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19 juin 2019, 20:46
 RPG  L'un fortune  PV J.T 
Février 2044

Amaryllis ne pouvait plus s’échapper désormais. Elle y était. Elle avait accepté. Enfin... On l’avait obligé. Et c’était, vêtue d’une jolie robe blanche, qu’elle traversait les rues de Londres en direction du Royal Opera House. Accompagnée de ses grands-parents, de ses parents et de son grand-frère, elle allait assister à un opéra. Bien qu’elle fut actrice du véritable spectacle. Un spectacle de masque, d’hypocrisie, de fausseté, auquel sa famille excellait. Joliment maquillée et coiffée, elle n’était qu’une amatrice à côté de sa grand-mère. Celle-ci portée une longe robe droite prune, ainsi que des escarpins beige. Ses cheveux, ramenés en un chignon, lui donnaient un air strict, amplifié par ses joues tirées par la chirurgie. Elle avait dépensé des milliers dans cette ridicule opération. Opération qui ne cachait pourtant rien de son âge avancé. Tout comme son air courtois qui laissait transparaître son hypocrisie. Mais chacun jouait le jeu. Chacun savait que son interlocuteur se payait sa tête. Ce n’était qu’un monde d’apparence et de faux-semblants. Amaryllis ne connaissait pas la vérité. Elle était méfiante. Et même Poudlard, ce lieu encore nouveau malgré son entrée en 2e année, elle ne savait comment le considérer, comment l’apprivoiser. Elle ne connaissait pas la sincérité. Elle ne connaissait pas sa définition. Elle n’en avait jamais été témoin. Même sa sœur lui mentait en lui disant qu’elle allait bien. Mais Amaryllis s’y était habituée, et même elle ne faisait jamais preuve de sincérité. Elle était une menteuse. Envers les autres, et envers elle. Peut-être était–elle sincère envers certains camarades. Mais rien n’était moins sûr. Comment le savoir sans connaître la signification d’un mot ? Ce mot était comme l’amour. Inconnu. Aimait-elle sa famille ? Aimait-elle ses camarades ? Était-elle sincère ? Mais Amaryllis savait une chose. L’un n’allait pas sans l’autre. Quelle infortune d’être fortuné.

Tourmentée par ses pensées, Amaryllis ne remarqua pas que sa famille s’était arrêtée quelques pas derrière elle. Ces derniers n’avaient pas pris la peine de l’informer de leur pause. Agacée, elle s’arrêta puis baissa la tête vers ses pieds décorés de jolies sandales beiges. Un grognement sorti de sa bouche lorsqu’elle se fit bousculer par un passant qui ne l’avait pas remarqué. Elle lança un regard assassin à ce dernier avant de se détourner pour rejoindre sa famille. Le petit groupe ne prêtait aucune attention aux Londoniens qu’ils gênaient en se postant au milieu de la petite rue. Désormais à leur côté, la petite blonde remarqua une jeune femme qui lui était inconnue. Celle-ci semblait être en pleine discussion avec la grand-mère, mais la blonde n’entendit qu’une courte partie des paroles de la vieille femme, lui révélant seulement l’identité de la nouvelle venue.


« ... Joanne. »

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Amaryllis Lidwine, Deuxième Année
Troisième Année RP

28 juin 2019, 23:04
 RPG  L'un fortune  PV J.T 
Elle allait à l’opéra. Oui oui. Juchée sur des talons beaucoup trop vertigineux à son gout. Guindée dans une robe beaucoup trop serrée pour elle. Mais sa mère – encore elle, qui d’autres ? – avait décidé que si si, il fallait qu’elle y aille. Qu’elle représente sa famille. Qu’elle fasse honneur à son nom, à son rang. A son sang presque. Sa mère l’avait eu au bout des lèvres mais l’avait retenu. Alors, comme une poupée de chiffon, Joanne s’était laissée vêtir, une belle robe bleue nuit qui mettait, selon sa mère, ses courbes en valeur. Les escarpins était d’un noir d’encre, et relevait les pieds de la jeune femme d’une dizaine de centimètres. Beaucoup trop à son goût. Mais qu’importe. Sa mère était ravie. Son père aussi paraissait-il. Elle ne le voyait plus vraiment alors Joanne se contentait d’écouter ce que sa mère voulait bien lui dire. Triste, n’est-ce pas ?

