Inscription
Connexion

18 sept. 2019, 00:06
Chevalier blanc  Glasgow   RP+ 
Parler lui avait fait du bien, beaucoup de bien. Dire ce qu’elle avait sur le cœur, cracher sa haine pour Parkinson et son Conseil des sorciers, c’était salvateur. C’était un venin dans les veines d’Alice, cette colère sillonnait en elle, noircissait ses idées, la rendait inconsciente. Peut-être finirait elle par la tuer, comme ce soir.
Ses yeux s’était relevés sur monsieur Penwyn. Elle n’avait pas écouté tous ses mots, rendue sourde par ses pensées. Cependant, il n’était pas compliqué de lire en lui : le sorcier était inquiet, pour elle et les autres membres de MERLIN. Il pensait qu’elle n’avait pas agit seule, ce soir ? Qu’est-ce qui lui faisait dire cela ? Alice ne dit pas un seul mot. Il ne comprendrait pas : c’était un adulte, ils n’étaient que des enfants. Cela sonnait comme une insulte aux oreilles de la petite fille. Alors à ses yeux, ils n'étaient que des choses fragiles à protéger. Alice se mordit la lèvre en baissant les yeux. Ce soir, c’est ce qu’elle avait été. Une chose fragile, un fardeau.
Elle avait été imprudente et aurait pu mourir, peut-être même entraîner monsieur Penwyn avec elle. Sans lui, sans cet adulte …

La main du grand sorcier vint se saisir de son poignet indemne, bloquant son regard dans celui d’Alice qui le regardait à nouveau. Il était doux, gentil, et surtout inquiet. Il s’en faisait pour la petite Sangblanc. Est-ce que cela signifiait vraiment qu’elle mettait sa vie en danger ? Pourtant, lorsqu’elle avait eu cette idée, Alice n’avait pas vu cette activité comme cela. Ce n’était rien de distribuer des affiches à des voitures en pleine soirée, sur un parking désert. Cela signifiait-il qu’elle était idiote, ou bien réellement inconsciente ?

« - Si, je vais le faire, dit-elle en réponse aux mots plein d’inquiétude de monsieur Penwyn. Parce que je sais que je dois le faire.

Alice récupéra son poignet sans lâcher l’homme du regard. Elle ne le défiait pas, n’oserait jamais remettre en doute la parole de celui qui lui avait sauvé la vie. Mais Alice ne pouvait pas le laisser dire que les actions du MERLIN étaient inutiles. Ou bien, ne voulait-il pas vraiment dire cela ?
L’ami de monsieur Penwyn fit son entrée dans la pièce, accompagné de deux plateaux plein de nourriture. Mais Alice avait l’appétit coupé. Elle attendit que monsieur Anderson quitte la pièce pour s’asseoir à nouveau, son poignet douloureux gardé contre elle. La douleur la faisait grimacer à présent que sa rage était retombée. Quelques larmes coulaient à nouveau sur ses joues rougies par le feu des émotions. Elle les essuya contre son épaule dénudée.

- J’ai rassemblé des élèves, dit-elle en plantant des yeux d’argent sur monsieur Penwyn. Des élèves qui, comme moi, veulent que le Conseil des Sorciers tombe. Nous sommes 17. Deux des nôtres vont créer une radio qui sera implantée directement à Poudlard, et ils diffuseront des messages pour inciter les sorciers de Grande-Bretagne à se rebeller. Les plus grands du groupe nous apprendrons à nous battre et à nous défendre. Nous avons des noms de code, et nous correspondons en utilisant un codage que personne ne peut deviner à part nous. Nous utiliserons des téléphones portables à l’extérieur de Poudlard. Nous ne sommes que des enfants, monsieur … Mais nous savons ce que c’est que d’être prudent.

Alice ne voulait pas être insolente, surtout pas avec lui, mais il fallait qu’il comprenne qu'être un enfant n’était pas un handicap, bien au contraire. Au fil des jours, Alice voyait son jeune âge comme un atout sur Parkinson. Personne ne pouvait deviner ses intentions, car personne ne pouvait imaginer une enfant aussi jeune faire de la résistance.

- Ce soir, j’ai agi seule, ajouta Alice. J’ai refusé que les autres placardent des affiches ou fassent des choses à la vue de tout le monde…. Je voulais d’abord être sûre de ce qu’il fallait faire ou ne pas faire… parce que c’est ce que mon père aurait fait.

Alice prit une grande inspiration tremblante. Parler de son père était douloureux, plus encore ce soir alors qu’elle l’imaginait mourir dans sa cellule. Parler, il fallait parler pour ravaler ses sanglots.

- J’ai demandé aux autres de réaliser des affiches, de trouver des slogans, de chercher qui pourraient être les traîtres du côté des élèves de Poudlard, de récolter des informations du côté des membres de leur famille du côté de Parkinson. Il y a deux Sang-Pur dans nos rangs, dont ma meilleure amie, et son grand père est un Manteau Noir. Elle réussira à obtenir des informations malgré lui, et moi aussi.

