Inscription
Connexion

14 juin 2019, 18:12
 RPG++  Le Cristal de la Rancœur  Cambridge 
Jane
Le 25 décembre 2043
A la maison


Image

Décembre.

Au fur et à mesure que le temps s'était écoulé, Jane s'était meurtrie. Elle souffrait de ne pas recevoir de lettre d'Adaline, et en même temps, elle se faisait un plaisir de ne plus avoir à la côtoyer si souvent. Ses sentiments contraires qu'elle ressentait tout le temps l'avait meurtrie. Et finalement, elle avait redouté le jour où elle reverrait Adaline.

Elle avait occupé son temps en lecture. Elle avait occupé son temps en promenant ses yeux et son Esprit dans des histoires et des tournures de phrases compliquées. Elle avait occupé son temps en s'occupant d'elle, en brossant ses cheveux et en jugeant la qualité des pierres qu'elle possédait. Elle avait occupé son temps avec Millie. Mais plus encore avec Zoé et Emma. Qu'elle voyait moins qu'aux premiers mois.

Avait-elle trahi Adaline en allant goûter chez Zoé et Emma ? Avait-elle trahi Adaline en riant à leur blagues idiotes ?

A chaque fois qu'elle avait pensé au retour d'Adaline, Jane n'y avait vu qu'une chose : la jalousie.
De quel côté viendrait-elle ?

Décembre.

Adaline était rentrée chez elle le 21 décembre. Elle n'avait pas vu Jane en rentrant : et était partie pour son lit.

Le jour suivant, elle avait vu Jane, au milieux des autres. Elle n'avait pas daigné la regarder, bien que Jane jetait vers elle ses yeux bleus clairs désemparés. Adaline était saisie d'un soulèvement. Elle était prise par une rancœur telle que les bons sentiments qu'elle avait pourtant éprouvés envers Jane durant toute sa vie se taisaient au fond de son cœur. Ils avaient probablement peur d'être réduit à Néant si ils daignaient prendre place en elle, au moment où elle revit Jane pour la première fois depuis des mois, quelques jours avant Noël. Elle ne lui a pas adressé la parole.

Le jour suivant, Adaline évita précautionneusement l'allée dans laquelle elle avait tant joué, et s'était réfugiée chez Cassiopée. « Tu ne parles plus à Jane ? Pourquoi ? » Et la voix de miel de Cassiopée et les mots qu'elle avait prononcé s'étaient étalés dans l'Esprit d'Adaline. Pour tant de raisons. Pour tant d’indicibles raisons.

Adaline reprochait à Jane l'effet qu'elle lui faisait. Elle lui reprochait inlassablement l'influence qu'elle gardait sur elle. Elle reprochait à Jane sa chevelure brillante. Elle reprochait à Jane de finir par se reprocher de ne pas lui parler. Elle reprochait à Jane les pensées qu'elle avait eu sur elle.

« Je lui parle plus. » Le caractère de cochon qu'Adaline avait parfois ne suivait aucune logique. Avant de partir pour Poudlard, il arrivait souvent qu'elle revête ce masque, mais seulement avec les adultes. Depuis Poudlard, elle ne le contrôlait plus. Parfois, il apparaissait et rendait ses pensées désordonnées, ses idées floues et sa tête embrumée. La logique qu'elle suivait, comme un fil conducteur qu'elle se penche pour suivre, n'était plus, lorsque le masque prenait sa place sur son visage.

Le 24 décembre.

Adaline n'avait pas parlé à Jane. Mais demain, ce serait Noël. Avaec qui est-ce que Jane le passerait ? Zoé, Emma, Louis et leurs parents étaient partis pour Paris. Pareil pour Rachel, Violet et Shawn, bien que trop jeunes ils pouvaient parfois l'amuser, ils étaient partis dans une autre partie de l'Angleterre.

Que restait-il à Jane ? Un Owen qui ne jurait que par Adaline et qui plus est passait le plus clair de son temps à n'écouter que lui. Un Nils qui ne daignait adresser la parole aux adultes seuls. Une Millie vraiment trop jeunes ne serait-ce que pour avoir une discussion sur les cadeaux. Et une Adaline qui ne lui parlait pas.

Qu'est-ce que Jane avait fait, pour mériter ça ? Et alors qu'elle se lamentait, assise sur le rebord de la fenêtre de sa chambre sombre, quelque chose passa dans le ciel. Un oiseau, rien de plus qu'un oiseau. Mais il transperça les nuages gris qui tamisaient l'après-midi comme un signe. Le signe qu'il fallait faire quelque chose.

