L’histoire qu’elles lisaient ensemble resterait l’une des plus belles qu’elles ont pu parcourir de leur vie. Les mots, les photos, tout était parfait, inimaginable, et les envoyait dans le monde de la créativité. Combien de temps ? Personne ne put le savoir, et personne ne semblait au courant du fait que tout se retrouvait terminé, à l’exception des deux jeunes filles.
Taylor posa son regard sur sa meilleure amie, soucieuse et en même temps ravie de l’avoir à ses côtés, et ce, malgré toute cette découverte surprenante sur le travail d’Harold. Tout ne pouvait donc pas gésir d’une supposition conviviale, car elle était la seule avec qui ce secret eut droit d’être partagé, échangé, et même lu ensemble. Tout avait par conséquent cette saveur douce, rassurante, tout irait merveilleusement bien.
Son cœur n’effectua qu’un bon quand le livre se referma et qu’elle en prît un second. Pouvait-elle se permettre de proposer une autre légende démystifiée par son grand-père, ne serait-ce pas de trop pour Athéna ?
Ne serait-ce pas tout simplement destructeur de leur vie d’enfant ? Peut-être, ou au contraire ? Tout pouvait être parfait, tout pourrait faire renaître en eux des émotions qu’ils ne connaissaient pas, qu’ils ne pouvaient réellement deviner. Tout n’apparaîtrait que comme l’illusion d’un voyage. Enfin, ne figurait qu’une part de l’existence d’un futur qui ne pourrait pas se produire ; tandis, que Mary perçait doucement dans la chambre de sa petite demoiselle et qu’elle les vit, toutes deux, sur l’un des livres de son mari.

— Les filles, est-ce que vous désirez descendre pour manger ? Où souhaitez-vous que je vous laisse découvrir ce qu’Harold a légué en héritage de connaissance ?
— Je… Je ne sais pas… Et toi, Athéna ?

L’enfant se mordit la lèvre, prise sur le fait, elle n’avait pu faire qu’appel à sa carapace de timidité pour gérer cette prise sur le moment. Après tout, lui en voudrait-on de réagir de la sorte ?

Le grognement ventral d’Athéna demeura tout naturel et provoqua chez Taylor un petit rire innocent, elle comprenait la faim de sa camarade, de sa meilleure amie. L’heure du repas venait de tomber, et habitué aux horaires de Poudlard, le corps d’Athéna réclamait sa dose alimentaire, mais elle n’était pas la seule, non. Taylor sentait elle aussi le besoin de se ravitailler. Et qui pourrait être déplacé à l’encontre de ce besoin plus que légitime et vital ? Personne, et cela, Mary l’avait parfaitement appréhendé puisqu’elle regardait les deux fillettes d’une manière maternelle.

— Allons, les enfantes, je ne vais pas vous mordre pas pour si peu ! On va descendre et se restaurer avec ce que vous voulez !
— Les chocogrenouilles comptent-elles pour le repas ?
— Taylor, tu sais bien que non, mais je pourrais peut-être effectuer une exception pour aujourd’hui.

Le clin d’œil destiné à sa petite-fille gisait des moins discrets que même Athéna pouvait voir. Dans un geste doux et chaleureux, la jeune Bagholmes prit la main de son amie dans la sienne avant de suivre sa grand-mère dans les escaliers afin d’arriver dans la cuisine plus que familiale. Sa taille apparaissait grandiose, comme si une armée d’elfes de maison pouvait y vivre paisiblement, mais cela n’était guère le cas. Cette popote semblait juste présente pour ce clan ayant habité de longues années quand son ensemble Bagholmes et Jenssens s’y trouvait réuni pendant plus de 60 ans ; à l’époque où ses mêmes familles y survivaient aux nombres de quatre avant les divers mariages : Bagholmes, Jenssens, Bennett et Stanford. Toutefois, cette cuisine symbolisait le souvenir d’un passé heureux et d’un temps existant qui apparaîtrait identique. Taylor sourit et s’implanta à sa place, celle qu’occupait autrefois Harold.

— Installe-toi à côté de moi, Athéna !

Elle l’invitait à s’asseoir à ses côtés comme un éternel ami que l’on ne veut point perdre.