Le chauffeur de la famille l’avait déposé devant le Royal Opera House, endroit où la sorcière devrait faire la potiche, affirmée la valeur de son rang. De sa famille. Faire savoir au grand monde que les Taylor était toujours là. Comme si c’était encore à prouver. Et d’ailleurs, quel besoin perpétuel d’affirmer sa présence au monde entier de la sorte ? Joanne ne comprenait pas. Pourtant, elle s’affichait, affichait le sourire narquois de sa famille au monde entier. Faisant briller ses dents comme une pub moldue alors que, clairement, son regard était particulièrement éteint.

C’est au moment où elle remettait son escarpin – de manière pas vraiment discrète – qu’elle se fit alpaguer par une voix qu’elle aurait pu reconnaître entre mille. Le ton profondément jugeant ne laissait pas vraiment de place au doute, elle devait bien l’admettre. Et la phrase, cassante au possible, ne perturba pas dans une moindre mesure la jeune femme. Le « Je ne suis pas sûre que votre mère apprécierait ce que je vois Joanne » qui résonnait encore derrière elle alors qu’elle se relevait déjà, arborant un sourire cruel à destination de celle qui se permettait d’émettre une critique sur sa manière de faire.

« Je vous laisse le soin de lui annoncer Miss Lidwine. Par ailleurs il me semble que, dans notre monde, il ne vous est pas permis de m’appeler par mon prénom. Miss Taylor pour vous, comme pour les autres ». C’était l’avantage s’il était possible d’en donner un. Cela la répugnait, bien entendu. Mais Judith Lidwine était du genre beaucoup trop à cheval sur l’aristocratie et il était plus que probable qu’elle prévienne rapidement sa mère de ses mauvaises aventures. Et ça, Joanne ne le tolérait pas. La vieille sorcière ne pouvait-elle pas se taire pour une seule et unique fois ?

Le regard courroucé de Joanne ne lâchait pas la vieille dame, qui était apparemment accompagnée. Un échange d’œillade qu’il serait de bon ton de faire cesser rapidement, mais ça, il était peu probable que Joanne l’admette. Elle avait là l’occasion de s’affirmer un peu. Rapidement, pas trop. Juste assez pour marquer la conscience collective et repartir dans l’ombre sans un mot.

11 juil. 2019, 10:24
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« Je vous laisse le soin de lui annoncer Miss Lidwine. Par ailleurs il me semble que, dans notre monde, il ne vous est pas permis de m’appeler par mon prénom. Miss Taylor pour vous, comme pour les autres. »


Amaryllis observa la nouvelle venue avec étonnement. Jamais elle n’avait entendu quelqu’un parler de la sorte à sa grand-mère. Personne n’avait eut le culot jusque-là. Tout le monde préférait entrer dans ses bonnes grâces. Cette dernière, quant à elle, ne paraissait pas surprise par le ton méprisant de la dénommait Miss Taylor. En effet, son visage restait de marbre, mais la fillette remarquait le léger tiraillement sur son front. Amaryllis reporta son regard sur l’inconnue. La femme devait être âgée d’une petite trentaine d’année. Elle était brune et ses yeux bleus transperçaient la vieille femme se tenant face à elle. Elle était vêtue d’une magnifique robe bleue nuit, faisant ressortir ses yeux. Amaryllis était subjuguait par la prestance de cette femme. Elle se sentait toute petite à côté d’elle. Elle semblait éclipser quiconque se trouvait à ses côtés. Mais la fillette était surtout fascinait par son comportement envers la vieille femme. Elle lui avait tenu tête. Chose qu’Amaryllis n’avait jamais pu faire. Elle était dominée par la peur. Peur de se faire rejeter. Peur de se faire humilier. Elle avait tout simplement peur de ce que sa grand-mère pourrait lui faire subir. Celle-ci n’avait aucune pitié. Que ce soit pour ses pairs, ou pour sa famille. La preuve étant que personne de son monde ne connaissait l’existence de la petite Autumn. Honteuse, elle l’avait fait porter morte. Cette femme n’avait visiblement aucun cœur.

