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03 nov. 2017, 21:27
 France  French holidays  Solo/Rpg ++ 
Samedi 2 août 2042
France, petit village perdu dans la campagne bourguignonne.

*  *  *


Il faisait beau et chaud au dehors, et Audric apprécia un moment la fraîcheur de la climatisation diffusée par le voiture de location. Il scrutait les champs qui défilaient sous ses yeux depuis quelques minutes, reconnaissant ici et là certains éléments qui lui firent comprendre qu’ils se rapprochaient de leur objectif. Sa mère clignait des yeux en conduisant, éblouie par le soleil. Elle s’était bêtement assise sur ses lunettes de soleil dans le train qui les avaient menés en France, et n’avait rien pu faire pour les réparer.
La radio de la voiture crachotait une vieille musique française, s’arrêtant parfois car ne captant plus la fréquence. Jeanne pestait contre elle depuis qu’ils avaient bifurqués vers la campagne bourguignonne, mais ne faisait rien pour changer de station. Son fils préférait ne rien toucher, et continuait de fixer le paysage en marmonnant quelques bribes de chanson par-ci par-là. Quand la voiture prit un virage serré à droite et s’enfonça dans un petit village qui semblait abandonné, un large sourire prit place sur le visage du garçon.

Le véhicule passa prêt de plusieurs bâtiments anciens qui semblaient être en ruines avant de se diriger vers le fond du village. Alors qu’ils passaient vers ce qui avait été autrefois la Mairie, une vieille dame aux longs cheveux blancs traversa doucement la route. Ses yeux chafouins se posèrent sur les deux occupants de la voiture et elle leur offrit un sourire édenté avant de continuer son chemin. S'il n’avait pas vécu toute son année scolaire auprès de sorcières, Audric aurait appelé cette femme ainsi directement, tant elle faisait froid dans le dos.
«  Super » ronchonna faussement sa mère
. « Dans vingt minutes tout le village saura qu’on est de retour… » Le fils sourit en songeant qu’elle était généreuse. Ici tout ce savait en moins de dix minutes. Quinze si vous tombiez sur une ligne occupée ou qu’il vous fallait rappeler pour une quelconque raison. La population du village était approximativement plus âgée que la famille Hitward réunie.

Quelques secondes plus tard, la voiture tourna dans un petit chemin caillouteux avant de s’arrêter devant une jolie petite maison fleurie. Alors que Jeanne éteignait le véhicule et ôtait les clefs du contact, un vieil homme rondouillard et chauve vint à leur rencontre.

« Ah ! Mon petit-fils préféré est arrivé ! » S’écria André Dupontef. Il embrassa sa fille sur les deux joues avant de serrer le jeune garçon dans ses bras. « Papy, tu n’as qu’un seul petit-fils » lui rappela doucement Audric en essayant de se dégager doucement. Sa mère commençait à sortir les bagages de la voiture et le brun se retourna aussitôt pour l’aider. Alors qu’il posait doucement la cage de Pebirw par terre, une furie brune accouru vers lui. Il n’eût pas le temps de dire « ouf » qu’il se retrouvait plaqué au sol sous les rires de la jeune fille.
« Moi j’ai d’autres cousins mais tu es mon préféré de tous ! » s’écria sa cousine Emma. Elle avait grandi depuis la dernière fois qu’il l’avait vu (cela remontait à deux ans), et elle avait coupé court ses longs cheveux bruns. Ses yeux noisettes reflétaient comme toujours sa malice.
« Emma bouge s’il te plait. » se plaignit le garçon. « Les cailloux me font mal au dos. » La fillette s’exécuta en baragouinant un « Oh chochotte ! » parfaitement audible. D’une main ferme, elle aida son cousin à se remettre sur pied tout en le détaillant à son tour. « C’est quoi cette coupe de cheveux ? Tu as décidé de mettre en pratique ta décision de ne plus les couper ? » Le brun haussa les épaules en reprenant la cage de son chat. Il ne s’était pas encore clairement décidé sur la question, mais avait refusé (malgré les implorations répétées de sa mère) de les couper pour l’instant. Jessica et ses parents arrivèrent avant qu’Emma ne puisse insister sur le sujet. Les deux sœurs se ressemblaient énormément physiquement. Pour le reste Jessica était aussi calme que sa cadette était vive. Elle avait de longs cheveux bruns et ses yeux étaient gris. Elle portait un livre, comme si l’arrivée de sa tante et de son cousin l’avait dérangée dans sa lecture.

