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24 déc. 2018, 17:24
Christmas  PV Elian K 
Cardiff, appartement des Kernac'h.
24 décembre 2043.


Le jour du réveillon était arrivé plus vite que ne l’avait imaginé Sigmund. Ces dernières semaines avaient été riches en émotions pour le pauvre sorcier qui ne savait plus où donner de la tête, entre ces étranges et nouvelles sensations qui fourmillaient au plus profond de son être à l’évocation du doux nom de « Solar »1, et l’annonce surprenante d’une grossesse inattendue qui l’avait laissé assommé comme après un coup de massue. Il allait être grand-père. Et il éprouvait d’incongrus sentiments pour une femme de vingt ans sa cadette. Tout était folie, dénué de sens. Et lui qui se voyait encore comme un petit jeunot ; un jeune adulte à l’aube de son existence. Où étaient passées ses années ? Était-il devenu vieux, ou avait-il encore un peu de temps devant lui avant d’être qualifié de la sorte ? 

Folie.

Il se tint face à son miroir. Réajusta son nœud de cravate. Contempla ses traits, en silence. Sa calvitie gagnait chaque année un peu de terrain. Elle avait d’abord grignoté le haut de son front, avant de s’attaquer au sommet de son crâne, non rassasiée. Et comme si cela ne suffisait pas : de nombreux cheveux blancs faisaient leur apparition, contrastant avec le brun du reste de sa chevelure. Comment avait-il pu ne jamais y prêter attention ?

« Ah, c’est passé trop vite. » commenta-t-il d’une voix morne.

Avec son peigne, il arrangea ses cheveux pour essayer de cacher un peu les zones vides.

En milieu d’après-midi, vêtu de ses plus beaux atours –à comprendre, veste de costume verte et orange, chemise bariolée et un sarouel en laine, il se rendit à Cardiff chez les Kernac’h. Cette année, il passait le réveillon avec son meilleur ami Evelyn, et le petit Elian. Ses cadeaux sous le bras, il grimpa à grandes enjambées les escaliers qui menaient à l’appartement des Kernac’h, au dernier étage d’un petit immeuble. Il préférait venir en avance pour les aider à préparer le repas et pour passer un petit peu de temps avec eux, voyant peu son ami depuis son arrivée à Poudlard.

Faisant comme chez lui, il ne prit pas la peine de frapper et entra directement. Après avoir glissé sa paire de chaussures entre celles d’Elian et d’Evelyn dans le petit placard et avoir emprunté une paire de chaussons à son meilleur ami, il les rejoignit dans le salon.

« Salut la compagnie ! » s’écria-t-il avec un grand sourire. Il ouvrit grands les bras pour accueillir son filleul et le fit voltiger dans les airs. Après avoir redéposé le petit, il fit une brève accolade à son ami et déposa ses cadeaux directement sous le sapin.

Ils passèrent le reste de l’après-midi à préparer un petit repas ; fort simple puisqu’ils n’étaient que trois mais assurément délicieux. Sigmund dressa la table avec Elian, et plaça quelques bougies magiques colorées pour égayer l’ambiance. L’heure du dîner approchait, et le sorcier avait le cœur un peu plus lourd à chaque minute. Il avait tant à dire à Evelyn : il n’avait pas encore osé lui parler de la grossesse de Beth, et n’avait que peu confié ce qu’il ressentait pour Solar. Il savait qu’il trouverait en son ami une oreille attentive, mais n’avait que peu envie d’aborder des sujets fâcheux : la priorité était de profiter de cette soirée du réveillon et de passer un bon moment en famille. Pourtant, il allait falloir se jeter à l’eau. Et lui, quelles nouvelles allait-il bien pouvoir apprendre, Evelyn et Elian devaient bien avoir des choses à lui dire ?

Et voilà que la soirée débutait.

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1 RP à venir.
Actions d'Elian vues avec lui.

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25 déc. 2018, 00:38
Christmas  PV Elian K 
Embrigadé dès le matin par son père, Elian devait réaliser toutes sortes de tâches au sein de l'appartement, avant son retour du travail. Bien entendu, ce dernier pouvait utiliser sa baguette magique pour les réaliser, ce qui n'était pas le cas du petit sorcier qui était soumis à la loi concernant l'usage de la magie des sorciers de premier cycle. Sa baguette reposait donc sur la table de son bureau et semblait le fixer avec une effronterie sans pareille tandis qu'il suait à rassembler tous les vêtements traînant dans tous les recoins de sa chambre, pourtant assez petite. Peu enclin à devoir faire le tri entre ce qui était sale ou propre, Elian décida de placer le tas dans sa corbeille à linge en osier, puis s'assit à son bureau pour cocher une case de sa liste de tâches à réaliser avant l'arrivée de son parrain.

La dernière fois qu'il l'avait vu, c'était dans les couloirs du château de Poudlard, ce dernier ayant obtenu un poste de professeur en Etude des Moldus dans son école. Il était apprécié de ses élèves, ce qui n'avait pas étonné le petit sorcier, même s'il était soucieux de perdre son affection maintenant que son parrain connaissait des adolescents bien plus brillants que lui. Et si, à l'image d'un désabonnement à un magazine, il voulait se dé-parrainer de lui pour trouver un filleul à sa hauteur ? Le blondinet secoua la tête, bien décidé à ne pas laisser ces idées lugubres le disperser, pour une fois que son père lui donnait un semblant de responsabilité, - d'autant plus que l'époque où sa babysitter Leslie tournait comme un rapace dans son dos pour surveiller ses moindres faits et gestes était à présent révolue, cette dernière étant partie en "sports d'hiver", une tradition moldue qu'elle n'avait jamais suivie jusqu'alors. Il voulait prouver à son père que, du haut de ses douze ans, il était capable de rester seul pendant quelques heures sans provoquer un incendie dans la résidence ni laisser s'empiler une montagne de vaisselle à ranger dans les placards. C'était d'ailleurs sa prochaine besogne, qu'il effectua machinalement comme s'il était sous un sortilège d'Impérium : essuyer, ranger, essuyer, ranger... Le torchon enroulé autour d'un verre, et le regard vissé sur la petite fenêtre de la cuisine, juste au-dessus de l'évier, Elian se perdait dans la contemplation des flocons de neige qui s'échouaient sur les toits des maisons attenantes sans jamais parvenir à s'y fixer de façon perpétuelle. Le même schéma recommençait tous les jours, lui faisant regretter les plaines enneigées de Poudlard. Peut-être resterait-il de la neige au retour des vacances ?
« Rien à signaler ? » La voix de son père lui décocha un sursaut, Elian laissa tomber son verre en se retournant mais, au lieu de se briser sur le carrelage, ce dernier rebondit comme s'il avait atterri sur du chewing-gum. La baguette magique brandit devant lui, son père lui décocha un sourire entendu. Impressionné par sa réactivité, le blondinet ramassa le verre, le passa sous l'eau, et l'essuya de nouveau. « Rien à signaler. »

