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22 janv. 2019, 10:24
 Southend-on-sea  Le jour où tout a basculé  solo 
Suite de ce RP


La lettre d’Isla avait ravivé de douloureux souvenirs. Si les autres avaient tout fait pour oublier, lui se souvenait de cette journée comme si c’était hier.


Juillet 2035

Southend-on-Sea

Par un beau matin d’été, Rhys se réveilla péniblement. La veille, il était sorti avec quelques amis et Isla, jusqu’à tard le soir (ou tôt le matin au choix). Ils avaient convenu de se retrouver tous ensemble cet après-midi, sur un terrain vague près de la mer qu’ils affectionnaient particulièrement, pour jouer au Quidditch.

Après avoir envoyé des hiboux en pleine nuit (imaginez donc la difficulté d’en trouver sans attirer les soupçons !) pour recruter le nombre de joueurs/ses nécessaires, ils étaient rentrés hilares chacun chez eux. Rhys était actuellement en vacances chez ses parents. En effet, tout le long de l’année, il étudiait en Irlande. Tant qu’il serait étudiant, il ne pouvait pas se permettre de déménager et avoir son propre chez soi. Alors, en attendant, il naviguait entre sa chambre d’adolescent et la maison de sa petite-amie. Les parents de celles-ci étaient souvent partis à droite, à gauche et sa petite sœur n’en avait que faire d’eux.

Finalement, il se leva en tâchant de ne pas faire de bruit mais se rendit vite compte qu’il était seul. Ses parents travaillaient, sa sœur était sûrement elle aussi à son travail saisonnier, quant à son frère, il n’était « je ne sais où ». Il allait entamer sa dernière année à Poudlard et profitait de son temps libre pour voguer un peu partout.

Il prit un bon déjeuner afin d’être en forme pour cet après-midi et se prépara tranquillement. Ce n’était pas lui qui amenait le matériel nécessaire pour le match aujourd’hui. Le terrain sur lequel ils avaient l’habitude d’aller, possédait des arbres relativement à bonne distance les uns des autres. Ils confectionnaient toujours des anneaux de fortune sur place. Bien sûr avant de faire tout cela, ils avaient pris l’habitude de préparer l’esplanade contre l’intrusion des moldus ou pour cacher leur visibilité.

Le jeune sorcier ne pouvait pas se permettre de transplaner car il n’était pas sûr que quelqu’un d’autre arrive avant lui et ait mis toutes les protections adéquates. Il emmena sa tenue et son balai, le plus discrètement possible et se dirigea avec tout son attirail à l’endroit convenu.

Trois de ses amis étaient déjà en train de lancer des sorts tandis que deux autres se changeaient. Il en fit de même et enfila les protections adéquates. On n’était jamais trop prudents.
Il plaisanta avec les présents, embrassa Isla lors de son arrivée et salua les retardataires.  Lorsque les équipes furent au complet, chacun prit son poste. Il n’y avait pas d’arbitre mais ils se connaissaient tous assez bien pour ne pas en avoir besoin. Tout le monde était de bons joueurs. Nombre d’entre eux étudiaient avec Rhys à l’ISMI.

La partie se déroula sans accroc depuis de nombreuses minutes, Rhys était finisseur mais n'avait pas vu pour le moment de viffet et encore moins le Vif d'Or. Un membre de l’équipe adverse avait lâché le Souafle, son gardien l’avait récupéré et le lui avait lancé. Il l’avait rattrapé in extremis. Il filait droit vers les buts adverses et s’apprêtait à tirer lorsqu’un « ATTENTION ! » se fit entendre. Trop tard. Rhys venait de se prendre de plein fouet un Cognard.
Cela le prit tellement de court qu’il en lâcha la balle et failli tomber de son balai. Oh ! Il s’était déjà pris des Cognards mais celui-là était particulièrement fort. Il tourna la tête pour voir le batteur adverse mais il semblait tout aussi surpris que lui. À peine eu-t-il le temps de se redresser, que le Cognard vint le percuter de nouveau cette fois-ci sur sa tempe. Il entendit un cri d’effroi et regarda dans la direction d‘Isla, puis ce fut le trou noir.