Prise d'un entrain qu'elle ne se connaissait pas, Jane accompagnée de la robe bleue qu'elle portait descendit de la fenêtre, pour courir jusqu'en bas. Dans la cuisine, ses deux parents parlaient. Elle n'en saisit pas un mot : ce n'était pas là son objectif. Après avoir lancé un « A toute » qui lui vaudrait sûrement la dure réprimande de son père, Jane s'élança dans l'allée en gravier.
Dernière modification par Adaline Macbeth le 14 mai 2020, 17:00, modifié 3 fois.

Magic Always Has a Price
6ème année

14 juin 2019, 19:57
 RPG++  Le Cristal de la Rancœur  Cambridge 
Après avoir enfilé une cape d'hiver, elle la traversa en long, pour atterrir devant la porte. La porte de Cassiopée. La Porte de Cassiopée, c'était la Porte de la Maison au bout du chemin. C'était la Porte de la Maison-Mère, c'était celle qui liait toutes les autres Maisons entre elles, à la façon dont Cassiopée lie les cœurs de leurs occupants.

Jane toqua, avec le minuscule poing dont la Nature l'avait affublé, sur la Grande Porte que la Nature n'avait pourtant pas mise là, mais avec qui elle semblait vivre puisque la végétation grimpait sur les murs qui lui étaient adjacents.

« Jane. Entre. »

Cassiopée. Cassiopée était quelqu'un, dans tous les sens qu'on peut donner à cette phrase. Elle avait une magie débordante, d'ailleurs elle semblait être en train de fuir d'Elle, avec les années. Cassiopée avait des liens forts avec à peu près tous son entourages. Elle avait un lien spécial avec chacune de ses filles, chacun de ses petits-enfants. Et avec Jane... Il y avait quelque chose d'étrange entre Jane et Cassiopée.

Jane n'avait pas eu de grands-parents. Elle n'en avait connu aucune. Elle ne savait rien d'eux. Est-ce que ses parents avaient eu de mauvais rapports avec leurs propres parents ? C'était effectivement le cas : mais on ne lui en disait rien.

Alors Jane avait développé avec Cassiopée, la grand-mère d'Adaline, cette cousine qu'elle estimait toujours tant, un lien complexe. Les liens de Jane étaient tous complexes. Mais ce lien était le plus complexe au cœur pur de Cassiopée.

« Adaline me parle plus... avait avoué Jane, alors qu'elle passait tout juste le pas de la Porte pour entrer chez Cassiopée, cette grand-mère qui n'était pas sienne. Je comprend pas. »

Les billes bleues de Jane s'étaient levés vers la vieille femme qui affichait déjà une mine désolée, et ce depuis qu'elle avait aperçu Jane à sa porte.

« Est-ce que tu peux m'aider ? » Ajouta Jane, qui ne levait plus seulement des yeux tristes mais un visage tout entier vers Cassiopée. Elle était plantée là, devant cette femme si mûre, si connue et à la fois si inconnue.

Jane ne vouvoyait pas Cassiopée. Elle ne l'avait jamais fait. Mais le peu de fois où elle s'était retrouvée seule avec Jane : cette dernière ne s'adressait pas directement à Elle. Alors Cassiopée fronça les sourcils et le tu peux m'aider que prononça la petite blonde toujours plantée devant elle l'amena jusqu'à la perplexité. Rapidement, une idée qui germait balaya les pensées embrumées qui couvraient ses yeux. Elle secoua la tête.

« Suis-moi, Jane. »

Cassiopée entreprit la montée. Jane la suivit dans les escaliers. L’Étage. Mais Adaline n'y montait jamais. Le cœur de Jane se souleva, comme le faisait probablement le cœur des gens qui reçoivent des médailles. C'était un étrange mélange de félicité et d'angoisse. Mais Jane monta jusqu'où la menait Cassiopée. Une chambre, une des cinq chambres qui avaient été celles de ses filles. « C'est la chambre de la mère d'Adaline. Jane acquiesça, attentive comme on ne pouvait pas l'être plus. Assieds-toi, je vais te montrer... »

Jane s'était exécutée. Elle s'assit sans en demander plus. Elle fixait toujours Cassiopée et épiait ses mouvements. Parfois, les yeux ronds de Jane ressemblaient à ceux des chouettes : à cet instant précis, c'était le cas. Cassiopée se pencha, non sans gémir, dans une des malles qui habillaient le sol. Elle l'ouvrit dans un grincement.

Puis elle revint, l'Objet au creux de ses mains.

