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30 déc. 2019, 11:21
Chevalier blanc  Glasgow   RP+ 
L’attente était insoutenable. monsieur Penwyn se laissait désirer. Alice voyait bien que ses mots avaient plongés le sorcier dans une intense réflexion. Et c’était tant mieux, au moins était-il peut-être sur le point de changer d’avis.
Ils se regardaient tous les deux dans les yeux, l’un réfléchissait, l’autre tentait de lire ses pensées. Au moins avait il le doute. Au moins donnait-il une chance à Alice.

Les lèvres de l’homme s’entrouvrirent, la fillette retenait son souffle. Son prénom murmuré, voilà qui ne présageait rien de bon. C’était ainsi que commençait son père, parfois, lorsqu’il s’apprêtait à lui donner une mauvaise nouvelle. C’était une confirmation lorsqu’il ajoutait en plus un proverbe. Alice savait que mentir ce n’était pas bien, elle n’avait pas besoin qu’une grande personne le lui rappelle. Surtout maintenant.

Et l’inquiétude retomba lorsque monsieur Penwyn annonça sa décision. Ils allaient mentir, ils allaient protéger oncle Kenneth. Peut-être n’aurait-il rien fait pour venger Alice, mais rien ne pouvait l’assurer. Kenneth était quelqu’un de sanguin, et quand bien même il était capable de se contrôler pour la protéger - Alice l’avait confirmé lorsque sa mère et lui s’était confronté - il ne fallait pas tenter le diable. Plus d’une fois elle l’avait vu hausser le ton à table et frapper du poing. Parfois, il donnait même des coups de pied dans les chaises de la salle à manger. Imogen criait fort, elle aussi, mais se calmait bien plus rapidement que Kenneth. Elle s’excusait alors auprès d’Alice quant au comportement de son mari. « Il est fatigué » disait-elle. « Il supporte de moins en moins les problèmes de la vie. » Monsieur Penwyn avait fait le bon choix. Il avait certainement sauvé la vie de l’oncle Kenneth.

Les yeux du sorcier s’étaient détourné d’Alice. Sa propre décision semblait le troubler, la fillette s’en voulait. A cause d’elle, à cause de ses décisions idiotes, de sa prise de risque inconsidéré, Monsieur Penwyn avait dû la défendre et la protéger, et à présent il devait mentir pour sauver la vie d’oncle Kenneth. Alice était honteuse.
Honteuse, mais soulagée.

La chaleur des doigts de l’homme sur les siens fit étirer un petit sourire à l’irlandaise. Leur mensonge tenait la route, mais il allait falloir rester flous sur les détails, au moins jusqu’à ce que monsieur Penwyn soit loin d’eux. La fillette branla du chef, acceptant le plan du barbu.
Mais quand bien même elle l’acceptait, son sauveur était en proie à l’inconfort. Ses doigts s’agitaient toujours un peu plus sur la table. Alice aurait aimer le soulager, lui arracher ce mal être dont elle était la cause... mais elle ne pouvait rien faire, si ce n’était sortir de sa vie. Ne plus jamais faire appel à lui, le laisser l’oublier. Qu’il retourne à ses occupations, à sa Résistance et elle a la sienne. Alice l’avait mis en danger, cela ne devait plus jamais arriver. Si il devait y avoir une prochaine fois, peut-être en perdrait il la vie. De son épaule, Alice essuya une larme.

«  Vous avez raison » répondit-elle lorsqu’il fut temps de s’en aller. « Imogen doit être en train de retourner tout Glasgow pour me retrouver ... »

C’était une certitude. La Moldue devait hurler sur chaque passant, secouer tous ceux qui ne lui donnaient pas des informations assez rapidement. Peut-être même avait-elle déjà appelé Kenneth. A deux, ils devaient faire un sacré remue ménage dans les rues de Glasgow. Il était temps de les retrouver.

