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18 juin 2014, 18:14
 09/2039  Arrivée d'Andrew Gardner : table des professeurs
Andrew examinait avec un tel soin la réaction des porte-parole du ministère, qu’il tourna un regard à demi-étonné vers la table des professeurs quand, à travers la voix du professeur Grayce, la bienvenue lui fut souhaitée. Il en avait pratiquement oublié sa propre requête. Souriant aimablement à ses nouveaux collègues de travail, il attarda ensuite son regard sur ce bon vieux Feuxnoyr, dont il avait fait la connaissance quelques mois plus tôt, au cours d’une nuit qu’il n’oublierait probablement jamais…

« Merci professeur Grayce, dit Grimmey, avant d’adresser un signe de la tête à Andrew qui devait signifier qu’aucun professeur ne s’était opposé à sa demande. »

La légilimancie n’était pas une science exacte, même pour les légilimens les plus talentueux comme Andrew. L’esprit d’un être humain était comme une immense forteresse composée d’une multitude de salles piégées, de tours imprenables, et de donjons inatteignables, le tout relié par des ponts-levis qu’il fallait sans cesse abaissés. Il ne suffisait pas de vouloir s’introduire dans l’esprit de quelqu’un pour s’y retrouver instantanément noyé dans un flux d’informations continues. Le processus était beaucoup plus complexe que cela. Il requérait une attention constante, une vigilance redoublée, et par-dessus tout un détachement total si le légilimens voulait éviter de se perdre à jamais dans l’esprit de sa cible. Coutumier de ce numéro d’équilibriste, Andrew balaya la table d’un regard circulaire en projetant délicatement son esprit vers les sept cibles alignées face à lui.

Pour eux, cela ne représenterait guère plus qu’une sensation d’effleurement au niveau du front. Mais pour Andrew, le processus consistait à se présenter devant l’unique porte par laquelle on accédait à leur esprit, sans toutefois la franchir ; car il était conscient qu’une intrusion en bonne et due forme n’aurait pour seul effet que de les contrarier durablement.


* Bonsoir à toutes et à tous. Je tiens tout d’abord à vous remercier pour votre accueil et à m’excuser de vous infliger ce moyen de communication si peu conventionnel pour notre première rencontre. Comme mon assistant vous l’a signifié, certes à sa manière, je suis muet de naissance. Je n’utilise la légilimancie que pour vous faire entendre un semblant de voix ; si tant est qu’on puisse l’appeler ainsi. Ne craignez donc rien quant au contenu de vos pensées, je n’ai pas l’intention de les analyser. Même le meilleur des légilimens ne pourrait pas s’introduire dans votre tête sans que vous le deviniez. *

Andrew eut un sourire plus affirmé pour Melynn Keating dont l’esprit avait eu un sursaut amusant, quoi que parfaitement inutile en l’absence de talent pour l’occlumancie ; et plus encore pour Erin Grayce dont la dite maitrise l’avait totalement isolé de cette entrée en matière.

S’il l’avait souhaité, Andrew n’aurait eu aucun mal à percer les protections de la sous-directrice ; elles étaient certes d’une efficacité reconnue contre les intrusions conventionnelles, mais Andrew était à peu près tout sauf un légilimens conventionnel. Il opta plutôt pour une approche terre-à-terre en déposant un petit papier griffonné à côté de son assiette.


Je n’en attendais pas moins d’une occlumens avertie comme vous l’êtes, professeur Grayce. Permettez-moi seulement de vous présenter mes hommages et de m’excuser de ne pas pouvoir vous parler directement.


Les porte-parole du ministère en étaient à échanger des murmures soutenus quand Andrew se planta devant eux. A l’instant où son regard se posa sur eux, ils cessèrent de se chamailler et le regardèrent avec de grands yeux ronds, comme s’ils prenaient conscience pour la première fois de sa présence. Sans ressentir le besoin de forcer les choses, Andrew leur indiqua poliment le chemin de la sortie. Ce qui ne sembla guère les réjouir.


* Salama, j’ai finalement changé d’avis au sujet de nos invités. Veux-tu bien t’occuper d’eux s’il te plaît ? *

La panthère des neiges se redressa aussitôt, s’étira, et fixa son regard perçant sur les agents du ministère qui réagirent en reculant de quelques pas comme si cela pouvait réellement les mettre à l’abri du danger. Salama s’avança vers eux, menaçante et pourtant calme, ce qui suffit à les mettre en déroute une bonne fois pour toutes sous les rires – et même les applaudissements – de certains élèves.