« Demain, c'est Noël. Je crois qu'Adaline acceptera ton cadeau comme un Pardon. Je ne sais rien de votre relation. Mais je suis sûre qu'elle aimera. Un Cristal, pendu à une corde, accroché à un morceau de métal doré. Cassiopée l'attrapa par la corde, puis le posa dans les mains que lui tendaient Jane. La mère d'Adaline l'a porté, je l'ai porté, ma grand-mère le portait. Donne-le-lui. » La voix de Cassiopée n'était plus mielleuse. Elle n'était pourtant pas dure, ni tranchante.

Sur les mots de Cassiopée, Jane fut mise dehors, sans l'être vraiment. Elle n'avait pas envie de rester mais elle se retrouva trop rapidement dehors, à cacher le pendentif dans son poing fermé. Aussi vite qu'elle est arrivée : elle retourna chez elle en courant.

« C'est moi ! » Elle cria à ses parents, avant de monter dans sa chambre. En trombes.
Dernière modification par Adaline Macbeth le 16 juin 2019, 15:11, modifié 1 fois.

Magic Always Has a Price
6ème année

15 juin 2019, 17:00
 RPG++  Le Cristal de la Rancœur  Cambridge 
Le 25 décembre.

Il ne neigeait pas. Il n'avait pas vraiment neigé, depuis qu'Adaline était revenue à Cambridge. Il avait simplement fait froid. Et encore. Pas si Froid. Mais Adaline avait Froid, au fond de son lit, le matin de Noël. Elle avait Froid des autres. Ses parents, ses grands-parents, Jane, Owen. Leurs visages tournoyaient sur le voile noir de ses yeux fermés.

« Adaline ! »

Il devait être tard. Le Soleil était déjà levé, et depuis de longues, très longues minutes, il envahissait les paupières fermées d'Adaline en glissant sa lumière entre ces dernières. Maman appelait. Il devait être Tard. Parce qu'autrement, maman n’appellerait pas. Bien que réveillée depuis longtemps, les yeux d'Adaline peinèrent à s'ouvrir sur sa chambre. Elle constata qu'elle n'avait pas bougé.

Son regard sombre se promena sur la moquette beige, épaisse, longue. Puis il traversa la pièce jusqu'à la Bibliothèque. Elle ne se souvenait plus de ce qu'elle avait été, mais maintenant elle était une Grande Bibliothèque, pleine d'ouvrages. Il y avait, cependant, quelques malles de son enfance aux deux derniers étages, les plus hauts. Son regard en profita d'ailleurs pour s'échapper par le Plafond, et pour finir sur la fenêtre. Soleil. Il fallait descendre.

« J'arrive ! » Adaline descendit les escaliers, en enjambant les marches deux par deux. C'était de petites marches. Pourtant, Adaline manquait de tomber, tant ses jambes courtes peinaient à atteindre la marche qu'elles visaient.

En bas, il était déjà l'heure de se préparer. Se préparer pour aller manger chez Cassiopée. En effet, c'était toujours chez Cassiopée qu'Adaline passait ses Noël. Elle y voyait toujours Jane, Owen, et Nils. Ainsi que Millie. Toujours eux. Leurs parents. Les siens. Ernest, et Cassiopée.

« Bon, j'monte me préparer... »

La lassitude qu'exprima Adaline surprit Père et Mère, qui n'eurent même pas le temps de la dévisager : ils se contentèrent de la regarder remonter, aussi vite qu'elle venait de descendre.

Le 25 décembre.

Jane était assise sur son lit. A peu près comme elle l'avait été hier. Son état d'esprit était morose. Elle ne sentait pas Noël comme une bonne opportunité, ni même une bonne journée. Mais Jane s'était assise sur son lit, après avoir enfilé une robe différente de celle qu'elle portait hier : c'était une robe qui tombait sur ses genoux, et qui couvrait ses deux bras. Elle était aussi bleue que la dernière, mais elle n'avait pas la même texture. Laine. La robe était en laine. Aussi, elle collait à la peau et au t-shirt qu'elle avait enfilé en dessous. Ça grattait.

Jane serrait le pendentif que Cassiopée lui avait donné hier dans son poing. Ses mains étaient moites, et le cordon auquel était attaché le Cristal avait changé de couleur. « Je vais le faire. » Même si son Esprit criait non, elle tentait de se persuader. Elle affronterait Adaline et son visage fermé. Elle tenterait de se faufiler derrière le masque qu'elle était sûre qu'Adaline portait. Elle tenterait de toucher son cœur.

Ce serait aujourd'hui.
Même si Jane ne comprenait pas ce qui motivait sa cousine à ne pas lui parler, ce serait aujourd'hui.