Thomas était un Manteau Noir, comme cet homme qui l’avait agressée. Est-ce que lui aussi faisait cela ? Après tout, il savait qu’un de ses collèges avait jeté le sortilège Endoloris dans les rues de Pré-au-lard, et pourtant il n’avait rien fait. Comment pouvait-il cautionner tout cela ?
La mâchoire d’Alice s’était un peu crispé lorsqu’elle reprit :

- Mon frère le plus âgé est un Manteau Noir aussi, sa femme est une Garde Noire…. Et ma mère travaille directement dans le bureau de Parkinson, elle est sa secrétaire personnelle. Ils passent beaucoup de temps auprès de “ nouveaux Sang-Pur” qui ont donc prêté allégeance à Parkinson, et organisent parfois des fêtes avec eux. Il y a eu une chez les Harrison à laquelle j’ai participé. J’ai des noms de traîtres, beaucoup. Et c’est seulement parce que je suis une enfant et que personne ne se doutera jamais de ce que peut faire une petite fille. C’est parce que les adultes nous sous-estiment que nous sommes dangereux pour Parkinson. Vous le savez : vous aussi vous me sous-estimez. »

Cette fois, elle était devenue insolente. Son regard s’était alors baissé sur le torse de monsieur Penwyn. Alice ne voulait pas lui manquer de respect, mais il y avait tant de haine en elle. Une haine qu’elle se devait d’utiliser. Elle lui faisait du mal, beaucoup de mal, mais c’était elle qui lui permettait de ne pas défaillir. Elle remplaçait les pleurs, balayait la peur.
Elle la rendait forte.

Sixième année RP - 741B47
Étudiante à Beauxbâtons depuis Janvier 2046
Fondatrice du MERLIN

29 sept. 2019, 21:19
Chevalier blanc  Glasgow   RP+ 
Malgré les paroles que lui avait tenu Edward, la fille de Dorian Sangblanc semblait être résolue à continuer sa lutte contre Ursula Parkinson et son régime. Il le voyait, rien de ce qu'il pourrait lui dire ne pourrait la faire changer d'avis. Elle était obstinée à se battre pour ce qu'elle croyait juste et ne se souciait guère des conséquences de ses actes. Une lueur de guerrière parcourait ses yeux tandis qu'il l'écoutait expliquer comment elle avait réussi à créer un groupe de résistance juvénile à l'intérieur même de Poudlard et les différents moyens qu'ils avaient mis en place pour s'opposer au Conseil des Sorciers.

De nombreuses réticences le poussaient à continuer de convaincre l'enfant d'arrêter ce combat - ironique, non ? Quand lui-même livrait le même à côté - mais plus Alice parlait et plus Edward devenait intrigué par l'organisation qu'elle avait mis en place avec ses camarades de Poudlard. Les enfants avaient semble-t-il réfléchis avant de se lancer dans la lutte et avaient mis en place suffisamment de dispositions pour ne pas se faire prendre. Enfin presque. Malgré toutes les combines qu'ils avaient pu imaginer, la fille aux cheveux blancs s'était retrouvée dans une mauvaise posture ce soir et serait plongée dans de mauvais draps si Edward n'était pas intervenu.

- Vous avez eu de bonnes idées pour pouvoir communiquer sans que vos messages soient interceptés. J'imagine que votre âge vous permet de trouver des solutions que les adultes ne sont pas capables de voir, dit-il en se caressant la barbe, l'air pensif. Néanmoins, la prudence doit être de mise à tout moment, pas seulement dans vos échanges. Si vous voulez agir, je ne t'incite pas à le faire mais je sais très bien que tu ne m'écouteras pas, il ne faut pas y aller tout seul. Votre union est votre force.

Venait-il vraiment de donner un conseil à une enfant pour affronter un mal que lui-même avait du mal à combattre depuis plus de deux mois ? Au moins, si elle continuait sur cette voix, elle serait mieux armée que si il n'intervenait pas. Edward savait qu'elle recommencerait et qu'il ne serait pas toujours là pour la sortir d'une mauvaise passe, alors, il serait plus rassuré si il savait qu'elle n'intervenait pas toute seule. Les paroles d'Alice résonnaient dans sa tête et faisaient prendre à conscience de l'impact que les enfants pouvaient avoir dans cette guerre. Il était bien sûr hors de question pour lui de s'en servir dans des affrontements directs, mais la fillette venait de lui démontrer qu'ils pouvaient se révéler être une vraie mine d'information. Des espions invisibles aux yeux de tous les adultes qui les pensent incapable d'avoir le moindre engagement politique, capables de fournir des informations cruciales. Mais ce qui s'appliquait dans ce sens pouvait également le faire dans l'autre. Existait-il des enfants du Révéil espionnant pour le compte d'Ursula Parkinson ?

- Tu as raison, Alice. Je pense que je t'ai sous-estimé. Tu as pris part à un combat dans lequel tu n'étais  pas obligée de t'engager. Qui aurait cru que la jeune fille qui me posait tant de questions sur les moldus en arriverait jusqu'à lutter à leurs côtés contre ce régime autoritaire ? commença Edward en arborant un autre sourire rayonnant avant de le perdre aussitôt. C'est surtout que je m'inquiètes pour toi. Ta formation de sorcière est loin d'être finie, elle commence à peine. J'ai peur qu'il t'arrive quelque chose

Se caressant une fois de plus la barbe, l'homme regarde Alice avec un regard inquiet. Que penserait Dorian de la situation ? Il se prendrait sans doute un sacré coup de pied aux fesses pour inciter sa fille à se battre contre des sorciers aussi répugnants. Sa famille semblait irrémédiablement divisée entre le Conseil des Sorciers et ceux qui s'y opposaient, une fracture sans doute difficile à vivre pour une enfant de son âge. Après avoir poussé un petit soupir, Edward lui dit :

- Les informations que tes amis et toi disposent peuvent en effet être cruciales pour renverser ce nouveau régime. Il n'y a pas que vous qui lutter à Poudlard, de nombreux sorciers à travers le pays le font aussi. Ce refuge - dit-il en levant les paumes de la main en l'air pour lui montrer la salle - a été mis en place pour accueillir les gens comme toi et moi qui luttent et ont besoin d'un endroit où se cacher.

