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13 avr. 2015, 20:57
Trois Alice au Pays des Merveilles
Reducio
Réalisé dans le cadre de la Cabane de Cristal.

Mission n°2 : Le monde des sucreries
Lieu : Le parc
Participantes : Tessa Bonsorm, Ariana Winterster & Abigail Lewis
Nombre de points : 4 pour Tessa & Ariana et 2 pour Abigail
Mission : Vous vous baladez toutes les trois chacune de votre côté dans le parc, essayant de découvrir quelque chose. Soudain, vous allez toutes les trois tomber sur une petite créature. Vous allez l'aider et en échange, elle va vous emmener dans son monde, un monde de bonbons. C'est là que vous allez vous retrouver pendant une heure, pas plus. Vous pourrez faire ce que vous voulez, l'heure écoulée vous serez automatiquement ramenées au château. Dispute pour des sucreries? Amitié naissante? A vous de voir.
Nombre de lignes minimum : 25 pour Tessa et Ariana & 10 pour Abigail


Un jour, au tout début de l'année, une fille de Gryffondor qui bûchait sur un devoir de Divination lui avait prédit qu'elle se retrouverait bientôt nez à nez avec une mouffette. Pour info, elle avait raison, même si cette le résultat de cette prédiction n'aura lieu que... que plus tard, dirons-nous. Pour l'heure, Abby profitait d'une après-midi ensoleillée pour sortir des placards une de ses robes moldues, légère et coupée dans un joli tissu bleu outremer. Confortablement installée contre un chêne, pieds nus, elle avait délaissé ses devoirs pour un conte moldu que lui avait envoyé sa tante. Alice au Pays des Merveilles, titrait le livre, qui avait pour auteur un certain Lewis Carroll. Rien que pour le nom, elle l'aimait déjà.

Elle releva la tête une heure plus tard, peut-être un peu plus, les épaules frissonnantes : insensiblement, le vent s'était levé et le ciel se couvrait peu à peu. Peu d'élèves profitaient de leur après-midi dans le parc, désormais, préférant sans doute le confort de leur Salle Commune. Mais loin des Sortilèges, de la Métamorphose, des Potions, Abby redécouvrait la magie des contes fantaisistes moldus, et elle n'avait aucune envie de rentrer en Salle Commune pour plancher sur un nouveau devoir. Alors qu'elle retournait à Alice, au chat du Cheshire, au Chapelier fou et au Lapin Blanc, le vent, encore léger, porta une voix à ses oreilles.


« Crénom d'nom, l'pendule est en r'tard ?! »

Intriguée, la petite fille posa son livre dans l'herbe, à côté de ses sandales, attrapa un pull immense et légèrement difforme aux couleurs de Serpentard qu'elle enfila à la va-vite et contourna le chêne.

« Où qu'il est, s'foutu terrier ?! » continuait-on.

La voix semblait provenir des buissons, un peu plus loin, et la fillette les écarta précautionneusement, attentive à faire le moins de bruits possible. Ses grands yeux verts s'arrondirent de surprise en apercevant la créature renfrognée qui s'égosillait sur une montre à gousset qu'elle agitait frénétiquement. C'était une sorte de gros furet, un chartier reconnut-elle, mais son épaisse fourrure avait une teinte rose pour le moins inhabituelle, parsemée çà et là de taches blanches, notamment autour des yeux, et il portait un veston de velours rouge rehaussé d'un jabot en dentelle. Ébahie, Abby resta quelques secondes immobiles, la bouche ouverte, à quatre pattes au milieu des épines, et elle ne put retenir un sursaut lorsque la créature reprit ses diatribes.


« Où qu'tu t'terres, crâne d’œuf ?! » lança le chartier (?) en entendant les brindilles craquer.

Il tourna la tête dans tous les sens, puis ses yeux noirs en amande rencontrèrent le regard terrifié de la gamine et il fut près d'elle en trois bonds. Abby glapit, apeurée, et son mouvement de recul lui fit perdre l'équilibre. La créature poussa un soupir et l'observa se mettre à genoux, grimaçante, avant de brandir la montre devant son nez.


« Dis-moi, crâne d’œuf, l'est quelle heure ? »

« Je... Je vous demande pardon ? »

« L'heure, crâne d’œuf, l'heure ! T'sais lire l'heure ou bien ?! »


Bannissant pour elle-même l'idée d'un chartier, puisque la créature qui lui faisait face semblait capable de tenir une conversation, quoiqu'en des termes peu élogieux, la gamine déglutit et acquiesça. La parc de Poudlard était décidément plein de surprises.

« Tant mieux, paske moi, j'sais pas. So, l'est quelle heure, par le caleçon du grand Merlin ? »

Il agitait toujours sa montre devant ses yeux éberlués tout en tirant nerveusement sur son veston de velours, et elle eut du mal à déchiffrer la place des aiguilles sur le cadran tremblotant.

« Il est... Seize heures » finit-elle par déchiffrer, et la créature s'affola d'autant plus.

« Seize heures ? SEIZE HEURES ?!! Par Merlin, ses chaussettes et son caleçon, où qu'il est, s'foutu terrier ?! Et que... » Il se tut un instant, la dévisagea d'un œil critique et l'empoigna par une mèche de cheveux avant de tourner les talons, la tirant à sa suite : « Crâne d’œuf, t'vas m'aider ! »

Ils n'avaient pas fait trois pas que leur quête fut interrompue par une paire de jambes. Ces jambes, apprit la fillette en levant les yeux, appartenaient à une jeune fille de son âge, peut-être d'un an plus âgée qui regardait l'étrange duo d'un air abasourdi. Faut dire, mettez une Abby toujours à quatre pattes, pieds nus, les genoux terreux et la tresse à moitié défaite, flottant dans un vieux pull aux couleurs de Serpentard, à côté d'une drôle de peluche rose et blanche, vêtue d'un veston de velours et d'un jabot en dentelle, qui agite frénétiquement une montre à gousset en or véritable, vous verrez le résultat.

« Keske tu fiches au milieu du ch'min, crâne d’œuf ?! » s'égosilla la créature de sa voie aiguë.

« Euh... Salut ? » tenta plus traditionnellement la petite Galloise.