Les salutations et les embrassades reprirent de plus belle, obligeant Jeanne à arrêter de décharger la voiture pendant un moment. Après avoir discuté un moment avec elle, son frère l’aida à prendre quelques bagages pendant que sa femme faisait de même. Audric avait refusé de lâcher la cage de son chat et fit plusieurs aller-retour avec Pebirw qui miaulait à qui mieux-mieux. Quand sa mère repartit à la voiture pour la fermer cette fois, le jeune garçon fit le tour de la maison en montrant chaque pièce à l’animal, lui expliquant qu’il avait le droit d’aller où il voulait. Une fois ceci fait, il se dirigea vers la chambre (qui avait appartenue à sa tante Gabrielle) dans laquelle il dormait chaque année, et posa la cage sur le plus grand des lits avant de libérer Pebirw. Ce dernier fila hors de la pièce, visant ce qui lui avait manqué depuis le début des vacances : l’extérieur. Audric le laissa faire et observa les changements qu’il y avait eu lieu dans la pièce depuis la dernière fois. Déjà, les posters de sa tante n’étaient plus affichés sur les murs. A la place il y avait quelques peintures que son grand-père aimait tant. Un grand lit double et un lit jumeau meublaient la pièce avec une vieille commode et deux tables de nuits de chaque côté du grand lit. Comme chaque année, Emma prenait le lit en hauteur du lit jumeau, lui celui du bas et Jessica occupait le lit double.
Son oncle reprenait possession de son ancienne chambre, tout comme Jeanne qui trouvait chaque année de nouveaux trésors de son enfance dans la sienne. Audric soupçonnait son grand-père d’en redescendre du grenier à chaque fois. Jessica arriva au moment où le garçon poussait la cage de son chat sous le lit. Elle s'assit doucement sur le sien et rouvrit son livre en même temps qu'elle se mit à parler :
« J'ai vu un chat roux sortir de la maison en courant. Est-ce que c'est le tiens? »

Elle leva les yeux un instant de son livre pour regarder son cousin qui acquiesça avant de lui expliquer qu'il s'appelait Pebirw, et qu'il l'avait eu pour son anniversaire.
« Il n'a pas eu l'occasion de se dégourdir les pattes dehors depuis le début des vacances. Il est fort probable que tu ne vois pas beaucoup son museau dans le coin. ». Sur ces paroles Audric s'allongea sur son lit un moment. Le voyage avait été long, et il était épuisé. Avec sa mère ils avaient déjà pris le train de Londres jusqu'à Paris tôt le matin même. Ensuite il avait fallu en reprendre un autre jusqu'ici et enfin la voiture. Il savait pertinemment que ce moment de calme ne durerait pas, et aussi qu'il n'était pas prêt de se coucher. Il avait plus de deux ans de bavardage à rattraper avec ses cousines, de ragots en tout genre et surtout il voulait leur parler de lui et de sa nouvelle école. Ce n'était pas un sujet facile à aborder, mais il voulait à tout prix partager ce secret avec elles.
Le calme fût rapidement brisé par Emma qui arriva comme une furie, sous le regard noir de sa sœur qui s'éloigna d'elle sans pour autant bouger du lit. La cadette se jeta sur celui de son cousin, l'obligeant à se serrer contre le mur. 

« Alors ‘Dric ? Quoi de neuf ? Tes vacances, Londres… ta nouvelle école si mystérieuse… tout ça tout ça… Hum ? »
Le brun observa sa maligne cousine qui feignait l’innocence. Elle faisait référence sans aucun doute à cette fameuse lettre qu’il avait écrite à la rentrée de l’an dernier, dans laquelle il disait à ses cousines qu’il avait quelque chose d’important à leur dire, et que cela concernait sa nouvelle école. Il leur avait précisé qu’il leur dirait tout la prochaine fois qu’ils se verraient, et son aînée n’avait pas oublié. Sans en avoir l’air, Jessica (sans lever le nez de son livre) écoutait attentivement la conversation, aussi curieuse que sa sœur de connaître le secret de leur cousin.
Mais le jeune garçon n’avait pas très envie d’aborder le sujet « magie » pour le moment, et se focalisa sur un élément cité par Emma. Les deux françaises n’eurent pas le temps de rediriger la conversation vers ce qui les intéressait réellement, qu’Audric leur racontait déjà le début de ses vacances. Et à quel point ce mois de juillet avait été l’enfer pour lui.
Dernière modification par Audric Hitward le 18 juil. 2018, 00:19, modifié 7 fois.

Je suis d'accord avec la signature d'Amaryllis.
Là où les Ninker passent, la défaite trépasse. Audsée un jour, Audsée toujours! Un jour Jonois resplendira."
20 nov. 2017, 19:10
 France  French holidays  Solo/Rpg ++ 
Samedi 5 juillet 2042
Londres, Angleterre. Appartement des Hitward.