Edward n'avait pas voulu poser de questions sur le groupe d'enfants qui s'était constitué à Poudlard, laissant le soin à l'enfant lui donner plus d'informations si elle ressentait l'envie d'en dire davantage. L'école de sorcellerie apparaissait désormais comme un point stratégique dans la guerre à venir, qui savait les secrets que les enfants à l'intérieur détenait ? Dès que l'entretien avec l'enfant serait fini, il devrait contacter Arwen à ce sujet.

« Seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin ! » #PouffyFamily

06 oct. 2019, 23:23
Chevalier blanc  Glasgow   RP+ 
Son sang bouillonnait sous ses veines, Alice le sentait, peut-être même aurait-elle pu entendre ses pulsations si elle n’avait pas préféré écouter parler Monsieur Penwyn. Venait-il vraiment de la conseiller ? Il y a seulement quelques instants, il venait pourtant de lui exprimer son mécontentement quant à ses agissements. Peut-être se rendait-il compte que rien ne la ferait changer d’avis. Finalement, il la connaissait bien.

Malgré la douleur qui tétanisait chacun de ses muscles, Alice ressentait une once de fierté : monsieur Penwyn trouvait que le MERLIN avait de bonnes idées. Son mouvement, sa création, ses « hommes » avaient de bonnes idées. Monsieur Penwyn n’aurait pas pu lui faire plus plaisir. C’était ce qu’elle avait besoin d’entendre, après tout cela. Imperceptiblement, sa main tremblante s’était porté à son poignet douloureux, comme si toute cette soirée ne se résumait qu’à cette blessure.

Alice prit un temps pour comprendre ce que Monsieur Penwyn venait de lui dire au sujet de ce refuge. Elle se redressa un peu sur sa chaise, regardant l’homme assit en face en elle comme si c’était la première fois qu’elle le voyait. * Les gens comme lui et moi qui luttent. *
«  Vous faites partie de la Résistance » murmura t-elle, assaillie par une vague de sentiments. La joie tout d’abord, car elle apprenait que des Sorciers se battaient contre Parkinson, leurs actions étant certainement plus significatives que celles du MERLIN. La curiosité ensuite, Alice se demandait si les résistants étaient nombreux, bien organisés, puissants. Pour finir, la peine : monsieur Penwyn était un Né-Moldu, il était de ceux qui sont pourchassés. Peut-être n’avait il pas eu le choix, peut-être faisait-il cela pour survivre, et seulement survivre.
Ou bien peut-être se battait-il par conviction. il semblait être homme à agir pour les autres avant de le faire pour lui. C’était ainsi qu’Alice le voyait : capable de risquer sa vie pour les autres.

La petite fille s’avança un peu sur sa chaise, ses yeux ne lâchant plus ceux de Monsieur Penwyn. Dans son regard argent brillait une étincelle nouvelle.

- Parlez moi de la résistance, de ce qui s’y passe, de ce qui y est fait. S’il vous plaît, monsieur. Dites moi comment ils font pour se rendre utile... et comme nous, nous le pouvons.

Son poing se referma, écrasant entre ses doigts la panique qui tentait de l’atteindre.

- Je ... je ne veux pas faire d’erreur. J’ai trop de personne qui compte sur moi pour les guider. Imaginez si je me trompe encore, comme ce soir...

Alice se mit à penser à chaque membres du Merlin. Et si elle leur avait demandé de placarder des affiches, que ce serait il passé ? Et si Christopher avait fait comme elle ce soir mais pendant la coupe du monde de Quidditch ? Alice blêmit, ses yeux se remirent à larmoyer.

- J’ai peur de perdre quelqu’un parce que je fais n’importe quoi. Ma meilleure amie, mon amoureux et tous les autres... je ne veux pas qu’ils vivent ce que ... »

Son regard se posa à nouveau sur son poignet douloureux. Il avait prit un drôle d’angle qui arracha un petit gémissement plaintif à Alice. Des larmes vinrent s’écraser sur la peau d’albâtre devenue plus foncée, quelque peu violacé. Cette vision était terrible pour l’enfant. Presque aussi terrible que la peur qui courait en elle.

Sixième année RP - 741B47
Étudiante à Beauxbâtons depuis Janvier 2046
Fondatrice du MERLIN

13 oct. 2019, 11:58
Chevalier blanc  Glasgow   RP+ 
Quand Alice affirma qu'il faisait partie de la Résistance, Edward ne pût s'empêcher de déglutir et de la regarder de manière consterné. Heureusement pour lui, il venait de poser son verre de jus de citrouille sur la table, car si il était encore en train de boire lorsqu'elle lui avait fait la réflexion, une partie du liquide se serait retrouvé sur la table. Mince. Il lui en avait dit beaucoup plus qu'il ne voulait en désirant rassurer la fille. Se grattant la joue d'un air gêné, l'adulte écouta l'enfant lui demander de lui parler de la résistance et de ce qu'ils faisaient pour avoir un impact sur le contexte actuel en Grande-Bretagne.

Que devait-il lui dire ? Même si le Gallois appréciait l'enfant et avait entièrement confiance en elle, il lui était impossible de donner des informations précises sur les activités du Réveil. L'enjeu était beaucoup trop important et il n'était pas le seul impliqué là-dedans. De plus, que se passerait-il si l'enfant était capturée par un manteau noir ? Non, non. Ils avaient instauré une hiérarchisation de l'information il y a quelques semaines afin d'éviter qu'une seule personne ne détienne suffisamment d'informations pour faire tomber l'organisation, alors, il devait s'y tenir et cela même si il mourrait d'envie d'en parler à Alice pour l'aider avec son groupe d'amis.