Reducio
Voilà, j'espère que ça vous va :)

Comme on est sensées l'aider pour accéder à son monde, je propose qu'on se lance à la recherche du terrier qui, selon la proposition d'Ariana, sert de passerelle entre les deux dimensions ? Que poste celle qui le souhaite ;)

« Il faut toujours viser la lune, car même en cas d’échec on atterrit dans les étoiles. » – Oscar Wilde
Avatar: Aiwatan (https://www.zerochan.net/1279118)
02 mai 2015, 18:27
Trois Alice au Pays des Merveilles
C'était un jour ensoleillé, un jour pour sortir dans le parc quoi. Tessa ne faisait pas preuve d'originalité, et était sortie comme tant d'autres, cherchant un petit coin tranquille où elle pourrait... enfin un coin tranquille où elle pourrait faire ce qu'elle voulait sans être dérangée. La fillette choisit un coin à l'ombre, un peu à l'écart des autres. En tant que farceuse, elle craignait un peu les idées farfelues de certains élèves, surtout qu'elle même ne manquait pas d’imagination quand il s'agissait de s'amuser.
Mais pour une fois, embêter les autres ne l’intéressait pas. Elle préféra donc s’asseoir sous un arbre et sortit un livre de son sac : Alice au pays des merveilles. Elle l'avait "emprunté" à sa sœur quelques mois avant, et l'avait pris juste parce que sur la couverture il y avait un lapin portant un gilet et une montre. Pourquoi un lapin aurait-il de telles choses?

Quelques minutes plus tard, avant même de pouvoir apprendre quoi que ce soit sur le lapin de la couverture, Tessa sombrait dans un sommeil profond. C'est en entendant quelqu'un parler fort un peu plus loin qu'elle se réveilla. La petite fille se frotta les yeux un instant et s'étira. Elle ne reconnut pas tout de suite où elle était, puis se souvint être descendue dans le parc de l'école pour être au calme, et lire accessoirement.
Le vent semblait s'être levé depuis peu, des élèves préféraient rentrés plutôt que de rester. Pour Tessa qui ne supportait pas la chaleur, le vent était une bonne occasion de se rafraîchir un peu. Elle était déjà vêtu du minimum : un pantacourt beige et un débardeur noir.

La serpentarde reprit son livre qui avait glisser sur le côté quand elle s'était endormie, quand quelque chose se cogna contre ses jambes tendues devant elle, tombant au sol. La petite fille leva les yeux du bouquin tout doucement. Devant elle se tenait une jeune fille qui semblait aussi perdue qu'elle. Elle semblait légèrement plus petite que Tessa (qui était très grande pour son âge), elle portait une natte mais ses cheveux châtains semblaient vouloir reprendre leurs droits. Elle était pied nus apparemment, et portait un pull aux couleurs des Serpentard, mais la fillette aux cheveux d'ébène était presque sure de ne jamais l'avoir vue dans leur salle commune. Et pour compléter le tableau, il y avait une sorte de... de... truc? Un lapin on aurait dit, blanc et rose, portant un veston de velours rouge et dans une de ses pattes une montre à gousset (en or?).

Tessa baissa les yeux vers son livre qu'elle venait de poser à côté d'elle. Encore embrouillée par le sommeil, elle ne savait plus si elle était dans un rêve ou dans la réalité. Elle leva la main pour se pincer le bras, mais l'étrange créature prit la parole, faisant sursauter la verte et argent qui ne s'y attendait pas du tout.


« Keske tu fiches au milieu du ch'min, crâne d’œuf ?! »

« Euh... Salut ? »

Les yeux gris de Tessa se posèrent sur la fillette toujours à quatre pattes devant elle. Elle préféra se tourner vers la personne (si on pouvait qualifier l'étrange créature de personne) qui semblait la plus normale, à savoir la jeune fille.

"Salut!" sourit doucement Tessa. "Euh... est-ce que c'est un rêve?"

"Kestu racontes crâne d'oeuf? Toi t'sais où qu'l'es l'terrier?"


Mais de quel terrier cette étrange créature parlait-elle? Et puis, c'était quoi cette façon de parler d'abord? Elle jeta un œil interrogateur à l'autre fillette, mais celle-ci semblait tout aussi perdue qu'elle. La serpentarde se repris bien vite pourtant. L'inconnu ne lui faisait pas peur, et elle sentait que cette créature pourrait enchanté le reste de la journée. Un petit sourire ce dessina sur les lèvres de la fillette quand elle se leva.


"Oui je sais où il y a un terrier. J'en ai vu un tout à l'heure derrière un gros buisson, en direction du lac."
Bien sûr, rien de tout cela n'était vrai, mais ce n'était pas très important. Non, l'essentiel, c'était d'accompagner cette grosse peluche malpolie, jusqu'à ce que la fillette puisse en tirer profit. Que voulez-vous? On ne se refait pas.
Tout en parlant, Tessa avait attaché ses longs cheveux noirs en une grande queue de cheval, afin qu'ils ne la gênent pas.


Elle se tourna vers la fille aux cheveux châtains et lui tendit la main pour l'aider à se relever. Elle lui fit un clin d’œil pour la rassurer (elle n'était pas certaine que cela la rassure vraiment mais bon) et lui sourit. Avant même qu'elle ai pu dire quoi que ce soit, la grosse peluche blanche et rose attrapa le bras des deux fillettes et les tira vers l'endroit qu'avait indiqué Tessa. Mais il ne devait décidément pas faire attention a ce qu'il se passait devant lui, car il renversa une autre fillette. Tessa et la première jeune fille que l'étrange créature avait "kidnappée" se retrouvèrent au sol, ne comprenant pas vraiment ce qu'il s'était passé.


" 'Core une crâne d’œuf? Y'en a partout par le pantalon de Merlin Kestu fiches là ti aussi?"



Reducio
Bon, a mon grand regret je ne suis pas aussi imaginative que toi :wise:

