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12 août 2020, 19:48
 RP Privé  Dans l'ombre des arbres



5 août 2045
Dans Hyde Park, Londres.
Avec @Gabriella Barton


Le professeur Featherstone n'avait pas l'habitude de rester aussi longtemps dans un lieu qu'il ne connaissait pas. Il avait quitté Brighton depuis quelques jours pour se rendre dans la Capitale, afin de se préparer à sa rentrée prochaine. Après quelques passages obligés au Chemin de Traverse, il se rendait souvent dans l'hôtel moldu dans lequel il séjournait. Il ne lui arrivait que très peu de flâner dans les rues londoniennes, trop peuplées et hostiles à son goût. Il fallait dire que le contexte actuel n'était pas propice aux balades pour les sorciers, même si le vieil homme avait pour habitude d'être mêlé aux moldus.

Étant sang-mêlé, il avait grandi dans la mixité. Sa mère, moldue, avait imposé dans la maison les habitudes du monde non-magique, et chacun s'y plaisait ainsi. Enfant, le petit Archibald avait donc appris à se confondre parmi les "autres", une faculté qui ne pouvait que l'avantager dans une situation où les sorciers étaient menacés.

En cette fin de journée d'été, l'envie de sortir l'emmena dans les parcs de Londres. La verdure lui manquait sûrement puisqu'il se rendit dans le plus grand parc de la Capitale, dont les espaces verts attrayants offraient de jolis tableaux aux couleurs lumineuses. Marchant dans les sentiers, il levait la tête vers les cimes des arbres qui cachaient le ciel, comme un toit végétal. En Botaniste aguerri, il nommait dans ses pensées les espèces qu'il croisait, une déformation professionnelle qui le suivait sans cesse. Platanes, tilleuls, châtaigniers... il les reconnaissait tous.

Il marchait, et laissait ses pensées divaguer, sans se rendre compte que sa carte d'hôtel, lui permettant d'accéder à sa chambre, venait de glisser de sa poche, et se retrouver désormais sur le gravier blanc...

A Poudlard, j'ai planté mes racines.
Touchant turlupin de DD. Discord : LucasM#9063
12 août 2020, 22:42
 RP Privé  Dans l'ombre des arbres
Londres. Je déteste cette ville. Ces grands immeubles qui vrillent l'horizon. Ces rues étroites, encombrées de passants aux mines fermées. Je veux revoir la côte, la verdure de Rosscarbery. Je veux sentir le vent iodé et l'eau salée sur ma peau. Je veux les retrouver, eux... Maman, Tante Lizzie et son gros ventre arrondi, Mamie Susan. Et Papy. Non, Papy n'est plus là, et chaque pensée loin de l'Irlande l'éloigne plus encore. Elles m'éloignent et me rapprochent d'ici. Cet ici, sombre, gris et froid alors que le soleil brille. Cet ici avec eux. Eux dans ce salon blanc, immaculé ou seule la solitude règne...

Il faut que je sorte. J'avais cette impression d'avoir enfin quitté l'ombre pour la lumière depuis quelques temps, et pourtant depuis une semaine, depuis je suis revenue à Londres, j'ai de nouveau cette sensation d'étouffer. Il me faut de l'air. Sans réfléchir, j'enfile mes converses en toile blanche et j'attrape mon carnet rouge, mon meilleur ami depuis quelques temps, avec Bad.
La porte claque dans mon dos alors que mes pas s'accélèrent. Toujours plus vite. Je cours. Je ne sais pas où je vais, je laisse mes pieds me porter, à toute allure, jusqu'à ce que mes poumons me brûlent et que je sente les muscles de mes jambes tirer... Alors je m'arrête, une main serrant mon carnet et l'autre appuyée contre ma hanche, je reprend connaissance. La connaissance du monde qui m'entoure, maintenant au ralenti. J'observe ce monde, ce monde sans magie que j'aurai cru ne jamais vouloir quitter et que je fuis maintenant. Ce monde, là, maintenant, c'est le Hyde Park.
Je ne sais pas vraiment pourquoi j'ai atterrit ici. Peut-être parce que cet écrin de verdure et son immense lac sont ce qui se rapprochent le plus de tout ce que je veux maintenant...