Un large sourire apparu sur le visage de Judith. Cette femme était une merveilleuse comédienne. Il s’agissait probablement de la seule chose qu’Amaryllis respectait en elle. Dans une autre vie, elle aurait été une actrice remarquable. Il était dommage qu’elle eut choisi d’utiliser cette qualité à mauvais escient.

« Très bien Miss Taylor. Judith avait accentué ces deux derniers mots avec ironie. J’osais espérer que depuis notre dernière rencontre, votre nom aurait changé. Visiblement, vous appréciez bien trop votre famille pour leur faire défaut. À mon époque, nous étions déjà installé à votre âge. »


La tension était présente dans l’air, rendant la blonde mal à l’aise. Curieuse, elle continua d’observer la jeune femme. Elle se prit soudain à l’envier. Elle était belle et élégante. Confiante et courageuse. Tout ce qu'Amaryllis n’était pas. Elle s’interrogeait encore sur sa présence au sein de la maison Gryffondor. La petite fille n’était pas des plus courageuses. Elle n’osait même pas affronter sa grand-mère. Elle se trouvait ridicule. Les yeux brillants d’admiration, elle eut pour objectif soudain de devenir comme cette jeune femme. Forte et indépendante. Amaryllis avait un modèle.

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Amaryllis Lidwine, Deuxième Année
Troisième Année RP

22 juil. 2019, 17:57
 RPG  L'un fortune  PV J.T 
Guindée dans cette robe, devant faire face à cette femme, il était probable que Joanne ne retienne pas sa hargne assez longtemps. Pourtant, la dénommée Judith lui adressa son plus beau sourire – l’incroyable marque de l’hypocrisie aristocrate. S’envoyer dans les roses mais continuer de sourire comme si de rien n’était. D’ailleurs Miss Lidwine ne fut pas en reste. Elle répondit avec un tact quelque peu … absent … qu’à son époque, les jeunes femmes de l’âge de Joanne était mariée. Bien élevée, Joanne posa sa main sur sa bouche et retint un léger rire de s’enfuir. Si elle éclatait de rire face à la vieille dame, il ne faisait aucun doute que cette dernière ne lui pardonnerait pas pareil affront. Quand bien même Joanne s’en moquait éperdument, ce n’était pas le cas de ses parents, qu’elle représentait ce soir.

Avec un sourire tout aussi narquois que celui de son interlocutrice, la jeune femme se targua d’un « Grand bien vous fasse Miss Lidwine, il apparait aujourd’hui que les femmes n’ont plus l’obligation de vivre aux crochets d’un homme et qu’elles peuvent évoluer par elles-mêmes ». Elle ne quittait pas son éternel sourire, aussi narquois qu’hypocrite. En miroir en quelque sorte à celui de Judith Lidwine. Deux femmes qui s’affrontaient et qui, d’ici quelques instants, feraient semblant d’être de grandes amies alors qu’il n’en était rien.

Mais Joanne le savait que trop bien : si Judith Lidwine allait en parler à sa mère – et elle ne doutait pas de la capacité de la vielle dame à foutre le bordel partout où elle passait – elle en entendrait parler pendant beaucoup trop longtemps. Alors une fois encore, il fallait qu’elle présente bien, qu’elle fasse l’effort, même si elle n’en avait pas du tout envie.

