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31 août 2016, 09:46
 05/2041  La troisième tâche ~ vue par les travées
Paul n'avait pas été le seul à se protéger des créatures sorties du Dominion : Wilson avait continué à lancer des sortilèges de protection, Elly Sparkle s'était précipité sur un des loups pour lui lancer plusieurs sorts, et l'on entendait la lutte des élèves des trois écoles rivales, qui s'unissaient pour protéger les travées. Le Poufsouffle était terrifié, mais heureux de voir cette union, entre les maisons mais aussi entre les pays. Les sortilèges rebondissaient de part en part, les loups reculaient, incapables de faire des dégâts dans le public. Voyant un des loups s'approcher, Paul tenta un maléfice du saucisson que le monstre évita, puis quantité d'autres maléfices et sortilèges de défense qui lui passaient par la tête.

"Everte Statim ! Lashlabask ! Expelliarmus ! Immobulus... Rejecta ! Cracbadabum !" criait-il en pointant sa baguette sur les loups.

La plupart du temps, ces sorts ne touchaient pas, mais ils faisaient reculer les créatures. Paul vit l'une des créatures se jeter dans la direction d'élèves qui affrontaient d'autres loups... Il les attaquait par derrière !


"Hors de question ! Everte Statim !" s'exclama le Poufsouffle en pointant sa baguette. Avec une détonation, un éclair sortit de sa baguette et envoya le loup trois mètres plus loin. En se retournant, cependant, le Poufsouffle tomba nez à nez avec l'un des monstres. Avant même qu'il ne puisse dégainer sa baguette, une voix connue cria une formule magique :

« Salcifis ! »

"Elina ?" s'écria Paul, sentant une immense vague de soulagement parcourir son corps, sans regarder le loup qui se faisait ligoter par le sortilège.

En effet, la préfète-en-chef des Poufsouffle et championne de Poudlard venait d'arriver dans le couloir par un mur coulissant, accompagnée des deux autres champions. Marie et Jonas avaient l'air secoués, mais sains et saufs, tout comme Elina. Qu'est-ce qu'il leur était arrivé ? Où étaient les professeurs, ou Ambre et Meilla ? Paul s'approcha après avoir lancé un nouveau Protego, et voulut demander ce qui s'était passé. Il hésita : ce n'était pas vraiment le moment de discuter. Pour l'instant, il y avait des loups géants qui essayaient de dévorer les élèves, et ce n'était peut-être pas le meilleur cadre pour discuter, surtout qu'Elina devait avoir vécu beaucoup de choses pendant tout le temps qu'elle avait passé dans le Dominion. Paul remercia la championne, et lança un nouveau Petrificus Totalus sur l'un des loups qui s'approchait. Peu importe ce qui arrivait ensuite, il serait prêt à continuer à se battre... Peu importe où se trouvaient les professeurs Almeida, Loewy, Holloway, ou Meilla ou Ambre, pour l'instant, ce n'était pas ce qui comptait. Il fallait protéger les autres et se protéger soi-même, neutraliser ces loups, et l'on pourrait potentiellement s'inquiéter pour les autres plus tard. Une chose était sûre, c'était qu'une douzaine de loups, même énormes et sanguinaires, n'avaient aucune chance contre tant élèves et d'adultes déterminés, pensa Paul en lançant un Flipendo dans la direction de l'une des créatures.
03 sept. 2016, 00:35
 05/2041  La troisième tâche ~ vue par les travées
Un lourd silence accueillit l’apparition des derniers rescapés. Certains, dans l’assemblée de spectateurs incrédules, laissèrent tomber leur baguette, stupéfaits.

Un seul loup demeurait encore sur ses pattes. Les autres avaient tous disparus, détruits par le courage et la détermination d’un petit nombre de personnes. La colère de cette créature de la nuit était grande et jetait comme une ombre sur tous les sorciers dont elle croisait le regard. Parmi les moins courageux, beaucoup furent ceux qui se retrouvèrent paralyser de terreur. Mais parmi ceux dont le cœur vibrait encore de protéger les leurs, il y en eut une qui surprit tout le monde en trouvant le courage d’outrepasser sa condition. Son sortilège s’avéra si puissant que l’engeance noire s’évapora comme un vulgaire composé gazeux libéré de son flacon. Aude Luneau n’abandonnerait jamais tant que lui resterait un souffle de vie.

L’assemblée comptait quelques blessés légers, mais ne dénombrait, par la grâce de Merlin, aucune mort. Le visage blanc comme neige, Evgeniy Kowalczyk était le seul à pouvoir disputer l’honneur de s’évanouir le premier à la malheureuse directrice de Beauxbâtons. La raison de son malaise apparent était terrée au fin fond de son cœur, mais un regard affuté eut vite fait de remarquer que ses yeux hébétés fixaient Arseni Stoyanov comme s’il eut été un revenant de l’au-delà.


« Pardonnez-moi Kristen, déclara Constance Luneau. Le moment est venu pour moi d’accomplir ma part du serment. »

Quittant le giron de Kristen Loewy, la belle sorcière aux cheveux noirs appela du regard ses sœurs mais aucune d’elles n’osa s’avancer vers l’aînée. Bon nombre de baguettes, parmi lesquelles celles d’Enrik Tempelton, d’Emily Fawkes, de Theodorus Lynch, de Marie Duval, ou encore celles de Sybille Luneau et Stepan Kirsanov, les tenaient désormais en joue. Constance Luneau blêmit en réalisant qu’elle n’était pas en reste.

LES CONTES DE L'ŒIL
(En vadrouille jusqu'au 3 janvier inclus)
03 sept. 2016, 01:49
 05/2041  La troisième tâche ~ vue par les travées
La sortie était proche. Avant de quitter tout à fait du Dominion, Kristen prit le temps de passer sa baguette sur le bord de ses manches, encore maculé du sang du sphinx, pour en effacer les traces. Elle n’accorda aucune attention à Lynch, mais elle savait qu’il remarquerait ce geste. Quand elle sortit enfin, le rideau de lumière éblouit si bien la directrice de Poudlard qu’elle dut mettre sa main devant ses yeux.

