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24 juin 2019, 19:09
 Oxford  Mauvais Rayon  RPG++ 
Fin Juin dans un rue d'Oxford. 
Avec @Roman Blackbirds

    Ils étaient rentrés de Poudlard il y a à peu près une semaine et, comme chaque année, dès le début des vacances, ils allaient faire les magasins pour acheter des vêtements pour l'été. Puisqu'ils ne pouvaient pas se permettre d'acheter tous les vêtements pour toutes les saisons en même temps, ils attendaient que les enfants soient en vacances pour faire leur garde robe pour l'été et la petite période après où il ne faisait ni froid ni chaud. Leurs parents savaient bien que chacun d'eux aurait grandi entre-temps, alors c'était un rituel dont ils ne pouvaient simplement pas se passer. Surtout parce qu'ils ne voulaient pas voir leurs gamins se balader en sous-vêtements dans la ferme parce qu'elle était remplie d'animaux qui crachait, de petits insectes ou simplement de beaucoup d'animaux à poils. Avoir une protection était toujours une bonne idée dans ces moments là. Bien sûr, pour tous -sauf possiblement Angélique qui n'avait plus de poussée de croissance depuis l'année dernière où elle avait prit une dizaine de centimètre en plus en six mois et qui de toute façon prenait toujours des habits assez longs pour durer deux ans sans pour autant qu'ils aient l'air trop grand- il faudrait réitérer la chose l'année suivante mais les vêtements trop petits étaient entreposés pour les petits frères au cas où. Angélique avait un tel sens de la mode que son petit frère enviait beaucoup. Sur elle tout semblait bien aller. Ce n'était pas pour rien qu'elle était souvent celle que Herschel allait voir quand il avait un problème capillaire ou vestimentaire. Il savait se coiffer, mais parfois même ses nœuds lui semblaient impossible à brosser. 

    Cela aurait dû se passer comme toutes les années précédentes, parfaitement bien. Dans la bonne humeur. Comme d'habitude. La petite famille qui était connue dans le quartier puisqu'elle y faisait toujours ses courses n'avait pourtant pas l'air heureuse, joyeuse comme d'habitude. L'air était lourd de tension autour d'eux et il lui semblait presque que les regards de ses frères et sœurs, les deux jumeaux, allaient lui transpercer le dos au bout d'un moment. Il avait prit la main d'Angélique dès qu'ils avaient quitté la maison et il ne voulait contre rien au monde la lâcher. Elle lui donnait du courage, il était sûr que sans elle il se serait mit depuis bien longtemps à pleurer et à supplier que tout redevienne comme avant. Et il aurait demandé pardon si elle ne lui avait pas dit que ce n'était pas de sa faute et qu'il n'avait rien à se reprocher. Ses excuses lui brûlaient la langue tellement il avait envie, besoin, de les dire. Besoin de s'excuser pour ce qu'il avait lâché, besoin de s'excuser pour avoir détruit la bonne entente de la famille. Il savait au fond que ce n'était pas de sa faute, mais il ressentait si puissamment les mauvais sentiments des autres comme les siens qu'il avait envie de s'excuser pour les faire se sentir mieux et ne plus être torturé par leurs mauvais sentiments qui dansaient dans sa tête. C'était autant pour s'aider lui même que pour aider les autres. Il ne supportait pas ce sentiment d'avoir fait une grosse faute qu'il ne pourrait pas réparer. 

    Ses mains tremblaient alors qu'il les passait sous ses lunettes pour essuyer ses yeux. Ils se séparèrent en deux groupes une fois devant deux boutiques de vêtements. Ce n'était jamais arrivé avant. Sa mère prit les jumeaux et Sherlock, qui était trop capricieux pour accepter de marcher tout seul malgré son âge et son père et Louise vinrent avec lui. Angélique, qui était toujours accroché à sa main le suivit également. Louise prit sa main dans la sienne. Toute petite et fragile main. Elle était encore toute jeune et elle était véritablement adorable, avec ses deux dents de devant qu'elle avait perdu quelques jours avant -nouvelle qu'elle avait été ravie de lui apprendre quand il était rentré- et son grand sourire qui ne perdait pourtant pas en luminosité. Elle avait dans le regard tellement de questions auxquelles ils ne pourraient jamais répondre. Bien sûr qu'elle s'en posait. Elle avait entendu ses parents se hurler dessus au petit mâtin, bientôt rejoints par une Angélique furieuse. Elle avait vu son grand frère en larmes peiner à aligner deux mots alors qu'il s'enfermait dans sa chambre et elle voyait en ce moment même leur grande famille totalement décomposée. 