Toute mes excuses pour cet effroyable retard
03 mai 2015, 21:49
Trois Alice au Pays des Merveilles
Ariana c'était réveillée de très bonne humeur ce matin là. Dormeuse comme elle l'était lorsqu'elle avait finit par se réveiller ces camarades de dortoirs avaient déjà vaqué à leurs occupations.
La jeune bleue s’assit donc sur son lit regardant les alentours pour s'assurer que personne n'était là puis poussa donc un léger soupire de satisfaction
*Ouf enfin seule...*
Ce n'est pas qu'elle n'aimait pas les filles avec elle, bien au contraire!
Mais il est vrais la jeune fille qui avaient tant l'habitude d'être isolée chez elle comme à son école se retrouvant tout à coup entouré en permanence...c'était un peu dur à supporter parfois de ne plus avoir ces moment rien qu'a elle.
Enfin ce matin là la voie était libre est elle pouvaient se relâcher un peu. Alors la fillette sortie du lit et s'étira nonchalamment en poussant un grand gémissement puis commença à chantonner une chanson moldu tout en sortant des habits de sa valise.
Elle déposa sur son lit une petite jupe plissé bleu nuit et sa chemise blanche fétiche qui semblait beaucoup à un vêtement pour garçon mais qu'Ariana trouvé siiii confortable. Elle enfila tout cela en se dandinant au rythme de la musique qu'elle fredonnait, mit ensuite ces vielles baskets noires (ce qui donnait un ensemble assez atypique mais l'aiglonne n'avait jamais portée grand intérêt à la mode ) et attrapa un livre traînant sur sa table de chevet.
"Alice au Pays des Merveilles" lut elle a voix haute puis déclaras ensuite "H'm çà fera l'affaire" en haussant les épaules.
Elle connaissais déjà ce conte car il était très célèbre chez les moldus. Mais sa mère lui avait glisser dans sa valise avant de partir sachant que c'était son conte préféré étant toute petite. "Pense a nous un peu" lui avait t'elle dit en même temps les yeux remplie de larmes. La gorge d'Ariana se resserra cette pensée.Puis elle secoua la tête et s'ébouriffa les cheveux (qui n'en avait vraiment pas besoin dans son cas) et sourit.
*Allé Ari un peu de gaieté !* Elle partie alors du dortoirs bien décidée à passer un long moment tranquille et surtout seule.
Il faisait beau dehors et le parc était si jolie lorsque les rayons du soleil percer entre les feuillages des grands sols pleureurs et autres arbres massif. Sur le seuil de la grande porte l'aiglonne observa les alentours de Poudlard tout en prenant une grande bouffé d'air frais dans ces poumons puis la relâchas en un souffle. La rouquine décida donc d'allait près du lac contre un des gros arbre qui le longeait. Une fois qu'elle eut trouvé son arbre isolé Ariana s’assit puis ouvrit le bouquin et se plongea dans sa lecture oubliant tout ce qui se trouvait autour d'elle. Tout devins alors flou et les bruits des conversations habitantes cessèrent peu à peu. Le soleil tapé contre sa nuque créant une sensation très agréable de chaleur et la fillette se laissa tomber contre le tronc d'arbre. Ces yeux devienne lourd puis elle sombra doucement.

"...J'arrive ! Mais c'est pas Ariana là bas ? "
"Ah si ! On va la voir ? Elle dort non?"

La jeune fille ouvrit alors les yeux en entendant son nom. *Oh non...* Elle était si bien seule, on allait pas lui gâcher son moment tout de même... Un peu contrarié de ce réveille brutale la jeune rousse se leva précipitamment, prit ces affaires et partie se trouver un autre coin. Fonçant tête baissée vers des endroits plus reculés elle ne compris pas pourquoi tout à coup elle se retrouva par terre.
"Aie...." dit elle en se frottant le genoux qu'elle s'était écorchée dans sa chute. Un peu sonnée elle leva les yeux pour voir contre qui elle s'était cognée. Il s’avéra que la question n'était pas "contre qui?" mais plutôt "contre quoi ?!" En face d'elle se trouvait une sorte de gros lapin rose et blanc ou non pas un lapin plutôt une fouine...non, non un furet...peu être ? Et l'animale plutôt spéciale était accompagné de deux fillette qui devait avoir à peu près l'age d'Ari. Elle leur esquissa un léger sourire paumé
" 'Core une crâne d’œuf? Y'en a partout par le pantalon de Merlin Kestu fiches là ti aussi?" dit alors la chose agitant frénétiquement sa montre à gousset en regardant la rouquine.
La fille dû se frotter les yeux à plusieurs reprise et se pincer avant de se persuader que ceci n'était pas un rêve et de balbutié quelques mots

"Euh...je...promenait...calme...et..."
"Bon t'va cracher l'morceaux crane d'oeuf ?" Répliqua la bête.
Mais celle ci ne laissa pas le temps a Ariana de répliquer. Il regarda sa montre puis se remis a se tortillé en tout sens en s'égosillant.

"Nan d'un gobelin n'est en r'tard ! Viens 'vec nous ti!" puis il attrapas la bleue par le col de sa chemise et la remit sur pied. "Aller ! go ! go m'vaise graine bouge ti p'tit peu ! " Lui répéta la bestiole mal poli à plusieurs reprise la poussant avec sa tête pour la faire avancer plus vite.
Ne comprenant pas tout à fait ce qui ce passait elle tourna la tête vers les deux autres fillettes cherchant du réconfort. La châtain semblait aussi perdu qu'elle et la brune quand à elle affichait un sourire malicieux qui n'inspirait pas confiance a la jeune chevelue.Elle soupira *oublions le réconfort* Puis avança résignée. Décidément elle ne pourrait jamais se reposer en paix ici.


Reducio
Désolé pour le retard une fois encore ! :sweatingbullets:
06 mai 2015, 21:05
Trois Alice au Pays des Merveilles
Une fois, elle s'était retrouvée à jouer à la toupie volante dans les sous-sols. Une autre fois, elle avait décoré le Chaudron Baveur déguisée en lutin de Noël. Et encore une autre fois, elle avait parcouru les couloirs en courant à la recherche d'une préfète-chat en tirant par la main son professeur de Métamorphose. Abby savait que Poudlard lui ferait vivre plein d'aventures loufoques et extraordinaires, et elle ne doutait pas que les six années à venir serait encore pleines de surprise. En revanche, et bien qu'elle ne possédât certainement pas le Troisième Œil de Miss Holloway, elle était presque sûre que jamais elle ne vivrait une expérience plus étrange que celle qu'elle vivait en cet instant même. Sûr qu'une espèce de chartier intelligent (mais pas plus poli) rose (à pois blancs) vêtu d'un veston de velours rouge (avec un jabot en dentelle) ça court pas les couloirs, et pas non plus le parc de Poudlard.

« Salut ! » lança la fille qui avait l'air de quelqu'un que l'on aurait tiré du lit. « Euh... est-ce que c'est un rêve ? »

Honnêtement ? Abby se fendit d'un rictus. Non, pas à ce qu'elle sache, désolée, où elles étaient toutes deux plongées dans le même rêve. Ou alors cette fille faisait partie de son rêve à elle. Après tout, avec ses longs cheveux noirs et son visage encore modelé par les rondeurs de l'enfance, qu'illuminaient deux grands yeux gris à l'éclat vif-argent, cette gamine-là elle la connaissait : elles avaient quelques cours en commun, et même pas mal en fait. Par contre, elle ne la situait pas trop : de quelle maison était-elle ?