Jane se leva, elle s'approcha de la fenêtre. Sa fenêtre donnait sur le jardin, elle était exposée Nord, derrière sa maison. Sur le jardin, Jane pouvait voir le Vent souffler, et les feuilles trembler. Elle frissonna. Puis... Elle revit pour l'énième fois la face d'Adaline. Elle eut un haut-le-cœur. Est-ce qu'Adaline avait drastiquement changé ? Ou était-ce la faute d'un facteur extérieur ? Était-ce la faute de Jane ? Est-ce que Jane avait fait quelque chose de mal ?

Les questions tournoyaient dans le petit Esprit de Jane, qui regrettait amèrement chaque geste et chaque regard qu'elle avait adressé à Adaline. Et si cette amertume consumait son coeur, quelque chose au fond de celui-là même lui chuchotait sans cesse qu'elle était la fautive. Mais, et c'est ce qu'elle tentait de se dire pour se rassurer, toute victime ne cherche-t-elle pas à trouver des raisons à son agresseur ?
Victime, Jane ne l'était pas. Mais elle était bien incapable de s'en rendre compte.

Bientôt, Neville et Elizabeth, qui se tenaient tous les deux aux pieds de l'escalier vêtus comme on peut l'être à Noël (au détail prêt que le visage de son père était habillé d'un air rustre et sévère), firent entendre leur voix jusque dans la chambre de Jane. Celle-ci se dépêcha de descendre, le petit paquet dans la main, une robe bleue caractéristique d'elle sur les épaules.
Dernière modification par Adaline Macbeth le 14 mai 2020, 16:59, modifié 1 fois.

Magic Always Has a Price
6ème année

20 oct. 2019, 22:00
 RPG++  Le Cristal de la Rancœur  Cambridge 
Le 25 décembre
Demeure de mes grands-parents

1ère année

Noël. Noël n'a jamais représenté grand chose, pour moi. Dans cette famille, *ma famille*, on utilise Noël - je crois - pour resserrer nos liens et seulement pour ça. On doit se faire des cadeaux, qu'on a fait nous-même. Je crois que c'est la tradition. Ma grand-mère m'a parlé du Père Noël, mais elle n'a jamais voulu m'y faire croire. Un bon samaritain, vêtu d'une cape, de bottes, d'un chapeau avec un pompon. Un grand et vieil homme, avec une barbe blanche. Blanche comme la neige qu'il foule pour rentrer - soi-disant - dans son chalet au Pôle Nord. Les enfants moldus croient au Père Noël. Je me demande si les enfants élevés par des sorciers cultivent aussi cette stupide croyance. Cassiopée - je ne l'appelle jamais mamie, rarement grand-mère, surtout Cassiopée - pense que c'est une bonne manière de rendre les enfants sages, de leur offrir du bonheur, de les laisser croire à quelque chose. Comme la vie est triste, m'avait-elle dit, quand on ne croit en rien. J'ai demandé à Cassiopée, « Tu crois en quoi, toi ? » avec le ton agaçant d'une stupide gamine. Cassiopée s'est parée d'un rictus mystérieux pour seule réponse. Suis-je trop jeune pour le savoir ?
Quoi qu'il en soit, cette année, je n'ai pas envie d'être là. Je n'ai pas envie de m'asseoir autour d'une table - même si je vais me régaler d'une dinde préparée à la moldue avec les équipements moldus dont s'est affublées Cassiopée.

Mais, pourtant, *j'y suis* pensé-je en franchissant le seuil de la demeure des mes grands-parents. La maison qui trône au centre de toutes les autres, qui domine la mienne, et celle de... Jane. Alors que mes deux parents, tous les deux plantés devant moi, saluent Cassiopée, le rire de Jane se glisse jusque dans mes oreilles. Je grogne, et j'aperçois Cassiopée qui me zieute. Cette créature brille et je crois que c'est la seule à briller. Les silhouette de mes parents sont si sombres à côté de la sienne. Je me force à esquisser un sourire. Mais je n'ai pas envie d'être là. J'aimerais mieux qu'il n'y ai que Cassiopée et moi. *Ce serait parfait, comme ça* me dis-je, honteuse. Je détourne rapidement le regard comme elle le fait. Cassiopée ne m'embrasse plus, depuis que j'ai exprimé mon dégoût des contacts physiques. Ma mère et certaines de mes tantes, ainsi qu'Owen, sont les seules personnes qui posent bouches ou mains sur mon visage. Maintenant, toujours derrière mes parents et bientôt devant Cassiopée, je m'avance dans la grande pièce. Collée à la cuisine, ouverte, la pièce est vaste, lumineuse, et chaleureuse. Elle est tout ça à la fois à cause des tapis au sol, à cause de l'immense cheminée, des larges fenêtres et des grandes plantes - probablement merveilleusement entretenues. Ce suffit à adoucir un peu mon visage et à atténuer la mauvaise volonté que je mets déjà dans ce Noël.