— Allons, les enfantes, je ne vais pas vous mordre pas pour si peu ! On va descendre et se restaurer avec ce que vous voulez !
— Les chocogrenouilles comptent-elles pour le repas ?
— Taylor, tu sais bien que non, mais je pourrais peut-être effectuer une exception pour aujourd’hui.


-Merci pour les chocogrenouilles Madame, c’est très gentil de votre part –dit-elle à l’attention de la grand-mère de Taylor. Le clin d’œil n’était certes pas passé inaperçu, mais, il était important. Il désignait toute la complicité qu’il pouvait y avoir entre une grand-mère et sa petite fille.

Un sourire sincère transperça les lèvres de Mary. Elle appréciait tellement cette jeune Athéna, elle pouvait voir sa petite-fille s’amuser avec cette dernière. Elle pouvait observer Taylor se métamorphoser et quitter son cocon de timidité pour s’exporter vers la joie, se transposer dans un avenir plus serein ; et pour cela, elle ne remercierait certainement jamais les cieux d’avoir provoqué cette rencontre. Une véritable rencontre loin des aléas de la vie et de la tristesse qui poursuivaient férocement sa petite Taylor.

L’amitié qui existait entre les deux filles semblait, selon Mary, avoir été écrite par Harold qui trop longtemps l’avait aperçue périr dans, ce qu’il qualifiait, l’entre des mille démons de la solitude. Un isolement qui lui avait inculqué un vœu de silence haché, car Taylor avait toujours parlé avec bégaiement ; alors qu’en cet instant, elle pût découvrir sa descendante prendre le dessus sur ses émotions et les vivre un maximum. Elle extériorisait tous ses émois positifs dont personne ne pourrait se douter de la présence. Ce qui plaisait à cette grand-mère qui espérait voir la bonne expectative chez sa petite-fille.

— De rien, c’est normal, Athéna, et puis qui serai-je pour refuser d’offrir des Chocogrenouilles ?
— Mamie, voudrais-tu en manger avec nous ? Après tout, tu as toujours de la chance pour acquérir les cartes d’argent ou d’or ; et que nous, pauvres petites Gryffondor, n’avons pas cette chance et possédons une immense compilation de symboles de bronze, que nous pouvons presque donner à de futurs collectionneurs !

Le rire de Taylor à la fin de sa propre phrase prouvait cette métamorphose, et pour Mary, cela fut une joie. Alors qu’elle s’installa près des jeunes filles, elle les laissa discuter ensemble ; heureuse de voir que cette amitié avait un lien assez fraternel, comme si elles se considéraient comme deux sœurs sans même le savoir d’elles-mêmes. Mary pouvait deviner tellement de choses, car elle était ainsi.

Taylor posa ensuite son regard vers Athéna et lui donna une bonne poignée de chocogrenouilles, vingt pour être plus exact. Elle voulait qu’Athéna puisse avoir cette chance de posséder enfin une carte d’or depuis le début de leurs collections respectives. Elle demandait à ce qu’Athéna tire son héros ou un autre personnage important pour elle. Taylor désirait avoir l’image de Voldemort, et ce, même si l’histoire de ce dernier est l’une des plus sombres qui pouvait exister en ce temps. Elle souhaitait pouvoir se faire son propre jugement, savoir si tout ce que l’on disait à l’encontre de ce dernier ne pouvait pas se faire justifier. Elle avait son avis dessus, sa sombruosité avait de l’importance pour le monde sorcier, mais personne ne connaissait avec certitude ses souffrances passées comme on ne semblait pas maîtriser les siennes. Ils étaient un peu semblables, à l’exception que Taylor n’avait pas l’air d’avoir quelconque intérêt pour la magie noire ; était-ce donc un espoir pour son avenir ? Assurément !

— Sinon, Athéna, qui rêves-tu piocher cette fois ? Parce que découvrir sans cesse la carte de Gwendoline la fantasque devient lassant, même si… enfin, tu vois ?