* Ton efficacité me surprendra toujours. *

Salama lui adressa un regard supérieur puis retourna se pelotonner dans un coin de l’estrade. Andrew attendit de voir l’ombre des agents du ministère disparaître dans l’entrée pour se tourner vers les quatre tables parfaitement alignées devant lui. Il lut l’appréhension dans le regard de nombreux élèves, et même la peur de ne jamais comprendre pourquoi les choses étaient finalement ainsi et non autrement. Il n’en éprouva qu’une plus grande compassion, qui lui fit lever les yeux en l’air et remarquer que Venus brillait intensément sur la voûte du plafond enchanté. Il en sourit en se souvenant que cette planète avait accompagné chacune de ses rentrées scolaires depuis sa première année d’étude ; et qu’aujourd’hui encore, elle semblait l’observer avec une attention toute particulière. Le signe, peut-être, qui devait lui indiquer qu’il n’était pas en terrain étranger.

La nostalgie des anciens temps passée, Andrew dilua progressivement ses pensées dans la Grande Salle avec une parcimonie digne d’un potionniste s’attelant à la fabrication d’un philtre de Paix. Cette fois, professeurs et élèves ressentirent conjointement l’étrange impression qu’une bouche invisible leur soufflait un vent frais au niveau du front, ceci avant qu’une voix masculine et profonde ne résonne dans leur tête.


* Au plus anciens d’entre vous, je souhaite un bon retour en ces lieux chargés d’histoires ; aux nouveaux, un chaleureux bienvenu dans votre nouvelle maison ; et à tous, un bonsoir de circonstance. Avant de me présenter, je voudrais souhaiter la bienvenue au professeur MacQuillan qui vous enseignera la botanique. Bonne chance professeur.
(Il inclina la tête en direction de l’intéressée et montra l’exemple en l’applaudissant.) Venons-en désormais aux faits. (Il marqua une courte pause durant laquelle tout le monde ou presque échangea un regard interrogateur avec ses plus proches voisins comme pour savoir si la voix qui trottait dans leur tête était entendue des autres également.) Quoi que vous ayez pu entendre ou lire au sujet de mon prédécesseur, sachez que son seul et unique souhait était d’assuré votre totale sécurité. En vous voyant tous ici réunis ce soir, je crois pouvoir dire qu’il a merveilleusement bien rempli la mission qu’il s’était donnée, et ce malgré les difficiles évènements qui menaçaient de détruire cette école. J’ai le regret de vous dire, à celles ou ceux qui nourriraient encore quelques espoirs, qu’Arseni Stoyanov ne reviendra pourtant pas dans cette école. Me voilà donc devant vous, ce soir, pour faire en sorte que son héritage ne se perde jamais et que Poudlard puisse retrouver sa gloire d’antan… *

Andrew suspendit ses pensées en voyant surgir cinq patronus d’une somptueuse couleur nacrée. Deux serpents se faufilèrent sur la table des Serpentard, un aigle se posa sur la table des Serdaigle, un blaireau grimpa sur la table des Poufsouffle, et enfin un lion bondit sur la table des Gryffondor. Tous se figèrent au même moment pour laisser cinq voix distinctes s’exprimer clairement aux oreilles de toutes les personnes présentes dans la Grande Salle, quand bien même leurs propos communs ne semblaient s’adresser qu’au seul directeur de l’école.

« Les protections ont été renouvelées selon votre souhait. Nous serons bientôt là. »

Andrew inclina de nouveau la tête et les cinq patronus se volatilisèrent sans laisser la moindre trace derrière eux. Après un moment de réflexion, Andrew reprit.

* Je me présente à vous comme le nouveau directeur de cette école et accessoirement professeur de divination. Mais trêve de discours interminables, il est temps de calmer les grondements d’estomac que je crois entendre d’ici. Bon appétit ! *

Sur toutes les tables une myriade de plats apparurent instantanément, soulevant un immense brouhaha qui devait durer toute la durée du dîner. Andrew, lui, prenait place au centre de la table des professeurs avec une volonté non-dissimulée d'engloutir un repas comme seul Poudlard pouvait en offrir.
24 juin 2014, 20:02
 09/2039  Arrivée d'Andrew Gardner : table des professeurs
La vie était toujours pleine de surprises alors pourquoi Erin ressentait-elle, en cet instant, une chape de tristesse se déposer sur elle ? On aurait pu croire qu'avec son passé, elle se serait blindée devant ce genre de déconvenue mais non, toujours pas ! Et voilà que ses émotions jouaient aux montagnes russes : un moment ravie de se trouver allégée du fardeau qui pesait sur elle, l'instant suivant sous l'énorme tension de se trouver face à face avec un Legilimens. Pire, elle qui pensait avoir fait suffisamment de progrès dans la discipline stricte de l'Occlumancie pour se permettre d'être sereine - ou au moins relativement à l'aise - si jamais elle se trouvait dans pareille situation, il avait suffi d'un simple effleurement pour remettre toute sa confiance en cause. Certes, elle savait qu'elle avait encore beaucoup de travail pour rendre son esprit totalement hermétique à tous mais elle n'aurait jamais penser ressentir une telle sensation. Force était pourtant de constater que face au professeur Gardner et à ses capacités, elle était dans le rôle de la fourmi qu'un humain peut écraser sans aucun effort. C'était affreusement désagréable et le sourire que son nouveau supérieur affichait n'arrangeait rien au choc qu'elle ressentait. Il avait la capacité d'écraser toutes ses défenses, voilà ce qu'elle ne pouvait s'enlever de la tête. Alors, oui, il ne l'avait pas fait mais le résultat était là ! Et elle avait beau savoir que c'était Arseni en personne qui avait amené Andrew Gardner à la place qu'il occupait, elle n'arrivait pas à se détendre et à lui faire confiance. Si elle avait été d'un naturel très ouvert lorsqu'elle était adolescente, son ancien métier, son passé et récemment, l'attaque de Poudlard l'avait rendu plus méfiante que jamais.

