Adaline a 6 ans
Un moment clé
Un soir de juillet 2038




Cette journée de juillet avait été une journée des plus normales. Seulement, Aimée, la mère d'Adaline, avait eu des problèmes au travail. Ainsi, alors qu'Adaline avait passé sa journée avec Jane, à jouer, à lire avec mamie Cassiopée, et à courir dans le jardin de sa propre maison, elle fut bien déçue de voir sa maman rentrée avec une sale mine. En effet, aux alentours de dix-sept heures, sa mère était rentrée, en pleurant. Elle s'était faite remonté les bretelles, par la vieille sorcière qui gérait la boutique dans laquelle elle travaillait, et exerçait ses quelques talents. Elle avait, aujourd'hui eut la visite d'un client... spécial. « Il était grand, et... Ce n'est pas le plus important ! s'était exclamée Aimée Macbeth, maintenant assise sur le canapé entre son mari et sa fille. Il avait un... animal. Un croup, mais avec une seule queue. Il était... énorme ! dit-elle en retenant un autre sanglot. Il a tout saccagé ! T'imagines la réaction... » racontait-elle, plus à son mari qu'à sa fille. Ce dernier l'écoutait attentivement, alors qu'Adaline divaguait déjà sur d'autres choses.

Evidemment, voir sa mère pleurer ne réjouissait pas Adaline, six ans, mais ce n'était pas le première fois qu'elle pleurait... Aimée pleurait pour les plats qu'elle ratait, avec ou sans magie. Elle pleurait à certains repas de famille, lorsque les choses tournaient à son désavantage. Elle pleurait quand elle n'arrivait pas à effectuer un sortilège. Quand elle devait faire le ménage... Aimée pleurait beaucoup, et ça n'avait même plus le don d'alarmer Adaline. Elle savait que, dans quelques minutes - ou plus, sa mère rayonnerait de nouveau de sa solaire et brillante énergie. Aimée était comme ça, solaire.

« Je vais aller nettoyer la boutique, après manger, tu n'auras qu'à coucher Adaline... » avait déclaré Fréderik Macbeth, le père d'Adaline, et l'aimant mari d'Aimée.

C'est ainsi qu'Adaline avait passé, après un repas relativement copieux, la soirée avec sa mère.

Du haut de ses six ans, Adaline avait dit au revoir à son papa, qui était parti par le cheminée, puis s'était jetée dans les bras de son papa. En effet, son aversion pour le contact physique n'avait pas encore fait son nid à cette époque. Ensuite, elles ont joué. Elles ont joué aux bavboules, et ce fut une des premières - la troisième probablement - parties que sa mère lui fit faire. Adaline perdit, à son plus grand désespoir, la partie. Mais elle ne fut pas colérique, elle se contenta de demander... « Une autre ! » avec entrain. Ainsi, Adaline avait obtenu de jouer une autre partie. Il était relativement tôt, dans la soirée, mais la mère d'Adaline parlait déjà de... d'aller au lit...

La petite Adaline perdit cette autre partie.

« Je lis, et après, je vais au lit ! » s'exclama encore la fillette, avec tout autant d'entrain. Alors qu'Aimée et sa fille jouaient sur le parquet du salon, à côté des canapés, Adaline se redressa pour aller attraper son livre dans la bibliothèque, sous l'escalier.

Elle avait un rayon, le plus bas, qui lui était réservé dans cette bibliothèque. Elle contenait notamment de nombreux imagiers sur les créatures fantastiques, et sur des choses sur le monde magique. Mais il y avait aussi quelques livres moldus... En effet, grand-mère Cassiopée, à son anniversaire, avait offert à Adaline ses premiers livres. Un exemplaire des Comtes de Beedle le Barde. Un autre livre sur les créatures magiques, avec plus de mots, et un livre moldus sur les fées.

C'est ce dernier livre qu'Adaline venait cueillir dans la bibliothèque, et qu'elle ramena fièrement, avec son postérieur, sur la banquette.