*  *  *


Audric se leva tôt ce matin-là, réveillé par les miaulements plaintifs de Pebirw. Le chat roux ne cessait de demander que son maître lui ouvre les portes pour qu’il puisse aller gambader dehors comme à son habitude. Le brun maugréa à l’animal qu’ils n’étaient plus à Poudlard et qu’il ne pouvait pas le laisser sortir, qu’il devrait attendre la fin de l’été. Puis, trainant des pieds le garçon se dirigea juqu’à la cuisine où il se laissa tomber lourdement sur l’une des chaises. Il croisa ses bras sur la table et posa sa tête dessus en direction de la porte, guettant l’arrivée de sa mère qu’il avait entendue marcher dans la salle qui juxtaposait la cuisine. Depuis le début des vacances, il n’avait pas vu son père et vivait seul avec sa mère dans leur petit appartement.
En sortant du Poudlard express, Audric avait été surprit de ne voir que Jeanne sur le quai de la gare, puique ses parents lui avaient dit dans leur dernière lettre qu’ils seraient présents tous les deux ce jour-là. Mais Andrew avait eu un projet urgent à réglé au travail, et avait promis qu’il se rattraperait.

Le brun ne pouvait en vouloir à son père, mais il avait espéré pouvoir passer toutes les vacances avec ses deux parents, comme ils faisaient avant. Puis ils partiraient tous les trois chez son grand-père maternel en France et ils y resteraient quelques temps avant de repartir lui à l’école, et eux au travail. Il attendait donc avec une certaine impatience le retour de son père prévu le dimanche, à savoir le lendemain. C’est pour cela qu’il eût un temps d’incompréhension en voyant Andrew Hitward entrer dans la cuisine, étonné de voir son fils debout si tôt.


« Et bien alors… Tu es tombé du lit ? »

Une fois la surprise passé le jeune garçon se jeta sur son père. Il ne l’avait pas vu depuis son anniversaire, et même s’il ne disait rien à ce sujet ses parents lui manquaient beaucoup. Il faut dire qu’il n’avait jamais été séparé d’eux aussi longtemps auparavant, ne les quittant que pour passer les vacances chez son grand-père avec ses cousines françaises. Andrew sera son fils dans ses bras avant de le repousser doucement. Il le regarda de haut en bas tout en souriant.


« Bon sang regardes-moi ça ! Qu’est-ce que tu as grandi depuis mars. Qu’est-ce qu’ils vous donnent à manger de si bon là-bas ? »

Pendant que son père se faisait couler du café, Audric raconta à son père en détail comment se passaient les repas à Poudlard. Il se prépara un petit déjeuner rapide à base de pomme et d’un verre de lait pendant que son père lui posait d’autres questions sur son école. Il demanda comment se déroulaient les cours, comment étaient ses amis et s’il se plaisait là-bas. Jeanne lui avait posé les mêmes questions, mais Audric savait que c’était plus par curiosité en tant qu’auteur que par réelle envie de connaître la vie de son fils dans cette école de magie.
Pas que cela ne l’intéressait pas, au contraire, mais les informations qu’elle recueillait ainsi étaient destinées à satisfaire sa propre curiosité quand à ce monde dont elle ignorait tout.

Après avoir discuté pendant presque une heure, Andrew se tourna vers son fils avec un petit air ennuyé sur le visage.


« Du coup, tu as préparé ta valise pour lundi ? »

« Ma valise ? Pour aller où ? »

Le brun savait que ce n’était pas chez son grand-père. Il l’avait appelé la veille au soir et avait confirmé avec sa mère qu’ils arriveraient chez lui début août. Avant même que son père n’ouvre la bouche pour répondre le brun blêmit, craignant comprendre ce que son père voulait dire.


« Je vois… Ta mère ne t’as rien dit n’est-ce pas ? Et elle est encore partie sans rien dire comme une voleuse pour ne pas avoir à le faire. »

Jeanne Hitward, comme tous, avait un certain nombre de qualité et de défauts. Son fils et son mari lui reprochaient souvent l’un d’eux à savoir sa capacité à fuir les conflits et user de tous les moyens possibles pour ne pas y être mêlé. Le brun avait cru comprendre, lors d’une dispute au cours de laquelle sa mère n’avait pu échapper, que les nombreuses querelles qu’elle avait eu avec sa sœur pendant son adolescence en étaient la cause. Ce qui ne résoudrait bien sûr par le problème. Andrew se passa une main fatiguée sur son visage avant d’expliquer à son fils la situation, non sans avoir maudit sa femme une nouvelle fois.
Jeanne avait été appelée à Paris pour régler quelques détails sur son dernier roman. C’était d’ailleurs pour cela qu’elle n’était toujours pas entrée dans la cuisine : elle était partie dès qu’Andrew avait franchi le seuil de la porte. Quant à lui il devait repartir exceptionnellement le lundi matin, et ne serait de retour qu’à la fin du mois. Le projet dans lequel il s’investissait depuis quelques mois avait eu quelques contretemps, et il devait se dépêcher de tout régler avant la fin de l’été.

