce paysage qui s’offrait à elle comme un cadeau de Noël en avance. Tout était si paisible, elle aimait l’hiver. C’était comme si le monde se mettait en pause pour conserver toute sa beauté loin des tumultes de la vie, comme si rien ne pouvait l’atteindre, rien ne pouvait dénaturer ce paysage idyllique. Ses yeux tombèrent sur ses mains bandées. Elle passa ses doigts sur elles, c’était aussi une sorte de protection, elle s’endurcissait et ses bandes l’aidait à se rappeler de ses objectifs. Avancer, quels que soient les obstacles qu’on mettait sur son chemin, pour y arriver, elle devait être plus forte que ce soit physiquement ou mentalement.

Elle s’assit en tailleurs sans cesser de regarder devant elle. Le froid et l’humidité traversèrent ses vêtements mais peu importe. Les yeux posés sur l’immensité du lac devant elle et la mystérieuse forêt devant elle, elle se concentra sur sa respiration. 1, inspire, 2, expire. Une fois sa respiration plus calme, son esprit plus en paix, se laissant envahir par toutes les sensations autour d’elle pour se les approprier, elle entama son exercice sur la colère. Ce feu qui brûlait sans cesse en elle, toujours là même si parfois il était caché derrière toute une autre palette d’émotions. Elle était toujours là, tapie dans l’ombre prête à ressurgir à la moindre occasion. L’accepter, la laisser l’envahir c’était ce qui lui avait conseillé Miss Field. La maitriser et ne pas la laisser déborder comme elle le faisait à chaque fois. Choisir un souvenir et le plus dur, celui où elle a frappé Eileen. Le match, la fatigue, la déception, la colère, le doute, les remorts, la honte, la colère. Contre elle-même, elle était la cible favorite de sa propre colère. La jeune fille serra les dents et les poings à ce souvenir. Mais elle ne pouvait pas refaire le passé, elle devait avancer. Mais des images du précédent match lui revinrent à l’esprit. Pourquoi ça devait toujours revenir ? Pourquoi cette voix en elle lui disant qu’elle était faible s’amusait toujours à pointer du doigt ses erreurs ? La batteuse ferma les yeux, elle devait se battre contre ses pensées qui ne lui offriraient rien de bon. Se battre mais surtout gagner, elle ne pouvait pas perdre face à elle-même, face à ses démons, elle devait se battre et les mettre au tapis. Si elle voulait avancer c’était la seule manière. Se revoir, impuissante durant le match de Quidditch, amère devant sa prestation et pourtant… Le regard de l’autre batteur, cette aura qu’elle avait dans ses yeux, il avait peur. Elle inspirait la peur sur le terrain, c’était ce qu’elle voulait. Et si elle voulait l’obtenir, elle devait être plus forte, encore et toujours. Elle devait foutre une tarte à ses performances plus que discutables pour avancer, progresser, s’endurcir.
Elle rouvrit les yeux, elle ne voulait pas se cacher, elle n’avait rien à cacher et surtout elle n’avait pas de quoi se cacher. Droite, entière, honnête, elle était ce qu’elle était et elle état forte. Elle prit une grande inspiration. Elle était forte. Un sourire en coin apparut sur son visage. Elle était forte et elle se battrait contre tout ce qui se présente sur sa route. Elle se battrait pour tout ce qui compte et elle montrerait aux autres qui elle était. Peu importe les rumeurs, les regards, les histoires en tout genre, elle ne se laisserait plus affecter par ça, elle avait eu sa dose. Elle ne laisserait plus les autres l’atteindre de cette façon, plus jamais elle ne se montrerait faible contre ceux qui lui veulent du mal, ni contre ceux qu’elle veut protéger d’ailleurs. Un roc, un phare dans la tempête, elle tiendra, toujours.

