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09 août 2018, 20:50
 RPG++  L'élève dépasse le maître  Solo 
Octobre 2033,
Grande Ecole de l’Art du Duel
1. Réfléchis
Cela faisait un mois qu’Oliver avait commencé sa première année à la Grande Ecole de l’Art du Duel, et il n’avait pas eu le temps de s’ennuyer. Les cours étaient totalement différents de ceux qu’il avait eu à Poudlard. La pratique des sortilèges d’attaque et de défense était l’essentiel de l’enseignement. C’était de l’entraînement et encore de l’entraînement. Ils n’apprenaient aucun nouveau sort mais élaboraient dans leur tête des stratégies pour toujours avoir l’avantage sur l’adversaire. Le jeune homme de dix-neuf ans avait souvent été vaincu lors de ses premiers duels, et un peu moins ces derniers jours, sûrement grâce à la chance.
Ce jour-là, l’ancien Gryffondor était bien déterminé à remporter son duel, car la veille, il avait planifié une toute nouvelle stratégie qu’il voulait essayer sur le terrain aussi vite que possible afin de l’améliorer et la rendre imbattable.

Dans un tourbillon d’air sec suivi d’un pop, Oliver débarqua devant une imposante grille de fer peint en noir et surmontée de petits pics dorés. Il pénétra le manoir et déambula dans ses couloirs pour arriver à sa salle de cours. La majorité de sa classe était issue d’anciens élèves de Poudlard, donc certains se connaissaient de vue ou étaient même amis. Le professeur Wickle entra par la porte principale et entama aussitôt sa séance.

« Bonjour à tous, ne perdez pas de temps, mettez-vous par deux, je vais vous expliquer la situation à laquelle vous devrez faire face aujourd’hui. »

L’ancien Gryffondor proposa à une fille plus jeune que lui et qui se trouvait non loin de là de se battre contre lui pour ce cours.

« Vous devrez vous battre dans un périmètre très réduit, un cercle d’environ un mètre de diamètre. Si l’un d’entre vous met un orteil à l’extérieur de sa zone, le duel s’achève. Compris ? »

Tous acquiescèrent, puis les duels commencèrent de toute part dans la salle. Ce handicap était très intéressant à travailler selon Oliver, puisque les sorciers ne choisissaient pas toujours des endroits très spacieux pour se battre. Positionnée dans son périmètre, Kathleen avait sa baguette à la main et était prête à attaquer. Comme tout duelliste qui se respecte, le jeune homme analysa la situation à laquelle il faisait face. Le visage de son adversaire était impassible, on ne pouvait pas deviner ses intentions. Il fallait se focaliser en réalité sur la position de sa baguette dans son poignet. En effet, elle la tenait verticalement et légèrement en retrait, de la même manière qu’on aurait tenu un fouet. La stratégie d’Oliver pouvait être vaguement résumée en deux mots : faire diversion. Bien sûr, il y avait un million de moyens de faire diversion dans un duel, cela allait de soi. Mais ce qui faisait la particularité de sa réflexion, c’est la feinte qu’il prévoyait. C’était assez risqué dans le sens où il fallait vraiment attendre le dernier moment, l’instant où l’adversaire croyait que c’en était fini, il relâchait alors toute son attention, et c’était à cette seconde précisément que la situation se renversait. Complètement déstabilisé, le duelliste adverse ne comprendrait plus rien, et mettrait peut-être trois secondes à retrouver ses esprits, trois secondes de trop.

« Expelliarmus ! lança Kathleen. »

Aussitôt, Oliver réagit avec un Protego. Le petit bouclier transparent disparut dès qu’il entra en contact avec le sortilège de Désarmement de son adversaire. En contre-attaque, il dressa un mur épais de fumée noire pour se dissimuler.

« Impedimenta, infligea Briggs. »

Il se rendit compte trop tard de l’erreur qu’il avait faite : il avait utilisé trop tôt son écran de fumée, puisqu’il ne voyait pas si son maléfice d’Entrave avait fait mouche. Toujours dans la zone réduite pour l’exercice, Oliver se reconcentra en une fraction de seconde sur son objectif, qui était de faire sortir Kathleen de son propre périmètre.
Soudain pris de cours, le jeune homme entendit vaguement un sort filer dans sa direction, et commença à se soulever dans les airs. Il s’aperçut qu’il avait subi le maléfice du Pendu puis analysa à nouveau la situation. *Réfléchit donc, Oliver.* Tenu par les chevilles et la tête en bas, c’était beaucoup plus éprouvant d’avoir les idées claires.

