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28 févr. 2020, 18:54
Voir la vie en couleurs  PV 
RUBY, ? ans
Dans les années 2040
Tate Museum, Londres


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•••

Je ne traîne pas les pieds, parce que j'aime bien la visite. D'ailleurs, je traîne rarement des pieds, sauf lorsqu'il faut cirer le parquet avec des patins, à la maison. Maman râle à ce sujet, et répète à Papa que notre elfe, Éryne, est parfaitement capable d'accomplir cette tâche, sans que nous ayions à nous chausser du ridicule même. Maman ne se donne même pas la peine d'agiter sa baguette, ou d'user de Nettoie-Tout Magique. Sa voix maternelle retentit encore en moi, elle gronde comme pour dire que c'est le devoir même de cet être. Mais Papa s'attendrit trop devant la petite créature. Et moi dans tout ça, je ne pense rien. Je hausse les épaules, le plus souvent. J'écoute, sauf que leurs petits désaccords font comme un bourdonnement dans la pièce où ils se trouvent – donc je préfère m'éloigner. Ce bruit de fond me dérange, et m'empêche de me concentrer, quoi que je fasse. Je ne veux pas qu'il me poursuive davantage.

Mais là, je ne suis pas chez moi, je me trouve au Tate Museum, et ce serait un euphémisme de dire que j'apprécie plutôt l'endroit.
À chaque fois que je tourne la tête, la surprise m'envahit par tant de découvertes. L'inattendu m'assaille à chaque pan de mur, et la fascination s'empare de moi dans cette Contemplation. Je souris, je souris à m'en étirer les joues à l'excès, alors même que les visiteurs doivent me considérer curieusement. Peu m'importe ; ils ne Ressentent pas cette allégresse qui m'étreint avec fureur. Je ne sais même pas où sont passés Papa et Maman, ni même Amelia ; je ne sais plus, je ne sais rien, qu'on me laisse. Et seul compte l'environnement surréaliste au cœur duquel je me situe.
L'art moderne me plaît davantage que le classique ; selon moi, il faut à un moment ou un autre briser les codes — parce que cela n'en devient que plus Beau. J'ai donc choisi de déguerpir dès l'instant où les salles s'annonçaient comme classiques, pour me réfugier vers la novation et son originalité. Je ne regrette pas, quand mes premiers regards se posent tour à tour vers les œuvres exposées. *C'est Beau* décrété-je, simplement.
Je prends le temps d'apprécier, surtout : cette toile sur laquelle un voile semble posé, et qui m'apparaît pourtant d'une manière si limpide ; cette photographie, qui vient me toucher en plein cœur alors que je n'en connais même pas la signification, ni la raison ; le regard de cet étrange portrait m'immobilise, et je prends un temps avant de faire un pas devant l'autre ; cette ligne jaune qui détonne, pourquoi l'artiste l'a-t-elle envisagée ainsi ? Ah, les questions, mes questions. Les voilà qui reviennent, et se rappellent à moi comme pour me signifier de ne pas les oublier. Je ne les oublie pas, elles sont bien trop présentes et je m'en pose si souvent. Je ne les avais pas discernées avant, dans mon esprit, puisqu'elles me sont si familières qu'elles passaient inaperçu dans le flot de mes Pensées.
Et je ne trouve pas de réponse à ma question. La frustration me prend, d'abord, puis finalement, je pense qu'il est mieux ainsi. Je reste sur mon Ressenti indéfini et brumeux.

*Oh...*

Je me tourne pour contempler une série de tableaux plus que mystérieuse. Elle m'attire inexorablement, non, je n'arrive pas à me détourner d'elle. Je crois que c'est à cause de la profonde interrogation qu'elle provoque en moi, comme une vague qui vient se briser sur la coque d'un bateau, et submerge son pont. Je me trouve plongée dans cet état puissant, hypnotisée par les chiffres qui composent le polyptyque. Est-ce que je n'arrive pas à leur trouver un sens ? Peut-être. Je me perds parmi cette immensité numérique, qui se réduit pourtant à des doubles raisin.
Une seconde passe, puis deux. Ensuite, je ne compte plus — impossible — et me laisse porter par le Temps. Enlisée sur place, je crois bien que jamais je n'arriverai à m'arracher à cette intrigante vision.