CHAPITRE I/ FÉES ET DIFFÉRENTS TYPES DE FÉES

Les fées sont des petits êtres ailés. Elles mesurent environ 6 centimètres, et des ailes presque aussi grandes. Elles sont invisibles aux yeux des humains, même si certains enfants ont le pouvoir de les voir. C'est la magie de ces fées qui les rendent invisibles aux yeux des adultes, et ce parce qu'ils ne croient pas aux fées. Il faut, vous, enfants, croire aux fées... et peut-être qu'elles se montreront dans votre jardin, ou à votre fenêtre. Elles s'habillent avec les éléments naturels qui les entoure, et ont de nombreuses tâches à accomplir, malgré leur caractère joueur et joyeux. Vous pouvez aussi les croiser en forêt. Pas toutes, cependant... Effectivement, il existe différents types de fées...

Les Fées de la Terre sont les fées du Royaume de la Terre. Elles ont une reine, et vivent dans les forêts, les bois, les jardins. Elles s'occupent des plantes, et des fleurs, des saisons.

Les Fées de l'eau sont les fées du Royaume de l'Eau. Elles ont une reine, et vivent dans la mer, les océans, les rivières ou les fontaines. Elles s'occupent des courants, de la rosée, des animaux marins.

Les Fées du feu sont les fées du Royaume du Feu. Elles ont une reine, et vivent essentiellement autour des maisons, dans le royaume féerique, dans les terriers des animaux. Elles s'occupent des animaux, des sentiments, et de l'amour.

Les Fées de l'air sont les fées du Royaume de l'Air. Elles ont une reine, et elles vivent dans les nuages, dans les nid des oiseaux ou à la cime des arbres. Elles s'occupent des oiseaux, de leur nid. Elles s'occupent aussi du vent et de la météo.

CHAPITRE II/ LES FÉES DE LA TERRE

Les fées de la Terre ont pour reine, Ana'ya. Ana'ya est une fée plus grande que les autres, comme le sont les fées-reines. Elle a de grandes ailes vertes, brillantes, et une couronne faite de brindilles.

Les fées de la Terre s'habillent avec des feuilles. Elles usent de feuilles de différentes formes pour concevoir robes, sacs et accessoires. Elles utilisent également le lierre, comme élément décoratif de leur tenues. Elles utilisent de nombreux fleurs différentes pour orner les feuilles qu'elles portent.

Les fées de la Terre se divisent en plusieurs catégories, pour pourvoir de distribuer les différentes tâches qu'elles doivent accomplir.

Les fées des insectes s'occupent de réveiller les insectes le matin, de les mettre à l'abri, de leur trouver des fleurs à butiner. Elles s'assurent de la reproduction de ses derniers et de leur pollinisation. Elles vivent dans des cocons d'insectes abandonnés. Elles peuvent aussi vivre dans les arbres à fées, dans le Royaume des fées de la Terre, lorsqu'elles ne sont pas en mission.

Les fées des bois, des forêts, sont des fées à responsabilité. En effet, elles s'occupent des arbres, de leur racines, de leur croissance. Elles chantent des chansons ou dansent autour des arbres pour apporter bonne humeur et bonne santé. Avec les fées, les arbres poussent plus sains, plus hauts, et ont des feuilles plus vertes. En échange, les arbres autorisent les fées à ramasser leurs feuilles pour s'en faire des vêtements. Elles habitent dans les arbres, au creux de chaque forêt.

Les fées des fleurs sont les fées qui s'occupent des fleurs. Elles vivent généralement dans ces derniers. Elles s'occupent de leur bon développement, du bon cycle de leur vie, et de leur bourgeonnement. Elles soignent les fleurs malades en chantant.

Les fées des saisons sont les plus importantes des fées, de toutes les fées confondues. En effet, ce sont elles qui s'occupent du bon fonctionnement des saisons, du cycle qu'est la vie. Elles coordonnent les opérations et se réveillent au moment des transitions saisonnales et donnent les ordres aux autres fées, qu'elles soient des fées de la Terre, de l'Eau, de l'Air ou du Feu. Elles s'assurent du bon déroulement du changement de saison.

CHAPITRE III/ LES FÉES DE L'EAU

La reine des fées de l'Eau est Océane. C'est une fée plus grande que les autres. Elle vit dans un gros coquillage, sur un grand récif de corail. Elle règne sur les fées de l'eau et toutes communiquent avec elle. Océane a des ailes bleues, aux reflets argentés. Ses ailes ont quelques écailles, à leurs extrémités.