Evelyn Kernac'h laissa son manteau d'hiver dans l'entrée et entreprit de finir seul les préparatifs pour le petit réveillon, à l'aide de quelques coups de baguette, tandis que son fils manipulait le bouton de leur radio sorcière pour trouver la station qui diffusait des chansons de Noël. « J'ai pu débaucher plus tôt aujourd'hui, j'avais presque fini toutes mes tâches hier. » Il n'obtint pas de réponse. « Sigmund ne devrait pas tarder. » Elian se redressa, alerte. « Il est quelle heure ? Je vais me préparer ! » Evelyn leva les yeux au ciel à ce constat, sur les priorités de son fils, mais il ne pouvait pas lui en vouloir car Sigmund Charleston était un parrain exceptionnel. En fait, bien plus qu'il ne l'était lui-même pour la fille de ce dernier, Beth. Il fallait dire qu'elle avait un don pour ne pas les laisser entrer dans sa vie. C'était atrocement douloureux de voir son meilleur ami dans cette situation, et il était rassuré de pouvoir passer du bon temps avec lui. Ils avaient beaucoup de choses à se dire, c'était certain.

Comme une petite cloche d'entrée, Elian devina la présence de son parrain avant même qu'il ne s'annonce à eux. Evelyn supposa que c'était une sorte de connexion entre parrain et filleul, ou bien son fils tendait seulement l'oreille depuis la salle de bain où il avait enfilé des vêtements plus festifs, comme son pantalon aux motifs tartans ou bien son affreux pull "limaces de Noël". Lorsqu'ils les rejoignit, son fils s'accaparait déjà toute l'attention de Sigmund, bien décidé à suivre le moindre de ses mouvements - et surtout celui des cadeaux déposés sous le sapin.
« Il ne fallait pas Sig'. » C'était un peu hypocrite de sa part car lui-même ne pouvait s'empêcher de faire des cadeaux malgré ses problèmes de gallions. L'après-midi se déroula dans une ambiance très chaleureuse, Elian était tout simplement extatique de pouvoir communiquer avec une autre personne que son père pendant ses vacances, passant la moitié du temps à répondre aux lettres de son copain Solal.

Une fois installé au bout de la table décorée de bougies magiques, Evelyn joignit ses mains et ferma les yeux solennellement, Elian l'imitant aussitôt.
« Merlin, bénis ce repas, ceux qui l'ont préparé, et procure du pain à ceux qui n'en ont pas. » Puis, levant les yeux, s'adressa à son garçon et à son meilleur ami avec un sourire en coin. « Bon appétit messieurs. » A peine avaient-ils commencé que le grand sorcier, dont l'extrémité de la barbe avait été nouée d'un ruban doré par l'énergumène qui se servait un grand verre de lait à ses côtés, évoqua l'un des sujets qu'il voulait éclaircir. « Beth ne sait pas ce qu'elle rate. » Il n'épargnait la jeune sorcière qui lui servait de filleule, mais c'était comme cela qu'il fonctionnait quand il aimait quelqu'un.
Dernière modification par Elian Kernac'h le 02 janv. 2019, 02:26, modifié 1 fois.

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On a tendance à s'assimiler des choses et à les restituer en croyant que c'est de soi alors que c'est d'un autre. – Hergé
01 janv. 2019, 23:42
Christmas  PV Elian K 
Aux alentours de vingt-heures, alors que les ventres des deux hommes et du petit bonhomme commençaient à manifester leur impatience, ils s'installèrent enfin à table. Après la traditionnelle prière des Kernac'h, à laquelle participa volontiers Sigmund, le repas put enfin débuter. « Bon appétit ! » s'exclama gaiement le sorcier avant de mordre dans le premier aliment qu'il aperçut. « C'est vraiment délicieux ! » Il avait beau avoir participé à l'élaboration du repas : voir l'ensemble des préparations sur la table, si joliment décorée, lui emplissait le cœur de joie et il ne pouvait qu'être admiratif du travail fourni par ses hôtes pour la soirée. « Vous n'auriez pas du, un petit repas simple aurait largement suffit ! Oh, d'ailleurs, j'ai amené un dessert, j'avais oublié. Il doit être au fond de mon sac banane. Je le sortirai tout à l'heure ! » dit-il tout en découpant grossièrement une cuisse de dinde dans son assiette avant d'enfourner un gros morceau dans sa bouche. Prévoyant, il avait comme à son habitude disposé une petite serviette sur ses genoux pour ne pas se salir. Evelyn plaisantait parfois en lui disant qu'il lui faudrait presque un tablier pour manger ; mais cela ne faisait pas rire Sigmund qui se considérait comme un homme bien élevé qui savait se tenir à table. 

Alors qu'il portait à sa bouche un généreux morceau de dinde, il interrompit son geste lorsque son ami évoqua un sujet particulièrement fâcheux. Beth. Bien évidemment, Evelyn n'était pas au courant de la dernière visite de la jeune femme ; ni de son état, et encore moins du fait qu'elle séjournait provisoirement chez sa mère, pas très loin d'eux. Penser au bébé à naître ; qui allait normalement pointer le bout de son nez d'ici un petit peu plus de deux mois serrait le cœur de Sigmund qui ne se sentait pas prêt pour être grand-père. Tout doucement, il reposa sa fourchette à côté de son assiette et s'essuya soigneusement la bouche ; petits gestes futiles le temps de remettre de l'ordre dans ses pensées.

« Effectivement. D'ailleurs, elle est actuellement chez Ellen. Elle passe le réveillon avec sa mère et son nouveau compagnon. » Il s'interrompit pour boire une gorgée de vin, pensif. Il choisit finalement de s'arrêter là, préférant dévoiler les informations au compte-goutte : à trop parler Beth et bébé -et surtout, de « grand-parent », le pauvre Sigmund avait peur de perdre l'appétit. Surtout, il préférait laisser le temps à son ami de digérer chaque nouvelle information avant d'en offrir une nouvelle -ce qui était selon lui plus agréable que de tout se prendre en pleine figure d'un coup. « Et Edith, elle n'a pas souhaité venir non plus ? » demanda-t-il tranquillement en partant sur un sujet qui serait, l'espérait-il, un peu moins glissant. Il savait que son ami entretenait des relations conflictuelles avec sa fille, un peu comme lui avec Beth, mais les périodes des fêtes semblaient être parfaites pour rassembler des êtres proches -et parfois un peu moins proches. Il servit un nouveau verre de lait à Elian. « Tu savais que nos filles se voyaient encore de temps en temps ? D'après Beth, les lettres que vous envoie Edith restent souvent sans réponse, tout comme celles de Poppy. » s'interrogea à voix haute Sigmund, pour qui la finesse d'esprit et la délicatesse n'étaient pas des qualités premières. 