    Son père posa une main sur son épaule alors qu'ils entraient dans le magasin. C'était ce qui lui avait fait le plus mal : le rejet. Le rejet d'abord indirect de ses frères et sœurs, les jumeaux, qui s'étaient simplement éloignés vers leur chambre en le dévisageant comme une bête de foire. Il les comprenait un peu. Avant, il aurait peut-être réagit avec un mouvement de recul si un de ses frères était arrivé au petit déjeuné en disant qu'il voulait qu'on lui achète des robes au lieu de pantalons. Pour lui aussi c'était bizarre. Bizarre de se dire qu'il se voyait plus comme avant et qu'il avait vraiment changé. Bizarre de se dire qu'il était un garçon qui avait envie de porter des jupes et des robes bien plus que ses anciens vêtements. On lui avait jamais dit que c'était possible, que ça existait. Il avait apprit tout seul à y faire face durant la fin de l'année scolaire, parce qu'il n'avait trouvé personne qui puisse répondre à ses questions, puisqu'il n'avait trouvé aucune personne comme lui. Ça avait été difficile d'en parler au début, d'accepter qu'il était pas comme avant, il s'était même cru bizarre, étrange, une anomalie. Jusqu'à ce qu'il ose enfin essayer une robe et que ce soit comme un déclic. Il en avait mit le week-end, dès qu'il pouvait, même son uniforme y était passé. Il s'était cru anomalie jusqu'à ce que sa sœur le stoppe et l'embarque. Elle lui avait parlé, lui avait dit que c'était son choix et qu'il resterait à jamais son bébé adoré, qu'importe qu'elle doive l'appeler il ou elle ou qu'importe qu'il s'habille en fille ou en garçon ou qu'il choisisse de vivre tout nu. C'était bien passé aussi avec ses amis. Il avait véritablement été délivré d'un poids sur les épaules, mais il n'avait osé en parlé à ses parents qu'en face à face. Et il n'aurait pas dû. Il aurait dû le faire par lettre parce que le rejet aurait été moins violent, il aurait eu le temps de s'y faire. 

    Sa mère avait déjà eu du mal avec Angélique en sorcière, puis lui. Elle avait eu du mal à se dire que ses enfants n'étaient pas vraiment du même monde qu'elle, qu'ils étaient différents et qu'elle ne pouvait pas l'expliquer. Elle avait eu du mal avec le fait qu'ils soient loin d'elle. Angélique lui avait dit un jour, que c'était pour ça qu'ils n'étaient pas rentrés durant une des périodes de vacances mais étaient allés chez Reece. Que c'était parce que les parents avaient quelques problèmes ensemble et que leur mère avait un peu de mal avec le monde des sorciers qu'elle désespérait de pouvoir comprendre. La peur de perdre ses enfants, qu'ils soient en danger jouait beaucoup. Mais apprendre que son fils, son petit garçon, voulait s'habiller comme une fille, non pas pour faire une blague mais parce qu'il se sentait plus à l'aise dans des vêtements féminins, l'avait achevé. Apprendre par dessus qu'il ne les avait pas prévenu alors qu'il portait des vêtements comme ça à Poudlard. Et apprendre que même sa fille ne lui avait pas dit. Elle s'était sentie trahit et s'était posée la question. Qu'avait-elle mal fait ? Était-ce de sa faute parce qu'elle avait apprit à Herschel la cuisine, le dessin, le chant ? Ou était-ce parce qu'elle avait permit à Herschel d'apprendre la danse avec une fille de son école sans donner un avis négatif sur la chose ? Avait-elle poussé son fils là bas ? Qu'avait-elle mal fait pour qu'il soit comme ça ? Pourquoi ne pouvait-il pas être comme les autres au moins sur ce plan là ? Elle était perdue et elle n'avait pas suivit. 

    Son mari avait été beaucoup plus ouvert. Il avait déjà connu des personnes qui, comme son fils, ne s'étaient pas trouvés dans le sexe ou avec les convenances que la société attendait d'eux. Ça ne l'avait pas choqué, il avait même été très fier de son fils, fier qu'il ai osé faire les premiers pas tout seul, fier qu'il accepte ce qu'il était. Et il s'était senti privilégié qu'il leur en parle, qu'il ne se cache pas. Tout d'un coup, c'était toutes les heures à lui apprendre la vie qui lui étaient revenues avec le plus beau des cadeaux : son fils lui faisait confiance. Assez confiance pour lui confier ses changements, son état d'esprit et ses envies. Il avait réussi sa mission de père. Il avait apprit à son fils à faire confiance, à s'aimer et à accepter les différences. Il n'y avait rien de plus merveilleux pour lui que son fils à cet instant là. Ce n'était pas important la façon dont il se voyait, dont il s'habillait. Il serait toujours son bébé et son amour ne changerait pas. Rien ne changerait entre-eux, sauf peut-être le faire qu'il deviendrait plus surprotecteur qu'il ne l'était avant. C'était pour ça qu'il avait eu une grosse dispute avec sa femme. Ils s'étaient déjà disputés par rapport au monde des sorciers, mais il ne comprenait pas comment elle pouvait accepter toutes les choses concernant l’orientation sexuelle des autres, les différences, mais avoir tellement de mal avec celles de ses enfants. Il savait qu'elle n'était pas intolérante, mais il n'acceptait pas que ses enfants se sentent mal parce qu'elle était perdue et avait besoin de réfléchir. Il entraîna son fils dans la boutique, suivit par la petite troupe qu'il avait embarqué avec lui. 

