/!\Ce RP n'a pas été modifié suite aux nouveaux éléments du contexte concernant la rupture du secret magique /!\

Précédemment : De sang à sang > Tel est notre héritage

21 décembre 2044
Écosse

La porte de la demeure des Bain se referma derrière Alice. Elle l’avait regardé jusqu’à ce qu’elle sorte de son champ de vision. La haine qui habitait habituellement son regard lorsque ses yeux se posaient sur lui était absente, il y avait de la reconnaissance, cette fois. Du moins, c’est ce que Thomas aimait à penser... il n’avait jamais eu l’occasion de connaître cette lueur dans les billes d’argent de sa petite sœur. Alice le haïssait, pour des raisons qu’il ne lui reprocherait jamais. Sa rancune rendait seulement le tout plus difficile à supporter. Mais cela non plus il ne pouvait lui reprocher : c’était la fille de sa mère.

La colère que Thomas avait ressenti lorsque sa sœur lui avait conter des mésaventures récentes revint à la charge, ébranlant le calme qu’il avait imposé à son cœur et à son esprit. A présent que l’enfant n’était plus là, la rage pouvait exploser.
On avait blessé sa sœur avec cruauté. A jamais elle porterait les stigmates de la haine d’une autre enfant. De sa propre belle sœur.
Cela ne se passerait pas ainsi.
Sur un dernier regard pour la maison des Bain, Thomas s’évapora, projetant alors son esprit pour sa propre demeure.

La porte de l’appartement qu’il partageait anciennement avec Jacob apparu à ses yeux. Thomas ne prit pas la peine de jeter un coup d’œil à un potentiel voisin, et entra immédiatement chez lui. La porte n’était pas verrouillée, Morrigan était rentrée, et avec elle sa petite sœur. Thomas aurait préféré avoir une première discussion sans Carry à proximité, mais il lui faudrait faire avec.
Les traits de son visage était durs, le sourire qui ornait habituellement des lèvres avait disparu. Il n’y avait plus que la colère. Son chapeau fédora quitta sa tête dans un geste aussi pressé qu’agacé et vint se percher tout en haut du porte manteaux de l’entrée. Thomas ne prit même pas la peine de retirer son long manteau noir, il s’avançait déjà dans le couloir pour rejoindre le salon, le pas furieux. Personne, ni sa fiancée ni son odieuse petite soeur. Seul le regard interloqué des statuettes de bois africaines que Jacob lui avait offert l’an passé.

«  Morrigan ! » appela t-il. Sa voix habituellement mielleuse avait quelque chose de sifflante à présent. Il lui serait difficile de rester de marbre face à sa fiancée. Sa sœur avait tout de même blessé la sienne.

Les vacances de Noel. Enfin. J’admet avoir attendu ce moment avec beaucoup d’impatience surtout depuis que Morrigan m’avait proposée de passer Noel chez eux au lieu de rentrer à la maison à Oxford. Avec ce qui c’était passé pendant la première partie de l’année, j’étais quasiment sûre que mes parents recevraient une lettre de la part de Miss Loewy expliquant la sanction que j’allais recevoir pour mon comportement au bal d’Halloween et si jamais c’était le cas, ils devaient surement être tous les deux fous de rages. Ma solution pour leur échapper ? L’appartement de Thomas Sangblanc était devenu mon refuge.

Thomas Sangblanc. Grand frère de ma pire ennemie, Alice Sangblanc. De mon avis, ils ne se ressemblaient pas du tout. La seule chose qu’ils avaient en commun, c’étaient la couleur de leur peau et cheveux. La peau albâtre qui donnait l’impression d’avoir de la neige a la place de la chaire. OK, c’était la classe mais jamais je l’admettrai devant Miss teigne et son frère. En parlant de lui, je l’entendis rentrée à la maison en criant le nom de ma sœur

La voix de Thomas raisonna dans toute la maison. Ce n’était pas la voix que j’avais l’habitude d’entendre venant de sa part car c’était la première fois que je le ressentais comme étant extrêmement furieux. Sans un bruit, je m’étais levée du lit en enfilant mes chaussant et me dirigeai vers la porte pour observer d’un œil ce qui allait se passer entre Morrigan et Thomas. Quelques secondes après l’appel, la porte de la chambre de Thomas s’ouvrit à son tour pour laisser passer une Morrigan habillée gracieusement en robe de chambre. En premier, elle fut surprise de me voir et m’adressa en sourire en guise de salut avant d’aller se tourner vers son futur mari. J’ignorai la raison de la colère de Thomas mais quelque chose me disait que j’allais avoir du mal à trouver le sommeil ce soir-là.

