Nicholas attendit....en vain. Les armures et statues restèrent avec un calme olympien à leurs places respectives, laissant le professeur de Botanique dans le doute le plus profond. Nicholas rabattit l'épais rideau qui couvrait la fenêtre avec un petit grognement. Dans la nuit d'un noir d'encre, même la lune était invisible. L'homme acquiesça aux paroles de Rusard, puis tressauta lors de l'apparition de Peeves et de son rire sarcastique. Nicholas fronça les sourcils à ses dires, puis se détendit, s'autorisant même un léger sourire ironique en regardant l'esprit frappeur. En effet, bien que récemment arrivé dans l'école, le norvégien avait eu l'occasion d'observer le comportement de Peeves, du moins assez pour l'avoir cerné. Seule la ruse d'un Serpentard lui ferait explicitement dire ce qu'il savait. Alors, prenant un ton d'indifférence profonde, il fit nonchalamment tourner sa baguette dans sa paume et s'adressa à Peeves, sans même prendre la peine de le regarder dans les yeux :

"- Merci pour ton intervention Peeves, mais retournes choisir quelle craie tu vas utiliser pour embêter ta prochaine victime, tes remarques sybillines ne nous intéressent pas."

Puis, se détournant de l'esprit frappeur, pour l'agacer, il fit face à Meilla :

"- C'est étrange en effet, que le sort n'ait pas fonctionné. Peut-être devrions-nous tenter de retrouver Isabel, qu'en penses-tu ?"

Sur-ce, il attendit la réponse de sa collègue, et le résultat de sa ruse.

Meilla était clairement vexée par les propos de Peeves, mais elle essaya de ne pas le montrer et d'y rester imperméable tout autant que Nicholas. Ils avaient autre chose à faire pour le moment.
Elle pensa alors à la bague qu'elle avait reçue quelques semaines plus tôt. Elle n'avait aucune idée de ce à quoi elle pouvait servir, mais peut être qu'elle avait un pouvoir comme la bague d'omniscience qui pourrait les aider ? Elle était dans la poche de sa cape magiquement modifiée afin que n'importe qui ne puisse pas prendre les objets se situant dedans. Machinalement, tout en reflechissant, elle mit sa main dans sa poche.

"Monsieur Rusard, peut-être pourriez-vous trouver Isabel et voir ce qu'il en est ? Je pense qu'il faudrait qu'on voit si personne ne s'est perdu. Le problème étant que le château a l'air d'être devenu un vrai labyrinthe..."

Peeves était vraiment insupportable et Meilla était incapable de se concentrer avec un tel vacarme. La situation était déjà assez compliquée comme cela sans que cet esprit frappeur ne se paye leur tête.

"Si le château est attaqué et détruit, tu seras bien avancé. Peeves. Tu resteras ici, éternellement, dans un lieu sans âme, seul."

Après ces quelques phrases froides, la jeune femme se tourna vers Nicholas recommençant à faire abstraction du fantôme. Qu'il l'écoute ou non, ils avaient autre chose à faire et la priorité était d'être certains que tout le monde était à l'abris dans sa salle commune. D'ailleurs, le meilleur moyen serait peut-être de demander aux directeurs de maison, mais pour le moment aucun n'avait répondu à ses missives qui s'étaient peut-être perdues dans le château.

"Que fait-on?"

Nicholas regarda avec une légère et contenue angoisse le fantôme disparaître dans le mur épais situé à sa gauche. Il observa avec intensité le point où le spectre s'était volatilisé, comme pour distinguer la porte qui, jusqu'à il y a quelques minutes, se trouvait à cet emplacement-ci. Il leva les yeux aux ciel en entendant Peeves, puis haussa les épaules : ils n'arriveraient rien à tirer de lui. Appuyant Meilla en regardant l'esprit frappeur d'u sourire sarcastique forcé, il fit de nouveau face à sa collègue et répondit à sa question, du moins tenta :

"- Je n'en ai honnêtement aucune idée. Devrions-nous regagner une salle commune pour voir si tout se passe bien ? Essayer de retrouver par nous-même Isabel ? Circuler dans les couloirs comme elle nous l'avait demandé ?"

Pendant quelques instants, Meilla cru que ses propos avaient eu un effet sur Peeves, mais ce n'était que pour repartir de plus belle vers quelque chose de complètement fou. Quoique c'était quand même la première fois qu'elle le voyait prendre quelque chose au sérieux. Mais, des monstres sous Poudlard ? Hors de question si cela devait faire fuir tout le monde. Cela risquait de prendre un temps fou de faire sortir autant de monde du château. Et puis, ils ne pouvaient pas commencer à attaquer. D'un autre côté, comment parler à ce fantôme et obtenir des réponses alors qu'il n'en faisait qu'à sa tête ?

"Quels que soient les monstres dont tu parles, on ne peut pas lâcher ce genre de choses dans un château rempli d'autant de personnes sans provoquer la panique. On ne peut pas non plus déclarer la guerre. Peut-être devrions-nous effectivement faire notre ronde, nous sommes dans les couloirs pour cela après tout et pour le moment il n'y a aucun danger imminent, Isabel nous aurait prévenus."

La jeune femme commença donc à avancer jetant de petits coups d'oeil en direction de Nicholas.

Nicholas observa avec un sifflement agacé le départ pétaradant de l'esprit frappeur, quelque peu troublé par ses paroles. Des monstres, dans les entrailles du château ? Bien que la "nouvelle" n'affecta pas Meilla tant que ça, Nicholas restait vigilant, qui sait... Il écouta avec calme la réponse de sa collègue puis se mit à marcher à sa suite, se postant à sa droite. Il acquiesça :

" - Nous arriverons peut-être à trouver Isabel si nous allons vers le grand escalier ou la Grande Salle."

Il y eut une minute de silence, que Nicholas troubla par sa question :

"- Sais-tu de quels "monstres" pourrait parler Peeves ? Non que cela m'inquiète, mais m'intrigue plutôt."