    La boutique était mignonne. Assez simple mais tout était parfaitement bien rangé, bien trié. Les mannequins dans la vitrine affichaient des habits d'été, de courtes robes d'un côtés et de l'autre, d'assez longs shorts masculins. Tout ceci sur des corps aux proportions presque parfaites. La boutique était dans des tons très clairs, le parquet était en boulot, presque blanc et les meubles en chêne, certains peints en de jolies couleurs pastelles. C'était mignon. Ils se dirigèrent directement vers le rayon féminin, pour Angélique, Louise et lui alors que leur père conversait tranquillement avec une jolie vendeuse qui lui jeta un coup d’œil intéressé. Elle hocha plusieurs fois la tête alors qu'elle parlait et Herschel en conclut tout seul qu'il n'y avait aucun problème avec sa présence ici. Il était un peu moins triste qu'à son arrivée. Ne pas être jugé, c'était bon. Et ne plus avoir cet air périmé de mauvaises pensées qui tournait autour de lui quand il était à côté de sa mère lui faisait du bien, même si jamais il n'aurait pensé qu'être loin de sa mère le libérerait d'un poids. 

    Il retira du rayon une jolie robe assez simple, à rayures bleues et blanches où se superposaient parfois de petits ronds mauves. Elle était belle. Il l'aimait bien. 

    Il n'avait pas l'impression d'être dans le mauvais rayon, pas cette fois. 

IMPORTANT /!\
RDD, deuxième année RP

28 juin 2019, 20:12
 Oxford  Mauvais Rayon  RPG++ 
« 
Depuis le début, j’ai rêvé de ma vie.
J’aurai mieux fait de vivre mon rêve. 
»

Une erreur ?

Cette nuit j’ai rêvé. J’ai rêvé d’une jeune héroïne. Une jeune fille qui se battait contre les pires méchants. Elle avait des supers pouvoirs. Enfin non, elle n’en avait qu’un, mais il lui permettait de tout faire. Son pouvoir était la teleportation. Mais il ne s’agissait pas de simple transplanage, ça tout le monde peut le faire, c’était bien plus, du déplacement de matière. Que ce soit elle ou n’importe qui. Dans mon rêve, elle se battait contre son jumeau, enfin, son faux-jumeaux, car c’était un garçon. Et son maléfique était impitoyable. Mais qu’advenait-il lorsqu’en face de nous, il y a quelqu’un qui ne nous comprend pas ? Et le jumeau ne comprenait pas, il était la lance, le corps, la force brute. Et il ne comprenait pas comment la fille pouvait être si ouverte, elle qui était le miroir, l’esprit, la douceur. Enfin, c’est ce qu’il pensait. Car la fille était forte, à sa façon, elle pensait, élaborait, créait. Pour contrer le garçon, elle utilisait stratagèmes sur stratagèmes pour prendre possession du monde, car c’était son monde à elle. Et même si le garçon avait des bons côtés qu’elle ne connaissait pas. Elle avait été là avant lui, il lui avait pris son territoire. À elle de le reconquérir. Car elle s’appelait Roman, et l’autre n’avait pas à lui prendre sa maison, son corps. Elle allait enfin se battre. Car elle c’est un peu moi. Vous me direz que ce n’est qu’un rêve. Mais je me suis réveillé avec cette histoire dans la tête. Incapable de m’en défaire malgré les secondes qui s’égrènent. Alors je continue ma vie.

Roman, tu veux du beurre sur ta tartine ?

Le toast est prêt, c’est Papa qui l’a grillé. Je lui répond comme d’habitude avec ma voix trop aiguë. Nous avons nos rituels, même les plus banals. Alors, il me tend mon toast beurré qu’il a fait avec tant d’amour.

Papa, comme Maman est pas là aujourd’hui, je peux me balader dans la ville ?


La question le surprend autant que moi. Depuis quand ai-je envie de me balader dans les rues d’Oxford ? Mais Papa fini par me regarder avec un air fier, je ne sais pas trop pourquoi d’ailleurs, est-il content que je veuilles me balader ? Parce que j’ai pris la parole ? Ou même les deux ? Mon regard est interrogateur, Papa le voit, de toute façon, il voit toujours tout, ou presque. Il me répond que cela lui ferait très plaisir que j’aille me promener, il me demande si je veux qu’il m’accompagne. Je lui dis non, je vais errer seul, c’est rare. Il me demande aussi si je vais courir, je lui répond encore négativement, le sport ne sera pas pour aujourd’hui. Je me lève et me dirige dans ma chambre. Je m’habille convenablement en T-shirt manche courte et short, l’été arrive tout de même ! Aujourd’hui, je veux m’acheter des vêtements, bien que mon armoire soit encore à moitié vide, ou bien à moitié pleine, qu’importe, certains de mes vêtements ne me servent plus depuis belle lurette. Je prends quelques livres sterling et descend les escaliers. Alors me voilà devant la porte, ma casquette bleu sur mes cheveux presque roux maintenant, d’ailleurs, Papa s’était étonné que les cheveux prennent une couleur si rouge en si peu de temps, mais il a mit ça sur le fait que j’étais un sorcier. Le voilà devant moi, il m’embrasse sur les deux joues et me dit de bien faire attention à moi lorsque je traverserai. Je souris pour lui répondre. Et je referme la porte à mon passage, me voici dans Oxford.