« Kestu racontes crâne d’œuf ? » la reprit aimablement la charmante créature avant de demander poliment : « Toi t'sais où qu'l'est l'terrier ? »

La fille semblait planer, mais cela ne dura pas : très vite elle fut sur ses pieds, le visage fendu d'un sourire malicieux. Là, gros doute : qu'est-ce que la jeune sorcière manigançait ? Elle était au courant de quelque chose, elle ? Ou alors, persuadée qu'elle était de rêver, elle s'était décidée à prendre tous les risques...? En tous cas, elle s'attacha les cheveux et répondit joyeusement :

« Oui je sais où il y a un terrier. J'en ai vu un tout à l'heure derrière un gros buisson, en direction du lac. »

Ah ? La petite créature (qui était plutôt grosse tout compte fait, même pour un chartier) sembla s'apaiser et agita sa montre en soupirant de contentement tandis que l'autre fillette tendait aidait Abby à se relever avec un clin d’œil et un sourire malicieux. Et puis, avant même qu'elles puissent engager une conversation digne de ce nom et se présenter dans les règles de l'art, tout ce passa très vite. Position 1 : debout face à la jeune sorcière. Position 2 : traînée par le bras par la créature (= les genoux dans la terre). Position 3 : le nez dans l'herbe. Et sans aucune idée du pourquoi du comment.

« 'Core une crâne d’œuf ? Y'en a partout par le pantalon de Merlin ! Kestu fiches là ti aussi ? »

Le dos douloureux, Abby se releva en grimaçant et se retrouva nez-à-nez avec une autre demoiselle (une autre camarade de classe à qui elle n'avait jamais parlé ; la sociabilisation, c'est plus compliqué que ce qu'il n'y paraît) au visage laiteux qu'encadrait une épaisse crinière de cheveux roux. Pour le coup, la petite semblait sous le choc, et elle se frotta longuement les yeux avant de se pincer. Et lorsqu'enfin quelques mots filtrèrent de ses lèvres ouvertes, son discours fut pour le moins décousu.

« Euh...je... » balbutia-t-elle « ...promenait...calme...et... »

« Bon t'vas cracher l'morceau crâne d’œuf ? » l'interrompit la créature avant qu'un coup d’œil à sa montre ne lui fasse répéter la crise de panique à laquelle Abby avait déjà eu l'occasion d'assister : « Nom d'un gobelin n'est en r'tard ! Viens 'vec nous ti ! Allez ! go ! go m'vaise graine bouge ti p'tit peu ! » ajouta-t-il en poussa la rouquine vers les deux filles qui se levèrent prestement.

Poussée et tirée par la C.B.N.I. (ou Créature Bizarre et Non Identifiée) le trio, qui ne savait toujours pas la raison de cette agitation ou de la présence en ces lieux de cet énergumène aux manières tout à fait charmantes et polies, gagna finalement les rives du lac, toujours en agréable compagnie. Repérant au loin le chêne où elle avait laissé ses affaires, Abby eut une pensée pour son livre abandonné au pied de l'arbre à côté de ses sandales. Elle espérait simplement que le temps que durerait cette grosse blague, personne n'aurait l'idée d'aller y jeter un œil : elle tenait à ses affaires. En outre, c'était sa seule paire de sandales et l'été qui arrivait doucement (avec les examens mais ça, elle préférait ne pas s'y attarder), elle allait en avoir besoin. D'ailleurs, maintenant qu'elle y pensait, les deux autres aussi avaient dû abandonner leurs affaires, pressées par la bestiole rose et sa montre.


« Nom d'un kraken en purée, où qu'il est l'terrier ? Crâne d'oeuf, t'as bien dit près du lac ? » s'assura ladite bestiole en furetant entre les buissons.

Plantée entre les deux autres kidnappée, Abby se pencha vers la brune, sans quitter des yeux le faux chartier.


« Dis-moi, tu as un plan de rechange ? » chuchota-t-elle tout bas.

Bien sûr, rien n'indiquait que la demoiselle avait bluffé, mais elle contemplait cette chasse au terrier improvisée avec tant de malice et d'innocence que la petite Galloise ne pouvait s'empêcher de s'interroger. Cependant, avant que l'autre ne puisse lui répondre, leur étrange compagnon tout de poils roses et de velours rouge se tourna vers elles en brandissant sa montre à gousset :


« Par les mollets poilus d'Herpo l'Infâme ! » beugla-t-il, affolé « Il est seize heures huit ! SEIZE HEURES HUIT, BANDE DE CRÂNES D’ŒUF ! Alors au boulot, faces lunaires ! Manqu'rait plus qu'on soit en r'tard ! »

Abby se retint de lui faire remarquer que le "on" était de trop et qu'elles n'avaient de leur côté aucun rendez-vous urgent (en tous cas pour sa part) et se contenta de remettre une mèche de cheveux en place (ce qui, entre nous, était complètement inutile au vu de sa tresse débraillée) avant d'écarter machinalement le buisson le plus proche. Et là, elle trouva...

*Par la grande Morgane et toutes les sorcières de Brocéliande...!*

...un bonbon. Ouep, un petit bâton de sucre d'orge, ces friandises moldues qui avaient la forme d'une canne, vous savez ? Ahurie, la gamine se pencha dans les broussailles pour examiner de plus près cette trouvaille incongrue, mais n'osa pas le toucher : qui savait depuis quand il était là ? Et puis peut-être que c'était un piège mis au point par l'AQA, l'ACA, ou plus logiquement l'ASA (qui devait en avoir assez de n'être représenté qu'en la personne d'une unique élève et de sa double personnalité) ou l'ATA (parce que c'est connu, les Troisième Année aiment bien embêter leurs cadets, en les offrant en sacrifice à Miss Grayce après les avoir transformés en chocolats ou en les assommant à coup d'oreillers). Bref, Abby n'y toucha pas. En revanche, elle tomba dans les épines lorsque la voix aigüe de la créature martela ses tympans :

« PAR L'ERKLING JOYEUSEMENT DÉCIMÉ, IL EST LÀ ! »

Et puis, tout de suite après :

« Bande de crânes d’œuf, v'nez là et plus vite qu'ça ! Ce s'rait idiot d'être en r'tard pour le thé ! »

Le thé ? Quel thé ? Abby sortit cependant la tête des buissons bon gré mal gré et rejoignit la créature qui leur faisait de grands signes en agitant sa montre, les cheveux plantés de broussailles et la natte définitivement KO. Encore heureux que son pull n'ait pas été troué, ajouta-t-elle pour elle-même.

Bientôt les trois filles furent réunies autour d'un gros trou entre les racines d'un arbre au tronc noueux. Marrant, elle ne l'avait jamais remarqué, celui-là. Et puis, elle qui avait été persuadée que le terrier près du lac n'était qu'affabulations joyeusement inventées par la brune aux yeux vif-argent... Ou elle n'avait pas menti, ou elle avait un gros gros coup de chance. Fortuna était décidément bien généreuse avec certaines personnes. Quoique de toute manière, elle n'aurait rien risqué d'autre qu'un faux chartier en colère. Mais bon, un chartier intelligent au sale caractère et à la fourrure rose joyeusement agrémentée de taches blanches... mouais, valait mieux ne pas prendre de risques.