these violent delights have violent ends

29 févr. 2020, 14:30
Voir la vie en couleurs  PV 
Infini avait accepté à reculon la proposition de ses parents d'aller visiter ce musée. Non pas qu'il n'aime pas cette proposition de Percy, mais le jeune garçon aurait préféré visiter le muséum d'histoire naturelle, de géologie ou celui sur Thomas Edison. L'art était pour lui trop mystérieux et impénétrable, chacun se devait d'avoir sa propre interprétation de l'oeuvre, et la plupart du temps, Infini était à des années-lumière du réel message envoyé par l'artiste et il était toujours un peu honteux de s'être autant planté. Alors que les maths, rien de plus simple n'est-ce pas ? Il suffisait de définir dans quel univers nous nous trouvions et tous trouvaient le même résultat.
En somme, les musées d'art le dérangeaient.

Alors, quand ses parents avaient annoncé qu'ils feraient une visite guidée de trois heures du musée, c'en fut trop. Il s'éclipsa du groupe de visiteurs curieux et couru dans la direction opposée. Ainsi seul, il était au calme pour lire les cartouches des oeuvres l'entourant. Infini resta un moment dans l'aile d'art classique. Il trouvait les portraits totalement laids, avec leur grand nez et leur peau cadavérique, et les paysages dénués de sensations et d'émotions, mais au moins, il comprenait. Il n'y avait rien à comprendre. C'était simplement des tableaux pour être "beau", superficiels, de l'art pour l'art, à regarder en passant un oeil rapide sans s'arrêter dessus bien longtemps.

Ayant fini de contempler ces bonshommes au regard terne, il marcha sans autre but que de compter le nombre de caméras qu'il y avait, le nez en l'air. Il en compta quatorze en arrivant dans une salle où était exposé des oeuvres d'art moderne. Pourquoi donc les artistes changeaient-ils de style au cours des siècles ? Car, au fond, tout se ressemblait ; les mêmes thèmes étaient abordés : l'amour, la mort, Dieu et la religion, l'argent, la dépression et la solitude, et la folie. A quoi bon donner des noms à ça ? Classicisme, fauvisme, naturalisme, art contemporain, impressionnisme - absolument pas impressionnant, d'ailleurs. C'était vain, et ça embrouillait le cerveau.

Et puis, c'était totalement loufoque ! Des traits de couleurs bordéliquement entremêlés, des harmonies invraisemblables, et...
Un tableau attira l'oeil d'Infini.

Un polyptyque, se dit-il.
*Étrange*
C'était comme si les couleurs se mouvaient, poussées par des vents invisibles vers une direction inconnue. Quand il tournait la tête, les couleurs bougeaient suivant le regard de celui qui les observait. Infini traversa la pièce, et s'installa à côté d'une fille qui lui semblait hypnotisée. Il la regarda un instant, avant de reporter son attention sur le mystérieux tableau. Tient ! Il cru rêver en voyant apparaître un instant des chiffres, rapidement remplacés par les couleurs d'avant.
Il fit de vifs allers-retours entre la demoiselle et le tableau, et à chaque fois il revoyait ces chiffres.

Code secret ? Image subliminale ? Ou était-ce cette fille qui avait une attraction spéciale sur le tableau ? Ne pouvait-elle pas un instant détourner ce regard si fixe du tableau, pour que Finn puisse l'observer sans qu'il ne se transforme ?

- Excuse-moi, tu peux arrêter de le regarder, ça bouge trop je vais vomir.

#MMG #Jafini #Infiwin ● 3ème Année RP
be brave enough to dream

08 mars 2020, 17:06
Voir la vie en couleurs  PV 
Je cligne des yeux. Une fois, deux fois. Je fais papillonner mes cils, mais seulement en direction du tableau. Il y a un garçon à côté de moi, je crois. Je l'ai remarqué depuis un moment, même si je n'en donne pas l'impression. Un banal brun, aux yeux verts. *C'est tout*, constaté-je. Que dire de plus ?
Je n'arrive pas à en décrypter davantage sur lui, moi qui aime pourtant tellement en deviner sur les gens, les inconnus. Surtout les inconnus. Mieux les comprendre pour comprendre un Tout : leur raison d'être ce jour, leur raison d'être demain. Je ne connais pas les détails de la cause. De mon intérêt pour ces vies qui me sont bien lointaines. Je cherche, c'est tout.
Je crois qu'il m'intrigue. Mon degré de curiosité face à ce gamin grimpe soudainement, oui ; presque autant que pour le tableau, je crois. Cela m'amuse.
Sauf que je n'arrive pas à voir plus loin que cette Apparence ; mes Pensées restent bloquées devant la myriade de chiffres. L'interrogation est plus présente que jamais.
J'écarquille les yeux, brusquement. C'est peut-être laid, tout à coup. Et pourquoi pas ? Ces chiffres, c'est... C'est différent de tout ce que j'ai pu voir auparavant. Dans chaque galerie, rien n'a égalé cette représentation qui m'entoure étroitement, et semble m'observer de tous côtés. D'ailleurs, est-ce moi qui l'observe, ou bien elle qui me fixe ? Je ne crois pas qu'elle soit aussi captivée par ma personne, non.
Ce sentiment qui me prend n'est pas égalable non plus. *Oppressant ?*. Mais supportable, alors je reste.