-C’est bien la première fois que je t’entends m’appeler de cette manière mon cher. Que se passe-t-il ?

Demanda ma sœur en se dirigeant d’un pas sur vers lui. Moi qui avais peur de voir Thomas en colère, voir ma sœur lui parler comme elle en avait l’habitude m’estomaquait. Comment pouvait-elle garder son calme alors que Thomas, lui n’avait pas du tout l’air content ? Sans sortir de ma chambre, je laissai depasser la moitie de mon visage pour voir ce qui allait se passer

C’était un lion en cage, exposant ses crocs à qui le voulaient bien, arrachant la moindre chose que l’on passerait entre ses barreaux. Et plus Thomas en prenait conscience, plus sa colère grimpait.
Une porte s’entrouvrit, des pas se firent entendre, et bien vite, Morrigan pénétra dans le salon. La voir ainsi, presque nonchalante dans sa robe de chambre, le sang de Thomas ne fit qu’un tour. Elle ne savait pas ce qui s’était passé, ou bien n’en avait que faire. Le Sangblanc espérait de tout son cœur que son aimée n’était au courant de rien.

«  Ce qui se passe ? » répéta t-il, sa voix d’un calme contenu, presque ironique. Il retira ses gants d’un geste sec et les jeta sur le bar. «  Il se passe que j’ai rencontré ma sœur, à Pré-au-lard. Rien de bien surprenant, Alice rejoignait le Poudlard Express pour retourner chez le meilleur ami de mon père et fêter Noël à la moldu. Mais j’ai remarqué quelque chose d’assez singulier. Là, juste sur sa joue. Sa toute petite joue, putain. »

Il s’écarta un peu de Morrigan, furieux au point de sentir sa magie lui piquoter des doigts. Il se mit à marcher, inspirant et expirant lourdement, sa main cachant sa bouche pour y retenir quelques jurons.

«  Une compresse qui lui prenait toute la joue. Quand je lui ai demandé ce qui s’était passé, ce qui lui arrivait, elle a manqué de fondre en sanglot. Devant moi, qu’elle déteste pourtant depuis sa plus tendre enfance. Ça ne te dit rien, ça ? Ta sœur ne t’a rien dit à ce sujet ? Parce que crois moi, il y en a des choses à dire ! »

C’était un rugissement à présent. Thomas se vantait quotidiennement d’être capable de garder pour lui chacune de ses émotions, comme chaque illustre membre de la famille Sangblanc. Mais aujourd’hui, il n’y parvenait pas. La colère était trop puissante, la situation bien trop grave.

Les paroles de Thomas m’avait frappé en plein cœur. Moi qui pensais ne pas avoir à reparler de cette histoire, je m’étais lourdement trompée. Le stresse me gagna ainsi qu’un sentiment de mal-être qui se fit plus prononcer au fur et à mesure que Thomas parlait. Mon corps tremblait entièrement, ma gorge s’asséchait incroyablement vite et mon cœur n’arrêtait pas de tambouriner dans ma poitrine. J’avais peur. De Thomas ? Non ce n’était pas lui qui m’effrayait mais celle qu’il avait choisie d’épouser. C’était d’elle dont j’avais peur. Peur car je lui avais caché ce que j’avais fait pendant cette nuit du 31 Octobre. Peur d’avouer d’admettre que j’avais bel et bien haché le visage de cette diablesse d’Alice mais aussi de la réaction de ma sœur qui resta sur place, les bras croisés à regarder fixement son époux avec incompréhension.

-Non elle ne m’a rien dit du tout… Lui répondit-elle doucement en s’approchant de lui pour essayer de le calmer en posant sa main sur son visage et l’autre sur sa taille. Et si au lieu de crier, on s’asseyait calmement pour que tu m’expliques ce que ta sœur t’as dit ?