Mes joues sont rouges de ma course et le soleil de cette fin de journée me donne chaud. Alors, doucement, je parcours les allées de gravillons, laissant une traînée de poussière derrière moi. Le soleil vif, me fait plisser les yeux et chercher l'ombre. Un arbre.
Un chêne, au large tronc strié, comme si des larmes y avaient coulé jusqu'à creuser sa surface. Je m'approche et pose ma main sur son écorce. Une respiration saccadée accompagne une larme qui trace aussi un sillon, mais sur ma joue. Je me laisse tomber au sol. Mon dos contre le bois, rêche, qui s'imprime sur ma peau. Et j'ouvre mon carnet, et j'en sors une plume. Une plume comme à Poudlard, mais une plume moldue, avec un embout de stylo... J'ai perdu l'habitude d'écrire avec un stylo.
Alors, les premières notes qui viennent tatouer la page blanche sont hésitantes, tremblantes... Ou bien est-ce mes mains qui tremblent ? Je ne sais pas...
L'encre noire se répand sur le papier. Vite. Très vite, je ne regarde même pas ce que j'écris. Depuis des semaines, des mois, c'est la même partition. Celle que Papy m'a apprise. La première.
Alors que mes mains grattent le papier, mon regard est loin, dans le vide. Jusqu'à ce que mes yeux le percute Lui, Papy. D'un bond, je me lève en lâchant mon carnet. et je m'avance. Mais non, ce n'est pas lui. Il est mort. Je regarde cet homme avancer sur le chemin blanc. Mon cœur se serre un peu plus quand je le regarde, il ressemble tellement à Papy...
Non. Je secoue la tête, en le regardant s'éloigner, comme s'il devait disparaître lui aussi.
Mais, quelque chose me retient. Quelque chose qu'il laisse derrière lui.
Alors, je m'élance dans ses pas, et en ramassant la carte je l'interpelle d'une voix forte. Plus forte que je ne l'aurais voulu.

"Hey ! Excusez moi ! Vous avez perdu quelque chose..."

☆ 3ème année RP ☆
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L'Ombre s'attache à un être, avant que les ténèbres ne la fassent disparaître...
13 août 2020, 10:45
 RP Privé  Dans l'ombre des arbres
Le professeur marchait toujours sur le sentier au gravier blanc lorsqu'une voix l'interpela, le sortant de ses rêveries. Il ne comprit guère les mots prononcés par la personne qui criait : il était un peu sourd, mais il se tourna quand même, comme on le fait tous quand quelqu'un crie. Il fut surpris de voir une fille d'une dizaine d'années, tournée vers lui et lui tendant la carte d'hôtel qu'il avait perdue sans s'en apercevoir.

Il s'avança alors doucement, jusqu'à arriver à hauteur de la gamine. Il réajusta ses lunettes sur son nez à l'aide de son index et s'empara de la carte que la fillette tenait.

"Merci jeune fille. Dit-il."

Le professeur Featherstone jeta un regard autour de lui : la jeune fille ne semblait pas être accompagnée. Il fut surpris qu'une enfant de son âge se trouvât seule dans le parc alors que la soirée commençait bientôt à tomber. Il demanda alors :

"Tu es seule? Où sont tes parents?"

Les questions étaient celles que l'on aurait posées à un enfant de six ans qui s'était perdu, mais le vieil homme n'avait jamais su faire la différence parmi toutes les étapes de l'enfance et de l'adolescence. Sa fille avait grandi sans lui, et il n'avait alors jamais pu se rendre compte des complexes subtilités de l'évolution d'un enfant.