« Liberacorpus ! se libéra-t-il pour retomber sec sur le sol. »

Le souffle coupé, Oliver peina à se relever rapidement et subit à nouveau l’obstination de la fille qu’il avait peut-être légèrement sous-estimée.
Noir. Il voulut ouvrir les yeux, mais rien ne changea. Il comprit brusquement qu’il serait aveugle pour le reste du duel. Un handicap de plus, il n’était pas sorti d’affaire.

« Alors Briggs, t’as du mal à t’en sortir ? ricana-t-elle. »

L’interpellé ne répondit pas. Elle avait relâché sa vigilance en lui parlant, et d’après sa moquerie, elle devait croire qu’il avait perdu d’avance. Malgré l’écran de fumée toujours présent, il avait repéré d’où était venue sa voix. Pensant que c’était le bon moment, il s’exclama :

« Incarcerem ! »

On entendit la jeune femme s’étaler de tout son long sur le sol en moins d’une seconde, emprisonnée sous des dizaines de cordes, immobile. D’un coup de baguette, Oliver dissipa la fumée et vit Kathleen, la tête en-dehors du cercle.

Lieu imaginé par Kristen Loewy

« Tu crois qu'on invente les gens qu'on aime ? »
« Elle pirate ton cœur pour entrer dans ta tête ! »
16 mars 2019, 23:57
 RPG++  L'élève dépasse le maître  Solo 
Janvier 2034,
Cité de Londres

2. Prends garde
À cette période de l’année, l’hiver était bien installé dans la ville anglaise qu’était Londres. La nuit arrivait vite, et les réverbères s’allumaient plus souvent dans les rues, mais parfois ne fonctionnaient pas.
Ce soir-là, des petits flocons tombaient, et aussitôt qu’ils entraient en contact avec le sol, ils se désintégraient pour laisser place à de l’eau qui, à force, mouillait le bitume noir. Le froid glacial qui se propageait dans les rues austères de la capitale anglaise mordait et griffait la peau des quelques passants, comme un chat qu’on aurait énervé. Il y en avait d’ailleurs un qui hurlait au coin de la rue Heanage et la rue Spelman.
Oliver avait élu ce quartier peu fréquenté par les Moldus parce qu’il était pratiquement sûr de pouvoir se retrouver seul avec lui-même quand il en avait besoin. Ce n’était pas des simples promenades qu’il faisait régulièrement, mais bien des réflexions personnelles. En fait, il considérait cela comme un jeu. C’était un jeu où il fallait être honnête avec soi-même, et qui n’était pas compliqué si on répondait ce qui nous passait par la tête. Les règles étaient simples, les réponses mettaient mal à l’aise.

Pourquoi les gens font-ils du mal ?


Hein ? Quel avantage les gens voient-ils à faire le mal ? Qui sont-ils pour s’autoriser à faire le mal ? Ils doivent avoir un problème. C’est sûr. On ne fait pas le mal, comme ça. Il doit y avoir une raison. Mais est-ce que c’est « faire du mal » que de protéger quelqu’un en faisant le mal, dans le but de faire du bien à ce quelqu’un ? Je veux dire, est-ce que c’est mal si l’intention est de ne pas faire de mal ? Peut-être pas. Si je me mets à leur place, est-ce que donc les personnes qui font du mal, ne le feraient pas en pensant qu’ils font du bien, pour eux ? Non. Il doit y avoir une raison, ce n’est pas possible. Sinon, tout le monde s’en ficherait, du mal, et ce ne serait même pas le mal. On ne blâmerait pas ces gens qui font du mal, si c’était vrai. Je ne comprends pas.

Là. Juste là. Au coin de la rue. Le silence était quasi-total. Oliver marchait, perdu dans ses réflexions, quand il les vit. Il s’arrêta net, ne faisant plus un bruit et observant la scène qui se déroulait à quelques mètres. On pouvait distinguer quatre silhouettes anthropomorphes. Trois contre un. Impossible de déterminer leurs âges.