Prenant subitement conscience que la vieille dame était accompagnée, Joanne lui demanda d’un ton plus mielleux « Vous ne nous présentez pas Miss Lidwine ? ». Son regard bleu azur posé sur la jeune fille qui semblait se camouflait dans les jupes de sa grand-mère. Une bâtarde, elle aussi ? Une nouvelle fillette que l’aristocratie anglaise écrasée sous le faste et l’hypocrisie qui la caractérisait si bien ? Joanne n’en avait aucune idée. En tout cas, le regard de l’enfant semblait briller de mille feux, bien loin du regard éteint de la vieille femme. La jeunesse avait ce quelque chose de rafraichissant que Joanne n’arrivait pas à définir mais qu’elle aimait beaucoup.

21 oct. 2019, 17:28
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Amaryllis eut un hoquet de surprise. Cette femme était impressionnante. Elle osait tenir tête à la vieille dame avec un sang-froid remarquable. Rien que pour cela, elle méritait le respect d’Amaryllis. Jamais la fillette n’oserait parler ainsi à cette femme. Elle préférait encore se prendre le sortilège Imperium plutôt qu’avoir affaire à son courroux destructeur.

L’agacement de Judith était bien visible et elle haussa les sourcils face à la remarque de la jeune femme. Même si elle ne voulait pas se l’avouer, elle était vieux-jeu et entendre une telle chose la surprenait fortement. Dans sa jeunesse, parler ainsi à son aîné était un profond manque de respect, mais sortir de telles sottises était bien plus impertinent. Cela était signe d’une mauvaise éducation et cela l’étonnait fortement.
Elle connaissait la mère de Joanne Taylor, et même si elle ne la portait guère dans son cœur, elle était surprise d’entendre sa fille parler ainsi. Elle ne se gênerait pas pour lui en toucher un mot. Davantage pour la descendre sur son incompétence à élever sa fille, plutôt que pour les propos en eux-mêmes. Dans ce monde, les coups bas étaient les maîtres-mots. Chaque chose était bonne pour se faire mousser. Amaryllis le savait. Ce monde débordait d’hypocrisie et sa grand-mère était prête à tout pour sortir la tête de l’eau.

Amaryllis vit bouger les lèvres de Judith, mais celle-ci fut coupée par la jeune femme qui demandait des présentations. C’est à ce moment qu’Ama remarqua que les autres membres de sa famille étaient partis, probablement pour s’installer au chaud. Soudain, la fillette se sentit toute petite entre ces deux grandes dames à la prestance impressionnante. Judith sembla également remarquer qu’il ne restait plus que sa petite-fille et s’empressa de faire la présentation, comme pour s’en débarrasser. Elle aurait probablement préféré présenter Eden, le frère aîné d’Amaryllis. Celui-ci représentait toutes les attentes de la vieille femme. Il représentait son image de la perfection. Et même si Amaryllis s’efforçait de dégager cette même image, ses efforts n’avaient jamais été couronnés de succès.


« Je vous présente Amaryllis, ma petite-fille. »


Court et efficace. Judith avait pour habitude d’être concise. Elle vanterait les mérites de sa petite-fille bien plus tard, quand elle pressentira que la discussion devrait se centrer sur la blondinette. Ou plutôt sur ses incroyables qualités de grand-mère.
Ama s’écarta de sa grand-mère pour se montrer. Un courant d’air frais passa lui procurant des frissons. Il était vrai que sa jolie robe blanche n’était pas bien couvrante pour un soir d’hiver. Intimidée par le regard d’un bleu profond de Joanne Taylor, Amaryllis tenta un bonjour bégayant, faisant grimacer Judith. La petite blonde savait qu’elle allait passer un sale quart d’heure suite à cette discussion et elle n’avait qu’une envie, rejoindre son lit dans le dortoir de sa maison.