Il tomba de son balai, chutant de plusieurs mètres. La balle n’en avait pas fini pour autant. Elle le martela de coups, comme un animal enragé qui ne s’arrêterait qu’après avoir détruit sa proie. Les jeunes adultes hurlèrent, d’autres furent pétrifiés. Sous le choc, aucun n’eut le réflexe de sortir sa baguette pour essayer de stopper cet acharnement. Finalement après des minutes qui parurent des heures, un des joueurs eut une fulgurance, prit la batte des mains de son coéquipier et envoya valser la balle déchaînée. Cela fit sortir de sa torpeur une amie de Rhys qui se débarrassa comme elle le put de l’objet de l’horreur.

À leurs pieds, il n’y avait que du sang et des membres meurtris. Le corps qu’ils avaient sous leurs yeux ne ressemblait plus à un humain. Heureusement, la jeune femme ayant détruit le Cognard, avait des notions de Médicomagie. Elle prit les choses en main, donna des instructions à tout le monde et prodigua les premiers soins à l’aide de sa baguette, au corps inerte de ce qui fut son ami. Elle ne savait pas, à ce moment-là, qu’elle venait de lui sauver la vie.

En glissant je viens, en rusant je vaincs, le sommet j’atteins.

"Si le mal brille dans toute sa splendeur, c'est devant le pire que le bien prend toute sa valeur." Oxmo Puccino

29 janv. 2019, 14:52
 Southend-on-sea  Le jour où tout a basculé  solo 
Quelques mois plus tard

Sainte Mangouste

- Oh et puis j’ai rencontré quelqu’un Rhys, tu verras, il est formidable, il est un peu plus âgé que moi mais il ne les fait pas. Enfin si, il est tellement formidable, tellement cultivé et il a parcouru le monde à la rencontre d’autres sorciers. Je suis sûre que tu l’aimerais beaucoup […] Ils n’ont pas laissé entrer maman hier, c’était un nouveau à l’accueil, il ne connaissait pas notre situation.

Rhys effectua un mouvement de paupière imperceptible. Un mouvement de doigt, léger presque invisible, puis un autre. Ses nerfs tressaillaient. Comme s’ils essayaient de faire réagir d’eux-mêmes la main, pour attirer l’attention des personnes présentes dans la chambre d’hôpital. Seul Megan l’était. Elle venait dès qu’elle le pouvait et les autres membres de la famille se relayaient pour qu’il y ait toujours quelqu’un au chevet de Rhys. Pour qu’il ait un visage connu, au cas où. « Au cas où, quoi ? avait un jour hurlé Damian. Il ne se réveillera peut-être pas et quand bien même il le fasse, qui te dit qu’il se souviendra de nous hein ?» Sa femme le regardait, mortifiée. Évidemment que son fils allait se souvenir d’eux. Il ne pouvait en être autrement.

Megan divaguait dans son monologue en ne remarquant pas les sursauts des muscles de son frère. Ceux-ci étaient de plus en plus nombreux, du côté de sa main droite, du moins. D’un seul coup, sa paupière droite s’ouvrit, son œil s’écarquilla. Sur le gauche, il y avait sûrement un pansement car il ne voyait rien, quelque chose le gênait. Il ne sentait plus ses jambes non plus. Rhys commença à paniquer. Sa respiration s’intensifia, son rythme cardiaque s’accéléra.

- Oh par Merlin ! Rhys ! Rhys tu es réveillé, tu m’entends ? Rhys c’est Megan, ta sœur. Calme-toi d’accord ? Je vais chercher un Médicomage.

À peine eut elle franchi le seuil de la porte de la chambre, que l’équipe médicale de Ste Mangouste lui intima de rester à l’écart. Elle refusa dans un premier temps, puis obtempéra, en essayant de trouver des parchemins et des hiboux en vitesse. Il fallait qu’elle prévienne tout le monde. Rhys était réveillé ! Il était sorti tout seul du coma.

Pendant ce temps

Rhys suffoquait. Il ne voyait plus Megan, ne l’entendait plus. Il ne distinguait que des visages de Médicomages inconnus qui s’affairaient autour de lui. Il ne comprenait pas un mot de ce que les individus lui disaient. Il ne sentait pas certains examens qu’ils étaient en train de lui faire.
Soudainement, la douleur ressurgit. Rhys hurla. Il hurla d’une voix si rauque et si forte, qu’il ne se rendit même pas compte que c’était la sienne. Que lui arrivait-il ?

« Monsieur Saunders ! Relaxez-vous. Vous pouvez vous exprimer ? Que se passe-t-il ? Avez-vous mal quelque part ? Pouvez-vous nous dire où ? Pouvez-vous nous le montrer ?»

