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18 juil. 2018, 10:07
 France  Dear Pumpkin  Solo/Rpg ++ 
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Andrew Hitward



Dimanche 21 juin 2043
France, petit village perdu dans la campagne bourguignonne.

*  *  *



La route n’en finissait plus, la petite voiture de location roulait depuis ce qu’il semblait des heures à Andrew. Assit sur le siège passager son fils regardait les champs à perte de vue en lui parlant de temps à autre de ses projets pour l’été. Le père de famille écoutait distraitement, s’accrochant seulement sur quelques mots et les prénoms cités ici et là. Les premiers sur lesquels il accrocha furent bien sûr ceux de Jonathan et Esmée. Le rouquin était ravit de voir que son fils c'était fait de bons amis, des amis qui lui écrivaient pendant les vacances au contraire de Loïc et cet autre garçon dont-il avait oublié le nom, ces amis que son fils avait dû quitter après leur départ de la France il y avait trois ans à présent.
Audric avait une vision claire de ce qu'il voulait faire cet été, surtout à propos de ses cousines qui devaient le rejoindre à Londres pour passer du temps avec lui. Son père restait un peu sceptique sur la capacité d'Emma à se débrouiller seule en Angleterre. Depuis des années lui et son fils tentaient en vain de lui apprendre l'anglais l'été, soutenant Jessica qui assurait ce rôle toute l'année. Le roux plaignait du fond de son cœur les Professeurs en charge de sa nièce. Pour sûr, cette matière n'était pas faite pour elle. 

 La petite voiture prit un virage serré entre deux champs et Andrew ralentit l’allure sans s’en rendre compte. Il connaissait tellement bien la route qu'il ne faisait plus vraiment attention, et le véhicule semblait se conduire de lui-même au final. Perdu dans ses pensées, l'anglais ne cessait de songer à sa belle-famille qui les attendaient dans la maison de son beau-père. Il pensait surtout à sa belle-sœur, Gabrielle, et à la nouvelle qu'elle avait sortit en arrivant dans la maison de son enfance. 

 Audric ignorait encore tout cela, et son père était partagé entre l'idée de l'éloigner, de rentrer chez eux ou bien de lui parler avant d'arriver. L'adolescent ne connaissait pas encore sa tante, mais il ne l'appréciait déjà pas beaucoup, lui mettant sur le dos son anniversaire raté. Se sentant coupable, Andrew n'avait rien dit à son fils à propos de son égoïsme, ni ne l'avait grondé pour les avoir ignoré sa femme et lui pendant quelques jours. Ce n'était qu'un caprice de gamin au fond, et le roux aurait presque rit de son attitude s'il n'avait pas eu la tête ailleurs. 

 Son fils le ramena doucement à la réalité en se remettant soudainement à parler. 

 « Dis, il y a qui chez papy? Emma et Jess sont là aussi? » Normalement il n'allait jamais chez son grand-père si tôt dans l'été. Dès sa sortie du train le ramenant de l'école, son père l'avait avertit qu'ils devaient aller en France retrouver se mère. Il n'en avait pas dit plus, et l'adolescent n'avait rien demandé non plus, surprit mais ravit de pouvoir retrouver sa mère et son grand-père. 

« Oui avec leur père. Il y aura aussi ta tante. Enfin Gabrielle... » se sentit-il obligé de préciser pour que son fils ne confonde pas avec la mère de ses cousines. La moue qui s'afficha sur le visage de l'adolescent décrocha un sourire à l'anglais. Bien sûr qu'il voyait que son fils grandissait, mais parfois lorsqu'il posait ses yeux émeraudes sur le garçon, il revoyait ce petit bébé avec trois cheveux au sommet du crâne qui lui souriait de toute ses gencives de nouveau-né avant de s'endormir dans ses bras. 

 Andrew arrêta soudainement la voiture, sans prévenir. Audric sauta dans son siège et se retint au tableau de bord. « Papa? »

 L'anglais ne tenait plus. Les doigts crispés autour du volant à s'en faire pâlir les phalanges, il fixait la route avec angoisse. Il n'avait pas les mots, ni la manière, mais il fallait que cela sorte.

 Depuis des années il voulait tout avouer, il n'en pouvait plus de mentir. C'était plus fort que lui : il trouvait cela tellement bête de garder le secret : mais Jeanne insistait. C'était important pour elle, alors il se taisait. 

 Mais aujourd'hui c'était différent, de toute façon tout finirait par se savoir assez vite, et il voulait que l'adolescent l'entende de sa propre bouche.

« Écoutes... Au sujet de ta tante... » Le rouquin soupira, les mots ne voulaient absolument pas venir et cela l'agaçait de plus en plus. Il sentait le regard de son fils posé sur lui et se trouvait bête à présent. Pourtant si c'était à refaire, il recommencerait même s'il en était toujours au même point. 