« Je ne vous oublierai jamais, monsieur » Alice étira un maigre sourire à son sauveur. « Lorsque mon père sortira d’Azkaban, il saura tout ce que vous avez fait pour moi. Il saura vous remercier comme vous le méritez... moi, je ne peux vous dire que merci. »

La petite fille ne résista pas, et fondit contre le torse de l’homme, son bras entourant son buste pour une étreinte reconnaissante. Son poignet était douloureux, elle s’arrangeait pour ne pas entrer en contact avec le corps de monsieur Penwyn, ne voulant pas s’infliger un nouvel élancement. « Merci » murmura Alice une nouvelle fois. Jamais elle ne pourrait le remercier suffisamment. Jamais.
Mais il fallait partir, à présent. Partir, et affronter la désagréable réalité. Kenneth et Imogen allaient lui passer un terrible savon.

Sixième année RP - 741B47
Étudiante à Beauxbâtons depuis Janvier 2046
Fondatrice du MERLIN

02 janv. 2020, 16:56
Chevalier blanc  Glasgow   RP+ 
C'est avec un sourire bien plus assuré que l'adulte accueillit la réponse d'Alice. Le marché était conclu entre eux deux, et même si cela ne lui plaisait pas, il n'avait guère le choix. L'enfant était obstinée et si il avait été raconter sa mésaventure à son tuteur, cela ne l'aurait pas arrêté dans son intrépide aventure : le seul résultat aurait été la perte de la confiance qu'elle lui donnait.

Quelle ne fut pas la surprise d'Edward lorsqu'après avoir l'avoir remercié pour son intervention et tout ce qu'il avait fait pour elle dans la journée, la cadette des Sangblanc fondit dans ses bras pour l'enserrer. Le réconfort de cette inattendue étreinte fit oublier toute la culpabilité qu'il ressentait d'avoir à mentir à un parfait inconnu pour protéger le secret de la fillette. En cet instant précis, il oubliait tout : il ne savait plus où il était et les tracas du quotidien paraissaient bien moindres. Alice venait, par sa marque d'affection, de lui offrir  une dose de douceurs, douceurs dont sa vie manquait cruellement en ce moment. Ce geste tendre réveilla un souvenir en lui qu'il avait tout l'été essayé d'enfouir : celui de Flora Fleurdelys lui apprenant qu'il était père d'un fils de douze ans. Douze ans, le même âge qu'Alice devait avoir. Était-ce donc ce genre d'émotions qu'on ressentait lorsque son enfant nous serrait dans ses bras ? Sans doute. « Ce n'est rien » dit l'homme en tapotant l'épaule de l'enfant avec le plat de la main. « Nous allons partir, je vais glisser un mot à Thomas avant. » rajoute-il en se libérant de l'étreinte d'Alice.

Délaissant la fille aux cheveux blancs quelques instants, Edward retourna dans la cuisine où il y trouva Thomas en pleine discussion avec son épouse. Il sourit à son ancien chef du bureau de désinformation et lui dit : « Merci pour ton accueil Thomas. Je repasserai dans la semaine pour voir les avancements du refuge, en attendant, je vais ramener la petite Alice auprès de son tuteur. Tu peux le prévenir de notre arrivée ? ». L’Écossais acquiesce d'un signe de la tête et lui communique l'adresse où Kenneth Bain et sa femme vivaient. L'information obtenue, le Gallois retourna auprès d'Alice. D'un geste affectueux de la main au niveau de l'épaule, il l'invite à le suivre en direction de la sortie. Sur les quelques mètres qui les séparaient de la porte, une figure argentée d'un furet jaillit devant eux sans qu'Edward en soit surpris et disparaît contre l'un des murs de la pièce. Il ouvrit la porte pour qu'elle puisse sortir sur le perron de la maison et lui attrapa ensuite son bras indemne.

- Prête à repartir pour un tour ?

Après avoir attendu son approbation, l'homme lui sourit et finit par transplaner non loin de l'endroit que lui avait indiqué son ancien collègue de travail. Le pas hésitant, il s'arrêta à quelques dizaines de mètres de la porte d'entrée des Bain et mit un genou à terre pour regarder Alice droit dans les yeux.