En observant un peu plus la fillette qui se trouvait devant lui, il aperçut ses yeux : ses yeux bleus presque larmoyants, ces yeux rouges que l'on a souvent lorsque l'on vient de pleurer. Et bien que l'homme semblait rester impassible, il ne resta pas insensible.

"Tu vas bien? Demanda-t-il en se voulant rassurant."

A Poudlard, j'ai planté mes racines.
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13 août 2020, 14:57
 RP Privé  Dans l'ombre des arbres
Ma voix, et mes pas se stoppent en même temps que l'homme. Il se retourne pour me faire face et revient sur ses pas. Il me regarde d'un drôle d'air, si bien que je baisse les yeux, gênée.
Mais maintenant, qu'il me fait face, à quelques pas de moi, je l'observe. Avec attention. C'est étrange cette sensation de connu et d'inconnu. Il me fait penser à Papy. Il a le même corps allongé et mince, les mêmes cheveux presque blancs, le même visage strié de rides profondes. Et pourtant ses yeux marrons ne sont pas les yeux bleus de Papy, son attitude un peu triste n'est pas le sourire lumineux de Papy.

Il récupère sa carte en me remerciant. Et je fais un pas en arrière, pas que j'ai peur, non, il a l'air gentil, et son regard brun est doux, caché derrière ses lunettes. Mais je me souviens des mots de Mamy Susan avant que je ne parte pour Londres
"Tu sais ma chérie, Londres n'est pas Rosscarbery. La-bas, c'est la ville, les gens ne se connaissent pas et tu ne dois pas parler aux inconnus ! D'accord ?" Je lui avais fait un bisou pour la rassurer, n'écoutant qu'à moitié ses conseils. Mais maintenant que je me retrouvais face à ce type, ils revenaient comme un boomerang dans ma tête.
Pourtant, lorsque les mots suivants s'échappent de sa bouche, je répond spontanément :

"Oh, mes parents... Ils sont loin ! Maman est en Irlande et mon père est... Je ne sais pas trop en fait."
Et je me gifle intérieurement de tant de bêtises ! *Vas-y Gaby, dis lui que t'es seule sans personne ! Si ça se trouve, c'est un moldu anti-sorcier... et il va te zigouiller et on te retrouvera en morceaux au fin fond du parc.*
Mais alors que je cherche comment me dépatouiller de ma stupidité, sa dernière question m'arrête. Non, ce n'est pas un dangereux psychopathe qui traîne dans les parcs à la recherche de sorciers à découper en rondelles... Son regard, me fait plus l'effet, d'un homme inquiet et peu sûr de lui.
Alors, d'une voix douce, je lui répond, avec un sourire.

"Oui ça va. Enfin non. En fait je sais pas trop... Des fois, j'ai l'impression que ça va et des fois, j'ai l'impression que rien ne va."
Les mots se sont insinué au bord de mes lèvres, furtivement, sans que je puisse les retenir. Maintenant, je me sens un peu honteuse d'avoir dit ça... à un inconnu.
Je baisse les yeux une nouvelle fois, en mordant ma joue et grattant le bout blanc à l'avant de ma Converse avec l'autre chaussure. Laissant mes mèches blondes former un rideau devant mon visage. Je reste comme ça un moment. Je ne sais pas trop pourquoi. Puis, je relève mes yeux bleus sur les siens, avant que ce silence ne devienne plus bizarre encore, et je lui souris.

"Bon... Vous avez votre carte, je vais retourner à mon..."
Mon carnet ? J'ai pas mon carnet. "Et merde ! " Les mots fusent au même rythme que la panique fait s’accélérer mon cœur. Je me retourne dans tous les sens pour chercher le cuir bordeaux, mais je ne le vois pas.
Mon chêne. Il est resté à l'ombre de l'arbre. Enfin, j'espère...