« Nous t'avons mentit. Ta mère va certainement me tuer quand elle saura que tu sais déjà tout, mais j'en ai assez. Assez de mentir et assez d'inventer toujours des mensonges pour faire tenir la route à cette histoire. »

 L'homme soupira à nouveau et se força à regarder son fils dans les yeux. Par le trône d'Angleterre... il avait oublié qu'il avait les même que son idiote de belle-sœur. Il ne tourna pour autant pas la tête et essaya d'articuler. Sa gorge était soudainement sèche et il se sentait horriblement mal. *Quel mauvais père tu fais Andrew...*

« Gabrielle... Gabrielle est ta vraie mère Audric. Il y a 13 ans elle a voulu t'abandonner avant de s'enfuir et ta mère... Jeanne et moi avons décidés de t'adopter. Jeanne n'a pas pu... elle ne pourra jamais avoir d'enfant, et tu es arrivé. »

 Il pouvait voir la surprise au fond des prunelles bi-color du garçon. Un instant il avait du se demander si son père ne lui faisait pas une farce, mais en voyant l'air sérieux de l'adulte il sembla comprendre que c'était la vérité. Sans compter que ses paroles pouvaient paraître un peu floues sans connaître le fin mot de l'histoire. Audric ne réagissant pas plus que cela, le père de famille continua, cherchant à s'excuser ou du moins à diminuer sa faute d'une quelconque manière. 

 Oui, ce n'était pas le sien. Mais bordel qu'est-ce qu'il l'aimait ce gosse!

« Même si je ne suis pas ton père biologique, je suis toujours ton père. Tu comprends? Ta mère et moi on t'aimes énormément, et nous avons préféré te cacher tout cela pour... te protéger. »

Bon, même-lui ne croyait pas sa dernière phrase, mais encore une fois il avait choisit de suivre l'avis de sa femme. Cela le pardonnait un peu non?

 Audric ne disant toujours rien les yeux dans le vague, le roux décida alors de tout lui raconter depuis le début. Cela meublerait au moins le reste de trajet qu'il leur restait, quand il serait en mesure de reprendre la route.


Je suis d'accord avec la signature d'Amaryllis.
Là où les Ninker passent, la défaite trépasse. Audsée un jour, Audsée toujours! Un jour Jonois resplendira."
19 juil. 2018, 13:54
 France  Dear Pumpkin  Solo/Rpg ++ 
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Andrew Hitward- 21 ans


Octobre 2026.

 Toute sa vie, Andrew se souviendrait du jour où il l'avait vue pour la première fois. Sa vision à ce moment-là avait changée, et il l'avait aperçue au milieu de la cour de la fac un peu à la manière des films. Elle avait les cheveux aux vents et marchait au ralentit entourée de deux amies. En vérité, c'était peut-être son souvenir qui était faussé, mais il gardait cette image gravée dans son esprit. Il ne comprit pas tout de suite pourquoi il avait ce besoin de la suivre des yeux, comme s'il voulait imprimer son image dans sa tête. L'anglais n'avait encore jamais vécu de grandes histoires d'amour, n'était jamais tombé amoureux et ne savait pas vraiment ce que cela faisait. 
Jusqu'à ce jour.

 Les jours suivants il s’aperçut qu'il la croisait souvent, jusqu'à se retrouver à côté d'elle devant le panneau d'affichage. Il l'observa longuement pendant qu'elle accrochait une petite annonce. Ses yeux azurs d'abord qui pétillaient de joie pour une raison que le rouquin ignorait. Et sa bouche qui était figée par un immense sourire. Puis son visage se tourna vers lui et le jeune homme fondit totalement. Il n'avait aucune idée de ce à quoi il ressemblait à cet instant, mais je vais vous le décrire rapidement. Il avait la tête penchée sur le côté, les yeux grands ouverts tout comme sa bouche d'ailleurs qui n'arrivait pas à sortir le moindre son. Les mots étaient coincés dans sa gorge, et en un mot comme en cent il avait l'air d'un idiot à la regarder ainsi comme un ahuri. 


« Tu veux tant que ça apprendre l’espagnol? » Sa voix ressemblait à un doux chant aux oreilles de l’anglais qui ne comprit pas de quoi elle parlait.

« Comment?
- L’espagnol. Je sais pas, on aurait dit que tu attendais depuis un moment de voir une annonce comme la mienne. »

Andrew tourna la tête vers le morceau de papier qu’elle venait d’accrocher et lu que, en effet, elle proposait des cours d’espagnol contre des leçons d’allemand ou une certaine somme d’argent.

« Oh. Si j’aimerais apprendre... l'espagnol. Vraiment. » En réalité il n’en avait pas plus envie que cela, pour la simple et bonne raison qu’il connaissait déjà cette langue. Mais pour pouvoir passer un peu de temps avec cette inconnue qu’il croisait sans arrêt, il était prêt à mentir. 

« Super! Mon tout premier élève. Ravie de faire ta connaissance. Je m’appelle Jeanne, Jeanne Dupontef. »
 Andrew lui sourit et serra la main qu'elle lui tendait. C'était leur toute première discussion, et ni l'un ni l'autre ne savait à ce moment-là qu'ils ne se quitteraient plus.