J'entends. Une voix sortie de nulle part, qui me tire vers la réalité. Une voix masculine : *Le Garçon*. Elle me semble si terre-à-terre, si éloignée de la vision que j'avais de ce Gamin, si peu encline vers la poésie, qu'il se passe un temps avant que ma réponse se fasse entendre. Un temps où j'analyse ses paroles. *Il parle vite*, comme moi je crois bien.
*Il a dit quoi ?*. Je n'ai rien compris, et mon manque d'interprétation n'est pas dû au charme qu'exerce le tableau sur moi. Les mots du garçon sont simplement dénués de sens — ils paraissent si insignifiants face à la Profondeur du polyptyque.

*Excuse-moi.*
Pardon, pardon pour quoi ? Sa présence est supportable, malgré son étrangeté. Depuis un certain temps, je remarque ses incessantes allées et venues autour du même tableau que j'observe.

*Tu peux arrêter de le regarder.*
Et je mets un moment à intégrer ce semi-ordre. Ma réaction aurait dû se faire plus virulente, à la limite du corrosif face à cet ordre... pourtant si Vrai. Un ordre que moi-même, je finissais par me donner — ce Garçon ne faisait que répéter les dires de mon inconscient. Avait-il toujours le droit de me le donner, alors ? Ma réponse aurait dû être *Non*. Mais ce Garçon n'est plus si banal, à mes yeux. Je peine juste à le comprendre.

*Ça bouge trop je vais vomir.*
Et c'est à ce moment précis que le Gamin brun me perd. *Charabia*. Il veut frimer ? Je m'en contrefous.

Pourquoi ?

Pourquoi ?

Pour ? Quoi ?

Pourquoi cette phrase ?


En Boucle dans ma tête. Difficile de distinguer s'il est plus facile de se perdre dans les méandres du tableau ou des ses mots. La comparaison m'est soudain saisissante : tous deux se ressemblent sur ce point. Et je ris doucement de ce contraste si compliqué, torturé.
Il attend une réponse, j'en suis sûre, et mes battements cardiaques accélèrent face à l'Impatience. Que dire, que répondre à du Flou ? Et mon regard ne s'est toujours pas posé sur lui. Je doute qu'il le fasse un jour.

« Je n'ai pas compris. »

Le désolée reste coincé dans ma gorge. Je veux comprendre.

« Ne vomis pas sur moi. »

Et cette phrase aurait pu sonner comme un ordre. Mais j'y mets une pointe de douceur, un sourire sur mes traits, parce que ce Garçon vient de me prouver qu'il n'est pas si banal.
Dernière modification par Ruby Everheart le 20 juin 2020, 20:59, modifié 1 fois.

these violent delights have violent ends

09 mars 2020, 12:05
Voir la vie en couleurs  PV 
Infini reporta son attention sur le tableau et manqua réellement de recracher son repas précédent. Pourtant, il ne pouvait pas détacher ses yeux des pigments qui se mélangeaient entre eux comme une recette de cuisine pour finalement toujours reproduire le même schéma interactif. Il y avait quelque chose de très étrange dans ce polyptyque et il ne semblait pas être le seul à lui succomber, au regard de la jeune fille à côté de lui. Qui d'ailleurs ne répond pas à la question de Finn. Peut-être ne l'a-t-elle même pas entendu. Infini souffle d'exaspération face à l'observatrice sourde et ferme les yeux dans l'espoir de voir disparaître les mouvements colorés qui tanguent. Incroyable, les couleurs dansent encore sur le noir des paupières du jeune garçon une fois qu'il réussi à baisser le regard.