« Bon, faces lunaires » commença le C.B.N.I. « Pour vous r'mercier d'm'avoir aidé à r'trouver ç'foutu terrier... »

...Ah ? Abby n'avait pas l'impression d'avoir fait quoi que ce soit mais bon...

« ...on a décidé... »

...On ? Qui ça, on ?

« ...de vous accorder une heure dans notre monde. »

...Oh. Et ça signifiait quoi, concrètement ?

« Mais 'ttention, ç'qu'une heure, hein ! 'Lors traînez pas trop ! »

« Oui, mais comment est-ce qu'on fait pour rentr- »

Le reste de sa phrase se perdit dans le cri qui lui échappa lorsque la bestiole la poussa dans le trou. Lorsqu'elle perdit conscience, elle se fit l'unique réflexion qu'elle tombait depuis un petit bout de temps. A son oreille, le tic-tac caractéristique d'une horloge.


Reducio
Désolée du retard...! :/
Dernière modification par Abigail Lewis le 01 juil. 2015, 12:28, modifié 1 fois.

« Il faut toujours viser la lune, car même en cas d’échec on atterrit dans les étoiles. » – Oscar Wilde
Avatar: Aiwatan (https://www.zerochan.net/1279118)
07 mai 2015, 21:27
Trois Alice au Pays des Merveilles
L'étrange créature renversa une fillette aux cheveux d'un roux flamboyant. Tessa arrondit les yeux de surprise en la voyant, une fois qu'elle put redresser la tête quand la chose non identifiée arrêta de la secouer comme un prunier. C'était une amie de sa sœur, elles les avait déjà vues ensemble à la table des Serdaigle, dans le parc ou dans les couloirs. Dommage, elle ignorait son nom, sinon elle aurait pu se faire passer pour sa jumelle, et rire un peu. Ceci à déjà été dit précédemment mais... on ne se refait pas, que voulez-vous...

"Euh...je...promenait...calme...et..." Bredouilla la Serdaigle.

"Bon t'va cracher l'morceaux crane d'oeuf ?" grinça l'animal. Puis, sans laisser le temps à la rousse de répliquer, il siffla après avoir regarder sa montre : "Nan d'un gobelin n'est en r'tard ! Viens 'vec nous ti! Nom d'un gobelin n'est en r'tard ! Viens 'vec nous ti ! Allez ! go ! go m'vaise graine bouge ti p'tit peu !"

Blanco (comme Tessa avait décidé de l'appeler par commodité) poussa la nouvelle vers la serpentarde et la première fillette qu'il avait embarqué (ou kidnappée?) sans ménagement. Une fois qu'elle furent debout toutes les trois, Blanco poussa les trois petites dans la direction qu'avait indiquée la fillette aux longs cheveux noirs. Tout en marchant, cette dernière jeta un œil à ses deux camarades. Ni l'une ni l'autre ne semblait en mesure de lui expliquer la situation, elles semblaient toutes les deux un peu perdues sur les réelles intentions de la créature.
Tessa posa alors ses yeux couleur d'orage sur "Blanco". Elle connaissait la magie depuis toute petite, et son père lui avait expliqué beaucoup de choses sur elle. Il lui avait parler un peu des créatures magiques qu'on pouvait trouver un peu partout, mais surtout à Poudlard. C'était surtout pour rassurer l’aînée des jumelles, Tessa elle s'en moquait un peu de savoir sur quoi elle allait tomber au château. Elle avait malgré tout écouter avec une certaine attention, et elle était certaine à ce jour de ne jamais avoir entendu parler d'une créature magique rose à pois blancs
. *Non d'un Boursouflet, mais c'est quoi cette chose au juste?*
Elle se demanda aussi ce qu'elle pourrait bien demander en échange de l'aide qu'elle allait plus ou moins apporter à Blanco. Est-ce que la phrase "on ne se refait pas" à déjà été citée ici?


« Nom d'un kraken en purée, où qu'il est l'terrier ? Crâne d'oeuf, t'as bien dit près du lac ? »

"Oui oui, il est juste là, derrière le buisson en forme de chaudron"

« Dis-moi, tu as un plan de rechange ? » chuchota la fillette à sa gauche, celle qui portait les couleurs de sa maison.

*Comment sait-elle que c'est du bluff?* Songea la fille aux cheveux noirs. Et puis d’abord, pourquoi était-elle encore là? Pourquoi ne profitait-elle pas que la chose est le dos tourné pour s'enfuir? Idem pour la rousse d'ailleurs. Si elle ne pouvait pas escroquer la créature en paix, elle ferait mieux de retourner vers ses affaires et rentrer au château. Mais avant qu'elle n'ai pu faire quoi que ce soit, Blanco se mit à crier :

« Par les mollets poilus d'Herpo l'Infâme ! » beugla-t-il, affolé « Il est seize heures huit ! SEIZE HEURES HUIT, BANDE DE CRÂNES D’ŒUF ! Alors au boulot, faces lunaires ! Manqu'rait plus qu'on soit en r'tard ! »

"En retard pour quoi?" demanda la serpentarde, mais personne ne lui répondit. Elle leva les yeux vers les deux autres fillettes, et son attention fût détournée par le regard de la petite fille à la natte (ou ce qu'il en restait). La fillette aux cheveux châtains avait trouvé une canne à sucre par terre, mais ne semblait pas vouloir la prendre. Tessa elle, au contraire, mourrait d'envie de le fourrer dans sa poche. Alors elle attendit : quoi que choisissait l'autre fillette (le prendre ou le laisser?) Tessa trouverait bien un moyen de s'en emparer, ou au moins de la faire partager. Égoïste? Non, juste à moitié.
Elle n'eût pas le temps de faire quoi que ce soit, car Blanco s'écria soudain, en la faisant sursauter :

« PAR L'ERKLING JOYEUSEMENT DÉCIMÉ, IL EST LÀ ! »


*Quoi? Il y a quoi?* En s'approchant légèrement (elle n'avait pas peur mais elle n'avait pas confiance pour autant), Tessa aperçut un terrier, qui ressemblait plus à un trou. Est-ce que les rêgles magiques avaient changées pendant sa sieste? Suffisait-il de souhaiter les choses pour qu'elles apparaissent? Non, impossible : sinon elle aurait déjà les poches pleines de sucreries, et ses devoirs seraient déjà tous terminés.