Un saut. Un simple geste qui pouvait modifier l'impact d'une concentration bien trop encrée dans les mœurs et qui semblait provoquer chez Taylor un fou-rire plus qu'incontrôlable, une joie plus qu'intense. Cela n'avait donc pas d'importance pour la sortir de sa catatonie légendaire, sauf pour l'ensemble de ses proches.
Elle était bien, heureuse et fut impressionnée par la capacité de son ami à presque gober entièrement cet animal composé uniquement de chocolat ; elle, qui allait, par habitude, à deux coups de dents dans chaque grenouille qu'elle dévorait, mangeait comme un enfant du tiers-monde.
Elle sourit lentement et regarda son amie, toujours autant stupéfaite.

— Comment tu fais pour le gober sans qu'il ne te dérange avec ses mouvements perpétuels ?

Sa voix ne masquait aucunement sa surprise, car elle se montrait honnête et réelle avec sa meilleure amie pour qui certaines phases de sa vie ne semblait à aucun moment un secret ; et laissait transparaître ses véritables sentiments d'amitié.
Taylor sourit à son tour avant d'ouvrir sa propre boîte de chocogrenouille et attrapa instantanément cette grenouille avant son envol et y croqua rapidement un coup dans la tête avant de s'occuper du reste du corps ; ce qui lui semblait bien moins barbare et moins impressionnant que la technique de sa meilleure amie ; pourtant, elle ne pouvait pas s'empêcher d'être aussi impatiente que cette dernière pour découvrir cette carte toujours masquée. Elle voulait un résultat, au plus vite.
Son regard tomba dans celui de sa meilleure amie.

— À trois, on regarde ... Trois !

Aussitôt dit, aussitôt fait. La jeune Bagholmes regardait la carte de la boîte et un sourire apparut sur ses lèvres, un sourire qu'elle ne négligeait pas, surtout pas en voyant celui rayonnant de sa meilleure amie. Qui sait, peut-être avait-elle, elle aussi, obtenu le Saint-Graal.

Taylor regarda longuement sa camarade avant de s'étouffer à l'aide de l'air. Athéna venait d'obtenir l'impensable. Voldemort, elle venait d’acquérir la carte qu'elle recherchait depuis tellement longtemps, et qui plus est, faisait partie de ces cartes tellement recherchées : les cartes en or. 
Elle lui en voulait un peu, car cela fait un long moment que cette carte était sa cible, sa visée comme un désir enfuit. 

Taylor se mordit la lèvre, évitant par la même occasion de laissé éclater cette déception qui lui rongeait les tripes à cause de cette obnubilation sur cette seule carte. Alors, déçue, elle posa son regard dans celui d'Athéna.

—  Oui, mais ce n'est qu'à cause de son besoin d'horcruxes. D'après les dires de l'époque, c'était un homme charmant, très beau dans un physique presque royal. Quand il a commencé à être dans le besoin de pouvoir et d'immortalité, il a exécuté des rituels de meurtres afin de créer cette séparation de l'âme. Oui, un horcruxe revient à une vie détruite. Donc, il n'est pas étonnant qu'il ait perdu de son charisme et ait devenu cet homme infâme.

Ses paroles ne montraient qu'un semblant de vérité, et pourtant, il était rare de l'entendre défendre un homme qui avait détruit des vies, des familles, mais il en était ainsi. Taylor appréciait Voldemort, elle lui excusait ses crimes, car pour lui, faire ce qu'il avait fait pouvait être une bonne résolution afin de prouver que Moldu et Sorcier pouvaient faire preuve de cohésion. Tout devait être parfait à l'époque, son grand-père y ayant vécu et conté des faits qu'elle avait dévorés. Pourtant, cela n'allait pas changer sa déception de ne pas avoir eu la carte de ses rêves, même quand son regard se posa sur la sienne et qu'elle retint un cri de joie.

Elle avait aussi une carte or. Elle venait aussi d'atteindre le Graal ; elle possédait enfin cette carte tant espérée, mais carte que souhaitait avoir Athéna depuis tellement longtemps.

— Que dirais-tu d'un échange entre ta carte en or "Voldemort" contre cette carte en or ?

Elle sourit malicieusement en posant sa carte en or, une belle image s'y animait, mai il était facile de comprendre de qui il s'agissait : Hermione Granger.