- Je ne peux pas entrer dans les détails avec toi, j'espère que tu le comprendras, mais voilà ce que je peux te dire. Un groupe de résistants se forme peu à peu au travers de l'île. C'est une opération longue et compliquée, ça ne se fait pas du jour au lendemain. Il faut réussir à approcher les personnes, vérifier qu'elles sont de confiance avant de leur parler de ce qu'on fait et leur demander de nous rejoindre. Une seule bille mal placée, et toute la résistance peut être remise en cause.

Edward se racla la gorge après avoir fini la première partie de sa phrase. Il laissa cogiter un peu l'enfant sur ses dernières paroles et en profita pour se servir une part de pudding dans son assiette ainsi que dans celle de l'enfant, car même si elle ne semblait pas avoir faim, elle finirait sans doute par céder.

- Mange un peu, ça te fera du bien, dit-il à Alice. Il ne faut pas recruter pour recruter et être plus nombreux. Ce n'est pas le nombre qui est important mais la qualité des personnes, leur honnêteté, la force de leur engagement, tu comprends ?

Après lui avoir adressé un sourire rassurant, il se saisit de la fourchette sur la droite de son assiette et avale une bouchée de pudding. Ce n'était certes pas le meilleur qu'il ait mangé, mais la faim qui lui tiraillait l'estomac après ces péripéties l'empêchait d'être exigeant. Après quelques bouchées de pudding, il reposa sa fourchette sur la table et lui dit :

- Le fait que tu t'inquiètes pour tes amis et les personnes qui te suivent est déjà un bon point. Tu as certes fait une erreur de jugement ce soir, mais c'est une expérience bonne à prendre. Un électrochoc pour te faire prendre conscience que ce n'est pas qu'un jeu et que les répercussions peuvent être grandes. Tu ne referas plus deux fois la même erreur et tes amis auront de la chance d'être avec toi.

Edward ne savait pas comment Alice réagirait face à ses camarades la prochaine fois, mais une chose était sûre pour lui : avec l'expérience qu'elle avait traversé aujourd'hui, sa vision autour de son organisation en serait changée.

« Seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin ! » #PouffyFamily

16 oct. 2019, 12:04
Chevalier blanc  Glasgow   RP+ 
Alice écoutait parler monsieur Penwyn comme si chacun de ses mots valaient de l’or. Elle aurait aimé qu’il lui dise plus de choses sur la résistance, sur son fonctionnement, ses effectifs, mais elle acceptait que le sorcier reste prudent.

Les conseils que monsieur Penwyn venait de donner à Alice tournaient et tournaient encore dans son esprit. Bien sûr, elle avait fait bien attention à ce que la rumeur de la création d’un mouvement anti-Parkinson au sein de l’école soit tuée dans l’œuf. Il fallait être prudent, ne faire confiance à personne, ne jamais rien prendre pour acquis. Être sans cesse sur le qui-vive, c’était la clé du succès de sa dangereuse entreprise.

Alice abaissa ses yeux rougis sur le pudding qui venait de lui être servi. Elle n’avait plus faim, et l’aspect repoussant de ce met n’y était pour rien. Alice avait trop mal pour manger, et, surtout, elle avait trop de questions à poser, sur tant de sujet qu’il leur faudrait la nuit entière.

La fillette agita un peu la tête pour acquiescer monsieur Penwyn. Oui, cette agression lui avait fait prendre de ce qui se passait réellement à l’extérieur. C’était dangereux, violent, nauséabond. Il fallait que cela cesse, Alice devait tout faire pour. Reprendre le flambeau de son père, qu’il soit fière lorsqu’il quittera les murs d’Azkaban.


«  Je veux te façonner un monde dans lequel jamais tu n’auras peur, un monde où tous les enfants pourront grandir sans craindre les ombres. Car ces ombres, je les aurais fait disparaître.»


Désormais, c’était aux enfants d’affronter les ombres.

«  Merci pour vos conseils, monsieur. Je les mettrai en applications, vous verrez. » Alice déglutit, reposant son regard sur son pudding. Du bout de sa fourchette, elle vint le tâtonner sans grand intérêt, avant d’en prendre un petit morceau. Ce n’était pas si mauvais, et finalement, Alice en reprit à nouveau.
Lorsque son assiette fut terminée, elle releva ses yeux sur le Né-Moldu. Alice étira un petit sourire sans joie en se souvenant que même si on lui avait arraché son père et Jacob, monsieur Penwyn était là, prêt à la protéger au péril de sa vie. Cette pensée, ô combien égoïste, était rassurante. Alice n’était pas seule.

«  Mon père me manque » dit-elle après un long silence. «  Devoir vivre sans lui ... c’est horrible, vous savez. J’ai... j’ai l’impression que je suis incomplète. Qu’il manque quelque chose en moi. Mon oncle essaye de combler ce vide mais ... il n’est pas mon père. »
C’était la première fois qu’Alice se confiait sur ce mal être qui l’habitait depuis l’enfermement de son père. Elle ne savait pas si monsieur Penwyn pouvait comprendre, mais auprès de lui, Alice savait qu’elle pouvait se laisser aller et baisser les armes. Elle lui faisait confiance.
« Parfois, je rêve et je le vois se ... tordre de douleur au sol, et Thomas brandit sa baguette. C’est lui qui lui lance le sortilège Doloris. Et je ne peux rien faire. J’essaye de crier, mais aucun son ne sort. » Alice baissa ses yeux d’argent sur les restes de pudding. L’espace d’un instant, ils lui semblaient avoir la forme d’un corps désarticulé. Alice éparpilla tout cela d’un coup de fourchette avant de repousser l’assiette. «  En quittant Poudlard, je me suis aventuré dans Pré-au-lard et j’ai vu un Manteau Noir jeter le sortilège Doloris sur un sorcier... vous croyez qu’à Azkaban, les gardiens font ça ...? Et vous savez si ... si les trois sortilèges interdits sont ... courants ...? Le père d’une camarade du Merlin est mort parce qu’il distribuait des tracts dans la rue ... ça peut vouloir dire que maintenant, tout le monde peut mourir d’un coup de baguette ...? »

Elle regardait monsieur Penwyn à présent, sa mâchoire quelque peu tremblantes. Alice craignait chacune de ses réponses.