Je n’étais pas dupe au ton de la voie adoucit de Morrigan. Il s’agissait de ma sœur et je pouvais clairement entendre son agacement dans chacun de ses mots et c’est ce qui m’inquiétait. Quand elle apprendra la vérité, la chambre où je logeai allais devenir l’un de mes derniers bastions de paix. Mais j’espérais que le dicton faute avouer à moitié pardonner était vrai… La peur prit le dessus et mes jambes me firent sortir du couloir pour m’avancer vers les deux adultes qui conversaient. Au point où la situation était mauvaise autant que la vérité sorte de ma bouche et non de celle de Thomas. Avant même que je les atteigne, je m’écriais en élançant mon bras droit vers eux comme pour les attraper.

-C’est moi ! M’écriai-je affoler tout en baissant la tête devant Thomas et Morrigan. C’est moi qui ai fait ça sur la joue d’Alice… je l’ai fait…C’est moi qui l’ai blessé…

Mes yeux ne quittèrent pas le sol et pourtant, sans même la regarder, je pouvais sentir la colère de Morrigan prendre forme en elle. Elle délaissa Thomas pour s’approcher de moi dans un pas lourd et qui surement contenait autant que possible la fureur qu’elle devait ressentir. Sa main se posa lourdement sur mon épaule puis l’autre vint ajuster le niveau de mon menton pour me forcer à la regarder. Elle n’était pas en colère…Elle était en rage.

-Pourquoi ? Me répéta-t-elle en haussant toujours la voix et en appuyant plus fort sur mon épaule me faisant grincer des dents. Elle me faisait mal. Pourquoi est ce que tu as fait ça, Ry ?! Cela ne t’a pas suffit que nos parents t’enferment dans les cachots pour ton comportement au nouvel an de l’an dernier ?! Et tu recommences ?! Qu’est ce que tu lui as écris sur le visage ? Qu’est-ce que tu as fait !?

Aucun mot ne sortie de ma bouche. J’étais muette et honteuse de ce que j’avais fait mais ma sœur ne voulait rien savoir. Morrigan me secoua dans tout les sens pour essayer de me faire réagir. Toujours aucune réponse de ma part jusqu’à ce que la main de ma sœur vînt s’écraser sur ma figure avec une telle force que je n’arrivais plus à la ressentir plusieurs secondes. Des gémissements de douleurs et des larmes pour exprimer mes sentiments, voilà les seuls choses que j’arrivaient à faire sortir de mon corps pour communiquer avec eux. Une autre gifle, bien plus forte que la précédente vint claquer mon autre joue cette fois me faisant lâcher un cri de douleur.

-Tu ne veux pas parler ? Qu'il en soit ainsi, je vais te faire parler à ma manière. Mes yeux s’ouvrir grand quand je vis Morrigan sortir sa baguette magique de sa robe de chambre. Elle n’allait quand même pas… je ne le répèterait qu'une fois, Carry Elita Harrison. Qu’est ce que tu as écris sur la joue d’Alice ? Dans mes pleures et ma peur, je ressentis la pointe de sa baguette sur ma joue… Exactement comme je l’avais fait à Alice lors du bal...Ironique ... et effrayant.  Mon corps me criait de fuir, mais à chaque fois qu’un de mes membres bougeaient trop au gout de ma sœur, celle-ci renforça sa poigne sur mon épaule me faisant crier de douleur. Est-ce que ta sœur t’as dit ce qu’il y’avait écrit sur sa joue, Thomas ? Demanda-t-elle sans se tourner vers lui

Mon cœur fit un bond manquant de sortir de ma poitrine.

-Non Morrigan, je t’en-

Mais elle me fit aussitôt taire en posant sa baguette sur mes lèvres avec en plus un regard noir pour me dissuader de ne pas essayer de prononcer un seul mot de plus.

-Ferme la... Je t’ai donné une chance de parler, alors maintenant, je vais faire en sorte de te faire passer l’envie d’écrire sur le visage des gens et encore plus sur celui de quelqu’un de la famille !

Ma bouche se ferma comme par magie. Larme et reniflement étaient les seuls choses que l’on pouvait voir et entendre de moi. Maintenant, je devais attendre à ce que Thomas révèle la vérité à Morrigan pour que celle-ci à mon grand malheur me punisse ensuite… Je vivais un cauchemar et tout ça … c’était la faute de l’Autre…

Il allait exploser, il le sentait. Il le sentit plus encore lorsque Morrigan vint poser sa main sur sa joue avec une douceur déplacée. Non, Thomas n’arrêterait pas de crier, pas tant que sa fiancée se comporterait avec lui comme une mère. Le problème, ce n’était pas Thomas et sa difficulté à se maîtriser. Le problème, c’était sa petite sœur. Ce petit monstre.