« C’est pour cela que lundi je te dépose chez ta tante Ruby. »

La dernière phrase d’Andrew manqua d’achever son fils. Audric détestait sa tante anglaise, tout comme ses filles d’ailleurs. Enfin "détester"… le mot était peut-être un peu fort. Le garçon détestait passer du temps en leur compagnie, parce que sa tante était médisante envers Jeanne. Quant à ses cousines elles étaient particulièrement agaçantes et cherchaient toujours le moyen d’embêter le brun.
Ce dernier voulu protester, supplier, négocier le fait qu’il était plus âgé à présent et qu’il pouvait bien rester seul, mais il comprit rapidement que cela ne servirait à rien. Ne sachant pas quand sa femme rentrerait, Andrew ne voudrait jamais laisser son fils de douze ans seul à la maison pendant plusieurs jours. Audric accepta donc son destin en maugréant et partit faire son sac en trainant des pieds. Comme pour se faire pardonner, son père lui proposa de faire ce qu’il voulait pour la journée.  Tous deux passèrent tout leur temps libre à regarder des films en mangeant du pop corn et à jouer à des jeux vidéos. L’adolescent se rendit compte à quel point ces choses insignifiantes de sa vie d’avant lui avaient manqué.

Le lendemain Andrew emmena son fils au cinéma, avant de profiter de la soirée pour se promener avec lui dans un parc. Là ils parlèrent de tout et de rien. Andrew tenta tant bien que mal de rassurer le jeune garçon sur son séjour chez Ruby, puis dériva sur son travail et parla de l’Angleterre et de sa joie d’avoir retrouvé son pays natal même si la France lui manquait énormément.
Audric parla ensuite de Poudlard. Il raconta quelques anecdotes sur les cours, évita certains sujets comme ce jour où il avait tenté de prendre la batte d’une joueuse de Frelons. Ou encore cette nuit qu’il avait passé sur le canapé de la salle commune des rouge et or en compagnie de sa collègue préfète suite à la venue de la directrice de l’école de magie française. Dans le premier cas il ne voulait pas se faire gronder par son père, dans le deuxième il préféra ne pas lui parler de choses qui l’inquiéteraient pour rien. Le brun n’avait pas compris tout ce qu’il s’était passé mais ne voulait pas en parler à ses parents de peur qu’ils paniquent. Toutes ces choses, le fait qu’il soit sorcier, la magie… tout cela les dépassait complètement et au début de sa scolarité il avait rassuré son père et sa mère à de nombreuses reprises.
Il parla longuement de ses amis, dévoilant à son père quelques anecdotes sur eux en sachant qu’il ne les répéterait jamais à personne. Andrew avait toujours été son plus grand confident et surtout le plus sûr.

Si le brun avait pu retenir ces moments grâce à la magie il l'aurait fait sans hésiter un seul instant. Malheureusement, le temps s’égrenait sans qu'il puisse intervenir. Le lendemain matin il se retrouva donc, sa valise dans une main, la cage de Pebirw dans l'autre, devant la porte de sa tante. Son père frappa vivement à la porte et Ruby vint ouvrir avec cet air de mauvaise humeur gravé sur son visage comme toujours. Son expression changea en reconnaissant son frère : son air irrité se mua en un grand sourire. Ses yeux verts pétillèrent de joie et Audric vit avec amusement qu'elle défit ses cheveux roux qu'elle avait préalablement attachés en une longue natte. Comme toujours, son frère était la personne la plus importante à ses yeux et ce (à ce que l'adolescent avait compris) depuis la mort de leur parents.