Ce tableau avait réellement une mystérieuse attraction sur lui, sur l'autre. Infini se sentait s'enfoncer dans des sables mouvants et fut soudain pris d'un violent vertige. Il s'assit sur la chaise d'un garde, dos au mur, face à la fille et d'où il ne voyait de l'oeuvre seulement le bord blanc épais de de la toile.

Infini secoua légèrement la tête, s'arrachant une douleur fulgurante devant ses chiffres entraînants et fous puis la releva pour voir cette fille aux cheveux presque blonds rire, gênée.

*Je n'ai pas compris.* Il n'y avait rien à comprendre de plus, qu'elle arrête de fixer le tableau ! Infini comprenait bien que c'était son interlocutrice qui faisait bouger ce machin... Il bondit, suspendu à ses lèvres qui semblaient déjà se rouvrir pour déballer une autre phrase dénuée de sens.
*Ne vomis pas sur moi.* Infini fronça les sourcils, étonné et reporta son attention vers la représentation artistique. Il réprima un haut-le-cœur.

- Tu vois pas que ça bouge ? il effleura l'oeuvre, suivant les courbes pigmentées de son index. Tu vois pas les couleurs qui bougent ? C'est toi qui fait ça ! Les chiffres se mélangent !

Infini avait maintenant les yeux secs et piquants, tellement son activité cérébrale était intense en scrutant cette toile. Il fixait les yeux de la fille, un peu pour essayer de détacher son attention du tableau.

#MMG #Jafini #Infiwin ● 3ème Année RP
be brave enough to dream

23 mars 2020, 23:49
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Pardon pour ce retard... indigne :sweatingbullets:

J'attends, ce Gamin prend une éternité à répondre. Des instants qui me semble passer si lentement que j'ai au moins le temps de détailler à nouveau le tableau, trois fois de suite. Je ne sais plus si j'ai soupiré à cause du mal de crâne qui commence à s'installer chez moi, ou à cause de l'incompréhension que les deux — humain et objet — provoquent en moi. De toute façon, je ne trouve rien de plus clair dans la toile, *ça m'énerve*. Je n'obtiendrai rien de plus à la fixer comme ça, et je suis réellement déçue de cette conclusion à laquelle j'arrive.

Ma bouche est déjà sèche, toute mon attention se concentre vers le tableau. J'en aurais presque assez de m'éterniser sur cette chose stupide *mais belle !*. Mais, *ah !*, je sais que je repenserai à l'obsédante toile des jours durant, si je ne parviens pas à percer son mystère maintenant. Et le Garçon pourrait justement m'aider, c'est une évidence ! Puisqu'il ne parle pas — enfin *je ne sais pas vraiment*, depuis le temps que mes yeux sont posés sur les chiffres, j'ai seulement dû jeter deux ou trois coups d’œil en sa direction. Puisqu'il ne semble pas loquace, donc, alors c'est naturellement à moi de reprendre la parole. Je le fais par obligation envers moi-même, et puis — *Il parle !*. Enfin ! Je suis plus soulagée qu'exaspérée, tout de même, j'attends chaque parole que le Garçon pourra prononcer dans le seul but de m'éclairer davantage à propos de cet étrange polyptyque. En savoir plus, encore et toujours.

Il parle, et mon Ressenti extrait de lui une incompréhension ; envers le tableau ou envers moi ?

*Mais qu'est-ce qui b...* je manque de m'exclamer ; mais il ne me laisse pas le temps de m'exprimer, que déjà il enchaîne et déverse son incompréhension sur moi, la Non-Fautive.
Les couleurs bougent ? Non, non, non !

« Mais ! je — »

La suite de son discours me stoppe net, et je plante mes billes claires dans les siennes. Ses yeux sont déjà posés sur les miens ; une autre fois, j'aurais reculé, mais je ne bouge pas d'un pouce. Il aura suffi d'une seule petite accusation pour me retourner et m'arracher à mes minutes de Contemplation infinies.
Sait-il ? Que je suis une sorcière ? L'a-t-il deviné, *et comment ?*. J'ai bien du mal à me souvenir du dernier Inconnu qui m'aurait démasquée ; oui, il doit être le premier. Mais alors ?
Je devine que son intention n'est pas méchante, *j'espère*. Alors je force un petit sourire, bien moins naturel que le précédent, mais qui devrait tout de même convenir pour l'Apparence. Je me persuade qu'il ne sait rien, et... *Maman ! Papa !*. Que diraient-ils, alors ? Quelles seraient leurs réactions ? Une avalanche de questions intérieures auxquelles je ne m'attendais pas le moins du monde : moi qui, à peine trois minutes plus tôt, ne pouvais m'extirper des chiffres du tableau. Je convaincs mon cœur de se calmer, *inutile de s'affoler, non*. Et d'une voix calme, posée, je reprends :