En sortant du Dominion, elle avait cru que le calme serait enfin revenu, qu’il y aurait le temps de se poser et mettre les choses au clair, rassurer les élèves. Pourtant, il n’en était rien. Kristen le ressentit tout de suite, et releva brusquement la tête pour mieux observer la scène qui se déroulait sous ses yeux. Elle constata que les champions étaient sains et saufs, que les professeurs Ainsworth et Heltowni étaient sortis, de même que l’une des sœurs de Constance – ou Maëva ; qu’Isabel était bien avec celle-ci, juste là, que Lisel Kieffer et Amy Holloway sortaient aussi, accompagnant Meilla Primard et Ambre Baxrendhel, qui n’avaient pas dû sortir si vite qu’on leur avait dit, et l’autre sœur de Constance était là également. Sur ces deux femmes, Kristen avait compris quelque chose, en écoutant attentivement le discours de Constance : non seulement elles étaient ses sœurs, mais il était fort possible qu’il y ait eu un autre lien qui les unisse, un lien d’inventrices… Trois objets pour trois sœurs, des sœurs un peu dérangeantes, qui étaient alors devenues trois prisonnières.

Kristen vit Evgeniy Kowalczyk, dont le visage blêmit. Elle suivit des yeux son regard et put déterminer qu’il s’arrêtait juste sur Arseni. Kristen comprit alors que le frère du Ministre avait sans doute dit la vérité à propos du directeur de Durmstrang. Cet homme puait le traître qui a raté son coup et qui craint le retour de boomerang. Elle vit Aude, aussi, et elle vit que celle-ci dirigeait sa baguette vers un loup terrible. C’était une invocation de magie noire. La lourdeur qui pesait dans cet endroit émanait de l’animal, mais il avait dû y en avoir bien d’autres comme lui. Ce loup, d’ailleurs, ressemblait à celui qu’Arseni avait invoqué, deux ans plus tôt, et qui avait tué Felipe Sampedro sous les yeux de Kristen. Pourtant, il avait une aura légèrement différente. Kristen n’eut pas le temps de lever sa baguette, au cas où, qu’Aude abattit la créature.

Elle vit tout ce monde, elle assimila une quantité d’informations visuelles importante, et elle souffla un coup. Il semblait que c’était fini, enfin.

Constance s’approcha et dit quelques mots à Kristen : l’heure était venue pour elle d’honorer sa part du marché. Kristen hocha la tête sans mot dire et observa celle qui était auparavant la prisonnière du Dominion faire quelques pas vers la directrice de Beauxbâtons.

Malheureusement, on ne lui en laissa pas le temps. De nombreuses personnes levèrent leur baguette vers Constance, parmi lesquelles Emily Fawkes, Enrik Tempelton, Lynch – quel mot avait-il à dire sur la situation, celui-là ? - plusieurs élèves imitèrent ce geste, dont la championne de Beauxbâtons, Marie Duval, le frère de Jonas, Stepan Kirsanov, visant au choix l’une des trois sœurs. Il y avait Sybille Luneau aussi. La directrice de Poudlard l’avait prévu, et c’était d’ailleurs pour cette raison précise qu’elle avait demandé à Isabel de faire attention à Constance, lorsqu’elles s’apprêtaient à sortir du Dominion. La réaction de ces personnes était à vrai dire assez compréhensible : Constance avait disparu comme étant l’ennemie de ceux qui se tenaient là, ayant enlevé les champions et semé la panique dans les travées. Comment pouvaient-ils imaginer qu’elle ne revenait pas dans cette même condition de cible à abattre ? Kristen s’approcha alors de Constance, se trouvant tout à côté d'elle, et s’adressa à ceux qui la menaçaient de leur baguette.


« Je vous prie de bien vouloir analyser la situation un instant, et réfléchir à ceci..: pensez-vous que si Constance Luneau était encore notre ennemie, nous l’aurions ramenée dans cet état impeccable ? »

Ce soir, Kristen avait tué un homme pour que Constance accepte de sauver Aude. Il était hors de question qu’elle ait assassiné le sphinx, le très ancien et très puissant sphinx du Dominion, en vain. Personne ne toucherait cette femme. Personne ne l’empêcherait de remplir sa part du serment.

Kristen planta son regard de celui de Sybille Luneau, la fille d'Aude, qu’elle avait déjà rencontrée et avec qui elle avait pu discuter. Ses yeux bleus n’étaient pas sévères, mais ils traduisaient plutôt une grande fatigue. Elle fit aller son regard de la fille à la mère, et de la mère à la fille. Elle n'avait pas oublié comment Aude s'était fait projeter en arrière, comment ce corps déjà fragile avait été si facilement repoussé, comment son dos avait manqué de se briser contre la table du jury. Elle n'avait pas oublié le regard d'Aude quand elle avait deviné les intentions de sa "jumelle", qui ne lui faisaient, à elle, aucune place. Elle ne l'avait pas oublié, car c'était en partie pour cela qu'elle s'était précipitée dans le Dominion, avec la seule envie de détruire Constance et de faire taire son rire pour toujours. Elle dit alors à Sybille, d'un ton calme, mais sans appel, et plissant les yeux :


« Pensez-vous que je l'aurais laissée s'en sortir si facilement après ce qu'elle lui a fait ? »

Finalement, elle s’adressa à nouveau à la foule de baguettes pointées vers les trois sœurs.

« Condamnez l'une de ces femmes, et vous condamnez celle qui vient peut-être de sauver votre ami, votre frère, ou votre sœur, ou qui que ce soit qui vous est cher. »

Et ses yeux finirent de se poser sur Aude.