Je connais une boutique qui est pas mal à peine plus loin, c’est là que j’irai, même si je veux faire un petit détour pour m’acheter une casquette, celle-ci est belle, mais elle est vieille. Me voilà face à la devanture du magasin spécialisé pour les casquettes, j’adore le style de la boutique, rétro avec du bois, des néons et neuf avec des métaux, un style année 80. Les tons sont rouges, bleus, roses, c’est tellement sobre que l’on veut tout voir. J’entre, quelques personnes sont déjà présentes. Je me dirige vers les casquettes de couleur, les autres, je les aime pas. Je ne peux pas prendre les couleurs incarnat, ça n’irait pas avec la couleur de mes cheveux. Alors que je dirige mon regard vers d’autres couvre-chefs, mon œil est attiré par cette casquette. Cette casquette rose, bleu et blanche, si simple. Ce ne sont que des traits de couleur, mais pour moi c’est beau. Et je sais que je repartirai d’ici avec cette casquette sur ma tête. Je la pose sur le comptoir et donne ce qu’il faut pour que je puisse la payer. Voilà, elle est à moi.

Je me dirige à nouveau là où je souhaitais aller à l’origine, le magasin de vêtements. Et c’est lorsque que j’y suis que je regarde à gauche, que.que chose que je n’avais jamais vu, que mon regard n’avais jamais discerné auparavant. Il y a une autre boutique, elle n’est pas neuve, je le sais, mais je suis étonné, car je passe presque toujours ici avec Papa et Maman pour m’acheter des vêtements, dans la boutique d’à côté, mais non, jamais. Alors, guide par la curiosité et un instinct qui ne se repousse pas, j’entre dans ce petit magasin en faisant sonner la cloche. Me voilà à l’intérieur de l’inconnu.

Bonjour ma petite, veux-tu quelque chose en particulier ? Un jolie jupe pour l’été ou bien une robe à ta taille ? Les filles d’aujourd’hui adorent les robes ! Tu me suis ? Je vais te montrer.

C’est d’un pas chancelant que je m’approche de la rangée de vêtement que m’a désigné la jeune femme. Chancelant. Car elle a dit petite et fille. Elle veut que je porte des robe, des jupes aussi ? Mais, mais, non, elle se trompe ! Je ne dis rien, je suis comme abasourdi par ses propos. Elle me tend trois robes et deux jupes. Mon esprit fonctionnel s’est arrêté, c’est machinalement que je lui dis oui et que je prends à boit de bras ce choses qu’elle me tend. Je ne comprend toujours pas ce qui a bien pu lui passer par la tête.

Tu veux les essayer ? La cabine est là-bas.

Elle me pointe du doigt un endroit au fond de la pièce. Mais elle n’a pas le temps de m’y accompagner, la porte s’ouvre sur un homme accompagné de trois filles. Non ! Il ne faut pas qu’ils me voient ici ! Je suis dans le mauvais rayon ! Et soudain je réalise, une des filles n’est pas une fille ! C’est un garçon de Poudlard ! Je me souviens pas son nom, mais j’ai entendu dire qu’il se laissa pousser les cheveux, comme moi, je l’ai déjà vu, c’est pour ça que je le reconnais. Il faut que je me cache ! La seule issue que je connais est bloquée par le groupe étrange qui vient d’arrivé. Alors je me précipite en essayant de faire le moins de bruit vers la cabine d’essayage. L’homme parle à la femme qui m’a pris pour une fille, pas le temps d’en savoir plus, je m’engouffre derrière le rideau, espérant qu’au grand jamais le jeune sorcier ne vienne voir. Je m’aperçois que le rideau est mal fermé. Malheur. Mon œil se pose sur la fente pour que je puisse voir à l’extérieur. Je vois l’homme car il est grand, mais pas les autres. Où sont-ils ? Si l’on me voit avec mes cheveux longs, les robes et les jupes que j’ai avec moi, malgré la vérité, l’on pensera que je suis une fille. Et ça il ne faut surtout pas que ça arrive, Maman et Papa seraient effrayé, il ne faut pas qu’ils s’inquiètent. Car je vais bien. Je vais très très bien. Enfin j’espère, peut-être ne suis-je pas dans le mauvais rayon par hasard. Tant que je ne suis pas vu.

6e Année - 17 ans - transgenre - Dynastie Blackbirds

29 juin 2019, 08:16
 Oxford  Mauvais Rayon  RPG++ 
     -Bonjour, oui, excusez-moi de vous déranger, j'aimerais si mon petit garçon là bas, il fit un geste en direction d'Herschel, pouvait sans crainte de rejet ou de discrimination choisir quelques habits qui lui plaisent possiblement dans le mauvais rayon ? Comprenez que je serait terriblement déçu si vous ne saviez pas accepter les différences. 
     -Heuuuu..... La vendeuse rougit avant de faire un clin d’œil confiant à l'homme devant elle. Il n'y a aucun soucis. Dois-je l'appeler il ou elle, ou ne pas l'appeler du tout ? 
    -Je.... Pour être honnête, je n'en sais absolument rien. Il nous a dit ça ce mâtin, c'est encore trop nouveau et on a pas vraiment pensé à lui poser toutes les questions qu'on voulait. Elle posa une main sur son épaule.
    -Il n'y a aucun soucis, c'est toujours difficile pour tout le monde, mais ça ira vite mieux, vous verrez.