*   *   *   *

Septembre 2029.
 
Trois ans. Voilà déjà trois année que le jeune Andrew sortait avec la douce Jeanne. Ils avaient connus des haut et des bas, comme tous les couples. Alors âgé de vingt-cinq ans, l'anglais filait le parfait amour avec la jeune femme aux cheveux noirs. Il avait finit par lui avouer rapidement que l'espagnol ne l'intéressait pas, mais qu'il pouvait tout de même lui apprendre l'allemand, moyennant un rendez-vous. Ce dernier c'était transformé en une suite de rendez-vous, puis un premier baiser, un partage d'appartement et tout récemment, une demande en mariage. 
 Quand je disais que tout n'avait pas été rose dans leur vie, ce n'était pas vraiment à propos de leur couple. Les parents d'Andrew était décédés l'an passé, et sa sœur l'avait supplié de rentrer en Angleterre. Il avait accepté pendant un temps, et y était resté presque six mois. Jeanne avait finit par le rejoindre et ils s'étaient installés en périphérie de Londres. Puis c'était du côté Dupontef que rien allait bien. Gabrielle, la  jeune sœur de Jeanne avait fait une première fugue en 2027, avant de transformer ceci en événement annuel.
  L'année dernière, entre ces deux événements marquants, Jeanne s’aperçut qu'elle était tombée enceinte, avant de perdre l'enfant rapidement. Andrew et elle avaient mit cette tragédie sur le compte de l'épuisement et du stress causés par la fugue de Gabrielle et le décès de Julius et Abigail Hitward. 
 Et puis un matin...
  
 Andrew venait tout juste de se lever et rejoignit sa future femme dans la cuisine. Elle écoutait une vieille musique à la radio, et baissa le volume en riant lorsqu'elle l’aperçut. Pendant qu'elle finissait de préparer ses tartines, l'anglais s'installa à table sans un mot. Il regardait la jolie brune danser et fredonner la chanson. Il se douta de quelque chose lorsqu'elle se planta devant lui et commença à sourire de plus belle, enfin si une telle chose était possible. 
*Elle va m'annoncer un truc important.* Devina-t-il. Elle semblait chercher les mots, et finalement choisit de ne pas passer par quatre chemins et lança simplement :

« Tu vas être papa! » Avant de crier de joie et de le prendre dans ses bras, renversant au passage son bol de café et ses tartines. Andrew la rattrapa au vol en riant. Il la serra dans ses bras en savourant ce petit moment de bonheur. Moment qui ne dura pas aussi longtemps qu'il l'aurait cru...

*   *   *   *


 Février 2030.

 Andrew regardait sa femme sans savoir quoi faire. Voilà plusieurs jours qu'elle restait assise sur le fauteuil du salon, les yeux dans le vague, totalement muette. Récemment elle avait à nouveau perdu l'enfant qu'elle portait dans son ventre, juste avant que les médecins ne comprennent et ne lui explique qu'elle ne pourrait jamais être maman de cette manière. Son corps ne supportait pas les grossesses tout simplement.
 Pour rajouter à cela Gabrielle avait disparue depuis presque un an, et Jeanne s'en voulait de n'avoir pas été plus présente pour elle. Elle avait cinq ans d'écart avec son frère et autant avec sa sœur, pourtant c'était d'Edouard qu'elle était le plus proche. et elle se reprochait la fugue de sa petite sœur à cause de cela, car elle n'avait pas été une bonne sœur à ses yeux.

 L'anglais de son côté avait aussi été très affecté par la "maladie" de sa femme, mais il en montrait le moins possible et tentait au maximum de lui remonter le moral. 

« Tu sais quoi? Nous n'avons qu'à en adopter un. Ce serait aussi l'occasion de faire une bonne action, tu ne trouves pas? »

Mais Jeanne avait refusé sa proposition. Elle n'était pas prête à revoir un enfant pour le moment, et encore moins prendre celui de quelqu'un d'autre. Le téléphone sonna juste au moment où Andrew allait essayer de la convaincre à nouveau. 
C'était Madeleine, la mère de sa femme. Cette dernière était malade et appelait souvent le jeune couple pour avoir des nouvelles. Ce jour-là pourtant, c'est elle qui leur annonça quelque chose. Andrew eût un peu de mal à la comprendre car elle parlait vite à cause de l'angoisse et de sa difficulté à respirer.

« Gabrielle est revenue! Et elle est enceinte! Et elle est repartie. Et elle ne veut pas garder l'enfant, tu te rends compte? Et... 