« T’es fini, pauv’ Moldu, lança soudainement l’un des gaillards. »

Oliver écarquilla les yeux. S’il avait bien dit le mot « Moldu », il s’agissait alors d’un sorcier. Et les deux autres également. Le jeune homme de dix-neuf ans sortit sa baguette de son manteau et se retroussa les manches, toujours dans le silence. Est-ce que ce qu’il s’apprêtait à faire, c’était mal ?
On entendit d’abord un Stupéfix ! accompagné d’un flash de lumière rouge puis un Petrificus Totalus, sans lumière. Immobile et étalé sur le sol, le garçon pris en étau n’avait plus les moyens de crier. S’ensuivirent des coups de pieds, entre lesquels on entendait des ricanements. Prendre plaisir à faire le mal.

Oliver avait l’impression que les secondes ralentissaient, et que, plus il attendait, plus elles ralentissaient. Son cœur se mit à battre férocement, il se mit à sentir ses veines sur ses tempes, tellement voir ces images – malgré la pénombre – lui était infernal.

« Impedimenta ! prononça-t-il. »

Le maléfice d’Entrave fit parfaitement mouche en atteignant l’un des trois agresseurs. Les deux autres se tournèrent aussitôt vers Oliver, qui avançait d’un pas décidé, la baguette pointée vers eux, prêt à lancer un autre sortilège.

« Qu’est-ce que… Locomo… »

Trop tard. Il n’avait pas eu le temps de prononcer sa formule entièrement qu’Oliver avait répliqué avec un autre sortilège : le sortilège de Langue de Plomb. Le deuxième agresseur ne pouvait plus parler, mais il restait tout de même un danger.

« Locomotor Wibbly. »

Il enchaînait ces sortilèges avec aisance, certes, mais il lui fallait tout de même de l’énergie. Et le froid ne l’aidait pas.
L’homme céda sous son poids. Oliver avait eu l’effet de surprise, mais on pouvait aisément comprendre que les duels n’étaient pas les domaines dans lesquels les trois assaillants excellaient. C’est avec ce dernier sort qu’il mit aussitôt fin à cette intervention, en attaquant le dernier homme.

« Incarcerem ! »

« Tu crois qu'on invente les gens qu'on aime ? »
« Elle pirate ton cœur pour entrer dans ta tête ! »
20 mai 2019, 01:52
 RPG++  L'élève dépasse le maître  Solo 
Mai 2036,
Grande Ecole de l’Art du Duel

3. Ne l’écoute pas – Partie I
Presque trois ans. Cela faisait presque trois ans qu’Oliver étudiait à la Grande Ecole de l’Art du Duel. Les progrès qu’il avait fait étaient fulgurants, même si son caractère impulsif ressortait toujours lors de ses duels, et généralement aux mauvais moments. S’entraîner tous les jours de la semaine à se défendre et à attaquer dans le but de devenir Auror était la voie qu’Oliver avait choisie. Il était fermement convaincu de ses capacités à présent, alors qu’il avait, de nombreuses fois, douté de lui. Ses professeurs l’avaient aidé du mieux qu’ils avaient pu, il avait pris leurs conseils au pied de la lettre pour toujours s’améliorer, quitte à ne penser qu’à ça pendant des jours, à s’enfermer dans sa chambre et à réviser ses mouvements, travailler son agilité, se perfectionner dans ses réactions.
Il s’était d’ailleurs fait la remarque, à un moment ou un autre, que le sortilège de la prison de cordes était un sortilège qu’il utilisait de façon récurrente. Et ce n’était pas anodin, puisque c’était ce sort qu’il lançait systématiquement pour mettre fins à ses duels. Il l’avait alors élu pour signature, et c’était une de ses fiertés notables.

À ce moment-là de la journée, l’ancien Gryffondor sortait d’un cours de défense. Des gouttes de sueur perlaient sur son visage, preuve des efforts fournis, et il était essoufflé, tellement cette séance avait été éprouvante. Regardant le sol pour ne croiser le regard de personne, il marchait à un rythme empressé vers le portail de l’école. Sa journée était finie, et son unique hâte était de rentrer chez lui.
Tout à coup, il sentit son épaule droite se déboiter au détour d’un couloir. Il releva la tête et aperçut un de ses camarades, si on pouvait appeler ça un camarade.