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07 janv. 2019, 21:08
Christmas  PV Elian K 
Devant le festin qui s'annonçait, Elian eut visiblement beaucoup de mal à se contenir puisqu'il n'hésitait pas à se servir un peu dans chaque plat malgré le regard courroucé de son père. Même s'il avait le droit à davantage de leste le soir de Noël, rien ne justifiait l'excès de gourmandise. Mais il suffit, fort heureusement, que Sigmund mentionne le dessert qu'il avait apporté pour que son filleul cesse subitement de remplir son assiette, probablement dans l'intention de lui faire un peu de place.

Les pupilles perçantes d'Evelyn Kernac'h analysèrent son invité pour finalement comprendre qu'il ne fallait pas insister sur les nouvelles très vagues que Sigmund lui apportait. Il fallait dire que lui-même refusait de prendre le risque de perturber la quiétude du dîner : les détails que son ami aurait pu donner sur le fait que sa fille préférait passer le réveillon chez sa mère auraient forcément terni sa bonne humeur. Pour lui, Beth ne valait pas plus que la petite dinde qui trônait au milieu de la table, et elle était à ses yeux tout aussi ingrate que sa propre fille, Edith. C'était assez affligeant de constater que les deux sorcières semblaient avoir été faites dans le même chaudron. Et cette même évidence permit d'ailleurs à Sigmund de faire la même transition que lui. Le grand barbu prit son temps aussi pour formuler une réponse convenable aux oreilles d'Elian, en saisissant avec sa fourchette une pomme-de-terre sautante - une variante magique particulièrement divertissante pour les repas de fêtes avec de jeunes sorciers, mais assez lassante pour les adultes qui ne désiraient que les manger.
« Edith fait parfois l'effort de venir à Cardiff. Elle est passée en coup de vent l'été dernier, mais elle préfère rester avec sa mère elle aussi, à croire qu'elles se liguent toutes contre nous ! »

Le jeune Elian fixait le contenu de la bouteille de lait se déverser dans son verre, comme s'il essayait de ne pas être présent dans la discussion. Il savait que sa grande sœur n'était en réalité venue qu'une seule fois à Cardiff depuis qu'elle avait définitivement quitté la ville avec leur mère, en secret, et seulement pour lui demander de la rejoindre. La main peu assurée, il porta le verre à ses lèvres, le regard toujours éteint. Le bref échange que son père avait eu avec Edith, lorsqu'il avait découvert son petit plan, avait été loin d'être des plus cordiaux. Ils étaient tous au courant - Elian y comprit - de ce qu'il se tramait - Evelyn Kernac'h s'évertuait entre autre à contrôler le courrier qui passait chez eux - mais ils continuaient pourtant de stagner dans cette situation absurde. Leur manque de communication aberrant ne faisait qu'une seule véritable victime : Elian.

Mais la situation menaçait de prendre un autre tournant avec la prise en compte d'un nouvel élément dans cette configuration dysfonctionnelle. Elian aurait pu s'étouffer à moitié avec son verre de lait, à l'entente de ce que disait Sigmund à son père, mais il avait une façon de réfléchir bien à lui, même si bien moins logique. Jouer plus longtemps les incrédules sur cette affaire de courrier dissimulé n'était pas dans ses plans, il était simplement honnête. Devant l'attitude de son père, celle d'un sorcier cherchant rapidement à s'enfoncer dans un ultime mensonge, Elian n'hésita pas une seconde pour déclamer avec toute l'innocence du monde :
« Tu veux parler du courrier qui est dans le bureau de Papa et dont je ne dois pas connaître l'existence ? » Cette fois-ci, quelqu'un s'étouffa dans le contenu de son verre, et ce fut Evelyn Kernac'h. Les deux révélations à la suite semblaient l'avoir anéanti. Qu'Edith mêle Beth, et par voie de conséquence Sigmund, à leurs rixes familiales avait déjà été un coup dur pour lui, mais qu'Elian eut été au courant des lettres qui lui étaient destinées et qui ne lui parvenaient jamais le mettait dans un grand désarroi devant son ami. C'est bien moins sûr de lui qu'il aborda cette situation épineuse, lançant à la va-vite un Tergeo sur sa barbe. « Je peux tout expliquer. »

Il aborda sa réponse en lançant d'abord un regard lourd de sens à l'encontre d'Elian, pour le dissuader de reprendre la parole. Il ne lui parvint jamais, puisqu'il jouait déjà avec la flammèche d'une bougie magique. Soit son fils minimisait grandement les conséquences de ses paroles, soit il était bien plus conscient que ce qu'Evelyn pensait à son sujet et cherchait réellement à le pointer du doigt. « Les lettres que Poppy et Edith nous envoient sont problématiques. Elles répètent les mêmes idées saugrenues sans arrêt... Elian n'a pas besoin de lire ça, tu comprends. Elles veulent qu'il soit scolarisé à Paris, qu'il vive chez elles... Je crois que Poppy n'arrive pas à se remettre du divorce, même après toutes ces années, et qu'elle essaye d'atteindre la seule corde sensible qu'il me reste. » C'était un enchaînement de justifications un peu brouillons, et il en avait pris conscience en les énumérant, et il ne s'était pas confié depuis si longtemps que sa voix avait perdu en assurance. Elian avait cessé toute activité, mais continuait de fixer un autre point que celui où se trouvait son père.
« Tu peux comprendre mieux que quiconque ma situation, Sigmund. » Evelyn n'espérait même plus que son ami lâche l'affaire, il le connaissait peut-être mieux que sa propre ex-femme. S'il n'y avait plus qu'Elian dans sa vie, il savait que son garçon comptait réellement aux yeux de Sigmund, et que ce dernier s'assurerait donc du bien-être du petit. Plus que la réaction de son ami, Evelyn redoutait donc la réponse sans filtre d'Elian, avec qui il aurait pu discuter de ce sujet en amont s'il n'avait pas gardé pour lui ce secret. C'était la première et dernière fois qu'il lui avait caché quelque chose de cette ampleur, il s'en assurerait.