« Je ne fais rien du tout, si ça peut te rassurer. »

Je tente de lire en lui, cela me paraît tellement important, or sur ses traits, je ne vois pas grand chose. Mais je sais qu'il me faut ajouter quelque chose, je le sais ! J'en ai besoin, alors lui aussi, n'est-ce pas ?

*Réagis !*, me crient finalement mes Pensées. Je dois encore être embrumée par le brouillard épais du tableau, et son effet sur moi ; je n'ai pas vu à quel point le Gamin paraissait écœuré.

« Ça ne va pas ? »

Et enfin, je me tais.

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26 mars 2020, 19:08
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Alors que la jeune fille détache son regard du tableau pour le planter dans celui de Finn, celui-ci tourna à nouveau la tête vers l'oeuvre, comme pour s'assurer que ce n'était pas elle qui ordonnait aux couleurs de se tamponner dans tous les sens. Elle n'avait d'ailleurs pas terminé sa phrase, sûrement sonnée d'avoir quitté un instant le mystérieux polyptyque, et décontenancée, remarque d'ailleurs Infini, à la tête fautive qu'elle arbore, résolue de tenir sa langue. Mais Infini avait autre chose à l'esprit que de découvrir quelconques secrets qu'elle cacherait, alors qu'elle lui affirmait qu'elle n'était pas la cause de l'attraction du tableau et lui demandait s'il allait bien.

Il s'approcha, un pas puis l'autre, de l'inconnue et vint se placer derrière elle, et se mit sur la pointe des pieds pour voir par dessus son épaule, étant légèrement plus petit qu'elle. Le tableau coloré bougeait toujours. Soupirant, Infini se plaça à côté de la fille. Un peu honteux de s'être imaginé qu'être en hauteur changerait quelque chose, il croisa les bras.

- Ouais, ouais, ça va. Mais j'comprends pas. Ca te donne pas mal à la tête ce truc ? il pointa nonchalamment le tableau du coude. Toutes ces couleurs qui se chevauchent, comme par magie !

Infini rejoint le tableau aux pouvoirs hypnotiseurs et tout en jetant quelques regards à la fillette, il dit :

- Le jaune rencontre le bleu. Vert. Le vert vogue jusqu'au noir, ils se touchent, tournent, bim kaki ! Et là, le rouge entame sa danse avec le bleu et le violet se forme. Le noir et le blanc se disputent et du gris apparaît. Et c'est partout comme ça...

Infini se recula et attendit que la fille parle à nouveau, lui souriant et jouant avec ses doigts, un peu gêné. Il se produisit toujours cette chose incroyable chez Infini quand il était pris dans ses pensées : l'extrême douceur se mêlait à la brutalité et il pouvait aussi bien parler comme un vieux paysan, sortant de temps à autres de savants mots, ou parler comme haute société avec des airs de gueux. Toujours contradictoire.
Il fronça les sourcils quand il aperçut que la fille ne semblait pas comprendre ce qu'il avait dit.

- Attend... On est bien d'accord que tu vois des couleurs qui bougent ?

#MMG #Jafini #Infiwin ● 3ème Année RP
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11 avr. 2020, 15:58
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Il a intérêt à s'expliquer autrement, parce que je ne comprends pas un traître mot de ce qu'il raconte. Un instant auparavant, j'étais plutôt encline à discuter de cette toile avec ce Garçon ; mais ses fausses accusations me ferment hermétiquement au débat. Pourtant, il s'enfonce vers cette voie, je le sens, et je secoue la tête de gauche à droite, doucement, comme pour dire Ce n'est pas pour ces bêtises que je suis venue au musée.