Je suis vraiment vraiment désolée pour cet impardonnable retard @Joanne Taylor

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Amaryllis Lidwine, Deuxième Année
Troisième Année RP

07 nov. 2019, 12:33
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Était-ce de l’empressement à se débarrasser des présentations que voyait poindre Joanne ? C’était probable. La vieille femme, jamais avare en compliment lorsqu’il s’agissait de sa progéniture, semblait bien muette désormais. Étrange aux yeux de Joanne mais qu’importe les raisons, la jeune fille semblait bien plus intéressante pour la sorcière que sa grand-mère beaucoup trop aigrie. Lorsque la jeune fille s’écarta de sa grand-mère, Joanne entreprit de lui faire une courte révérence – elle s’imaginait déjà la réaction de Judith Lidwine, frémissant d’effroi devant pareil affront. Mais Joanne se jouait de tout cela.

Pire encore, il semblait que la petite blonde ne soit pas très causante. Joanne laissa un petit rire cristallin s’enfuir devant la tentative de présentation de la jeune fille. Puis elle s’abaissa – du mieux qu’elle le put avec sa robe – pour se mettre à hauteur de l’enfant. « Alors Amaryllis, cela ne t’ennuie pas de venir à l’opéra ? ». Sentant le regard désapprobateur de la grand-mère sur son dos, Joanne ajouta rapidement « Quel âge as-tu dis-moi ? » pour ne pas mettre la jeune fille en mauvaise posture face à son aïeule.

Joanne aurait aimé lui dire, qu’elle n’était pas la seule dans cette aristocratie étouffante. Qu’elle n’était pas seule à subir les courroux d’ascendants dévastateurs. Et que même lorsqu’on pensait s’enfuir, s’envoler vers d’autres contrées – Poudlard en tête notamment – les démons revenaient toujours. Avec leurs diktats, leurs prérogatives pompeuses. Et elle avait face à elle une enfant dans lequel elle avait l’impression de se voir. Miroir de l’âme et du passé. Terrible pour Joanne, qui se devait pourtant de faire bonne figure.

26 déc. 2019, 10:50
 RPG  L'un fortune  PV J.T 
Est-ce qu’elle aimait l’opéra ? À dire vrai, Amaryllis ne savait pas. Certes, elle trouvait les représentations très belles et les chants impressionnant, mais elle trouvait, avant tout, cela très étouffant. La petite blonde pourrait définir l’opéra comme étant... Désagréable. Elle préférait, de loin, se rendre à un ballet. Bien qu’elle rêvait de se tenir sur scène, et non dans le public. Et cette ambiance dans l’opéra... Cette aura se dégageant des spectateurs... Rien n’était plus oppressant que cela. Amaryllis avait en horreur ce sentiment. Elle se sentait épiée par les membres de ce monde, chacun guettant les moindres faits et gestes des autres, les moindres petites erreurs pour cracher dans leur dos par la suite. Même si la salle était des plus sombres, on pouvait voir briller les yeux perfides de ces fouines. Amaryllis savait qu’ici, plus que nulle part ailleurs, elle devait se tenir correctement. Elle devait se montrer parfaite pour ne pas qu’une bavure remonte aux oreilles de sa grand-mère. Bien que cette dernière l’aurait remarqué bien avant les autres. Elle était toujours à l’affût de la moindre coquille. Elle était d’ailleurs la première à faire des remarques désobligeantes sur le comportement d’untel. On pourrait croire qu’elle avait lancé une mode, mais la petite blonde était persuadée que cela remontait à bien plus loin. L’hypocrisie se transmettait peut-être de génération en génération. Mais si cela était vrai, elle n’en réchapperait sûrement pas.

« Quel âge as-tu dis-moi ? »


Amaryllis fut sortie de ses pensées par une nouvelle question posée par la femme face à elle. Elle ne lui avait pas laissé le temps de répondre à sa première question, arrangeant la petite blonde qui ne savait quoi répondre. Elle aurait sûrement affirmé qu’elle appréciait l’opéra pour faire bonne figure, mais elle savait qu’un sourire crispé l’aurait trahi. Ainsi, elle se contenta de répondre d’une petite voix à cette simple question.

