Cauchemar
- On vous demande de toute urgence Miss Plumagel !
Etait-ce la directrice, un professeur, un préfet en chef qui était venu la voir ? Aëlys ne savait plus. Elle ne savait plus rien. Tout c'était passé comme dans le brouillard, pantin d'une force supérieure. Elle avait monté les escaliers la menant à l'entrée du château, avait passé la porte, machinalement. Quelles étaient ses pensées à ce moment là ? Sans doute de l'étonnement, une attente d'explication. Si elle avait su, jamais elle n'aurait accepté de sortir de ces murailles protectrices. Mais elle ne savait pas, et elle est sortie. Dehors, il faisait grand soleil, un temps normal pour le mois de juin. Les sons, les odeurs, les couleurs, tout était habituel. La seule fausse note ? Sa tante, Hortense Perlenoire. Élégamment habillée d'une tenue très "française", elle faisait tache. Comment s'était passé la suite ? Aëlys avait oublié. Tout était trop confus dans sa tête.
Et maintenant elle était là. Au pied de ce lit d'hôpital blanc. Tout était trop blanc. La peinture, les draps, les blouses des infirmières... Et puis au milieu ce visage. Ce visage rose, encadré de cheveux d'or. Les pupilles de jades étaient camouflées par les douces paupières. Et Aëlys restait là. Éblouie par la beauté angélique de sa mère. Oui, c'était bien un ange. Un ange endormi, reposé. Un doux sourire se dessinait sur ses lèvres lilas. Mais toute cette apparence était trompeuse. Toute cette mise en scène, le regard compatissant de l'infirmière, tout ça n'était que mensonge. Un mensonge éhonté pour la tromper. Furieuse et désespérée, la jeune sorcière jeta un regard glacial à tout ce beau monde. La mort. Ce mot maudit, ce sujet tabou, voilà de quoi on refusait de lui parler. On avait donné les mots de "coma profond", "d'absence", pour ne pas la choquer. La choquer ! Elle qui connaissait la mort mieux que quiconque ! Mais elle n'était pas dupe.
Soudainement, elle s'approcha du lit. Se penchant vers la douce Gabrielle, une larme, une seule larme tomba. La lèvre tremblante, les yeux humides, elle lui souffla :
- Adieu maman. Je t'aime. J'espère que tu vas retrouver papa là-haut.
Elle caressa une dernière fois sa joue, puis ses doigts quittèrent la frêle peau et elle se releva. Le visage neutre, presque dur, dissimulant ses sentiments, elle questionna sa tante.
- Et maintenant ?
"Deviens ce que tu es."
"Le monde est notre échiquier, et toi, un pion de ma volonté."
Code Couleur : #6FD0FD
~ Serpy du mois (décembre 2016, juin 2017) ~
~ RNA ~
Etait-ce la directrice, un professeur, un préfet en chef qui était venu la voir ? Aëlys ne savait plus. Elle ne savait plus rien. Tout c'était passé comme dans le brouillard, pantin d'une force supérieure. Elle avait monté les escaliers la menant à l'entrée du château, avait passé la porte, machinalement. Quelles étaient ses pensées à ce moment là ? Sans doute de l'étonnement, une attente d'explication. Si elle avait su, jamais elle n'aurait accepté de sortir de ces murailles protectrices. Mais elle ne savait pas, et elle est sortie. Dehors, il faisait grand soleil, un temps normal pour le mois de juin. Les sons, les odeurs, les couleurs, tout était habituel. La seule fausse note ? Sa tante, Hortense Perlenoire. Élégamment habillée d'une tenue très "française", elle faisait tache. Comment s'était passé la suite ? Aëlys avait oublié. Tout était trop confus dans sa tête.