Lui se déplace, *il est bizarre, vraiment*, se tord dans tous les sens et balaye ma question pour m'en poser une autre. J'esquisse une moue moqueuse en l'entendant prononcer les mots comme par magie. Je ne sais rien de lui, il peut toujours attendre s'il veut m'arracher mon secret *je suis sorcière*. Je ne vois pas où il veut en venir. N'est-il pas fasciné comme moi, par l'incohérence de la toile ? Après tout, l'art peut plaire ou déplaire, avec ses innombrables interprétations possibles... Mais ce tableau là, vraiment ?
Il me demande, et ma réponse vient sur un ton évident, mais paisible.

« C'est juste que je ne comprends pas... le sens de ce tableau. Donc si, j'ai mal à la tête. » je réplique.

Le Garçon continue, inlassablement, associant des mots à forte dose de Non-Sens. Pourtant, je ne peux m'empêcher de les trouver doux, ces mots. *Il vogue, et entame sa danse...*. C'est mignon, et pour cela, je fais un effort de compréhension envers mon interlocuteur, tout sourire.

*Il n'est pas méchant* je soupire en mon for intérieur. Mon avis sur le Gamin ne cesse de changer, en constante évolution comme sa vision des chiffres du tableau. Alors que je tente de démêler mes pensées, ses derniers mots m'interrompent net. *Comment ça ?*. Je lui jette un regard surpris, plus que surpris même, semblant comprendre ce qui nous oppose depuis le début. Je suis certaine que je ne fais rien. Mais alors ? *Lui ?*. Pourquoi m'a-t-il posé une question que je pourrais très bien lui retourner ? En attendant, je lui confie :

« Non ! Ce sont juste... des chiffres. Immobiles, comme tous les chiffres. En noir et blanc. »

Je jette un coup d’œil à l’œuvre, puis au Garçon, puis à l’œuvre encore. *Non, rien*. Je hausse les épaules, lasse et quelque peu agacée.
Je ne veux pas paraître trop insistante, mais si le Garçon se trouve normal, c'est vers moi qu'il se tournera sans doute, et je ne tiens pas à lui dévoiler mon statut de sorcière. Alors, pour ramener l'attention sur lui, je demande encore « Tu es sûr que ça va ? ».

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12 juin 2020, 18:31
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- Han.

Infini devait être fou, il ne voyait que cette explication. A moins que ce soit elle mais il en doutait vraiment. D'eux deux, c'était lui le plus bizarre et il en avait conscience. Infini commençait à croire que toute sa vie les autres le regarderaient avec un drôle d'air, l'affublant d'étiquettes que Finn repoussait sans cesse comme des démons. Un mot après l'autre, on le jugeait, le mépriser ou pire encore, on l'ignorait. Rare étaient les personnes montrant un signe d'affection pour lui. Son père, son demi-père, sa chienne, Antonn. Même sa mère était partie, il y avait bien une raison et ça s'était passé peu de temps après sa naissance. Les voisins qui ébouriffaient les cheveux en bataille d'Infini ne le faisait que par pitié, il en était sûr. Comme ces professeurs qui lui lançaient des regards désolés quand personne en voulait jouer dans la cour avec lui. Pourtant il ne se résignait pas et continuait de lutter contre les mots qu'on lui balançait dans le dos bien plus qu'en face. Peut-être qu'il se battait en vain mais au moins, il avait une petite impression de contrôle.
Alors le visage soucieux face à ce foutu tableau de malheur qu'il aurait mieux fait de ne jamais oser regarde et face à cette étrange fille se soutira à un sourire faussement exécuté. Paraître, c'est ce qu'ils font tous, Infini pouvait bien s'essayer à cette pratique le temps de la visite du musée. Gonflant son torse, Infini se rapprocha à nouveau de la demoiselle.
Puis pris conscience de toute sa fausse route.

Depuis quelques mois, il essayait de retenir le plus de décimal de pi, ça l'amusait grandement. Et en apprenant ces séries de chiffres, un tableau s'était créé dans sa tête, d'ailleurs assez semblable à celui en face de lui. Et c'est là qu'il comprit que les tâches de couleurs n'étaient en réalité que des chiffres. *Des chiffres.*

- Je vais très bien merci. En fait, mes yeux vont peut-être mal, il faudrait que je vois un opticien. Ils ont pris les chiffres pour des couleurs ! Infini s'étrangla. Il ne savait pas mentir, vraiment pas, il était un piètre comédien. Je m'excuse pour cet amalgame. T'as raison depuis le début, en fait. En réalité, ils avaient tous les deux raisons, la réalité d'Infini n'était juste pas visibles aux yeux de tous.