C'est d'ailleurs d'écailles que sont faits les vêtements des fées de l'eau. Elles utilisent des coquillages et des perles pour orner leurs tenues, en bijoux, colliers, sacs et même chapeaux. Les fées de l'Eau ne sont pas les plus coquettes, elles sont largement distancées au niveau de la mode par les fées du Feu ou même de l'Air, mais elles sont enviées par toutes les autres pour leurs nombreuses perles et leur sacs brillants.

Les fées de l'Eau se divisent en plusieurs catégories, pour pourvoir de distribuer les différentes tâches qu'elles doivent accomplir.

Les fées de la mer sont les fées qui s'occupent des mers, et des océans. Elles sont très nombreuses, et vivent à différents endroits. Elle vivent sous l'eau, et sont amphibie. Elles utilisent souvent les coraux pour dormir, ou différentes plantes aquatiques. Ces fées s'occupent des mers. Elles soignent les coraux, les divertissent. Elles veillent au bon déroulement de la vie des crustacés, et de nombreux autres poissons. Elles protègent leurs œufs. Les fées de la mer ont aussi l'important rôle de s'occuper des courants.

Les fées des rosées sont appelées ainsi parce que c'est leur principal rôle. Elles vivent dans les jardins, entre deux brins d'herbes. Et guettent le matin pour déposer des gouttelettes d'eau amassées directement des nuages.

Les fées des rivières sont des fées qui vivent dans les rivières. Elles contrôlent la douceur la douceur et la composition de l'eau. Elles s'occupent des pierres, de la vase, des insectes qui vivent à la surface de l'eau et des poissons qui vivent sous l'eau. La plupart du temps, elles dorment dans les ruisseaux, au creux de pierres plates, ou au milieu d’œufs de poissons.

Les fées des fontaines sont peu nombreuses, malheureusement. Ce sont des fées coquines qui apparaissent souvent aux enfants. Leur rôle n'est pas explicite, mais plus que contrôler les fontaines et s'assurer de la sécurité des enfants qui gravissent autour de ces dernières, les fées des fontaines servent à faire perdurer la connaissance des fées chez les enfants. Ainsi, personne ne leur interdit de se montrer, et elles ne s'en privent pas.

CHAPITRE IV/ LES FÉES DU FEU

La reine des fées du Feu règne sur le Royaume du Feu, un royaume à la fois aride et riche. Le Royaume de ses fées est partout, et nul part. Les fées du Feu sont très métaphoriques, d'ailleurs, leur reine se prénomme Eau. Oui, comme de l'eau. Mais cette rein gouverne bel et bien les fées du Feu. Ses ailes sont rouges, flamboyante et elles semblent presque se consumer dans un flou rougeâtre. Les fées du Feu s'occupent d'animaux, et de concepts plus abstraits.

Les Fées du Feu s'habillent peu, pourtant, elles portent beaucoup d'importance à la mode. En effet, les fées du Feu ont des corps chauds, elles n'ont pas besoin de beaucoup de vêtements. Cependant, elles se vêtissent avec des poils tissés de différents animaux qui donnent leur accord pour récupérer les poils qui tombent de leur fourrure.

Les fées du Feu se divisent en plusieurs catégories, pour pourvoir de distribuer les différentes tâches qu'elles doivent accomplir.

Les fées des animaux sont les fées qui veillent sur le biens être des créatures terrestres, qu'elles vivent en forêt, dans le désert, ou avec les humains. En effet, les fées des animaux s'occupent du bien-être de ces derniers, elles le protègent des chasseurs et les aident à creuser terriers ou trous pour dormir. Elles dorment toutes avec l'animal qu'elle protègent. Chaque fée est assignée à un animal. Certaines fées, de rares fées, sont assignés à des animaux domestiques. Peut-être les croiseras-tu, autour de ton chat ?

Les fées des sentiments sont des fées considérablement nombreuses. Elles existent partout, autour de chaque être. Elles existent de moins en moins autour des adultes, qui ne croient plus en leur magie. Ses fées naissent en même temps que les êtres vivants auxquels elles sont affiliés. Elles servent au développement des sentiments chez ses individus, et veillent sur ces derniers, si ils croient en elles. Les animaux, d'ailleurs, sont tous capable de voir et de vivre avec les fées.