Nécromancienne - Mère du dragon - Détentrice de la Baguette de Sureau et du Retourneur de Temps
~ if i wasn’t a narcissist i wouldn’t like me either ~

@Mentionnez-moi pour activer le Tabou
04 sept. 2016, 16:13
 05/2041  La troisième tâche ~ vue par les travées
On ne guérissait pas d’un mal si grand en si peu de temps. On en guérissait même jamais vraiment. Le corps avait beau s’en remettre tôt ou tard, l’esprit ne pouvait faire l’impasse sur les souvenirs douloureux.

Arseni avait le sentiment qu’il les collectionnait depuis si longtemps. Sa fatigue avait beau crisper ses traits et assaillir son corps de sommeil, la douleur et le froid l’empêchaient de s’assoupir. La douleur provenait essentiellement de sa main morte : un restant de peau noire, sanguinolente et desséchée, soutenue par des os aux arêtes saillantes. Le froid, quant à lui, était intérieur. La chaleur de son âme faiblissait, privée de cette magie noire bouillante et réconfortante.

Arseni aurait pu se sentir étranger à lui-même, ainsi séparé d’une grande partie de ce qu’il croyait être son identité, mais, étonnement, un vague espoir brûlait en son coeur.

Sa vue trouble chassait les ombres qui semblaient l’entourer de toutes parts, cherchant à donner une plus grande place à la lumière. Mais les forces lui manquaient, cependant que la douleur lancinante qui parcourait toute la longueur de son bras gauche le faisait grimacer et fermer les yeux. Même plongé dans ses propres ténèbres, Arseni entendait une voix plus nettement que les autres, comme si son timbre clair reléguait tous les autres sons aux oubliettes. Sa capacité d’analyse était peut-être émoussée par tout ce qu’il venait d’endurer dans le Dominion, il n’en comprenait pas moins que Kristen entendait rétablir la vérité. A cet instant, les doigts de Lynch resserrèrent leur emprise sur sa taille pour le garder debout.

Ce qu’il s’était produit entre Stanislav et lui, Arseni ne parvenait pas à se le remémorer. Mais sa mémoire était comme marquée au fer rouge par la façon dont Kristen l’avait regardé quand les enfers s’étaient écroulés sous ses pieds. L’expression de ses beaux yeux bleus avait transpercé son âme comme le reproche d’un être cher. Ce regard lui avait signifié qu’il n’avait aucun droit de l’abandonner. Le retour d’ascenseur d’une femme qui tenait peut-être à lui et pour les beaux yeux de qui, aujourd’hui encore, il ne regrettait pas d’avoir risqué sa carrière. C'était il y a deux ans.
04 sept. 2016, 20:22
 05/2041  La troisième tâche ~ vue par les travées
Lorsqu'Isabel sortit enfin du Dominion aux côtés de Constance, la jeune femme se demanda une fraction de seconde ce qui l'inquiétait le plus entre ce qu'elle venait de quitter et ce qu'elle découvrait sous ses yeux. Face à elle, les élèves de l'école, livrés à eux-mêmes, tentaient de se protéger comme ils le pouvaient face à des créatures sorties d'on ne savait où. Les plus expérimentés réussissaient à les faire disparaître un à un. Depuis combien de temps était-ce le chaos ici ? Depuis combien de temps les élèves devaient-ils se débrouiller ? Y-avait-il des blessés ? Et surtout, où étaient ceux entrés dans le Dominion ? Isabel ne savait plus où donner de la tête, mais finit par remarquer un peu plus loin les silhouettes de ses collègues, tous semblaient se porter sur leur jambes. Le cœur serré de la jeune femme sembla se dénouer un peu. Mais ce n'était pas suffisant. Tournant sa tête de droite à gauche, le professeur finit par tomber sur la chevelure blonde d'Elina. Soufflant un coup, Isabel se sentit plus légère. Elle était là, merci. Jonas et Marie à ses cotés. Meilla et Ambre étaient aussi là, plus loin. Mais encore manquait-il quelqu'un qu'elle avait délibérément laissé à l'intérieur. Tandis que les autres professeurs prenaient les choses en main, Isabel gardait la main crispée sur sa baguette. La jeune femme avançait dans la foule, tentant de repérer les éventuels blessés, intimant aux préfets de les emmener à l'infirmerie, essayant de calmer certains enfants en pleurs. Les secondes passaient avec une lenteur atroce. Et s'il l'avait tuée ? Ou si Lynch n'avait pas tenu ses paroles ?

C'est dans un sursaut qu'Isabel fut sortie de ses pensées alors que non loin Aude Luneau mettait fin à la dernière créature. Instinctivement, Isabel porta son regard vers l'entrée du Dominon, à quelques mètres d'elle. C'est là qu'elle la vit.
*Merci, Merlin* Kristen, accompagnée d'un Arseni affaibli mais en bien meilleure forme que ce à quoi elle avait pu assister, s'éloignait de l'entrée du Dominion. Les racines noires qui couvraient le corps du Ministre avaient disparues. Isabel remarqua que ses deux yeux étaient intacts. Avaient-ils changer les plans ? Elle remarqua alors qu'une de ses mains restaient cachées. Peut-être que... Mais Isabel n'eut pas le temps de réfléchir davantage. A ses côtés, Constance prit la parole. Mais à peine eut-elle le temps de bouger qu'un malaise s'installa. Tous, pour la plupart, pointaient leur baguette sur cette femme qui étaient après tout la cause de tout cela. Et Isabel aurait été sans aucun doute de la partie si elle n'était pas entrée dans le Dominion et n'avait appris tant de choses.