Sixième année RP - 741B47
Étudiante à Beauxbâtons depuis Janvier 2046
Fondatrice du MERLIN

21 oct. 2019, 20:58
Chevalier blanc  Glasgow   RP+ 
Il lui avait été impossible de révéler des détails sur l'organisation de résistance qu'il avait monté quelques mois plus tôt, mais la jeune Alice Sangblanc ne semblait pas lui en vouloir. Comprenait-elle que pour la sécurité des membres du Réveil, mais aussi pour la sienne, Edward ne pouvait pas lui en dire plus ? Il ne le saurait sans doute pas, il espérait juste qu'elle n'aurait aucune rancœur vis à vis de cet échange si peu instructif. La rencontre qu'il avait eu avec George Weasley début juin lui avait fait prendre conscience de l'importance du secret qu'il devait dès à présent garder.

La jeune fille se mit alors à parler de son père enfermé à Azkaban et du poids que sa cruelle absence faisait peser sur ses épaules. Aucun enfant ne devrait avoir à vivre dans la peur constante de recevoir un hibou annonçant la mort d'un parent. Il était impossible pour l'adulte de se mettre dans la peau d'Alice à ce moment, car même si il avait des amis ou anciens collègues enfermés à Poudlard, il ne s'agissait pas d'une relation aussi intime que celle que l'enfant avait avec Dorian. Edward ne put s'empêcher de grimacer en écoutant Alice lui dire les rêves qu'elle faisait sur son père en train d'être torturé par son propre frère Thomas.

- Honnêtement, je ne sais pas ce qu'il se passe à Azkaban, Alice. Je pourrais te dire de belles paroles pour te rassurer, mais je ne veux pas te mentir.

Une moue apparut sur le visage d'Edward en disant ces derniers mots. Tous deux ignoraient ce qu'il pouvait se passer sur l'île accueillant la prison des sorciers. Il était évident que le traitement réservé aux prisonniers était bien différent de celui sous le ministère de Dallan Blackwave, mais ils ne pouvaient faire que des suppositions. Alice n'avait pas besoin de suppositions, il lui fallait des faits, et ça, l'homme n'était pas capable de lui en fournir. Pour tenter de l'apaiser du mieux qu'il pouvait, le sorcier prit une fois de plus la main intacte de la fille entre ses mains et lui sourit. La tristesse sur son visage se métamorphosa en stupeur lorsque l'enfant affirma avoir vu un manteau noir utiliser le sortilège Doloris à Pré-au-lard et qu'un autre sorcier avait subi le sortilège de la Mort pour avoir distribué des tracts. Ses deux actions ne correspondaient pas à ce qu'on lui avait rapporté sur les agissements des sbires d'Ursula Parkinson, mais Edward n'en était qu'à moitié étonné.

- Les temps sont difficiles, il faut réfléchir à deux fois avant de faire quelque chose, surtout dans des lieux bondés de monde. Des personnes que tu penses être tes amis pourraient même te trahir pour leur propre sécurité, il faut que tu fasses attention.

Après avoir mâché une autre bouchée de pudding, le Gallois reposa sa fourchette sur la table de la salle à manger. Son assiette était vide, mais son estomac en redemandait encore. Son escapade en plein Glasgow n'avait pas suffit pour lui couper l'appétit. Il ignorait entièrement ce qu'était le Merlin, Alice ne lui en ayant jamais parlé auparavant. 

- Une camarade du Merlin ... répéta Edward à voix basse. C'est quoi le Merlin ?

L'homme se resservit deux louches de pudding en attendant la réponse de l'enfant. Il se demandait bien pourquoi l'enfant avait été seule en plein milieu de Glasgow aujourd'hui. Que faisait-elle dans cette ville ? Il ne lui semblait pas que Dorian habitait là-bas pourtant.

- Tu vis avec qui en ce moment ? Comment se fait-il que tu n'étais pas avec eux ?

Se grattant la barbe, Edward se demandait bien comment il pourrait renvoyer l'enfant en toute sécurité vers les personnes qui en avaient la charge. Même si il ne connaissait pas ses personnes, il n'avait pas du tout envie de renvoyer Alice vers eux car si elle avait échappé une fois à leur surveillance, elle pourrait le refaire une prochaine fois, et qui sait ce qui pourrait arriver à ce moment.

« Seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin ! » #PouffyFamily

29 oct. 2019, 11:03
Chevalier blanc  Glasgow   RP+ 
Sincère. C’était sans aucun doute l’adjectif qui qualifiait le mieux Monsieur Penwyn. Il lui disait les choses sans chercher à lui mentir, et pour cela, entre autres choses, Alice lui était reconnaissant. Il ne la considérait pas comme cette petite chose fragile qu’elle constituait pourtant à cet instant présent.

Lorsque le sorcier la questionna au sujet du Merlin, Alice voulait tout lui dire au sujet de cette organisation dont elle était si fière.

«  C’est le nom que mes camarades et moi portons. Le Merlin, le Mouvement des Enfants Résistants, Libres et INdépendants. Nous voulions un nom qui est utilisé tous les jours, par soucis de sécurité si un jour nous venons à en parler devant des personnes extérieur à notre organisation. Vous comprenez ? »

Alice voulait qu’il l’acquiesce, qu’il l’a regarde encore une fois avec cette fierté que l’enfant ne retrouvait que dans les yeux de son père. Cela lui faisait du bien, Alice n’aurait su expliquer pourquoi. Pourquoi elle voulait tant que monsieur Penwyn soit fière d’elle. Peut-être était-ce pour exister dans le regard d’un autre homme que son père.

