Rhys fixa la sorcière vietnamienne lors de son déplacement, à l’affût. Il eut un sourire narquois lors de sa remarque le concernant.

Alors que Dai s’apprêtait à partir , comme le supposait le professeur, celle-ci prononça des paroles qui firent écho à Rhys.
Si jusque là il n’avait pas relevé ses propos, il prit enfin la parole. Il se retourna vers elle.

- "La plus grande partie de la souffrance humaine est inutile. On se l'inflige à soi-même aussi longtemps que, à son insu, on laisse le mental prendre le contrôle de sa vie."*

Il marqua une pause,puis repris d’une voix plus basse.

- J’ai eu mon lot de douleurs, physiques bien sûr, comme psychiques.  J’en porte encore les stigmates.

Il poursuivit d’une voix plus claire.

- Est-ce que je m’en suis sorti plus fort ? Bien sûr ! Est-ce que je le souhaiterais à quelqu’un ? Jamais. Même à mon pire ennemi.

Il jeta un coup d’œil aux jeunes filles derrière lui puis fit un pas vers Dai.

- Vous éludez certaines questions Madame. De quel Mal parlons-nous ? Le Mal n’apparaît qu’avec les Hommes, pas avec la souffrance. 

Les questions qu'il retenait depuis un moment franchirent enfin ses lèvres. Il devait savoir. 

- Quelle est la véritable raison de votre venue dans cette école? Etes-vous réellement ici pour Miss Loewy? Ou n'est-ce qu'un prétexte? 

*Eckhart Tolle

L'irlandaise ne bouge pas quand elle sent Irene se placer à côté d'elle et comme elle, elle observe et écoute les deux adultes. Du coin de l’œil elle voit sa camarade accaparée elle aussi par la scène, il faudrait penser à lui poser des questions plus tard.

Les paroles de la sorcière font un drôle d'effet à Ennis. Elle ne sait pas trop si ce qu'elle dit est adressé à leur professeur ou est une réponse à sa question soufflée. Mais une chose est certaine ça réveille quelque chose en elle, un peu de défi et d'autres interrogations. Le professeur Saunders souffle quelque chose très bas puis réitère la question de la jeune Gryffondor et en pose d'autres. Toujours à sa place, le poing fermé sur sa baguette depuis qu'elle l'a récupérée, la gamine ouvre ses oreilles. Les réponses, si elles devaient venir ne pouvaient être qu'intéressantes bien que potentiellement inquiétantes.

Les information remontent à sa mémoire et de fil en aiguille des questions se tissent dans la tête d'Irene qui ouvre timidement la bouche pour les poser. Elle est cependant interrompue par leur professeur, ses lèvres se referment donc et Irene se tait le temps qu'il parle. 

Encouragée par le déferlement des questions de son professeur, Irene enchaîne en se tordant les mains : 
-C... C'est vous ? le mal ? pourquoi calamité ? Pourquoi deuxième née ? Et les autres ?
Comme son professeur, le flot de questions a commencé et semble ne pas pouvoir s'arrêter. Pourtant un lien se crée dans la tête de la fillette, et si...
-La vouivre ? troisième calamité ? V... 
Irene s'interrompt trop brusquement en posant les yeux sur l'abeille ancrée sur les lèvres de Dai Hong Dao. La respiration quelque peu accélérée, la fillette se tait et continue de faire attention au moindre mouvement et à la moindre parole de la sorcière. Mais très vite, si ses yeux cherchent tantôt le sol, tantôt le regard de la vietnamienne, ils semblent aimantés par l'abeille. 

INVENTAIRE D'ENNIS O'BELT

INVENTAIRE D'IRENE GATES

INVENTAIRE DE RHYS SAUNDERS

Rhys, Dai vous regarde droit dans les yeux, sans ciller.
DAI — Vous parlez comme quelqu’un qui n’a jamais eu d’ennemi véritable.
L’absence d’expressivité chez cette femme est réellement bluffant. Rien ne semble l’atteindre. Elle avance vers vous, comme une menace.
DAI — Si je suis ici, c’est parce que votre employeur l’a souhaité. Si quelque chose vous dérange à ce sujet, je vous laisse vous entretenir avec la bonne personne. Votre paranoïa n’est pas mon affaire.
Elle s’empresse de se décaler comme si vous n’étiez plus qu’un obstacle dans son champ de vision. Irene, c’est vous qu’elle regarde droit dans les yeux désormais
DAI — Toi tu sais te distinguer.
Elle ne sourit pas, mais une lueur s’allume dans ses yeux.
DAI — Nous sommes trois soeurs. Je suis celle du milieu.
Sur ces mots, Dai retourne à la porte qu’elle franchit tranquillement. Elle vous lâche un ton plus haut :
DAI — Notre mère a toujours aimé les surnoms sensationnels.