Calmez-vous Madeleine. Qu'est ce qu'il se passe exactement? Où est Gabrielle? Elle est proche de chez vous? »

 A l'entente du prénom de sa petite sœur, Jeanne sortit de sa léthargie et s'empara du combiné. Elle ordonna à sa mère de tout lui raconter, puis prit ses clefs de maison, fourra celles de leur voiture dans les mains de son mari et l'entraîna hors de la maison. 
 Apparemment Gabrielle avait eût une aventure avec un homme venu de Grande-Bretagne, et l'avait quitté peu de temps avant de s’apercevoir qu'elle attendait un enfant de lui. Mais alors que la date d'accouchement approchait, elle avait soudainement eût l'idée de le retrouver, sans aucun indice. Elle était donc partie pour Londres, où sa sœur la réceptionna. Madeleine avait attendu deux jours avant d'appeler chez les Hitward, et Gabrielle n'avait pas bougé de la gare depuis son arrivée. Totalement perdue, elle se laissa tomber dans les bras de sa sœur aînée en pleurant toutes les larmes de son corps.

*   *   *   *


13 mars 2030.

 Pendant plus de trois semaines, les Hitward avaient essayés de démêler l'histoire de la jeune Dupontef. Sa version de l'histoire ne cessait de changer quant au père de l'enfant. Les seules choses qui restaient les même était que le jeune homme était dangereux, du moins au yeux de la jeune femme, et qu'elle refusait de garder l'enfant qu'elle portait. Sa sœur avait par tous les moyens essayé de la faire changer d'avis, en vain. 
 
 Puis le jour tant attendu et tant redouté à la fois arriva. Andrew la conduit à l’hôpital avec une horrible impression de déjà vu. Une fois là-bas, il serra fortement la main de sa femme dans la sienne pour la rassurer. Au contraire de ce qu'il pensait, elle ne paniquait pas à cause de ce lieu qu'elle ne pensait jamais revoir du moins certainement pas pour un accouchement, mais pour l'enfant qui faisait aussi partie de sa famille et qui serait livré à des inconnus d'ici quelques heures. Le couple suivit les médecins jusqu'en salle d'accouchement, où ils furent séparés. Les médecins, pensant qu'Andrew était le père, commencèrent à le pousser dans la salle avec eux, mais le rouquin se débattit et refusa d'y entrer. Il était hors de question pour lui d'assister à l'accouchement de sa belle-sœur alors qu'il ne pourrait jamais encourager sa propre femme dans cette épreuve.
 Contre toute attente, Jeanne insista pour y assister, et suivit sa petite sœur avec un air déterminé dans le regard. Elle observa rapidement son époux avant de disparaître dans la salle, et murmura quatre petits mots qui surprirent Andrew.

« Je veux adopter finalement. »

Alors que la porte se refermait, Andrew sourit. André et Madeleine Dupontef rejoignirent l'anglais dans le couloir. Ils avaient fait le voyage exprès depuis Paris, où ils s'étaient rendus pour que Madeleine puisse passer des examens complémentaires. Bien qu'épuisée elle était ravie de pouvoir être présente pour la naissance de son troisième petit-enfant. 

« Est-ce qu'elle a changé d'avis à propos de la garde de l'enfant? » André, malgré son âge avancé, avait soumit à sa fille cadette l'idée qu'il pourrait le garder lui, mais Gabrielle avait refusé avec le peu de jugeote qu'elle possédait. Son père était déjà d'un âge bien avancé, sans compter sa femme qui avait énormément besoin de repos.
Andrew secoua la tête négativement mais tout en souriant.

« Non, pas du tout. Mais Jeanne semble vouloir élever ce petit ou cette petite. C'est peut-être un peu tôt, mais elle semble bien décidé. » C'était difficile de le confirmer avec une simple phrase, mais le roux en était persuadé. Il connaissait sa femme par cœur et arrivait à anticiper jusqu'à ses pensées parfois. Et cette fois ni coupa pas. 

Lorsqu'ils purent enfin voir la jeune mère et l'enfant, les Dupontef et leur gendre purent voir une Jeanne aux anges, portant un poupon avec trois cheveux sur le caillou. Gabrielle leur tournait le dos en boudant, refusant catégoriquement de voir son enfant et hurlait sur chaque personne qui le lui proposait. Sa sœur elle refusait de lâcher le petit garçon qui lui souriait entre deux grosses siestes. Un regard à son mari suffit pour que les deux ses mettent d'accord : ce garçon serait leur fils qu'importe ce qu'il pouvait arriver. 
 Plus tard, après avoir eût confirmation par Gabrielle qu'elle était d'accord pour leur laisser, ils entamèrent les démarches pour l'adopter officiellement. 

Le père d'Andrew se nommait Julius Audric Hitward. Pour lui rendre hommage son fils inversa les prénoms et les donna à son propre fils. Aussitôt qu'elle put sortir de l’hôpital, Gabrielle s'enfuit à nouveau sans donner de nouvelles ni plus jamais revenir chez ses parents. Madeleine mourut quelques mois plus tard, épuisée par la maladie. 
 Les Hitward finirent par déménager sur Paris, autant pour se rapprocher d'André que pour le travail de son gendre. La suite, Audric la connaissait déjà...


*   *   *   *

 
Dimanche 21 juin 2043
France, petit village perdu dans la campagne bourguignonne.