Après quelques embrassades, nous nous mettons rapidement à table. Mes parents aiment arriver juste avant le repas. C'est comme ça que ça se passe chez nous; on mange, on s'offre des cadeaux, puis on passe le reste de la journée ensemble jusqu'à rentrer nous coucher chez nous.
Je souffle, le repas se termine. Les plats préparés par Cassiopée sont toujours les mêmes, beaucoup de champignon, des viandes différentes - dinde, lapin, agneau. Le repas fut copieux. Lorsque nous quittons la grande table nous nous installons autour du feu. Cette cheminée sert à voyager grâce à de la poudre de cheminette, mais Cassiopée y fait de vrais feux. C'est le cas cet après-midi. Au pied de la cheminée se dresse un petit sapin. Il est vraiment petit, alors que le plafond est assez haut et qu'il y a la place d'en mettre un plus grand. Cassiopée aime Noël mais je crois qu'elle n'aime pas les sapins, elle préfère les fleurs. De grosses fleurs colorées sont d'ailleurs disposées aux pieds des deux énormes canapés en cuir marron. Les adultes, maman, papa, Cassiopée, Ernest - mon grand-père, Alisée - la tante que je préfère, et les trois autres couples d'oncles et tantes - Anabeth et Olive, Alice et Dunkan, Neville et Elisabeth sont assis sur les canapés. Moi, Jane, Nils et Owen - le cousin que je préfère et le seul avec qui je joue encore, ainsi que Millie sont assis par-terre, sur des cousins ou à même le tapis beige, poils longs, qui orne le parquet vieilli.
Des cadeaux sont posés au pied du minuscule sapin. Ils sont nombreux. Je ne sais pas si j'en recevrais beaucoup, je jette un coup d’œil à Cassiopée, elle me regarde et me gratifie d'un sourire.

*C'est maintenant* pensé-je alors que Cassiopée prononce ces mots « ouvrez vos cadeaux, mes enfants. » Millie la première reçoit les gros paquets qui luis ont destinés. Ce sont des jeux, moldus et sorciers. Dans cette famille, Cassiopée veille à ce qu'on ne distingue pas les uns des autres. Mais le père de Jane, qui n'aime pas vraiment le mélange, grogne lorsque Millie découvre des items moldus.
Je n'y fais plus attention, je pense que ça ne me regarde pas.
Puis, mon regard est attiré par Jane, qui s'est levée et dressée devant moi. Je ne l'avais pas remarqué jusque là. *Hein ?* je m'interroge. Elle s'assied à côté de moi et me tend une boîte. Surprise, je découvre mon nom méticuleusement écrit à l'encre bleue sur le papier cadeau rouge. Cette vision m'est agréable, satisfaisant. Cela m'arrache, malgré moi et mes vilaines pensées, un sourire. Jane me le rend et j'attrape la boîte. Ce n'est pas pour autant que j'ai envie de parler à Jane. J'ouvre la boîte en faisant glisser sa partie supérieure, je découvre un Cristal, pendu à une corde, accroché à un morceau de métal doré. Cette vision m'est plus agréable encore. Immédiatement, j'enfile le pendentif. Je ne dis rien de plus. Un « merci » s'échappe de mes lèvres que je voudrais garder closes. Jane ouvre la bouche, je fronce les sourcils. Mon ton sec et mon air sombre - ce doit être ridicule - suffisent pourtant à faire abandonner Jane. Elle se lève et retourne au pied de sa maman, Elisabeth. Les adultes sont en pleine conversation. Je n'écoute pas.

Rien d'autre ne se passe. Je porte le collier de Jane à mon cou, jusqu'à rentrer me coucher chez moi. Lorsque maman monte me dire bonne nuit, alors que je suis assise sur mon lit, couverte de la robe que j'utilise comme pyjama. Je suis en train d'ôter le pendentif lorsqu'elle entre. Un « Oh ! » lui échappe et elle se sent obligée de le justifier. « Mamie portait ce Cristal. Je suis contente que tu l'aies. » Je n'aime pas quand elle appelle Cassiopée mamie. Cette femme ne mérite pas un surnom qui l'a réduit, elle est toute-puissante.
Je m'endors comme je me suis réveillée, sans plus ni moins.

Fin.

Magic Always Has a Price
6ème année