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13 janv. 2019, 23:39
Christmas  PV Elian K 
Sigmund ne comprit pas tout de suite qu'il avait abordé un sujet plus que délicat. Après s'être tu, son attention s'était à nouveau tournée vers son repas, jusqu'à ce qu'il remarque que l'on n'entendait plus que ses bruits de mastication et le crissement des couverts sur son assiette. Le sorcier avait beau être de nature réfléchi, il y avait toujours quelques éléments qui lui échappaient. Disons plutôt, pour tout avouer, que Sigmund n'était pas très fin et que même s'il pesait ses mots et réfléchissait à ses actes et propos, sa stupidité l'empêchait parfois de voir l'évidence et créait quelques malaises. Comme ce jour-ci, pour un parfait exemple. 

La réponse de son ami le laissa perplexe. Il connaissait Edith depuis sa naissance et tout comme sa propre fille, il l'avait vue grandir. Naturellement, il aimait beaucoup la jeune femme ; après toutes ces années, il considérait la famille d'Evelyn comme étant la sienne. Que son ami pût croire que leurs propres enfants se liguaient contre eux lui semblait absurde. Pour Sigmund, qui avait toujours une vision très simpliste des choses, tout dans une famille n'était qu'amour, même s'il y avait parfois des désaccords. Il aimait sa fille. Sa fille l'aimait, même si elle ne le montrait pas. Et il était persuadé que le même attachement liait tous les Kernac'h entre eux. Ainsi, pourquoi croyait-il qu'Edith se liguait contre lui, alors que la jeune femme était partagée entre un foyer divisé ? Ce qu'il comprenait parfaitement, c'était la douleur provoquée par la séparation. Vivre loin de Beth, qui après le divorce avait longtemps préféré sa mère à lui avait été une torture pour Sigmund qui n'aspirait qu'à une chose : apporter à son enfant tout ce qu'il pouvait lui offrir. 

Alors qu'il ouvrait la bouche pour répondre, la petite voix d'Elian se fit entendre. Evelyn ne fut pas le seul à s'étouffer avec sa boisson.  « Tu caches des lettres à Elian ?!  » s'étonna Sigmund, stupéfait. Pourquoi ? Quel intérêt ? Le sorcier savait que son ami aimait son fils plus que tout au monde ; Elian et Evelyn avaient une relation si fusionnelle qu'il l'avait même parfois -malgré lui, un peu envié. Désormais, il se demandait à quoi Evelyn pouvait bien penser ; ce que cet acte pouvait apporter de bénéfique à son enfant -car ce n'était certainement pas dans le but de lui nuire. Il ne tarda pas à avoir les explications. Le manque d'assurance se ressentait dans la voix de son ami. Pourtant mal à l'aise, le regard de Sigmund se fit un peu plus insistant que d'ordinaire, alors qu'il avait l'impression d'arracher à son ami une vérité qu'il souhaitait garder scellée. Cela lui faisait beaucoup de peine, en ce soir de réveillon alors qu'il ne voulait passer qu'un bon moment avec les deux sorciers. Mais Evelyn était son ami et s'il y avait bien une personne sur Terre qui pouvait lui remettre les idées en place, c'était bien Sigmund. Il était regrettable que cette discussion arrive le soir de Noël mais elle semblait désormais inévitable. 

« Je comprends... mieux que quiconque. » murmura finalement Sigmund, reprenant les termes de son ami. Evelyn avait une logique bien à lui ; souvent, le sorcier moustachu ne parvenait à comprendre le fonctionnement de son esprit et ce qui guidait ses actes. Mais quand cela touchait au cœur ; qui plus est une situation que Sigmund ne connaissait que trop bien, il ne pouvait que comprendre. Evelyn ferait toujours ce qu'il estimait le plus juste pour son enfant. Il le protégeait, à sa façon. Et il avait peur de le perdre, comme il pensait avoir perdu Edith, et que Sigmund avait lui-même perdu Beth. Mais il y avait une variable qu'il ne prenait visiblement pas en compte. L'avis d'Elian.

« ...mais  ce n'est pas à toi de décider de tout ça. Tu as l'impression d'avoir échoué avec Edith, c'est cela ? Et maintenant, tu sembles surprotéger Elian, l'enfermer dans un cocon pour le protéger du monde extérieur. Tu veux le garder pour toi tout seul ? Tu as peur de le perdre, pas vrai ? Je comprends... Elian, c'est un petit trésor, un mini soleil qu'il ne faut pas laisser échapper...  » enchaîna-t-il, le regard tantôt perdu dans celui d'Evelyn, tantôt dans celui d'Elian. Il fixa un peu plus longtemps son filleul. « Mais tu ne vois pas, Ev' ? Notre Elian, ce n'est plus un gamin ! Il grandit ! Regarde-moi ce grand gaillard !  » s'exclama-t-il en désignant le blondinet. Ce n'était pas les termes les plus adaptés pour définir ce frêle garçon qui était aussi pâle que l'était la nappe, mais il avait manifestement changé depuis son entrée à Poudlard. « Ce n'est presque plus un enfant ! Je suis sûr qu'il emballe déjà des filles dans les couloirs de Poudlard. Ou des garçons ; ce serait drôle, tiens, tu ne trouves pas ?! Enfin bref, le petit a le droit à la parole. Je pense qu'il est assez grand pour décider si oui ou non, il veut lire ces lettres. C'est de sa mère et de sa sœur qu'il s'agit ! Poppy n'est certes pas la meilleure des mères que l'on pourrait souhaiter pour un enfant, mais elle reste sa mère et tu n'as pas le droit de les priver d'une relation tous les deux. Ton petit, il n'a d'yeux que pour toi. Tu ne le perdras pas, jamais. Il n'est ni Edith, ni Beth. C'est notre Elian. 