Prochaine résolution du Maître du Jeu en l’absence de réponse : mardi 7.

Ennis jetta un coup d’œil à Irene alors que la sorcière répondait à leur professeur. Les Serdaigle étaient vraiment de sacrés observateurs.

Ainsi donc c'est bien la directrice qui lui permettait de rester. Si doute il y avait, doute il n'y avait plus. Deux souvenirs remontèrent. La Grande Salle, la gargouille. La directrice, à qui il fallait annoncer quelque chose.

- "La gargouille" commence-t-elle en tentant vainement de cacher son hésitation. "Elle a dit que vous vous appeliez Hong Dao." Et ce nom, elle l'avait déjà entendu en cours. Avec leur directrice. "Donc Tran Hong Dao c'est..." Elle laisse en suspend. Sa sœur? Sa mère? Le cours ne s'était pas beaucoup étendu sur son sujet - encore moins sa famille - et elle ne se souvenait pas avoir trouvé grand chose pour faire son devoir. Elle n'osait pas dire une bêtise. "Vous la connaissez non?"

Bien que toujours mal à l'aise, Irene se détend un peu en entendant les paroles de Dai.

Quand Ennis pose sa question, la petite rousse hoche discrètement la tête, elle aussi se souvient de ce cours, le nom avait été donné peu de temps après son arrivée tardive. Cette dernière pensée fait légèrement rosir les joues de la fillette. 

Cependant, prudente, Irene tâche de ne pas plus laisser apparaître son assentiment : si la question l'intéresse, elle n'est pas certaine des relations qu'entretient une telle sorcière avec sa famille. Pourtant, à l'évocation des deux événements ensembles et de famille, les pièces d'un puzzle semblent se mettre en place doucement dans la tête de la fillette qui laisse échapper une exclamation étouffée :
-Mei !

Pour une fois, la sorcière regarda droit dans les yeux, son interlocuteur. Rhys soutint son regard pendant de longues secondes, le temps de sa réponse. Alors qu’elle donnait l’impression de fondre vers lui, comme un animal vers sa proie, Rhys ne tangua pas et resta droit sur ses appuis. Rapide comme un Vif, il posa sa main sur sa baguette mais la retira assez vite car à peine eut-elle finit de lui répondre qu’elle se détourna de lui. Il restait néanmoins sur ses gardes.

Les jeunes filles avaient l’air de réfléchir au fur et à mesure, de la sortie de Dai. Rhys se remémora lui aussi ce fameux dîner et de cette entrée, il essaya de se souvenir les paroles qui avaient pu être prononcées. Cette réflexion pouvait se lire sur son visage bien que ses expressions ne furent que peu marquées.

- C’est étrange j’ai pourtant eu l’impression que Madame Loewy ne vous connaissait pas et qu’elle n’attendait pas votre visite. Comment et pourquoi aurait-elle fait appel à vous si elle n’avait aucune idée de qui vous étiez?

Rhys se concentra de nouveau sur cette soirée, il ferma un peu les yeux puis les rouvrit brusquement.

- Vous avez parlé de « nos ennemis » lors de votre arrivée, c’est donc que vous aussi vous voulez les voir anéantis . Il semblerait que vous soyez en mesure de savoir qui ils sont et ce qu’ils ont prévu de faire. Éclairez-nous. Que l’on sache à qui ou- à quoi- nous allons avoir affaire.

Dai fait quelques pas dans le couloir avant de s'immobiliser de nouveau. Vous (Ennis, Irene, Rhys) l'entendez expirer longuement par le nez.
DAI — Tran est ma mère. Mei, ma nièce.
Elle se remet aussitôt en marche, disparaissant définitivement de votre champ de vision.
Il vous faut attendre une dizaine de secondes pour entendre l'écho de sa voix lointaine vous parvenir.
DAI — Mars brille de mille feux dans la maison des Gémeaux. C'est un présage de guerre imminente chez les Centaures.

Classée.