Les fées de l'amour sont des fées qui s'assurent du cycle de la vie. Elles assurent la reproduction de beaucoup d'espèces animales. Elles sont particulièrement actives au printemps, et sont très amoureuses de leur travail.

CHAPITRE V/ LES FÉES DE L'AIR

Les fées de l'Air ont pour reine Ariènne. Ariènne est une fée généreuse, et de nature heureuse. Elle est d'ailleurs la reine du Royaume de l'Air depuis de nombreuses années. Elle a de grandes ailes qui oscillent entre le violet et la transparence. Les reflets de ses dernières sont clairs, lumineux. Ariènne vit dans les nuages. Enfin, un nuage. Elle ne change que très peu souvent de nuage. Elle ne le fait que si elle y est contrainte. En effet, Ariènne tient à son petit chez-elle, et son énorme garde-de-robe.

Ces fées apportent toutes beaucoup d'importantes à leurs tenues. En effet, elles usent des plumes tombées des ramures de différents oiseaux, et elles tentent toujours de coordonner les couleurs. Elles sont extrêmement coquettes. Elles utilisent aussi des morceaux de nuages.

Les fées de l'Air se divisent en plusieurs catégories, pour pourvoir de distribuer les différentes tâches qu'elles doivent accomplir.

Les fées des oiseaux s'occupent donc des oiseaux. Elles s'occupent de leurs plumes, leurs ailes, leur bon développement. Elles ramassent aussi toutes les plumes qu'elles trouvent et elles en font même un commerce... Les fées des oiseaux s'occupent aussi des nids, et des œufs. Parfois, elles les couvent toute une nuit, parfois, elles partent à la chasse pour le compte de ces derniers.

Les fées du vent vivent sur les cimes des arbres. Elles s'occupent du vent. Leur rôle est primordiale mais il s'avère assez rapide, la plupart du temps. Elles gèrent et stoppent les tornades et les ouragans. Elles régulent la température en réglant le souffle du vent. Elles chantent et dansent très souvent, au gré de ce dernier.

Les fées de la météo. Elles parlent et chantent pour le Soleil, l'incitant ainsi à se montrer, ou à ne pas se montrer. Selon les saisons. Les fées des saisons donnent leurs principaux ordres à ces dernières, elles sont toutes aussi importantes les unes que les autres. Les fées de la météo s'occupent aussi des nuages, elles vivent dans ces derniers, pour la plupart. Elles utilisent la même technique pour le soleil que pour la pluie.

POUR FINIR

Faites attention aux fées autour de vous. Vous, enfants, vous adultes, pouvez donner de la force et de l'attention aux fées, et les aider dans certaines tâches. Ainsi, vous les verrez peut-être... Laissez la magie vous envahir.

Adaline s'était saisie du gros livre, à la reliure aux reflets violets, dorés, et verts. Il y avait de nombreuses... fées dessinées sur la couverture de l'ouvrage. Elle avait posé le bouquin sur ses genoux, et l'avait ouvert. Il y avait beaucoup d'illustrations colorées. Cependant, Adaline avait envie de lire. Et d'en savoir plus sur ces... fées. En effet, les fées n'étaient pas ces créatures fantastiques. Elles étaient plutôt de vils créatures. « Regarde maman, avait dit la fillette, son doigt posé sur la fée qui servait de modèle au premier chapitre de l'ouvrage. Ça ressemble pas à ça une fée ! Ces moldus, alors... » avait-elle dit, d'un air désabusé.

Aimée avait rit. En effet, une fée, ça ne ressemblait pas à ça. Ça avait des ailes brillantes, mais une apparence loin de l'humanité. Contrairement à ces dessins. Aimée secoua la tête. « Non, en effet, mais c'est pour plaire aux enfants moldus... D'ailleurs, ils croient que les fées font tout un tas de choses pour eux... » déclara Aimée, en posant sa main sur la tête de sa fille. Elle caressa ses cheveux noirs, ils atteignaient d'ailleurs les épaules d'Adaline pour s'y poser négligemment.