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L'Ombre s'attache à un être, avant que les ténèbres ne la fassent disparaître...
13 août 2020, 16:27
 RP Privé  Dans l'ombre des arbres
Le professeur Featherstone écouta l'adolescente, qui lui raconta que sa mère était en Irlande. L'homme se demanda alors pourquoi cette dernière se trouvait aussi loin. Peut-être l'avait-elle délaissée comme il avait délaissé sa propre fille. Après tout, lui aussi avait quitté l'angleterre pour s'installer en Irlande pendant une décennie. L'homme s'en voulait d'ailleurs, il n'avait pas vu sa fille grandir, et se le rappeler lui faisait mal au cœur. Mais pour autant, il resta de marbre, cachant ses pensées les plus sombres pour écouter la fillette qui se dressait devant lui.

Cette dernière continua, lui disant qu'elle n'allait pas très bien. Elle ne le dit pas clairement, mais cela se ressentait : hésiter sur le fait que l'on aille bien signifie souvent que l'on ne va pas bien, le professeur le savait. L'homme ne comprenait pas pourquoi l'enfant lui racontait cela, la fille ne devait pas le comprendre aussi puisqu'elle sembla vouloir terminer la conversation juste après, ce qui était compréhensible. Mais malgré son apparence très sobre, le professeur Featherstone ressentait beaucoup d'empathie ; il aimait aider les personnes dans le besoin. Ce n'était d'ailleurs pas pour rien qu'il avait commencé sa carrière de Botaniste en tant que Médicomage.

Mais la jeune fille, au lieu de partir directement, sembla paniquée, et lâche un Merde! bien sonore que le professeur s'amusa à relever.

"Voilà un bien vilain mot sortant de la bouche d'une jeune fille qui m'a l'air pourtant adorable. En constatant qu'elle se tournait dans tous les sens, il demanda : Tu as perdu quelque chose?"

Le professeur était gêné par le fait que l'adolescente était seule. Il pensait d'abord repartir, mais il savait que les parcs pouvaient être des lieux mal fréquentés une fois le soir tombé, surtout pour une adolescente un peu perturbée.

"L'Irlande, ça fait loin. J'imagine que tu n'es pas seule à Londres, tu as quelque part où rentrer, non? Tu n'es pas arrivée ici comme par magie!"

À la prononciation du mot "magie", le vieil homme se pinça légèrement les lèvres avec ses dents. Ce n'était qu'un mot comme les autres, mais il savait la connotation que celui-ci avait désormais dans le monde moldu. Il espéra que la fillette ne le remarquât pas, peut-être en aurait-elle peur.

A Poudlard, j'ai planté mes racines.
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13 août 2020, 19:28
 RP Privé  Dans l'ombre des arbres
Mes mains tremblent et je n'arrive pas à fixer mes yeux sur un point précis.
Mon cœur bat vite. Trop vite. Si quelqu'un trouve ce carnet et lit tout ce qui y est noté... La Magie, Poudlard. Mes pensées. Bad. Will. Lydia. Leur noms sont marqué. Des sorciers. Tous, dans un monde en guerre. Et puis, mes notes, mes mots et les traces de mes larmes séchées...

Mais le vieux monsieur me tire de mes inquiétudes. Est-ce qu'il me sermonne réellement pour un gros mot ? Tout le monde dit "merde" ! Bon, c'est vrai que ce n'est pas joli comme façon de parler. J'entend la voix rauque de Grand-père William dans ma tête
"Gabriella Barton, les injures sont interdites dans cette demeure ! Corriges ton langage demoiselle, ou bien tu seras corrigée."
Et pourtant, là, je ne ressens ni la menace ni le ton froid. Non, je sens un ton plus protecteur qu'autre chose. Je suis surprise mais ma honte m’empêche de relever les yeux. Jusqu'à ce qu'il me demande si j'ai perdu quelque chose. Pourquoi ça l’intéresserait ? A Poudlard, les gens passent à côté sans me voir, sans avoir qui je suis, où je vais ou ce que je ressens. Enfin... pas tous c'est vrai. Mais la plupart. Alors pourquoi ce serait différent ici ?