Et maintenant elle était là. Au pied de ce lit d'hôpital blanc. Tout était trop blanc. La peinture, les draps, les blouses des infirmières... Et puis au milieu ce visage. Ce visage rose, encadré de cheveux d'or. Les pupilles de jades étaient camouflées par les douces paupières. Et Aëlys restait là. Éblouie par la beauté angélique de sa mère. Oui, c'était bien un ange. Un ange endormi, reposé. Un doux sourire se dessinait sur ses lèvres lilas. Mais toute cette apparence était trompeuse. Toute cette mise en scène, le regard compatissant de l'infirmière, tout ça n'était que mensonge. Un mensonge éhonté pour la tromper. Furieuse et désespérée, la jeune sorcière jeta un regard glacial à tout ce beau monde. La mort. Ce mot maudit, ce sujet tabou, voilà de quoi on refusait de lui parler. On avait donné les mots de "coma profond", "d'absence", pour ne pas la choquer. La choquer ! Elle qui connaissait la mort mieux que quiconque ! Mais elle n'était pas dupe.
Soudainement, elle s'approcha du lit. Se penchant vers la douce Gabrielle, une larme, une seule larme tomba. La lèvre tremblante, les yeux humides, elle lui souffla :
- Adieu maman. Je t'aime. J'espère que tu vas retrouver papa là-haut.
Elle caressa une dernière fois sa joue, puis ses doigts quittèrent la frêle peau et elle se releva. Le visage neutre, presque dur, dissimulant ses sentiments, elle questionna sa tante.
- Et maintenant ?
"Deviens ce que tu es."
"Le monde est notre échiquier, et toi, un pion de ma volonté."
Code Couleur : #6FD0FD
~ Serpy du mois (décembre 2016, juin 2017) ~
~ RNA ~
Cauchemar
L'eau ruisselait sur les vitres, formant une cascade continue. Aëlys s'était postée devant, à observer Londres par ce temps brumeux. Les immeubles s'effaçaient, camouflés par un épais brouillard. Tout était opaque et blanc. Elle se sentait seule, terriblement seule dans cet appartement. Sur la vitre froide, elle imagina un visage apparaître. Elle l'effleura du doigt et la vision disparut. Se retournant, elle jaugea sa chambre. Grande, belle, elle était sobre et confortable à la fois. Seulement, elle lui semblait vide et dénuée d'intérêt. Elle chercha du regard son jeune hibou avant de se rappeler qu'il était resté à Poudlard. Resserrant sa capeline sur elle en frissonnant, elle s'assit sur son lit. Une photo ensorcelée de ses parents, prise par sa grand-mère, trainait dans un tiroir de sa commode. Elle l'en sortit. A présent ils reposaient tous deux ensemble. Bien rares étaient les personnes se retrouvant orphelines à douze ans. Il fallait croire qu'elle n'avait pas beaucoup de chance... Elle reposa la photo et resta là, les idées dans le vague. Dès le soir de la mort de sa mère, elle s'était remise à faire des cauchemars. Elle voyait des voitures accidentées, tout comme après le décès de son père. Mais cette fois, il y avait aussi des infarctus. Qu'est-ce qui avait bien pu provoquer cela chez Gabrielle Plumagel, une femme forte pleine de joie de vivre ? Soit on ne le savait pas, soit on avait pas voulu le lui dire, ce qui aurait été ridicule. Le fait était cependant qu'elle n'était plus de ce monde, et sa fille errait depuis une semaine chez son parrain, se questionnant sans trouver de réponses.
Quelqu'un toqua à la porte.
- Entrez. soupira l'enfant
Une femme âgée entra doucement. Ses cheveux blancs attachés en chignon lui donnant la grâce d'une danseuse, un sourire légèrement fané aux lèvres, Tiphaine Plumagel avait tout de la grand-mère parfaite. Surprise de la voir ici, Aëlys se leva.
- Mamou ! Mais, que faites-vous ici ? Vous ne deviez pas raccompagner maman en France auprès de papa ?
Commençant par s'asseoir à côté de sa petite sorcière, la noble veuve la regarda. Qu'elle était jolie et fine. Mais la vie l'avait trop gâtée sans doute. Alors elle reprenait ses dons un par un... Peut-être s'arrêterait-elle là dans son œuvre de destruction, l'on ne pouvait que l'espérer...