« Bande de crânes d’œuf, v'nez là et plus vite qu'ça ! Ce s'rait idiot d'être en r'tard pour le thé ! »


Le thé? Beurk! La fillette aux cheveux noirs détestait le thé. Un bon chocolat au lait (froid de préférence) en revanche...
La suite était un peu floue. Sans comprendre pourquoi ou comment, la fillette se retrouva au bord du trou avec les deux autres.


« Bon, faces lunaires, pour vous r'mercier d'm'avoir aidé à r'trouver ç'foutu terrier... on a décidé de vous accorder une heure dans notre monde. Mais 'ttention, ç'qu'une heure, hein ! 'Lors traînez pas trop ! »


« Oui, mais comment est-ce qu'on fait pour rentr- »


"Comment ça votre mon- "


La fille à la natte ne termina pas sa phrase, se mettant soudainement à crier. Tessa non plus ne réussit pas à terminer de parler : elle sentit juste une tape dans son dos, et elle se mordit la langue. Elle tombait, tombait, tombait, et tombait encore. Des objets à l'allure un peu vieillots semblaient descendre eux aussi, mais moins rapidement que les fillettes. La serpentarde jeta de nouveau un œil à ses camarades au bout d'un moment. Elle commença à comprendre la dangerosité de la situation quand la première fille qu'elle avait rencontrée ne semblait plus réagir, probablement évanouie. Elle sortit sa baguette magique de la poche arrière de son pantacourt (à défaut de manches!) et devint soudainement sérieuse, toute trace d'un éventuel sourire avait totalement quitté son visage.
Dans le tunnel où les trois petites tombaient, Tessa vit une horloge dont les aiguilles tournaient à l'envers, et ou les chiffres n'étaient pas dans le bon ordre. Une table voleta librement autour d'elle avant de repartir, poursuivie furieusement par une chaise. Un liquide de couleur bleu s'éleva de la tasse où il se trouvait pour aller dans la théière, en passant par le bec. Au bout de ce qu'il sembla une heure aux yeux de la fillette, le sol se rapprocha enfin. Elle attrappa nerveusement la main des deux fillettes à côtés d'elles, attendant de s'écraser lamentablement comme une crèpe.

Et puis, ses pieds rencontrèrent avec douceur quelque chose de dur. Un truc qu'on appel communément "sol", et la petite aux longs cheveux couleur de nuit constata avec bonheur qu'elle était vivante. Elle l'étaient toute d'ailleurs.
Elle voulut se préoccupé de ses camarades, vérifier qu'elles allaient bien, voir si elle était la seule éveillée ou si la rousse était aussi consciente. Elle voulait vraiment être attentive envers ses camarades, mais quelque chose d'autre attira son attention. Quelque chose de bien plus important!

Des bonbons! Il y en avait partout! Des grands, des petits, des tordus des lisses, chocolat, caramel, fraises... A mâcher, à croquer, à sucer... Roses, bleus, verts, marrons, violets... Elle pouvait les voirs à travers une petite porte qui menait dans une espèce de forêt. Toute cela semblait totalement absurde (comment une telle forêt aurait pu pousser sous terre?) mais la petite s'en moquait bien à présent. D'ailleurs même la végétation était faite en sucreries.
Dans sa tête, elle chantait une douce symphonie.
*Des bonbons, des bonbons des bonbons!* A cet instant, quiquoncque connaissait l'une des jumelles aurait été en mesure de reconnaître la cadette. Elle avait des étoiles dans les yeux et une furieuse envie de mordre dans tout ce qu'elle croisait.
27 juil. 2015, 01:13
Trois Alice au Pays des Merveilles
Il y avait une forme qui bougeait, un peu plus loin, dans les bosquets ; on aurait dit un lapin. Abby aimait les lapins. La petite fille posa son livre et attrapa son chapeau avant de se lever, la robe froissée et verdie par l'herbe par endroits. Le lapin se redressa. Finalement, c'était peut-être plus un lièvre, très blanc de fourrure. Il galopait entre les touffes d'herbes qui bordaient la Forêt Interdite, s'arrêtait parfois comme pour s'assurer qu'elle le suivait avant de repartir de plus belle. Plusieurs fois il lui sembla qu'il accélérait l'allure et elle faillit le perdre de vue. Il lui apparaissant de plus en plus grand, aussi. Et puis...

« Ben alors, crâne d’œuf, on s'fait une p'tite sieste ? »

Abigail sursauta en reprenant conscience mais n'ouvrit pas les yeux, patiente, avec l'espoir que les secondes chassent l'étrange chartier dont l'image semblait s'être imprimée sur l'écran de ses paupières. Un chartier rose, okay. Un chartier rose et blanc avec un petit veston de velours et une montre à gousset, c'était déjà un peu plus surréaliste. Mais alors un chartier intelligent ! Là, pas de doute, les sirènes nageaient en plein délire.

*Abby, ma pauvre, tu débloques complètement en ce moment. Et si tu rentrais à la Tour bosser un peu sur les Potions, tiens ?*

Ce n'était pas le Sablier qui s'en plaindrait, d'ailleurs. Étendue les bras en croix sur le sol dur, quoique confortable, la petite fille tenta vainement d'accorder sa respiration aux battements de son cœur, puis se redressa d'un bloc, motivée. Et là, le gros bug. Elle devait être dans le parc de Poudlard, avec le clapotis des vagues sur les rives du lac, les silhouettes des joueurs perchés sur leurs balais au-dessus du stade, et le château, rassurant. Au lieu de ça elle se retrouvait elle ne savait pas exactement où. Or si la rationnelle Abigail, digne fille de sa mère, détestait quelque chose, c'était bien de ne pas maîtriser la situation.

Derrière une petite porte à quelques mètres, qui tenait d'ailleurs plus du portillon que de la porte, elle voyait s'étendre une forêt de sucreries. D'ailleurs, des sucreries, il y en avait partout : de toutes les formes, de toutes les tailles, de toutes les origines, il y en avait pour tous les goûts. Il lui semblait même que les nuages du ciel qu'elle apercevait au-dessus de sa tête étaient faits de guimauve ou de ce machin moldu qu'on vendait dans les fêtes de quartiers, de la barbapapa si elle ne se trompait pas, et qu'il lui suffisait de tendre le bras pour s'en emparer. Ce qu'elle fit. Et ce qui réalisa sa théorie.