Le palpitant de Rhys ne redescendait toujours pas, mais il était tout bonnement incapable de se maitriser, de se calmer. S’il n’avait pas vu Megan, quelques instants plus tôt, il aurait pensé être en Enfer, comme disent les Moldus. Même à son pire ennemi, il ne souhaiterait pas de ressentir l’immense torture qui s’opérait au fond de lui. Ce n’était même plus de la douleur, il n’avait pas mal quelque part. Il n’était QUE souffrances.

Voyant que le jeune sorcier ne répondait pas, le Médicomage lui lança un sort antidouleurs. Il lui fit boire un breuvage au goût infect qui se révéla particulièrement efficace.

Plusieurs minutes s’écoulèrent. Le rythme cardiaque de Rhys ralentissait, ses muscles se détendaient enfin.
Bien qu’il ait encore le souffle court, le Médicomage le questionna. Mais Rhys ne l’écoutait pas.
- Où est Megan ? Toujours cette voix rauque. Mais par Merlin, que lui était-il arrivé ?
Rhys entendit vaguement le docteur parler de « contacts urgents » mais aussi de « cicatrices », « usage de vos jambes », « rééducation », « baumes les plus puissants », « nous ne comprenons pas ».
Rhys non plus ne comprenait pas. Il ne comprenait pas ce qu’il faisait ici, où était partie sa sœur, pourquoi l’avait-elle abandonné ?

Après s’être assuré que son patient ne souffrait plus, le Médicomage en chef s’apprêtait à quitter la pièce lorsque la porte s’ouvrit à la volée pour laisser apparaitre les visages déformés par le chagrin des deux parents. La mère se jeta dans les bras de son fils.

- Oh mon petit ! Mon tout petit ! Tu es là ! C’est bien toi ! Tu me reconnais hein, bien sûr qu’il me reconnait, tu vois je te l’avais dit ! Se tourna-t-elle vers son mari avec dédain. Oh mon petit ! Bethany embrassa son fils maintes et maintes fois, caressant son visage aussi délicatement qu’elle pût. Elle pleurait de joie et exultait. Son fils lui était revenu.

En glissant je viens, en rusant je vaincs, le sommet j’atteins.

"Si le mal brille dans toute sa splendeur, c'est devant le pire que le bien prend toute sa valeur." Oxmo Puccino

16 juin 2019, 12:57
 Southend-on-sea  Le jour où tout a basculé  solo 
Quelques jours plus tard

Rhys grognait. Ses côtes le lançaient, son œil le lançait, sa jambe le lançait. Un pansement cachait ce même œil, d’ailleurs. Comme un moldu. À Sainte Mangouste. Cherchez l’erreur.

Le jeune sorcier ne comprenait pas ce qu’il se passait, ce qui lui arrivait. Son corps n’était plus le même. Sa voix n’était plus la même. Lui non plus n’était plus le même. Il le savait.
Il ne s’était jamais vu depuis qu’il était ici. Les regards de sa famille et des médecins lui suffisaient. Il était devenu répugnant. Il pouvait le lire dans leurs yeux.

Il toussa. Une douleur vive lui transperça le flanc. Il gémit plus fortement et essaya d’attraper la baguette mise à disposition pour appeler le personnel de l’hôpital.
À peine avait-il l’objet en main que la porte s’ouvrit brusquement. Wooooh ! Il ne pensait pas qu’ils seraient aussi efficace et rapide.

- Bonjour M.Saunders. C’est l’heure de votre potion antidouleurs. Le médicomage en chef arrivera dans quelques instants, il veut vous parler. 

La femme d’une cinquantaine d’années lui tendit le verre avec le remède tout en jetant un coup d’œil à ses pansements.

Je le changerai après votre discussion, lui informa-t-elle en désignant celui sur son ventre, ensanglanté.

Elle ressortit aussi vite qu’elle fût rentrée emmenant avec elle le verre vide et laissant derrière elle des effluves de jasmin.
Rhys resta immobile le temps que la potion, toujours aussi infecte, fasse effet. Il n’avait rien à faire d’autre de toute manière.

Le médicomage arriva. L’homme blessé se demandait ce qu’il allait lui annoncer. Il redoutait ce moment depuis son réveil.  Il avait su par sa sœur ce qu’il s’était plus ou moins passé le jour de l’incident. Personne n’avait réellement mis des mots sur ce qu’ils avaient vu. Pas même son amie qui l’avait amené.
 