Thomas se serait volontiers dégager de la douceur traîtresse de son aimée, mais l’arrivée sonore de Carry coupa toute sa volonté.
C’est moi disait-elle le visage bas. Toute maline qu’elle était, elle s’était jeté hors de sa chambre pour couper l’herbe sous le pied de Thomas et avouer ses crimes avant que lui ne le fasse. Que croyait-elle ? Que son pseudo pardon rendrait sa joue à Alice ? A moins qu’elle ne s’imaginait apaiser la colère de Thomas.
Ou bien, celle de sa propre sœur.

La fureur avait étreint Morrigan à présent, difficile de ne pas le remarquer. Elle abandonnait Thomas à présent, se déplaçait jusqu’à Carry avec son pas des mauvais jours. Des très mauvais jours. Toute dispute qu’il y aurait, toute punition infligée, cela n’apaiserait jamais le cœur blessé du frère, mais au moins pourrait-il annoncer à Alice que Carry, sa pire ennemie, avait reçu la soufflante de ses beaux jours. Maigre satisfaction que cela.

Ses bras croisés sur sa poitrine, Thomas observait Morrigan perdre son sang-froid face à la mine honteuse de la petite Harrison. Heureusement, pensa Thomas. Il n’aurait pas supporté que Morrigan se comporte autrement avec le bourreau de sa petite sœur. Chaque action se paie toujours, comme aimait le dire Mère. Rache ist süß, disait-elle aussi. La vengeance est douce. Et celle la, il la dégustait pour Alice.

Mais tout cela prit un goût différent lorsque Morrigan frappa Carry une fois, puis une deuxième. Les bras de Thomas se détachèrent, et la colère qu’il éprouvait, la satisfaction qu’il ressentait, tout cela l’abandonnait. Les cris de douleurs, les plaintes de l’enfant lui lacéraient les tympans à présent. La baguette de Morrigan était contre la joue de Carry. Le spectacle tournait à l’exécution.

«  Morrigan ... »

La voix de sa fiancée trancha l’air comme les ailes d’un dragon. Elle n’allait tout de même pas blesser sa petite sœur, celle la même qu’elle avait arraché au joug de ses parents ? S’en était trop.
D’un pas furieux, Thomas anéanti la distance qu’il y avait entre eux. Il saisi le bras de Carry et tira d’un coup sec pour l’arracher aux griffes de Morrigan. De son bras, il plaça l’enfant dans son dos, la protégeant alors de son corps.

«  Mais tu as perdu l’esprit ? » cria t-il, ses yeux blancs plantés sur sa conjointe. Sa voix était fureur, son regard un assassin. Un assassin estomaqué devant le comportement nauséabond de sa conjointe. « Je viens de te dire que ma sœur a été blessée, et toi tu ne trouves rien de plus sain que de blesser la tienne ? Qu’est ce qui ne tourne pas rond chez toi ! »

Ses mots, il allait les payer au centuple, il le savait. Mais qu’importe. Jamais un enfant ne sera blessé sous ses yeux, sous son toit, quand bien même il s’agissait de celle qui avait agressé Alice.

Que s’était-il passé ? Alors que je pensais à mon tour recevoir une marque sur la figure, je me sentie tirée en un instant avant de réaliser qu’il s’agissait de Thomas. Mais…Pourquoi ? Avec tout le mal que j’avais fait à Alice, il aurait très bien pu me laisser aux mains de ma sœur qui allait surement me faire subir une de ces légendaires correction. Mais non, Thomas avait quand même un cœur et m’avait sauvé in extrémise de la punition corporelle. Derrière mon sauveur, mes jambes commencèrent à reculer pour m’éloigner le plus possible de Morrigan qui mit quelques secondes à comprendre ce que son amour lui disait. Elle se tourna lentement vers lui, laissant ses longs cheveux noirs couvrir une partie de son visage qui grimaçait de colère et toujours avec son regard noir. Ses yeux plisser par la haine et la colère se posèrent sur moi avant de se lever pour faire face à Thomas.