« J’ai 12 ans. »


12 ans... Elle avait si hâte de prendre encore quelques années pour se défaire du joug de sa grand-mère. Dans 6 ans, elle serait majeure. Le plus dur avait été fait. Peut-être déménagerait-elle dans un pays étranger avec une compagnie de ballet ? Ou peut-être obtiendrait-elle un post haut placé au Ministère de la Magie britannique ? Amaryllis ne savait pas à quoi s’attendre. Elle ne savait pas où se diriger. Elle avait toujours été guidée, placée, déplacée, replacée. Par-ci, par-là. Ici et là. Jamais elle n’avait réfléchi à son futur, à ses études. Bientôt, elle devrait choisir une filière d’études, mais elle ne savait pas. Elle ne savait pas vers quoi se diriger. Elle était comme perdue dans un labyrinthe à plusieurs sorties. Si elle se dirigeait vers l’une, elle finirait par vouloir l’autre. Si elle se dirigeait vers l’autre, elle finirait par vouloir l’une. La blondinette avait l’impression que tout tournait autour d’elle, mais que jamais rien ne s’arrêtait pour la laisser monter à bord. Elle avait le tournis. Sans cesse.

« Et vous, Miss Taylor, que devenez-vous ? »


Judith avait repris la parole tandis que sa petite fille s’était perdue dans ses pensées. Son ton était à la limite de l’insolence, mais rien d’étonnant pour cette vieille femme aigrie.

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Amaryllis Lidwine, Deuxième Année
Troisième Année RP

07 janv. 2020, 17:45
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La petite fille vivait sous un joug certain. Joanne pouvait reconnaître dans les yeux de l’enfant ce qu’elle voyait dans les siens. La prison dorée, les ordres à ne pas contester, jamais. Sous peine de quoi ? La jeune femme frissonne. Elle préfère ne pas se souvenir de ça, ne pas se rappeler de la douleur sur son dos, sur ses côtés, lorsqu’elle essayait, frénétiquement, de se débattre dans cette folie.

Elle est toujours penchée sur l’enfant, son regard la couvant tendrement, lorsqu’une voix se fit entendre, toujours aussi sèche et cassante pour demander ce qu’elle devenait. Serrant les dents, la jeune femme se redressa, remit avec une élégante précision sa robe en place et se contenta d’un simple « Oh, je ne suis pas certaine que ce que je deviens fasse l’objet d’une quelconque conversation intéressante ». Reportant ses yeux sur l’enfant, ignorant royalement la grand-mère qui fulminerait certainement d’ici quelques instants, elle lui demanda « Mais si tu as 12 ans, tu dois déjà être à Poudlard alors ? »

Poudlard avait été sa porte de sortie, sa bouffée d’oxygène lorsqu’elle était plus jeune. En était-il de même avec la jeune Lidwine ? Voyait-elle dans l’école de sorcellerie le doux moyen de s’évader de sa cage où elle était enfermée ? Joanne n’en savait rien mais elle mourrait pourtant d’envie d’en découvrir plus sur la jeune sorcière – bien loin de la grand-mère acariâtre qui ne baissait pas son regard. Peut-être pouvait-elle proposer d’emmener avec elle la jeune fille, l’asseoir à ses côtés pour l’opéra. Mais il ne faisait aucun doute que la grand-mère y mettrait son veto plein et entier, refusant que la chair de sa chair se mélange à une femme comme l’était Joanne. Esprit bien trop libre à son gout, sans nul doute.

