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08 juin 2019, 19:04
 Dover  Plainte  solo   RPG+ 
Résidence des Nightshade, Dover, avril 2043


– Arya, arrête de remuer.
Arya évita le regard de sa sœur Madison, qui lui trouvait toujours quelque chose à redire. Elle s'efforça de rester immobile et de se replonger dans son livre en silence.
– Arya, cesse de maltraiter ce livre.
Arya ferma les yeux quelques secondes, essayant d'ignorer sa sœur. Madison faisait toujours tout pour l'embêter, elle la détestait. Pourtant, c'était la sœur avec qui elle avait le moins de différence d'âge.
Les six filles Nightshade étaient réunies dans la bibliothèque de la maison, comme tous les dimanches, pour une séance de lecture. Et comme d'habitude, Madison essayait par tous les moyens de pousser Arya à partir. Mais aujourd'hui, la fillette de 10 ans s'était promis de résister et de ne pas faiblir. Malheureusement, plus le temps passait, plus les remarques de sa sœur devenaient blessantes.
– Madison, laisse-la tranquille, elle ne dérange personne, intervint Alison sans lever les yeux de son livre.
Arya se tourna vers elle et voulut la remercier, mais elle s'était déjà replongée dans sa lecture. Alison n'était pas là très souvent, à cause de sa formation en magizoologie loin d'ici. Cependant ce jour-là, elle était en congé, et Arya en était très heureuse. C'était la seule personne qui ne lui faisait jamais de commentaires désagréables.
– Arya laisse-nous tranquilles, ce sera mieux pour tout le monde. Tu ne fais que nous déranger, là. Tu ne comprends même pas le sens de ta lecture.
Arya résista le plus longtemps possible aux remarques de Madison, avant que sa barrière de protection ne fléchisse. Elle ferma son livre, le replaça sur son étagère et sortit de la bibliothèque en retenant ses larmes. Elle aimerait que son père soit là pour la consoler, mais il devait tenir sa boutique de balais loin d'ici.
Elle passa devant le tableau de la championne de Quidditch, qui l'apostropha :
– Arya ? Un problème ?
La petite fille leva ses yeux brillants vers elle, et la championne soupira.
– Encore Madison, c'est ça ?
Elle opina, avant de sortir dans le jardin. Les Nightshade avait de la chance, leur maison possédait énormément de terrain à l'arrière. C'est là qu'Arya passait la plupart de ses journées lorsqu'elle n'était pas à l'école moldue, puisque ses sœurs n'aimaient pas vraiment sortir.
Elle profita de la brise fraîche et se mit à courir dans l'herbe pour se défouler, les bras levés. Puis elle grimpa à un arbre, encore et encore, toujours plus haut. Au sommet, elle avait la sensation que l'air était plus respirable. Ici, loin de tout, elle pouvait oublier. Oublier Madison, son père, sa mère, les interdits. Ici, tout était beau. Ici, tout était permis.
Elle resta longtemps dans son arbre, cachée par les feuilles, loin de la maison. Elle réfléchissait à son avenir. Dans un an, elle quitterait enfin son école moldue pour aller à Poudlard. Ses sœurs en parlaient tout le temps et le décrivaient comme un paradis aux yeux d'Arya. Sa magie s'était manifesté il y a déjà un petit moment, et la fillette s'impatientait. Depuis toujours, elle passait sa vie à éviter ses sœurs, ou bien à faire de vains efforts pour leur ressembler. Là-bas, même si Madison et Sandy seront dans le même château, elle ne se verront pas autant qu'avant.
Cependant, elle ne savait que penser de sa future vie là-bas. Sera-t-elle encore seule, comme dans son école moldue ? Est-ce que les cours seront difficiles ? Toutes ses sœurs avaient une moyenne O dans toutes les matières, et elle avait peur que ses sœurs se moquent d'elle si elle obtenait moins.
Une voix la tira de ses pensées. C'était sa mère qui l'appelait de son ton agaçant.
– Arya ! Où traînes-tu encore ?! Viens ici, et que ça saute !
La fillette soupira mais descendit tout de même de l'arbre. Les seules fois où sa mère lui parlait, c'était pour la réprimander. Elle ne cessait de répéter que de tous ses enfants, elle était la pire et la plus compliquée.
Arya rejoignit la maison pour le dîner, perdue dans ses pensées.
Dernière modification par Arya Nightshade le 22 juil. 2019, 12:44, modifié 7 fois.