    Elle s'éloigna d'une démarche féline vers ses filles, Louise et Angélique, tandis qu'il retournait aux côtés de son fils, sans pour autant jeter un œil aux formes de la jolie vendeuse. Il était marié. Depuis presque 20 ans et avait 6 enfants. Même si son mariage commençait sérieusement à battre de l'aile, il savait que tout n'était pas perdu et qu'il y avait toujours une chance pour que sa femme et lui soient enfin sur la même longueur d'onde par rapport au monde magique et à leur fils. Il savait qu'il pouvait arriver à remettre tout ça dans l'ordre, il n'y avait aucun doute, même si ça devait prendre plusieurs années, il ne laisserait pas tomber les 20 plus belles années de sa vie seulement pour deux ans d'effacement progressif. Tellement progressif, qu'il ne s'en était presque pas rendu compte avant qu'ils ne se mettent à se hurler dessus pour des soucis qu'ils auraient dû régler tous les deux et pas chacun de leur côté. Pourtant, il n'en voulait pas à son fils. Il savait que pour sa femme, c'était autre chose parce que même si c'était intentionnel, c'était là et il savait qu'elle en voulait au moins un peu à bébé pour avoir "tout gâché". Il ne l'avait pas fait. Chaque famille traversait parfois des choses compliquées et jamais, au grand jamais, ce n'était de la faute unique d'un des membres. De toute façon, dans une dispute ou un rejet comme ça, ce n'était jamais la faute unique d'un des membres, l'autre avait toujours quelque chose à se reprocher également. Il pouvait reprocher à son fils de ne pas les avoir prévenu avant, mais ce serait être stupide, mais il pouvait reprocher à sa femme de ne pas être tolérante avec lui, de hurler pour rien, de ne pas essayer de comprendre et de rester campée sur ses positions. Il savait de source sûre qu'Angélique avait comprit qu'entre sa mère et lui tout n'était plus aussi rose qu'avant. Preuve en était quand il leur avait demandé de rester chez Reece pour les vacances de Noël, elle avait tout de suite demandé si c'était parce que sa mère faisait encore des siennes sur le monde des sorciers. 

    Elle n'avait pourtant jamais été très éloignée de sa mère, c'était même l'inverse, quand elle était enfant, elle en était très proche mais une fois qu'elle eut été à Poudlard, elle s'était un peu éloignée et sa mère avait mit ça sur le compte de Poudlard, de la magie, de toutes les choses qu'elle ne pouvait pas comprendre et apprendre. Pourtant, à contrario, Angélique s'était beaucoup rapprochée de son père. elle avait grandit alors forcément les choses changeaient et elle était celle qui voyait le plus facilement l'éloignement de sa mère, parce qu'elle l'avait vécu en première. Elle aimait sa mère, il n'y avait aucun doute là dessus, mais elle attendait juste qu'elle se décide enfin à accepter qu'elle ne pourrait pas comprendre le monde des sorciers et garder tous les enfants avec elle indéfiniment. Alors quand ils s'étaient disputés au mâtin, elle avait prit la défense de son père et de son frère parce qu'elle ne pouvait pas cautionner ni comprendre la réaction de sa mère. Elle avait accepté les quelques remarques cachées sur le fait qu'elle les laissait se débrouiller tout seuls pour aller à Poudlard, mais pas pour son frère. Il n'avait, autant qu'elle, pas demandé. Et pour ce qu'il était en train de faire, comment il était en train de changer, il lui fallait des encouragements, il fallait qu'il sache que si jamais un jour il lâchait, il y aurait une troupe pour le rattraper. Il devait avoir ça, pas l'inverse. 

    Il se rapprocha de son fils et posa sa main sur son épaule en regardant la robe qu'il avait dans les mains. 
    -C'est vraiment mignon, Herschel. Tu en veux une autre ? Il y a même des jupes et des chemisiers, ce serait adorable, pas vrai ? 
   -Hummm... Oui ! C'est très beau ! On peut prendre celle-là ? dit-il en pointant une robe blanche et simple avec un nœud vert pastel entouré autour de la taille. 
    -Bien sûr, pourquoi ? 
    -C'est comme celle que Panthéa m'avait prêté, je l'aime. 


    Il manqua le sourire fier de son père alors qu'il prenait, non pas une robe, mais plusieurs, toutes avec un nœud d'une couleur différente. Son père pensa qu'il faudrait lui acheter des pulls, des collants et toutes les autres choses pour l'hiver dans d'autres magasins qu'ils allaient habituellement. Ici, sûrement, puisque les vendeurs semblaient tolérant en la matière. Il embarqua des jupes plissées grises, bleues, violettes avec quelques chemisiers de couleurs ou blancs. Herschel abandonna son père qui rejoignit ses deux autres filles. Il baissa la tête, essayant de camoufler son visage derrière ses cheveux en rougissant tandis qu'il se précipitait à petits pas pressés vers les cabines d'essayages. 