Son visage blafard baissé sur son assiette vide se releva immédiatement lorsque le sorcier le questionna sur son désormais tuteur.

«  Père a demandé à son meilleur ami de s’occuper de moi, le jour où le Ministère de la Magie a été renversé. Il lui a dit que ma mère rejoindrait le Conseil des Sorciers, je pense qu’il ne voulait pas que je reste avec elle pour cela ... Il s’appelle Kenneth, Kenneth Bain. Il était Auror, avant. Et il y a sa femme, Imogen. C’est une Moldue. »

Alice déglutit en imaginant la pauvre femme remuer ciel et terre pour la retrouver. Elle devait imaginer le pire, surtout si Imogen avait été alertée par le bazar que la fuite d’Alice avait provoqué, la moto renversée et son occupant certainement blessé.

«  C’est avec elle que j’étais » reprit Alice en entortillant une longue mèche blanche autour de son index, rendue mal à l’aise par cette situation ô combien immature qu’elle s’apprêtait à raconter. «  Nous étions allé manger des kebabs et moi je n’en voulais pas, je voulais rejoindre oncle Kenneth et manger avec lui à la maison. Elle s’est énervée car j’étais devenue trop ... impatiente à son goût, et m’a demandé de l’attendre à la voiture. Et ... vous connaissez la suite. »

A chaque mot, Alice regrettait chaque émotion qu’elle avait ressenti lorsqu’elle était avec Imogen. Son comportement avait été exécrable, digne de celui d’une petite fille gâtée, ce qu’elle ne désirait pas devenir.
Alice se releva précipitamment, et vint se planter devant le sorcier.

«  Il faut que je retourne auprès d’Imogen, elle doit s’inquiéter ! Et si jamais elle a prévenu Kenneth ... oh non, non non non. »

Oncle Kenneth avait été très clair sur la prudence dont Alice devait faire preuve. Si il apprenait qu’Alice avait été désobéissante, et s’était délibérément mise en danger, il l’a condamnerait à resté enfermée !

«  Ils ne doivent pas savoir ce qui s’est passé ! Ce serait terrible. Il faudrait que je leur parle du Merlin et ça c’est hors de question ! Mais... ils vont forcément savoir ! Regardez mon bras ! Et ma robe ! Oh Monsieur Penwyn, qu’est-ce que je peux faire ? »

Alice passa sa main le long de son visage, secouée par une vague de panique qu’il fallait immédiatement anéantir. Il fallait réfléchir posément, peser le pour et le contre de chaque solution envisagée pour ensuite choisir la meilleure.
Mais Alice n’en voyait aucune.

Sixième année RP - 741B47
Étudiante à Beauxbâtons depuis Janvier 2046
Fondatrice du MERLIN

19 nov. 2019, 23:23
Chevalier blanc  Glasgow   RP+ 
C'est en silence qu'Edward écouta l'enfant lui expliquer qu'elle vivait chez un ami de son père pendant les vacances d'été. Il ne put qu'opiner de la tête en écoutant la décision qu'avait pris Dorian Sangblanc pour protéger sa fille et l'éloigner de l'influence néfaste de sa mère. Que se serait-il passé si Alice avait passé l'été sous la coupelle de sa mère ? Aurait-elle vrillé et arboré un comportement similaire à celui de sa génitrice ? Le Gallois n'osait pas imaginer ce qu'il en aurait été.

Lorsqu'Alice se mit à paniquer de la réaction que pourrait avoir Kenneth Bain en apprenant ce qu'elle avait fait, Edward sembla retrouver sa gaieté habituelle et un sourire apparut sur son visage. Il ne connaissait pas cet homme, mais avec le peu qu'il savait de Dorian, il avait confié sa fille à quelqu'un capable d'en prendre soin et qui s'inquiéterait pour l'enfant si il apprenait ce qu'il s'était passé.

- Ce Kenneth Bain risque en effet de s'inquiéter en te voyant dans un pareil état. Il risque même de te cloîtrer jusqu'à la fin des vacances dans sa maison, dit le sorcier d'un air sérieux.

Si Alice était sous sa tutelle, il ferait probablement pareil en apprenant les risques qu'elle avait pris ce soir. D'ailleurs, elle ne l'était pas et il voulait déjà lui-même l'enfermer à double-tour ou l'expédier à Poudlard pour éviter qu'elle ne recommence.

- Je suis désolé, Alice. Je ne mentirais pas à une personne qui te veut du bien, même si cela signifie que tu sois punie jusqu'à la rentrée. Si ton père t'a confié à cet homme, c'est qu'il le croit suffisamment juste et honnête pour supplanter son autorité en son absence.

Edward se mordit la lèvre inférieure après avoir dit ses quelques mots. Être adulte signifiait devoir prendre des décisions difficiles, et il savait que cette décision ne plairait pas du tout à la jeune Sangblanc. La voix de Thomas se fit entendre, il l'appelait depuis l’entrebâillement de porte entre la cuisine et la salle à manger et lui faisait signe de revenir. "Un instant, je reviens" dit-il à l'enfant avant de se lever et de se diriger vers la cuisine.

- Désolé, je vous écoutais, commença Anderson en murmurant à l'oreille d'Edward. Ce Kenneth Bain, c'est un de nos hommes. Il est déjà passé plusieurs fois ici lors de l'aménagement du refuge. Je pensais que tu le devrais savoir.