Vous dites que c'est si beau la vie. Je veux savoir comment je m'y prendrai pour vivre.
~ Antigone, Anouilh
3èmeannée 2045/2046

08 juin 2019, 23:13
 Dover  Plainte  solo   RPG+ 
– Alison ? Je te dérange ? demanda Arya en entrant dans la chambre de sa sœur.
Alison posa sa plume sur son bureau en se tournant vers sa petite sœur. Arya restait devant la porte sans oser entrer.
– Que veux-tu ? la questionna-t-elle sans pour autant l'inviter à entrer.
– Seulement profiter de ta présence... tu repars déjà demain.
Alison soupira en jetant un coup d’œil à son parchemin. Arya comprit qu'elle était occupée et qu'elle ne voulait certainement pas passer la soirée avec elle.
– Je peux partir si tu dois travailler... bafouilla Arya.
– Non c'est bon, entre, répondit-elle un peu sèchement.
Finalement, Arya aurait préféré la laisser seule. Mettre la seule sœur qui la supportait à dos n'était pas dans ses plans. Elle entra dans la pièce et resta debout au milieu, ne sachant quoi faire.
– Ne reste pas ici, la gronda Alison en désignant un tabouret du doigt. Alors, de quoi veux-tu parler ? Quelque chose ne va pas à l'école ? Des problèmes avec tes amis ?
Arya voulut répondre qu'elle n'avait pas d'amis, mais elle avait peur qu'elle le prenne mal, alors elle haussa les épaules.
– Allez tu n'as plus que quelques mois à les supporter. Ensuite, tu entreras à Poudlard et là-bas, tu pourras parler de magie librement.
Mais ce n'était pas de cela dont Arya avait besoin. Elle hésita avant de déclarer :
– C'est à propos de Madison...
Alison retint un soupir en s'appuyant contre le dossier de sa chaise.
– Il n'y a rien à dire sur Madison.
– Mais...
– Non, la coupa-t-elle. Certes, elle a tendance à être un peu sèche, je le conçois. Mais toi, tu ne fais aucun effort ! Sois toi-même, comme nous toutes, et la vie sera beaucoup plus facile, tu verras.
– Mais je suis moi-même ! protesta Arya, toute timidité disparue. C'est justement ça le problème ! C'est vous qui ne voulez pas m'accepter !
Alison secoua la tête et reprit sa plume en caressant son hibou.
– Désolée Arya, mais tu es trop jeune pour comprendre ce genre de chose. Laisse Madison tranquille. Maintenant, va te coucher, il se fait tard.
Arya se leva du tabouret, les poings serrés. Non, elle ne pleurerait pas devant elle. Elle voulait lui montrer qu'elle était plus forte qu'elle ne le pensait, plus mature.
Elle l'observa un moment avant de quitter la pièce d'un pas rageur. Sa sœur reprit son travail comme s'il ne s'était rien passé.
Alison ne comprenait pas. Et elle ne la connaissait pas non plus. Arya accepta cette dure vérité avec douleur en retournant dans sa chambre.
Tout le monde ne lui parlait que de Poudlard en ce moment, et Arya finissait par se demander si tous ses soucis se règleraient vraiment une fois entrée là-bas. Elle devrait recevoir sa lettre très prochainement, puisque son anniversaire approchait.

Vous dites que c'est si beau la vie. Je veux savoir comment je m'y prendrai pour vivre.
~ Antigone, Anouilh
3èmeannée 2045/2046