-C’est plutôt à moi de te demander ce qui ne va pas chez toi ! Alice s'est fait blesser et tu ne vas rien faire ? J'ai vu ton père à Azkaban, Thomas et il m'a dit de traité Alice comme ma propre sœur, exactement ce que j'étais en train de faire ! J’étais en train de donner une leçon à Carry et voilà maintenant que tu la protèges ?! Si on ne fait rien, elle recommencera ! Encore et encore ! Il faut qu’elle comprenne que ses actes ont des conséquences et qu’elle ne devrait pas faire aux autres ce qu’elle n’aimerait pas qu’on lui fasse !  

Morrigan ne criait plus, mais s’exprimait avec beaucoup de calme tout en poussant quand même de la voix pour faire comprendre la frustration qu’elle ressentait quand il m’avait retiré d’elle.  Je la regardai s’approcher de moi en doucement avec pour seul obstacle entre elle et moi, Thomas. Des gouttes de sueurs perlaient sur mon front et mes jambes devinrent cotons quand je pus apercevoir de nouveaux cette baguette qui s’était posée sur ma joue. Elle allait vraiment le faire… et… Si Thomas n’avait pas été là, alors je me serais retrouvé avec une magnifique marque… Maintenant je me sentais ingrat, lui qui me protégeait ma proposé sœur, je m’étais attaquée à la sienne. Oui, je me sentais pathétique désormais…La seule façon d’essayer de se racheter, c’était de dire la vérité. Dans ma voix toute tremblante…J’allais essayer de m’expliquer autant que possible.

-Je…Je ne voulais pas allez aussi loin, je te jure, bégayai-je. L-laissez moi vous expliquer...I-il y’a des moments…des instants où je ne me sens plus en contrôle avec ce que je fais. D-des fois, J’entends une voix dans ma tête qui me murmure des choses horribles. Elle me brusque et me réclame sans cesse la Lumière… Ce soir-là, elle l’a trouvé et…m’a forcé à faire cette chose horrible sur Alice… Je…Je suis désolée…Je n’ai jamais voulu aller aussi loin…

Malheureusement pour moi, J’étais complètement mise à nue. Je n’avais plus rien à cacher car maintenant, tout les deux savaient pour l’Autre. Oui je voulais donner une leçon à Alice, mais si ça avait été moi, je l’aurais fait plus subtilement et avec beaucoup plus…de discrétion. Mais il a fallu que cette imbécile vienne tout faire échouer. En plus de Lili Cooper, Morrigan et Thomas était au courant de ce qui m’arrivait. Restait à savoir si tout les deux me croiraient ou non. Pour l’instant, je me devais de rester hors de porter de Morrigan en attendant que celle si ce calme.

-Tu penses que je vais te croire, Ry ? Tu crois que je vais avaler ne serait-ce qu’une goutte de tes paroles empoisonnées ? Va falloir faire mieux que ça si tu veux t’en sortir car j'en ai assez de tes mensonges et de tes cachotteries ! Cracha-t-elle. 

Mon cœur se serra aux paroles de ma sœur, jamais encore elle ne m’avait parlé avec autant de froideur. Dommage, une fois que Thomas serait partie, je savais que la douleur ne serait rien comparé à ce qu’elle allait me réserver…Il ne restait plus que Thomas pour la raisonner et encore, il fallait qu’il croie à  mon histoire en premier.

Thomas tenait fermement la fillette, comme si cette dernière pouvait s’échapper. Comme si l’idée pouvait seulement lui traverser l’esprit. Elle savait qu’il constituait sa seule rempart face à la colère de Morrigan. Elle n’était pas idiote, cette gamine, elle le savait forcément. Tout de même, il la sentait reculer. Lui, resserrait son emprise, son regard ne quittant jamais le corps de sa bien aimée dont il redoutait chaque mot. Jusqu’à présent, Thomas avait toujours évité de se disputer avec Morrigan, et pour plus d’une raison.
Aujourd’hui, il en avait trouvé une nouvelle.

Lentement, elle se tournait vers lui, la fureur maculant son visage qu’il aimait tant caresser. Thomas se dressait, ses sourcils froncés, prêt à affronter la tempête.
La colère qu’il encaissait était froide, frustrée. Oh oui, il y en avait de la frustration. Comme si Thomas avait retiré un os bien juteux à un chien. Il en était choqué.