- Bonjour M.Saunders, je ne vais pas aller par quatre portoloins. Comme je vous l’ai déjà expliqué, vous avez eu de nombreuses blessures. Nous ne connaissons pas leur cause réelle. Nous ne comprenons pas comment et pourquoi cela vous a fait de tels dommages. Aucune potion, ni baumes ni sortilèges n’ont pu totalement résorber ce que vous avez subi. Nous avons tant bien que mal, essayé de refermer vos plaies mais pour une raison que l’on ignore encore, certaines sont récalcitrantes – il désigna le pansement ensanglanté- d’autres resteront visibles malgré nos efforts.

Rhys écoutait mais n’appréciait pas le discours. Au-delà de ce qu’il lui annonçait, c’était plus la manière dont il le faisait, elle semblait fausse. Comme s’il se dédouanait ou s’excusait de l’état de son patient. Qu’est-ce que cela cachait ?

- Il se pourrait que vous ayez des séquelles. Nous n’en sommes pas encore sûrs.

- Quel genre de séquelles ? demande Rhys de sa voix rauque.

- Nous ne pouvons rien affirmer avec certitude. Ce que nous pouvons d’ors et déjà vous dire, c’est que les blessures au visage ne sont que superficielles. Votre œil n’a pas été touché. Si vous le souhaitez nous pouvons enlever votre pansement. Nous surveillerons l’évolution de la cicatrisation mais cela n’a plus besoin d’être sous pansement.

Rhys acquiesça. Le docteur se pencha et lui enleva de manière peu délicate la bande gazeuse. Le sorcier grimaça. Il ne devait pas être réputé pour sa douceur celui-là.  Il palpa un peu les cicatrices puis se recula.

- L’infirmière enlèvera les bandages sur votre corps tout à l’heure. Du moins, ceux qui ne poseront pas de souci. Vous pourrez sortir d’ici dès que votre plaie ne nécessitera plus de soins. Voulez-vous vous voir maintenant ? Je préfère vous prévenir, vous risquez d’avoir un choc. Mais nous avons fait du mieux que l’on pouvait.

Le patient jeta un regard noir à son interlocuteur et le médicomage lui tendit, sans sourciller, le miroir et le plaça devant lui.

- Qui est-ce ?

Le médicomage fut surpris par cette interrogation.
- Et bien vous-même, M.Saunders. Le Cognard a frappé votre tempe…

- ...non.

- Comment non ? Vous vous souvenez de ce qui s’est passé?

- Non. Non ce n’est pas moi. C’est quelqu’un d’autre. C’est un monstre.

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16 juin 2019, 13:00
 Southend-on-sea  Le jour où tout a basculé  solo 
Toujours à Sainte Mangouste


- J’n’ai pas reçu de hiboux ? Questionna Rhys

Sa mère détourna les yeux et fut gênée. 
- Oooh tu sais les gens doivent être occupés. Dès que tu en auras, je te l’apporte ne t’inquiète pas.

- Je ne doute pas que tu l’apporteras en temps voulu, je m’inquiète du fait que personne ne m’ait écrit. Qu’est- ce qu’il se dit à l’extérieur ? Pourquoi ils ne m’écrivent pas ? Ils ne savent peut être pas que je suis là.

Le malaise de Bethany redoubla.

- Je pense qu’ils le savent chéri… Tu sais, ce n’est pas toujours évident de prendre des nouvelles de quelqu’un en convalescence. On ne sait jamais quoi dire dans ces moments-là. Comme quand ma sœur….

Rhys n’écoutait plus sa mère.

- Et Isla ? Tu as des nouvelles ? Tu ne vas pas me dire que ce n’est pas étrange que je n’ai pas eu un seul contact depuis que je suis ici. Tu l’empêches de venir me voir pas vrai ? Tu ne l’as jamais aimée de toute façon.

Rhys avait presque crié ces dernières paroles (ou du moins parlé aussi fort qu’il le pouvait). Sa colère et frustration l’aveuglaient. Le visage de sa mère se décomposa. Elle avait l’habitude, par son métier, des accès de colère de ses patients . Mais son propre fils ! Elle respira pour garder son sang-froid et lui répondit d’une voix ferme.

- Non Rhys, JE n’empêche personne de venir te voir. Si elle ne te contacte pas, elle a sûrement une raison valable pour elle.