10 juin 2019, 14:23
 Dover  Plainte  solo   RPG+ 
Arya étouffait ses pleurs dans son oreiller, allongée toute habillée sur son lit. Il était déjà tard et les bougies qu'elle avait allumé répandaient une lueur dansante sur son visage. Elle se força à se calmer. Que dirait Madison en la voyant dans cet état ? « Pleurer, c'est être faible ».
Je ne suis pas faible, pensa Arya en essuyant une dernière larme.
La fillette se reprochait souvent de pleurer pour un rien. Alors elle se lançait des sortes de défis, chaque jour. Résister le plus longtemps possible aux remarques de ses sœurs, ou réussir à rester stoïque en toute circonstance. Ces objectifs personnels l'aidaient à tenir le coup dans les pires moments.
Arya resta immobile, en position fœtale sur son lit, observant la flamme hypnotique de sa bougie. La cire fondait, et une goutte glissa lentement sur le bougeoir. Soudain, un léger cliquetis rompit le silence planant dans la maison. Arya releva la tête en fronçant les sourcils. Toutes ses sœurs dormaient, ainsi que sa mère. Et pour avoir arpenté la résidence de nuit pendant de longs mois, elle savait qu'elles ne sortaient jamais en pleine nuit.
Elle s'empara du bougeoir et ouvrit la porte de sa chambre avec précautions. Elle marcha pieds nus sur le parquet, s'appliquant à ne pas le faire craquer. Quand elle arriva au rez-de-chaussez, elle vit une grande silhouette sombre dans le hall d'entrée. Cachant sa bougie derrière un mur, elle observa l'ombre s'affairer. Si c'est un cambrioleur, il n'est pas très discret, pensa Arya. Étonnamment, elle n'avait pas peur. Si l'idée d'affronter ses sœurs la paralysait, l'idée de se défendre contre un éventuel criminel ne lui faisait ni chaud ni froid.
C'est alors que l'inconnu alluma la lumière du salon. Toujours cachée derrière le mur, Arya jeta un rapide coup d’œil et son visage s'éclaira.
– Papa ! cria-t-elle, au risque de réveiller ses sœurs.
Il se retourna en reconnaissant la voix de sa benjamine. Il n'eut pas le temps de la saluer qu'elle le prenait déjà dans ses bras. C'était un homme plutôt grand, aux cheveux châtains et aux yeux bleus. Arya ne lui arrivait pas au nombril.
– Qu'est-ce que tu fais là ? s'exclame la fillette. Tu n'étais pas censé rentrer avant une semaine !
– J'ai réussis à me libérer plus tôt. J'ai pris le premier train pour pouvoir voir Alison avant qu'elle ne reparte demain.
Il porta sa fille pour avoir son visage à sa hauteur.
– C'est fou ce que tu grandis vite. Demain tu seras déjà une véritable sorcière sans que je ne m'en rende compte.
C'est parce que tu n'es jamais là, pensa Arya. Son père la reposa au sol et lui proposa :
– C'est très bien tout ça, mais je meurs de faim. Ça te dirais qu'on se partage quelque chose ?
– De sucré ?
– Évidemment !
La fillette bondit de joie et suivit son père dans la cuisine. Les moments entre eux seuls étaient si rares et si précieux qu'Arya en essayait toujours d'en profiter à fond. Son père sortit du pain et coupa des tranches pendant que sa fille sortait la marmelade.
Arya observa son père du coin de l’œil. Elle le trouvait fatigué. Il n'avait pas plus de cinquante ans et pourtant, de multiples cheveux blancs fleurissaient déjà sur le sommet de son crâne.
– Tout va bien à la boutique ? demanda Arya pour faire la conversation.
– Oui, les affaires marchent plutôt bien. Mais j'aimerai engager un stagiaire pour m'aider tout de même.
Arya se promit que, dès qu'elle aurait finit ses études à Poudlard, elle irait aider son père à Londres. Il tenait un magasin de balais à la capitale, et logeait juste au-dessus. Il ne revenait à la maison que très rarement.
– Si tu arrives à avoir un stagiaire, tu reviendras plus souvent à la maison ? le questionna-t-elle.
– Peut-être. Mais je ne veux pas te donner de faux espoirs ma petite sauvageonne.
Arya adorait quand il l’appelait comme ça. Elle seule avait le privilège d'avoir un surnom, contrairement à ses sœurs.
– Et ici, comment ça va à la maison ?
L'humeur joyeuse d'Arya redescendit d'un cran. Elle s'efforça de ne pas le laisser paraître et évita le regard se son père pour le fixer sur sa tartine de marmelade.
– Comme d'habitude.
– C'est tout ce que tu as à me dire ? la taquina-t-il. Je t'ai déjà vu beaucoup plus argumentative.
Elle haussa les épaules, se refermant sur elle-même.
– Et l'école, alors ? Comment ça se passe ?
– Comme d'habitude.
– Tu n'as que ça à la bouche ?
– Comme d'habitude.
Cette fois, Arya soutient le regard de son père. C'est lui qui finit par baisser les yeux.
– Tu ne devrais pas être couchée à cette heure-ci, toi ? Allez, va dormir.
– Tu seras toujours là demain ? demanda-t-elle précipitamment, soudain inquiète.
– Je te le promets. Allez, file.
Arya finit sa tartine et retourna dans sa chambre, prenant son bougeoir au passage.