«  Si tu comptes traiter ma sœur comme tu traites la tienne, mon père en sera certainement très heureux ! » railla Thomas, son ton faussement amusé, appuyé par sa colère qui revenait au galop. «  Il a toujours rêvé de voir sa petite fille mutilée ! »

Lorsqu’elle s’était avancé, Thomas avait rapproché l’enfant de lui, lui même ne bougeant pas d’un pas, son regard planté sur Morrigan. Il ne courberait pas l’échine. Son rôle était de faire régner la loi, il ferait un piètre Manteau Noir si il était incapable de faire cela sous son propre toit.
La voix de Carry s’éleva dans le dos de Thomas, et il écouta silencieusement l’enfant, observant Morrigan et ses réactions. Que disait Carry, exactement ? Y avait-il seulement de la vérité dans ses mots ? Jouer la carte de la voix qui murmure des horreurs, c’était fort de café. Et de toutes façons, une voix, si tant est qu’il y en ai une, ne force pas faire les choses. Si elle pensait s’en sortir ainsi, avec quelque chose d’aussi grotesque comme excuse, elle se trompait lourdement.

«  Tu te calmes ! » rugit Thomas lorsque Morrigan reprit la parole. Il avait besoin de réfléchir. «  Et toi derrière, tu vas t’asseoir sur le canapé, et tu vas tout raconter. A propos de cette voix qui t’a, dis-tu, forcé à mutiler Alice. »

Un rire jaune le fit souffler du nez. D’un geste furieux, il dégagea Carry de son emprise et lui fit signe d’aller s’asseoir, ses yeux toujours plantés sur Morrigan.

«  Et si tu mens, Carry, je le saurais. Je le sais toujours. »

Mes yeux ne quittèrent pas une seule seconde Morrigan lorsque celle-ci se dirigea vers sa chambre avant d’y ressortir quelques secondes plus tard avec une fiole argentée tandis que moi j’allais m’asseoir là où Thomas m’avais dit d’aller sans dire un mot et toujours toute tremblante et en regardant le contenu de la fiole.

-Tiens , bois. Je t'ai fait ma spécialité,du veritasserum, lança Morrigan dans un ton neutre et en débouchant la fiole de son petit bouchon. J’en ai assez de tes mensonges et tes cachoteries alors on la joue à ma manière Carry. Tu bois et tu me re raconte de nouveaux toute ton histoire. Je te préviens, cette potion est une version améliorée… En plus de dire la vérité tu vas ressentir le besoin de révéler tout tes secrets…Cette fois je serai certaines de te connaitre par cœur Ry.

Encore ? Ma dernière expérience avec cette potion n’était pas des plus glorieuse mais je savais que si ma sœur faisait ça, c’était pour qu’elle soit sûre que je ne raconte pas de bêtise. Toujours sans rien dire, mes mains vinrent se saisir de la petite fiole que ma sœur m’avait donnée et la porta à ma bouche pour en avaler le contenu. Le gout était légèrement amer et ma gorge s’engourdie au touché de celle-ci. Une fois la fiole vide, je la déposai sur la petite table basse en échangeant un regard inquiet vers Thomas puis Morrigan. Quand est ce que la potion prendrait effet ? Je ne le savais pas mais je ne tardai pas à avoir une réponse à ma question. Mon esprit s’embrouilla pendant quelques secondes, ma vue se flouta et mon corps fut pris de minuscule convulsion avant de revenir à la normal.

Mes sentiments n’étaient plus les miens, mon cerveau commençait à choisir les informations dont il voulait parler. Ma bouche s’ouvrit et ma voix tremblante sortie sans même que j’en donne l’ordre…Le cauchemar commençait.

-Je…Je voulais m’occuper d’un Sang-de-bourbe qui m’avait agressée un peu plus tôt dans l’année…j’ai essayé de le faire pendant le bal mais Alice s’était interposée en me frappant pour le protéger. J’étais tellement en colère que je me suis jetée sur elle pour la mettre hors d’état de me nuire…Mais mon Autre moi, voyait là comme une occasion de me venger du mal qu’elle m’avait fait…Elle n’arrêtait pas de me murmurer des choses, que je devais jouer avec elle avant…avant de me débarrasser d’elle… Je ne voulais pas mais j’étais trop fatiguée pour lui résister… Alors l’Autre a pris ma baguette et lui ai marqué sur la joue… « Traitresse » mais elle s’est fait arrêter par Irisia Maclynn juste à temps… J'ai du mal à me souvenir de la suite...