Dans le silence qui s'installa, Isabel, toujours non loin de Constance, ne fut pas surprise d'entendre Kristen prendre la parole tout en se rapprochant. Silencieuse, le professeur de Soins ne s'éloignait pas de Constance. Elle avait elle aussi fait un serment, et même si cette femme était la cause de bien des ennuis en ce jour, elle n'avait d'autres choix que de rester pour elle. Après tout, la reine Maëva avait elle aussi tenu sa part du contrat en ce qui concernait la sortie de tous leurs collègues et élèves du Dominion.
Tandis que Kristen argumentait, Isabel observait tour à tour les personnes présentes. Son regard capta le Directeur de Durmstrang dont l'attitude ne lui semblait pas vraiment appropriée à la situation. Quelque chose clochait dans le regard qu'il adressait à Arseni Stoyanov. Sur ses gardes, Isabel retourna son attention sur le reste du groupe, s'attardant un instant sur Lynch qui, lui aussi, avait la baguette levée. Doucement, elle se rapprocha de Constance et lui demanda à voix basse, tandis que Kristen finissait de parler 
: « Savez-vous d'où venaient ces créatures ? Est-ce votre œuvre ou celle d'une de ces femmes ? » questionna-t-elle en regardant les sœurs de Constance.

Magizoologiste de retour en Grande-Bretagne
Baroudeuse à la valise
Code couleur : #005f8c
07 sept. 2016, 00:12
 05/2041  La troisième tâche ~ vue par les travées
Les regards se croisaient sans délier la moindre langue. L’heure était aux calculs, non aux intentions de grande envergure. Tête baissée, Constance attendait sa sentence. Quelle ne fut pas sa surprise lorsque Isabel Almeida rompit le silence pour l’interroger.

« Nous ne pratiquons pas la magie noire, répondit sobrement Constance, les yeux virés vers ses pieds. »

Le silence était tel qu’une bonne partie des personnes en présence entendirent ses propos sans pour autant réussir à leur accorder de sens.

Blottit contre sa mère, Sybille Luneau observait Kristen et Constance à tour de rôle. La panique était immense dans ses beaux yeux bleus. Si grande que son bras fin et blanc tremblait sous le poids de l’hésitation. Céder à la haine et la faire éclater contre Constance ou bien se fier au professeur Loewy pour qui elle avait le plus grand respect ? Ne sachant quel côté choisir, elle hasarda un coup d’oeil vers sa mère, se demandant ce qu’elle aurait choisi à sa place. Les yeux épuisés d’Aude lui apportèrent une réponse évidente. Emue aux larmes, Sybille désarma. Elle essuya ses larmes d’un revers de manche et leva un regard foudroyant sur Constance et ses deux acolytes.

« J’espère que vous savez ce que vous faites, dit Sybille, les dents serrés quand Constance s’arrêta devant elle. »

Constance acquiesça, incapable de soutenir le regard de cette pauvre enfant à qui elle avait causé tant de peine.

Il y eut un silence entre Aude et Constance Luneau. Un silence qui ne se brisa que lorsque cette dernière se tourna vers ses soeurs.

« Je lui dois d’ê… »

« Inutile de parler. Tu es l’aînée, l’interrompit Sinistra. Nous t’avons toujours suivi, nous te suivrons cette fois encore. »

Un sourire éclaira le visage de Constance. Lentement, chacun de ses gestes se fit plus harmonieux que le précédent. Elle sortit sa baguette magique et se mit à dessiner des formes étranges dans l’air. A leur tour, Sinistra et Métope l’imitèrent. Des fils argentés se matérialisèrent là où leurs baguettes passaient. Chaque fil avait sa vie propre, se tordant, s’entortillant, autour des autres. C’était de la très belle magie. Le genre de magie qui vous faisait baisser votre garde en réalisant que son auteur n’avait que de bonnes intentions en tête.

Quand les quatre capes argentées furent tissées, les soeurs en enfilèrent une chacune. La dernière, Constance la glissa elle-même autour d’Aude en la prenant délicatement par les épaules.

« Puisse ton coeur trouver la force de me pardonner tout le mal que je t’ai fait, déclara Constance, les yeux brillant de larmes. Sache que tu as été mon seul réconfort tout au long de ces années d’emprisonnement. »

Aude trouva à peine la force de poser sa main sur le bras de Constance, mais quand se fut chose faite, les larmes de Constance coulèrent sur ses joues blanches cependant qu’elle souriait comme jamais on l’avait vu sourire.

« J’ai vécu de trop nombreuses vies, dit-elle. J’aspire à autre chose désormais. Que ce temps te soit profitable ma belle enfant. »

Là-dessus, Mérope et Sinistra posèrent leur baguette sur les épaules de leur soeur tandis que cette dernière pointait la sienne sur le front d’Aude. Se produisit alors quelque chose d’inimaginable, une magie si ancienne que personne dans l’assistance n’en avait seulement entendu parler. Alors que les visages des soeurs se creusaient de vieillesse, celui d’Aude gagnait la beauté de la jeunesse. A mesure que les silhouettes des soeurs s’asséchaient et rapetissaient, celle d’Aude gagnait en chair et en vitalité. Quand le processus prit fin et que les capes argentées partirent en fumée, Constance, Mérope et Sinistra n’étaient plus plus que trois petites grand-mères au dos courbé mais aux yeux vifs et plein de sagesse. Aude quant à elle était devenue la femme digne de ses illusions. Débarrassée de la maladie, elle se dressa sur ses jambes fuselées. Grande et élancée, elle arborait de longs et brillants cheveux blonds qui tombaient en cascade dans son dos bien droit. Ses grands yeux bleus, dotés d’une infinie douceur, sourirent en premier à sa fille qui se précipita dans ses bras. L’étreinte de la mère et de la fille provoqua l’émoi dans les rangs de Beauxbâtons.

Lorsque Sybille s’écarta finalement de sa mère, cette dernière fit un pas vers Constance et, saisissant ses mains frêles et ridées entre les siennes douces et fines, se pencha en avant pour l’embrasser sur le front.

« Je ne pouvais pas te reprocher de désirer la liberté, alors je n’ai rien à te pardonner, ma si chère amie, lui dit-elle en souriant. Rien. »

Constance lui rendit son sourire.

« Sois heureuse désormais, mon enfant, dit-elle d’une voix abimée par l’âge. Sache que tout ceci n’aurait pas été possible sans l’admirable concours de grandes dames… »

Les soeurs s’écartèrent lentement, ouvrant les mètres qui séparaient Aude Luneau de Kristen et Isabel.