- Le moment de nous séparer est arrivé, jeune fille. Tu me promets de faire attention à toi jusqu'à la rentrée à Poudlard ?

Il aurait bien voulu lui demander de promettre de se tenir à carreaux, mais il savait très bien qu'elle ne pourrait pas s'y tenir. La force de conviction de l'enfant était si forte qu'elle n'arriverait sans doute pas à tenir plus de quelques jours sans se replonger dans un autre combat. Alors, il pouvait seulement lui demander d'être plus vigilante à l'avenir. Une porte s'ouvrit non loin d'eux et Edward arbora l'un de ses sourires les plus charmeurs pour que Kenneth et Imogen croient les moindres mots du mensonge qu'il avait inventé avec Alice.

Fin pour moi ! Merci pour ce super RP ! 

« Seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin ! » #PouffyFamily

12 janv. 2020, 10:23
Chevalier blanc  Glasgow   RP+ 
C’était terminé à présent. La peur s’en était allé, avait été aspiré par le cœur de monsieur Penwyn battant contre son oreille. La douleur, lancinante, était momentanément oubliée. Le temps d’une étreinte.

Ils allaient partir, avait-il annoncé en s’écartant d’Alice pour la quitter ensuite C’était une fatalité, malheureusement. Elle devait retrouver Kenneth et Imogen, mentir, mentir, mentir et mentir encore pour se protéger, pour protéger Kenneth, et pour protéger le Merlin. Ce serait difficile, c’était certain, mais il faudrait tenir, et emporter le secret dans sa tombe.

Alice avait hoché la tête pour répondre à monsieur Penwyn lorsque ce dernier était revenu à elle. Sa main accrochée au bras de l’homme, ils transplanèrent ensemble, pour la deuxième fois de la soirée. Ce voyage là fut moins inconfortable que le premier. Alice savait où elle allait, et savait que la peur était derrière elle.

Le quartier de Colgrain Terrace apparu alors aux yeux de l’enfant. La délicate chaleur qui s’échappait du bitume réchauffait les jambes nues et cabossées d’Alice. Droit devant eux se tenait la maison des Bain. La cuisine était éclairée, Kenneth était là. La voiture d’Imogen n’était pas encore là. Tant mieux. Cela laisserait du temps à Alice pour raconter son mensonge à Kenneth, qui lui même le raconterait à Imogen pour laisser la fillette se reposer après cette rude épreuve.

Devant elle, Monsieur Penwyn se mit à genoux. Sa gorge se serra. Oui, c’était le moment de se quitter à présent. Alice ne le voulait pas, elle voulait rester avec lui. Lui qui lui rappelait son père à chaque fois qu’il la regardait, à chaque fois qu’il prononçait le moindre mot. Elle se souvenait alors d’un temps où il était encore possible de rire sur la terrasse d’un glacier dans le Chemin de Traverse, sans que la douleur et la peur n’attendent, tapis dans les ombres.

« Je ferai mon possible, monsieur. » parvint-elle à répondre, un sourire contraint aux lèvres. C’était la seule chose qu’elle pouvait promettre sans mentir. Bien sûr, elle ne repartirait plus dans les rues pour distribuer des tracts anti-Parkinson, mais elle continuerait à en créer. Encore, et encore.

La porte de la maison s’ouvrît, et Alice y aperçu Kenneth, blafard, une inquiétude sur le visage que jamais elle n’avait vu auparavant. La fillette regarda monsieur Penwyn une dernière fois, avant de s’en éloigner pour rejoindre Kenneth, son petit poignet douloureux tout contre elle. L’homme l’étreint alors avec force, son visage touffu allant s’enfuir dans le cou d’Alice. Dans son dos, Monsieur Penwyn devait s’en aller à présent. Alice ignorait si leur chemin se rejoindraient un jour, elle ne pouvait que l’espérer. En d’autres circonstances, seulement.

• FIN •


Merci pour ce joli moment monsieur !

Sixième année RP - 741B47
Étudiante à Beauxbâtons depuis Janvier 2046
Fondatrice du MERLIN