    Un œil, une moitié de bouche, le bout d'un nez et quelques mèches rousses. Il cachait le panier derrière ses frêles jambes qui se remettaient à trembler. 

    -Hummm..... Salut ? Tu n'arrive pas à fermer la cabine, tu as besoin d'aide ? Tu t'appelle comment ? Tu veux que j'aille chercher la vendeuse ? Il se tortilla, mal à l'aise, et finit par poser le panier derrière lui. 

IMPORTANT /!\
RDD, deuxième année RP

08 juil. 2019, 12:33
 Oxford  Mauvais Rayon  RPG++ 
Je le vois approcher. Avec des vêtements dans ses mains. Et il bouge encore et encore avec comme unique destination la cabine d’essayage. Là où je suis. Catastrophe. Alpha-Tango, Tango-Alpha, la base est attaquée, je répète, la base est attaquée. Briip, le signal se coupe dans ma tête, le blanc total. A moins que tout ne soit devenu noir. Mes muscles sont engourdis et je n’ai aucun moyen de m’échapper de cette situation qui risque de devenir invivable pour moi. Il NE FAUT PAS qu’il me reconnaisse. Catastrophe à nouveau, ses yeux ont rencontré le mien, celui qui dépassait de ce petit bout de rideau. Je me recule soudainement. Mot d’ordre : se cacher. Ce qui est totalement inutile, il m’a déjà vu. Et le voilà qui s’adresse au rideau, enfin, à moi à travers le rideau.

Comment ça je n’arrive pas à fermer la cabine ? Je voulais pas essayer de vêtements ! J’aurai besoin d’aide en plus !? Mon nom et la vendeuse. Plus rien ne fonctionne, mes esprit se disloque complètement. Vlam, les boulons de ma tête se dévissent et les engrenages tournent à l’envers. La seule que je peux dire est un cafouillis incompréhensible *Nonmaisnonmaisriendutoutenfaittutetrompemaislajesaispasdonceuhhhh*, voilà, ça ne veut rien dire et de toute façon il va rien comprendre. Alors, enfin, j’articule :

Roman, je suis Roman.


Et je me rends compte de mon erreur seulement après avoir parlé. Mon nom est plus pour les filles que pour les garçons en Europe, il est américain. Il va croire que je suis une fille ! Je ne remarque qu’après coup que le garçon en face de moi à un sac derrière lui. Je vois plein de couleurs. Bizarre. Quel garçon va prendre plein de couleurs pour ses habits ? Aujourd’hui, la mode est à l’uniformité, pas dans l’extravagance. Mais je dois réagir, me sortir de ce pétrin dans lequel je me suis fourré. Et je n’ai malheureusement qu’une solution. Une seule et unique solution. Malheur.

Je veux bien que tu ferme le rideau, pour m’aider. Et j’ai pas besoin de la vendeuse.


Je le laisse faire et je me cale au coin de la cabine, le plus éloignée de la vue d’un inconnu. Je regarde les cintres, beurk, des robes, des jupes et des hauts roses. En ma qualité de garçon, je suis plein de préjugés et malgré la longueur de mes cheveux et le timbre de ma voix, ma bouche fait une moue dubitative. Moi ? Essayer ces vêtements ? N’importe quoi. Mais il faut s’y résoudre. Je n’ai qu’une issue, et c’est celle-ci. Le rideau est clos, seule la lumière au dessus de moi peut m’éclairer. Je jette un coup d’œil au haut de la pile. Je soupire. Courage.

La robe que je porte sur moi est verte pomme avec un point rouge au niveau du nombril, comme un rappel avec la couleur de mes cheveux. Je tend à nouveau ma main vers la pile de vêtement pour chercher un bas. Mais je me souviens de Maman, elle ne portait pas de jupe sous ses robes. Décidément, elles sont vraiment étranges ces filles. Je réalise, les filles n’ont rien d’autre que leur sous-vêtements sous leurs jupes et leurs robes !? Mais comment elles font ? Je panique, je ne dois surtout pas me montrer comme ça ! Le rideau bouge. Est-ce lui qui s’agite ? Veut-il voir ce que je porte ? Ah non, surtout pas. Déjà que je n’ai que mon caleçon, et une robe verte sur moi, il est hors de question que je sorte d’ici fringué comme ça. Mais, ... un nouvelle information traverse mon esprit, Maman mettait un truc shelou sous sa robe, parce que, mince, je me souviens plus du nom ! À cause de ce truc qu’on les filles après la 5ème Année, les saints je crois... mais je suis pas sûr. Et moi j’ai pas ça sur moi ! C’est vraiment pas juste ! On dirait un piège superbement orchestré, mais je sais qu’il n’est que le fruit du hasard. Je vais devoir faire avec. Et montrer à l’élève de l’autre côté du rideau ce que je porte. Je dois filer vite d’ici, et le seul moyen est d’être ce que je ne suis pas. Une fille.

Je lève le drap qui me sépare de l’autre. Et d’une voix tremblotante, je lui parle.

Alors ? C’est com...