Bouche bée, la gamine s'essuya les doigts et tourna un peu sur elle-même. Elle se rappelait avoir été poussée dans un trou qui ne s'était jamais trouvé là auparavant par une étrange bestiole, après avoir écumé le parc. Elle était alors avec deux autres filles. Les avaient-on balancées dans ce trou, elles aussi ? Elle trouva très vite la brune aux yeux vif-argent, qui dévorait littéralement du regard le paysage excentrique qui se dévoilait à elle. Abby haussa un sourcil devant l'expression de la gamine (qui paraissait un peu plus vieille qu'elle, bien qu'elles aient le même âge puisqu'elle l'avait déjà croisée en cours). C'était à se demander pourquoi elle ne s'était pas encore jetée sur tous ces bonbons qui scintillaient sous le soleil factice.

A quelques centimètres d'elle, il y avait une poupée. Une superbe poupée de taille humaine, une petite fille de porcelaine à peine plus grande qu'elle. L'épaisse masse de ses cheveux roux formaient comme une auréole autour de son visage et le temps avait délavé ses yeux peints. Parfaitement visible sur la peau blanche, au-dessus du sourcil droit, une fissure marquait le haut de son front comme la cicatrice de sa chute. De loin, on aurait pu la prendre pour la troisième kidnappée, celle qu'ils avaient bousculée, également en première année. Abby se demanda un bref instant si on ne l'avait pas ensorcelée, métamorphosée en poupée, mais le visage n'était pas le même, et la couleur des yeux non plus. Finalement, penchée sur le corps inanimé, elle se demanda ce qu'elle faisait là.

La deuxième fille semblait avoir du mal à décider ce qu'elle dévorerait en premier et Abby se glissa silencieusement à ses côtés. Elle ne se souvenait plus de son nom, après tout elles ne s'étaient jamais parlées et n'étaient pas de la même maison, mais bon elles étaient embarquées dans la même galère et la jeune Galloise se doutait bien qu'elles devraient coopérer pour sortir de là.


« Je m'appelle Abigail Lewis » se présenta-t-elle avec une nonchalance toute étudiée. « Première année. »

Tirant sur son vieux pull de laine, elle suivit des yeux le vol de deux oiseaux avec curiosité (s'agissait-il de créatures de pain d'épice ?) avant de reporter son regard sur sa voisine :

« Où est-ce qu'on est ? Et la fille rousse de tout à l'heure, elle n'est pas là ? »

Bien sûr, il était peu probable que l'autre en sache plus qu'elle sur leur situation, mais elle avait besoin de poser des questions à voix haute pour se permettre de réfléchir à leur sort. Elle voulait comprendre ce qu'il se passait, et ses yeux verts trahissaient ses sentiments. Abigail avait toujours été un livre ouvert.

Reducio
Je m'excuse platement pour ce retard :/

« Il faut toujours viser la lune, car même en cas d’échec on atterrit dans les étoiles. » – Oscar Wilde
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07 oct. 2015, 15:24
Trois Alice au Pays des Merveilles
Tessa était comme hypnotisée. Les bonbons prenaient une part importante dans sa vie, bien plus importante que les cours, ou même s'amuser. Elle aurait beaucoup de mal à résister si quelqu'un lui proposait de vendre père et mère contre des tonnes et des tonnes de sucreries. C'était tellement important pour elle qu'elle aurait même risqué sa vie pour pouvoir manger des bonbons à satiété tous les jours. Alors en voyant tout ces bonbons à portée de main, elle n'était plus très sûre d'être encore dans le monde réelle. L'hypothèse du rêve était ce qui lui semblait le plus logique. Même dans un monde magique, les forêts de bonbons n'existaient pas; elle en était certaine. Merlin, ce qu'elle avait cherché dans les livres un tel endroit sur Terre!

Les mains tremblantes, la fillette aux longs cheveux noirs balayait du regard chaque centimètres de l'endroit, refrénant avec une force insoupçonnée son envie de se jeter sur les arbres à sucreries. Lequel goûter en premier? Plutôt rouge ou bleu? Tordu ou lisse? Piquant ou non?
La fillette salivait déjà en imaginant les goûts que pourraient bien avoir tous ces bonbons irréels. Son estomac pourtant déjà bien remplis grâce au repas des elfes de maisons se mit à lui rappeler qu'il y avait une petite place, juste assez grande pour... pour... Tous.

Un bruit à côté d'elle la ramena à la réalité. Elle sursauta en entendant quelqu'un ce placé à côté, et tourna vivement la tête. La fillette aux cheveux châtains, avec sa natte qui ne méritait presque plus de porter ce nom tant elle était défaite, s'était réveillée. Tessa s'essuya rapidement le coin de la bouche où un filet de bave dû à son envie irrépressible de bonbons pendant salement et joyeusement. Elle se sentit soudainement honteuse, non parce qu'elle se comportait salement, mais parce qu'elle avait complètement oublié les deux autres filles qui étaient tombées avec elle.


« Je m'appelle Abigail Lewis » se présenta-t-elle avec insouciance. « Première année. »

Il fallut un bon moment (et un sérieux effort) pour que la serpentarde puisse donner son identité. Le premier mot qui vient fût :
"Guimauve" car c'était le dernier bonbon qu'elle avait regardé avant de tourner la tête vers sa camarade. Elle se reprit très vite et se corrigea : "Euh non... Tessa. Tessa Bonsorm, en première année aussi"

Malgré l'air imperturbable de sa camarade, la fillette au cheveux d'ébène compris qu'elle n'était pas très rassurée. C'était visible à la manière dont elle tirait sur son pull. Elle leva les yeux vers le ciel, avisant deux oiseaux qui volaient là. Tessa suivit son regard, plus surprise de voir que le ciel n'était pas plus loin que d'ordinaire après leur chute, que par le fait que les oiseaux semblaient être eux-même de la nourriture.


« Où est-ce qu'on est ? Et la fille rousse de tout à l'heure, elle n'est pas là ? »

"Ben si elle est là" répondit Tessa en pointant la rousse du doigt, se moquant bien de la politesse (comme à son habitude).

La verte et argent tourna la tête pour être sûre de montrer le bon endroit, et vit que la rousse était bel et bien évanouie, allongée sur le sol. Elle ferait mieux de se réveiller vite d'ailleurs, sinon elle risquait d'avoir mal partout. Tessa fit quelques pas dans sa direction avec l'idée de la secouer doucement. A trois elles pourraient emporter plus de bonbons à Poudlard qu'à deux. Il fallut qu'elle soit prête à la toucher pour s’apercevoir qu'elle s'était trompée, et que la rousse sur qui elle avait trébuché à cause du lapin étrange n'était pas à l'endroit qu'elle pensait.
La fillette releva la tête et jeta un oeil à la ronde, sans trouver de réponse à sa question.


"C'est bizarre" réfléchit-elle à haute voix. "Elle est pourtant bien tombée dans le trou avec nous... Et elle n'a pas pu partir, je l'aurais vue. Enfin, je crois...