Pourtant, sa question semble vraiment intéressée. Alors, avec un sourire qui ressemble certainement plus à une petite moue, je lui répond.

"Euh, oui, j'ai perdu mon carnet. Je l'avais il y a cinq minutes et je l'ai plus."
Je recommence à me dandiner, ne sachant pas trop quoi faire. Et puis je n'ai qu'une envie, c'est de retrouver mon carnet au plus vite. Mais je veux pas non plus partir comme une voleuse. Après tout, ce monsieur ne m'a rien fait et à même été plutôt gentil.
Je m'apprête à lui souhaiter une bonne soirée quand il me questionne à nouveau.
Et le dernier mot qui fend l'air me percute.
"Magie". *Est-ce qu'il sait ? Qu'il a vu ?* Instinctivement, je pose la main sur ma baguette coincée sous mon chemisier large. Je sais que je n'ai pas le droit de m'en servir en dehors de l'école, mais je la garde quand-même avec moi, je sais pas vraiment pourquoi. Peut-être que ça me rassure.
D'une voix tremblante, que j'essaie de poser pour ne pas éveiller les soupçons, je lui répond, doucement :

"Oui, je vis chez mes Grands-parents, juste à côté." La fin de ma phrase se poursuit silencieusement *Ce sont de puissants sorciers qui pourraient te ratatiner en deux minutes si tu as l'intention de me couper en rondelles.*
Puis, je manque d'éclater de rire à mes pensées idiotes. Non, ce vieil homme tout mince n'a rien d'une menace. Et puis j'ai ma baguette, au cas où...

"Vous êtes pas d'ici vous non plus ? Je me trompe ?" Me rendant compte de mon impolitesse et de ma curiosité, je me mord la lèvre et continue, pour changer de sujet. Je lui décrit mon carnet, comme s'il allait me suivre pour m'aider à le chercher.
"Mon carnet... il est bordeaux, en cuir... et il y a toute ma vie dedans, il faut absolument que je le retrouve... Je pense que j'ai du le laisser près de l'arbre où j'étais assise."

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13 août 2020, 20:17
 RP Privé  Dans l'ombre des arbres
Le professeur Featherstone écouta calmement la jeune fille. A l'inverse de lui, elle semblait paniquée, comme si ce qu'elle cherchait avait une valeur inestimable. Le vieil homme était loin de se douter que c'était sûrement le cas, jusqu'à ce qu'elle lui révèle qu'il s'agissait d'un carnet. Un carnet où, d'après ses dires, elle y écrivait toute sa vie.

Archibald ne pouvait alors que comprendre la détresse de l'adolescente. Perdre un objet aussi intime était vraiment ennuyant. Le professeur lui-même possédait un journal dans lequel il écrivait, dans ses moments d'ennui, des brides de sa longue vie : ses doutes et ses peurs, ses joies et ses envies, tant de choses qu'il ne partageait qu'avec lui-même. Il comprenait qu'un élément aussi cher à une personne puisse provoquer la panique lorsqu'on le perd, comme il gardait ses écrits à l'abri des regards. Le perdre était quelque chose d'impensable pour lui, et surtout dans le monde moldu. Le laisser ici aurait signé sa perte, sans aucun doute.

La jeune fille lui avait posé quelques questions, comme si soudainement il lui était venue l'envie d'apprendre à le connaître. Le vieil homme en fit surpris, bien qu'il garda cette émotion enfouie.

"Non, je ne suis pas d'ici. Je viens de Brighton, je suis de passage à Londres."

Voyant la jeune fille toujours en panique, il décida de lui apporter son aide. Il ne lui serait peut-être pas d'une grande utilité, mais le vieil homme savait comme il pouvait être agréable d'avoir un soutien dans des moments de peine.