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~ Antigone, Anouilh
3èmeannée 2045/2046

10 juin 2019, 18:59
 Dover  Plainte  solo   RPG+ 
Quelques jours plus tard, Arya profitait du fait que la bibliothèque soit vide pour y passer du temps. Sa famille était partie faire un pique-nique, et Arya ne s'était pas proposé pour venir. En échange, personne n'avait réclamé sa présence.
Ses yeux parcouraient rapidement les lignes avec passion. Elle prenait des notes sur un parchemin à côté, de temps en temps. En partant, sa sœur Alison avait oublié ce livre. Arya en profitait donc avant qu'on ne le lui renvoie.
Elle était tellement plongée dans sa lecture qu'elle n'entendit pas les pas se rapprochant de la bibliothèque. Elle sursauta donc lorsqu'elle fut interrompue :
- C'est donc là que tu te cachais, s'exclama son père en entrant dans la pièce.
Arya se retourna et le vit s'approcher d'elle. Il s'assit à ses côté sur le banc et jeta un œil à son livre :
- Que lis-tu ? Madison m'a dit que tu ne lisais jamais d'habitude.
Madison m'empêche de lire, pensa Arya.
- Elle n'est pas là pour me voir le faire, c'est tout, répondit-elle en reprenant sa plume.
- Et donc ? Que lis-tu ?
- Manuel de psychologie des hippogriffes, murmura-t-elle machinalement.
Comme son père gardait le silence, elle arrêta d'écrire pour lui jeter un coup d'œil.
- Quelque chose ne va pas ?
C'est un livre bien trop complexe pour une fille de son âge, songeait son père.
- Non, tout va bien. Dis-moi, il t'intéresse beaucoup, ce livre ? la questionna-t-il en regardant ses notes.
Arya haussa les épaules.
- Oui, il est plutôt captivant. J'aimerai bien voir des hippogriffes pour de vrai. Un jour, Alison en a décrit un dans un de ces travaux. Ça a l'air magnifique !
- Tu lis les travaux d'Alison ?
Arya se rendit compte qu'elle avait dit une bêtise. Elle n'était pas censé fouiller dans les affaires de sa sœur.
- Heu... oui, parfois...
Son père, lui, était trop stupéfait pour faire attention au malaise d'Arya. Il redécouvrait sa fille ; lorsqu'il correspondait avec ses sœurs par lettre et qu'il demandait des nouvelles de sa benjamine, elles lui répondaient toujours qu'elle était farouche, insociable, et se désintéressait des livres.
- Dis-moi Arya, tu lis souvent ?
- Ben... autant que Sandy ou Madison. Pourquoi ?
- Non, pour rien, pour rien. Ça te plairait que je te montre une photo d'un hippogriffe ?
- Oh oui ! Tu en as une ?
Il lui fit signe de ne pas bouger et alla fouiller dans un tiroir. Lorsqu'il revient, il montra l'image mouvante à la fillette.
- Wouah... souffla-t-elle. Ils sont encore plus majestueux que je ne les imaginais...
- Tiens, garde-la. Mais ne l'emmène pas à l'école, attention ! Tu te souviens de ce que je te dis toujours ?
- Pas de signes sorciers à l'école moldue, je sais papa.
Arya prit la photo avec délicatesse et observa l'animal se cabrer à répétition pendant quelques secondes.
- Papa ? Je peux te demander quelque chose ?
- Qu'y-a-t-il ?
- Je crois que... que j'ai un ami, à l'école. Et... et j'aimerai bien l'inviter ici, à la maison.
Son père se rembrunit en soupirant.
- Arya, tu sais que tu ne peux pas. Pas de...
- Pas de moldu à la maison, je sais, le coupa-t-elle. Mais nous resterions dehors ! Je te le promets, je ne le ferai pas enter !
- Non, Arya. On ne prendra pas le risque qu'il voie un signe de magie. Je ne veux pas être obligé d'oublietter un gamin de dix ans.
Arya se referma sur elle-même devant le ton dur et sec qu'avait prit son père. Elle ne voulait pas se le mettre à dos, pas lui.
- Tu ferai mieux d'oublier cet ami.
Il se leva et sortit de la pièce. Arya resta figée, la tête baissée, luttant contre les larmes, pendant un long moment. Puis elle referma le livre, le replaça, prit son parchemin et retourna dans sa chambre en silence.