C’est seulement en prononçant ces paroles que je vois le miroir. Je m’arrête net dans ma phrase. Je me vois dans le miroir. Et je suis stupéfait. Ce n’est pas le garçon timide de Papa et Maman que je vois dans le miroir. C’est une belle jeune fille dans sa mignonne robe pomme. Je suis un garçon et je vois une fille. Mais que se passe-t-il ? Que se passe-t-il...

6e Année - 17 ans - transgenre - Dynastie Blackbirds

10 juil. 2019, 17:48
 Oxford  Mauvais Rayon  RPG++ 
    Il aida l'autre à fermer le rideau de tissu en le claquant contre les parois avant d'indiquer à l'autre qu'il allait lui aussi se changer dans la cabine à sa droite. Il savait bien qu'en ayant pris plusieurs fois le même type de vêtement mais dans des coloris différents, il n'avait qu'à en essayer un et tous les autres seraient à la même taille. C'était plus simple. Il choisit la robe blanche en dentelle avec le joli nœud vert. Elle ressemblait vraiment beaucoup à celle que Panthéa lui avait prêté et il l'aimait vraiment. Il sortit de la cabine quelques secondes après et appela son père pour qu'il l'aide à fermer le nœud dans son dos avec un joli nœud papillon. Son père passa ses grandes mains sur ses petites épaules et lui embrassa le crâne en lui répétant qu'il était très fier de lui et que, dans cette robe, il était terriblement mignon, faisant rosir les joues de son fils. Il s'assit sur un siège à côté d'un miroir et attendit que l'autre sorte de la cabine. 

    Il ne savait ni si c'était une fille, ni si c'était un garçon, mais d'après son timbre de voix, il pensait plus à un petit garçon, surtout qu'il pensait pouvoir reconnaître cette voix. Peut-être quelqu'un de Poudlard ? Il n'en avait aucune idée. Ses pieds se balançaient devant lui et il les stoppa quand l'autre sortit de la cabine, une jolie robe verte pomme sur les épaules. C'était pas une fille. Il se leva précipitamment, se bloquant les jambes entre les pans de la robe avant de rejoindre l'autre à petits pas pressés pour se poser à ses côtés, essayant de trouver l'explication du pourquoi il s'était stoppé comme ça. Pourtant, ce qu'il voyait dans le miroir n'était pas affreux. Il tira ses sa robe avant de se tourner vers l'autre. 

    -Ça va pas ? Il se mordit les lèvres. Pour toi aussi c'est bizarre, hein ? Moi c'est passé, un peu. Je m'habille comme ça les week-end depuis quelques temps. C'est la première fois, toi, ou c'est juste pour une seule fois ? 

    En observant l'autre, il ne pouvait pas s'empêcher de voir toutes les petits choses qui hurlaient "GARÇON !" au lieu de l'inverse. Le menton, les épaules, les hanches, la corpulence. Non, l'autre n'était pas une fille et il ne comprenait pas pourquoi il ne parvenait pas à voir les ressemblances. C'était comme avec lui. Quand il se regardait dans un miroir, il aimait le reflet, jusqu'à ce qu'il ne puisse plus se concentrer sur autre chose que sur le fait qu'il n'était pas une fille et que ça se verrait toujours, peu importe comment il s'habillait. Pourtant, il ne voulait pas cesser d'être un garçon, c'était simplement qu'n ce moment il se trouvait un peu moins joyeux à l'idée d'en être un. Plus dérangé par la chose que par les gens qui l'appelaient une fillette. Et ça lui faisait peur. Était-ce normal ? Était-il bizarre, anormal ? Était-ce mal ? Il avait peur de toutes ces choses. Que a mère ne soit pas la seule à voir que c'était pas normal. Que c'était pas une fille. Il se sentait pas fille, pas vraiment. Mais il n'arrivait plus à se sentir totalement garçon et ça le terrifiait. Qu'était-il ? Comment devait-il se penser ? Il devait faire des recherches.Angélique avait un ordinateur, peut-être qu'il pourrait trouver des gens comme lui ? Il avait peur. 

    Il tira un peu la robe de l'autre et la remit correctement sur ses épaules. Il ne la portait pas de façon féminine et il ressemblait plus à quelqu'un qui n'avait rien à faire ici qu'à quelqu'un de confiant. Comment devait-il appeler l'autre, d'abord ? Il ? Elle ? Est-ce que, comme lui, il se sentait bizarre dedans ? Pourtant, William lui avait dit que tant qu'il avait ce qu'il avait dans le pantalon, il n'avait aucun doute à avoir, que c'était un garçon et que ça pouvait pas changer. C'est ce qu'avait dit sa mère aussi mais il n'arrivait pas à penser comme eux. 

    -C'est joli. 

IMPORTANT /!\
RDD, deuxième année RP

26 sept. 2019, 14:35
 Oxford  Mauvais Rayon  RPG++ 
Réécrit en raison du départ d’Herschel

Ou alors tout ça n’est que mensonge.
Mes yeux jouant avec mon esprit.
Mon esprit jouant avec mon corps.
Je deviens le pantin d’une multitude de choses abjectes.
Les informations affluent.
Me submergent.
Je coule.


