Solar avait rejoins Hernando, comme prévu devant ses appartements. Elle avait craint recroiser son pire ennemi, mais fort heureusement ce ne fut pas le cas. La jeune femme grelottait un peu en attendant son ami, mais fut soulagée lorsqu'il sortit enfin de chez lui.

"-Désolée du retard, j'ai encore le Chartier chez moi. Mes voisins vont finir par se poser des questions... Je ne crois pas qu'ils aient des animaux qui parlent comme ça, chez les moldus ?
-Pas vraiment non, dit-elle un sourire amusé aux lèvres.

Il avait un sac accroché à une épaule, et son bras libre se proposa à Solar. Mais la jeune femme ne le prit pas. Hernando n'en fit pas grand cas, et baissa son bras pour commencer à marcher dans la rue presque déserte. Le ciel était déjà sombre, mais les étoiles se devinaient seulement à cause de la pollution lumineuse. Solar suivi son ami d'un air intrigué. Elle ne connaissait pas Londres aussi bien, et les différentes ruelles empruntées ne la rassurait pas. Au bout d'une bonne dizaine de minutes, il s'arrêta dans un coin sombre, et attrapa le bras de la jeune femme.
Pas le temps de se poser des questions qu'elle se retrouva tordue dans tous les sens, typique du transplanage. La jeune femme avait presque l'habitude. Presque. Elle prit le temps de respirer prudemment pour ne pas vomir, et suivit à nouveau Hernando qui les avaient menés... Eh bien, elle ne savait pas où.

Il faisait sombre, mais on distinguait une forêt, à moins que ce soit un petit bois ? Les étoiles se dévoilaient ici. En un sens, les lieux lui rappelait un peu leur petit coin qu'ils avaient au Brésil, dénué d'activité humaine, paisible et magnifique. Il manquait un peu de diversité végétale, mais ça restait très joli. Elle remarqua quelques reflets brillants qui ondulait un peu plus loin. Un lac.

-Pourquoi m'avoir emmenée ici ?

Il posa son sac et la regarda avec un sourire typique de celui qui aimait déjà ce qu'il avait prévu.

-C'est l'heure d'enterrer l'amour ! Ou de le réduire en cendres, à toi de voir.

Solar se rapprocha l'air un peu perdu. Elle se contenta d'observer ses gestes. Hernando sortit deux paniers de brindilles, et deux fleurs différentes. La fleur de lotus, et la pivoine. Lorsque la jeune femme fit le rapprochement, elle comprit.

-Ce sont les fleurs préférées de Vicente et moi...
-En effet. Je n'avais pas d'autres moyens en tête pour vous symboliser. Alors j'ai mis un ruban rouge pour chaque fleur, ça rappelle l'amour.

Solar remarqua après coup les deux noeuds rouges. Ainsi, il voulait symboliser la décision de Solar d'aller de l'avant. D'enterrer... De dire adieu à ses sentiments envers Vicente. Elle en eu les larmes aux yeux. L'attention la touchait, mais ça allait au-delà. Pour la jeune femme, c'était vraiment fort. Elle sentait déjà son coeur se serrer, et toute sa conviction faiblir.
Hernando sembla s'en rendre compte puisqu'il se rapprocha pour l'étreindre.

-Par ce geste, tu pourras te libérer. C'est important.

Ils étaient tous les deux conscients que ça ne suffirait pas. Mais c'était un symbole très marquant pour elle. Alors elle sécha ses larmes pour se saisir des deux fleurs. Hernando l'empêcha cependant de prendre sa pivoine. Elle le regarda sans comprendre, mais il l'invita à faire le nécessaire avec la fleur de lotus. La jeune femme reporta son attention sur elle. C'était si beau. Comme la personne toute entière qu'était Vicente. Solar serra un moment son symbole contre son coeur, puis murmura quelques paroles pour elle-même. Une sorte de paroles d'adieux. Ensuite, elle déposa la fleur dans le panier, pour ensuite le laisser flotter sur l'eau paisible. Elle resta encore un long moment à la regarder, puis sortit sa baguette. Voir le panier et le lotus brûler. Il fallait uniquement penser à cet instant qui marquerait une sorte de renaissance. Solar se sentait prête. Elle exécuta le geste, prononça la formule pour enflammer son amour, le réduire en cendres.

Les flammes apparurent et dévorèrent la fleur, le panier, le ruban... La jeune femme se sentait presque brûler avec. C'était une sensation étrange, elle avait vraiment le sentiment de passer un cap. Sa volonté de grandir, elle l'avait désormais.
Hernando se rapprocha à son tour, et déposa le panier agrémenté de la pivoine sur l'eau. Et lui aussi enflamma le tout. Solar lui lança un regard nouveau.

-J'ai été un parfait imbécile pour ne pas me rendre compte à temps que je t'aimais..." avoua-t-il à mi-voix.