« Eh fais gaffe où tu mets les pieds, Briggs ! lança l’individu en ricanant. »

Oliver ne connaissait même pas son prénom, mais ce n’était pas la première fois qu’il le voyait, ni qu’ils se parlaient.

« On t’a jamais appris à être un peu plus aimable, ou c’est trop te demander ? »

Et alors qu’il s’apprêtait à repartir, l’autre élève répliqua aussitôt.

« Répète un peu, pour voir ? Tu te prends pour qui le sang-mêlé ? »

Oliver contenait son début de colère du mieux qu’il pouvait, mais il était obligé de répondre à la provocation.

« Moi au moins je ne fais pas honte à ma famille, manifesta-t-il avec dédain. »

C’était dans ce genre de situation qu’Oliver pouvait devenir virulent et condescendant, mais c’était entièrement justifié selon lui.

« T’es qu’une demi-portion, Oliver Briggs. Tu dois tenir ça de ta pauvre Moldue de mère…

- Stupéfix ! »

Le sortilège que lança Oliver ne fit pas mouche, bien au contraire. Son adversaire le para avec une aisance surprenante. Puis on entendit son rire moqueur dans toute la longueur du couloir, et d’autres élèves ne tardèrent pas à s’attarder autour d’eux.

« T’es pitoyable et si prévisible, Oliver. Tu ne passeras même pas le duel final, et tu sais quoi ? C’est là que tu te rendras compte que t’as perdu ton temps ici. Parce que les gens comme toi, ils sont impuissants face aux gens comme moi.

- T’as fini de bavarder, ça y est ? »

Le jeune homme plissait les yeux, et fixait son opposant avec un air mauvais et un regard acerbe. C’en était décidément trop. Oliver exécrait cette personne et ses manières. Il se permettait de l’insulter, ce que le Gryffondor ne pardonnait pas. Pris d’une violente vague de rage, il pointa délibérément sa baguette vers son adversaire, et débita deux sortilèges, l’un à la suite de l’autre, tandis que les attroupements autour se faisaient plus nombreux.

« Acuo ! Crocus Malis ! »

Les deux jets de magie fusèrent dans la direction souhaitée par Oliver, et l’élève les prit de plein fouet. Ce dernier se releva aussitôt, et mit ses deux mains sur son visage tant la brûlure était intense. Il ne tarda cependant pas à riposter.

« Petrificus Totalus ! lança-t-il à la volée. »

Oliver eut tout juste le temps de se parer en contre-attaquant avec Locomotor Wibbly, ce qui eut pour effet de faire flancher, une deuxième fois, son opposant. Il s’approcha de lui, et lui cracha littéralement ces mots à la figure :

« Essaie encore une fois de m’insulter, et je te ferais la misère. Tu piges ? »

Le jeune homme de vingt-deux ans se retourna et se trouva subitement face à l’un de ses professeurs, une grande femme aux cheveux gris, portant des lunettes rectangulaires qui lui donnaient une expression sévère, et un vieux chapeau pointu vert émeraude.

« Messieurs Briggs et Davies, vous viendrez me voir dans mon bureau demain matin, à huit heures. Je vous conseille vivement de rentrer chez vous avant que cela ne prenne de plus grosses proportions, déclara-t-elle en inclinant la tête légèrement vers le bas pour observer Oliver au-dessus de ses lunettes. »

On aurait dit que cette impressionnante femme sondait son esprit pour tenter de comprendre ce qui s’était passé, et il s’avéra qu’elle eut découvert quelque chose d’intéressant.

« Retenez-vous, la prochaine fois, dit-elle à mi-voix à l’attention d’Oliver. »

Et elle s’écarta de son chemin pour aller dans la direction opposée. Le bruit de ses talons sur le sol s’estompa bien vite pour laisser place au silence.

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29 avr. 2020, 19:57
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4. Ne l’écoute pas – Partie II
Son altercation de l’autre jour avait marqué l’esprit d’Oliver. Lui qui n’avait pas beaucoup d’amis à la Grande Ecole de l’Art du Duel, il avait donc peu de distraction, et ainsi, il n’arrivait pas à penser à autre chose. Blessé dans son ego, il toisait du regard le « camarade » qui l’avait humilié par ses paroles lorsqu’ils se croisaient. Mais probablement qu’Oliver ne s’attendait pas à ce qui allait se produire dans la journée.