La jeune fille se releva et passa ses mains sur ses fesses essayant d’enlever le maximum de neige restant sur son postérieur. Elle était trempée… Bravo Aliénor, bien joué, maintenant elle était obligée de passer par les dortoirs pour se changer parce que la douche, elle n’allait pas forcément avoir le temps. Au moins mettre du déodorant en masse, et elle piquerait un peu de parfum ça passerait. Ah les moldus ils ont des bonnes idées pour les flemmards parfois, ou pour les gens qui n’avaient pas le temps comme Aliénor aujourd’hui qui risquait d’être en retard si elle prenait une douche. Elle se retourna et laissa son regard se promener sur le château alors que les flocons continuaient leur descente interminable. Sa respiration c’était calmée, elle était bien plus apaisée. Elle savait qu’elle avait de la colère en elle, qu’elle était impulsive, mais elle apprenait à se maitriser, oui ça prendrait du temps, mais on voyait déjà les résultats. Elle aurait pu s’emporter bien plus face au batteur de Serpentard qui avait envoyé le cognard en direction d’Herminie, elle aurait aussi pu se laisser gagner par la frustration face à Hannah ou Alaska. Mais non, certes elle c’était énervée contre elle-même mais elle n’avait emmené personne dedans. Ses lancés de sorts étaient meilleurs aussi, même si elle restait imprévisible, elle se préparait mieux s’épatait même elle-même. Mais sa magie était comme elle, Aliénor était imprévisible et explosive, sa magie aussi et elle ne pourrait pas le changer, elle ne voudrait pas le changer.



Elle secoua la tête pour retirer le maximum de flocons coincés dans ses cheveux et épousseta ses vêtements légèrement avant de se mettre en route vers le château. Elle espérait avoir encore quelques stocks de fruits sinon elle était mal, parce que qui dit pas de temps pour une douche, dit pas de temps pour un petit déjeuné. Heureusement qu’elle était solide la petite Delphillia. Certaines et même certains de ses camarades tomberaient à cause d’un repas en moins et de tout ce sport. Mais tant qu’il lui reste des fruits, tout va pour le mieux. Elle souffla un grand coup avant de reprendre sa course en direction du château et donc de sa salle commune. Elle voulait progresser, avancer, laisser derrière elle cette colère. Mais en soi la source de cette colère n’était pas une mauvaise chose. Elle ne souhaitait que s’améliorer, progresser, avancer dans sa vie et c’était une bonne chose. Tout le monde aspirait à s’améliorer, mais certains le faisaient avec plus de véhémence que d’autres. Aliénor était dure avec elle-même, se poussant seule dans ses retranchements. Mais c’était sa façon à elle de faire et dans le font, elle savait qu’elle pouvait devenir quelqu’un de bien et de fort. Mais ça prend du temps et au combien Aliénor a une nature patiente, elle a bien du mal à voir ce qu’elle est au font d’elle.



Elle courait calmement avant d’accélérer alors qu’un sourire se dessinait sur ses lèvres. Elle courrait, sous la neige, n’importe qui l’aurait pris pour une folle mais peu importe, elle s’en fichait, elle se sentait libre, presque aussi libre que sur un balai. Elle accélérait encore et toujours, comme si elle pouvait voler sans balais. Aliénor n’était pas le genre de personne à avoir un don et encore moins ce genre de don. Mais là de suite, alors que ses pas foulaient le sol légèrement enneigé laissant derrière elle des marques brunes, elle se sentait invincible, unique et forte. Elle voulait toujours ressentir ça, cette sensation, cette adrénaline qui coulait dans ses veines, comme lorsqu’elle volait en fait sans se préoccuper de ses performances au Quidditch. Elle avait ça dans le sang, elle était née pour voler et pour ressentir cette sensation délicieuse de puissance et surtout, de liberté. Elle tourna pour passer les portes du château mais son pied glissa sur une flaque gelée ou du verglas, elle ne savait pas vraiment où se trouvait la frontière entre les deux. Elle se retrouva les fesses par terre et après avoir réalisé ce qu’il venait de se passer, elle explosa de rire comme une enfant devant une blague nulle, comme lors de sa première année et dieu que ça faisait du bien.