*  *  *  *






  « Elle est nulle ton histoire. Tu as bientôt fini? » soupira Emma en poussant doucement son cousin un peu plus contre le mur.  « Si tu ne l'interrompais pas, peut-être qu'il aurait déjà fini. » grommela Jessica à l'autre bout de la pièce. Elle était à présent allongée sur le ventre et regardait son cousin parler. Sa jeune sœur avait en effet arrêté Audric à plusieurs reprises dans son histoire pour lui parler du chat d'une amie, puis du dernier film qu'elle avait vu avec ses amies. Elle avait également commenté en long, en large et en travers celui que le brun avait vu avec son père à Londres. « Nan mais est-ce que c'est vraiment important? Moi je voulais savoir la vérité sur ton école et le secret que tu avais à nous dire. Le reste... »

Le jeune garçon s'assit sur le lit en repoussant les jambes de sa cousine pour qu'elles pendent dans le vite et déclara qu'il ne dirait rien tant qu'il n'aurait pas fini de se plaindre. Après tout, qui de mieux que ses cousines françaises pour parler de ses cousines anglaises? Les quatre filles ne s'étaient vues en tout et pour tout que deux fois dans leur vie, mais elles se détestaient autant que lui détestait aller chez la sœur de son père. En poussant un soupir, Emma fit un vague geste de la main qui l'invitait à continuer sa barbante histoire. Jeanne passa un instant dans le couloir, poussée par son frère qui l'empêcha de s'arrêter pour écouter les trois adolescents.


« Bien. Alors ensuite... »
Dernière modification par Audric Hitward le 18 juil. 2018, 00:19, modifié 1 fois.

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Là où les Ninker passent, la défaite trépasse. Audsée un jour, Audsée toujours! Un jour Jonois resplendira."
17 juil. 2018, 17:09
 France  French holidays  Solo/Rpg ++ 
Samedi 12 juillet 2042
Londres, Angleterre. Appartement de la famille Quincy.


*   *   *  *


 Trois jours. C'est le temps que l'adolescent devait passer chez sa tante. Trois malheureux jours qu'il comptait comme s'ils étaient les dernier de sa vie. Mais, alors que le dernier matin il était prêt à rentrer chez lui, Jeanne appela en catastrophe pour demander à sa belle-sœur de garder son fils encore quelques temps. Soit disant qu'une réunion de dernière minute était prévue et qu'elle ne pourrait pas revenir sur Londres avant le lendemain. 
Audric était un garçon plutôt patient, mais avec Abigail et Athenais dans les parages toute sa patience s'envolait. Il ne les supportait pas plus de cinq minutes ce qui rendait la cohabitation plus éprouvante. Au tout début de son séjour pourtant il avait essayé de faire un effort, se disant qu'elles avaient peut-être changées en un an. Aussi quand elles lui proposèrent quelques minutes après son arrivée d'aller s'amuser avec elle il ne refusa pas. Et puis il se retrouva assis sur une chaise, devant le miroir de la chambre de l’ainée, une paire de ciseaux dans les mains de la cadette s'agitant sous son nez... Athenais tenta de tenir son cousin pendant que sa petite sœur coupait ses cheveux bruns-chocolat, mais le garçon se mit debout sur la chaise et sortit en courant de la pièce. Andrew était toujours là et vit son fils revenir en courant pour le supplier du regard. Audric n'osa pas dire un mot, sachant qu'il n'avait aucunement le choix et qu'il ne ferait qu'inquiéter son père. Pour autant il ne pût s'empêcher de tenter de faire passer dans son regard toute la détresse qu'il ressentait.

 "Te revoilà déjà." soupira sa tante en le voyant. Puis, avisant ses filles qui arrivaient derrière son neveu elle leur dit : "Eh bien mes chéries que ce passe-t-il? 
- Il ne veut pas jouer avec nous. Dis Abigaïl en pointant un doigt accusateur sur le garçon. 
 - Elles veulent me couper les cheveux, se plaignit ce dernier en regardant son père. 

Ce dernier esquissa un petit sourire en ébouriffant la chevelure de son fils. Comme si deux fillettes de 8 et 10 ans allaient réussir la où même Jeanne, en discutant longuement avec l'adolescent, avait échoué. 

- Allons allons les filles, dit Andrew en riant. N’embêtez pas votre cousin avec cela. Pourquoi vous n'allez pas jouer tranquillement à un jeu de société plutôt? Ce serait moins dangereux non? 

 Les deux rouquines obéirent a leur oncle le temps qu'il passa chez eux. Quand il partit quelques minutes plus tard après avoir dit au revoir à son fils et lui avoir rappelé que sa mère viendrait le chercher dans trois jours, les deux fillettes se retournèrent vers leur cousin avec un air que le diable lui-même devait leur envier. Le brun n'eut que quelque seconde pour s'enfuir en courant retrouver sa cachette préférée : un placard qui se verrouillait de l'intérieur et dont son oncle lui avait révéler l'existence. Dire que Audric croyait que cet homme ne savait rien faire d'autre que de lire son journal et fumer sa pipe...
Cette année il partageait son endroit secret avec Pebirw. Le rouquin grognait chaque fois que la porte s'ouvrait, et lançait un regard noir à son maître lorsqu'il le reconnaissait. Calé au dernier étage entre deux couettes, l'animal passait ses journées ainsi lorsqu'il ne mangeait pas : le garçon lui avait disposé eau et nourriture à proximité. Lui-même se coinçait vers les serviettes, son espace favori depuis toujours, où il laissait sa lampe torche et une boite de piles pleine. Il soupçonnait son oncle de lui remplir la-dite boîte chaque fois qu'il devait venir sans en avoir de preuves pour autant. 