Adaline leva les yeux sur sa mère. Elle tentait de lire le premier chapitre. Tout était très imagé. « Quelles choses les fées font maman ? » demanda Adaline, en adressant à sa mère un sourire des plus radieux. Mais, effectivement, c'était une combine... Ainsi, Aimée attrapa le gros livre et le posa sur ses genoux. Adaline posa sa tête contre sa mère, et cette dernière put commencer la lecture.

Elle lu le premier chapitre. Il décrivait les fées belles, joyeuses, joueuses. En effet, les fées sont des créatures joueuses, moqueuses, malines. Mais belles ? Ça, elles ne l'était pas. Et puis, tout le monde peut les voir, ces fées, pourquoi est-ce que les enfants seraient les seuls ? Elles ne sont pas très magiques, les fées, d'ailleurs ! Adaline secouait la tête, et riait parfois, lorsqu'elle entendait les bêtises que ce livre moldu relatait. « Elles s'occupent aussi du vent, et de la météo. Avait dit Aimée, avant de fermer le gros livre. La suite, ce sera pour un autre soir, Adaline, il faut te coucher, cette fois ! » avait déclaré maman.

La petite brune avait froncé les sourcils, et croisé ses deux bras. Assise en tailleur sur le canapé, elle commençait son boudin. Ça ne lui arrivait pas si souvent, en réalité, mais quand elle l'avait décidé : elle l'avait décidé.

« Encore ! »

Aimée ne cédait pas, cependant. Elle affirmait avec aplomb qu'il était l'heure de se coucher, et elle ne sembla par rompre. Adaline non plus, cependant. Elle, de son côté, affirmait qu'un chapitre de plus n'allait tuer personne. Mais Aimée ne rompait pas.

Jusqu'à ce que... « Bon, d'accord, Adaline. T'as le droit de le prendre avec toi au lit. Mais je vais repasser vérifier si tu dors, d'ici une demi-heure. Tu as intérêt d'être endormie, » déclara-t-elle alors. Elle rendit le gros livre à Adaline qui, difficilement, attrapa un bisou de sa maman puis le livre et monta dans sa chambre. Elle gravit les marches qui la séparait de l'étage avec quelques difficultés. Plusieurs fois l'ouvrage glissait de ses mains moites et quelques fois il devenait trop lourd. Elle marquait une pause et continuait l'ascension.

De cette manière, Adaline finit par arriver dans sa chambre. Elle avait eu, pour ses 6 ans, un grand lit. Enfin, son père et sa mère lui avait enlevé les barreaux de bois. Ainsi, Adaline se sentait grande. Sa chambre était plutôt vaste. elle était en longueur, par rapport à la porte. Lorsqu'on entrait, on tombait nez-à-nez avec une grande fenêtre, rectangulaire. Le mur d'en face était blanc et loin de quelques mètres, cinq probablement. A gauche, depuis la porte, il y avait une bibliothèque immense, en bois, qui semblait façonnée dans le mur. Mais, à vrai dire, le meuble ne servait pas de bibliothèque, pour le moment, Adaline entassait les livres qu'elle recevait sous l'escalier, en bas. Ainsi, il y était rangé des jouets, de grosses caisses de jouets. Et un nombre important de peluche. Le parquet du sol était presque intégralement recouvert d'un tapis à poils longs, beige. Les mus, eux, étaient recouverts de diverses photos d'Adaline, et sa famille, prises par ses parents. Toutes s'animent, mais pas tout le temps...

La lumière de la nuit passait à travers la fenêtre, ainsi, Adaline, six ans, vêtue d'un body (à cause de la chaleur) orange, était assise sur sa couette, dans son lit, avec son gros livre sur les fées. Elle tentait de déchirer les caractères autant qu'elle appréciait les images.

En effet, Adaline était en train d'apprendre à lire. Elle avait commencé avec sa grand-mère, Cassiopée, depuis son anniversaire, depuis le 3 juin. Ainsi, elle avait seulement deux livres, pour le moment. Mais qu'elle ne déchiffrait pas encore.

La petite fillette brune qu'était Adaline avait toujours été expressive. Elle le sera probablement toute sa vie. Son visage trahit toujours les motions ressenties. Il montre son cœur autant que ses peurs. Mais Adaline, 6 ans, n'avait pas de peur. Aussi loin qu'elle s'en souvienne, Cambridge avait été réconfortant. Ça deviendrait étouffant avec les années, mais ce n'avait été que réconfort. Ses cheveux s'éparpillèrent autour de sa tête quand elle s'allongea.