- J'ai laissé ta tante s'en charger. fit-elle enfin Moi j'avais une autre mission... Tu vas donc retourner à Poudlard demain ?
La fillette sourit. Elle avait toujours adoré sa grand-mère. Elles avaient toujours été très complices toutes les deux. Et puis elle aussi avait souffert de la disparition de son père. Olivier était son fils unique et sa fierté.
- Oui. Je vais y retourner pour deux semaines. Après ce sera les vacances.
- Tu sais que ton parrain a étudié là-bas ? C'était un sorcier doué. Il s'entendait très bien avec ton père, mais celui-ci n'a jamais su quelle était sa vraie nature. Je ne l'ai appris que plus tard lorsqu'il m'a surpris en train de pratiquer la magie.
Son parrain, un sorcier ! Aëlys tombait des nues. Elle qui l'avait toujours cru moldu ! Mais savait-il seulement qu'elle était sorcière ? Peut-être pas. Il avait tant voyagé autour du monde qu'elle n'avait jamais vraiment eu de ses nouvelles. Elle ne l'avait vraiment vu qu'une ou deux fois dans sa vie. Désormais il resterait plus fixe et elle vivrait chez lui. Elle allait pouvoir lui poser toutes ses questions. Après tout, sa nouvelle vie ne serait peut-être pas totalement dénuée de magie et de joie...
FIN
"Deviens ce que tu es."
"Le monde est notre échiquier, et toi, un pion de ma volonté."
Code Couleur : #6FD0FD
~ Serpy du mois (décembre 2016, juin 2017) ~
~ RNA ~
Quelqu'un toqua à la porte.
- Entrez. soupira l'enfant
Une femme âgée entra doucement. Ses cheveux blancs attachés en chignon lui donnant la grâce d'une danseuse, un sourire légèrement fané aux lèvres, Tiphaine Plumagel avait tout de la grand-mère parfaite. Surprise de la voir ici, Aëlys se leva.
- Mamou ! Mais, que faites-vous ici ? Vous ne deviez pas raccompagner maman en France auprès de papa ?
Commençant par s'asseoir à côté de sa petite sorcière, la noble veuve la regarda. Qu'elle était jolie et fine. Mais la vie l'avait trop gâtée sans doute. Alors elle reprenait ses dons un par un... Peut-être s'arrêterait-elle là dans son œuvre de destruction, l'on ne pouvait que l'espérer...
- J'ai laissé ta tante s'en charger. fit-elle enfin Moi j'avais une autre mission... Tu vas donc retourner à Poudlard demain ?
La fillette sourit. Elle avait toujours adoré sa grand-mère. Elles avaient toujours été très complices toutes les deux. Et puis elle aussi avait souffert de la disparition de son père. Olivier était son fils unique et sa fierté.
- Oui. Je vais y retourner pour deux semaines. Après ce sera les vacances.
- Tu sais que ton parrain a étudié là-bas ? C'était un sorcier doué. Il s'entendait très bien avec ton père, mais celui-ci n'a jamais su quelle était sa vraie nature. Je ne l'ai appris que plus tard lorsqu'il m'a surpris en train de pratiquer la magie.
Son parrain, un sorcier ! Aëlys tombait des nues. Elle qui l'avait toujours cru moldu ! Mais savait-il seulement qu'elle était sorcière ? Peut-être pas. Il avait tant voyagé autour du monde qu'elle n'avait jamais vraiment eu de ses nouvelles. Elle ne l'avait vraiment vu qu'une ou deux fois dans sa vie. Désormais il resterait plus fixe et elle vivrait chez lui. Elle allait pouvoir lui poser toutes ses questions. Après tout, sa nouvelle vie ne serait peut-être pas totalement dénuée de magie et de joie...
FIN
"Deviens ce que tu es."
"Le monde est notre échiquier, et toi, un pion de ma volonté."
Code Couleur : #6FD0FD
~ Serpy du mois (décembre 2016, juin 2017) ~
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