 Dans la petite voiture Andrew n'entendait plus que la respiration saccadée de l'adolescent. Il était à la fois surprit, intrigué et déçu. C'est ce dernier point qui fit le plus de mal à l'adulte. Il voyait dans le regard de son fils tous les reproches qu'il se retenait de lui faire. 
 Le brun ferma les yeux un moment, et son père vit qu'il serrait le poing gauche. Ce fut bref, mais il nota tout de même la douleur qui passait sur le visage encore enfantin du garçon. 

 Après un moment qui sembla une éternité, le garçon ouvrit la bouche. « Je veux rentrer. »
Son père acquiesça et redémarra la voiture. Il continua sur la route menant à la maison de son beau-père en soupirant. Audric tourna la tête vers lui, le regard presque suppliant. « Non, je veux rentrer à la maison. S'il te plait? »

L’adolescent avait conscience que ce n'était pas possible. Que maintenant qu'ils étaient là ils devaient aller jusqu'au bout. Ennuyé, Andrew failli faire demi-tour mais choisit finalement de refuser. Le jeune garçon soupira et se renfonça dans son siège, fuyant le regard de son père adoptif. 
Ou de son oncle. Tout était une question de point de vue.

Je suis d'accord avec la signature d'Amaryllis.
Là où les Ninker passent, la défaite trépasse. Audsée un jour, Audsée toujours! Un jour Jonois resplendira."
21 juil. 2018, 00:55
 France  Dear Pumpkin  Solo/Rpg ++ 
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Audric Hitward - 13 ans


  Lorsque la petite voiture s'engagea dans la cour, toute la petite famille sortit de la maison pour saluer les deux nouveaux arrivants. La fin du trajet avait parue plus longue que tout le reste de la route effectuée avant le révélation aux yeux du père de famille. Son fils n'avait pas ouvert la bouche depuis et regardait uniquement les champs à perte de vue. Il ressassait tout ce que le roux lui avait dit, et tout ce dont il se souvenait de ce qu'il pensait savoir sur lui. Alors qu'il descendait de la voiture, il avait déjà perdu la confiance qu'il avait dans les adultes. Ses propres parents, sur qui il était censé pouvoir se reposer en cas de problème, ceux en qui il avait le plus confiance lui avait mentit sur plein de choses.
 Certaines étaient d'ailleurs ridicules, à commencer par son prénom. Pourquoi avoir été jusqu'à réinventer l'origine de son identité? Il ne comprenait pas l'intérêt. C'était un peu comme s'ils voulaient tout masquer par des tas de mensonges pour que la vérité disparaisse, complètement ensevelie et introuvable.
 Il ne comprenait pas pourquoi tous ces mensonges.
Mais il comprenait encore moins pourquoi cela lui faisait si mal. Et tout cela l'énervait d'avantage.

 Il réagit à peine lorsqu'Emma lui sauta dessus pour le saluer et se dégagea doucement. Il dit bonjour poliment à chacune des personnes présentes, embrassa Jeanne sur la joue avant de se retrouver face à Gabrielle. Elle semblait gênée de se retrouver face à lui, cherchant certainement encore dans sa tête comment se présenter à lui. Le brun l'observa sans rien dire avec un air impassible, comme si plus rien ne pouvait l'atteindre. Son regard se bloqua sur les yeux de la femme en face de lui. Il eût l'impression de se regarder dans un miroir un court instant et tourna la tête rapidement, mal à l'aise. Il sentait la femme le détailler de haut en bas et il détestait cela. Il se tourna vers ses cousines, Emma notamment qui grommelait de voir son cousin si peu réceptif à sa joie de le retrouver. Il n'avait pas besoin de regarder Jessica pour deviner qu'elle savait. L’aînée des trois adolescents était si perspicace qu'elle avait à coup sûr comprit en voyant l'attitude du garçon. 
  
 Le grand-père invita tout le monde à rentrer et toute la famille suivit docilement jusqu'à la salle où boissons et diverses friandises les attendaient. Audric comprit que même si son père n'avait rien dit dans la voiture, il n'aurait pas échappé à cette discussion. Du coin de l’œil il aperçut Andrew qui murmurait quelques mots à l'oreille de Jeanne. Des histoires comme la sienne, il en existait des tas, et s'il avait été en mesure de réfléchir posément il se serait dit qu'il avait de la chance d'avoir eût de si bon parents, adoptifs ou non. Et qu'il avait aussi toujours cette chance d'avoir sa mère biologique en vie. 
 Mais plus le temps passait et plus c'était son père biologique qui commençait à l’intéresser. Qui était-il, et où était-il? Est-ce que lui aussi était au courant de toute cette mascarade?