Le mot était sorti de ma bouche d’un trait. La potion faisait effet et beaucoup trop bien. Après avoir finit avec cette partie mon cerveau sélectionnait déjà d’autres informations qu’il voulait divulguer. Ma bouche continuait de parler, encore et encore au point d’assécher ma gorge et me donner soif. Plus aucun secret ne pouvait être gardé par ma bouche, elle débitait autant d’information que possible me faisant ressentir une douleur au niveau des lèvres.

-J’étais amoureuse de Jenny PoirreFresh mais mère n’a jamais voulu que je sois avec elle et je n’ai jamais su exprimée mes sentiments pour elle ! J’ai frappé et humilié un née-moldu dans le parc à Oxford ! Je suis tombée amoureuse de Brett Carter qui est mon petit ami ! Je suis jalouse d’Alice Sangblanc qui arrive à se faire des amies ! J’ai voulu me rapprocher des né-moldus en allant voir le professeur d’études des moldus ! J’ai haï Eileen Eastwood ma capitaine de Quidditch qui ne m’a plus jamais donné de nouvelles !e Christopher Martin fait partie d’une organisation complotant contre le conseil qui s’appelle le Merlin ! Je l'ai vu distribué des affiches de propagandes ! Je… HAIS MERE DE M’AVOIR EDUQUE AINSI ME FAISANT DETESTER PAR TOUT LE MONDE ! Pitié ! Morrigan , fait que ça s'arrête ! Ca fait mal !

Finis-je par dire en m’effondrant en pleure. Mon cerveau ne voulait toujours pas arrêter. Tel un cheval de course, il continuait sa course dans mon cerveau pour sélectionner les informations à divulguer. Recroqueviller sur moi-même…Je continuais de murmurer les secrets que la potion me forçait à divulguer…C’était le seul moyen de défense que j’avais trouvé… Mais maintenant, c’était quoi la suite ? Est ce que Thomas et Morrigan allaient comprendre ? En l'espace d'une dizaine de minutes, ces deux là étaient devenus les personnes qui me connaissaient le mieux... 

Morrigan s’était éloigné pour rejoindre leur chambre, et, malheureusement, Thomas devinait ce qu’elle allait y chercher. Au moins avait-elle cessé de vouloir mutiler l’enfant. Ce qui l’attendait, il ne l’arrêterait pas.
Ses bras croisés sur sa poitrine, Thomas observait l’enfant. Il jeta un regard médusé à sa conjointe lorsque celle ci précisa en quoi son veritasserum était différent. Qu’est-ce que c’était que cette horreur ? En quoi était-ce utile de connaître tous le secrets d’une gamine de 13 ans ? * Morrigan, je ne la reconnais plus * Ses yeux détaillait sa future épouse avec gravité. * Qu’est-ce que tu es en train de me faire ? *

Et enfin, Carry prit la parole, ses lèvres agitées par une sincérité malsaine. Thomas craignait cette potion comme aucune autre. C’était un morceau de l’enfer en bouteille. Quelques gouttes seulement, et les secrets n’étaient plus.
Son regard se durcissait toujours un peu plus, son regard aurait pu traverser la chaire. Carry avait donc profité d’un élan de bravoure de sa soeur pour l’attaquer. C’était pire que ce que sa soeur lui avait raconté. Cette “Autre Carry”, quoi que ce soit, était inquiétant, et pourrait s’en prendre à sa soeur à nouveau. A qui que ce soit, en réalité. Thomas devait anéantir cela.
Le Manteau Noir se raidit. Traîtresse. Carry avait osé marqué un mot si terrible sur le visage d’Alice. Traîtresse. Se rendait-elle seulement compte de l’importance d’un tel mot ? Un mot qu’Alice avait utilisé pour le nommer, un jour. Il s’en souvenait. « Tu préfères que je vous appelle les traitres ? » Un mot bien trop fort dans la bouche d’un enfant. Et aujourd’hui, et à jamais, Alice le porterait à même sa chaire.

Carry continuait à parler, mais plus rien n’avait la moindre importance pour Thomas. Il savait tout ce qu’il voulait savoir, et désormais il en souffrait. Sa main passait sur son visage avec nervosité. La raison le fit s’écarter de Carry, la colère l’aurait poussé à la faire taire d’un coup de pied dans le visage. Ses pleurs ne l’atteignirent pas. Sa détresse ne l’intéressait plus, il n’en tirait même aucune satisfaction.
Qu’elle disparaisse de sa vue, à jamais. Pour sa sécurité.