 Evidemment, ses deux cousines avaient fini par découvrir le truc, mais jamais réellement sa cachette. De toute façon elles n'étaient jamais assez rapide pour l'empêcher de s'y enfermer. De même, elles finissaient assez rapidement par se lasser de tambouriner à toutes les portes sans résultat. Audric y restait toute la journée, ne sortant que pour les repas. Il ne savait pas si sa tante ignorait volontairement ses agissements ou bien si elle se moquait totalement de ce qu'il se passait dans sa maison. Tant que cela n'affectait pas directement ses filles chéries...

*   *   *   *


 Finalement, le jour où Jeanne arrivait pour le chercher arriva enfin. Il avait passé au total une semaine chez ses cousines, pour la simple et bonne raison que sa mère, détestant la moindre seconde passée avec sa belle sœur, avait repoussé ce moment en espérant que son mari pourrait venir lui-même. Mais ce dernier avait été obligé de reporter son retour à cause du travail et elle s'était finalement retrouvée forcée d'affronter Ruby si elle voulait revoir son fils rapidement. 
 Comme d'habitude les deux femmes se lancèrent de longs regards appuyés, chacune ne prononçant le prénom de l'autre que pour se saluer avant de se tourner pour l'une vers son mari (toujours assit sur son fauteuil, pipe en bouche et journal à la main) et l'autre vers son fils unique. Ce dernier avait déjà ses valises en main, prêt à partir depuis longtemps.

 « On y va Audric. Ruby... » Un signe de tête, et c'est tout. La porte se referma sur le brun et sa mère sans plus de cérémonie. La jeune femme s'empara de la cage de Pebirw qui devait se demander dans quel enfer on l'emmenait cette fois, et prit la main de son fils dans la sienne avant de sortir dans la rue. Elle observa le garçon aux yeux vairons de la tête aux pieds, cherchant le moindre signe de maltraitance mais rien.

 « Tout va bien mon cœur? Ta tante et tes cousines ne t'ont pas trop embêtées? »

Le brun haussa les épaules en répondant simplement :  « Comme d'habitude... »
En vérité sa tante n'avait pas grand chose contre lui en particulier, elle rejetait juste le méprit qu'elle ressentait pour Jeanne sur le garçon. Quant à ses filles, elles n'étaient que des pestes.
Jeanne entraîna son fils dans les rues et prit la route menant au métro. Elle conduisait toujours très peu à Londres, au contraire de Paris où elle détestait prendre les transports en communs. 

 « Maman, pourquoi tante Ruby ne t'aimes pas? » Il en connaissait déjà la raison, du moins son père avait essayé de lui expliquer sans pour autant lui en dire plus que nécessaire. Le brun n'était pas dupe, il avait comprit les sous-entendu de son père mais voulais entendre ces mots de la bouche de sa mère. Cette dernière le regarda un instant, sans un mot, et soupira. Il dû attendre d'être à nouveau dans la rue pour avoir sa réponse. 

 « Ta tante est très proche de ton père, et elle pense que je pourrais lui faire du mal, ou que je l'ai déjà fais...» Elle plongea son regard azur dans les yeux vairons de son fils, avec cet air sérieux qu'elle prenait rarement pour dire des choses importantes.  « Mais c'est faux. Il ne faut pas l'écouter, elle serait capable de nous rendre malheureux et d'inventer des choses pour que cela se passe comme elle l'entend. »

Alors qu'ils s'approchaient de leur appartement, elle s'arrêta au milieu du trottoir et serra la main de son fils dans la sienne.  « N'écoutes jamais ce qu'elle peut dire, d'accord? Tu es un Hitward et quoi qu'il arrive ton père et moi nous t'aimons. Ne doutes jamais de ça. »

L’adolescent acquiesça et sa mère lui lâcha la main pour chercher ses clefs dans son sac-à-main. *Je t’aime aussi.* Il n’arrivait jamais à dire ces mots à haute voix, mais cela ne l’empêchait pas de les murmurer dans sa tête à chaque fois.
Jeanne libéra Pebirw qui s’enfuit en crachant sous le lit de son maître,puis jeta un œil à l’appartement et à la valise de son fils qui avait rejoint la sienne prêt de la porte. 