«
Quoi?! Andrew! »

Toutes les personnes présentes se tournèrent vers le couple Hitward. Le rouquin se  tenait droit devant sa femme, l'air à la fois contrit et sûr de lui. D'après le ton de reproche que Jeanne avait utilisé, l'adolescent aux yeux vairons comprit qu'il lui avait dit ce qu'il s'était passé dans la petite voiture. Elle se tourna alors vers l'adolescent qui la regarda, toujours avec cet air indifférent sur le visage. Sa vision des choses ne cessait de se modifier, et il ne savait plus vraiment comment considérer chaque personne présente dans cette pièce. Au fond il y avait tout de même la moitié de la famille qui ne changeait pas : ses cousines étaient toujours ses cousines, son oncle Edouard et sa tante Julie restaient son oncle et sa tante, et son grand-père ne changeait pas de statut non plus.
  
 Les adultes prirent place autour de la table. Emma attrapa le bras de son cousin et voulut le tirer dans leur petite chambre, afin de discuter et jouer avec lui comme d'habitude. Mais le brun ne bougea pas et se dégagea à nouveau. Il n'avait aucune envie d'être là, mais il savait que les adultes ne le laisseraient pas partir tant qu'ils n'auraient pas mit quelques petites choses au clair.
*Aller qu'on en finisse.*
 
 Son grand-père se releva finalement, l'invitant à prendre sa place mais le garçon refusa. Il préférait être libre de ses mouvement et il était hors de question pour lui de s'enfermer dans leur petit cercle autour de la table à manger. André était un peu surprit de l'attitude de son petit-fils mais ne dit rien et sortit en emmenant Emma avec lui. Jessica le suivit afin de l'aider à contenir sa sœur. Julie suivit également le mouvement au bout de quelques minutes, se sentant de trop.


« Qu'est-ce que tu as grandit depuis la dernière fois que je t'ai vu! » souffla Gabrielle admirative. « La dernière fois tu venais juste de naître aussi... » ajouta-t-elle en ayant l'audace de rire à sa propre phrase.

«
Ouais. C'était il y a treize ans quoi. » grommela le brun d'un ton froid qui n'effaça pour autant pas le sourire de la plus jeune des adultes. Ce qu'elle pouvait l'agacer à sourire comme cela d'ailleurs... Il détourna la tête en soupirant. Andrew invita son fils à s'asseoir une nouvelle fois, précisant que ce serait plus facile pour parler de tout cela. Ce à quoi l'adolescent répondit par un « J'ai pas envie! » sec et tranchant.

«
Audric, tu ne parles pas à ton père comme ça! » gronda Jeanne en élevant la voix soudainement. Le brun se tourna aussitôt vers elle en hurlant : « Mais c'est pas mon père! »
Le silence emplit aussitôt la pièce tandis que les trois adultes qu'il connaissait le dévisageaient, choqués. A peine avait-il finit sa phrase qu'il la regrettait déjà. Il baissa la tête et se passa une main sur le visage.  
 Il leur en voulait de ne rien lui avoir dit, il se sentait trahi et n'arrivait pas à l'exprimer autrement qu'en les agressant. Et d'ailleurs pourquoi elle était revenue
Elle? Ne pouvait-elle pas rester où elle était et les laisser tranquille?
 Mais n'aurait-il jamais rien su si elle n'était pas revenue?

 Gabrielle se leva doucement de sa chaise et s'avança vers lui. Elle n'eût pas besoin de se baisser pour être à sa hauteur, le brun se rendit compte à ce moment-là à quel point elle était petite. Elle avait un doux sourire et semblait d'être quelqu'un de sympathique, mais le garçon vit quelque chose dans ses yeux qui lui déplu. Il n'aurait su dire ce que c'était clairement, mais il avait un mauvais pressentiment à ce sujet.

«
Je suis désolée de ne pas être venue plus tôt, mais je ne pouvais pas.  » Elle parlait comme si elle avait répéter ce texte des millier de fois. On aurait dit une mauvaise actrice qui tentait de percer, sans succès. Elle avait cet air que les adultes prenaient pour expliquer des choses importantes aux enfants. Ce petit air supérieur qu’ils avaient avec la prétention de tout mieux savoir que les plus jeunes, et qui ne permettait pas d’ouvrir la conversation dans les deux sens. 
 Elle lui prit les mains et le força à avancer jusqu'à ce qu'elle puisse se rasseoir. Elle souleva ses mèches de cheveux et dégagea son visage et le fixa intensément. « Ah tu as bien les yeux de ta grand-mère. Je ne voulais pas croire Jeanne... »

 Pour la troisième fois depuis son arrivée, Audric se dégagea. Ce fût plus brutal qu'avec Emma, mais encore une fois Gabrielle ne perdait pas son sourire. « Je vois. Il te faut un peu de temps pour digérer tout ça non? Je comprends. Mais tu sais j'aimerais vraiment que l'on apprenne à se connaître toi et moi. Que tu me laisses faire partie de ta vie. »
 Un coup sourd sur la table leur fit tourner la tête à tous les deux. Les deux paumes posées sur le meuble, Andrew c'était brutalement mit debout, l'air grave. « De la même manière qu'il y a treize ans? Je crois te l'avoir déjà dis, mais si c'est pour lui faire du mal je préférerais que tu partes tout de suite. 
- Andrew! Tu peux lui laisser sa chance tout de même non? C'est aussi son fils. »

 Audric ne respirait presque plus, écoutant attentivement la conversation des adultes. Il avait l'impression d'être passé du centre de l'attention à l'équivalent d'un pot de fleur que l'on voit sans prendre garde et que l'on ignore. 