« Alice va garder cette blessure à vie » parvint-il à articuler, sa mâchoire crispée par la rage. « Elle a 12 ans, et elle va porter toute sa vie…»

Thomas écrasa sa main tremblante sur sa bouche. Il referma les yeux un instant, prenant une grande inspiration. Il ne fallait pas craquer. Il y avait encore à faire.
L’homme s’écarta encore d’un pas, ses mains se joignant sur l’arrière de sa tête. Il inspira, et expira longuement, cherchant à se calmer comme il le pouvait. Réfléchir, réfléchir, il fallait réfléchir.

« Je vais contacter mon ex petite amie qui était étudiante à la FME quand j’étais à la GEAD » lâcha t-il enfin, sans réfléchir au choix de ses mots. « Elle trouvera une solution pour… ça. »

D’un geste las de la main, il désignait la petite loque geignant à terre.

-C’est bon ça suffit Ry..Lâcha Morrigan en relevant doucement Carry avant de mettre sa main devant la bouche de sa sœur pour étouffer sa voix et l’empêcher d’en dire plus. Je ne veux plus t'entendre.



Dans sa tête, Morrigan se disait que peut-être elle était allée trop loin. Non ce n’était pas peut-être, elle avait clairement dépassé la limite et elle s’en rendait compte en voyant la puissance de la potion. La jeune Serpentard ne s’était pas arrêtée de parler pendant plusieurs minutes en parlant de ses sentiments de ce qu’elle avait fait par le passé mais aussi de secrets dont la Garde Noir ne s’attendait pas du tout à entendre de la bouche de sa sœur. Des secrets pouvaient se montrer important pour le Conseil un jour. Mais vu l’état dans lequel était la jeune Anglaise, il valait mieux garder cette information dans la tête et en reparler plus tard avec elle et cette fois sans le veritaserum modifier Cette potion était destinée à faire parler les prisonniers pendant leur interrogatoire mais Carry était sa sœur et non une prisonnière et rien que pour lui en avoir fait boire une gorgée, Harrison s’en voulait terriblement de lui avoir fait subir un tel châtiment.

La main toujours sur la bouche de Carry, Morrigan leva la tête pour essayer de trouver un moment de paix dans sa tête pour réfléchir à la situation. Elle avait encore du mal à croire que sa sœur possédait réellement une autre personnalité en elle. Comment avait-elle fait pour ne pas s’en apercevoir et surtout pourquoi sa petite sœur ne lui avait absolument rien dit ? La confusion, la colère mais aussi la déception guettait la garde noire qui posa finalement son regard sur son bien aimé qui parvint à articuler quelque mot.

-Nous parviendrons à soigner Alice aussi, Thomas. Seule la mort est irréversible, ce n’est pas le cas de la magie, il y’a toujours une solution. Tenta-t-elle de le raisonner en regardant avec fermeté sa sœur les larmes aux yeux. Nous savons où est le problème…Maintenant, comment résoudre ça ? Les potions sont mes spécialités mais je t’avoue que je n’ai jamais traité ce genre de cas auparavant…

Le cœur de Morrigan fit un bon monumental dans sa poitrine quand Thomas s’éloigna un peu des deux sœurs pour finalement annoncer qu’après mur réflexion qu’il allait contacter son ex-petite amie pour aider Carry à combattre ses maux. Le regard de la garde noir devint lugubre, sa mâchoire se crispa et a bouche exprimait un sourire mauvais. Ce n’était pas le moment d’être jalouse mais Morrigan tenait énormément à Thomas et le fait qu’il pense à son ex pour soigner sa sœur était pour elle un mauvais signe. Elle n’allait pas le laisser faire sans avoir une explication.

-Ton ex ?! Tu n’as pas trouvé mieux comme potionniste pour soigner ma sœur ? Se retint-elle de crier de rage en le fusillant du regard. Est-elle au moins sang-pur pour pouvoir prétendre donner les meilleurs soins possibles pour elle ?! Pourquoi tu as directement pensé à elle et pas à un spécialiste ?! Ce n’est pas l’argent qui nous manque ! On peut facilement s’offrir les meilleurs services du monde ! Alors pourquoi tu as plus particulièrement pensé à elle ?!