Il avait donc été convoqué dans le bureau de sa professeure, avec ce Liam Davies, le lendemain du différend. Celle-ci n’avait pas été sévère, ce qui avait alors plutôt étonné Oliver. En revanche, elle avait manifesté être plutôt du parti de Liam, ce qu’Oliver trouvait carrément injuste. Son « camarade » était reparti fier, la tête haute, plein de dédain. Mais l’ancien Gryffondor avait préféré ne pas le provoquer, ou c’était une exclusion de plusieurs jours assurée. Quelle image Oliver aurait traîné ! Celui-ci d’un petit morveux trop impulsif qui ne sait pas se contrôler ? Cela aurait été le moins que les élèves puissent dire.

Oliver se tenait devant le miroir des toilettes des garçons, observant son reflet entre les saletés et les taches d’humidité de la glace. Il s’appuyait, les bras tendus, sur le rebord du lavabo, et laissait s’écouler l’eau dans le siphon rouillé. Joignant ses deux mains, il se passa de l’eau sur le visage pour se rafraîchir.
Puis une silhouette apparut dans le miroir. Ce n’était personne d’autre que ce Liam Davies.

« T’as trop chaud, Briggs ? Tu fais ta petite toilette ? le railla-t-il. »

Son air gouailleur insupportait toujours Oliver. C’était le type parfaitement conscient de ce qu’il faisait, et qui n’avait que faire des conséquences, quelles qu’elles soient.

« Mêle-toi de tes affaires, répondit-il calmement.

- Même le professeur Evans sait que t’es un morveux, tu l’as pas encore compris ?

- Tu te souviens pas de ce que je t’ai dit la dernière fois ? répliqua le jeune homme. »

Oliver se retourna pour lui faire face, et se rapprocha de lui.

« Oh si, je m’en souviens. Il marqua une pause de plusieurs secondes et esquissa un sourire sournois. Je voulais m’assurer que tu étais un homme de parole. »

Liam Davies remonta ses manches et sortit sa baguette. Oliver en fit de même. Ils étaient à peu près à deux mètres de distance. Son interlocuteur avait dit ce qu’il ne fallait pas dire : le point de non-retour était franchi.

« Acuo. »

Le souffle coupé, Oliver fut déstabilisé par cette tactique. Il lâcha sa baguette involontairement au sol et prit son visage dans ses mains. La brûlure était intense, chaque petite parcelle de sa peau piquait terriblement et déstabilisait l’ancien Gryffondor. Puis, ne sachant pas si c’était la douleur qui s’amenuisait ou s’il commençait à s’y habituer, il n’osa pas se retourner et regarder son image dans le miroir. Il comprit alors une chose : Liam cherchait à se venger en lui faisant subir la même chose que lui avait subie. S’il était si bête que cela pour reproduire la même scène, Oliver n’aurait aucun mal à le battre. Il ramassa alors sa baguette et se prépara à se défendre pour pouvoir prendre la main.

« Crocus Ma….
- Conjuncto ! lança Oliver en guise de contre-attaque. »

Son adversaire poussa un cri de douleur : les yeux étaient un endroit très sensible du corps. Mais contre toute attente, Oliver rangea sa baguette dans son ample poche de robe de sorcier, et s’approcha de Liam qui avait toujours les mains sur ses yeux. Les sourcils froncés, Oliver serrait les dents. Il hésitait. Là, son visage à une quinzaine de centimètres de l’autre visage. Pourtant, ce n’était pas l’occasion qui manquait de lui faire la misère, déstabilisé comme il était. Mais Oliver n’avait jamais été violent de sang-froid. Lorsqu’il éprouvait réellement de la colère, il sentait la chaleur monter en lui et s’immiscer entre les pores de sa peau. C’était sa manière d’évaluer la rage qu’il ressentait. Ce jour-là, cette chaleur n’était pas là, étrangement. Ce Liam Davies était une crapule, alors il ne méritait pas qu’on se batte pour lui.

Oliver l’avait compris, c’est pourquoi il le contourna et sortit des toilettes.

Fin.

« Tu crois qu'on invente les gens qu'on aime ? »
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