- Pourquoi ? Pourquoi elle ne veut pas, maman ? Chuchota Rhys, des larmes qu’il ne contrôlait plus, coulant le long de ses joues.

Il se sentait perdu. A seulement 22 ans , sa vie ne serait plus la même . Il en avait conscience. Il voulait juste LA voir. Elle trouvait toujours les mots pour le réconforter.

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16 juin 2019, 13:03
 Southend-on-sea  Le jour où tout a basculé  solo 
La pièce aux murs clairs et aux affiches criardes s’emplissait de bruits en tout genre: les machines, les grimaces et grognements, les encouragements …

Rhys haletait. Son corps était recouvert d’une fine pellicule de sueur. Sa séance de rééducation toucherait à sa fin dans quelques minutes mais il était déjà exténué.

- Allez jeune homme, tu peux le faire ! Plus que quelques pas. Prends appuis sur tes bras s’il le faut et essaie de mettre ta jambe gauche devant, puis la droite.

Rhys leva les yeux au ciel . Il ne voyait pas l’autre, qu’il en pouvait plus ? Quelle idée saugrenue avait eu sa mère. Réapprendre à marcher dans un centre de rééducation pour Moldus. Et si sa magie se manifestait sans qu’il en soit l’initiateur ? Ces derniers temps il avait du mal à la contrôler, surtout lorsqu’il perdait ses moyens. Cela arrivait fréquemment, il était devenu irritable, en colère, morose mais surtout las.

Lorsqu’il avait enfin eu l’autorisation de sortir de Ste Mangouste, il avait eu le malheur de découvrir que ses jambes ne le soutenaient plus.
Il avait eu l’impression que sa hanche était sortie de son emplacement. Elle était restée sur le lit tandis que lui avait tenté de se mettre debout. Il s’était effondré. Il avait pu se rattraper et s’asseoir sur le lit, in extremis.

Pendant plusieurs semaines, il n’arrivait plus à marcher qu’avec un soutien, une canne la plupart du temps. Sa mère, qui avait quitté son travail d’infirmière moldue, pour s’occuper de son fils, tentait par tous les moyens d’améliorer l’état de son garçon. Son père quant à lui, ne lui adressait plus la parole malgré le fait qu’ils soient obligés de cohabiter ensemble.

Et puis un jour il n’eut plus le choix, sa mère lui ayant posé un ultimatum: soit il allait dans ce centre de rééducation soit c’était elle qui lui réapprenait à marcher correctement. Il était inconcevable qu’il reste toute la journée avec elle. Son père, fatigué de ses journées au ministère et de la situation familiale, s’était emporté lorsqu’il avait appris la nouvelle « Mon fils est un sorcier ! Tu ne l’emmèneras pas dans un centre qu’avec des moldus ! Il est hors de question qu’il aille là-bas je te préviens !» « Et bien tu m’excuseras, mais la Moldue que je suis,  essaye de s’occuper de TON fils ! Les Moldus eux, au moins ont des centres pour s’occuper des personnes blessées et vous vous en faites quoi hein ! »

Rhys s’était donc présenté dans l’établissement quelques jours après en prétextant un accident de voiture, terribles engins par lesquels venaient sa tante et ses cousins pour leur rendre visite.

Malgré les douleurs, les doutes et les réticences, le travail commençait à porter ses fruits. Il arrivait à se déplacer sur des courts trajets sans aide extérieure. Ce n’était plus qu’une question de temps, s’il continuait sur cette lancée, avant qu’il puisse marcher normalement. Il lui tardait le jour où il pourrait remonter sur un balai.

Mais pour le moment, il était en train de souffrir.
- Allez ce sont vos derniers instants, encore un petit effort.

- C’est pas vous qui avez mal, finit par grommeler Rhys , en lui relançant son regard le plus noir.

- Mais je souffre avec vous !

Rhys s’arrêta et le toisa. L’autre n’en tint pas rigueur Il le pressa de plus belle.

Le sorcier finit par terminer sa séance sur une note positive. Certes il n’allait pas encore courir un 400 mètres mais la progression était visible. Il espérait qu’il ne ressentirait plus aucune douleur au fil du temps ; même si rien n’était moins sûr.

En glissant je viens, en rusant je vaincs, le sommet j’atteins.

"Si le mal brille dans toute sa splendeur, c'est devant le pire que le bien prend toute sa valeur." Oxmo Puccino