« Sa chance? Elle l'a déjà eût. De toute façon ce n'est pas à nous de décider. Si ça ne tenait qu'à moi cela ferait belle lurette que tu serais repartie chez toi. » Andrew reporta alors son attention sur l'adolescent, regagnant au passage -et sans le savoir- une partie de la considération que le brun avait pour lui. La sonnerie d'un téléphone retentit soudain, attirant tous les regards sur Edouard qui sortit précipitamment en s'excusant. Alors qu'il répondait dans le couloir et qu'Andrew se rasseyait tandis que Audric se reculait, Gabrielle reprit la parole. 

« Je n'étais qu'une gamine inconsciente à l'époque. J'ai beaucoup changé depuis. Tu sauras André... 
- C'est Andrew. Corrigea l’intéressé.
- Qu'importe. Tu sauras  qu'aujourd'hui je suis mariée et que j'ai une petite fille. C'est mon mari qui m'a poussé à venir ici, j'avais bien trop peur d'être rejetée. D'où le fait que j'ai mis autant de temps pour revenir ici, et j'avais plutôt raison apparemment. » Elle lança un regard appuyé à son beau-frère qui en reçut un lourd de reproche de la part de sa femme.

 Audric avait du mal à tout suivre. Les informations reçues se bousculaient dans sa tête sans qu'il n'arrive à coordonner ses pensées. Il avait subitement l'impression d'être dans un rêve. Oui : il allait se réveiller et voir que tout cela n'était que le produit de son imagination. 
 Il se pinça discrètement le bras, mais rien ne se passa. Andrew et Jeanne étaient toujours assit autour de cette table, et Gabrielle le fixait toujours comme si elle attendait qu'il parle. L'adolescent rejeta une partie de ses cheveux mi-long vers l'arrière et regarda à nouveau ses parents adoptifs. Ses yeux vairons glissèrent de l'un à l'autre tandis qu'il essayait de dire quelque chose qui serait à la fois constructif et intelligent. Mais c'était déjà difficile en temps normal, et à ce moment c'était carrément impossible. Une mèche de cheveu brun-chocolat retomba finalement devant ses yeux, reprenant sa place.

 Il accrocha alors sur leur couleur, que sa tante Ruby -pouvait-il encore la nommer ainsi?- dénonçait souvent comme étant un signe qu'il n'était pas le fils d'Andrew, car d'après elle tous les Hitward étaient impérativement roux. Ce qui était totalement faux, leur deux cousins du côté paternel étaient brun pour l'un et blond pour l'autre. Mais elle restait campée sur cette idée, sans savoir qu'elle avait en partie raison...
« Si c'est vrai toute cette histoire, c'est qui... mon père? Est-ce qu'il est au courant que j'existe? »

 Et là, seulement là, Gabrielle perdit son petit sourire pour le plus grand bonheur du garçon. Il lui fallut un moment, le temps qu'elle cherche ses mots, pour comprendre que ce n'était peut-être pas une si grande nouvelle. La jeune femme sembla avoir plus de mal sur cette partie, surement qu'elle ne l'avait pas répétée comme les autres. Peut-être pensait-elle qu'il ne poserait pas la question. Mais c'était celle qui avait le plus d'importances aux yeux de Audric. Les adultes présents dans la pièce ne se rendaient pas compte à quel points ils l'avaient perdu. Ce matin encore, il pensait savoir parfaitement qui il était. Mais tout s'était brisé lorsque Andrew lui avait raconté la vérité, et c'était une sensation assez désagréable de comprendre qu'on ne se connaissait pas soi-même. Ses parents, sa naissance, son prénom,... tout était faux, tout ce en quoi il avait cru jusque-là, et il fallait qu'il récolte toutes les informations nécessaire pour savoir à nouveau qui il était et se sentir à nouveau "normal". 

« Je... préférerais éviter de parler de lui. Il n'est pas au courant pour toi, et crois-moi : c'est mieux ainsi. 
- Tu veux que l'on apprenne à se connaitre non? Comment je peux te faire confiance si tu ne me dis même pas qui est mon père?
- C'était une personne beaucoup trop dangereuse pour que l'on reste en contact avec lui. Il est hors de question que tu essaie de le retrouver, tu m'entends? »

 Le ton de Gabrielle c'était fait de plus en plus dur au fur et à mesure de sa phrase. Le fait qu'elle lui donne un ordre déplu fortement au brun qui lui lança un regard noir. Seulement, la jeune femme était la seule à connaître l’identité du père biologique de l'adolescent. Cette dernière sembla comprendre qu'elle était allée trop loin et soupira. Elle secoua la tête et plongea son regard dans les yeux de l'adolescent. 