Quelques pas plus loin, Marie était émue aux larmes. Certes, elle avait conscience de ne pas détenir la part d’ombres de cette histoire mais voir sa directrice si belle et lumineuse après l’avoir découverte si dévastée et fragile gonflait son coeur d’espoir et de joie.

« Professeur, déclara la voix de Jonas à côté d’elle. »

Marie tourna la tête à temps pour le voir se diriger à pas de loup vers son directeur.

« Professeur, vous souvenez-vous de notre devise ? »

Evgeniy releva la tête et regarda son champion d’un air ahuri.

« Professeur, s’il vous plait, quelle est notre devise ? demanda Jonas en élevant la voix. »

Tous les élèves de Durmstrang répondirent en choeur :

« SERVIR OU PERIR ! »

Evgeniy sembla secouer par la puissance du chœur. Il lança des regards alertes autour de lui avant de bredouiller quelques mots.

« S-servir ou pé-périr. »

« Servir ou périr, répéta Jonas pour lui-même. Mais depuis quand servez-vous vos seuls intérêts, professeur ? »

La question eu l’effet d’une bombe. Les élèves de Durmstrang échangèrent des regards interrogateurs et le visage d’Evgeniy vira au blanc pâle. Il essuya fébrilement la sueur de son front.

« Mes intérêts ? »

« Pardonnez-moi professeur. Ma question n’était pas claire, je le reconnais, dit Jonas en s’arrêtant à une distance de six mètres de son directeur, le regard froid. Depuis quand avez-vous vendu votre âme aux sbires de Grindelwald ? Depuis quand le tourne-casaque-Kowalczyk s’est résolu à trahir son pays ? »

Les sourcils froncés, Stepan Kirsanov se décala dans le dos de son directeur pour mieux sonder le regard de son frère.

« Je… »

Evgeniy regardait autour de lui comme s’il cherchait une corde à laquelle se raccrocher.

« Indigne, souffla Jonas, une pointe de déception dans la voix. »

« Ce que j’ai fait, commença Evgeniy. Je l’ai fait pour D… »

Jonas avait levé la main.

« Silence, vieil homme. »

Evgeniy déglutit.

« Vous avez fait en sorte que le criminel de guerre Stanislav Stoyanov entre dans le Dominion par l’entrée de Durmstrang afin qu’il vous rapporte la Baguette de Sureau, que vous saviez aux mains de la championne de Beauxbâtons depuis la deuxième tâche du tournoi. En échange de quoi, vous vous arrangiez pour faire entrer Arseni Stoyanov dans le Dominion. Piéger son propre élève… »

Jonas cracha au sol.

« Servir ou périr… nombre de mes camarades ici présent n’ont plus de parents, depuis qu’ils sont morts en défendant notre patrie contre la meute de chiens enragés de Grindelwald dont ce Stanislav Stoyanov fait partie… vous insultez leur mémoire… vous insultez votre patrie… vous êtes indigne de votre rang… indigne de Durmstrang. Si je n’avais pas perdu ma baguette dans cet endroit maudit, vous seriez déjà mort à l’heure qu’il est… »

Un éclair traversa le regard d’Evgeniy mais une foule de baguettes se tourna vers lui dans un concerto de bruissements de capes, l’obligeant à baisser sa garde.

« Professeur Loewy, m’autorisez-vous à utiliser l’un des hiboux de votre école pour informer mon gouvernement de la situation ? Il nous faudra lui trouver une cel… »

La foule s’agita dans le dos de Jonas. Avant qu’il n’ait eu le temps de comprendre que Evgeniy essayait de prendre ses jambes à son cou, une pluie de sortilèges d’entrave en provenance de ses camarades s’abattit sur le pauvre directeur déchu qui s’étala de tout son long sur le sol, immobile. Le mal était vaincu.

LES CONTES DE L'ŒIL
(En vadrouille jusqu'au 3 janvier inclus)
08 sept. 2016, 11:57
 05/2041  La troisième tâche ~ vue par les travées
Ambre et Meilla avaient misé sur le fait qu'Elina était effectivement sortie du dominion. L'édifice était en train de s'écrouler et il leur était impossible de dégager cette entrée. Bien que la septième année n'aimait pas beaucoup le fait d'être incertaine quant à la présence ou non de son amie dans cet endroit, elle prononça la devise de Poudlard en même temps qu'Ambre et une sortie se matérialisa comme quelques minutes auparavant.

La jeune fille plissa les yeux, le temps de se réhabituer à la luminosité et chercha des yeux Elina sans plus se soucier du lourd silence présent dans la salle. Elle la vit un peu plus loin, près des travées, mais n'eut pas le temps de s'en approcher avant qu'une succession d'événements ne se produise. Un loup, que Meilla n'avait pas vu jusque là, disparut après l'intervention d'une des directrices de Beauxbâtons.
*Il venait d'où ce loup?!* Prenant alors le temps d'observer les personnes présentes, la Serdaigle put voir que tout le monde était revenu du dominion, les professeurs, les champions et les autres adultes. Le ministre semblait mal en point et elle ne pouvait s'empêcher de se demander ce qui lui était réellement arrivé. Elle ne savait que ce que son amie lui avait décrit après avoir pu "voler" grâce à la chevalière. Mais elle avait conscience qu'elle n'en saurait probablement jamais plus.

L'autre directrice de Beauxbâtons, celle qui avait enlevé les champions, parla d'une part de serment à accomplir et s'avança dans la salle avant que des baguettes ne se pointe en sa direction. A ce moment-là, Meilla sentit Ambre attraper un bout de sa cape, sûrement inconsciemment. Elle posa alors sa main sur son bras espérant ainsi la rassurer. Si elles avaient réussi à survivre seules dans le dominion, tout se passerait bien ici. En fait, la jeune fille aurait aimé lui dire cela, mais elle ne voulait pas briser le silence et ne s'en sentait de toute manière pas capable.