S'il avait pu, le professeur aurait utilisé un sortilège pour retrouver le carnet. Accio Carnet! Cela aurait peut-être fonctionné... Mais il ne le pouvait pas, pas en présence de la présupposée moldue qui l'accompagnait. Il devrait utiliser ses yeux, cachés derrière deux verres ovales qu'il replaça à nouveau à l'aide de son index.

"Je peux peut-être t'aider à le retrouver. Dit-il. Allons voir si tu ne l'as pas fait tomber près de l'arbre auprès duquel tu étais assise."

L'homme attendit la réaction de la jeune fille, prêt à la suivre vers l'arbre où elle se trouvait tantôt.

A Poudlard, j'ai planté mes racines.
Touchant turlupin de DD. Discord : LucasM#9063
13 août 2020, 22:17
 RP Privé  Dans l'ombre des arbres
Il parle et je l'écoute mais sans tout à fait bien assimiler ses mots, je suis trop perdue dans mes pensées et dans ma peur de ne jamais retrouver mon carnet.
Une nouvelle fois, il remonte ses lunettes du bout des doigts. Je comprend pas ce tic qu'ont les gens. Pourquoi ne pas prendre des lunettes à la bonne taille, qui glissent pas ?
Ça reste un mystère pour moi. Un mystère, tout comme le fait que cet homme semble suffisamment s'intéresser à moi pour me proposer son aide.
D'un coup, j'ai un doute.
*Et s'il le trouve en premier ? Et s'il le lit ? Et s'il découvre que je suis une sorcière ?* Non, c'est ridicule, il peut pas découvrir quoi que ce soit en si peu de temps, et si ça se trouve, il porte des lunettes parce qu'il y voit rien.

Alors, rassurée par mes conclusions, je lui souris et lui murmure un "merci".
Je me retourne, et lui indique la direction. Et l'arbre. Nous ne sommes pas loin.
J'attend qu'il soit à mon niveau et je commence à marcher, doucement, en direction du chêne.
Et enfin, je repense à ses mots. Brighton. La station balnéaire. La mer. Rosscarbery. Je chasse cette pensée en me concentrant sur l'homme à mes côtés.

"Moi aussi, je viens du bord de mer. Un petit village sur la côte Irlandaise. Ça sent l'iode et le vent est salé. J'ai grandit au milieu des champs de blé. Ça me manque. Souvent. Là où je vis maintenant, il n'y a pas la mer. Moi aussi je suis de passage à Londres. Juste pour les vacances. Je repars après, pour l'Ecosse."
Mon pied bute dans un caillou qu'il envoie valser au loin. Penser à Poudlard me rend bizarrement mélancolique, alors qu'il y a trois ans, c'est tout ce que je détestais. Aujourd'hui, c'est différent. Je n'y suis pas tout à fait chez moi. Mais au final, j'ai l'impression de ne plus avoir de chez moi. Londres ? Jamais ! Rosscarbery ? Ça restera toujours mon chez moi, même si tout y a changé depuis longtemps maintenant.
"Vous êtes à Londres pour le travail ? Vous retournerez à Brighton après ? ... Pardon ! Je suis très curieuse, c'est une marque de fabrique. Chez moi, c'est une qualité pour beaucoup, mais ça me rend parfois indiscrète... Vous êtes pas obligé de répondre, hein !"

Je me tais. J'attend. Nous arrivons devant l'arbre. Je pose mon regard sur la pelouse un peu séchée par le soleil et je l'aperçois. Je bondis sur mon carnet que je ramasse, avec ma plume. Je le sers contre mon cœur. Et sans m'en rendre compte, je lève les yeux au ciel "Merlin Merci !" Au moment même où mes mots claquent l'air, je me rend compte de ce que je viens de dire.
Je prie intérieurement pour que le vieil homme est, en plus de ses problèmes de vue, des problèmes de surdité...