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~ Antigone, Anouilh
3èmeannée 2045/2046

14 juin 2019, 12:09
 Dover  Plainte  solo   RPG+ 
Arya observait sa famille s'amuser, assise dans l'herbe. Sandy et Madison révisaient ensemble, alors que Jenny et Lindsey montraient leur magie à leur mère. Elle se sentait complètement extérieure à la scène, comme si elle n'était qu'une simple spectatrice. Elle n'avait pas l'impression d'appartenir à cette famille. Souvent, lorsqu'elle était petite, elle se demandait si elle n'avait pas été adoptée. Elle ne ressemblait pas du tout à ses sœurs physiquement ; elles étaient toutes grandes et blondes aux yeux bleus, alors qu'Arya était petite et brune aux yeux verts. L'hypothèse aurait pu être plausible. Mais après avoir fouillé longtemps dans le bureau de son père, elle avait découvert son acte de naissance et ça ne faisait aucun doute : elle était bien la fille de ses parents. Mais alors, pourquoi être si différente d'eux mentalement ? La fillette s'interrogeait souvent sur elle-même. Était-elle normale ? Voulait-elle seulement l'être ? Et le fait que personne n'ai jamais vu ce trouble s'apparentait à de la torture. Elle avait besoin de quelqu'un auprès d'elle, quelqu'un qui la comprenne, qui l'aide à se sentir à mieux, à s'intégrer. Arya écrivait toutes ces interrogations dans un cahier qu'elle gardait jalousement caché dans sa chambre. Et chaque fois qu'un adulte lui disait « tu comprendras quand tu seras plus grande », elle s'imaginait qu'ils devaient certainement tout savoir, eux. Pourtant, lorsqu'elle parlait avec son père, elle se rendait bien compte qu'il ne comprenait pas la détresse de sa fille. Non, les adultes ne savent pas tout, pensait Arya. Ils ferment les yeux sur les choses qui leur pose problème pour ne pas avoir à les régler.
Arya était souvent triste et morose. Mais elle gardait espoir. Le jour viendra où elle partira pour Poudlard, loin de ce qu'elle a toujours connu. Et là, peut-être trouvera-t-elle le bonheur.
– Arya ? Arya ! l’appela sa mère, l'arrachant à ses pensées. Pourquoi restes-tu seule dans ton coin ? D'habitude tu cours partout et c'est quand on te le demande que tu restes immobile !
Arya plante son regard dans celui de sa mère sans répondre. La fillette savait qu'il ne valait mieux ne pas répondre. Avec le temps, elle avait appris que se taire était parfois plus judicieux que de répliquer.
Sa mère détourna le regard, perturbée. Arya savait que son regard était parfois déroutant, même si elle avait les mêmes yeux que sa génitrice.
– Ne fais pas attention à elle, intervint Madison en levant la tête de son manuel. Arya est une imbécile doublée d'un sens de la sociabilité minime. Ce n'est qu'une sauvage.
Sa mère ne répondit pas. Madison était sa petite préférée, bien qu'elle admirait toutes ses filles pour leurs capacités magiques. Malgré le fait qu'elle soit moldue, elle s'est toujours intéressée de près à leurs études.
Quant à Arya, elle accusa le coup sans bouger.
– Arya est soit trop bavarde, soit trop silencieuse. Elle ne connais que les extrêmes. Elle ne sera jamais à Serdaigle, c'est certain.
Arya enfonça ses ongles dans ses bras, se balançant de gauche à droite, tentant de se concentrer sur autre chose que les paroles de sa sœur.
– Elle prends les choses trop sérieusement ou pas du tout, continue Madison.
Arya serra ses bras plus fort.
– Elle est trop sensible ou trop froide.
Arya ferma les yeux.
– Arya ! cria soudainement sa mère.
Lorsqu'elle rouvrit les yeux, elle se rendit compte qu'elle avait mal aux bras. En baissant les yeux, elle se rendit compte que du sang coulait là où elle avait enfoncé ses ongles.
– Mais qu'est-ce qui te prend ? la réprimanda sa mère sans pour autant venir l'aider.
– Tu vois, c'est bien ce que je dis. C'est une demeurée, conclut Madison.
Arya se leva et retourna dans la maison pour se nettoyer les bras, le regard vide.
RPG terminé

Vous dites que c'est si beau la vie. Je veux savoir comment je m'y prendrai pour vivre.
~ Antigone, Anouilh
3èmeannée 2045/2046