Meilla ne leva pas sa baguette vers Constance. L'ambiance était lourde. Tout le monde jaugeait tout le monde, tout le monde réfléchissait, tout le monde cherchait à savoir qui disait la vérité et qui mentait. Mais personne ne pouvait être sûr de rien ne sachant pas à qui il pouvait faire confiance. Ce n'était pas facile, mais la septième année savait qu'il était nécessaire de ne pas porter de jugements trop hâtifs, les apparences étaient trompeuses, et beaucoup de personnes n'avaient pas joué franc-jeu. De plus, si misses Loewy et Almeida avaient ramené cette femme et si elle ne pointaient pas leurs baguettes, c'était qu'on pouvait lui faire confiance. Enfin, en tout cas, la préfète faisait confiance en leur jugement et préférait attendre d'avoir plus d'explications avant de faire quoi que ce soit.

La suite des événements lui donna raison puisque miss Loewy expliqua que bien que Constance semblait l'ennemie public numéro un, il fallait analyser la situation avant de faire quoi que ce soit. En réponse à une question de miss Almeida, tout le monde put entendre très clairement ces quelques mots prononcés :


« Nous ne pratiquons pas la magie noire. »

La préfète ne savait pas à quelle question cette femme répondait, mais elle semblait sincère. D'autres personnes durent trouver de l'honnêteté dans son regard puisque les baguettes furent abaissées. S'ensuivit une scène encore plus étrange que les précédentes, constituée d'une très belle magie, une magie que Meilla qualifia dans sa tête de puissante mais pure. Elle n'avait jamais vu cela de sa vie et avait conscience qu'elle n'était pas prête de revoir une telle chose de sitôt. L'émerveillement présent dans ses yeux n'était absolument pas feint et si elle avait été plus jeune, elle aurait sûrement lâché un "Wahou" tellement elle trouvait cela beau.

La magie opéra et Aude retrouva sa jeunesse, tandis que Constance et ses acolytes vieillirent. Aude était belle. Elle dégageait une aura et une puissance incroyables contrastant de loin avec son apparence faible de l'année. Les trois petites grands-mères n'avaient que cette apparence de grand-mère. De leur regard transparaissaient une lueur de vivacité et de sagesse qui intrigua grandement la Serdaigle. Elle aurait bien aimé pouvoir leur parler pour en savoir plus sur leur histoire, elle sentait qu'il y avait un secret mythique derrière tout cela, mais elle était incapable de bouger, toujours figée.

Mais personne n'eut le temps de s'attarder sur cette transformation et sur l'étreinte des deux française puisqu'une autre scène, cette-fois ci entre le directeur et le champion de Durmstrang, se produisit. Jonas avait l'air d'accuser son aîné d'être un traître et explicita certaines choses qui s'était produites dans le dominion. La scène qu'Ambre lui avait décrite grâce à la bague entre le ministre et un autre homme semblait prendre tout son sens. Cela expliquait aussi l'état d'Arseni Stoyanov. Depuis qu'elle était revenue ici, Meilla avait vu que cet homme avait le regard fuyant et ne semblait pas être à l'aise. Elle avait mis cela sous le coup de ce qui s'était produit, sur l'apparition de Constance, mais tout ce que Jonas avait dit semblait concorder avec les quelques éléments qu'elle avait en sa possession. Bien qu'elle ne comprenne pas ce qui liait certaines choses, elle était certaine que cet homme avait mis la vie de nombreuses personnes en danger et en particulier celle d'Elina. Quand il essaya de s'enfuir, la jeune fille aurait fait partie des personnes l'en empêchant si elle n'avait pas eu aussi peur de toucher quelqu'un d'autre en étant aussi loin et si elle n'avait pas été toujours aussi incapable de bouger.

~En voyage autour du monde et en couple avec la fille la plus extraordinaire du monde ~
Attention, apparition de carottes hallucinogènes dans le secteur des ornithorynques.
08 sept. 2016, 12:22
 05/2041  La troisième tâche ~ vue par les travées
Après avoir prononcé la devise de Poudlard, comme la première fois, le dragon miniature s’envola et se posa sur un mur, faisant apparaître une porte. Suivies de leurs deux professeurs et de la femme qui les accompagnait, les deux élèves franchirent la porte et se retrouvèrent dans les Travées.

En découvrant le spectacle qui s’offrait devant leurs yeux, Ambre se demanda si elle n’avait pas été mieux dans le Dominion, bien que ce dernier s’effondrait, plutôt que là où elle se trouvait maintenant. Un loup se dressait face aux élèves et aux professeurs, et la Poufsouffle se doutait bien qu’il n’y en avait pas eu qu’un seul. Avant même de pouvoir bouger, de lever sa baguette ou même de rejoindre les autres élèves pour tenter quelque chose, un sortilège fusa et toucha la créature, qui s’évapora d’un coup. La rouquine se retourna rapidement et aperçut Aude Luneau, toujours en piteux état, baguette levée, source du sort qui venait de toucher le dernier loup. Un sourire triste apparut sur le visage de la troisième année. Tout semblait terminé, mais pour en être sûre il fallait qu’elle retrouve Elina dans toute cette foule.

Elle fût coupée par la voix de Constance Luneau, s’adressant à la directrice de Poudlard et faisant référence à un serment. D’un coup, des dizaines de baguettes pointaient vers cette dernière. Ne sachant pas quoi faire, Ambre se rapprocha un peu plus de Meilla et l’attrapa inconsciemment par un bout de cape. Elle sentit la septième année poser sa main sur son bras, répondant ainsi à son geste, ce qui ne fit que faire resserrer sa prise à la troisième année. La directrice de Poudlard, ainsi que leur sous-directrice, se trouvant à proximité de la directrice de Beauxbâtons, prit la parole, ou plutôt, prit la défense de cette dernière. Du haut de ses treize ans, Ambre ne comprenait pas exactement tout, à part le fait que finalement Constance Luneau n’était pas si méchante que ça. En parcourant la salle du regard, elle put apercevoir le ministre de la magie, Arseni Stoyanov, qui était vraiment en piteux état. Elle aperçut également Elina, et les deux autres champions. Un frisson la parcourut tandis qu’une larme coulait sur sa joue, ils étaient sains et saufs.


