Inscription
Connexion

22 janv. 2020, 21:43
 OS  Résiste
Le 20 janvier 2045

Cela faisait plusieurs mois qu’elle cherchait, et cherchait encore la réponse à cette question. Durant de longues semaines elle avait tendu l’oreille dans son bar à l’affut des moindres rumeurs, discuté avec des gens de qui il était proche, en vain. Elle avait longtemps soupçonné Pavel, mais malgré toutes ces investigations, elle avait dû s’avouer que malgré son réseau de contrebande, son trafic de drogue, et quelques autres bavures, l’homme qui la terrorisait tant n’avait rien à voir avec cette histoire. C’est totalement par hasard, alors qu’elle n’y croyait plus, que la jeune femme avait entendu au détour d’une conversation que certains résistants au Conseil des Sorciers avaient mystérieusement disparus. D’autres avaient été assassinés. Mais de manière officielle, ils étaient morts de maladies, d’accidents idiots, ou bien de suicide… de suicide. C’est à ce moment-là que Maxine avait commencé à assembler les morceaux. 

Mylann lui avait souvent parlé de sa haine envers le nouveau gouvernement, du sentiment d’injustice qu’il ressentait en y pensant. La blonde s’était alors empressée de monter dans son bureau qui était auparavant celui de son meilleur ami. Elle l’avait retourné dans tous les sens, à la recherche du moindre indice. Puis dans une petite boite, elle trouva sa réponse. Des tracts de propagande anti-Conseil. Des messages codés qu’elle ne pouvait déchiffrer, mais qui lui confirmait au moins une chose. Milan faisait bel et bien parti de la résistance. Et il avait probablement été assassiné pour cela.

Une rage folle s’empara d’elle. Elle poussa violement toutes les affaires qui se trouvaient sur son bureau, renversa sa chaise avec force, et écrasa son poing contre le mur en brique. Puis elle se mit à pleurer. De douleurs, mais surtout de tristesse, de colère. Pourquoi ne lui avait-il rien dit ? N’avait-il pas confiance en elle ? Son cerveau fonctionnait à une vitesse folle. Le Conseil devait payer. Elle ne savait pas par quel moyen elle allait s’y prendre mais les personnes responsables de sa mort souffriraient. Au moins autant qu’elle souffrait.

Maxine s’assit à son bureau pour rassembler ses esprits, puis elle se plongea dans une intense réflexion. Il fallait qu’elle trouve quelqu’un susceptible de l’aider. Une personne qui connaissait Mylann, aussi bien qu’elle. Voir mieux. Quelqu’un en qui il avait probablement plus confiance. Quelqu’un qu’il connaissait depuis longtemps. Petit à petit, elle rassembla les éléments. Déterminée à mettre toute cette affaire au clair, elle réalisa le sortilège du Patronus, et quand une petite libellule apparut, elle lui transmit ses consignes.

« Dit à Ferdinand de monter me voir. Et à Augustin de gérer le bar en attendant »

La blonde patienta quelques instants, tapotant ses ongles longs sur le bois de son bureau, jusqu’à ce que son vieil employé passe la porte, et vienne s’assoir face à elle.

« Tu connaissais Mylann depuis longtemps n’est-ce pas ? »

« Depuis qu’il était gosse, quand son père a repris le bar, rétorqua-t-il. Il ne devait pas avoir beaucoup plus que 7 ans »

« Et vous étiez proche ? demanda-t-elle en triturant nerveusement ses cheveux. Il te faisait confiance ? »

« Je pense que oui, affirma Ferdinand. S’il l’avait voulu, il aurait pu me confier sa vie et j’en aurait pris grand soin »

« Bien. Est-ce que tu étais au courant de ceci ? questionna Maxine en faisant glisser vers lui un des tracts qu’elle avait trouvé quelques minutes auparavant. Dis-moi simplement la vérité »

Elle plongea son regard dans celui du vieux ridé, pour déceler au mieux ses expressions, sonder au maximum ses réactions. S’il mentait, elle le saurait.

« Oui. Mylann m’avais fait juré de ne rien te révéler, lâcha-t-il. Mais je suppose que cela n’a plus trop d’importance maintenant »

« D’accord. Raconte-moi tout »

Alors il lui raconta tout. Comment Mylann avait été contacté par un ancien ami, comment il avait rejoint un réseau de résistance nommé le Réveil, comment celui-ci fonctionnait, comment il avait convaincu Ferdinand de se joindre à eux. La jeune femme écouta son récit sans dire un mot. Ce n’est que quand il eut fini qu’elle réagit.

« Je veux en être. Je veux vous rejoindre »

Son employé se leva avec difficulté, et lui tandis son bras. Elle se leva à son tour pour le saisir et ils transplannèrent. Ils attérirent dans un lieu qui n’étais pas familier à Maxine, alors elle se contenta de suivre l’homme aux cheveux blanc, jusque devant une simple maison.

« C’est ici »

Elle y était. Le moment était venu. Elle allait entrer dans la résistance. Et cela constituait un premier pas vers la vengeance de son meilleur ami. Un premier pas vers son deuil.

Nouvelle animation Speed Dating Chez Sisyphe — Inscriptions jusqu’au 11 mai