Aussi, bien qu'à l'expression étrange qu'affichait ses collègues, elle en déduisait que leur nouveau directeur s'adressait à eux, elle resta totalement isolée de ce premier discours. Les minutes passèrent, étranges dans ce silence pesant jusqu'à ce que le professeur Gardner lui tende un papier... non seulement, il pouvait s'imposer comme il le souhaitait mais en plus, il s'était attendu à sa réaction. Était-ce donc son orgueil qui la poussait à agir ainsi ? Elle avait la désagréable impression d'être une enfant prise la main dans le sac qui subissait les remontrances de son professeur. Et il fallut toute sa force de caractère à la jeune femme pour se raisonner et enfin se reprendre. Elle n'avait pas le choix, voilà ce qui importait. Alors certes, elle ne se laisserait pas faire si jamais ils en arrivaient là et même si elle savait que c'était peine perdue mais pour le moment, elle devait surtout apprendre à composer et à connaître son supérieur. Elle profita donc que l'attention générale se reportait sur les membres du ministère et, plus particulièrement, sur la panthère des neiges pour se composer de nouveau un visage impassible mais aux aguets. Lorsque les deux "invités" se furent en aller, elle était fin prête. Comme tout un chacun dans la Grande Salle, elle perçut les mots insufflés dans son esprit et fût surprise de la douceur qui en émanait. Elle apprécia les mots qu'il eut pour Arseni Stoyanov et se demanda, l'espace de quelques secondes, si elle pourrait avoir de ses nouvelles par son intermédiaire. Un court instant seulement avant de se souvenir que son ancien supérieur n'était pas en congé mais bien en fuite et qu'il avait sûrement autre chose à faire que d'écrire des cartes postales !

Cinq patronus apparurent alors et Erin chercha dans leurs traits à savoir quels sorciers pouvaient se trouver derrière ces formes. Aucun de sa connaissance, elle en était presque certaine. Une fois leur message délivré, ils partirent aussi vite qu'ils étaient venus et le professeur Gardner termina son discours de rentrée avant d'enfin permettre au banquet de débuter. La jeune femme soupira et se servit, sans vraiment prêter attention à la contenance, d'une cuillerée du plat qui se trouvait devant elle. Sans nul doute, elle aurait tout le temps de digérer les évènements une fois que la soirée serait terminée. Quant à son supérieur, leur première réunion ne tarderait sûrement pas.

Décédée
25 juin 2014, 15:51
 09/2039  Arrivée d'Andrew Gardner : table des professeurs
      Dire que Wilhelm Heltowni était surpris par les événements qui étaient en train de se produire sous ses yeux était un euphémisme d'une ampleur exceptionnelle. Il n'avait pipé mot lorsque Grimmey annonça qu'il n'était que l'intermédiaire du professeur Gardner, le nouveau Directeur de l'école. Ce personnage était-il donc si illustre qu'il pensait nécessaire d'avoir un intermédiaire ? Le polonais fronça les sourcils. Pour qui se prenait donc ce Gardner ? Peut-être un chevalier, vu qu'il se faisait appeler « Sir »... Le fameux personnage entra dans la salle et les sourcils de Wilhelm se levèrent pour exprimer sa surprise devant le fait que l'homme était la copie conforme d'Henri IV de France. Quoique le Directeur de Serpentard espérât que son hygiène soit meilleure.
      Henri IV, les bras croisés dans son dos, entra fièrement dans la salle, un sourire se voulant rassurant aux lèvres. Il les décroisa pour saluer çà et là des élèves qui lui souhaitaient la bienvenue et monta finalement les quelques marches de l'estrade. Un lourd silence s'était installé, bientôt troublé par les murmures de l'Elfe en direction des professeurs — dont le réflexe qu'il eut de se mettre sur la pointe des pieds pour gagner cinq ou six centimètres manqua d'arracher une crise de fou-rire à Wilhelm — une fois que le nouveau Directeur eut salué ses collègues chacun à leur tour.