Abigail semblait vouloir comprendre tout ce qu'il ce passait ici, ce qu'il leur arrivait. Tessa pour sa part ne s'en souciait pas trop. Elles étaient arrivées dans une forêt de sucreries en tout genre, par un tunnel où on tombe sans se faire mal... C'était tout ce qui lui importait et cela lui suffisait. C'est avec un éclat malicieux dans ses yeux gris que la fillette se tourna vers sa camarade et lui répondit, tout sourire :


"On est au paradis, et en vie! C'est chouette non?"
Elle tendit les mains pour attraper des feuilles-barbapapa qu'elle fourra aussitôt dans sa bouche. Elle sourit avec délice avant de s'approcher d'un buisson où pendaient des marshmallow. C'était encore plus merveilleux qu'elle le pensait : les friandises fondaient dans sa bouche et étaient juste comme elle les aimaient. Vraiment, elle n'était pas prête à partir d'ici, peut-être même serait-il possible d'y vivre...

"Tiens" fit-elle en tendant à Abigail un bâton de réglisse qu'elle venait de décrocher. "Sers-toi"

Reducio

Toutes mes excuses pour cet énorme retard :/
19 nov. 2015, 12:15
Trois Alice au Pays des Merveilles
Guimauve se faufila jusqu'à l'endroit où elle avait laissé la poupée et se pencha dessus avant de se relever, perplexe, dans un joli mouvement de cheveux sombres. C'est bien quand on est dans une situation inextricable qu'on fait des réflexion inutiles, et Abby ne faisait pas exception. Comme si pour se dissocier de son inquiétude, il lui fallait se raccrocher à des détails qui prenaient alors une toute autre dimension. Et Guimauve avait réellement de beaux cheveux noirs. Bon, elle ne savait pas à quelle Maison elle appartenait, mais c'était secondaire, n'est-ce pas ?

« C'est bizarre. Elle est pourtant bien tombée dans le trou avec nous... Et elle n'a pas pu partir, je l'aurais vue. Enfin, je crois... »

Abigail porta instinctivement la main à sa natte, mais le travail état déjà fait et elle tira simplement sur une mèche qui serpentait le long de son visage, devant son œil gauche. Elle avait beau se retourner à droite et à gauche, elle ne voyait pas par où elles auraient pu venir. Surtout qu'elles étaient passées par un trou de lapin. Un terrier. Depuis quand les terriers étaient-ils assez larges pour que des petites filles y tombent la tête la première ?

« On est au paradis, et en vie ! » s'exclama Guimauve, tout sourire, imperméable à l'angoisse de sa camarade. « C'est chouette non ? »

Abby l'observa papillonner d'un arbre couvert de cette barbapapa à un buisson de bonbons qu'elle ne connaissait pas, euphorique, comme si trouver ce pays de bonbons avait toujours été son but ultime. La petite Galloise, elle, ne partageait pas tout à fait son avis. Déjà, parce qu'elles étaient coincées dans un endroit qu'elles ne connaissaient pas, et que même si elle avait très envie de savoir ce que cachait la forêt derrière le portillon – sûrement d'autres créatures de bonbons – il était hors de question de s'aventurer dans un monde possiblement dangereux – on ne savait jamais de quoi était capable un ours de guimauve ou un dragon en pâte brisée. Courageuse, oui, mais pas téméraire. Non mais.

« Tiens. »

Guimauve lui mit sous le nez un morceau de réglisse, le visage fendu par un sourire qui trahissait son sentiment de plénitude.

« Sers-toi. » insista-t-elle, et Abby accepta l'offrande sans trop savoir quoi en faire.

Finalement, puisqu'il semblait que c'était à ça que servait le bâton, elle en grignota un bout, sceptique. Mouais, bof. Ça ne valait pas les Chocogrenouilles et les Plumes en Sucre.

« Faut qu'on parle. »

Elle avala sa dernière bouchée, s'essuya la bouche avec le dos de la main et reprit, pour attirer l'attention de la petite sorcière passionnée :

« Tessa. »

... Parce qu'elle n'allait pas l'appeler Guimauve toute la journée, même si ça lui allait plutôt bien, et que Bonsorm prêtait à confusion, puisqu'elles étaient deux. Des jumelles. Elle ne savait pas dans quelles Maisons elles étaient, mais il ne lui semblait pas qu'elles soient ensemble. Ce qui expliquait pourquoi elle voyait souvent ce visage pendant ses cours doubles. Ceci dit, elle ne se souvenait pas du prénom de la jumelle ; elles n'étaient pas amies.

« Tu euh... Tu as vu comment on était arrivées ? Où est le tunnel, enfin, le terrier, oui bon, le tunnel ? »

Pour la seconde fois, elle leva le nez vers le ciel. Qu'avait dit le furet, enfin le chartier, enfin le lapin, enfin le CNI quoi ? Un truc à propos du thé – elle préférait la tisane – et de son monde... Était-ce celui-ci ? Il avait ajouté quelque chose, n'est-ce pas ? Il avait dit une heure. Pas une minute de plus.

« On doit rester une heure ici ? » demanda-t-elle sans vraiment s'adresser à qui que ce soit – ça pouvait être l'oiseau de pein d'épice posé sur l'arbre de barbapapa, le petit lapin en sucre qui gambadait entre les sucre d'orge ou Tessa-Guimauve dont elle avait à peine écouté la réponse, perdue dans ses réflexions. « Mais après, comment on rentre ? Par magie ? »

C'était tellement ridicule, comme situation, et elle était tellement sérieuse que le décalage n'en était que comique. Elle avait vaguement conscience d'être franchement rabat-joie, mais elle avait perdu sa malice enfantine entre les pleurs de son benjamin et les pavés du Chemin de Traverse, et ses aventures quotidiennes à Poudlard lui permettaient tout juste de la retrouver, par bribes, entre deux éclats de rire et un match de Quidditch magnifique.

« Qu'est-ce qu'on fait, maintenant ? »

Guimauve allait à coup sûr chercher plus de bonbons, toujours plus de bonbons. Abigail, elle, restait perplexe. Mais elle était à peu près certaine qu'elles ne devaient pas se séparer. Depuis combien de temps étaient-elles là, d'ailleurs ? Une dizaine de minutes, tout au plus ?

Reducio
Très sincèrement navrée de ce retard :/

« Il faut toujours viser la lune, car même en cas d’échec on atterrit dans les étoiles. » – Oscar Wilde
Avatar: Aiwatan (https://www.zerochan.net/1279118)
11 févr. 2017, 12:30
Trois Alice au Pays des Merveilles
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