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20 sept. 2018, 02:20
Nouveau Monde  Solo 
Banlieue de Londres



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Le soleil se perdait dans l'obscurité, celle que je haïssais. La hantise de tous les enfants, porté par seulement des lumières tamisées traversant les fins rideaux qui ondulait le long des fenêtres. Des ombres dansantes avec l'imaginaire des enfants, ce sentiment qui parcourait le corps laissant l'angoisse se répandre loin de la surface. Mon œil était plongé dans mon télescope, je guettais les premières lumières éclairer le ciel, en ce moment j'étais une cyclope. Un seul œil qui avait accès à un monde qui dépassait, le savoir, la science, les représentations les plus folles de ces gens qui, croyant, voyait en ce lieu, un dirigeant. Les hommes regardaient le ciel, ils cherchaient tous à relier chaque points qui apparaissaient pour former un semblant de créature ou objet qui dictait ce qu'il ferait de leurs journées. Je concentrais cet œil sur la singularité de ces astres, tous différent, dans un temps asynchrone. Des points de lumière qui parfois disparaissaient en décalé. J'aimais le ciel, c'était une relation à sens unique. Une relation où il ne pouvait que m'offrir et moi recevoir, de l'autre côté d'une glace. Je redoutais plus que tout le moment où je devrais décrocher mon regard pour m'enfoncer dans cette obscurité un peu plus tard.

La sensation bien connue d'une main sur mon épaule me sortis plus tôt de ce spectacle, cet instant de miracle. Mon regard se posa sur mon grand-frère. Tous les soirs, le même rituel, celui-ci me pointa le réveil qui affichait le couvre-feu familiale. Fidèle, il déposa un baiser sur mon front avant de signer délicatement. Ses lèvres bougeaient au rythme de ses gestes, il me souhaitait une bonne nuit tandis que mon corps rejoignait le lit. Cette figure presque paternel, ne chercha pas à fuir, j'eus le temps de pousser mon appel. Mes mains bougeaient, dans l'essence d'un silence commun. •J'ai peur.• un simple sourire pour panser mon cœur, le lit se creusa, assit il m'expliqua. •Tout va bien je veille sur toi..... Toujours• Il m'adressa une nouvelle fois un sourire, puis fini par brancher une veilleuse. La lumière, laissa place à l'obscurité, cette obscurité laissant ces ombres danser pour me hanter. Chassées, par la veilleuse et mon ciel étoilé. Cet artifice qui me permettait de regarder le ciel hors de ma lunette. Le défilé de mes parents, mon père aimant •Je t'aime trésor• ma mère souriante •Bonne nuit• sa main délicate passait dans mes cheveux avant de s'en aller. Cette caresse si douce, elle avait le pouvoir de calmer mes démons.

Je me sentais sombrer, seule quelques couleurs, transparaissait au travers d'un rêve. Rêve trop court, le ciel azur annonçait déjà le jour. Je me levais de mon lit laissant les draps encore marqués de mon poids. Je plongeais mon regard sur ce ciel que je saluais. Joyeuse d'un nouveau jour, j'enlevais cette lumière d'appoint du mur auquel, elle était fixée. Je franchissais cette porte, mes pieds survolaient tour à tour le sol, pour descendre l'escalier. Happée, encore ce frère enchanté, qui dans un élan avait décidé de me porter avant de me serrer. Me posant, il prit néanmoins le temps •Tu vois je te protège• je lui souriais •Toujours ?• •Toujours... Maman et papa sont dans le salon, un homme voulait te voir• Mon visage laissait transparaitre de l'inquiétude, mise à mal par les pitreries de mon frère, qui gonflait ses muscles. •Ça va aller...Toujours...n'oublie pas• J'aimais Charlie, il avait toujours la situation en main, son sourire, ses émotions, sa bonne humeur. C'était mon exemple, mon frère.

Déplaçant mon corps lentement, je laissais passer seulement ma tête timidement, les regards se tournèrent vers moi. Un instant fut suffisent pour me cacher, tout en me laissant tomber contre le mur. •Hey t'a pas à avoir peur...Viens• Charlie prenait ma main, je me laissais guider par cette figure. Mon corps prenait contact avec le cuir du canapé. En face de moi un homme me parlait, trop vite, je ne comprenais pas l'essence de ce qu'il voulait me communiquer. Je tournais mon regard vers mon frère. Il s'empressa de me traduire. Ébahi je ne pouvais croire ce que cet homme avançait. Il se pencha vers moi pour me donner une lettre. Puis de longues minutes d'explication suivirent.

J'étais donc une sorcière ? Impossible ? Mes parents tentaient de cacher leur surprise, mais je connaissais leur visage par cœur, leurs expressions. Quand l'homme fit le chemin inverse pour sortir de notre maison. Je n'osais plus bouger. J'avais peur, nous avions peur. L'aventure ne se choisi pas, elle viens à nous. Une aventure magique ? Qui commencerait dès la rentrée dans un endroit que je ne connaissais pas. Je me perdais dans le ciel, est-ce que c'était son cadeau en retour de mon amour ?

CR Always <3