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L'Ombre s'attache à un être, avant que les ténèbres ne la fassent disparaître...
14 août 2020, 13:48
 RP Privé  Dans l'ombre des arbres
La jeune fille remercia le vieil homme qui venait de lui proposer son aide et lui indiqua la direction à suivre. Elle se dirigea vers ce que le professeur reconnut être un Chêne Pédonculé. La jeune fille commença à lui parler un peu plus, elle lui raconta qu'elle venait d'une petite ville côtière également et passait ses vacances à Londres avant de repartir en Écosse. Le professeur l'écoutait d'une oreille attentive, oubliant presque la raison pour laquelle ils marchaient vers le grand arbre. Il se contenta de lui répondre :

"Ça fait beaucoup de voyages!"

Le professeur n'était pas un grand voyageur. Le plus loin qu'il eût été était Dublin, la capitale Irlandaise. Il avait passé plus de la moitié de sa vie à Brighton, et cela lui convenait. Il bougeait par obligation, pour son nouveau travail, mais le professeur ressentait très peu d'aisance à quitter sa zone de confort, son atelier de Botaniste.

L'adolescente continua en lui posant des questions. Le professeur en fut amusé, un léger sourire s'esquissa sur ses lèvres. Elle était curieuse, mais c'était une qualité que le professeur appréciait, il l'était lui-même et les questions que lui posait la blondinette étaient tout à fait le genre d'interrogations qu'il aurait posées à son âge. Il lui répondit alors :

"Pour le travail, en quelque sorte. Je n'ai pas encore repris le travail, mais si je ne le reprenais pas, il y aurait peu de chance pour que sois à Londres en ce moment-même. Je repars à Brighton dans quelques jours, avant d'aller... en Écosse également. La coïncidence était amusante, trouva le botaniste. Et, finit-il, ne t'excuse pas d'être curieuse : la curiosité est ce qui donne l'envie d'apprendre."

Ils arrivèrent finalement devant l'arbre, qui se dressait joliment devant eux, montant vers le ciel pour croiser ses branches avec celles de ses voisins, laissant entrapercevoir des morceaux de ciel violacés, signe que la nuit allait bientôt tomber. Le jeune fille trouva finalement son carnet, le professeur se sentait bien inutile dans cette quête. Elle l'attrapa et leva les yeux au ciel en remerciant Merlin. Merlin... ce dernier mot résonna dans sa tête. Seule une sorcière aurait dit cela... Alors tout devint plus clair, repartir vers l'Écosse signifiait certainement retourner à Poudlard, et il comprit ce qu'elle était.

Le vieil homme s'approcha alors doucement de l'adolescente. Il posa son index sur ses lèvres pour lui faire signe de se taire, puis il regarda autour de lui, pour vérifier si personne ne les avait entendus. Il fit le tour du Chêne pour voir si quelqu'un s'y cachait, mais heureusement il n'y avait personne. Seules des oies au loin caquetaient. Il revint alors vers le jeune sorcière. Son air était un peu plus sévère.

"Fais attention à ce que tu dis. N'as-tu pas appris à te confondre dans le monde moldu? Évite de révéler ton statut!"

Son ton était un peu agressif, bien qu'il chuchotait pour ne pas faire trop de bruit. Il s'en rendit compte, alors il s'excusa :

"Pardonne-moi... Mais reste discrète tout de même. Pourquoi te balades-tu toute seule? Tu es au courant que c'est dangereux pour toi?"

L'homme souffla. Il était très vite angoissé et ne comprenait pas que la jeune fille pût sortir ainsi le soir. La personne qui s'occupait d'elle la négligeait-elle tant? Et s'il avait été moldu, que se serait-il passé? Il préféra ne pas y penser...