Enfin, qu'en penses-tu, mon garçon ? » Il se tourna vers son filleul et le transperça du regard. Une certaine fureur bouillonnait en lui et n'attendait qu'à sortir depuis l'annonce de la grossesse de Beth. Tant bien que mal, il avait gardé son calme ces derniers jours, prenant sur lui, mais il se sentait désormais sur le point d'exploser. « Parle ! Exprime-toi ! Dis-tout ce que tu as à dire, Elian ! »

Il serra les dents, refoulant les larmes qui naissaient au coin de ses yeux. Sans s'en rendre compte, il s'était levé et serrait les bords de la table entre ses mains. Son cœur battait à la chamade. Ce n'était plus vraiment cette histoire de lettres qui tourmentait Sigmund ; il laissait juste échapper ce qu'il refoulait depuis quelques jours. Si Evelyn avait l'habitude de le voir dans cet état -bien que ce fut assez rare, cela n'était pas le cas d'Elian. « Enfin, Ev' ! Nos enfants grandissent ! Ce ne sont plus des bébés ! CE NE SONT PLUS DES ENFANTS. C'EST EN CONTINUANT A LES VOIR COMME TELS, QUE TU FINIRAS GRAND-PÈRE AVANT D'AVOIR RÉALISÉ CE QU'IL SE PASSAIT. » Il avait crié ses derniers mots. Puis il se laissa tomber sur sa chaise et but un grand verre de vin d'une traite. L'alcool l'avait peut-être aidé à parler ? « Beth accouche dans moins de trois mois. » lâcha-t-il. 

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17 janv. 2019, 11:49
Christmas  PV Elian K 
Si son cher ami Sigmund avait un don, c'était bien celui de mettre les pieds dans le plat. Il ne se contentait pas de pointer du doigt les imperfections de sa paternité avec Elian, il les analysait avec exactitude. Par moment, peut-être ceux où des mots trop vrais pour être entendus étaient formulés, Evelyn posait son regard sur son garçon, qui lui fixait son parrain comme si ce dernier trahissait des secrets bien gardés. Est-ce qu'Elian s'était confié au professeur Charleston sur le mal-être qu'il décrivait à présent ? Ou bien Sigmund était réellement doué d'une faculté pour discerner la vérité sans aide extérieure. En tout cas, Evelyn se sentait aussi exposé que son fils même si, au contraire de celui-ci, il n'en laissait rien transparaître. Les poings serrés sous la table, il écouta attentivement son ami démonter une à une les illusions qu'un père pouvait cultiver sur son enfant. Car Elian restait un enfant à ses yeux, tout comme Beth restait une fillette innocente dans le regard de celui qui avait maintenant l'audace de l'accuser d'étouffer son fils. Imaginer Elian embrasser des sorcières dans les couloirs de son école lui était totalement absurde, mais apparemment pas pour ce dernier dont le visage se décomposait dans une déclinaison de couleurs allant du blanc au rouge vif.

Les yeux plissés en deux fentes minuscules, il cherchait probablement des réponses ou des indices lui montrant que son garçonnet était incapable de se comporter comme les adolescents d'aujourd'hui. Il voyait toujours en face de lui son petit imbécile heureux qui employait toujours un mot à la place d'un autre, rougissait à l'idée d'employer l'expression "emballer des filles", ignorait encore la bonne méthode pour lasser ses chaussures correctement, ne pouvait s'endormir sans sa peluche Bicorne et s'émerveillait de constater qu'une flamme pouvait produire de la chaleur. Il était certain, cela dit, qu'Elian avait pris quelques centimètres - si peu -, que certains de ses habits avaient comme bu une potion de Ratatinage, et qu'il possédait plusieurs amis qui commençaient dangereusement à prendre beaucoup de place dans sa vie.

Evelyn Kernac'h reposa sa tête sur ses mains croisées, une position qu'il adoptait machinalement lorsqu'il faisait face à une situation de crise, peut-être pour se donner l'air de réfléchir scrupuleusement. Sigmund et lui ne pouvaient que s'accorder sur un point : Poppy était une mauvaise mère avec Elian, et si son ami voulait absolument aborder ce sujet, autant le faire jusqu'au bout pour éviter tout alambiquage. Le grand barbu s'empara de sa baguette magique et prononça simplement
« Accio courrier d'Elian. » pour qu'un petit tas de lettres compactes enrubannées s'installe sur la paume de sa main tendue. Sigmund allait comprendre pourquoi il tenait tant à ce que Poppy reste à l'écart de leur fils. Ce dernier, complètement perdu devant son parrain qui le priait de s'exprimer sur sa situation, gardait une expression terrorisée sur le visage. Il n'avait jamais vu Sig' dans cet état, crispé et au bord des larmes, bien au contraire de son père qui gardait un sang froid phénoménal. Ils auraient pu commencer par-là, en demandant à Elian ce qu'il pensait de tout ça, l'affaire aurait vite été réglée : Elian restait muet, et Evelyn dut faire un effort monumental pour ne pas laisser échapper un soupir de soulagement. Un moment de répit qui fut bien trop court.

Les tentatives d'Evelyn pour lui donner les lettres se succédaient et rataient à chaque fois tant le professeur Sigmund était hors de lui. Et, dans un même geste, les deux Kernac'h se redressèrent sur leurs chaises. Avaient-ils bien entendu ? Ils n'avaient pas pu passer à côté puisqu'il l'avait crié. Elian porta ses deux mains à sa bouche, moins pour cacher sa surprise que le sourire qui était apparu sans prévenir. Evelyn était abasourdi et gardait Sigmund dans sa ligne de mire, arrivant rapidement à la conclusion que lui aussi était bien trop sobre pour accueillir ce genre d'annonce. Il se versa un verre de whisky Pur Feu et entreprit de remplir de nouveau celui de son ami en se concentrant pour ne pas verser le liquide à côté. Le sorcier barbu se retenait d'envoyer Elian dans sa chambre tant la discussion avait pris un tournant aussi sérieux qu’inattendu.
« Je comprends mieux, commença Evelyn en se raclant la gorge et en posant le petit paquet de lettres sur ses genoux, certaines choses pouvaient être mises en pause. Comprenait-il réellement ? Si sa propre fille aînée était parfois une source d'emmerdements, elle n'avait jamais osé le mettre dans des situations pareilles, c'était un tout autre niveau. « Quelle... plaie. » laissa-t-il échapper en changeant d'insulte juste à temps pour ne pas accabler de trop Sigmund.