« Nous ne pratiquons pas la magie noire. »

Quelques instants plus tard, Constance Luneau se trouvait face à Aude, suivit des deux autres femmes, qui étaient apparemment ses sœurs, en train de pratiquer une magie qui, effectivement, n’avait rien à voir avec la magie noire, ou du moins qui n’avait rien à voir avec la représentation qu’Ambre se faisait de la magie noire. Après quelques manipulations magiques, une sorte de transfert se fit entre Aude Luneau et les trois sœurs, comme si elles lui apportaient la jeunesse et elle leur apportait la vieillesse. Au bout de quelques secondes, Aude Luneau n’avait plus rien à voir avec la veille femme malade et faible qu’elle était. S’ensuivit une étreinte avec Sybille Luneau, sa fille donc.

Malheureusement les retrouvailles entre mère et fille furent rapidement coupée par l’intervention de Jonas Kirsanov qui interpella le directeur de Durmstrang, qui semblait complètement perdu à en croire son air ahuri. Ambre avait l’impression que les rôles s’étaient échangés. Kowalczyk n’avait plus rien à voir avec le fier directeur de l’institut de Durmstrang, face à son élève bien déterminé à montrer à tous les vraies intentions du directeur nordique. Il semblait faible.


« Professeur, s’il vous plait, quelle est notre devise ? »

Un nouveau frisson parcourut la troisième année lorsque tous les élèves de Durmstrang répondirent d’une seule voix. Mais ce n’était pas le même frisson qu’auparavant. Elle lâcha la cape de la Serdaigle. Elle n’avait plus peur, ou du moins presque plus peur. Elle avait l’impression de se sentir plus en sécurité, en voyant la scène qui se déroulait devant elle. Jonas, dans son rôle de juge, peint un nouveau portrait du directeur de Durmstrang, le présentant comme un traire, traitre à son institut, traitre à sa patrie. De nombreuses baguettes pointèrent dans sa direction, l’empêchant de faire le moindre mouvement. Enfin, théoriquement. Malgré la menace, il essaya tout de même de s’enfuir, se prenant en retour des dizaines de sortilèges. Il s’écroula sur le sol.
Ne sachant que faire, Ambre tira à nouveau sur la cape de Meilla, sans détourner le regard du directeur de Durmstrang. Sans savoir si son amie l’écoutait, elle demanda :


« Tu crois qu’il est mort ? »

La situation dans laquelle ils se trouvaient avait probablement de quoi hébéter plus d’un. Tout s’était passé très vite, la rouquine se doutait bien qu’elle n’était sûrement pas la seule à ne pas avoir tout compris. Etaient-ils en sécurité maintenant ? Qu’allait-il se passer ? La Poufsouffle se mit à fixer la directrice de Poudlard, dans l’espoir que cette dernière annonce que tout était fini.

« DÉFONCE-LES TOUS », Monseigneur Endive • « Le souffle des Poufsouffle jamais ne s'étouffe » • Batteuse des Frelons
08 sept. 2016, 12:54
 05/2041  La troisième tâche ~ vue par les travées
Kristen ne put dire un mot, ne put esquisser un geste, ne put même exprimer le moindre sentiment sur son visage durant toute la durée de l’opération. Elle avait fixé Sybille durant de longues secondes, avait fait vriller son regard de la jeune élève à la directrice de Beauxbâtons, était restée un peu ébahie. Puis, elle avait été absorbée par la magie de Constance. Elle avait imprimé dans son esprit chaque geste, observant le tout avec une admiration certaine, mais également une grande curiosité que l’on pourrait presque qualifier de scientifique. Cette magie, c’était comme un transfert d’énergie vitale ou de jeunesse, c’était comme si les sœurs sacrifiaient de nombreuses années qui leur restait à vivre pour les offrir à Aude. La directrice de Poudlard voyait cette transformation, mais faisait mine de ne pas s’y attarder plus que cela. Elle avait l’impression, par son regard, d’interrompre quelque chose de trop grand pour elle, quelque chose qu’elle n’était pas tout à fait digne de voir. Pourtant, Kristen était intriguée par ce que dégageait Aude à présent. Son sentiment était partagé. D’un côté, elle trouvait Aude réellement belle, lumineuse, comme enfin libérée, elle aussi, de chaînes que l’on ne pouvait voir avant, et était ravie pour elle. De l’autre, Kristen éprouvait cette drôle de sensation que l’on peut éprouver après avoir accomplit une grande chose, ou après avoir réglé l’affaire qui était pour nous la plus importante jusque là : et après ? Maintenant que la directrice de l'Académie française semblait si forte, à quoi Kristen pourrait-elle bien lui servir, elle qui se sentait si sombre par rapport à Aude, dont la renaissance avait sublimé chaque angle de son être ? Auparavant, Aude était comme une pierre très précieuse mais très fragile, dont il fallait prendre le plus grand soin, mais maintenant, elle pourrait sans doute se débrouiller seule, et n’aurait certainement pas besoin de Kristen, dont la magie était si rebutante et misérable face à celle de Constance.

C’est cela, c’est ce sentiment de vide qui submerge celui dont le but a été atteint, mais qui, à bien y réfléchir, n’y est pas pour grand-chose.

Kristen en fut troublée. Elle tourna la tête, et sauta sur l’occasion de penser à autre chose que le champion de Durmstrang offrait à tout le monde. Elle observa l’échange entre Jonas Kirsanov et son directeur avec une réelle attention. Préparant sa baguette, au cas où les choses tourneraient mal, elle fut surprise de la tournure que prirent les événements. Certaines baguettes qui avaient été pointées sur Constance et ses sœurs quelques secondes auparavant se dressaient maintenant vers le directeur Kowalczyk, si bien que lorsque ce gros bonhomme essaya lamentablement de s’enfuir, il fut bloqué par de nombreux maléfices d’entrave.