« Tu sais quoi? On va aller manger dehors. En attendant on pourrait aller au cinéma, qu’est ce que tu en penses? »

Le brun acquiesça avec un grand sourire. Comment ne pas approuver un tel programme? 

*    *    *    *
 Le reste de ses vacances n’avaient pas été très passionnantes. Il avait passé les dernières semaines de juillet avec sa mère dans leur petit appartement, révisant ses leçons et faisant ses devoirs pendant que Jeanne commençait un nouveau roman. Puis était venu le temps tant attendu de leur voyage en France, et son arrivée enfin chez son grand-père. 
Le brun s’allongea confortablement sur son lit et observa le plafond. C’était le premier été qu’il passait ici depuis qu’ils avaient déménagé en Angleterre. Tout était pareil, mais en même temps si différent à ses yeux. Tellement étrange... 
La seule chose qui ne changeait pas était ses cousines. Emma lui prouva immédiatement en le poussant par terre, et en sautant sur ses pieds.

 «
Aller viens jouer dehors. On s’ennuie comme des rats morts ici! » Puis elle se retourna soudainement vers son cousin en prenant conscience de quelque chose. Sa remarque réussit l’exploit d’arracher un petit sourire à sa sœur.

 «
Enfin non pas des rats. T’inquiètes mauviette il n’y en a pas ici. »


Je suis d'accord avec la signature d'Amaryllis.
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18 juil. 2018, 01:07
 France  French holidays  Solo/Rpg ++ 
Samedi 23 août 2042
France, petit village perdu dans la campagne bourguignonne.

*  *  *


 

 Allongé dans l'herbe, Audric observait le ciel. Emma cherchait désespérément des nuages pour jouer à celui ou celle qui trouverait le plus de ressemblances avec des choses avec son cousin. Ce dernier avait abandonné depuis longtemps l'idée de lui faire comprendre que, vu le beau ciel bleu dégagé qu'ils avaient aujourd'hui, c'était peine perdue. Elle lui avait même demander de faire quelque chose avec "son bout de bois étrange" mais le brun lui avait expliqué pour la énième fois qu'il ne pouvait pas faire cela. Déjà parce qu'il ne connaissait pas le sortilège qui lui permettrait de faire cela, mais aussi parce qu'il lui était interdit de faire de la magie en dehors de l'école. Sa cousine l'avait aussitôt traité de rabat-joie avant de reprendre sa recherche désespérée. 

 Il avait attendu trois jours pour leur révéler son "grand secret". Emma bouillonnait intérieurement et tentait par tous les moyens de lui faire cracher le morceau. Jessica quant à elle notait le moindre indice, la moindre petite phrase que son cousin laissait échapper et qui pouvait l'aider à deviner de quoi il s'agissait. Mais quand il avait enfin tout avouer, elle ne l'avait pas cru. Il ne lui en avait pas voulu : lui-même avait eu du mal à le croire, et ne le croirait certainement pas non plus s'il n'avait pas visité le chemin de traverse et assisté à plusieurs cours. Emma elle l'avait immédiatement prit au sérieux.  Le brun adorait vraiment ses deux cousines aux personnalités si différentes. Il y avait d'un côté l'intelligente Jess qui réfléchissait à tout, observait et analysait tout, et l'infatigable Emma qui pouvait s'engager dans n'importe quoi tant qu'elle pouvait s'amuser. Pour autant elle avait un sixième sens qui semblait l'avertir lorsqu'elle risquait de s'attirer des ennuis (don qui manquait cruellement à son cousin) et qui lui permettait également de démêler la vérité des mensonges. Le garçon aux yeux vairons songeait parfois qu'elles feraient un bon duo gentil flic/mauvais flic.

 Jessica avait finit par accepter tout cela, mais elle ne cessait d'inonder le garçon de questions. Sa curiosité n'était jamais satisfaite, mais le brun commençait à ne plus avoir de réponses. Sa cousine se posait beaucoup trop de questions à son goût, questions auxquelles il ne pouvait pas répondre car il ne se les était pas posées lui-même auparavant.  
 Au moins elle avait accepté le fait que les sorciers existaient et que son cousin en était un. Tout comme Emma avait accepté de garder le secret et de ne rien dire même à ses propres parents. Ce à quoi sa sœur avait répondu qu'elle en doutait...