C'était à son tour de s'inquiéter : pour une fois que Sigmund sortait de sa routine, pour une fois qu'il avait reçu une bonne chose de l'univers en se voyant proposer un poste à Poudlard... Il fallait toujours qu'un vieux démon revienne pour gâcher la partie.
« Envoie Beth ici, je peux prendre les choses en main. Evelyn devait se montrer plus convainquant, c'était comme si la tempête avait été balayée en une seule phrase pour laisser place à une réflexion mesurée. « Les derniers mois de grossesse sont les plus compliqués, tu ne peux pas demander un congé maintenant alors que tu viens juste de prendre tes fonctions et Beth ne va pas vouloir rester longtemps chez Ellen. Elian sera à l'école lui aussi, donc elle pourra prendre sa chambre. Tu n'auras pas à t'inquiéter pour elle, et je pourrais t'informer en temps réel. » Le petit sorcier perdit d'un seul coup son sourire, on ne lui demandait pas son avis ? Il attrapa la bouteille de whisky Pur Feu pour faire comme les deux sorciers, mais son père s'en saisit immédiatement pour la placer à un endroit inatteignable pour lui, les yeux toujours fixés dans l'attente d'une décision de la part de Sigmund. L'annonce de ce dernier avait dissipé l'ambiance électrique du petit salon, ils étaient maintenant tous concentrés sur la nouvelle et sur la bonne marche à suivre pour aider leur ami. Même Elian ne ressentait plus d'embarras, une ribambelle de questions tournant à présent dans sa tête, mélangées à des idées de prénoms toutes plus affreuses les unes que les autres. Est-ce qu'il ne détestait pas déjà ce bébé même pas né ? C'était peut-être la première fois qu'il expérimentait une haine si profonde envers quelque chose.

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18 janv. 2019, 15:24
Christmas  PV Elian K 
Vidé de son énergie après sa longue tirade, Sigmund était désormais affalé sur sa chaise, sa tête reposant lamentablement dans le creux de sa main, comme s'il n'y avait plus assez de force en lui pour la faire tenir toute seule. Alors que sa fréquence cardiaque revenait progressivement à des valeurs dites "normales", il réalisait peu à peu ce qu'il avait fait -et dit, aux deux sorciers. Un mélange de honte et de culpabilité l'envahit. Il avait toujours gardé un calme olympien face aux enfants. Même quand Beth lui avait annoncé sa grossesse, il avait prit la nouvelle avec philosophie, cherchant dans un premier temps à comprendre, puis à rassurer son enfant perdue. Peut-être n'avait-il pas réellement réalisé qu'il allait être grand-père sur le moment, et que les jours passant, cette idée avait fini par faire son bonhomme de chemin alors qu'il consacrait toute son énergie à trouver des solutions aux problèmes de sa fille. Dans un premier temps : la loger. Vivant provisoirement chez sa mère et son nouveau compagnon, elle lui répétait inlassablement dans ses lettres combien la cohabitation était difficile, qu'elle devait dormir dans la même chambre que la fille cadette avec qui elle ne s'entendait pas ; qu'ils la disaient fainéante parce qu'elle n'aidait pas au ménage et à la cuisine alors qu'elle ne désirait que le repos. 

Et comme si les problèmes de logement ne suffisaient pas ; il fallait aussi préparer correctement l'arrivée du bébé, aider Beth avec ses problèmes financiers, ses démarches administratives et tout et n'importe quoi qui pouvait passer par sa petite tête blonde avant qu'elle n'appelle son super-papa à la rescousse. Mais quand bien même, rien ne justifiait le comportement actuel de Sigmund. Alors qu'il avait abordé un sujet qui n'avait sa place ni en ce soir de Noël, ni en la présence du jeune Elian, il avait aussi montré à son filleul un aspect de lui même qu'il gardait d'ordinaire scellé. Il était bien mal placé pour critiquer les méthodes d'éducation d'Evelyn, lui qui avait échoué avec son unique enfant. Vaguement, il porta la main à sa bouche, soudain pris de nausées. Sa propre attitude le dégoûtait. Il saisit le verre de whisky-pur-feu que venait de lui servir son ami mais le reposa avant de l'avoir porté à ses lèvres. S'enivrer n'était pas une solution ; pire encore, il n'en serait que plus pitoyable.

Sigmund ne réalisa pas immédiatement qu'il avait révélé -d'une manière assez inattendue et inopportune, la grossesse de sa fille. C'est lorsque Evelyn proposa de l'héberger provisoirement qu'il redescendit peu à peu sur Terre. Assurément, même dans les moments les plus délicats et après l'avoir longuement critiqué, son meilleur ami était toujours là pour lui. Il poussa un soupir de soulagement, et remit de l'ordre dans ses idées avant de formuler une réponse.

« Evelyn, je... ah, j'ai l'impression d'avoir les nerfs à fleur de peau, en ce moment... Moi qui croyais naïvement que l'on pouvait arrêter de se faire du souci pour ses enfants quand ils devenaient grands... Je suis vraiment désolé. Elian, mon garçon, tu n'aurais pas du me voir comme cela. J'en suis vraiment navré. » Il soupira et porta finalement, d'une main un peu tremblante, le verre de whisky à ses lèvres. Après une gorgée, il reprit d'une voix un peu rauque.  « Ev', mon vieux, tu me sauverais la vie en la prenant chez toi. Ce serait provisoire, je pense chercher un appartement, peut-être autour de Pré-au-lard, pour habiter avec elle en attendant de trouver mieux. C'est beaucoup de choses à gérer, mais d'un certain côté... je suis tout de même heureux que malgré nos désaccords, la distance qu'il y avait entre nous, elle pense encore à se reposer sur moi quand elle en a besoin. Enfin... tu sais qu'elle m'a demandé d'être le parrain du bébé ? Grand-père et parrain, double responsabilité ! C'est un comble, pour quelqu'un qui a critiqué mes méthodes d'éducation pendant toute son adolescence...  »

Le sorcier releva un peu la tête et regarda successivement son ami et son filleul. Il afficha un sourire désolé à l'attention d'Elian.  « Mon garçon, bien sûr, cela ne te dérange pas de prêter ta chambre ? Elle ne touchera pas à tes affaires, ne t'inquiète pas. » En fait, il y avait de grandes chances qu'elle refasse la décoration à sa sauce et qu'elle s'approprie totalement la pièce, mais Sigmund comptait sur son ami pour resserrer la bride.  « J'ai toujours été trop tendre avec Beth. Je pense qu'elle a besoin d'un certain... encadrement. Je te la confie, Evelyn. »

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26 janv. 2019, 20:46
Christmas  PV Elian K 
Merlin semblait être avec lui, et Evelyn Kernac'h se sentait partiellement sauvé pour le moment. Peut-être venait-il, grâce à la grossesse de Beth - et pour une fois, il remerciait cordialement la petite source de problèmes qui lui servait de filleule - de gagner assez de temps pour trouver des arguments qui serviront probablement plus tard à éluder un comportement surprotecteur envers Elian. Pour lui, Sigmund n'avait jamais constitué une menace dans la relation avec son fils mais, à présent, le professeur se posait davantage comme un possible frein : n'avait-il pas prononcé les mots "mère" pour qualifier Poppy ? Son ex-femme s'apparentait bien plus à un mage noir qu'à une mère, et il fallait préciser qu'elle était pourtant une moldue. Evelyn pensa amèrement à Edith, la grande-soeur d'Elian. Il n'avait pas pu la sauver de cette femme qui était sienne pendant longtemps, mais sa relation de père n'avait jamais été aussi spéciale qu'avec Elian, et il s'en voudrait bien davantage de laisser ce dernier se faire aspirer à son tour.