      Le Directeur de Serpentard sentit une certaine gêne, lorsque la créature leur annonça que leur nouveau Directeur ne pouvait pas leur adresser directement la parole, mais qu'il pouvait communiquer par la pensée. Il serait donc victime de mutisme, le pauvre. S'il n'avait pas été mature, le trentenaire lui aurait bien écrasé les pieds pour savoir s'il pousserait un cri.
      Sade, quand tu nous influences...
      Le professeur Heltowni ne remarqua que peu de temps après de la présence de la panthère des neiges, confirmant alors son mutisme. Il avait au moins mangé, le gros chat ? Soudainement, sans explication, elle détourna les yeux, regardant son maître puis alla se choisir son nouveau panier, à savoir un coin de l'estrade. Le professeur Grayce salua alors l'arrivée d'un autre nouveau collègue en lui souhaitant la bienvenue. Puis, Wilhelm eut une drôle de sensation... comme si on l'appuyait sur le front... Il ne comprit que quelques secondes plus tard qu'Henri IV leur adressait la parole en leur expliquant la situation.

      Ce dernier se retourna en direction des deux agents du Ministère, qui se figèrent. Puis la panthère se leva, et s'avança docilement en direction des deux êtres à présent morts de trouille, provoquant leur départ précipité. Sous les applaudissements des élèves et ceux de Wilhelm, la panthère retourna dans son coin. Le professeur Gardner se retourna alors en direction de la salle et fit son discours.
      Soudainement, cinq patronus apparurent et dirent d'une voix mystérieuse que les protections avaient été renouvelées. Puis, la vie continua comme si de rien n'était, pendant que Wilhelm méditait sur tout ce qu'il venait de se passer, mâchouillant tout ce qui lui passait dans les mains...

Ami des Centaures de la Vieille Forêt
Zarbi de l'année (Magic'Awards III)
30 juin 2014, 16:20
 09/2039  Arrivée d'Andrew Gardner : table des professeurs
Qui était Melynn pour croire qu'elle aurait pu éviter à un inconnu tel qu'Andrew Gardner de s'infiltrer dans son esprit ? Et bien elle était une femme forte, qui avait traversé l'Atlantique sans le moindre sou ou problème, qui avait abandonné son mari et son enfant sans la moindre larme et qui avait dégoté un poste de professeur de Métamorphose et de directrice de Maison dans cette école réputée qu'était Poudlard sans la moindre réputation ! Même si elle venait d'entendre la voix du nouveau directeur de cette école s'infiltrait avec une facilité déconcertante dans son esprit, elle se jurait qu'il n'en serait pas toujours de même. Et de la même façon qu'elle s'entraînait régulièrement pour devenir Animagus un jour, elle allait tenter de s'améliorer en ce qui concerne l'Occlumancie. Elle en était capable, elle le savait. Elle construira un mur dont les portes s'avéreront infranchissables autour de la moindre de ses pensées. Si quelques sorciers en étaient capables, pourquoi pas elle ? Elle le savait, elle y parviendrait.

Mais avant de se lancer dans les recherches autour de cette capacité magique et intrigante, elle décida de baisser sa garde, au moins pour ce soir.
Elle se laissa donc profiter du spectacle. Quel régal d'observer cette panthère majestueuse virer enfin les deux guignols du ministère qui avait subi tout le début de soirée ! Et quel délice de voir Poudlard de nouveau sûre et protégée par un homme qui ne semblait pas dénué de grands pouvoirs. Elle avait également aimé la partie avec les patronus correspondant au 4 Maisons. L'aigle était vraiment ravissant ! C'était spectaculaire ce qu'il se passait là ! C'était comme assister à une grande représentation de Copperfield en train de sécuriser notre propre maisonnée ! Des étoiles dans ses yeux et une chaleur réconfortante dans son être, Melynn avait laissé la place qu'occupait sa frustration et sa méfiance vis-à-vis de son nouveau boss au début, pour se concentrer davantage sur les bonnes choses qui se passaient ce soir.

Et enfin, elle n'attendait plus le divin instant où tous purent enfin savourer leur premier dîner de l'année scolaire ! Avalant cul-sec un grand verre de vin rouge de Californie, elle se dit qu'au moins, elle garderait ce boulot un petit moment. Maintenant, il ne semblait plus il y avoir de problème autour de Poudlard. Les aurors malintentionnés, les anciens directeur fratricides et les agents du ministère soporifiques...Fuiiiit ! Tout ce monde là, dehors ! Ne restait plus, en guise d'autorité, que des professeurs en pleine possession de leurs moyens et un directeur impressionnant. Melynn était donc on ne peut plus sereine lorsqu'elle s'attaqua à son assiette de rôti de dinde.
07 juil. 2014, 15:17
 09/2039  Arrivée d'Andrew Gardner : table des professeurs
Le dîner s’avéra relativement calme et bon enfant si on exceptait l’agitation qui parcourait bruyamment la table des Gryffondor et des Poufsouffle ; là où les Serdaigle et les Serpentard brillaient, comme de coutume, par leur discrétion. Après s’être servi une assiette d’œufs brouillés au bacon, Andrew envoya son secrétaire prévenir trois personnes qu’il tenait particulièrement à rencontrer à la fin du dîner.