« Tu dois me croire. C'est vrai qu'il ne m'a jamais fait de mal, mais je suis certaine que ce n'était qu'une question de temps... » Elle baissa la voix en même temps qu'elle se penchait vers l'adolescent et regardait à droite et à gauche comme si elle avait peur que quelqu'un la surprenne en train de dévoiler cette information. « Il n'était pas "normal". Tu sais, il faisait des choses étranges avec un morceau de bois qui ne le quittait jamais. Il faisait partie d'un groupe de gens comme lui, à ce qu'il m'a dit, qui faisaient tous des choses étranges. Ces gens-là... ils sont dangereux. »

 Andrew et Audric se regardèrent un instant, semblant comprendre difficilement de quoi elle parlait. Ou plutôt, ni l'un ni l'autre ne voulait croire que ce soit la vérité. C'est Jeanne qui pointa du doigt sa sœur, l'air surprise mais ravie avant de lever les bras vers son fils avec un immense sourire. « Un sorcier! Ton père est un sorcier? C'est incroyable! »
 Incroyable? Non. Surprenant? Oui plutôt. 

« C'est effrayant oui. Crois-moi, je sais que tu aimes toute ces choses-là, mais dans la vraie vie ce n'est pas drôle du tout. Il aurait pu nous blesser, ou même pire! Ces gens-là sont des monstres. Il ne faut pas les approcher. »

 Avant même que l'adolescent n'ait pu encaisser la dernière phrase de Gabrielle, Andrew se leva brutalement faisant tomber sa chaise. Sa femme sursauta sur la sienne et sa sœur tourna dédaigneusement la tête.  « Cette fois ça suffit. Audric, ne l'écoutes plus. On rentre. »
 L'adolescent hésita un instant à lui tenir tête, mais il finit par lui emboîter le pas. Il n'était pas certain d'avoir assez de self-control pour gérer cette situation et la tourner à son avantage. Il avait une forte envie de frapper, comme ce jour où il s'était grossièrement battu avec un Serdaigle de première année, ou bien de se mettre simplement à pleurer. Mais il n'avait aucune envie de laisser couler la moindre larme devant cette femme.

 Le grand-père de l'adolescent arriva rapidement, suivit de ses deux petites-filles qui voulurent savoir ce qu'il se passait. Andrew éluda la question et leur répondit simplement qu'ils devaient partir. De toute façon il n'était pas prévu qu'ils restent ce soir, et il ajouta qu'ils reviendraient lorsque Gabrielle se serait calmée. Audric n'apprécia pas ce nouveau mensonge, puisque c'était eux qui étaient énervés, mais ne dit pas un mot. 
 Emma repartit rapidement en hurlant qu'elle allait chercher ses valises, et sous le regard d’incompréhension de son oncle Jessica lui rappela le programme initialement prévu. 
 « Tu nous avais promis que l'on pourrais passer une semaine à Londres avec Audric pendant que tu serais au travail. Tu as oublié? »

 Effectivement, le rouquin avait oublié. Il invita Jessica à aller chercher sa valise rapidement et attendit patiemment que les deux sœurs soient prêtes avant de démarrer la voiture. Gabrielle en profita pour s'approcher de Audric et lui tendit un petit papier avec un numéro de téléphone dessus.
 « Tiens. Je ne sais pas ce qu'il arrive à André, mais qu'importe. Appel-moi quand tu voudras que l'on discute tous les deux. Et tu pourrais venir passer quelques jours à la maison si tu veux. Au mois d'août, d'accord? »

 Audric haussa les épaules et fourra le papier dans sa poche en s'éloignant. C'était beaucoup trop d'un coup, il n'arrivait plus à réfléchir à rien. Il voulait simplement rentrer chez lui et serrer son chat dans ses bras. 


*   *   *   *


Le trajet du retour fût affreusement long aux yeux du garçon. Emma essaya par tous les moyens de le dérider un peu, sans succès. Elle réussit néanmoins à donner une bonne migraine à son oncle qui regrettait déjà d'avoir accepté que les deux adolescentes viennent avec eux. Audric ne pipa pas un mot tout le long, pas plus que le soir une fois rentrés ou le lendemain. Jessica avait essayé d'ouvrir la conversation avec lui, avançant qu'il avait besoin de parler à quelqu'un. Le brun avoua que c'était effectivement ce dont il avait besoin, mais la seule personne avec qui il avait envie d'en discuter actuellement habitait plutôt loin à son goût et il ne connaissait pas son numéro de téléphone. Quelques heures après que sa cousine lui ai proposé de discuter avec lui, il écrivit une lettre et envoya Zia la livrer. 
 
A ses yeux à ce moment-là, il n'y avait qu'Esmée qui saurait trouver les mots qui l'aideraient. 

Je suis d'accord avec la signature d'Amaryllis.
Là où les Ninker passent, la défaite trépasse. Audsée un jour, Audsée toujours! Un jour Jonois resplendira."