Sigmund reprenait d'ailleurs ses esprits, et même si cela impliquait qu'il se fonde en excuses, l'ambiance de la pièce redevint machinalement bien plus respirable. Evelyn savait bien que son ami n'avait pas agi dans son état normal, et s'en voulait bien plus de ne pas avoir pu remarquer ce dernier plus tôt. Car il y avait bien eu des signes, comme cette période de latence dans leur amitié mise sur le compte de métiers bien trop prenants. Il était donc normal qu'une ambiance électrique se soit déclenchée sans prévenir si Sigmund et Evelyn avaient enfoui en eux des rancunes, ou bien une information qui avait de quoi chambouler toute une existence. Ce n'était pas rien, d'accueillir un bébé dans leur famille, car ils formaient bien une famille depuis plusieurs années.

Le dernier enfant en date avait été Elian, il y a une dizaine d'années de cela. Le garçon, qui continuait de siroter dans son verre de lait, regardait d'un mauvais œil son parrain. C'était assez étrange de le voir exprimer une expression aussi négative sur son visage, d'habitude si serein et surtout en présence de Sigmund. La fille de ce dernier n'avait pas le choix de se tourner vers les seules personnes assez folles pour continuer de croire qu'elle éprouvait une réelle affection pour ceux qui allaient l'aider. Evelyn se retint d'accabler son ami de cette triste vérité en accueillant avec joie le fait qu'il serait une nouvelle fois parrain.
« Même Beth serait incapable de mentir à ce propos, tu es le meilleur parrain qu'on puisse rêver avoir. Et ce n'est pas Elian qui dira le contraire, n'est-ce p- ». Sa phrase resta en suspens quand il remarqua qu'Elian venait de quitter la table pour se poser devant la radio magique, posée sur la table basse en bois. Le grand barbu se retint de lui faire une réflexion sur son attitude, car son fils avait sûrement besoin de temps pour se faire à l'idée qu'il ne serait plus le petit dernier, et qu'un autre prendrait une grande part d'attention dans les prochains mois... En plus des prochaines années. Sigmund se montra bien plus attentif, en lui demandant son avis sur le fait de prêter sa chambre. La voix d'Elian, dissimulée derrière le canapé recouvert de plaids, retentit alors : « Je ne serais plus là, de toute façon. » Parlait-il du fait qu'il logerait dans son école, ou bien du fait qu'il y avait des chances pour qu'il finisse par être complètement remplacé dans le cœur de Sigmund. Evelyn jeta un regard entendu à son meilleur ami : Elian avait besoin de temps, il ne fallait pas insister. « Je pense aussi qu'un peu d'encadrement ne lui fera pas de mal. Mais tu dois me promettre de ne pas t'inquiéter de trop. » sourit Evelyn, qui connaissait très bien ce papa poule.

Elian, les jambes ramenées à son torse et le regard dans le vide, écoutait distraitement les discussions de son père et de son parrain, des vieux souvenirs de leur paternité, et d'encore plus anciennes ritournelles sur leur scolarité à Poudlard, son école à présent. Les deux avaient su construire une amitié en-dehors de leurs maisons respectives, tout comme Solal et lui l'avaient fait. Il lui restait Solal, s'il n'avait plus de parrain. Et il se ferait d'autres amis pour combler ce vide. Mais ce bébé allait lui rappeler que le vide existait. Ce n'était pas de sa faute, pourtant, il n'avait rien demandé, Beth non plus d'ailleurs. Elian s'en voulait d'être aussi mauvais, Sigmund avait l'air si comblé, et son père si satisfait de pouvoir les aider. Les chants de Noël à la radio magique le berçait, lui faisant perdre un peu le fil de la soirée prise en otage par toutes sortes de jeux cartes et de mimes magiques, Evelyn et Sigmund s'étaient installés sur le canapé contre lequel Elian s'était recroquevillé. Les sourires qu'il faisait étaient peut-être moins francs que d'habitude, mais Elian ne voulait pas gâcher la fête de Noël, et finissait même parfois par oublier qu'il se sentait très seul.

Evelyn s'absenta un instant pour débarrasser de quelques coups de baguette la table et préparer l'arrivée d'un pudding de Noël. Les douze coups de minuit ne tarderaient pas à retentir depuis la petite chapelle du centre-ville de Cardiff. Contre la fenêtre du salon où il pouvait observer les flocons tomber et disparaître dans des amas de neige immaculée, Elian ne souhaitait qu'une seule chose, le plus horrible des cadeaux : que ce bébé n'arrive jamais.

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27 janv. 2019, 14:31
Christmas  PV Elian K 
Sigmund poussa un long soupir de soulagement. Savoir que son meilleur ami prenait une part du fardeau qu'il avait jusqu'alors uniquement considéré comme étant sien lui apportait un grand apaisement. Comme à son habitude, Evelyn réfléchissait à la situation avec calme, et proposait des solutions sensées. Il était, de toute évidence, le meilleur parrain que Sigmund et son ex-femme pouvaient choisir pour leur insouciante fille, même si celui-ci, tout comme le sorcier moustachu, n'avait pas su l'aider jusqu'ici dans ses moments de doute et ses problèmes. Par une douce ironie, les deux amis suivaient un chemin similaire depuis bien des années. Après avoir divorcé la même année, leurs filles respectives les avaient abandonnés pour aller vivre avec leurs mères, et avec quatre femmes en moins, il ne restait plus qu'Evelyn, Sigmund et Elian. Si Evelyn se montrait particulièrement possessif avec son fils, cela n'avait pas empêché Sigmund de prendre une place importante dans sa vie -et même de prendre la liberté de considérer cet enfant, un peu comme le sien. Elian était, depuis quelques années, leur petit soleil autour duquel leur monde se construisait. Enfant choyé, surprotégé, il occupait une place centrale dans leurs vies.