A la table des Serpentard, Grimmey remit une invitation officielle à une certaine Victoria Pidloux. A la table des Poufsouffle, il fit de même auprès d’une certaine Ambre Baxrendhel. L’invitation était claire comme de l’eau de roche.

J’aimerais vous inviter à me retrouver dans mon bureau, au sommet de la tour de divination, après le dîner. Il y a certaines choses dont j’aimerais m’entretenir avec vous.
A.G.

A la table des Gryffondor, Grimmey se présenta aussi devant la préfète-en-chef, Madeleine Koter, à qui il demanda discrètement à l’oreille si elle pouvait faire l’honneur au nouveau directeur de l’attendre ici-même au terme du repas, et de laisser la responsabilité au préfet de Gryffondor de conduire les premières années à leur salle commune. Grimmey resta planté à côté de la préfète, attendant sa réponse, quand un élève juste à côté d’elle manqua de s’étouffer en avalant son verre de jus de citrouille. Agité de soubresauts, il désignait le plafond enchanté. Il n’était clairement pas le seul dans ce cas.

En l’espace de quelques secondes, tout le monde en vint à lever le nez au plafond pour remarquer que le ciel étoilé avait réalisé comme une sorte de ‘zoom’ sur une constellation particulière, celle d’Ophiuchus, puis encore plus près, pour s’arrêter sur deux étoiles jumelles qui renvoyaient un doux scintillement verdâtre.

Grimmey s’éclaircit la gorge et sourit en tournant son regard vers l’entrée de la Grande Salle. Deux hommes aux cheveux poivre et sel s’y engouffrèrent alors. Deux jumeaux d’une soixantaine d’années – si ce n’était plus – grands et de bien belle allure dans des costumes noirs qui paressaient peu de choses par rapport à la magnifique cape pourpre accrochée à leur épaule par une rose en argent. Une cape sur laquelle se devinait une gigantesque couronne en motif lie-de-vin.


« Mesdames et messieurs, Isaac Bannerman et Joshua Bannerman, respectivement, ancien maître des Enchantements et ancien maître des Forces contre le Mal ; tous deux ex-directeurs de Serpentard, déclara Grimmey d’une voix vibrante. »

Sur le plafond enchanté, la constellation d’Ophiuchus s’effaça pour laisser apparaître celle du Cygne, et plus précisément une étoile imposante qui dégageait une aura bleue. A la suite des frères Bannerman, un petit homme – lui aussi très âgé – aux traits malicieux et aux yeux gris bienveillants se présenta, penché sur un bâton de magicien dont il s’aidait comme une canne. Lui aussi portait le même modèle de cape que ses deux prédécesseurs, même s’il avait décidé de l’enrouler autour de lui comme un manteau.

« Lysander Kane, ancien maître des Guérisons et ex-directeur de Serdaigle, poursuivit Grimmey avec le même enthousiasme. »

Une nouvelle constellation remplaça celle du Cygne sur le plafond enchanté : le Caméléon. Une étoile au scintillement doré s’y matérialisa tandis qu’une vieille femme aux longs cheveux dorés attachés dans son dos par une ficelle jaune entrait à son tour dans la Grande Salle. Son visage avait beau être marqué par les années, il dégageait encore une certaine beauté. Grande et élancée, elle portait une robe grise digne de l’époque victorienne et la même cape pourpre que ses compères, qu’elle avait nouée autour de son grand cou.


« Faith Ayling, ancienne maîtresse des Potions et ex-directrice de Poufsouffle. »

La constellation du Caméléon s’éclipsa au profit de la constellation du Dragon où une grosse étoile brillait d’un reflet rougeoyant quand un visage bien connu de l’histoire de Poudlard se présenta à son tour dans la Grande Salle. Une petite grand-mère aux cheveux blancs noués en une interminable queue-de-cheval, courbée sur une canne de marche, alla se placer au milieu des quatre autres. Elle aussi portait la cape pourpre décorée d’une couronne lie-de-vin sur ses épaules.