Moi devant le miroir. Je peux l’admettre, je me vois devant la glace pure. Mais son reflet, je ne peux pas le concevoir. Me posant face à une question à l’a-t-elle je ne peux pas répondre.
Une question à laquelle je ne veux pas répondre.

L’autre enfant parle. Il parle de première fois. Que lui c’est depuis quelque temps. Est-ce bizarre pour moi ?
Sans aucun doute oui, c’est bien plus étrange que ça en a l’air de l’extérieur. Je comprends que lui aussi s’habille en fille pendant certains de ces week-end derniers. Il sait qui je suis, mais je n’en ai plus rien à faire, ce savoir qu’il possède passe à un plan second, mon attention, tout mon esprit se concentre sur la question. La question.

Ma voix chancelle. Je vais parler, je dois répondre. Ne pas rester dans ce silence.

Tu es très belle.


Je le dis à voix-basse. Doucement. Car j’ai dis « belle ». Un instinct me pousse fortement à le considérer comme ce qu’il veux être, pas pour ce qu’il est. Doucement car personne ne doit comprendre ce qu’il se passe, hormis cet autre enfant, à côté de moi.

Je plisse à nouveau les côtés de la robe d’un geste nerveux et pour ne pas laisser s’installer entre nous un silence trop long, mon regard quitte mon regard, je suis hors de mon propre champ de vision en laissant le miroir derrière moi.

Je vais essayer autre chose.


Je me défile à *ille*, je me soustrait à moi-même. Je vaux laisser loin de moi ce questions, ces questions qui me font peur. Me voici à dans la cabine. Seul face à moi même sans que je ne puisse me voir. Je regarde les autres vêtements. Un haut à peine rosé uni, comme s’il avait été délavé. Je l’aurai trouvé très beau pour moi si je n’avais pas été dans cette terrible situation. Il y aussi une petite jupe bleu marine, un pantalon jaune et un T-shirt rouge pâle avec de petites étoiles bleus, d’autres jaunes, comme le pantalon. Je suis un imbécile, un véritable imbécile, j’aurai pu sortir sans cette robe, certes belle mais c’est toujours une robe, et les robes, c’est pour les filles. J’aurai pu mettre ces habits, mariant les couleurs comme je le fais chez moi, le haut rose avec la jupe bleu, le haut rouge avec le pantalon jaune. C’était pourtant simple, si simple. Mais devant l’urgence, la panique, je n’ai rien pu faire. Et je me suis retrouvé en robe. Mais ce qui est fait est fait, le temps file, pas moyen de retourner en arrière. Alors pour me dépêtrer de ce moment, de ce lieu, je dois sortir. Et pour sortir, je dois choisir ce que je veux garder...

Je retire cette robe qui me colle à la peau et enfile le T-shirt rouge. S’alliant assez bien avec mes cheveux. Je glisse le pantalon jaune jusqu’à ma taille. Il est à peine trop large pour moi, même s’il ne devrait pas tomber lorsque je sortirai. Je m’inspecte, silencieusement, minutieusement. Voir si je n’ai rien oublié. Mes chaussures font tache. Tant pis. L’horloge tourne, je lève une nouvelle fois le rideau. Respirant par le nez, je me concentre, pour ne pas céder. Pour ne pas avoir une nouvelle fois peur de ce miroir, pourtant si insignifiant. Inspiration puis expiration. J’apaise mon cœur, mon esprit. Et je sors.

Me voir dans ce miroir ne me fais pas autant d’effet qu’avant. J’essaie de rester calme, de relever tout ce qui, chez moi, indiquerai que je suis une fille, et vice-versa, ce qui indiquerai que je suis un garçon. Et mentalement, les listes s’allongent.

Mais l’autre n’est pas là, plus là. Il a disparu de mon champ de vision. Une clochette sonne et mon regard se porte immédiatement ver el’ endroit où le son a été produit. La porte s’est fermée. Un père s’en va et je reconnais la chevelure rousse de l’enfant avec qui je parlait derrière la vitre. Je suis seul. Il m’a abandonné. La caissière se rapproche. Je n’ai pas envie de lui parler, j’avais trouvé un but, il n’est plus. Je me retrouve dans la cabine, laissant le rideau ouvert. J’empoigne un ensemble au hasard et maintenant c’est moi qui me dirige droit vers la femme.

Je voudrai ça s’il vous plaît, avec un papier cadeau.


Et je me tais, la laissant scanner mes deux articles, je n’ai pas pris la robe. Je prends dans ma poche mon porte-monnaie. La vendeuse m’indique le prix, je paye. Et je sors. Un sac avec dedans un papier cadeau. Un papier cadeau avec dedans des affaires, comme un rêve qui ne s’efface pas. Comme une réalité que je ne veux pas ouvrir, même pour Noël.
Et je marche.
Et je coure.
Pour rentrer essoufflé, fatigué, et jeter ce papier cadeau sous mon lit.
Pour ne pas revoir l’objet de mes peurs.
De mes désirs.

Fini
Mais à suivre... ici

6e Année - 17 ans - transgenre - Dynastie Blackbirds