Et s'il y avait bien une personne qui semblait particulièrement mécontente de la tournure des événements, c'était bien le petit blondinet. Il avait quitté la table avant même la fin du repas pour se réfugier près de la radio magique. Sigmund lança un regard désolé au garçon, avant de le laisser à sa tranquillité. Il aurait tout le temps, plus tard, d'en discuter avec lui et de le rassurer. Il ne put pas promettre à Evelyn de ne pas se faire de souci pour sa fille, parce que c'était beaucoup trop lui demander, mais il lui promit toutefois d'essayer. Le reste de la soirée se déroula tranquillement. Après le repas, riche en discussion, ils s'installèrent dans le canapé et jouèrent à plusieurs jeux, alors que minuit approchait doucement.

Profitant de l'absence d'Evelyn qui débarrassait la table et préparait le dessert, Sigmund s'assit face à son filleul tout en cherchant à capter son regard. « Hé, bonhomme. Tu sais que je t'aime, n'est-ce pas ? » dit-il tout en lui souriant et en caressant, d'une main tendre, ses cheveux. « Je sais que c'est beaucoup de changements, mais Beth n’occupera pas très longtemps ta chambre, ne t’inquiète pas. » Il essayait de se montrer rassurant, sans insister plus que nécessaire. Il désigna le petit sapin, et notamment les cadeaux qui se trouvaient à son pied. « Regarde ce beau sapin. Tu vois les paquets, là ? Il y a cinq cadeaux pour toi, mon grand ! Cinq ! On va bientôt les ouvrir, j'espère que cela te plaira. En attendant, c'est l'heure du dessert et j'ai préparé l'un de tes gâteaux préférés. En fait, il est un peu raté, la mousse n'est pas parfaite, oh, j'espère qu'il sera bon ! Mais cela me ferait très plaisir si tu mangeais un peu, tu as à peine touché à ton repas. » Après un dernier sourire, il déposa un baiser sur le front du petit sorcier puis rejoignit Evelyn en cuisine. De là, il sortit laborieusement son gâteau de son sac banane. Fort heureusement, il avait eu la présence d'esprit de l'emballer dans une boite ensorcelée réfrigérante, ainsi ne fut-il pas trop abîmé par le transport. C'était un bavarois à la framboise. Il savait que le petit avait une préférence pour les babas au rhum, mais c'était hors de portée pour les maigres talents de Sigmund en pâtisserie. La mousse de son bavarois se tenait à peine ; le gâteau dans son ensemble avait peu fière allure mais étrangement, il donnait tout de même envie d'y plonger la cuillère.  

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10 févr. 2019, 15:40
Christmas  PV Elian K 
Elian savait que son parrain l'aimait. Son problème résidait autre part : un autre enfant, légitime par le sang, allait aussi recevoir cet amour. C'était injuste, Elian était arrivé avant, mais ce bébé s'imposait là où le petit sorcier ne pouvait pas l'atteindre. C'était encore plus horrible de ne rien pouvoir faire pour empêcher ce désastre d'arriver. Mais le petit acquiesçât pour rassurer Sigmund, il ne voulait pas le blesser alors qu'il devait être si content de voir s'agrandir sa famille, et peut-être d'imaginer que son petit-fils, ou sa petite-fille, et son filleul s'entendraient à merveille ou encore pire : qu'Elian protégerait l'enfant comme un grand frère. « D'accord, donc Beth sera partie quand je reviendrai de l'école ? » Sous-entendu qu'il n'aurait pas à rencontrer la sorcière et son nouveau-né et que rien n'aurait changé - au moins en apparence - à son retour.

Ce type de changement appelait forcément à une période de deuil de cette vie de garçon unique, que même la vue des nombreux cadeaux de Noël sous le sapin ou la promesse d'un bon dessert ne pouvaient aider à faire passer plus rapidement. Mais même si le futur s'était obscurci d'un seul coup, l'attitude très douce de Sigmund à l'égard d'Elian lui annonçait qu'il finirait probablement par retrouver l'assurance de leur attachement. Ce dernier retrouva momentanément le sourire et se cala au bord du canapé pour essayer de deviner ce qui se cachait sous le papier cadeau décoré, un jeu qui divertissait toujours ses réveillons même s'il n'arrivait jamais à trouver ce qu'on lui offrait - probablement parce qu'il ne demandait jamais rien de spécifique. Il y avait une raison à cela, que son père aimait bien raconter comme une anecdote le soir de Noël.

Depuis la petite cuisine, il l'entendit discuter avec Sigmund, d'abord à voix-basse.
« Il va s'y faire ne t'inquiète pas, c'est juste qu'il a toujours été ton centre d'attention. Mais il fallait bien que ça arrive un jour. » Evelyn soupira. Il fallait bien que ça arrive. Lui-même avait l'impression de perdre jour après jour l'affection d'Elian. Est-ce qu'il était resté son petit garçon ? Les paroles de Sigmund résonnaient encore dans un coin de sa tête : "Ce n'est presque plus un enfant". Mais c'était impossible pour lui de le concevoir autrement. Un sourire se dessina sur sous sa barbe tandis qu'il apportait les gâteaux sur la table basse du salon. « Tu te souviens comment Elian a appris que le père Noël n'existait pas ? On a dû lui tout lui révéler... si tôt. Mais il aurait continué d'avoir des terreurs nocturnes sur ce vieux monsieur qui s'introduisait tous les soirs de Noël sans passer par la porte. » Elian parut un peu vexé que son père se moque de lui comme ça, mais ses yeux lorgnaient déjà le dessert alors que des couverts volaient jusqu'à eux depuis la cuisine. Les yeux d'Evelyn, eux, fixaient le garçon avec attendrissement, "Je t'interdis de grandir", semblaient-ils prier. « Je peux ouvrir mes cadeaux ? » Elian observait alternativement son père et son parrain. « Dans quelques minutes, il est pas encore minuit. » Le regard du petit sorcier se fixa alors seulement sur son parrain, mais Evelyn intervint immédiatement en voyant la chose arriver. « Tu sais que normalement je devrais t'envoyer au lit, et que tu devrais découvrir tes cadeaux seulement après une bonne nuit de sommeil ? » Elian fit semblant de réfléchir en engloutissant une grosse part de bavarois. Solal et ses frères déballaient leurs cadeaux le lendemain matin, mais parce que le plus petit de la fratrie devait encore croire au père Noël (ou toute autre créature apportant les cadeaux)... Lui pouvait déjà voir les cadeaux sous le sapin, il avait même vu son parrain arriver avec les paquets, ce n'était pas logique. Il plissa les yeux, puis regarda de nouveau Sigmund avec espoir. C'était un caprice, mais un caprice utile selon lui, qui déterminerait si les choses avaient réellement évolué entre eux.

Navrée pour l'attente, mais je sens que l'esprit de Noël perdure tout de même dans ce RP. :wow:

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