« Et Abigail Derwent, ancienne maîtresse des Métamorphoses, ex-directrice de Gryffondor et de Poudlard. »

A cet instant, à l’autre bout de la Grande Salle, Andrew se leva de son siège et montra la voie à suivre en applaudissant et en souriant chaleureusement aux nouveaux arrivants. Il étendit dans le même temps son esprit à toutes les personnes en présence et déclara avec entrain dans un coin de leur tête :

* Estimés professeurs et collègues, chers élèves, voici les cinq sorciers et sorcières qui assureront désormais votre protection car qui mieux que les plus grandes figures vivantes de Poudlard pour le protéger. *

Andrew attendit que le quintuor remonte doucement l’allée centrale pour ajouter, comme le voulait la tradition, les dernières recommandations avant de libérer tout le monde :

* Avant de vous laisser retrouver vos salles communes et vos dortoirs, je vous rappelle que l’accès aux sous-sols est réglementé et que la Forêt Interdite ne porte pas ce nom pour le simple plaisir des yeux. Le concierge m’a par ailleurs demandé de vous citer les noms des objets interdits dans l’enceinte de l’école, mais je crois que le mieux est encore de vous inviter à lire cette liste sur la porte de son bureau. Pour terminer, à celles et ceux qui seraient intéressés par le Quidditch, les Red Lights de Gryffondor remettront bientôt leur titre en jeu. N’hésitez pas à prendre contact avec le capitaine de votre maison pour défendre les couleurs de votre équipe. B… *

La voix d’Andrew mourut soudainement dans l’esprit de chacun. Un papillon bleuté venait d’entrer dans la Grande Salle, voletant avec une grâce si peu commune, que son identité magique ne laissait planer aucun doute. Beauxbâtons avait un message pour Poudlard…
14 juil. 2014, 17:55
 09/2039  Arrivée d'Andrew Gardner : table des professeurs
La première bouchée qu'Erin prit la renseigna sur le plat qu'elle venait de se servir : des endives au jambon. Elle esquissa un vague sourire en imaginant la tête de certains élèves et surtout de sa collègue, Kristen Loewy, si elle venait à se servir sans prêter attention au plat. Elle connaissait son aversion pour le met et s'en amusait réellement. Mais elle reporta très vite son attention sur la scène qui se déroulait sous ses yeux : le nouveau directeur avait déjà pris les choses en main, mandant Grimmey auprès des élèves qu'il souhaitait rencontrer. Une entrée en matière qui semblait donner la couleur du caractère de Sir Gardner : une main de fer dans un gant de velours ? L'avenir le dirait et les commentaires montant des tables des élèves allaient bon train. C'était évident que le caractère particulier de leur nouveau professeur les intriguait presque autant que les adultes de Poudlard.

Et la soirée n'avaient pas encore dévoilée toutes ses surprises. Annoncés par Grimmey, à la façon dont les nobles étaient accueillis dans les cours royales, firent leur entrée des personnalités influentes du monde de la magie. Du moins, c'est ainsi que les percevait Erin. Ils avaient tous marqué de leur empreinte les matières qu'ils avaient enseigné et la jeune femme regarda avec intérêt Faith Ayling, l'ancienne maîtresse des potions. Loin de se sentir insignifiante devant elle - et pourtant, elle n'atteignait pas le quart de son talent - la sous directrice imaginait déjà tout le savoir qu'elle pourrait acquérir en discutant avec elle. Certes, elle était là pour assurer la protection du château mais elles auraient bien le temps de se retrouver autour d'un chaudron, non ? En tout cas, les yeux de la jeune femme en brillaient d'intérêt, un peu comme un enfant qui rencontre le Père Noël pour la première fois ! Elle espérait un jour atteindre ne serait-ce qu'une partie infime de la perfection que Faith Ayling atteignait dans son art ! Elle trépignait d'impatience à l'idée de la rencontrer mais se reprit rapidement : elle n'était plus une gamine écervelée et se devait de ne pas se comporter comme une groupie. Elle était certaine qu'elle trouverait l'occasion d'un tête à tête avec la vieille femme mais pour l'heure, elle respira un grand coup et écouta avec attention la suite du discours de Andrew Gardner.

Il rappela, comme d'accoutumée, que certaines zones du château et plus particulièrement du parc étaient interdites aux élèves non accompagnés et enchaîna sur les recommandations habituelles de Rusard. En somme, la normalité reprenait ses droits sur l'école... du moins, jusqu'à l'arrivée d'un papillon bleuté qui ne pouvait qu'être un message de l'Académie de Beauxbâtons. Que se passait-il donc en France pour ainsi justifier l'interruption de la cérémonie de rentrée de Poudlard ?