La directrice de Poudlard lança un regard à Arseni, espérant que la révélation de la traîtrise d’Evgeniy ne le ferait pas sombrer. Ses lèvres se pincèrent et elle se tourna Kowalczyk. Observant cet homme misérable étalé au sol durant quelques secondes, elle le jugea sévèrement. Trahir un être cher pour servir ses propres intérêts était pour elle quelque chose de sincèrement répugnant. Elle relâcha dans un souffle un petit rire ironique, puis, elle vissa son regard dans celui de l’étonnant champion de Durmstrang. Ce garçon avait eu beau révéler un certain potentiel durant les deux premières tâches du tournoi, il était évident que c’était à cet instant précis qu’il avait pris le plus de valeur aux yeux de tous. Alors qu’elle sentait peser sur elle le regard de plusieurs élèves, qui attendaient qu’elle réponde à Jonas, Kristen, faisant un geste désinvolte avec sa main en se retournant à nouveau vers le Ministre, comme si cette affaire ne valait même pas la peine que l’on s’attarde dessus outre mesure, lâcha :


« Prenez autant de hiboux qu’il vous faudra pour que le message soit transmis au plus vite. La vue de cet individu m’est insupportable. »

Nécromancienne - Mère du dragon - Détentrice de la Baguette de Sureau et du Retourneur de Temps
~ if i wasn’t a narcissist i wouldn’t like me either ~

@Mentionnez-moi pour activer le Tabou
08 sept. 2016, 17:53
 05/2041  La troisième tâche ~ vue par les travées
Les loups noirs avaient finit par céder à la pression que leur imposait les élèves des trois écoles. De manière inattendue ce fut Aude Luneau qui fit disparaître la dernière bête, prouvant du même coup à Elina qu'elle était allée un peu vite en besogne en la pensant hors de combat. La Poufsouffle cru un instant voir triple quand les trois sœurs sortirent du Dominion en compagnie de l'ensemble du corps professoral de Poudlard. Sans compter que l'une des sosies d'Aude Luneau était accompagnée... d'Ambre et Meilla ? Que faisaient-elles toutes les deux dans le Dominion ? Elina allait avoir beaucoup de questions à poser avant de comprendre tous ce qu'il s'était passé pendant cette épreuve. Si elle y parvenait un jour. La Poufsouffle ressentit un profond soulagement en constatant que le ministre de la magie avait survécu à son affrontement avec son frère. Bien qu'il n'en soit pas sorti indemne. D'ailleurs, puisqu'il était question de Stanislav Stoyanov... La quatrième année tourna son regard vers Evgeniy Kowalczyk alors que l'attention de chacun se tournait vers Constance Luneau qui n'avait pu faire un pas sans qu'un nombre dissuasif de baguettes se lèvent pour la tenir en respect.

Elina n'accorda que peut d'attention aux paroles qui s'échangèrent alors et à la défense que présenta miss Loewy, trop occupée à observer la réaction du directeur de Durmstrang à la réapparition d'Arseni Stoyanov. Son teint devenu blafard confirmait du même coup les révélations du Dominion que la Poufsouffle n'était pas certaine de pouvoir prendre comme argent comptant jusque là. Néanmoins, ce qui se déroula par la suite la détourna du traître ; les trois jumelles avaient sorti leurs baguette. La beauté de la magie des trois sorcière était émouvante aux larmes, a plus forte raison peut-être parce qu'elle succédait à celle si sombre qui avait donné vie aux créatures ayant attaqué les travées. A ce qui suivit, Elina ne pu d'ailleurs empêcher une goutte d'eau salée de rouler sur sa joue. Goutte qui fut rapidement effacée d'un revers de manche dès que sa propriétaire la remarqua. Jamais la Poufsouffle n'avait imaginé qu'une magie aussi belle puisse exister et elle en restait sans voix, la gorge nouée.

Le retour à la réalité fut brutal quand Jonas s'adressa à son directeur. La devise scandée par les Durmstrang sembla fait vibrer l'air comme elle fit trembler Evgeniy Kowalczyk. L'accusation de Jonas provoqua un certain tumulte dans les rangs des bulgares et Elina se demanda depuis combien de temps il savait. Avait-il compris dès qu'il avait vu Stanislav Stoyanov dans le Dominion ? Elle n'aurait probablement pas l'occasion de le lui demander. Peut-être était-ce finalement une bonne chose que la baguette de Jonas soit restée quelque part sous les décombres du Dominion en compagnie de celle d'Elina. Traître ou non, il était toujours trop tôt pour devenir un meurtrier. La tentative de fuite du directeur de Durmstrang déjouée par ses propres élèves mis un point final a ce dernier affrontement. Tout du moins la Poufsouffle espérait grandement que cela soit le dernier. Elle pouvait sentir la fatigue nerveuse accumulée dans le Dominion et tout au long de l'année s'insinuer en elle. Elle resta immobile partagée entre l'allégresse des Beauxbâtons, la désillusion des Durmstrang et le soulagement des Poudlardiens, craignant de s'effondrer sur le champ si elle tentait de faire un pas. Elle laissa sont regard errer sans but réel, passant de visages connus en visages sur lesquelles elle peinait à mettre un nom. Jusqu'à présent, la caresse machinale de ses doigts le long des nervures familières de sa baguette lui avait toujours été d'un profond réconfort. Réconfort auquel elle ne pouvait plus avoir recours à présent et elle n'aspirait plus qu'a retrouver un calme, même relatif, qui lui permettrait de mettre un peu d'ordre dans les derniers événements.

23 ans inRP
Benjamine de la Pédagogie, Championne du Tournoi des Trois Sorciers, Rôtisseuse de Sang-Pur (BBQEAF), coeur du KEN et Briseuse de Rêves. La fille du FEU!
¤ Ne sous estimez pas les griffes du blaireau parce que sa fourrure vous semble douce ¤..