Infini se retourna au son de la voix de son père qui lui fit signe de venir. Au moins la visite aura été plaisante pour Percy qui avait des couleurs cramoisies sur les joues et qui tenait un livre dans les bras comme un cadeau de Noël. Infini leva son pouce puis se planta devant la fille. Il dit à voix basse :

- Tu sais, y a des gens qui peuvent vraiment faire ce que j'ai dit. Il haussa les sourcils en prononçant ses paroles à double sens. Puis il sourit, pour de vrai cette fois, en coin, et tenta un clin d’œil - il était incapable de ne fermer qu'un œil - puis tourna les talons et trottina jusqu'à son père et Percy.

- -


Fin du RP pour moi
Merci <3

#MMG #Jafini #Infiwin ● 3ème Année RP
be brave enough to dream

20 juin 2020, 20:58
Voir la vie en couleurs  PV 
L'expression tendue sur mon visage suffit à dévoiler tout mon être, pour une fois. Mais je ne suis pas certaine que le Garçon s'en aperçoive, non ; comme moi, il paraît trop fixé sur le tableau. C'est étrange, je sais que l'attraction de l’œuvre nous touche tous les deux — mais d'une manière différente. Alors je me sens éloignée de lui. On aurait beau avancer des arguments, l'autre ne les comprendrait pas.
Il paraît en profonde réflexion avec lui-même. Je n'ose pas troubler son silence, alors je le regarde. Sourire.

Depuis combien de temps, déjà ? *Depuis combien de temps suis-je ici ?*. À l'instar des Lotophages, qui cédèrent sous le poids de l'amnésie il y avait de cela des siècles, je n'en ai pas la moindre idée. L'impression que ma vision s'est engourdie face au tableau me poursuit, aussi. Ce doit être lui le responsable, c'est évident.
*Si je jette quelques coups d’œil autour de moi, ça ne devrait pas le déranger* je présuppose, en pensant au Garçon. Et je m'exécute, avec un brin d'inquiétude. Papa, Maman, ils ne doivent pas être trop loin de moi. Ma tête s'agite, de moins en moins discrète. Alors que mon inquiétude venait à friser la transe, d'un coup, l'Autre me tire hors de mon état nerveux. « Je vais très bien merci. » . Un temps pour comprendre. *Oh oui, ma question*, et je hoche la tête d'un air entendu, plutôt rassurée. Le Gamin bafouille quelques mots, que j'arrive à saisir. *Pourquoi pas*.

« Oh, je comprends. Petit sourire poli. Ne t'inquiète pas, ce n'est rien. » j'articule honnêtement. L'amalgame employé m'avait adoucie, c'est certain. Face à quelqu'un qui sait bien parler, lui rendre la pareille devient une évidence.

« Infini, très intéressante cette visite, on y va mon chéri ! »

Et le Garçon se retourne, faisant face à un Homme à quelques mètres de lui. Infini, un code entre eux, je suppose ; je trouve ça mignon. Ce que je sais en revanche, c'est qu'il s'apprête à partir avec l'Homme qui lui fait signe, son père sans aucun doute. Mes yeux s'écarquillent soudain à la vue de Maman, non loin du père. Tout sourire, je bouge enfin mes membres et fais un pas vers elle.
C'est là que le Gamin me barre la route. *Il n'est pas méchant, non*, mais il est tout de même temps pour moi de partir. D'un geste, je m'apprête à le repousser ; mais les mots qu'il prononce suffisent à m'alpaguer.

« Tu sais, y a des gens qui peuvent vraiment faire ce que j'ai dit. »

Il m'adresse un semblant de clin d’œil, par-dessus tout. Bouche bée, je le regarde s'éloigner. Sur le visage, je dois avoir le même air ébahi que celui que j'affichais, lorsque je contemplais le polyptyque. Fasciné, et terriblement surpris. Ma langue se débloque enfin, mais le Garçon est déjà bien trop loin lorsque je balbutie « Eh ! Att– Attends ! Re... viens. »

Une main se pose sur mon épaule, et je sursaute. Me dévissant le cou pour apercevoir l'importun, je soupire finalement : ce n'est que Papa. Et Maman, à ses côtés, un sourire bienveillant aux lèvres. La visite touche à sa fin, et j'accorde enfin un bref regard au curieux tableau, une dernière fois.

Paroles d'Aaron vues par la Plume d'Infini.
Merci à toi. <3

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