 «
Eh je sais tenir ma langue. Regardes avec ta copine : j'ai rien dit! »

«
Rien dit à propos de quoi? De quoi parlez-vous? » avait demandé leur mère qui arrivait au même moment.

«
De rien maman. C'est juste un jeu. » Répliqua immédiatement Jessica de manière totalement naturelle. La tante Julie hocha la tête, convaincue, et repartit aussi discrètement qu'elle était venue. L’aînée des enfants jeta alors un coussin au visage de sa sœur qui ferma simplement les yeux sans chercher à l'éviter. 

*   *   *   *

 Audric soupira un instant. Pour lui l'été était déjà terminé, demain il rentrerait à Londres avec ses parents et ferait ses courses pour la nouvelle année scolaire dans la semaine. Il devrait attendre encore un an avant de revoir ses cousines et son grand-père. Mais d'un autre côté il avait hâte de retrouver ses amis. Il espérait qu'avec l'été Esmée et Jonathan s'étaient calmés réellement et qu'ils étaient prêt à se supporter au minimum. 
 Le brun se tourna sur un côté pour voir le reste du terrain de son grand-père. Sur la terrasse prêt de la maison son père, qui était venu d'Angleterre au début de la semaine, parlait tranquillement avec Jeanne et son frère. Julie apporta ce qui semblait être un album photo avec André. Le garçon entendit vaguement sa mère se plaindre d'avoir perdu quelque clichés lors du déménagement de Paris à Londres, avant de décrocher. Il se souvint d'un papier qu'il avait entre-aperçu pendant que son père triait leur bureau deux ans auparavant, pour finir les cartons. Il se souvenait parfaitement du papier en question et des quelques gribouillis qu'il avait déchiffrés, et de la joie qu'il avait ressentie en pensant comprendre de quoi il s'agissait. 
 C'était un papier d'adoption portant son nom de famille. Le lieu de naissance indiquait "Londres" et même si le brun n'avait pas pu en lire plus avant que son père ne revienne, il avait immédiatement comprit que ses parents projetaient d’adopter un enfant une fois le déménagement terminé. Un petit frère : Audric était persuadé qu'il aurait par la suite un petit frère anglais comme son père.

 Mais le cadet n'était jamais arrivé. Plus le temps passait et plus il comprenait que le "projet" avait été abandonné. Il avait été terriblement déçu en réalisant cela, mais avait décidé de ne jamais en parler à ses parents. Il en avait fait part pourtant à ses cousines par message, et Jess l'avait rassuré en disant qu'ils essaieraient certainement plus tard. Mais Audric n'était pas dupe et restait persuadé qu'il resterait fils unique toute sa vie.

«
Je suis sûre qu'ils sont en train de parler de nous. »  Souffla soudainement Emma en désignant les adultes.
En effet ces derniers les pointaient du doigt depuis quelques minutes tout en se replongeant dans les photos souvenirs. 

 «
Pitié je ne veux pas entendre ça à nouveau. » grogna Jessica. « On bouge? »

 Dans un mouvement uni, les trois adolescents se levèrent et sortirent de la propriété de leur grand-père pour se promener un peu dans le village. C'était le dernier après-midi où ils pouvaient arpenter les rues ensemble, et ils en profitèrent pour faire le tour plusieurs fois. Ils allèrent patauger dans la rivière à l'autre bout, et rentrèrent trempés quelques heures plus tard. 

 Ils dormirent peu cette nuit-là, parlant encore jusqu'au petit matin comme s'ils ne s'étaient pas parlés depuis des jours. Même s'ils étaient tous les trois ensemble depuis trois semaines, ils avaient encore et toujours des choses à se dire. C'est au moment où le soleil vint caresser leurs visages qu'ils s'endormirent tous les trois. La dernière chose dont Audric se souvenait de cette nuit-là était les ronflements venants du lit de Jessica et du pied d'Emma qui pendait dans le vide juste au-dessus de lui. 

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 Les embrassades du départ durèrent plus longtemps que ceux de l'arrivée. Il y avait encore quelque chose à dire, une remarque ou un conseil à donner. Des "Tu nous écris hein?" à "Prévenez-nous quand vous serez arrivés à la maison!" plus tard, la famille Hitward était assise dans la voiture de location et démarrait doucement. Audric se retourna pour faire de grands signes à la famille Dupontef restée sur place, et reprit une position normale seulement lorsque le village entier ne fût plus du tout dans son champ de vision.
 Il attendit d'être dans le train pour rejoindre les bras de Morphée, calé entre ses deux parents.


Je suis d'accord avec la signature d'Amaryllis.
Là où les Ninker passent, la défaite trépasse. Audsée un jour, Audsée toujours! Un jour Jonois resplendira."