Décédée
14 juil. 2014, 18:18
 09/2039  Arrivée d'Andrew Gardner : table des professeurs
      Le repas parut long au professeur Heltowni, tandis qu'il mâchouillait sans grande ambition son ragoût de bœuf — non, ce n'étaient pas des endives, exceptionnellement. Il regarda avec un regard interrogatif l'elfe du nouveau directeur passer entre les tables de Serpentard — qui étaient, comme le souhaitait leur directeur, très calmes —, de Serdaigle — tout aussi calme — et de Gryffondor, qui était celle qui provoquait le plus de bruit dans l'immense salle.
      Wilhelm ne remarqua pas tout de suite que le ciel de la grande salle s'était soudainement mis à zoomer sur une partie de la constellation du Serpentaire, mais reconnut tout de suite, une fois qu'il eut été étonné que tous ses élèves aient levé leurs yeux au plafond, l'étoile — ou plutôt la double-étoile — numéro 70 de ladite constellation. Puis, entendant la grande porte s'ouvrir, il se tourna en direction des deux battants pour voir s'avancer des jumeaux, que Grimmey présenta comme étant des anciens directeurs de Serpentard. A cette annonce, Wilhelm baissa les yeux en signe de respect vis-à-vis de ses prédécesseurs et du petit homme qui les suivait. Puis, le plafond changea de position, se retrouvant successivement dans la constellation du Cygne, du Caméléon et du Dragon à la suite desquelles les anciens directrices et directeurs de Serdaigle, respectivement de Poufsouffle et Gryffondor — cette dernière ayant même été directrice de Poudlard — pénétrèrent à leur tour dans la pièce.

      Le professeur Gardner se leva et applaudit les arrivants, presque aussitôt suivi par les professeurs, dont Wilhelm que les applaudissements s'adressaient plutôt aux Bannerman, et les élèves. Annonçant que ces cinq personnes assureraient, pour une durée indéterminée, la protection de l'école, le professeur d'Histoire de la Magie se mit à rêver qu'il aurait peut-être le temps, un jour ou l'autre, de discuter avec l'un des jumeaux ou le petit homme concernant la façon dont leur Maison était menée de leur temps.
      D'ailleurs, quand avaient-ils gouverné la Maison ? Ils devaient bien avoir une trentaine d'années de plus que Wilhelm. Voyons, peut-être durant la seconde partie des années 2020 ou alors la première partie des années 2030 ? Il ne se souvenait absolument pas ni de l'un, ni de l'autre pendant sa propre scolarité. Peut-être le fait qu'il fût alors à Serdaigle portait à préjudice... De toute façon, ils lui diraient bien assez vite et il n'aurait qu'à chercher dans les registres de la maison et de l'école pour trouver les dates exactes.

      Le directeur de l'école commença alors l'habituel discours de début d'année, avant d'être interrompu par un papillon bleu qui était entré dans la salle. Il ne pouvait pas être diurne comme tous les autres, celui-là ? En y regardant de plus près, Wilhelm Heltowni remarqua que ce n'était pas un papillon, mais plutôt une enveloppe qu'on avait ensorcelée pour qu'elle ressemblât à un lépidoptère. Vu la couleur et la qualité de l'ensorcellement, cela devait sans doute venir d'une autre école de magie, probablement Beauxbâtons. Ah, ces français ! Toujours à croire qu'ils étaient le cente du monde, vraiment... !

Ami des Centaures de la Vieille Forêt
Zarbi de l'année (Magic'Awards III)
29 juil. 2014, 22:32
 09/2039  Arrivée d'Andrew Gardner : table des professeurs
Malgré son âge avancé, Isaac Bannerman fit preuve d’une étonnante agilité en saisissant d’une seule main le papillon en plein vol. Andrew éprouva aussitôt une étrange sensation d’oppression qui le fit se rasseoir à sa place et plisser le regard vers l’insecte remuant.

« Beauxbâtons, signifia Isaac Bannerman. Encore que je n’en sois pas si sûr… ce messager abrite plusieurs protections qu’il m’est difficile de percer. Mais il y a là-dedans un portoloin… pour l’instant endormi. Vers où pourrait-il conduire, je n’en sais rien, l’information m’est cachée. »

« Je ne perçois aucun danger, ajouta Joshua Bannerman. Vous ne risquez rien à l’ouvrir. »

Andrew acquiesça en silence. Isaac approcha et déposa le papillon sur la table. L’insecte n’essaya même pas de s’envoler. Confirmant à Andrew qu’il était bien le destinataire du message qu’il contenait. Andrew lança un regard troublé de part et d’autre de la table, sans savoir exactement ce qu’il cherchait à découvrir dans les yeux des autres professeurs. Il hésita puis se résolut à toucher le papillon du bout de son index.

Andrew se laissa surprendre, comme tant d’autres dans la salle, par l’étonnante désintégration de l’animal en un nuage de particules scintillantes. De la très belle magie, à ne pas en douter. Les particules se dispersèrent sur l’estrade – faisant fuir la panthère des neiges vers l’allée centrale – et se rassemblèrent ensuite en groupes distincts afin de dessiner des formes évidentes : des murs et des piliers. L’esquisse d’une pièce circulaire renforcée par sept piliers se figea sur l’estrade, comme un rêve échappé de la tête d’un architecte. Au centre de la pièce, les particules dessinèrent une plateforme ronde posée sur un lit de cristaux et sur cette plateforme une jarre aussi grande que la plupart des premières années qui avaient effectué leur répartition avant le repas.


