Wilhelm n'a pas le temps de lancer un seul mot que déjà, Constance Luneau soudainement, lançant quelque réplique cinglante avant de faire craqueler puis briser la glace, faisant plonger les professeurs dans les abysses. Paré à toute éventualité, mais quelque peu surpris par la rapidité de l'action, Wilhelm, sentant le froid mordant se propageant dans son corps, lance d'abord des Lashlabask avant de suivre l'exemple de son collègue et de lancer un Immobulus pour empêcher les Strangulots, dont il sent déjà les fins doigts se refermer sur lui, de le précipiter vers le fond. Se battant pour sa survie, il tente néanmoins de remonter à la surface et de s'approcher du balcon ou d'une plaque de glace assez solide pour le soutenir.

Les deux professeurs, baguettes à la main, prêts à se défendre si nécessaire, se déplacèrent jusqu'à l'ouverture qui venait d'apparaitre sous leurs yeux. Encore trempés, ils restèrent sur leur garde tout en suivant l'odeur qui émanait de ce nouveau passage.

Miles Ainsworth et Wilhelm Heltowni, en entrant dans la pièce, considèrent avec une certaine surprise l'étendue verdâtre qui s'offre à leurs yeux. La baguette toujours à la main, ils s'avancent quelque peu et se retrouvent face à la fameuse Sinistra qui avait tenté de les noyer peu de temps auparavant. Jouant les diplomates tandis que Miles reste en arrière-plan, Wilhelm s'avance d'un pas et s'adresse à leur étrange hôte.

— Devons-nous également nous débarrasser de nos a priori sur la galanterie à la française ? Je dois m'avouer déçu de ne pas avoir été convié à m'asseoir...

Il croise ensuite ses bras avant d'enchaîner.

— Que voulez-vous ?

Wilhelm Heltowni écoute avec attention Sinistra, un sourire s'affichant à mesure qu'elle les nargue.

— Oh, je pensais qu'en prenant l'apparence de Constance Luneau, vous preniez toutes ses caractéristiques. Mais enfin, vous avez tout de même l'élégance - française, vous ne m'ôterez pas cela de la tête - de vous quérir de notre santé...

Le professeur d'Histoire de la Magie tourne ses yeux en direction de son collègue, se demandant à quel moment exactement il comptait passer à l'action, avant de rediriger son regard en direction de Sinistra. Il avance ensuite d'un pas, jetant un regard aux plantes qui les entourent tandis que Sinistra poursuit ses dires puis de lui répondre.

— Hum, changé d'avis, non, mais j'admets que nous ne nous imaginions guère le Dominion - ou du moins, l'une de ses salles, de ses parties, peu importe - ainsi. Quand je disais "vous", je parlais principalement de celle dont vous avez l'apparence. Pourquoi avoir pris les champions du tournoi ? Pourquoi au moment de la troisième tâche et pas lors de la deuxième ou de la première ? Y avait-il un plan, quelque chose ? Le Dominion est-il à ce point spécial que Constance n'accepte que cet endroit pour le bon déroulement de son plan ?

Miles contemplait la façon dont les plantes s'installaient sur chaque recoin de cette pièce Il observait avec attention les différentes plantes, peut-être en reconnaitrait-il une ? En plus d'observer les détails de cette étrange et nouvelle pièce, il écoutait les propos de la femme qui se trouvait en ces lieux. Il s'agissait de Sinistra, une alliée de Constance et donc possiblement un obstacle. Miles la considéra quelques instants mais fut plutôt exaspéré par la manière d'être de la demoiselle. Il préféra laisser Wilhelm jouer le diplomate, encore une fois.

Miles était réellement agacé ; leur interlocutrice ne leur était d'aucune utilité et se la jouait vraiment. Les deux professeurs avaient beau cherché à rester diplomates, cette dernière les prenait pour des imbéciles de première catégorie. Le professeur de Métamorphose qui était resté jusque là en retrait, lâcha un faible rictus désabusé, et s'adressa à Sinistra : " Si vous êtes lasse de nos propos, alors imaginez-vous à quel point nous sommes las de vous. " D'un geste brusque, il fit un grand mouvement de baguette et se décida qu'il était temps de passer à l'action. Sans plus attendre, et de façon inattendue, il invoqua une vague de flammes qui s'écraserait contre la demoiselle , et commencerait à s'attaquer aux multiples plantes. Sur ses gardes, il était concentré comme il ne l'avait été depuis belle lurette. Wilhelm, quant à lui, avait reculé de quelques pas afin de rester hors de la zone de combat.