Moustache repartit dans la cuisine tandis que son interlocuteur se rassit en face d'Alice. Décidément, Dorian Sangblanc avait choisi un homme plein de conviction pour prendre soin de sa fille durant sa captivité. Mais était-ce une bonne chose qu'il fasse parti du Réveil alors qu'il devait s'occuper de la fillette ?

- Excuse-moi. Il ne prit pas la peine de dire ce que Thomas lui avait dit, préférant ne pas mentir à l'enfant. Où en étions-nous ? Ah oui... Il faut que nous te ramenions auprès de Kenneth et de sa femme. Ils doivent être mort d'inquiétude à l'heure qu'il est.

Une fois de plus, il plongea son regard dans celui d'Alice pour essayer de comprendre ce qu'elle ressentait en ce moment. Il n'avait aucune idée de ce qu'elle pouvait ressentir en ce moment, ne savait pas si elle accepterait qu'il la ramène auprès de ses tuteurs et raconte ce qu'il s'était passé. Si elle avait échappé une fois à leur surveillance, il était fort probable qu'elle réussisse une seconde fois, et qu'arriverait-il à ce moment-là ? Edward se racla la gorge après quelques secondes de silence et demanda à Alice :

- Tu comprends que tout lui dire est la bonne chose à faire ? Il ne peut pas veiller sur toi si tu te mets de nouveau en danger comme aujourd'hui. Tu n'es pas obligé de lui parler du MERLIN bien-sûr, c'est un secret qui n'appartient qu'à toi.

L'homme rangea ses couverts à l'intérieur de son assiette et la poussa sur un côté de la longue table en bois pour ne plus rien avoir entre Alice et lui. Il était tiraillé entre plusieurs feux et espérait avoir pris la bonne décision.

« Seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin ! » #PouffyFamily

28 nov. 2019, 10:56
Chevalier blanc  Glasgow   RP+ 
Alice était affolée, en proie à une terrible angoisse : celle de perdre sa liberté. Et lui souriait comme si les mots d’Alice étaient amusants. Mais rien n’était moins amusant que cette situation ! Pourquoi diable souriait-il alors ?
La gorge serrée, un sanglot pointa le bout de son nez lorsque monsieur Penwyn, d’un air plus sérieux que précédemment, confirma ce qu’Alice pensait. Son poing se serra sur sa cuisse. Si Kenneth apprenait la vérité, il l’enfermerait, lui interdirait même d’aller dans le jardin. Elle ne le supporterait pas, Alice avait besoin de sortir, de sentir le vent fouettée ses mollets nus.

Et puis, la sentence tomba : monsieur Penwyn allait la trahir. Il ne la comprenait pas, c’était décevant, si décevant qu’Alice sentir son cœur de déchirer. Son protecteur, celui qui l’avait arraché à la mort, l’abandonnait.
Elle ne trouva aucun mot à dire, aucun argument. L’enfant baissa la tête, ravalant ses sanglots qui, eux, menaçaient d’être bavard. Ses lèvres serrées pour retenir un quelconque gémissement piteux et désœuvré, Alice ferma les yeux lorsque monsieur Penwyn se leva. Elle entendit ses pas dans son dos, et puis plus rien.

Alice s’appuya un peu à la table, manquant de chanceler lorsque ses paupières se relevèrent. Quelques goutes salées étaient prisonnières de ses cils, et d’un battement, elles coulèrent dans le creux de ses yeux. Rendue piteuse par la douleur et la peur, la voilà achevée par la déception. C’était trop qu’elle ne puisse supporter, son allié, son seul allié, ne pouvait pas l’abandonner. Si Kenneth apprenait ce qui s’était passé ce soir, il en deviendrait fou, c’était certain, et cela glaçait le sang d’Alice.
Pourquoi n’y avait-elle pas pensé plus tôt ? Jamais Kenneth ne laisserait ce crime impuni, il vengerait Alice. Du moins, il essayerait, et mourrait probablement en se frottant aux terribles manteaux noirs. A cause d’Alice. Il fallait convaincre monsieur Penwyn de ne rien dire, les conséquences seraient terribles.

Lorsqu’il revint à elle, s’asseyant à nouveau devant, il se remit à parler. Il voulait la ramener, de suite. Son ami le lui avait-il demandé ? Alice déglutit.
A nouveau, elle ferma les yeux, la respiration chevrotante. Debout face à monsieur Penwyn, elle mourrait d’envie de fondre dans ses bras en lui suppliant de garder sous silence l’attaque, quitte à meurtrir son corps un peu plus encore. Pourquoi ne la protégeait-il pas encore un peu ? Alice lui faisait confiance, elle lui vouait une admiration que rarement elle avait offert à quelqu’un. En réalité, seul son père en avait été digne avant monsieur Penwyn. C’était terrible chose que d’être confronter à une déception aussi vive.

Le sorcier lui demandait si elle comprenait ? Alice releva son visage outré pour observer monsieur Penwyn avec des yeux ronds larmoyants, brillant d’une lueur apeurée.

«  Il ne pourra pas veiller sur moi si il est mort » dit Alice d’une voix trouble. «  Il voudra retrouver celui qui ... »

Alice serra les dents pour retenir un énième sanglot. Elle souffla, et vint attraper la grande main du barbu pour la serrer entre ses petits doigts tremblants. Il voulait qu’elle comprenne ? Lui aussi devait comprendre.