Elle tint son livre au dessus de sa tête pendant de longues secondes. Tant que ses bras le lui permettaient. Bientôt, ils tremblèrent et à regret, elle se redressa. Les yeux fatigués de la fillette tentaient de résister au sommeil qui l'emportait. Ses yeux brûlaient, tant la faible lumière de la Lune éclairait les images du livre. Mais elle luttait, contre le sable qui se déposait au creux de ses globes oculaires.

Finalement, ça faisait déjà une demi-heure que la petite Adaline passait ses doigts sur le relief pailletés que reflétait la Lune et qu'elle tentait de lire les caractères noirs imprimés sur les pages délicates, qu'elle avait manié avec précaution et précision. Pour une gamine de 6 ans, Adaline était des plus douces. Elle était délicate lorsqu'il le fallait. Et puis, elle tenait et savait à quoi elle tenait : certaines objets matériels et d'autres immatériels. Était-elle une enfant perspicace ? Autour d'elle, les adultes se plaisaient à le dire.

La porte grinça et s'ouvrit sur maman. Aimée. « Tu ne dors pas ? » ses sourcils froncés et son ton firent fermer le livre brusquement. De ses deux mains, Adaline s’empressa de fermer et de posa l'ouvrage sur lequel elle était penchée.

« Si ! » Adaline avait fait glisser le livre à côté d'elle et s'était brusquement allongée, en fermant les yeux. Pourtant, la lumière qui s'émanait de l'embrasure de la porte avait bel et bien éclairé sa silhouette : assise sur son lit. Maman fronça les sourcils. Elle ne le faisait pas souvent : son visage était dénue de la moindre ride et au contraire de son mari et de sa fille, ses émotions ne l'emportaient pas sur son faciès.

Maman s'approcha du petit lit, sans ses anciennes barrières en bois, pour poser sa Grande main sur la tête d'une Adaline allongée, qui ouvrit les yeux. Le rire cristallin de l'enfant résonna dans la petite chambre. Puis on entendit de lointain grésillements. La cheminée.

« Papa est revenu, il faut que tu dormes quand il montera te dire bonne nuit. Je te confisque ça, » avait dit maman, avant de s'emparer du livre, après avoir ôté sa main pourtant si Chaude et Rassurante, et de se lever. Elle posa l'ouvrage sur la bibliothèque, celle qui était imbriquée dans le mur en face du lit d'Adaline, sous le regard de cette dernière. Comment était ce regard ? Il n'était que jugement, dur et froid. Ce n'était pas le regarde qu'elle avait, d'habitude.

La silhouette élancée de Maman quitta la chambre comme une Ombre. Adaline se glissa sous sa couette, pour y ruminer. Elle grognait des choses et les étouffait dans les draps.

Puis, sans que personne ne le décida, quelque chose s'alluma en Adaline. Recroquevillée sous les draps qu'elle avait utilisé comme défouloir, Adaline s'allumait. Ce n'était pas exactement Adaline qui s'allumait. En fait, il n'y avait rien qui fasse de la lumière. Mais soudain, les membres d'Adaline avaient été endoloris. Et son Corps plus que son cœur s'était soulevé.

C'était une Energie étrange, inhabituel, jamais encore ressentie. Ça soulevait son Être alors qu'elle n'avait mais pas conscience d'Être.

La colère écrasée d'un enfant qui ne voulait pas entendre, ni écouter, s'était transformée en énergie. La chose qui l'avait contrariée avait été oubliée. De la félicité. Il ne restait que de la félicité. Pure. Dure. Adaline leva les yeux, en faisant passer sa tête par dessus sa couette. Le livre sur les fées qu'elle venait de se faire confisquer volait vers elle. Droit et fier.

« A-Adaline... »

La porte avait été brusquement ouverte, si bien qu'Adaline entendit la voix de son père au même moment qu'elle vit la porte s'ouvrir.

« Papa... »

Les voix des deux étaient descendantes. L'une traduisait la surprise, l'autre aussi : mais différemment. La félicité et l'Energie qui enveloppait encore Adaline dans son lit avait mêlé de la joie à sa surprise.


Première manifestation magique