16 févr. 2020, 10:48
 RPG  L'un fortune  PV J.T 
La surprise se vit dans le regard des deux Lidwine. Par ses paroles, la jeune femme avait rabattu le caquet de Judith. En apparence innocente, ces paroles dévoilaient une insolence peu cachée. Judith haussa les sourcils d’un air hautain, mais ne releva pas. Amaryllis savait qu’il fallait se méfier de l’eau qui dormait. Dès qu’elle en aurait l’occasion, Judith n’hésiterait pas à rabaisser la jeune femme plus bas que terre. Si la situation ne s’y prêtait pas en ce jour, elle n’hésiterait pas à faire des reproches à sa famille. Là n’était qu’une chance de plus de les discréditer auprès des sorciers de leur rang. Tandis que les traits de Judith s’étiraient, un certain espoir apparu dans le regard de la petite blonde. Un jour, peut-être, elle arriverait à tenir tête à sa grand-mère avec autant de prestance et d’assurance. Mais, au fond, Amaryllis redoutait ce moment. Une petite boule se formait dans son ventre en imaginant les représailles. Bien qu’elle détestait sa grand-mère, elle ne pouvait pas s’imaginer vivre sans elle. Son caractère avait été forgé par cette dernière. Si elle disparaissait de sa vie, Amaryllis ne saurait plus qui être, ni comment être.
Le regard désormais inexpressif, la blondinette laissa cette pensée s’immiscer plus profondément dans son esprit, tandis que la jeune femme lui posait une nouvelle question.


« Oui, je suis en deuxième année. »


Amaryllis se sentit étrangement apaisée par l’évocation de son école. Cela lui rappelait qu’elle y retournait dans peu de temps. Elle ne s’y sentait pas encore pleinement à sa place, mais Poudlard renfermait des lieux agréables. Des lieux où Amaryllis se sentait bien, où elle se sentait à l’aise. Ils pouvaient se compter sur les doigts de la mains, certes, mais ils lui permettaient de s’y réfugier.
Plus que quelques heures dans cette atmosphère pesante. Bientôt, elle pourrait souffler. Mais pour le moment, elle se réfugiait dans l’espoir d’un avenir tranquille et apaisant. Un avenir où elle ne serait pas obligée d’avoir le dos droit et le menton relevé. A ce moment précis, elle n’avait qu’une envie : se réfugier auprès de la jeune femme qui lui faisait face.

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Amaryllis Lidwine, Deuxième Année
Troisième Année RP

09 mars 2020, 12:21
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La regnante Lidwine semblait se décomposer face au comportement de Joanne, mais elle ne fit aucune remarque, d’aucune sorte que ce soit, sur les réflexions de l’archiviste. Non, elle laissait sa petite fille faire la conversation avec. Joanne savait pertinemment qu’elle devrait payer un jour le prix de cet affront. Une pensée fugace traversa un instant son esprit : combien de cicatrice aurait-elle pour avoir joué avec le feu un soir où elle devait représenter sa famille ? Elle ne le savait pas mais cette simple pensée lui laissa un frisson d’effroi le long de l’échine. Comme si son corps s’apprêtait d’ores et déjà à recevoir le châtiment mérité.

« En deuxième année, voyez-vous ça ». Malgré la tension qu’elle ressentait dans ses muscles, malgré la paralysie qui semblait s’être éprise de ses neurones, la jeune femme réussit à articuler quelque mot à destination de la jeune Lidwine. « Vous avez bien de la chance d’être à Poudlard, profitez-en ». Les derniers mots furent plus appuyés que le reste de la phrase et elle s’en voulu instinctivement. Parce qu’elle savait que cela serait répété, amplifié. Et peut-être même déformé par la grand-mère qui réclamait vengeance. Joanne voyait le tableau de là.

Se courbant légèrement en une révérence courtoise, Joanne laissa un simple « Mesdames, je crains que le spectacle ne commence sans nous si nous ne mettons pas un terme à cette conversation ». Un dernier regard pour l’enfant, avec une prière silencieuse qu’elle ne souffre pas comme elle-même avait pu souffrir – souffrait encore. Le sourire à destination de Judith fut plus faux, plus appuyé. Qu’importe, elle avait dit ce qu’elle avait à dire, elle devrait en payer le prix. Se détournant rapidement, elle alla trouva sa place et ne dit plus un haut jusqu’à la fin du spectacle, duquel elle partit rapidement lorsqu’il fut fini. Il n’était guère utile de rester davantage.

Fin du RP pour moi, merci beaucoup :D