«  On peut inventer un mensonge, pour le protéger... je vous en prie monsieur... je vous en conjure... ne lui dites rien, ne lui dites pas ce qu’il s’est passé. »

Une nouvelle grimace traversa son visage alors que ses yeux se posèrent encore une fois sur son poignet déformé. Comment faisait-elle pour ne pas s’effondrer ? Peut-être tenait-elle sa résistance de son père ? Cela n’avait aucune importance pour le moment.
Il fallait réfléchir à un mensonge, quelque chose de cohérent, qui pourrait être cru par Kenneth mais aussi Imogen. Imogen avait peut-être vu quelque chose ?
Alice fronçait le nez, ferma les yeux, cherchant désespérément une idée.

«  Je ... j’ai failli être renversée par une voiture à deux roues... une moto. On peut dire que je suis tombée en voulant éviter la moto et... que je suis mal tombée et c’est là que ... » Elle déglutit, souffla, et reprit, serrant un peu plus les doigts de monsieur Penwyn. « Vous étiez à Glasgow et .. et vous m’avez vu et... vous m’avez sauvée. »

Ses yeux ouverts, Alice regardait la réaction de monsieur Penwyn, espérant qu’il entendrait raison. Il n’était pas idiot, loin de là. Il devait comprendre. Lui seul le pouvait. Lui seul pouvait sauver Kenneth... et la liberté d’Alice.

« Je n’ai plus mon papa... je ne veux pas perdre mon oncle... »

Sixième année RP - 741B47
Étudiante à Beauxbâtons depuis Janvier 2046
Fondatrice du MERLIN

26 déc. 2019, 16:59
Chevalier blanc  Glasgow   RP+ 
Et la réaction d'Alice tomba comme un couperet sur Edward. Bien qu'il s'attendait à ce qu'elle ne soit pas d'accord avec la décision qu'il venait de prendre pour elle, sa réponse lui coupa le souffle et lui fit tirer une grimace. «  Il ne pourra pas veiller sur moi si il est mort ». La vérité brute sortie tout droit de la bouche de l'enfant le perturba. Elle avait entièrement raison. Il ne connaissait pas ce Kenneth Bain, mais elle si. La jeune Sangblanc savait que si Edward racontait la dure vérité sur ce qu'il s'était passé dans cette ruelle de Glasgow, son tuteur chercherait à retrouver l'homme qui avait commis cet acte odieux, quitte à se faire arrêter ou à en perdre la vie. Car comme ils le savaient tous les deux, certains manteaux noirs ne manquaient pas de cruauté et préféraient tuer par facilité. 

L'ancien employé du bureau de désinformation se trouvait dans une situation qui ne lui seyait guère. L'honnêteté était une valeur qu'il plaçait avant de nombreuses autres valeurs, quitte à blesser, mais il ne pouvait pas dire la vérité au tuteur d'Alice sans risquer qu'elle ne perde à nouveau quelqu'un de proche. Tiraillé entre plusieurs feux, Edward avait du mal à prendre une décision. Ce n'est qu'au bout d'une longue minute de réflexion, à regarder la fillette droit dans les yeux, qu'il reprit la parole.

- Alice... entama le Gallois sans réussir à trouver ses mots. Mentir n'est d'ordinaire jamais la bonne solution. Cela ne fait qu'entériner une situation qui était déjà délicate.

L'homme regarde l'enfant droit dans les yeux en pianotant les doigts de sa main droite sur la table. Il n'en avait pas fini avec son discours, mais il voulait que la fille prenne conscience que mentir n'était qu'une solution de facilité, que cela ne devait être qu'une situation de dernier recours.

- Mais en des temps exceptionnels comme celui-là, nous n'avons guère le choix. Tu as entièrement raison. Tu connais Kenneth bien mieux que moi, et je te crois quand tu affirmes qu'il ne cherchera que vengeance. Il ne faut pas qu'il sache ce qu'il s'est passé, pour son propre bien.

Cette fois-ci, Edward ne regardait plus Alice dans les yeux. La remise en question de ses propres convictions lui occupait l'esprit. Comment pouvait-il ne pas se perdre dans une période si troublée si il n'était même plus fidèle à ses valeurs ? Que resterait-il de lui lorsque tout cela serait passé ? Jusqu'à où serait-il capable d'aller pour protéger les personnes qu'il aime ? Ce n'était pas le moment de se perdre dans de telles réflexions. Il se ressaisit et tapote la main non blessée de l'enfant.

- Nous aurons qu'à dire que tu n'as pas regardé quand tu as traversé la route, c'est un classique des sorciers s'aventurant dans le monde des moldus. Par chance, tu es juste tombée en voulant éviter la motocyclette, commença Edward en adressant un sourire peu convaincu à Alice. Ne dis en revanche pas que je t'ai sauvé, cela attirerait leurs suspicions. Il s'est avéré que je passais par là pour acheter du matériel dans les boutiques et j'ai vu la scène. Je t'ai fait une attelle pour soulager ton poignet, et puis c'est tout.

Le rythme que faisait le cognement de ses doigts contre la table en bois s'accentua. Décidément, échafauder un plan destiné à mentir au tuteur de la jeune fille ne lui plaisait pas, mais il n'avait guère le choix. Cela faisait pas mal de temps qu'Alice avait échappé à la surveillance d'Imogen, et la pauvre moldue devait être morte d'inquiétude. Il était temps pour la cadette des Sangblanc de rentrer chez elle et d'affronter le regard en colère ou inquiet de ses tuteurs.

- Si tu n'as rien d'autres en particulier à me dire, je pense qu'il est temps pour toi de rentrer chez les amis de ton père. Ils doivent se faire un sang d'encre de ton absence. Je n'aimerais pas être à leur place. Ça te convient ?

Pour la dernière fois de la journée, Edward se releva de la table de la salle à manger de Thomas et affronta le regard d'Alice. Serait-elle d'accord ? Certainement, car après tout, il avait cédé à sa demande, et ceci, même si ça ne lui plaisait pas.

« Seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin ! » #PouffyFamily