« Le dominion… déclara Abigail Derwent, le regard sombre. »

Impossible, songea Andrew. Son cœur se mit à frapper violemment sa poitrine comme s’il cherchait à s’en échapper par la manière forte. C’était parfaitement impossible, se répéta Andrew. Seul son père avait eu connaissance de l’emplacement de cette pièce avant de virer fou et de finir à Sainte Mangouste. Comment quelqu’un d’autre avait-il pu trouver son emplacement, et pire, osé l’activer ?

« Le dominion ? demanda Lysander Kane, visiblement surpris. »

« Un lieu légendaire… et maudit ; celui de la plus grande folie meurtrière jamais orchestrée par les sept plus grandes écoles de sorcellerie d’Europe, expliqua Abigail Derwent qui ne quittait plus la jarre des yeux. Cette histoire remonte à l’époque de la fondation de Poudlard. Six écoles se disputaient l’honneur d’être la meilleure. Godric Gryffondor, Helga Poufsouffle, Rowena Serdaigle et Salazar Serpentard acceptèrent de jeter leurs forces dans la mêlée, jugeant probablement que la victoire assurerait un si grand prestige à leur école naissante qu’elle se remplirait très vite de nouveaux et talentueux disciples venus des quatre coins du continent. Chaque fondateur choisit le meilleur élément dans ses rangs pour intégrer le contingent de Poudlard. Les contingents des sept écoles voyagèrent jusqu’au lieu secret de leur réunion, le dominion, où ils s’affrontèrent durant plusieurs semaines jusqu’à ce qu’il ne restât plus qu’un seul participant en vie. En l’occurrence, le disciple de Salazar Serpentard si l’on en croit la légende. Mais l’école ne se couvrit pas seulement de gloire… un pacte magique des plus sournois, probablement édifié par les investigateurs de cette querelle, lui donna la pleine mesure de soumettre les six autres à son pouvoir. En prenant conscience du pacte, les fondateurs de Poudlard décidèrent d’en condamner l’accès et se jurèrent de ne jamais avoir recours à son pouvoir néfaste. Tout du moins, c’est encore une fois ce que nous relate la légende car de cette période date également les premières dissensions entre les quatre fondateurs. Mais notre directeur en connait bien plus à ce sujet que moi… »

Andrew croisa le regard d’Abigail Derwent mais se garda de commenter ses explications. Il n’avait ni la force ni le désir de se lancer dans un vaste cours d’histoire. La seule chose qui l’importait, et l’inquiétait au plus haut point, était que Beauxbâtons avait vraisemblablement découvert la position du dominion et avait osé le rouvrir pour obliger les sept écoles à s’y réunir de nouveau avant le solstice d’hiver… tel que le voulait la légende sur laquelle son père avait travaillée durant des décennies au Département des Mystères. Les français avaient-ils mis la main sur Izar Nightingal, le seul survivant de cette boucherie ? Andrew ne pouvait résolument pas le concevoir. Nightingal n’était pas le genre d’homme à se laisser abuser, tout du moins c’est ce qu’il pensait.

Lentement mais sûrement, Andrew se leva de son siège et après un moment d’hésitation déploya son esprit dans toute la salle pour faire résonner ces mots dans la tête des élèves :


* Le spectacle est terminé, il est temps pour tout le monde d’aller se coucher. Je vous souhaite une bonne nuit. Mesdemoiselles et messieurs les préfets, veuillez conduire vos camarades à vos salles communes je vous prie. *

Andrew contourna la table des professeurs alors que la Grande Salle s’agitait sous les discussions enflammées et les pas agités des élèves qui cherchaient à la quitter ; il entra dans le nuage de particules et toucha la jarre ou tout du moins les particules qui la dessinaient. Le nuage se dissipa instantanément et n’en resta plus qu’une magnifique et bien réelle jarre en argent qui contenait le même liquide incolore qu’on trouvait dans les pensines.

Andrew regarda les nouveaux gardiens de Poudlard puis ses collègues professeurs et leur signifia :


* Mesdames et messieurs, je crois que nous avons également tous besoin de sommeil. Remettons nos questions à plus tard si vous le voulez bien. Isaac, cette jarre est à vous. Le professeur Tourmaline rentrera demain de ses vacances. Elle pourra sans doute vous prêtez main forte. C’est elle qui assurera les cours de Sortilèges désormais. Encore une fois merci pour votre accueil et bonne nuit. *

Son sourire volatilisé, Andrew descendit l’estrade et talonné de près par sa panthère des neiges, se dirigea vers la préfète-en-chef, Madeleine Koter, la seule élève encore autorisée à être sur place.