A Poudlard, j'ai planté mes racines.
Touchant turlupin de DD. Discord : LucasM#9063
14 août 2020, 15:33
 RP Privé  Dans l'ombre des arbres
Je suis surprise quand l'homme me répond. Mes questions étaient très indiscrètes et pourtant il ne s'en offense pas. Il semble même s'amuser de ma curiosité. Ou alors est-ce le fait que sa destination à lui aussi soit l'Ecosse ? C'est vrai que c'est marrant.
Il me rassure, je suis curieuse, mais c'est bien, selon lui. A la maison, la curiosité est mal perçue. Grand-père et Grand-mère, étaient des Serpentard. Pour eux, seule la réussite compte et la curiosité n'est que futilité. Finalement, pour certains, ce qui fait ce que je suis, est une bonne chose. Alors, comme pour le remercier silencieusement de ses mots, je lui souris.
Je lui souris sincèrement, avec sur le cœur mon carnet, qui est lui aussi tout ce que je suis.


Mais ce sourire s'estompe doucement quand l'index du vieil homme se pose sur sa bouche pour me faire signe de faire silence. Il regarde partout autour de lui, fait le tour du chêne, comme s'il cherchait quelqu'un ou quelque chose. D'un coup, je commence à angoisser. Et si finalement, il comptait bien me faire du mal et qu'il est juste en train de vérifier qu'il n'y a pas de témoin ?
Je glisse discrètement, tout doucement, ma main sous mon chemisier pour sentir le bois de ma baguette contre mes doigts. Ce contact me rassure, je peux me défendre. Je réfléchis au différents sorts que j'ai appris et qui pourraient m'être utiles.


Puis, doucement, l'homme revient vers moi, avec une lueur sombre dans le regard. Comme si ses yeux avaient changé de teinte, dans un camaïeu de brun plus foncé. Je commence à trembler, une boule se forme dans mon ventre, mais ce qui m'inquiète, c'est que malgré la menace, et le fait que je puisse me défendre, je ne suis pas sûre d'y arriver. C'est vrai, est-ce que je pourrai lui faire du mal ? J'en sais rien. Mais je n'ai pas l'occasion d'avoir la réponse à cette question, car il reprend la parole. Les mots qui parviennent à mes oreilles sont presqu' un murmure, mais ils sont chargés de menace. La peur m'a envahit complètement, mais chaque mot est découpé dans mon esprit. "Le monde moldu". Il sait donc ce que je suis.
Ma panique redouble... Jusqu'à ce qu'il s'excuse. Ses mots chargés de menace deviennent des mots chargés d'inquiétude.


Il s'inquiète pour moi... ? Mais je suis une sorcière et s'il le sait, il devrait plutôt s'inquiéter pour lui. A moins que...
"Est ce que vous êtes... comme moi ? Un sorcier ?" Je baisse les yeux lorsque le dernier mot s'échappe de mes lèvres.
Puis, au bout de quelques secondes je les relève. Je n'attend pas sa réponse et je poursuit :

"Je crois qu'aujourd'hui c'est dangereux pour tout le monde... Même en Ecosse. Même à Londres. Même en Irlande. Partout.
Et je me promène seule car la solitude est une vieille amie. Ma mère est une moldue qui vit en Irlande et mon père est sorcier. Mais il est historien et il est donc jamais là. Je vis donc chez mes grands-parents, juste à côté. Mes eux aussi, ils sont jamais là. Enfin, ça c'est bien. Parce qu'ils sont pas très sympa. 'Fin si, grand-mère ça va. Elle est gentille. Elle parle toujours de plantes ou de livres. Avant, ils avaient une boutique de livres anciens. Je crois que ça vient d'elle, ma passion pour les livres...
Je suis désolée, je parle beaucoup quand je suis... nerveuse."


Je baisse de nouveau les yeux, et je me laisse glisser contre le tronc de l'arbre, jusqu'à m'asseoir dans l'herbe, qui a retrouvé sa teinte foncée de la fin de soirée.

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